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[RP FERME] « La colère est une courte folie. » *

Elisabeth_courden
En convalescence… elle était en convalescence… elle, la blonde, la tornade, la belette –balafrée, certes mais belette- celle qui n’avait peur que de très peu de choses, elle… Élisabeth, en convalescence… C’était peut-être pire que la mort, pour elle. Une chose était sûre ; elle ne supportait pas cette situation. Elle n’avait pas le droit de bouger, elle devait rester alitée ou assise au fond d’un fauteuil… bref ! Elle devait faire le moins de geste possible. Impossible pour elle de rester inactive… elle ne supportait pas l’inactivité… Elle ne le supportait pas et elle ne le supporterait jamais…

Assise au fond de son fauteuil, dans son salon rouge, Élisabeth avait son coude posé sur l’accoudoir, et son menton dans le creux de sa main, elle avait le regard vide. Les cheveux en bataille mais coiffés en chignon, elle n’avait pas bougé de son fauteuil depuis des jours, au grand désespoir de son petit personnel et surtout de son page, celui qui la suivait depuis sa nomination –et sa démission- du poste de Chancelier…

« Par pitié, dame Élisabeth, pensez à vous alimenter… »

Sauf que la blonde n’écoutait pas le page, son esprit bien trop perturbé et trop préoccupé pour se concentrer sur autre chose… Non, elle n’avait pas bougée d’un cheveu ; elle était restée dans son fauteuil et dans cette position, telle une statue. Malgré les supplications d’Hubert mais surtout de Pétronille, la cuisinière, la blondinette avait refusé de manger. Dès que ces deux derniers sortaient de la pièce, la jeune femme se mettait à pleurer silencieusement… personne, absolument personne ne l’avait vu dans cet état… elle avait même ordonné son page de dire aux « visiteurs » qu’elle n’était pas là, ou qu’elle se reposait… Elle devait dire qu’elle était absente ! D’un côté, il ne faisait que dire la vérité… la blonde était presque absente, presque transparente, comme un fantôme…

Un soir, rien ne se déroula comme les derniers soirs ; la blondinette se leva doucement et se dirigea vers la fenêtre, se tenant sur le rebord. Il faisait nuit, elle ne pouvait rien voir à l’extérieur. Elle déglutit difficilement et appela, d’une voix assez faible :


Hubert… Hubert… HUBERT !!!

Intrigué voir même très étonné d’être appelé, il accourut et regarda la jeune femme, osant lui demander gentiment ce qu’elle voulait…

Je… demande à Shaïme de préparer mes affaires… que le strict minimum…

Dame Élisabeth… le repos vous est proscrit

JE ME FICHE DE CE QUI M’EST PROSCRIT OU PAS !!! SORS DE CETTE PIECE, INCAPABLE !!! PETRONIIIIIIILLEEE !!! FAITES PREPARER MES AFFAIRES !!!

Élisabeth passa ses mains dans ses cheveux… sans les retirer… comme si elle allait les arracher…

ET MERDEEEEEEEEEEEEUHHHH !!! FOUTEZ-MOI LA PAIX !!!! VOUS NE COMPRENEZ PAS, HEIN ??! BIEN SÛR QUE NON, VOUS ÊTES TOUS AUSSI BÊTE QUE VOS PIEDS !!! J’VEUX CREVEER !! C’EST FACILE A COMPRENDRE CAAA !! ET MEERDE TIENS !!

Attrapant le plateau qui contenait son repas, elle le jeta contre le mur… les nerfs à fleur de peau. Elle se laissa tomber sur le sol, éclatant pour de bon en sanglots… La douleur, ses côtes fêlées, son dos en marmelade, Élisabeth s’en fichait royalement ; elle se mit à trembler nerveusement, au fur et à mesure qu’elle pleurait… Non… non… elle n’allait pas bien… elle n’allait pas bien du tout même…


*« La colère est une courte folie. » : Horace

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Heloise_marie
Citation:
A Elisabeth Courden,
Dame de Mesnay,
Mon amie ma confidente,

Oh comme j'aurai mille choses à te conter, Elisabeth. A Epinal, tout se passe bien, je ne me lasse pas de sa présence et toi-même tu sais combien j'ai souffert de ses absences et des séparations. Que je sois damnée si je dois encore être confrontée à une telle douleur salace. Non, je ne le pourrai. Tu seras donc surement rassurée de savoir que je vais bien. Je ne te demande pas ta santé à toi, vu que je sais que tu es en convalescence et qu'en plus, ça ne m’intéresse pas plus que ça.

J'espère que tu t'es bien occupée des paysans d'Arbois et de Champagnole, il faudra que tu me dises combien ça t'as coûté, qui as-tu pendu, et alors comme je te l'ai dit, ne brûle pas, s'il te plait, d'abord ça fait des crasses incroyables dans la cours du château et ensuite l'odeur reste bien souvent sur tout tissu qui n'est pas loin du bûcher. Et c'est une odeur insupportable.

Je pense bientôt pouvoir rentrer à Lure et explorer ce nouveau domaine de tout mon saoul et avec lui. Peut-être pourras-tu te joindre à nous quand tu seras rétablie? Il parait que tu es toujours à Dole; c'est bien, j'espère que c'est vrai, je n'aime pas du tout les mensonges.

Soit, je ne vais pas m'attarder, en fait je ne faisais que donner quelques nouvelles et te donner les dernières consignes pour le temps que va durer mon absence. Ah oui parce que je ne t'ai pas tout dit encore : je vais partir en voyage en Allemagne surement. Mais je te raconterai ça quand je te verrai, là je vais aller, je me suis levée à l'aube pour visiter le château d'Ersinn, donc je ne fais que te laisser un petit billet.

Je te conseille : repos, repos et encore repos.
Puis à bientôt.



Héloise Marie de Sparte,
Comtesse, Vicomtesse, Baronne.
Puis ta suzeraine, l'oublie pas hein!

Ps : Archimède me dis de te dire qu'il souhaite te dire que tu dois te montrer courageuse.

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Elisabeth_courden
Allongée dans son lit, seulement vêtue d’une chemise de nuit et bien enroulée dans ses couvertures, Élisabeth garda ses yeux verts bien ouverts. Elle ne dormirait pas parce qu’elle ne dormait plus depuis très longtemps… Elle respirait à peine, elle n’avait vraiment aucune envie de continuer cette vie qu’elle jugeait bien trop nulle et pitoyable. Certes, elle avait vécue des choses bien plus horribles que cela mais ce qui lui était arrivée il y a quelques semaines était la goutte d’eau qui fait débordée le vase. Le regard presque vide, elle regardait le plafond de la pièce sans faire aucun mouvement, comme si elle s’était figée…
Elle refusait de dormir, certes parce qu’elle ne dormait plus depuis longtemps mais parce qu’elle ne voulait plus se battre contre ses cauchemars qui la hantaient la nuit, elle n’en avait plus la force…

La porte s’ouvrit, laissant apparaître une Pétronille chargée d’un plateau contenant un petit repas pour la blondinette. Posant le plateau sur la table de la chambre, elle partit doucement vers les fenêtres pour ouvrir les rideaux et volets. Reprenant le plateau, Pétronille le posa sur la chaise à côté du lit en silence, ne sachant ce qu’elle pouvait dire de plus pour persuader la « demoiselle Courden » de manger… elle repartit en refermant la porte, désespérée.

Élisabeth attendit quelques instants avant de repousser les draps, de s’asseoir dans le lit et de se lever… pour prendre les pieds dans une chose inconnue et de se retrouver à terre, sur le ventre. Sa « glissade » n’avait pas causé trop de bruits, aucune personne ne s’était précipitée pour voir ce qu’il s’était passé ; au grand bonheur de la blonde. Après avoir assez juré, la blondinette essaya de ramper vers son lit et réussit –avec beaucoup de difficulté- à se relever. Assise à nouveau dans son lit, elle appela l’une de ses domestiques. Quand cette dernière arriva, Élisabeth l’assassina du regard :


Dis à Hubert de faire préparer un fiacre… je veux partir !

Oùù ?

Encore une question et je te fais fouetter ! Prépare mes affaires ; le strict nécessaire ! Je pars… en voyage !



TOUT DE SUITE, IMBECILE !!

La domestique quitta rapidement la pièce. Élisabeth regarda le plateau et remarqua un morceau de parchemin ; celle se pencha pour l’attraper, cassa le sceau et commença la lecture.
Elle savait que Héloise avait des choses à lui conter ; elle avait toujours des trucs à raconter. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de la blondinette ; sacré Archimède. Elle l’aimait bien, ce majordome… Elle posa la lettre sur le lit et se leva pour se préparer…

Non seulement elle ne répondrait pas à la lettre mais dans quelques heures, la blondinette quitterait Mesnay pour se rendre au couvent… avec une idée dans la tête !

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Heloise_marie
Citation:
A Elisabeth Courden Agatruc et bazar machin,
Désolée mais tes noms sont vraiment trop compliqués à écrire.


C'est de moi, un courrier, encore oui oui, parce que de un je n'ai reçu aucune réponse du premier, de deux, tu dois me répondre quand je t'écris. Surtout, quand c'est moi qui t'écris. Les autres, on s'en fiche un peu. Du coup, je me demande si vraiment tu fais bien tes devoirs de vassale et tout ça. Donc, je me suis mis en tête de peut-être te trouver, dans mes amis qui sont aussi nobles que moi, de te trouver un époux dans leurs vassaux ou vavassaux. Je pense et j'ai l'intime conviction qu'il manque un homme dans ta vie pour qu'il puisse un peu te diriger et que tu arrêtes de faire n'importe quoi.

Parce que oui, je suis au courant que tu fais n'importe quoi, après tout, je suis ta suzeraine, je me dois donc d'être au courant de tout ce que tu fais. Alors dis moi tout ce que tu fais, illico, et que ça presse!

Outre ça, je me porte bien, merci pour ta dernière réponse qui fut un puits de bon sens et qui a inondé mon esprit de clarté. Réponds moi la prochaine fois ou je jure que le vassal à épouser que je te trouverai sera vieux, grisonnant et en plus, il aura la goutte,ou un autre truc bien crado. J'ai déjà ma petite idée là dessus, Dwiral, le vassal de mon parrain est tout prêt à l'emploi.

Ici à Epinal, tout va bien, je m'ennuie un peu en fait, maintenant que le temps passe, il passe bien, je le vois passer et ce soir je ne sais pas ce qu'il me prend mais je suis un peu à côté de la plaque. Je fais tout de travers et je dis des trucs que je sens que je vais regretter. Genre là je suis en train de chercher querelles avec Ersinn pour des bêtises, il va surement m'en vouloir, puis moi m'en vouloir, puis tu connais la suite quoi, tu vas devoir me consoler pendant des semaines et tout et tout. C'est si duuuur la vie d'une jeune fille, vivement que je sois vieille et aigrie, c'est moi qui te le dis.

Porte toi bien, et fais-toi belle pour Dwidwi !


Héloise Marie de Sparte,
Comtesse, Vicomtesse, Baronne,
Et SURTOUT, ta suzeraine.




Ps : tavu? J'ai un nouveau sceau !


Epinal le 19 juin 1460
_________________
Elisabeth_courden
    [Aux alentours de midi…]


      « Je pars, je ne reviendrais jamais.
      Bientôt, le monde m’aura oublié, tu sais… »*


La blondinette descendit, avec l’aide de son page, du carrosse. L’horrible machin qui vous trimbale là où vous voulez et qui vous martyrise tous vos membres. Oui, c’est une horrible machine infernale !!! Tout le long du trajet, le pauvre Hubert avait essayé –oui, j’ai bien dit « essayé »- de raisonner sa Chancelière, l’ancienne Chancelière de l’Ordre… Même devant le couvent, il continua :


Mais enfin, dame Élisabeth ! Depuis quand vous aimez les couvents ?

Depuis toujours, mon brave ! Depuis toujours !!

Mais non mais enfin, réveillez-vous !! Vous n’avez jamais aimé les couvents !

Bien sûr que si !

Vraiment ?!

J’aime pas tes sous-entendus, Hubert !... Mais c’est vrai que je ne les ai pas toujours aimé, les couvents, mais les choses changent, Hubert ! Tu devrais le savoir, depuis le temps !

Un soupir exaspéré s’échappa de la bouche du page mais il ne perdit pas courage, il voulait garder espoir, le bougre !

Mais.. mais… vous ne pouvez pas vous enfermer dans un couvent !! Là, vous pourrez parler de mort !!

N’importe quoi ! Franchement, je vais en… en retraite !

Ce n’est pas vraiment ce que vous avez dit, un moment donné…

Il continuait désespérément de raisonner la blonde mais rien n’y faisait, bien au contraire ! Elle allait se mettre à sonner la lourde clochette quand on ouvrit le judas. Une nonne dévisagea les deux personnages et demanda, d’un ton vraiment très… aimable :

Qu’est-ce que vous voulez ?!

Je cherche euh… Je demande asile, ma sœur !

Pfeu ! Vous vous moquez de moi ? Vous n’avez qu’à demander asile à une Égl…

JE DEMANDE ASILE, IMBECILE DE GRENOUILLE DE BENITIE !

L’expression sévère disparut du visage de la nonne puis ouvrit la lourde et sombre porte afin de laisser entrer la blondinette. Claquant la porte au nez d’Hubert, il put entendre, avant de « profiter » d’un très long moment de silence :

Ne bouges pas, Hubert ! Je reviendrai plus tard… ou pas !

Après cela, Élisabeth se tourna vers la nonne :

Je souhaiterai parler à la Mère-Supérieure de ce couvent, ma sœur. Je ne vous dirai pas que c’est urgent mais…

C’est important ! Attendez quelques instants, s’il vous plaît.

Après avoir attendue, la blondinette commença à négocier pour le nombre de jours auxquels la blondinette allait prendre des « vacances ». Discuter, négocier, re-discuter les négociations, tout cela dura un peu près une heure, tout au plus…

Je veux prendre des vacances… bien méritées, en plus !

Mais enfin, ma dame de Mesnay, vous ne pouvez prendre des vacances dans un couvent. C’est un couvent absolument privé et…

Je sais que ce couvent est privé… j’aurai profité de ces « vacances » pour prendre une très grande décision… une décision qui devrait changer ma vie du tout au tout…! Mais bon… si vous ne voulez pas de moi dans le couvent…

Trucs et astuces pour réveiller la curiosité des gens mais surtout, comment obtenir ce qu’elle voulait ! Piquée à vif à cause de la curiosité, la Mère-Supérieure reprit en posant une question :

Si cela n’est point indiscret… quel genre de décision souhaitiez-vous prendre, dame ?

La blondinette sourit intérieurement et toussota avant de reprendre :

Et bien, cette décision concerne mon avenir... Si je dois prendre le voile ou pas…

Un sourire illumina le visage de la Mère-Supérieure, genre : « Chic ! Une nouvelle recrue ! » Elle reprit tellement gentiment :

Ohhh ma fille !! Comme je vous comprends ! J’approuve en vous disant qu’effectivement, c’est une décision trèèès importante que celle-là ! Avant tout, permettez-moi de vous poser quelques questions…

Un hochement de tête venant de la blondinette et la Mère-Supérieure commença à poser ses fameuses questions :

Pour commencer, pourquoi vouloir prendre le voile ? Déception ? Autre chose..?

Et bien…

Il fallait qu’elle réfléchisse avant qu’elle ne dise de grosses boulettes… ohh ça oui, elle était, parfois, la Reine de la Gaffe !

Déception, en effet mais aussi, je pense qu’il est mieux de se marier avec le Très-Haut plutôt que d’envisager de se suicider

Rien qu’en évoquant ce mot, les yeux de la Mère-Supérieure se mirent à s’arrondir. Pour se rattraper, la blondinette reprit :

Mais je n’ai jamais tentée une chose aussi monstrueuse que cela, si ça peut vous rassurer !!

Tsss… menteuse ! Mais bon bref, passons !

De grosses déceptions, oui… Mais je pense qu’il est inutile de vous confesser cela, je préfère aller au confessionnal pour cela ! Avec un curé, de préférence !

Êtes-vous sûre que vous n’allez pas regretter ceci ? Une vie remplie de luxure ? D’amour ou de je ne sais trop quoi ?

Évidemment, sinon, soyez rassurée que j’aurai pris la décision de tout à l’heure ! Oh ça oui ! Mais par contre, avant de prononcer mes vœux, j’aimerai écrire plusieurs lettres… pour prévenir mes proches, quand même !!

Dites à votre page ou je ne sais trop quoi, qu’il devrait poser vos affaires devant la porte, nous nous en occuperons. Une cellule sera préparée par nos soins et nous aimerions que vous prononciez vos vœux le plus rapidement possible… Je vous avoue qu’on manque cruellement de sœurs, dans ce couvent !

Je vais de ce pas prendre ma malle et ordonnait à mon Escuyer de partir.

N’attendant même pas qu’on lui réponde, la blondinette sortit et se dirigea vers la sortie du couvent. Laissant la nonne de tout à l’heure ouvrir la porte, la blondinette ne mit pas les pieds en dehors du couvent et ordonna à son Hubert :

Cher Escuyer, nous vous demandons, à présent, de bien vouloir nous donner notre malle et de rentrer à Mesnay pour en prendre soin, le temps de notre euh… séjour en ce joli domaine qu’est le couvent !

Regardant la Belette avec de gros yeux, le pauvre page se dit que sa Chancelière avait vraiment péter les plombs… Il s’exécuta donc et se fit, à nouveau, claquer la porte au nez. Il monta dans le coche et commença à réfléchir sur le moyen de réveiller sa Chancelière mais surtout, comment la sortir du couvent tout en évitant un scandale venant de… n’importe qui ! Il redoutait surtout la réaction de la suzeraine de sa Chancelière…

*Pink Water - Indochine


Edit: correction
_________________
Heloise_marie
Citation:
A Elisabeth Courden,
Dame de Mesnay,
Ma vassale rien qu’à moi.


Salutation & coucou

Alors, je n’ai toujours pas de nouvelles, ça m’angoisse, ça m’inquiète, ça me perturbe. Je te le dis, je suis fâchée et tu sais comment je suis lorsque je suis fâchée. Je te rafraichis la mémoire, quand je suis fâchée, je dis des gros mots et en plus, j’en dis sur toi aux autres, alors si tu n’as pas envie que tes oreilles sifflent, je t’ordonne de me répondre.

Outre ça, j’ai envoyé deux trois, quatre, quarante soldats sur Mesnay qui sont revenus bredouille de leur atta…. Visite vers toi. Donc, tu n’es pas non plus sur tes terres, donc n’importe qui peut venir, prendre le château que j’ai mis tant d’années à reconstruire et piller terres, villageois et donc moi-même, car tu sais combien le sort de mes villageois m’importe. Donc je suis triplement fâchée Elisabeth Courden, Dame de Mesnay.

Je t’informe du même coup que je suis aujourd’hui arrivée à Pontarlier où je vais rerencontrer ton futur époux, Dwiral, le vassal de mon cher parrain et oncle plus qu’adoré Debenja von Riddermark. Un jeun….vieil homme doux, léger et teeeeellement courtois. Et oui, je t’avais prévenue, menacée et mis en garde, tu ne m’as pas répondu, j’ai décidé de te marier, histoire que tu sois un peu matée par les hommes et qu’un homme viril et fort puisse veill… te surveiller. Il fait partie de l’illustre famille des von Dumb, donc tu seras protégée par un nom et une terre. Peut-être oui qu’il est peu gracieux et pas très seyant, un peu, rien qu’un peu rustre, mais crois-moi, il fera un époux parfait.

Si tu veux un peu que je te raconte ma vie, je vais le faire, car je sais que tu adores ça. Je suis enfin revenue du monastère, où prier le salut de mon âme et la pureté de ma vertu m’ont été d’aucune aide. A peine sortie et me revoilà tourmentée et totalement désenchantée. Que le Très Haut en soit témoin, dans mon cœur il n’y a qu’amour, amour et non pas trahison, mensonge et caprice. J’aime, de tout mon cœur, toi seule le sais, combien je peux aimer. Il me faut juste faire la part des choses et, une nouvelle fois, être prudente pour ne pas faire souffrir. Limite, que je souffre moi je m’en fiche, j’irai me plaindre à toi et tu seras forcée de m’écouter et de sécher mes larmes.

Bien, je ne t’en dis pas plus, j’ai l’intime conviction que des yeux vils et fourbes parcourent ce courrier, d’ailleurs, personne vile et fourbe, arrête de lire, car ça ne te regarde en aucun cas, tout ce que j’écris ici, compris ?
Bien à toi, Elisa,

Ta suzeraine que t’aime,
Héloise Marie de Sparte,
Comtesse de Champagnole,
Vicomtesse du Lure,
Baronne d’Arbois.





_________________
Elisabeth_courden
… Je crois en l’Action Divine ;
En la Sainte Église Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible ;
En la communion des Saints ;
En la rémission des péchés
En la Vie Éternelle.

Amen


Le visage neutre et les yeux fermés, Élisabeth se signa en terminant de réciter le credo. Elle se releva du prie-Dieu puis, sortit de la petite chapelle qui appartenait au couvent. Elle ne pouvait parler que dans ses prières mais apparemment, ne pas parler la journée ne la dérangeait pas. D’ailleurs, c’était vraiment étrange, ce changement de comportement. Certes, elle n’allait pas bien ; certes, elle voulait se changer les idées ; certes, elle avait envie de trépasser à tout moment mais rien… au lieu de trépasser comme prévu, elle avait décidé de se retirer au couvent, loin de tout et surtout, réaliser ce « rêve » qui, étrangement, avait fait son apparition quelques jours après son accident –pour remplacer celui de la mort- : prendre le voile.

Soudain, un hululement se fit entendre, ce qui fait relever la tête, à Élisabeth et lui permit de découvrir son hibou qui cherchait le pigeonnier. D’habitude, elle aurait couru à cause de sa curiosité qui se réveillait à tout moment, mais cette fois-ci, elle prit tout son temps pour aller chercher sa lettre. D’habitude, pour récompenser Affreux –son hibou-, elle lui offrait une souris morte, mais cette fois-ci, elle ne lui offrit rien. Elle se contenta de prendre le parchemin, de casser le sceau et de commencer la lecture de la lettre.


Décidément, elle ne lâchera pas l’affaire !

Au fur et à mesure qu’elle parcourait la lettre, des rires étouffés s’échappèrent. Qu’est-ce qui pouvait la faire rire ? Allez savoir, vous ? Vous savez, être dans la tête de cette blonde, il faut bien s’accrocher pour comprendre… mais bon ; revenons à nos moutons. Elle sortit du pigeonnier, ferma la grosse porte de bois et partit dans sa cellule pour pouvoir répondre à Héloise. Car oui, il allait bien falloir lui annoncer que sa vassale allait se faire nonne, qu’elle ne continue pas de garder espoir pour ses mariages complètement… stupides ? Enfin bref, avant d’écrire à sa suzeraine, elle écrivit une –très- longue lettre à sa sœur. Une fois terminée –ce qui lui prit un bout de temps-, elle commença à rédiger LA lettre :

Citation:
A Héloise Marie de Sparte,
Comtesse de Champagnole,
Vicomtesse de Lure,
Baronne d’Arbois,
Ma suzeraine à moi, à qui j’ai préparé une surprise,


Coucou et salutations,

Pour commencer, de un : tes lettres sont bien arrivées à destination –d’ailleurs, c’est très dur de ne pas oublier tes lettres !- de deux : je te demande pardon, un graaand « Mea maxima culpa » pour mes non-réponses à tes lettres, je sais que c’était idiot et fourbe de ma part –tiens tu vois, pour une fois, j’avoue que je suis fourbe !- de trois, je réponds à tes lettres car sinon, tu vas me faire une crise nerveuse et de quatre : il est fort probable voir même carrément possible que ce soit ma dernière lettre avant de devenir… attends, je te raconte –même si, par expérience, je sais que tu t’en fous un tout petit peu !

Il ne fallait pas envoyer quarante soldats à Mesnay, te rends-tu compte que cela fait beaucoup ? Bref, je ne suis pas morte, la preuve, je te réponds et je peux t’assurer que je vais bien. Si tes soldats sont revenus bredouille parce qu’ils ne m’ont pas trouvé, c’est à tout fait normal, je suis dans un endroit apaisant et surtout, cet endroit va devenir mon futur chez-moi –et ouéé, qu’est-ce que tu crois, hein ?!

Tu te trompes, les monastères sont suuuuuuuuuuper bien, pour trouver la paix et l’amour qu’on souhaiterait avoir –arff, je commence à te donner quelques indices !- et puis, c’est vraiment top cool d’être enfermée, ne plus penser à rien, toussa toussahh !

Pour ce qui est du mariage, la seule personne avec qui je me marierais, ce sera le Très-Haut –t’en reste baba, hein ? Et ben non, ce ne sera pas tu sais qui parce que… non seulement j’ai vraiment perdu espoir mais en plus, je crois que le fourbe, joue avec mes sentiments ! et non, ce n’est pas celui que tu m’as présenté, tu me comprendras, j’en suis persuadée !!
Je me marierais avec le Très-Haut déjà, parce que nous le valons bien tous les deux et puis, très franchement, je ne me vois pas poiroter le soir, en attendant que mon prétendu mari revienne de je ne sais trop où, qu’il puisse profiter de moi pour euh… les devoirs conjugaux quoi ! Non non non !! Ce sera le Très-Haut et personne d’autre. Dis au vassal de ton oncle et parrain plus qu’adoré qu’il ne se fasse pas d’illusions. Le pauvre, il risquerait d’être déçu !

Je resterais ta vassale –si tu acceptes, bien entendu- mais je n’habiterais plus à Mesnay, ce sera mon Page-Escuyer qui s’en occupera pour moi –c’est convenu, je crois ! Donc euh… je crois que j’ai réglé tous ces petits détails qui sont totalement inutiles, c’est mon avis, évidemment !

Je suis plus que ravie que tu ailles bien et puis, tu pourras –je crois- venir me rendre visite, de temps en temps, quand tu en auras envie, même si je sais que tu as autre chose à faire que de rendre visite à ta vassale-nonne –ça fait classe, dit comme ça, nan ?

En attendant, j’ai d’autres courriers à écrire, pour annoncer mon retrait du monde extérieur, dire adieu, quoi !

Bien à toi et veille sur toi, hein !


    Ta vassale que t’adore même si tu le dis pas,
    Ton amie, ta confidente,
    Ton ancienne dame de compagnie,
    Élisabeth A. Courden
    Dame de Mesnay.




PS : Tu as vu, avant ma décision de mon retrait, je me suis fait faire des sceaux !! L‘est beau, hein ?


Quelques heures plus tard, elle retrouva Hubert au parloir, tentant toujours de persuader la blonde de se réveiller, de renoncer à ce drôle de vœu qu’est le retrait au monde extérieur.

Hubert, je t’ai dit non !! J’ai longuement décidé avant de prendre cette décision ; regarde, je vais bien mieux qu’avant ! Je suis libre, en forme et en bonne santé ! Ce n’est pas dû à tout le monde, hein !!

Un soupir exaspéré s’échappa des lèvres du page. Comment faire, à part la taper, pour la réveiller afin qu’elle puisse se rendre compte qu’elle faisait une erreur ? Elle était couverte de blanc, en attendant d’être vêtue de noire, en attendant d’avoir prononcé ses vœux. Il repartit bredouille sur sa monture et partit à Arbois, en espérant que la comtesse soit de bonne humeur ou qu’elle ne passe pas ses mauvaises humeurs sur lui… Le pauvre ; il avait vraiment le mauvais rôle, ce gars-là !


    [Edit : Changement d'image]

_________________
Heloise_marie
Votre grandeur ?
Mmmmh ?
Un courrier et un homme pour vous.
Hein ?
Oui oui, un courrier et aussi un homme.
Mais… je n’ai pas demandé d’homme.
Oh heuu non, mais, en fait, c’est Lubrette, qui vient pour vous.
Archimède, je ne connais pas de … Lubrette. Renvoie-le et file moi ce courrier.
Si si, votre Grandeur, le page de la Dame de Mesnay.
OOOOOoooooh, HUBERT ! Mon pauvre vieux, tu n’entends plus ?
Breuum.. Je peux le faire entrer, votre grandeur ?
Après mon courrier, Archimède.
Mais, c’est lui qui l’apporte.
Tu ne pouvais pas le dire plus tôt ? Bougre d’âne. Fais-le entrer.
Bien, votre grandeur.

Bonjour, votre grandeur.
Bonjour, Hubert. Dis-moi ce qui t’amène.
Je vous apporte un courrier de ma maitresse.
Ah, fort bien, et alors ? Donne-le-moi.
Et bien… je suis venu sans qu’elle le sache…
… bravo, tu obéis bien, toi…
…parce qu’elle désire entrer au couvent…
… si tous mes hommes étaient comme toi…
… et vu qu’elle vous répondait pas…
…où irait le monde… QUOI ? COUVENT ?
C’est bien ce que je vous dis, votre grandeur, sur un coup de tête, je n’ai rien compris, elle a dit qu’elle irait se faire none. Donc vous pourriez peut-être... Lui faire entendre raison.
Depuis quand ? Pourquoi elle m’a rien dit ?
Elle va prononcer ses vœux bientôt, c’pour ça que je suis venu.

Mince… Archimède… Tu étais au courant ?

Moi ? Non, comment le pourrais-je.
Tu aurais-dû, imbécile.
Pardon, votre grandeur… Ça ne se produira plus.
Je l’espère. Bien, c’est fâcheux, moi qui avait fait signer la promesse de fiançailles à Dwiral…
*réflexion intense*
Votre grandeur ?
Mmmmh ?
Peut-être pourriez-vous aller la chercher et lui faire entendre raison ?
Mais en voilààà une idée qu’elle est bonne. Tu n’es pas aussi bête que tu en as l’air, Philibert.
Hubert.
Hubert…

Archimède, prépare le carrosse et de quoi voyager pour heuuu…
Deux jours, votre grandeur.
Deux jours ? Pfff elle aurait pu choisir plus proche la gourde.
C’est le couvent le plus proche.
Et alors ? Quand même ! Bon bon, aller là, les pipelettes, on part !
Votre grandeur...
Oui?
Et la lettre.
Oh, juste.. Donne-la moi.

Mmmmh...blablabla, pas de pardon accordé...endroit apaisant? Ah, bonne blague... Mmmh, nininin... monastère = amour et paix? Ah, elle est plus gourde encore que je ne le pensais. Amour et mariage = Dwiral pour elle, oui oui...

Votre Grandeur? C'est prêt!
Ah, bien, merci, Archimède. Partons.
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Elisabeth_courden
Prière, encore et toujours des prières. C’était bien la première fois qu’elle priait autant, la blondinette. Comme si elle n’avait pas assez priée auparavant ! A peine sortie de la chapelle qu’elle vit la sœur tourière qui arrivait en trombe, visiblement fâchée et sourcils froncés. Bourde ? Ce mot traversa l’esprit de la blonde : qu’avait-elle encore fait ?
Pourtant, elle n’avait plus quinze ans, elle en était loin de ce temps où ses bêtises, plus faramineuses les unes que les autres, galopaient dans son esprit, presque sans interruption. Elle prit les devants en offrant son plus beau sourire :


Ma sœur ! Que vous arrive-t-il ? Vos fleurs ont encore été mangées par des petites bêtes ?

Vous ! Porteuse de poisse !! Je l’ai su dès que vous avez franchi MA porte !!!

Porteuse de poisse ? Non mais dites-donc ! Vous voulez que je vous aide à m’insulter ?! En plus, vous blasphémez !

Le Très-Haut me le pardonnera ! Allez voir la Mère-Supérieure ! Elle sera RA-VIE de vous renvoyée !! Sale … peste !

Encore un blasphème ! Décidément, ma sœur, vous ne savez pas parler sans offenser les oreilles du Très-Haut !

Après ce petit accrochage, elle trottina à bonne allure, souffrant encore un peu de son dos. Elle vit la Mère-Supérieure, qui cachait à merveille son mécontentement :

Par le Très-Haut, ma fille, je croyais que vous aviez prévenu tout-le-mon-de ! Et surtout dit à vos proches qu’il était IM-POS-SI-BLE de venir vous chercher dans…

Cessez de tourner autour du pot, ma mère, et venez-en au fait !

Oui… la « Balafrée » n’aimait pas tourner autour du pot ; c’était ainsi !

La Comtesse de Champagnole, la Vicomtesse de … ooh et puis zut, votre Sparte-là, elle est ici !!

Ohh chouette ! Super ça ! Pour une retraite !?

NON !! Pour vous chercher !

Ohh mais non, ma mère, il doit y avoir une erreur .. dites à Hélo … euh… à la comtesse de Champagnole qu’Élisabeth Courden n’existe plus mais c’est maintenant Sœur Aghata …

Non seulement vous n’avez pas encore prononcé vos vœux –car oui, dois-je vous rappeler que cela fait deux fois que vous reculez l’événement !- mais en plus, vous irez lui dire vous-même ! Vous devez tirer un trait sur votre ancienne vie et dès MAINTENANT !!

« Combien de fois faut-il, vous le dire avec style, je n’veux pas sortir d’mon couvent !
Non non non non !! J’veux pas rentrer à Mesnay !! Non non non non !!! J’veux pas rentrer à Mesnay
Je veux juste, rester là, y’a pas d’mal à ça …!»*

Elle traînait des pieds pour arriver jusqu’au parloir mais il était vraiment hors de question qu’elle reparte avec sa suzeraine, vraiment hors de question !! Elle fusilla du regard son page puis, plongea son regard vert dans celui de Héloise, elle croisa les bras sur sa poitrine et plissa les yeux :


Je refuse de rentrer à la maison ! Je refuse de sortir de ce couvent ! Je VEUX rester ici ! Je veux devenir nonne ! Et je veux qu’on respecte ma volonté, pour une fois !! QUE CA PLAISE OU PAS !!

Ohla oui, elle savait qu’elle avait légèrement exagérer mais malheureusement, sa folie avait prit les devants et il était impossible qu’elle puisse se contrôler… Mais le Très-Haut lui pardonnera cette petite erreur, hein ?!


*Petite inspiration (et modification) de cette chanson : Non non non non (Écouter Barbara) de Camélia Jordana

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Heloise_marie
Non non non non. Elle ne peut rester.
Allons, faites un effort, une pauvre âme comme elle.
D’ici deux mois elle voudra en sortir.
Raaah bah oui et bien vous la ficherez dehors.
Votre grandeur.
C’pas le moment, Hubert, je parlemente !
Non, il me faut l’assurance qu’elle reste, ou qu’elle parte.
Ecoutez, on peut pas tout avoir hein, pfff.
Voyons, ma fille, il s’agit d’un choix important, et elle ne le veut pas au fond d’elle.
Soyez sympa quoi, faites semblant au moins.
Ma fille ! Blasphème !!!
Quoooâ ? Moi ? Han, non non. Archimède, non hein ?
Heuumm…
Bon bon… d’accord, ma… heuu… mère ?
Mère supérieure.
Mère supérieure, je vais lui parler et la faire revenir à la raison. J’aurai juste besoin de ses effets personnels qu’elle devra abandonner.
Bien.
Et un sourire, aussi.
Grml… Vous la trouverez au parloir.

Et au parloir. Elisabeth parle.

Avec un sourire, la jeune fille écoute sa vassale parler. Non pas parler, envenimer ses propos. Et bien, soit, elle l’écoute alors. Tapotant quelques fois sur le meuble de ses doigts fins, puis haussant un sourcil alors qu’elle hausse le ton. Mais bon, elle était de bonne humeur, après avoir ordonné à Archimède et à Hubert de lui raconter des blagues durant tout le trajet, elle avait de quoi avoir l’esprit détendu et totalement calme. Elisabeth en vient même à lui lancer un regard noir. Un soupir passe entre les lèvres de la jeune Comtesse qui, enfin, se lève et sourit à Elisabeth.

Elle voulait du mépris ? Elle aurait du mépris. Du mépris et de la moquerie. Prenant un air désintéressé, la Comtesse se lève et fait quelques pas vers le pauvre Hubert qui ne semblait pas très à l’aise, puis Archimède, qui observait ses ongles avec intérêt. Après les avoir observé une minute, elle se tourne vers Elisabeth et lui offre un sourire tout ce qu’il y a de plus charmeur.


Très bien, très bien, ne t’énerves pas comme ça je te prie, ça me casse déjà les oreilles.

Son regard se pose sur elle, se voulant grondeur, genre imaginez, les gros yeux, les sourcils levés et ses lèvres pincées. Le tout avec les mains jointes devant-elle dans une position tout ce qu’il y a de plus miiichant tout plein. En plus, elle porte une robe rouge, vraiment, colère et pas content, pas content, pas content. La porte du parloir s’ouvre sur la mère supérieure, toujours aussi fâchée surtout après l’entrevue personnelle, un panier rempli dans les mains, qu’elle dépose sur la table basse au centre de la pièce. La Sparte lui offre un sourire enchanté, et reçoit en réponse un bredouillement incompréhensible et un claquement de porte.


Et bien, je ne sais ce que tu lui as fait, Elisa, mais vraiment, tu vas bien t’amuser toute ta vie avec elle... En plus j'ai entendu dire que les nouvelles recrue récalcitrantes ou déplaisantes, étaient à corvée latrines pour l'année. Pour sûr tu vas t'amuser. Mais booon, qu'avons-nous làààà. Tcheut, tais-toi, je parle!

Ses mains se plongent dans le panier et elle en sort les effets personnels d'Elisa. D'abord, la couronne de sa seigneurie, ainsi que les clés de son domaine.

Ah, ça, tu n'en auras plus besoin. Il me faut un vassal présent et fiable. Mmmmh. Quel dommage, moi qui prévoyait d'organiser un bal.

Puis elle tombe sur une boite à bijoux et l'ouvre, émerveillée et, sans lui laisser le temps d'en placer une, continue...

Mais que voilà que voilà. Tu ne vas plus pouvoir en porter aucun. Regardez-moi çaaaa, ce collier est superbe ! Me va-t-il bien, Archimède?
Oui, votre Grandeur, superbe.
Merci, t'es chou. Tiens, une bague pour toi.
Oh, merci votre grandeur.
Et toi Hubert, Mmmmh... Que veux-tu? Peut-être que le cheval de Elisabeth te conviendrait? Elle n'en aura plus d'utilité, ici. Hein, Elisa? Plus rien. Ni bijoux, ni robes, ni cheval, ni biens ni terres. Que quelques visites de temps en temps. Mais je pense que je n'aurai pas le temps, tu sais. J'espère me relancer au parlement, c'est épuisant, tu vois, et puis c'est loin tout de même.
Moi je...
Et Hubert va entrer à mon service dès heuu.. Maintenant. Tu ne lui sert à rien ici, Hubert. Un bon gars comme toi, tu vas pas te lamenter hein?

Elle lui sourit, puis se tourne vers Elisabeth en fermant d'un coup sec la boite à bijoux et la prends sous son bras.
Nous n'avons plus rien à nous dire, mon amie. N'est-ce pas?
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Elisabeth_courden
En effet, Élisabeth avait parlé mais était restée très étonnée de la réaction de sa suzeraine. Elle, qui d’habitude, réagissait pas très bien en entendant ce genre de nouvelles, était restée calme devant Élisabeth. Avait-elle hurlé sur Hubert ? Le pauvre !! Cela expliquerait pourquoi il était si … mal à l’aise. Ou peut-être était-il mal à l’aise pour autre chose ?! Bref !!! Elle ne le savait pas et ne le saurait peut-être probablement jamais. Elle jeta un regard sur Archimède qui lui, s’occupait de ses ongles. Était-ce vraiment le moment de s’occuper de ça alors que la balafrée était en pleine crise existentielle ?

Si seulement la blondinette savait ce qu’allait lui faire sa suzeraine… Elle n’était pas arrivée au bout de ses surprises, non non non !! Et la voilà que la jeune Comtesse regarda la jeune femme, grondeur et pas gentil du tout, du tout !! Surtout que, comparé à Élisabeth, Héloise était vêtue d’une jolie robe rouge, ce qui pouvait mettre en valeur ses pommettes écarlates et sa blondeur. La porte s’ouvrit, laissant la Mère supérieure, visiblement toujours fâchée –à cause de leur discussion de tout à l’heure ?- posant un lourd panier sur la table de la salle. C’était quoi le délire, là ? Les sourcils de la Belette se froncèrent, cherchant toujours ce que Héloise allait faire pour « on ne sait quoi » !

Héloise parle, à nouveau. Comment ça, s’amuser ? On s’amuse pas, dans un couvent ! Enfin .. elle n’aurait pas dit cela, dans un autre temps ! Elle parla des corvées latrines pour les nouvelles recrues « récalcitrantes et déplaisantes ». Comment ça, déplaisante ? Elle n’avait rien fait ; pas même une petite blagounette ! Comment ça, récalcitrante ? Elle n’avait, encore une fois, rien fait ! Pfeu ! Mensoooonge !! La jeune comtesse plongea ses mains dans le panier pour… oh mon Dieu ! Comment avait-elle eu ses effets personnels ? Même pas le temps de protester ..


Ma.. ma bô .. ma bôboua.. ma ma.. ma boîte !!

Tcheut, tais-toi, je parle!

Et c’est là qu’elle sortit la couronne de seigneurie, et les clefs du domaine. Non non non ! Pourquoi faisait-elle cela ? Limite, elle aurait pu très bien faire comme une cloche avec les clefs, faire tintinnabuler les clefs. Mais la pauvre Balafrée regardait avec tristesse ses affaires. Elle entendit le mot… « bal ». Qu’est-ce que cela pouvait bien lui faire ? Elle irait danser avec qui ? Le Saint-Père, peut-être ? Un soupir tout aussi triste que son regard s’échappa de sa bouche. Pourquoi faisait-elle cela ?

Après la couronne et les clefs, voilà un collier… SON COLLIER ? Rhoo la garce !! Comment osait-elle ? SON collier préféré ! Celui qui lui rappelait tant de souvenirs… et voilà que la jeune comtesse demandait à Archimède si LE collier d’Élisabeth lui allait bien. Le fourbe ! Elle le tuerait sur place, si elle en avait eu l’occasion ! Comment ça, il avait droit à une bague ? Et quelle bague ?!

Comme si elle était à bout de souffle, elle s’assit doucement dans un fauteuil, les mains joutes devant sa bouche. Non, elle ne priait pas mais essayait de se réveiller d’un « cauchemar ». Elle entendit le nom de sa jument. Hubert… prendre Aïshona pour ses voyages ? Tseu ! Il faudrait déjà qu’il arrive à se faire obéir car la bête n’obéissait qu’à la jeune femme.. et peut-être un peu Hubert mais cela, c’était moins sûr !


Plus rien. Ni bijoux, ni robes, ni cheval, ni biens ni terres …

« Il faut penser à se réveiller et vite !! » Réflexion intense, elle n’écoutait plus vraiment ce que disait Héloise et regardait le vide. Elle releva la tête vers Héloise quand cette dernière ferma d’un coup sec la boîte à bijoux. C’était genre : « Réagis maintenant ou sinon, crève ici ! » Arriva l’instant où Héloise dit la phrase qui tue :

Nous n’avons plus rien à nous dire, mon amie. N’est-ce pas?

Et BAAM !! C’était la cerise sur le gâteau, ou plutôt, la dernière claque pour se réveiller enfin.. vous voyez quoi ! Elle retira le guimpe-toque qui lui cachait ses longs cheveux blonds. Il faisait trop chaud, là-dessous ! Elle se leva et laissa tomber la chose horrible qui repoussait bien des femmes. Elle posa son regard vert brillant sur son amie et lui répondit doucement mais assurément :

Je.. je crois que jeeeeuh … me suis égarée.

Une pause avant de reprendre :

Je vais aller mettre une robe normale et nous pourrions rentrer.

S’approchant de Héloise pour lui reprendre doucement des mains, sa boîte à bijoux.

Je reprends, bien entendu, ce qui m’appartient.

Elle s’approcha d’Archimède qui examina toujours la fameuse bague que Héloise lui avait « donné » et le regarda pas très gentiment :

Je reprends ça, aussi ! Ah ! Tiens, j’y pense, elle regarda Héloise avant de reprendre, j’espère que « le prétendant » avec qui tu veux absolument me marier –c’est dingue ça, est-ce une maladie de vouloir marier tout le monde ?- n’existe pas car sinon, la blague est vraiment de mauvais goût !

Pas le temps de laisser Héloise répondre, ni la Mère supérieure parler, Élisabeth partit se changer pour reprendre sa vie d’avant, c’est-à-dire : vivre dans les quelques péchés capitaux !
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