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[RP] Qui veut aller loin ménage ses chaussures

Rosalinde
Elle avait bien une monture, oui, son barbe d'Arabie, pour le nom duquel elle avait longtemps tergiversé, avant de se dire qu'elle ne l'appellerait pas. Il serait une Créature Sans Nom, et cela serait encore mieux si cette dernière qualité faisait enrager le très aristotélicien (en théorie du moins) Judas von Frayner, son cher mais fort peu tendre employeur, qui l'avait laissée à quai. Le goujat s'était embarqué dans une croisière en tête à tête avec sa maîtresse, la Bretonne Anaon, et le diacre capitaine. Dieu seul savait ce qui allait en résulter. La monture n'était donc pas un souci pour la belle rousse. Mais il restait un souci, et un sacré.

Au fur et à mesure des semaines, depuis son embauche par le seigneur de Courceriers, la Rousse avait vu sa garde robe s'étoffer petit à petit. Achats, bien sûr, mais aussi et surtout des cadeaux. Bas, col de fourrure, robe, chainse, bientôt les malles de Rosalinde seraient plus conséquentes que celles d'une princesse de sang. Pas encore tout de suite, remarque. Mais petit à petit... Enfin, cela se pourrait si quelques vils arrêtaient de saigner sur ses affaires. Elle faisait tout pour éviter le sang, mais parfois c'était les ennuis qui la trouvaient, et alors... La robe bleue, à nouettes, servait à présent à bander son poignet cassé. Dommage, cette si belle robe, que l'Irlandais avait été le dernier à lui enlever.

Cette pensée lui tira un sourire, tandis qu'elle se promenait dans les rues de Nevers. Elle avait bientôt rendez-vous avec Moran et Nyam, et ensemble ils devaient partir pour Cosne. Mais avant... Il fallait qu'elle résolve son plus gros problème. Car si elle avait des robes, il lui manquait les souliers. Elle n'en avait qu'une paire, une seule petite paire. Oh, bien sûr, elle n'était pas de ces femmes qui avaient besoin d'en posséder cinquante, au bas mot, mais elle aimait en avoir plusieurs paires, adaptées aux circonstances. En l'espèce, elle possédait une paire de chausses on ne pouvait plus communes. Il lui fallait une paire qui lui servirait à voyager, et une autre, plus élégante.

Rendez-vous avait donc été pris chez un cordonnier quelques jours plus tôt, à présent était l'heure d'aller chercher sa commande. Entrant dans la boutique, elle fut accueillie par la femme du commerçant, et invitée à essayer ses futurs achats. La paire de souliers de voyage était celle qu'elle allait devoir porter dès à présent, mais elle n'était pas celle qui attirait toute l'attention de la belle. Non, son esprit contrarié ne trouva le repos que lorsqu'elle put enfiler son petit pied menu et gainé de soie dans ses beaux souliers, qui lui allaient à la perfection. Comble de la joie pour elle, elle les avait choisi rouges. Ainsi, ceux qui auraient le bonheur de les voir ne pourraient que s'en rappeler. Et qu'ils étaient doux, tout de satin ! Quelle idée de porter des poulaines, que c'était embêtant ! Non, ces chaussures là étaient les chaussures de sa vie. Rouges, rouges comme le sang, le sang de Jacques. La bourse qu'elle avait récupéré aux côtés de son cadavre fut tendue à l'artisan.

Délestée de la rançon de sa vengeance, elle put partir, le coeur léger, serrant ses nouvelles acquisitions, bien enveloppées dans du tissu, tout contre elle. A présent, elle était prête pour le départ.

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En pointillés tout le mois de Juillet
Moran
Alors qu'il s'apprête à rejoindre Judas et ses "femmes" par la terre, en compagnie de sa soeur, le Lisreux reçoit plusieurs missives les unes après les autres.
D'abord, son maître, annonçant que toutes les filles, en dehors d'Anaon, avaient raté le bateau et qu'il lui fallait les rassembler et les accompagner en Bretagne par leur propre moyen.
La nouvelle avait agacé le géant. Il n'était pas berger et ne voyait pas comment il réussirait à les tenir toutes là où Judas avait échoué !

Grognement.

Les missives qui suivirent furent celles des filles en question.

Soupir.

Le voyage ne s'annonçait plus du tout aussi agréable qu'il l'avait imaginé. Il avait déjà assez à faire avec sa soeur, dont il voulait s'occuper 24h sur 24, alors si en plus il devait gérer le mauvais sens de l'orientation de l'une, les soucis de ponctualité de l'autre, les états d'âme de celle-ci ou le caprice de celle-là... il prendrait dix ans de plus avant la fin du voyage c'est certain.

Autre grognement à cette pensée. Plus si jeune, l'ibère comptait bien se trouver une ou quelques femmes de plus avant de se considérer comme trop vieux pour accomplir sa besogne correctement.

Bref, penché sur sa carte, il dessinait au fusain son itinéraire en tentant de rassembler ces pièces féminines -qui en plus bougeaient !- avec le plus d'efficacité possible.
Il venait déjà de récupérer Iris à Bourges et devait à présent repartir à Nevers en chercher deux de plus. Il connaissait bien Nyam, Rosa un peu moins, bien qu'il connaisse en général toutes les femelles qui entrent dans le monde du Von Frayner.

Pincement de lèvres et une gorgée de vin frais.

Ouais.. ce voyage n'allait pas être une promenade de santé et il espérait que les filles se soumettraient au "qui veut aller loin, ménage son meneur"
.

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Nyam
Encore partis sans elle... A croire qu'il l'avait fais exprès.... Le Maître l'avait envoyé à la recherche de Rosalinde qui manquait à l'appel juste avant d'embarqué. En bonne esclave... Non, suivante... Bref, Nyam avait obéis promptement, et s'était mise en quête de l'agent du Maitre... Plus facile à dire qu'à faire quand on boite. Elle tourna en rond un moment avant de se retrouver de nouveau devant les quaies... Mais le bateau lui n'était plus là...

La Frêle était restée figé plusieurs minutes devant le vide et l'eau qui s'étalait à ses pieds. Un pigeon s'était posé à ses pieds portant un cours message du Maitre. Il fallait ecrire à Moran, il viendrait la chercher. Visiblement elle n'était pas la seule à se retrouver abandonnée. C'etait à la fois rassurant et inquiétant... Car cela signifiait que le Maitre n'avait plus d'esclave pour s'occuper de lui.

La pauvre Nyam; inquiete pour le.Maitre, passa la nuit dans la paille d'une écurie. A l'aube, comme convenu, elle alla patienter à l'entrée de la ville. Elle se tenait debout sur le bas côté, vêtu de sa simple robe bleu, ne portant pas de cape malgré le vent frais car elle était restée à bord du bateau, avec en bandouillère, un sacc contenant ses trésors. Un livre offert par le Maître pour perfecrionner ses connaissances, un carnet où elle dessinait ou notait les choses à ne pas oublier, un morceau de pain de la veille, et le Petit Frère...

Le Petit Frère ainsi nommé était un oisillon de buse qu'elle avait ramassé durant sa fugue et qu'elle voulait offrir au Maître quand il serait grand piur la chasse. Seulement l'oiseau ferait sans doute un mauvais chasseur de par son obésité naissante, sa petite gardienne étant trop genereuse en nourriture. Mais l'esprit embrouillé de l'adolescente assimilait l'animal à l'enfant mort né qu'elle avait extrais du ventre de.la Roide et elle estimait normal de lui donner sa part de nourriture si bien que la Frêle était bien mince.


On va retrouver le Maitre Petit Frere. Ne t'inquiete pas. J'espere juste que je ne devrai pas monter à cheval car je n'aime pas ça...

Et l'adolescente de patienter dans le matin frisquet, grelotante, le vent soulevant ses mèches d'or blanc qui encadraient son visage de poupée de porcelaine.
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*Frédéric Régent, Historien
Rosalinde
Souliers rouges délicatement empaquetés. Précieux, très précieux, son nouvel achat. Elle attend à présent avec impatience son baptême, afin de pouvoir revoir l'Irlandais, son futur parrain, et peut-être à nouveau se rouler dans l'herbe et le péché en sa compagnie. Elle pensait d'ailleurs un peu trop souvent à lui, ces derniers temps. Sans doute parce qu'il avait été le meilleur amant qu'elle avait eu à se mettre sous la dent, Judas n'étant pas du genre à donner l'équivalent du plaisir qu'il recevait, quant au Blanc-Combaz... Ce n'était même pas la peine d'en parler. Alors revenons à nos moutons.

Godasses soigneusement rangées dans la malle, celles de voyage par contre sont enfilées, par dessous la robe violette. Elle montera ainsi, à la garçonne, tant pis, car elle ne saurait supporter ses bas de soie, à cause de la chaleur, et monter avec ses braies, les chevilles à l'air... Non, il ne fallait pas, elle risquait d'y attraper un coup de Soleil. Et là, adieu l'effet des chausses rouges, elle n'aurait plus qu'à attendre l'année suivante pour les porter. Et comme elle ne pouvait décemment pas voyager sans protéger l'albâtre de son visage, elle dut se résoudre à porter un bonnet de toile, d'inspiration purement paysanne, mais dont le large bord de devant permettait de créer une zone d'ombre recouvrant l'entièreté de sa face. Plus que du ridicule d'un instant, elle craignait celui que ferait naître pour des jours entiers une brûlure disgracieuse.

C'est donc avec une dégaine de paysanne qu'elle s'approcha du point de rendez-vous fixé avec Moran. Dans une taverne, quoi de plus normal. Et autant l'habituer de suite à sa vesture atypique, elle n'ôta pas sa coiffe en entrant à l'intérieur. Il était là, assis à une table, étudiant ce qui se révéla être une carte. S'avançant face à lui, elle se planta, main gauche sur sa hanche, puisqu'elle portait la droite en écharpe.


- Bonjour, Moran.

Et, à titre d'avertissement :

- Riez de moi et je vous arrache les yeux à la petite cuiller.

N'est pas Ibère qui veut.
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En pointillés tout le mois de Juillet
Zoe_lisreux
Depuis peu, là où il y a Moran, il y a sa soeur. Cherchez bien...

On pourrait les croire inséparables, c'est un leurre. L'un veut la posséder quand l'autre n'attend que le bon moment pour se libérer.

Ayant décidé de faire croire qu'elle essaierait de pardonner à Moran la terrible solitude de son enfance, la plaie ouverte de son abandon, elle avait détaché de son cou la croix Réformée en or que Gillan lui avait offert. Ne souhaitant pas s'en débarrasser, elle l'avait glissée sous le bandage de son avant bras droit, qui lui même cachait son ancienne appartenance au Lion de Juda. Jamais elle n'aurait cru devoir cacher sa croyance, mais les circonstances l'obligeait. Deos pouvait comprendre.

Puis ils avaient quitté Petit Bolchen, pour la Bretagne apparemment. Une bonne nouvelle pour elle. Même si toujours prisonnière, au moins prenait-elle l'air pendant le voyage. Voir le ciel au dessus de sa tête, sentir le vent sur sa peau, admirer collines et vallées... Une semi-liberté... Elle ne faisait plus semblant de sourire.

Ce jour là, en taverne, alors qu'elle s'était éloignée deux minutes de leur table familiale pour aller se chercher un verre de vin -Moran trop préoccupé n'avait pas pensé à la servir... quel goujat- elle découvre en se retournant qu'il n'est plus seul. Elle profite que l'arrivante ne l'ait pas vue pour la détailler.
Une rousse... Etait-elle de celles qui les accompagnerait ?


Bonjour, lache-t-elle en s'approchant.

Elle pose sa main sur l'épaule du Lisreux, comme pour signifier qu'elle est avec lui, et regarde Rosalinde.


Zoé.

Puis elle boit une gorgée de vin en détournant le regard vers le boiteux.

Quien es, hermano ? Tu novia ?*

Petit sourire en coin perdu dans le verre...

*Qui est-ce, mon frère ? Ta fiancée ?

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Moran
L'arrivée à Nevers commence par la récupération de Nyam. La plus fragile, la plus servile aussi. Gentille douce, on sent néanmoins son caractère si les choses ne vont pas dans le sens de Judas.
Et là, le Lisreux sent une certaine tension chez la frêle, loin du Von Frayner, elle semble soucieuse.
La monture de l'ibère est arrêtée devant la jeune femme. Iris et Zoé la chevauchent, le géant lui, tire les rennes.


Bonjour Nyam, j'espère que tu n'as pas trop attendu.. viens, nous avons changé de plan nous devons retrouver Rosalinde en ville. Si tu es fatiguée tu peux prendre la place de Zoé sur le cheval.

A la négation de Nyam, le boiteux hausse les épaules, affiche un sourire bienveillant et s'avance dans Nevers.
Il est tôt encore, mais la route les a assoiffé quelque peu et le Lisreux est fatigué de sa marche.
Bientôt, l'auberge du rendez-vous est en vue, le cheval est confié à celle n'ayant pas participé au voyage : Nyam.


Confie-le à un palefrenier, voilà quelques sous et rejoins-nous à l'intérieur s'il te plait.

Il aide l'aveugle à descendre, et s'installe donc en leur compagnie en taverne.
Chacune s'affaire, lui boit, regarde l'itinéraire sans se soucier des occupations des unes et des autres. Le lendemain, ils iraient à Cosne, ils attendraient un jour avant de reprendre la route. C'était simple comme bonjour.

En parlant de bonjour...
Ya comme une drôle d'ombre sur l'itinéraire.. sorte d'épouvantail façon histoire d'horreur.
Le brun relève le nez, avec dans l'idée de se confronter à : au mieux, une vieille mégère avec un grain, au pire une sorcière siphonnée.
Du coup, c'est une expression étonnée qui s'affiche sur son visage halé. Rosalinde était plutôt jolie, mais là, c'était vraiment difficile à voir.
La lippe du Lisreux se redresse en une expression mi-dégoutée, mi-amusée et il n'a pas le temps de balancer sa vanne que Zoé fait son entrée dans la conversation.


No, preciosa, quando tendré una novia, te lo diré.*

La paloche est déposée sur la fine main comme une réponse à une tendresse qu'il croit recevoir.
Enfin, il répond à Rosa, qu'il n'a pas lâché du regard.


Au moins, si on pouvait encore douter qu'une rousse avait quelques liens avec la sorcellerie, tu soulèves le voile sur la question avec efficacité.

Et d'éclater de rire avant de reprendre un semblant de sérieux.

Enfin, bonjour Rosa, installe-toi, commande un verre, le premier est offert par ma gentille personne.
Je te présente ma soeur, Zoé. Zoé, voici Rosalinde, l'un des bagages perdus de Judas.


Sourire moqueur qui s'étire sur les lèvres ibériques. Y'a pas à dire, plus il les met en colère, plus elles sont délicieuses.

*Non, ma précieuse, quand j'aurai une fiancée je te le dirai.
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Rosalinde
Bien, parfait. Même pas besoin de se mettre à la recherche de la Frêle, Moran l'avait trouvée. Iris était là aussi, ainsi qu'une autre rousse, dont elle ignorait le prénom jusqu'à ce qu'elle se présente. Mais... Alors... Où était Eléonore ? La question demeurait intacte, car elle ne la voyait pas. Même si s'encombrer d'une gamine était un sacré handicap, Judas risquait d'être sacrément fâché s'ils se pointaient à Vannes et se rendaient compte ensuite qu'ils avaient paumé la môme. Enfin, l'Ibère devait avoir prévu le coup...

Hum... Pardon ? La novia del hermano ? Oui, inutile de dire que pour être une bonne espionne, il faut au moins savoir bafouiller quelques mots dans diverses langues étrangères. En l'occurrence, elle était plus spécialisée dans l'anglois, qu'Anne lui avait appris, mais connaissait quelques mots de castillan, d'allemand et d'italien. Alors s'entendre dire qu'elle pourrait être la fiancée du sénéchal de Judas... Elle aurait ri, en fait, si son horrible coiffe ne la mettait de mauvaise humeur. Enfin, au moins, Zoé aurait eu le mérite de lui apprendre qu'elle était la soeur de Moran.

Et l'autre qui en rajoute une couche... Comment ça, une sorcière ? Les bras se croisent, et l'air agacé point sur son délicat faciès, ombragé par les larges bords de son couvre-chef. Et entre ses dents, elle persifle :


- Cela doit être pour ça que tu t'es changé en crapaud...

A l'offre du verre, elle prend un instant de réflexion.

- Un lait, pour moi, tu sais que je ne bois pas.

Et enfin, museau qui se redresse vers la Zoé en question.

- C'est un plaisir de faire votre connaissance. J'espère que vous êtes comme toutes les soeurs du monde, c'est à dire... Que vous aimez en faire voir de toutes les couleurs à votre frère. Si c'est le cas, nous risquons de bien nous entendre.

Prunelles qui glissent vers le géant ibère, brillantes d'une lueur de défi.
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En pointillés tout le mois de Juillet
Moran
Le voyage s'annonçait dynamique.
Le caractère de cochon de la Rose avait vite fait de plaire à l'ibère qui n'avait pas manqué de rire ouvertement à ses piques vénéneuses.
Le lait est apporté et il retient bien difficilement un "c'est pour la jeune enfant ici" à l'attention du tavernier. Ne pas commencer le voyage avec un membre en moins, c'est l'objectif que Moran s'est fixé.

Les demoiselles font connaissance, et la farouche le cherche encore et toujours. Les onyx s'en amusent, créant au coin de ses yeux, quelques ridules marquées par le temps.


J'aimerais beaucoup en voir de toutes les couleurs avec toi Rosalinde, il faudra que tu passes me voir plus tard.
Zoé m'en fait voir à sa façon.


Clin d'oeil furtif adressé à la soeur. Il ne s'y attarde pas, car leur relation est encore à l'essai. Doucement il la découvre malicieuse et taquine mais n'ose pas encore plaisanter à tout va, ne sachant pas jusqu'où sont placées les limites de sa susceptibilité.

Le regard est reporté sur la carte, et son air redevient plus sérieux.


Plaisanteries misent à part.

Nous partons tout à l'heure pour Cosne. Es-tu prêtes ?


Car oui, il connaissait les femmes et leurs gardes-robes. Voyager léger c'est pas un concept très connu du beau sexe. Néanmoins, les frusques de la rousse ainsi que son.. "chapeau", auront semé un doute dans l'esprit du géant. "Peut-être qu'elle nous facilitera la tâche, celle-ci".
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Zoe_lisreux
Alors que Moran s'occupe des présentations, Shirine retire sa main sous prétexte de replacer une mèche de cheveux.

Elle n'intervient pas, préférant les laisser s'envoyer des taquineries qui ont tôt fait de l'agacer. Impatiente, elle aimerait pouvoir être aussi à l'aise avec le Lisreux et déjà savoir ce qu'elle peut ou ne peut pas lui dire pour qu'ils deviennent complices. C'était plus facile pour Rosalinde qui devait se contenter d'être naturelle, pas étreinte par la peur qu'il découvre un quelconque petit manège dangereux.
Tant que les deux frangins étaient en tête à tête, elle savait qu'elle avançait plus vite. Et de voir débarquer une distraction rousse en jupons, qui n'a pas de lien de parenté avec Moran, l'énerve au plus haut point.

Elle se force à sourire au clin d'oeil. Elle sent que l'allusion n'est pas méchante. Comme un souvenir douloureux que l'on prend avec philosophie. Une anecdote...

Elle boit encore, espérant que le vin lui tournera vite la tête et l'aidera à oser les bons mots...

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Rosalinde
Prête ? Oui, elle l'était ! Verres éclusés, et sonne l'heure du départ.

Au sortir de la taverne, une charrette, attelée de la Créature Sans Nom, et chargée de la malle de Rose. Néanmoins, suffisamment de place pour que deux des filles puissent s'y asseoir confortablement. Elle avait même prévu (volé serait le terme plus exact) une couverture, afin qu'elles n'aient pas froid aux gambettes, à la nuit tombée.

Installée à l'avant du véhicule, tenant fermement les rênes dans sa main valide, la Rousse lance le signal du départ. Sortis de la ville, direction Cosne, où ils devraient récupérer une petite demoiselle noble qui cherchait de la compagnie pour aller en Touraine... A moins que...

Des hennissements.
Des cliquetis d'armes, d'armure.

Quelques instants plus tard, dans le noir, c'est la mêlée. Il pleut des coups, il pleut du sang, et personne, dans la petite troupe, n'est en mesure de se défendre.

Bataille à armes inégales.

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En pointillés tout le mois de Juillet
Zoe_lisreux
Accalmie, enfin.
Penchée sur le bureau, plume en main, Shirine, de derrière son rideau de cheveux, observe son frère allongé dans l'obscurité. Il semble dormir paisiblement, maintenant qu'il est soigné et que sa colère est passée.
Elle, elle n'a rien, juste quelques bleus, des courbatures... Elle est sans doute celle qui s'est le mieux sortie de leur mésaventure. Peut-être plus habituée aux mauvaises rencontres, la rouquine avait tout de suite senti le danger. Sans réfléchir, elle avait sauté dans la charrette pour tirer par le bras les deux passagères. L'une l'inquiétait d'autant plus qu'elle était aveugle et qu'au fond, elle avait de l'affection pour elle... Elles s'étaient glissées sous la carriole. Maigre abri, puisque le cheval dans la panique avait fui. La suite, elle n'en avait pas de souvenirs.

Shirine sort de ses pensées pour se mettre à écrire à la lueur d'une bougie dégoulinante.


Citation:
    A Erwann Bleizhmorgan, cousin de la Reyne, et fabuleux amant d'une nuit sur les routes,


    Je suis navrée que ce soit la fatalité qui me pousse à t'écrire, mais j'ai une faveur à te demander, en souvenir d'une nuit agréable.
    Alors que je me rendais, avec quelques compagnons de route, de Nevers à Cosne, nous avons rencontré une armée qui nous a rossé sans autre forme de procès.

    Comme je sais que tu aimes te mêler des affaires du Royaume et tout savoir, saurais-tu me dire si par là les armées sont en faucheuses où si je sous toujours considérée comme un cafard indésirable ? Je ne suis pas en mission pour le Lion de Juda et j'apprécierais de pouvoir me déplacer librement...

    Si tu passes en Bourgogne, et plus précisément à Nevers, fais-moi signe... Je risque fort de m'y ennuyer, et tu n'es pas le genre d'homme avec qui il est préférable de ne coucher qu'une seule fois.


    Shirine
    Toujours rousse et toujours Réformée.

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Erwann
[Une auberge quelconque à La Flêche]

Observant le ciel, le visage sombre, le Bleizh récitait au fond de lui-même une prière pour le Très-Haut. Les dernières semaines n'avaient pas été faciles et l'inquiétude l'avait gagnée alors qu'il traversait Le Mans et que les frondeurs se rassemblaient en pleine campagne. A présent qu'il était en Anjou, il pouvait souffler et, pour la première fois depuis longtemps, un soupçon de bien-être avait fait son apparition, malgré quelques soucis.
Alors qu'il s’apprêtait à refermer la fenêtre de sa chambre un pigeon vint se poser à coté de lui. Fronçant les sourcils, ne reconnaissant pas celui de sa cousine et Tiss utilisant des colombes, il récupéra le courrier qui lui était destiné. Au fur et à mesure de sa lecture, un sourire en coin se dessina sur son visage et il entreprit de répondre à la réformée.


Citation:

A Shirine, Sicaire du Lion et rousse brûlante comme la braise,

Demat,

S'il y avait bien une personne à laquelle je n'aurai pas pensé en lisant ce courrier c'était bien toi. J'étais convaincu que tu resterais amante fougueuse qui disparaît dans la brume après l'acte.

Comme je ne suis pas ingrat et qu'au fond je t'apprécie, je vais éclairer ta lanterne, ta bougie ou ce qui te sert de lumière. D'après ce que je sais, les armées dans les environs ne frappent pas tout ce qui bouge mais choisissent leurs cibles avec soin. J’arrête de suite tes pensées, ce n'est pas ton appartenance au Lion, le Royaume est trop occupé avec la fronde pour s'occuper d'une rousse attirante. Le problème vient sans doute de quelqu'un de ton entourage s'il est proche d'Eusaias le Frondeur. Si tu voyages en compagnie d'une telle personne, cela explique pourquoi vous avez été attaqués. Si l'attaque a eu lieu durant la nuit et qu'ils n'ont pas pu vous reconnaître, c'est que quelqu'un leur a donné votre itinéraire. Fais donc attention.

Je ne souhaite pas perdre si bonne amante, si, par malheur, la femme que j'aime venait à me jeter comme une paire de braies usées. Je sais, on ne partage pas cet état d'esprit, même si tu as réussi à me retourner la tête l'espace d'une nuit.
Tiens moi au courant,

Erwann
Toujours blond et toujours Breton

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Zoe_lisreux
La réponse est lue avec étonnement et déception. Un amant qu'elle pouvait rayer de sa liste...
Il ne lui restait plus grand monde. La majorité s'étant faite refouler après une demande d'engagement. Il était tout simplement hors de question pour elle d'avoir une relation de couple et d'être fidèle à un seul. Quel ennui !


Citation:
    Cher ami,

    Oui j'essaye de paraître moins déplacée. C'est que tu es sérieux maintenant...

    Ne m'invite pas quand elle te passera la corde au cou. J'aurais trop plaisir à m'y rendre rien que pour me lever en pleine cérémonie et ne pas me taire à jamais comme il est de coutume...

    Sans blague, si tu es heureux ainsi. Je suis contente pour toi, bien que déçue...

    Quoiqu'il en soit, je constate que je suis souvent avec des personnes qui s'attirent des ennuis. C'est tellement plus amusant !
    Pour le moment nous soignons nos blessures. Je te recontacterai...

    Bise vertueuse,

    Shirine

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Zoe_lisreux
Presque un mois depuis leur mésaventure. Un mois à Nevers. Un mois à crever d'ennui...
Ce soir là, Shirine est seule dans sa chambre. Moran semble très occupé ailleurs. Rosalinde et elle le soupçonnent de s'être trouvé une agréable compagnie qui le rende si peu disponible...
Dans son lit, à moitié allongée, elle finit de lire l'Hagiographie de Saint Gabriel et ses yeux se ferment bien malgré elle...




    J'ouvre les yeux sur un feu de cheminée. Proche de mon visage, j’aperçois la sica acquise au Lion de Juda le jour de ma Sicarisation.
    Je suis allongée à même le sol qui est en pierre, les cheveux éparpillés. Je me redresse pour observer les alentours et pousse un cri en découvrant le corps d'un nourrisson.

    Ma main cache mes yeux par réflexe et je me mets à sangloter. Mais trop tard, je l'ai vu ce petit corps bleu et cette marre de sang pourpre.

    Je sanglote encore un peu puis écarte doucement les doigts en prenant soin d'éviter le petit mort...
    La pièce n'est pas grande: une table, deux bancs et un meuble de rangement, un peu comme la maison que j'avais à Limoges.

    Des cris à l'extérieur me font sursauter et je tourne la tête vers la porte, effrayée. Les cris d'une femme à qui l'on semble vouloir faire du mal, bientôt mêlés à une voix d'homme incompréhensible... Je me lève brusquement pour me ruer dehors, évitant soigneusement l'enfant qui semble si irréel.
    C'est en essayant d'ouvrir la porte que je m'aperçois que je suis une petite fille et que la poignée est trop haute.

    Je tambourine alors, en hurlant, les joues envahies de larmes.


    PAPA ! MAMAN ! C'EST MOI ! C'EST ZOE !

    Et alors que mes mains s'engourdissent à m'acharner si fort, la porte bascule brutalement vers l'avant. Je me retrouve face contre terre, un peu sonnée. Quand je me redresse, je découvre en face de moi des escaliers d'un blanc immaculé. Je lève les yeux mais n'en vois pas le sommet.

    Je me relève. Je suis redevenue adulte. Autour de moi des nuages, rien d'autre, même pas un bout de ciel bleu... La porte a disparue. Pas de maison, pas de parents, pas de bébé mort... Le sol est moelleux sous mes pieds, comme un tapis de mousse en pleine foret.

    Et je sais où je me trouve. J'y suis déjà allée...
    Résignée, mon pied droit entame l'ascension. Vers mon destin. La sensation de souple disparait alors et laisse place à la matière d'un escalier classique : le bois. Mais en blanc...

    Première marche : "Il n’est de Dieu que Dieu", me murmure une voix. Je souris, heureuse d'être revenue. Il a surement des choses à me dire...
    Seconde marche : "En disant : « croyez en moi », le Très Haut a voulu que la vie entière des fidèles fût l’antichambre du Ciel".
    Alors j'accède à la troisième marche : "Cette parole ne peut pas souffrir des prescriptions d’une Autorité, telles qu'elles sont exigées par le prêtre et le seigneur. Aucune prescription d’Homme n’est légitime".

    [...]

    Cinquante deuxième marche : "Qu'ils disparaissent donc tous, ces faux prophètes qui disent au peuple : « Paix, paix ! » Malheureusement, il n'y a pas de paix ! »"

    La silhouette que je m'attendais à voir se dresse devant moi. Elle m'est à la fois totalement visible et en même temps impossible à décrire. Comme si elle changeait d'apparence sans arrêt, mais avec beaucoup de subtilité...
    La première fois, prise de court, j'étais restée debout. Cette fois, je tombe à genoux.


    Shirine...

    La voix n'a pas changé, comme le corps, claire mais indéfinissable...

    Relève-toi.

    Je m'exécute.

    Suis-je encore au seuil de la mort ?

    La silhouette semble afficher un petit sourire et me regarde avec bienveillance.

    Non. Je sais que la dernière fois que nous nous sommes vus, j'ai épargné ta vie...

    En prenant celle de mon bébé.

    Ma phrase pourrait sonner comme un reproche, mais c'est plus un rappel des faits.

    C'était nécessaire. Je sais que tu me l'as reproché. Tu es pleine de colère et de rancune.

    Je serre les dents et je garde le silence.

    Contre ton frère surtout. La vengeance est-elle impérative ? Elle te détourne de ton but. Ce n'est pas lui l'ennemi à combattre, ce sont les usurpateurs de ma parole. Les membres de l'Eglise Aristotélicienne qui osent dire aux Hommes comment croire en moi.

    Je détourne la tête, honteuse. Il a raison.

    Je n'arrive pas à me défaire de ma haine. J'ai trop mal.

    Il semble hocher la tête puis ajoute :

    Bien. J'ai décidé d'envoyer Gabriel et Léviathan pour t'aider. Peut-être arriveront-ils à t'apporter l'équilibre qu'il te faut pour prendre le bon chemin...

    Quoi ? !

    La décision est prise depuis longtemps et ne souffre aucune discussion. Tout devient blanc autour de moi, jusqu'à m'aveugler...

    Je suis violemment projetée en arrière. Je m'échoue sur le sol dur de la petite maison de tout à l'heure et me retrouve nez à nez avec le bébé.
    J'hurle et me redresse, mes émeraudes tombant sur ma main couverte de sang. Cette même main que l'on attrape pour me relever.

    Je suis plaquée contre un mur et à moitié étranglée. Une ombre me fait face, un géant aux cheveux longs...


    Je t'ai retrouvée, hermanita*.

    Un rire moqueur retentit et je suis rejetée à terre.


C'est en heurtant le sol de sa chambre que Shirine se réveille dans un cri. Elle a du tellement bouger qu'elle en est tombée de son lit. Elle se redresse en geignant et se précipite à moitié rampante vers le broc d'eau pour y vomir. Retenant ses cheveux pour ne pas les souiller, elle reste un peu au dessus de la cuvette au cas où un nouveau flot se précipiterait hors de sa bouche. Elle se met à pleurer.

Je le tuerai ! Je le tuerai ! Comme je te hais Moran...

    Gabriel : « Du calme Zoé, du calme... »
    Léviathan : « Nan ! Elle c'est Shirine ! Zoé ils l'ont tuée en l'abandonnant ! »
    Shirine/Zoé : « La ferme ! Vous foutez quoi dans ma tête ? ! »
    Gabriel : « Deos te l'a dit. Nous sommes là pour t'aider à trouver l'équilibre entre ta colère, défendue par Léviathan, et ta tempérance... »
    Léviathan : « Défendue par ce crétin de Gabriel ! »


*Petite soeur

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