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[RP] Lettres d'un Renart à une blanche

Severin_de_volvent


Blois,ce 18 du mois de mai 1460

Ma mie mon épousée,

Je vous écris de Blois ou je profite d’une courte pause pour vous adresser ces quelques mots.
Nous voila déjà bien engagés sur la tournée des villes du Duché. Nous avons visité Patay.
Je ne connaissais point cette ville ou l’accueil fut des plus chaleureux.
Figurez vous que le maire de Patay célébrait son baptême le jour ou nous entrions en ville. Il a tout de même réussi à être présent afin de remettre au Duc d’Orléans les clés de la ville.

Vous auriez apprécié le discours de Kéridil qui fut moins extravaguant que l’on aurait pu s’y attendre et qui eut pu être plus sobre à mon gout. Toujours est-il que la populace lui était acquise car les acclamations ne cessèrent tout au long de la traversée de la ville.
Le duc a pour finir honorer de sa présence un lieu qui devait être une sorte de salle de fête. Ce que j’en ai retenu est le nom que j’ai trouvé quelque peu vulgaire : La mer d’Houille.

J’ai honte de vous l’écrire, vous imaginant le disant tout haut. Certains en rient moi pas.
Le Duc fut invité à une tablée ou des mets de toutes sortes lui furent présentés.
Je ne me suis contenté que d’une coupe de vin, l’on servait de la cervoise locale.
Dame Liloute en sa qualité de lame, et se devant de veiller à la sécurité de Kéridil a du, la pauvre, se prêter à gouter tous les mets qu’il a plu au Duc de goûter.
Je déplore de n’avoir pas Maturin a mes côtés, Gabriel manque à Charles et Della, et vous me manquez déjà.

Avez-vous bien rejoint vos sœurs ? Je vous en prie, dites moi comment vous allez. Écrivez moi vite, je inquiéterai si je n’avais de vos nouvelles bientôt.
Votre dévoué époux,

Severin .


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Davia_corsu


Campement des Blanches, Le Mans.

Mon bien-aimé,

Qu'elle joie de vous lire. Je suis partie si vite après notre mariage que j'ai l'impression de ne pas avoir eu le temps de vous saluer. Je vois que tout se passe bien pour la Tournée de Nostre Duc et j'en suis ravie. Il est si important qu'il soit proche de son peuple, qu'il sache écouter les petites gens. Car que serions-nous sans eux? Les petits, les humbles qui s'échinent dans les champs, dans les ateliers du Royaume.

Il en est de même à la guerre, que feraient les cavaliers sans les fantassins. Et les nobles sans leurs écuyers. Je suis heureuse que vostre cousin prenne en compte l'importance de ces choses que tant de nobles et de dirigeants oublient.

J'ai rejoins ma Capitaine, accompagnée par une autre de mes soeurs. Nous sommes donc trois qui devons, sous peu, prendre la route de la Champagne, je ne puis vous en dire plus malheureusement, mais sachez que nous repasserons par l'Orléans. J'ose imaginer que nous puissions nous voir, même furtivement.

Je ne sais combien de temps cette mobilisation va durer, mais je vous tiendrai au courant, autant que je le puis. Je me porte bien et ce qui grandit en moi se comporte très sagement.

Nous allons bien et il nous tarde de vous revoir.

Toute à vous.

Votre épouse aimante.


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Severin_de_volvent


Montpipeau , mai 1460

A Davia Corsu de Volvent
Ma chère,

Les heures sont graves.
Je vous écris a peine rentré de Blois ou je fus laissé par l'escorte de sa grâce Kéridil qui se trouvait mobilisée en l'armée d'Orléans interrompant ainsi la tournée ducale que nous avions entamée.

Je souffrais d'une légère fièvre qui grâce au ciel est passée.

J'imagine que vous savez mieux que moi la situation militaro politique du royaume. Sachez qu'en Orléans se trouvent les armées de la fronde menée par Eusaias de Blanc Combaz et celles de sa Majesté le roi Vonafred.

Je sais Kéridil royaliste et de part sa fonction de Duc, loyal à son roi et je crains ma chère que si sa diplomatie échoue a trouver un terreau à une paix durable entre les deux parties, des affrontements soient à envisager.

Je ne suis soldat, ne sais me battre, mais je m'astreindrais au devoir qui est le mien et aux ordres que mon duc me donnera. S'il plait au très haut, je ne pourrai me contenter que d'un rôle de logisticien, j'y serai sans doute plus utile qu'en martyr d'une cause qui m'est pardonnez moi, indifférente.

Je ne sais quelle est la part des blanches dans cette affaire. Ou êtes vous mobilisée ? Que faites vous ? Allez vous bien ?
Je vous conjure de me donner des nouvelles aussi prestement qu'il vous sera possible. Je veux connaître le moindre de vos mouvements afin de savoir en tout instant ou vous vous trouvez.
Je me trouverai au château d'Orléans ou je me rend sitôt ce mot envoyé.

Priez autant que je prie pour que le très haut nous garde tous deux et nous permette de nous revoir encore... bientôt.
Portez vous bien et prenez soin de vous.
Je pense à vous.

Vôtre,

Severin.

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Davia_corsu


Le Mans.

Mon tendre époux,

C'est d'une main fébrile que je prends la plume pour vous répondre, à peine votre missive lue. Je tremble de vous savoir l'arme à la main, j'enrage de mon impuissance. D'être loin de vous, alors que c'est à vos côtés qu'est ma place. J'ai eu vent de ce qui se tramait, du campement du Bouillon devant les remparts d'Orléans, des négociations avortées, des demandes hallucinantes de l'usurpateur.

Je suis allée voir ma Capitaine, lui confiant, à demi-mot, mon désir de vous rejoindre et ma peur de vous perdre. Nous partons ce jour, rejoindre l'armée du connétable, j'ose espérer passer par Orléans... vous voir... me rassurer... vous rassurer.

Votre santé m'inquiète, il me plairait prendre soin de vous comme vous avez pris soin de moi, vous soigner, passer du temps à vous écouter, juste à être près de vous. Je pense demander mon congé à la Capitaine, dès que mon ventre s'arrondira un peu plus. Rassurez vous, nous allons bien, je suis bien maigre mais rien ne se voit, j'espère pouvoir cacher mon état jusqu'à la délivrance.

J'ai toujours fait passer les Blanches avant tout. Avant mes aspirations, avant les désirs de ma famille, de mes amis, mais pour la première fois, j'ai le sentiment que, peut-être, il me faut réviser mes priorités, sans pour autant renoncer à mon engagement. J'y pense et j'espère trouver la voie.

Mon bien aimé, je pense à vous, je prie pour vous, pour que nous nous revoyions, le plus vite possible. Prenez soin de vous, je vous en conjure.

Toute à vous.


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Severin_de_volvent


Château D’Orléans, mai 1460

A Davia Corsu de Volvent,

Mon amie,

Permettez que je commence par vous rassurer.
Les sombres heures que je nous présageait sont loin à présent.
Les armées de Bouillon ont quitté les terres d'Orléans, le calme semble revenu.

Me pardonnerez vous de vous avoir si inutilement inquiétée ?
Vous rirez sans doute du ridicule de l'histoire.
J'ai eu peur. Peur de déjà vous infliger une perte, peur de déjà vous perdre. Ai je manqué de discernement en m'imaginant sur le front ?
Sans doute.
L'on n'envoie au front que les soldats, point les hommes d'aussi faible nature que la mienne.

J'entrevois la les subtilités du mariage, celles de l'attachement profond que je crois être le notre.

Vous me manquez et il n'est rien que je ne pourrai donner pour vous avoir auprès de moi plutôt que si loin. Je sais vos engagements, et vous savez mon engagement à accepter les sacrifices que nécessitent vos devoirs de Blanche. Vous resterez maitresse de vos choix, je ne pourrai que vous soutenir quoi qu'il puissent être. Je vous sais juste et avisée.

Je médite, réfléchis.
Vous dites vouloir trouver la voie. Je ne doute pas que vous y réussirez.
Sachez simplement que le mariage est un engagement si complexe qu'il nous oblige a reconsidérer jusqu'aux évidences.

Laissez moi vous conter ce qui se passa au château d'Orléans entre le Duc et la duchesse ma cousine.
Son amitié pour le duc de Bouillon et le peu d'affection qu'elle porte à la couronne ont failli mettre en péril l'honneur du Duc son époux, obligé de par ses serments et sa position de prêter son bras au Roi.
Afin de ne point laisser son épouse afficher en un moment aussi crucial trop d'affinités avec Bouillon auquel elle envisageait de faire porter du vin, il a du prendre la décision de la faire murer dans une tour du château d'Orléans.
Ainsi contés , les faits peuvent choquer.
Vous savez pourtant comme moi que Kéridil n'est pas homme à user gratuitement de si peu loyales méthodes.
Lorsqu'il fut sur que les armées de Bouillon se trouvaient à distance raisonnable d'Orléans, le duc la fit libérer.

Je ne sais quels furent leurs échanges, mais il me sembla qu'ils sortirent de cette tour grandis et plus unis que jamais.
Della avait commis une erreur en accordant son soutien a son ami plutôt qu'à son époux à un moment ou celui ci en avait le plus besoin afin de faire face à son devoir envers le roi.
Si la réaction de Kéridil est démesurée, elle résulte d'un compromis entre ses devoirs et son affection pour son épouse.

Le mariage n'est pas une entreprise aisée.
Nous sommes deux sur des chemins inconnus.
Je vous soutiendrai autant que je le pourrai, et je sais que vous en ferez autant.
Cela ne nous mets pas à l'abri des déboires, mais nous ne serons jamais seuls, tant que nous gardons à l'esprit le fondement de notre engagement.

Je pense à vous en chaque instant.
Écrivez moi.

Severin.

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Davia_corsu


Le Mans, fin mai, sur le pied de guerre.

Séverin, mon époux, mon aimé,

Dieu que la mort est proche... Je ne rirai pas de vos écris, jamais, il aurait été tout à fait possible que vous soyez au coeur d'une armée, je connais votre loyauté, s'il l'avait fallu, vous auriez pris les armes. Je vous promets que lorsque je rentrerai auprès de vous, je vous donnerai quelques leçons d'escrime et vous aiderai à vous endurcir.

Mon cher époux, je suis rassurée, Orléans est hors de danger et vous aussi. En revanche, les armées de l'usurpateur sont aux portes du Mans, jumelées avec celle du Coeur Navré. Il y a eu combat, Séverin, mais je suis entière. En revanche, j'ai l'impression qu'en moi, le petit être manifeste son mécontentement, ou sa joie, allez savoir! Si je me porte comme un charme, malgré la poussière, la sueur et la fatigue, il n'en est pas de même pour tout le monde. La vice-comtesse du Maine est tombée mais surtout, ma chef de lance, Leha Giffard, une demoiselle que j'estime et qui a pris un coup, là, juste sous mes yeux, sans que je puisse rien faire, toute occupée que j'étais à sauver ma propre vie et à occire autant de félons que je pouvais. Et puis, il y a Phéréa... ma soeur blanche, soeur de marraine et amie, elle est tombée aussi, entre la vie et la mort, je prie le ciel pour qu'elle se rétablisse et j'attends les prochains affrontements, espérant mettre en pièce les armées du Bouillon et son arrogance.

Priez mon ami, je sais que le Très-Haut vous écoute, priez pour que nous ayons la victoire et que le sang coule le moins possible.

Vous me manquez, beaucoup, trop, l'absence est douloureuse et étrangement, alors que me voilà seule dans ma tente, l'amertume et le souffre de la bataille ayant laissé place à la torpeur de l'attente et aux gémissements des blessés, c'est à vos mains que je pense. Me croirez-vous folle! Je me souviens ce jour ou, pour la première fois, vous déposiez un baiser sur ma main. Comme votre douceur, votre tendresse est loin de la violence du combat et comme elle me manque...

Pourtant malgré tout cela, votre missive me donne du baume au coeur, ainsi que l'histoire que vous me racontez. Votre cousine et le Duc s'aiment à n'en point douter et malgré les erreurs, malgré les faux-pas, je suis heureuse que ce malheureux épisode les ait renforcés encore dans leur unité. Je sais que Della est une femme de tempérament, mais le Duc, malgré ses excentricités, ses caprices d'homme du monde, est aussi un homme d'honneur. Il a ainsi protégé sa femme, et je loue sa droiture d'âme.

Embrassez-les pour moi, voulez-vous? Je les aime comme ma propre chair et mon propre sang. Embrassez aussi la petite Aemillia et Prudence. dites à cette dernière de prier pour sa soeur et d'y mettre tout son coeur, le ciel est souvent plus clément aux prières des petits enfants. Embrassez Gabriel, sa joie de vivre me manque et tous ces entraînements que nous devrions faire, je ne les oublie pas. Vous savez qu'en mon absence, Manon est à votre disposition, si vous avez besoin d'elle, n'hésitez pas et si elle vous importune, renvoyez là à Chavonnière, même si je doute qu'elle fasse quoique ce soit contre vous, elle vous est dévouée comme à moi-même.

Enfin, mon ami, prenez soin de vous, j'espère vous retrouver en pleine santé, nous avons tant de choses à faire. Comme vous le dites, nous ne serons jamais seuls, mes pensées volent vers vous, à chaque instant et il me tarde le jour de nos retrouvailles.

Que le Très-Haut veille et qu'il nous réunisse au plus vite.

Toute à vous.

Votre épouse fidèle et aimante.



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Severin_de_volvent


A Davia de Corsu Volvent,
A vous ma douce,

Je vous avais mandé de m'écrire à chacun de vos déplacements, a moins que vous ne soyez stationnée quelque part, il faut vous faire pardonner ce cruel manquement car à l'heure ou je vous écris , je ne sais ou vous vous trouvez et ose espérer que la commanderie blanche saura faire suivre ces quelques mots.

J'ai été moi même silencieux. Je vous en demande pardon.
J'ai été fort occupé car à l'heure ou je vous écris, me voici intendant de Montpipeau et Bréméan, les terres orléannaises de mon cher Duc Kéridil.

C'est la un travail passionnant qui me laisse plus de liberté dans mon travail comparée a la tache de secrétaire ou il me fallait être tel que pouvait le désirer Kéridil, ce qui je vous rassure n'a jamais été un mal, mais vous connaissez mon caractère.

Je n'ai guère encore eu le temps de me pencher sur les livres de comptes de Bréméan, ou je compte me rendre prochainement, mais je découvre les subtilités de la gestion de Montpipeau et m'y investit pleinement.

J'ai en outre également hérité de la tâche encore plus passionnante de l'éducation des enfants de Montpipeau. En effet le duc et la duchesse me confient la tache d'organiser à Gabriel, Charles, Clement, Amelia et Prudence, un emploi du temps qui leur assurera une éducation complète a laquelle le Duc tiens et dont je partage les valeurs.

Il me faudra donc recruter gouvernante et professeurs, et ayant été précepteur, je pourrai assurément prendre en charge certains volets du programme.

Vous me manquez. Je suis certains que si vous aviez été présente vous auriez été d'une aide cruciale, je vous ai imaginée sans grand peine en maitre d'armes. Savez vous qu'enfant mon père rageait de me voir si piêtre au maniement des armes? Je crois pour ma part que si j'avais eu un professeur tel que vous, il en aurait été autrement et je crois comprendre que vous etes attachée a ces jeunes gens et qu'eux doivent l'être également.

Gabriel grandit et m'échappe de plus en plus. Cet enfant est déjà si mur et si indépendant qu'il m'arrive de me demander si je ne suis pas un mauvais parent a ne point voir le temps passer aussi vite.
Savez vous qu'il a entrepris une pastorale , de sa propre initiative et de son propre chef ? Il a également semble t'il de part son bon cœur accepté de dépanner certains notables d'Orléans en acceptant de prendre part à une liste ducale.
Nous avons eu à ce sujet une discussion fort houleuse, je ne vous cache pas mon aversion pour les choses politiques, mais au delà de cela, je trouve Gabriel encore trop jeune.
Mais c'est un bon garçon, il souhaite simplement bien faire et je ne peux qu'être fier d'un pareil neveu.

Mais je dois déjà vous fatiguer a tant vous écrire.
Comment vous portez vous ?
Donnez moi des nouvelles ou souffrez que je ne me fâche de trop demeurer dans l'incertitude.

Votre,

Séverin.

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Davia_corsu


Tonnerre, juin 1460.

Mon très cher aimé,

Nous voici arrivés à Tonnerre et je profite d'une courte pause pendant cette escorte pour prendre la plume et vous donner de mes nouvelles.

J'ai à peine pu vous féliciter pour votre nouvelle charge tant nos retrouvailles furent brèves. Vous devez penser que je vous fui... Mais vous auriez tort. Votre absence m'est cruelle et même si ici, auprès de votre cousine, avec Kasia à mes côtés, je me sais à ma place, il n'en demeure pas moins que je ressens de plus en plus le besoin de passer plus de temps à vos côtés. Je sais que ce temps viendra.

Notre enfant se porte bien, il grandit et j'ai un tel appétit que je mange pour deux. A n'en point douter, il aime voyager, mais lorsque je m'allonge pour me reposer, il se démène comme un véritable petit monstre.

Je découvre la Bourgogne, votre terre natale. J'en suis ravie, même si je sais que je ne pourrai m'inviter sur les terres de Beaumont, à ma grande tristesse.

Les crieurs sont d'une virulence assez impressionnante. La mère adoptive de votre cousine, cette Angélyque de la Mirandole, les fait crier à tout bout de champ. Elle semble beaucoup les intéresser! Ils prétendent même qu'elle est la maîtresse du Félon. A croire que les gens n'ont que ça à faire... Et c'est à se demander ce qu'elle a pu faire pour que tant de haine se cristallise contre elle. Certains disent ici que la noblesse est de plus en plus corrompue, avide de pouvoir et qu'elle se fiche du bien du peuple... Quelle tristesse. Voyez, ça ne me change pas plus que ça de la Touraine!

Parfois, j'ai le sentiment de ne pas être faite pour ce monde. Comment les nobles, les pairs de France ou autres grands seigneurs peuvent à ce point être désintéressés du sort des plus humbles? L'amitié aristotélicienne n'est-elle qu'une utopie?

Je suis lasse, Séverin, j'attends mon retour avec impatience pour vous retrouver dans le calme de nos appartements. Pour sentir votre main découvrant les mouvements de notre enfant.

Je pense à vous, à chaque instant que le Très-Haut fait.

Prenez soin de vous, mon bien-aimé.

Toute à vous.



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Severin_de_volvent
Citation:
Montpipeau ,

A Davia Corsu de Volvent

Mon aimée,

Je croyais une fois vous avoir fait promettre de ne me laisser sans nouvelles. Voila que vous y faillez.

Je vous pardonne, mais je vous annonce que vous nous manquez. Montpipeau est bien vide.
Il ne me reste en consolation que notre fils. Il se porte bien et semble s’habituer à sa nourrice, bien qu’il soit très caractériel dernièrement. Etrangement, il semble se calmer en ma présence et je me surprends à le regarder de longues heures. Cela tient sans doute au fait qu’il vous ressemble et me regarde de vos yeux.

Je prie pour vous jour et nuit et pense à vous en chaque instant. Gardez vous bien des dangers des champs de bataille.Nous vous espérons de retour bientôt.

Qu’aristote vous garde.

Severin de Volvent.


Citation:
Campement des Lames d'Amahir, le Mans.

Mon bien-aimé,

Pardonnez mon silence. Ces derniers jours m'ont vus bien pensive, je redoutais que mon humeur n'influence mes courriers. La joie de recevoir de vos nouvelles m'a remis du baume au coeur et ainsi libérée de la morosité que me cause l'éloignement, je peux enfin vous écrire librement sans crainte de vous ennuyer.

Nous sommes en Maine, depuis quelques temps, où Lexhor et Kéridil veillent sur moi, très paternellement. J'ai échangé mes soeurs Blanches contre mes frères Lames et je vous avoue que c'est grâce à ce soutien que notre moral reste d'aplomb. Vous me manquez, mon très cher, plus que je ne saurais le dire, mais vous savez que je ne suis à ma place que chevauchant et luttant pour mon Ordre et pour notre Roy.

A ce propos, le Conseil de notre Ordre a fait de moi une Esquire, je ne m'y attendais aucunement et je vous confie ma surprise en apprenant la nouvelle. C'est le couronnement d'un long effort et je suis très honorée que mes soeurs m'en aient jugée digne. A mon retour, je vous monterai le splendide Ecu Vert et le linceul des Esquires qui sont miens dorénavant.

Voyez, mes absences ne sont pas vaines. Malgré tout, je sens le manque de vous et de notre fils. Je l'ai laissé si petit, si fragile! Mais si vous saviez à quel point je suis rassurée de le savoir avec vous. Vous êtes un père merveilleux et moi une bien piètre mère, j'espère de tout coeur, qu'avec le temps, et vous, et lui, me pardonnerez. Je ne m'appartiens pas, mais mes pensées, elles, volent vers vous, à chaque instant du jour et de la nuit, lors de mes rondes, lors de nos chevauchées, lors de nos campements, lors de mes longues nuits d'hiver où il m'arriver de rêver nos retrouvailles.

Bientôt, de tout coeur, j'espère très bientôt, je chevaucherai auprès de notre cousin pour que nous rentrions enfin à Montpipeau, afin de retrouver les deux êtres qui me sont le plus cher. Prenez soin de vous, ménagez-vous mon aimé, l'hiver est rude et j'ai besoin de vous en bonne santé. Je sais que vous veillez à merveille sur notre Renardeau, et je prie chaque jour pour que mon retour soit prompt, pour retrouver la chaleur de vos bras, la douceur de votre présence.

Que le Très-Haut vous protège et qu'Il nous réunisse au plus vite.

Toute à vous.




Citation:

Montpipeau,

Davia,
Mon âme,

Le mariage me donne le droit de connaître toutes vos pensées, de les partager. Il me donne le devoir de vous soutenir dans la tourmente, de panser vos maux et au delà, c’est un droit que je m’abroge, me sentant ici fort impuissant quant à tous les dangers que vous bravez avec autant de courage et d’abnégation.

Je vous en conjure ne me cachez rien. Dites moi tout. Si je puis rajouter à mes prières la force des mots alors seulement aurai je l’impression de remplir une infime partie de mes devoirs.
Vous savez mon admiration et je vous félicite pour vos accomplissements. Il me tarde de vous revoir arborant vos atours de Blanche Esquire.

Je sais que le manque vous pèse. Je le partage, voyez nous sommes deux. Ne cédez pas à la morosité. Puisez auprès de Gabriel, un peu de joie et de bonne humeur. Cet enfant a hérité de ses parents ce que je n’ai su cultiver. Je suis heureux de le savoir auprès de vous, vous pourrez ainsi veiller les uns sur les autres, vous, Gabriel, Kéridil.
Nous nous retrouverons. Vous verrez comme notre fils grandit vite et bien. Il vous accueillera de ses sourires et vous oublierez bien vite les affres des champs de bataille.

Nous recevrons bientôt à Montpipeau les enfants de Della. Clément et Dorante apporterons un peu de gaieté et Charles se trouvera moins seul ainsi.
J’ai l’impression que mon être entier a changée. Qu’avez-vous fait de moi Davia ?
Le manque de vous m’étreint et la prière ne suffit plus au réconfort d’antan. J’ai si peur, peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être le père que vous espérez, l’époux que vous rêvez. Vous devez me guider, sur ces chemins ou jamais je n’aurai cru un jour m’égarer, où je n’ai que votre main pour repère.
Revenez-moi vite Davia. Au printemps, je vous emmenerai à Beaumont, en Bourgogne.

Vôtre.
Severin.

_________________
Davia_corsu
Citation:
Quelque part en Anjou. Campement des Lames.

A Séverin de Volvent.

Mon très cher époux,

Noël loin de vous n'est pas vraiment Noël. Vous me manquez, Séverin... terriblement. Il me tarde de vous revoir, de serrer notre fils contre moi, de vous entendre me parler de vos activités, de Montpipeau, de Bréméan, des enfants... Vous me dites que vous m’emmènerez à Beaumont, comme il me tarde de chevaucher près de vous et de vous accompagner sur ces terres que je vous sais si chères! Della ne nous en voudra-t-elle pas de nous y rendre?

Nous passons notre temps à bivouaquer et à courir l'Anjou et le Maine. Je pense à vous... à chaque instant. C'est étrange comme la distance me lie à vous un peu plus encore.

Vous me dites de tout vous dire, de me confier à vous, alors je vais donc le faire.

Séverin, ne me trouvez-vous pas mauvaise mère à être si vite partie alors que notre fils est si petit, vous l'abandonnant sans vergogne? J'ai honte vous savez... Mon devoir passe avant tout, mais j'ai peur de faire des erreurs, et ce temps, où je ne suis ni près de vous, ni près de notre enfant, jamais je ne pourrai le rattraper.

Je suis sereine et en paix, malgré tout. Aucun danger pour le moment, les journées sont calmes et les soirées se succèdent égales les unes aux autres. J'ai hâte de vous revoir et pourtant, je l'appréhende aussi. Nous nous connaissons, mais nous connaissons-nous assez? J'ai peur que le temps passé loin de vous n'ait instauré une distance entre nous et puis... retrouver notre intimité après des mois de solitude... J'ai peur de vous ennuyer avec mes récits de guerre et mes cicatrices!

Voyez mes états d'âme, mon cher époux, parfois je jubile, d'autres fois, je sombre, pensant que vous ne m'aimerez plus, que je ne vous satisferais pas. Ma seule expérience de la vie se trouve sur les champs de bataille, comment combler un homme tel que vous. Un érudit, un homme sage et posé.

Dites moi votre sentiment? Aimerez-vous encore une femme telle que moi après que j'ai été usée par la guerre? Quoiqu'il en soit, mon aimé, une chose est sûre. En aucun cas, je ne regrette d'être vôtre, mon choix fut bon, car je ne pourrais pas aimer d'autre homme que vous.

Vous devez me trouver bien lyrique et bien puérile. Pardonnez-moi.

Mon coeur vous appartient.


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Davia_corsu
Citation:
Dijon, le 17 février de l'an de grâce 1461.

Mon très cher époux,

Dieu que la guerre est longue... Depuis notre départ d'Orléans, il ne passe pas un jour sans que je ne pense à vous et à notre Samperu. Vous me manquez cruellement et je me sens épouse et mère bien indigne d'être à nouveau loin de vous.

Grâce au ciel, la présence des mes compagnons d'armes et surtout des Lames, me donne à coeur de poursuivre courageusement mon devoir. Je me suis rapprochée de la Duchesse d'Orléans et je lui voue grande affection et grande admiration, malheureusement depuis deux jours, nous avons été séparée et la voilà blessée à Semur. Les rangs se resserrent. Ninouchka et Wendoline sont deux amies précieuses et j'ai aussi retrouvé des amies de longues dates.

J'ai encore d'autres nouvelles à vous conter, elles ne sont pas bonnes et c'est une grande douleur de vous écrire cela. Après avoir été jugée lors d'un conseil disciplinaire chez les Dames Blanches, le Conseil a décidé de m'exclure définitivement de l'Ordre. C'est fini, Séverin, je ne serai plus jamais Blanche, mon rêve d'enfant s'est brisé, peut-être est-ce cela, devenir adulte. Je me sens vide et froide et seule votre pensée et celle de notre fils me donne le courage de poursuivre. Les Lames me soutiennent et m'encouragent, Lexhor est extraordinaire, il m'a redonné espoir.

Il me faudra aussi vous entretenir de nos cousins, Kéridil et Della m'inquiètent et nous devons à tout prix les soutenir, tous les deux. J'ai aussi croisé celle qui fut Dame de Beaumont, je ne sais pourquoi j'ai ressenti cette pique au coeur en la voyant, peut-être m'avez vous transmis cet amour de vos terres de naissance, je pense que c'est inhérent au fait de vous avoir épousé, ne suis-je pas devenue Volvent en devenant votre épouse?

Séverin, prenez soin de notre fils, prenez soin de vous. Chaque jour, je prie le Très-Haut et Aristote de veiller, que rien ne vous arrive. Les temps sont sombres et impitoyables, il nous faut être forts. Il me tarde de vous retrouver... J'ai froid sans vous...

Ecrivez-moi, parlez-moi de vous, de votre quotidien, de la santé de notre fils, il m'aura encore oubliée quand je reviendrai. Vous, ne m'oubliez pas mon aimé...

Toute à vous.




L'encre fut séchée, le vélin plié et silencieusement de lourdes perles inondèrent ses joues...
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Davia_corsu
Assise en taverne dijonaise, les yeux rivés sur le parchemin désormais maculé par le Dauphin, elle avait trempé sa plume dans l'encre, priant pour l'inspiration à venir. Il fallait qu'elle écrive... Il le fallait, maintenant.

Citation:
Mon tendre époux,

Comme il est difficile de vous écrire cette lettre. Si vous avez reçu ma dernière missive, vous savez que Blanche, je ne suis plus. Ce qui faisait le sens de ma vie n'est plus. Certes, il me reste ma famille. Vous, mon aimé et notre doux Samperu. Si je n'avais cette pensée, depuis longtemps j'aurais baissé les bras.

Vous me connaissez Séverin, vous savez ce qui est au fond de mon coeur. Vous savez que je ne peux pas rester sagement à Montpipeau tandis que vous vaquez à votre charge d'intendant. Vous savez que je suis guerrière dans l'âme et que même n'étant plus Blanche, il me faut user de mon épée, mettre ma lame au service d'une cause, d'une personne.

Depuis que j'ai été exclue de l'Ordre, j'ai pensé à mille solutions, rêvé de mille choses. Pour les Lames, pour moi même, pour nous aussi. Aujourd'hui, je me retrouve devant la proposition la plus intéressante qui me soit faite, la plus alléchante pour moi... Mais cette décision, si je la prends, impose des sacrifices, de lourds sacrifices...

Séverin.. mon bien-aimé, mon tendre époux, jusqu'où m'aimez-vous?? Accepteriez-vous que je m'éloigne de vous? Encore? Alors que je ne suis même pas encore rentrée.

Mon exclusion des Blanches m'a beaucoup affectée, bien plus que je ne le pensais. J'ai ressenti cela comme une injustice et cela m'a énormément perturbé, j'ai cru perdre la raison. De fait, la sacralisation de la chevalerie que j'entretenais en a été sévèrement émoussée, mais je sais qu'au fond de moi et vous le savez aussi, j'ai une âme de combattante bohème, faite pour porter morion et corselet. J'ai eu moultes propositions mais c'est celle du Dauphin qui m'a le plus plu, afin d'intégrer sa garde, avec promesse de sa part qu'il me laissera mon autonomie ce qui correspond tout à fait à mes attentes.

Le sacrifice qui s'impose est que je dois déménager, vous imaginez ma réticence à faire ce choix, il me coûte de quitter l'Orléanais, mais la raison me pousse à m'y résoudre, car si j'étais une épouse malheureuse, comment pourrais-je vous rendre heureux?

Séverin, sans votre bénédiction, je ne ferai pas ce choix. Je dois aussi vous annoncer que dans sa grande bonté, le Duc de Sedan a souhaité m'annoblir. Cela se fera sous peu, mais je souhaiterais aussi votre aval pour cela.

J'attends de vos nouvelles, j'attends que vous me disiez ce que vous pensez de tout cela, si vous vous y opposez, ou non.

Je vous porte dans mon coeur mon bien-aimé, et que le Très-Haut vous garde.




Le vélin noircit fut tendu au Dauphin, le regard inquiet, la brune Corsu scrutait chacun des mouvements de son visage. Après lecture, une fois rassurée quand au contenu de sa lettre, elle s'attacha à recopier soigneusement son brouillon, chose qu'elle faisait rarement pour ne pas gâcher de ce vélin si précieux et si cher. Elle souffla sur l'encre et le roula doucement afin de pouvoir l'attacher à la patte de son pigeon.

Allez Mortecouille, vole jusqu'à mon bien-aimé et rapporte moi de bonnes nouvelles.

Son avenir était entre les pattes de ce volatile.

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Severin_de_volvent
Si la réponse qu'il avait faite à la première lettre s'était perdue dans le réseau de transmission du courrier du royaume, la seconde, il avait délibérément pris le temps qu'il fallait à y apporter une réponse qui lui soit fidèle.

A la relecture de la missive, la mâchoire se resserra alors que la ride frontale apparaissait à la faveur d'un froncement de sourcils.

Il s'assit à son pupitre et les mots s’alignèrent sur le vélin, alors qu'il les fixait légèrement résigné.


Citation:
Davia,
Tendre épouse,

J’ai bien reçu vos deux missives. Je me rends compte en vous lisant que vous n’avez pas reçu la réponse que j’y avais apportée.

Ne croyez pas amour que je me désintéresse de vos tourments.
Dans cette lettre que vous ne reçûtes jamais, je vous plaignais et compatissais à votre peine de ne plus être blanche.
Je sais l’importance que revêtait l’ordre pour vous et je ne puis que vous consoler que de fades mots tant je sais votre tristesse et votre déception grandes.

Un court instant, j’ai contemplé l’égoïste possibilité de m’en réjouir en caressant l’espoir qu’ainsi, vous reviendriez peut être auprès de Samperu et moi, mais il n’en est rien, d’autant que je puis lire que vous avez bien d’autres plans.

Egoiste je ne puis l’être avec vous.
Vous questionnez mon amour, je ne vous y autorise pas.
Vous me mettriez là bien dans l’embarras.

Si je m’opposais à vous voir ainsi partir, sans doute serez vous plus déçue encore, mais alors que je vous verrai me revenir j’aurai à ma décharge le manque pressant et le désir ardent que mon amour pour vous m’inspire, me laissant fort dépourvu lorsque vous êtes si loin.

Et comment pourrai je m’opposer à vous laisser poursuivre vos ambitions quand vous m’indiquez explicitement que votre bonheur en dépend, moi qui ai juré de ne vivre que pour vous rendre heureuse ? Quel sombre traître je ferai si par amour je n’étais capable de vous accompagner dans les sacrifices que vous semblez si prête et déterminée à faire ?

Non assurément, dans les deux cas, mon amour ne serait point à questionner. Aussi la décision vous revient entièrement.

Je n’étais pas là lorsque vous vous fîtes blanche, quand vous avez alors décidé de ce que serait votre vie. Je gouterai au bonheur de ce que vous consentirez à m’offrir de cette existence qui semble déterminée à me tenir loin de vous.

Je n’ai aucune nouvelles de Della. Il semblerait que les choses se soient légèrement calmées entre elle et Kéridil.
Je prie tous les jours pour qu’ils retrouvent l’harmonie et l’entente que nous leur avons connue. Puisse le ciel nous préserver d’un jour nous déchirer ainsi tels des étrangers. La mort me serait plus douce sachez le.

Vous me manquez résolument.

Que le ciel vous garde.

Severin de Volvent.

PS : Bien que le duc de Sedan me soit un inconnu, je me réjouis pour votre anoblissement prochain.


Il scella la missive avec la prière intérieure qu'elle arrive à bon port cette foi.
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Davia_corsu
Assise en extérieur d'une taverne dijonaise, la brune écrivait bon train. Il le fallait et cela pressait. Elle profitait de la douceur du jour car déjà le printemps accourait. Cette période difficile qu'elle traversait semblait adoucie par la brise fraîche du matin. Entre remords, tristesse, euphorie fiévreuse et béatitude raisonnée, la Corsu passait par toutes les couleurs des humeurs. Elle avait choisi un moment ou elle se sentait plus sereine pour venir à bout de cette lettre qu'elle hésitait tant à écrire.



Mon bien aimé,

Quel bonheur de vous lire, j'avoue avoir été inquiète de ne pas recevoir de vos nouvelles, me voilà rassurée. Voyez-vous doucement, j'apprends à vivre sans les Blanches, notre Duchesse d'Orléans, Exaltation, m'y aide grandement. Les jours se succèdent et notre retour approche. Bientôt, nous serons réunis. Il me tarde de vous retrouver et de goûter à un peu de paix après cette guerre fratricide. Bien sûr, il me faudra repartir, mais sachez que je ferai tout mon possible pour rentrer le plus souvent. Je vous sais très occupé, ainsi le temps passera plus vite en mon absence.

Séverin, cette lettre revêt néanmoins un caractère tout particulier. J'ai hésité à vous l'écrire, je ne voulais pas vous tourmenter, sans raison. Il se trouve que depuis quelques semaines, j'ai quelques doutes qui ont été confirmés ces derniers jours. Mon tendre aimé, il nous arrive un grand bonheur à nouveau, souvenez-vous de nos retrouvailles lorsque je m'étais échappée loin de l'Anjou pour vous retrouver? Vous souvenez-vous mon cher ami? Et bien... il est quasiment certain que notre union porte ses fruits. Surtout, ne vous inquiétez pas, je serai prudente et de plus, bien surveillée, entre Xalta et Ghost, mon futur suzerain. Aucun risque qu'il ne m'arrive quoique ce soit.

J'espère qu'à mon retour nous pourrons nous réjouir ensemble de cette bonne nouvelle, j'espère aussi que vous serez satisfait mon époux.

Bientôt, je vous écrirai à nouveau, j'ai tant de choses à vous conter encore et j'aimerais tant le faire de vive voix. Prenez soin de vous mon aimé et embrassez pour moi notre fils, j'espère qu'il se porte bien et qu'il se nourrit comme il se doit.

Tendrement.

Votre épouse



Le regard fixé sur Mortecouille, l'inséparable pigeon qui roucoulait, elle mit la dernière touche à la missive, la roulant doucement, puis l'attacha à la petite patte de l'animal, l'observant s'envoler. Elle mordit dans un morceau de pain noir, son ventre émettant un bruit sonore. Songeuse, elle se demandait ce que pouvait bien faire Séverin à cette heure, elle imaginait Samperu endormi dans les bras de sa nourrice, Manon s'occupant du linge... elle s'enfila une gorgée de bière, soupirant. Elle se savait incapable de rester à Orléans, elle avait besoin de parcourir les routes, de partir à l'aventure. L'avenir dirait si le choix fait était le bon...
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