Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP]Inquiétudes au domaine d'Ath

Krystel_van_hoedezee
RP ouvert à tous (ben si) à condition de respecter un minimum de cohérence... je veux dire par là qu'Ath n'est pas un manoir d'agrément et se situe près de Tournai. Donc siouplaît le placez pas à Bruges.


Un nuage blanc se promenait dans le ciel bleu. Le soleil éclatant réchauffait les terres verdoyantes du domaine et embellissait presque la tour grise. On entendait le bourdonnement du marché. Les animaux de basse-cour cancanaient bruyamment, tandis que les lavandières lançaient des cancans en riant. Des odeurs, subtiles, parfumaient l'air : l'odeur du pain mélangée à celle des teintures, l'air humide d'une pluie venant de tomber et les fragances des fleurs de printemps.

Au milieu de tout ceci se dressait la haute tour d'Ath. Une bien étrange tour carrée que cette tour-là. Il y faisait presque nuit, même le jour, et on devait allumer en permanence des feux dans les vastes cheminées pour grelotter un peu moins. Le seul endroit vivable étaient les cuisines, et encore, lorsque les cuisiniers ne vous chassaient pas pour pouvoir travailler en paix.

Krystel cligna des yeux lorsqu'elle se retrouva hors de la tour. Depuis quelques jours, elle scrutait le ciel et les chemins avec inquiétude. Elle avait même fait le tour du domaine et des environs, accompagnée de deux cerbères, afin de rechercher un éventuel coursier vanillé. Elle avait interrogé les paysans, les piliers de taverne, les bûcherons, mais nul n'avait vu ce qu'elle recherchait avec avidité. Elle ignorait comment le message princier allait lui arriver, mais elle était sûre d'une chose, c'était qu'il était en retard.

La jeune fille entendit alors les bruits de sabot dans la cour. Elle jeta un coup d'oeil à l'individu qui venait d'entrer et fut déçue. Ce n'était qu'un de ceux qu'elle avait envoyer fouiller les fossés des environs. Visiblement, il était revenu bredouille.

La jeune intendante se sentait impuissante. Qu'allait-elle faire ? Allait-elle devoir interroger le Comte en personne et le déranger pour ce qui n'était peut-être pas grand-chose ? Ou devait-elle envoyer un message à la Princesse ? Oui, mais où lui faire parvenir l'éventuel message ?

Impuissante, la jeune fille gémit de rage, puis retourna à son bureau. Elle allait avoir bien des choses à faire...
_________________
--La_mere_denis


La mère Denis voyait bien que quelque chose clochait. La mine de la môme van Hoedezee qui s'allongeait de jour en jour, les soupirs et les gémissements d'inquiétude et de rage... Oui, la vieille en était certaine, la gamine n'était pas dans sa chope.

Les domestiques en parlaient dans les communs. Certains pensaient qu'elle était amoureuse, d'autres... ne pensaient pas. Aucun d'entre eux n'osait lui demander ce qui n'allait pas. C'est ce qui décida la mère Denis à interroger l'intendante.

Elle frappa doucement à la porte du bureau, puis l'ouvrit. Elle portait un pot et une tasse de tisane pour la jeune fille. Elle lui servit la tisane, la dévisagea un instant et lui demanda carrément :

Pardon, mam'zelle... mais on s'demandait, je m'demandais... qu'avez-vous donc ? Vous avez l'air ben triste pour une jeune personne.

Le regard furieux de la jeune intendante la fit baisser les yeux, mais elle ne bougea pas d'un pouce, lui montrant qu'elle ne partirait pas avant d'avoir la réponse à sa question.
Krystel_van_hoedezee
Krystel fusilla la vieille femme du regard et dit d'une voix courroucée :

Quand je vous demanderai autre chose que de m'apporter une tasse de tisane, vous pourrez me poser ce genre de questions !

La jeune intendante se leva de sa chaise et marcha de long en large dans la pièce. Mais pour qui se prenait la mère Denis pour lui demander ce qui n'allait pas ? Elle ne croyait tout de même pas que la jeune fille allait suivre ses conseils pour gérer le domaine !

La jeune fille se tourna vers la vieille femme et allait la congédier, quand elle vit que l'honnête femme avait l'air préoccupée. Krystel se détendit et eut un peu honte de sa mauvaise humeur. Elle se rassit, puis dit d'une voix lasse :

Je suis inquiète, voilà tout. J'attendais des nouvelles qui ne viennent pas. Ne vous en faites pas, je sais ce qu'il me reste à faire.

Elle fit une légère pause avant d'ordonner :

Mère Denis ! Gus doit partir sur l'heure donner un pli au Comte... Non finalement...

La mère Denis s'en allait déjà chercher Gus, mais Krystel l'arrêta d'un geste.

Dites-lui de préparer la charrette. Je préfère me déplacer moi-même.

La vieille sortit pour de bon. Krystel se leva, accrocha un chiffon à sa ceinture, enfila son gilet de cuir et brandit son bâton. Puis, elle sortit à son tour de son bureau, puis de la demeure et grimpa sur la charrette. Gus fit partir le cheval d'un claquement de langue, en direction de la grand-place.
_________________
Mathis
Alors je poste de ce pas si on m'en donne l'occasion. J'espère que je ne gène pas et que c'est assez cohérent, sinon faut pas hésiter à m'envoyer un MP.


Dunkerque, ville paisible où habitants et mauvaise troupe savent vivre en harmonie en compagnie des intempéries de la vie. Enfin, ces propos étaient bien dénoués de sens tout de mesme, les colères, les accusations et diffamations en tout genre enrobaient cette couche de mensonges cachés. Les gens étaient sympathiques, mais leurs secrets bien trop lourds à porter. Si ceux-ci devaient un jour être découverts, le chaos s'installerait dans les moindres ruelles et la guerre civile engendrerait un pogrom affectif et sentimental. Non, Mathis savait pertinemment que Dunkerque, sous ses bons airs marins et festifs, cachait en elle un terrible fardeau. Mais autant fermer les yeux et ne pas dégager une telle hypothèse de la sorte.

Le soleil était radieux en ce printemps bien lourd, et le vent venait de temps à autre s'inviter et caresser le visage du jeune homme, celui-ci ayant profité de cette occasion parfaite pour retirer son casque. Il ne pouvait pas la quitter cette armure à l'effigie de la Garde Épiscopale, mais que voulez-vous, lui, ancien paysan, pouvait à présent prétendre à un avenir meilleur, basé sur des envies et des entreprises. S'éloigner un peu du village de pécheurs lui ferait le plus grand bien et c'est pour cela qu'il prit la direction du noeud se trouvant entre Dunkerque et Tournai. Sur la route, quelques fleurs émanaient leur odeur délicieusement exquise et les oiseaux vinrent chanter des mélodies alambiquées pour un simple être humain. Un vrai paradis me direz-vous, mais pourquoi ne pas de temps à autre profiter de l'instant présent et de goûter à ce bonheur ? Bon c'est vrai que Mathis n'aimait pas trop s'y habituer, et puis, ce rêve vint à se terminer. En effet, le Dunkerquois avait quitté le sentier pour s'aventurer dans un champ et était revenu quelques instants plus tard mais n'avait pas fait attention à la charrette qui semblait être pressée. Rencontre légère avec son armure et projection dans le décor, fort heureusement, non pas dans des ronces, mais sur une pelouse bien moelleuse. Il reprit ses esprits, se releva tant bien que mal et constata que les chevaux du véhicule s'étaient arrêtés. Mathis hurla tout en se levant et en se dirigeant vers celui-ci :

Sacrebleu, vous ne pourriez pas faire attention ! Regardez moi cela, vous avez de la chance que je sois intacte où non de diou, je peux vous garantir que les foudres du Ciel s'abattront sur vous jusqu'à ce que vous soyez cramé de la teste aux pieds. Vous êtes bien pressé dit donc et..

En arrivant à la hauteur du moyen de locomotion, l'homme constata que la jeune fille du Maire de Dunkerque était présente. Il inclina la teste.

Oh.. pardonnez moi. Mais.. nous nous sommes pas déjà vu quelque part ? N'êtes vous pas la fille du Maire de Dunkerque ?

Il vit que la jeune femme semblait contrariée. Mais pourquoi cela ?
_________________
Krystel_van_hoedezee
La charrette avançait vite, et Krystel n'ordonna pas à Gus de ralentir. La jeune fille se rendait à peine compte de ce qui l'entourait, tant elle était perdue dans ses pensées. Alors qu'elle se demandait comment allait réagir les flamands face à ses inquiétudes, la charrette s'arrêta brutalement. La jeune intendante leva un sourcil et se tourna vers Gus, mais une voix venant des champs se mit à hurler en leur direction.

"Sacrebleu, vous ne pourriez pas faire attention ! Regardez moi cela, vous avez de la chance que je sois intacte où non de diou, je peux vous garantir que les foudres du Ciel s'abattront sur vous jusqu'à ce que vous soyez cramé de la teste aux pieds. Vous êtes bien pressé dit donc et.."

Krystel se retourna vers la voix d'un air furieux. Elle vit un homme en armure, son casque à la main. Puis, le visage de l'homme sembla se décomposer, et il dit d'une voix radoucie :

"Oh.. pardonnez moi. Mais.. nous nous sommes pas déjà vu quelque part ? N'êtes vous pas la fille du Maire de Dunkerque ?"

"Oui, je suis Krystel van Hoedezee, la fille puinée du maire de Dunkerque, mais je ne crois pas vous..."

Elle considéra un instant le jeune homme. Visiblement, il faisait partie de la Garde Episcopale. Etait-ce l'époux de Domy ? Non, il ne lui semblait pas... et pourtant, elle croyait l'avoir déjà aperçu auprès d'elle. Oui, un paysan intelligent... quel était son nom déjà ?

"Pardon, meneer, je crois que vous êtes dunkerquois, je me trompe ?"

La jeune intendante vit alors que l'homme se trouvait en bien mauvaise posture, en plein champ. Pestant intérieurement contre cette perte de temps, qu'elle imputait à l'imprudence de Gus, elle sauta hors de la charrette pour s'approcher du Garde.

"Pardonnez Gus, il n'est pas très doué pour conduire, surtout quand il vient de boire. Vous n'êtes pas blessé j'espère ?"
_________________
Mathis
En effet, ses doutes furent dissipés tel un brouillard persistant, aimant taquiner les pauvres vieux qui manquaient à chaque fois de tomber sur le pavé creusé d'ornières, ne voyant pas correctement où placer leurs chausses. C'était bien la fille du Maire qui se trouvait devant ses yeux. Mathis s'inclina légèrement devant la jeune femme, malgré son jeune âge, elle semblait possèder un caractère mûr, ce qui, bien entendu, était une qualité louable pour ne pas se faire manger tout cru dans ce monde rempli de grands baratineurs. Le Dunkerquois prit le temps de contempler son visage, de trouver le moindre sentiment et d'analyser sa façon de parler. Tout était dans le regard comme lui enseignait il y a déjà plusieurs années son grand père, en aucune façon on devait s'aventurer sans réfléchir et sans contempler, dans une conversation, même si celle-ci se portait sur des dialogues simples.

L'adolescente laissa s'échapper de ses lèvres, un court flot de paroles et quand celle-ci descendit de la charrette pour venir à la hauteur du garde, Mathis sourit légèrement puis lui répondit, à sa toute première interrogation.

Vous ne vous trompez pas. Je viens en effet de Dunkerque, je me présente, Mathis, pour vous servir. *S'incline devant elle. Il avait entendu dire qu'elle était l'Intendante des terres flamandes d'Armoria, elle avait donc un rang qui méritait une certaine politesse et un respect.*

Ne vous inquiétez pas, je me porte bien, en tout cas à ce que je vois. Heureusement que l'herbe, en cette période, peut servir à quelque chose et à rattraper en douceur les Gardes Épiscopaux qui essayent de voler involontairement *Rire léger puis reprise d'un sérieux* Mais je vois que vous êtes pressée tout de mesme, seriez-vous.. pourchassée ?
_________________
Krystel_van_hoedezee
Le Garde était bien dunkerquois et n'était pas le mari de Domy. D'ailleurs, il le lui confirma en se présentant avec déférence et gracieuses salutations qui la troublèrent. Fichtre ! Etait-il nécessaire d'en faire autant ? Elle sourit intérieurement. Etre intendante lui donnait un statut particulier qui la mettait à part, mais qui n'apportait en contrepartie que des tracas.

Le Garde, nommé Mathis, semblait n'avoir rien de fâcheux, et la jeune fille en fut soulagée. Comment aurait-elle pu aider un Garde Épiscopal à moitié amoché ?

Il m'est agréable de vous savoir entier... il faut sans nul doute remercier le climat flamand de nous donner des herbages si doux qu'ils amortissent la chute des hommes en armure.

Krystel sourit. N'avait-elle pas pesté quelques jours plus tôt contre le climat épouvantable du Nord ?

"Mais je vois que vous êtes pressée tout de mesme, seriez-vous.. pourchassée ?"

La jeune fille rit de bon coeur, puis répondit :

Pourchassée ? Oui en quelque sorte... pourchassée par le temps, par certains tracas qui me tombent dessus... *Elle se tut un instant, puis se pencha vers Mathis et dit doucement* Je cherche un messager qui ne vient pas. Est-il vivant, est-il mort ? Je l'ignore. Mais j'allais sur la grand-place, là où tout se dit et tout se sait, pour essayer de glaner quelques informations à ce sujet...

La jeune fille réfléchit un instant, avant de demander d'une voix suffisamment forte pour que Gus pût l'entendre :

S'il vous plaît de m'accompagner, je me ferai une joie de vous laisser une place sur la charrette. Sauf si quelques affaires urgentes nécessitent votre présence ailleurs.
_________________
Mathis
Mathis ne put s'empêcher de lui gratifier un sourire à l'écoute de ses propos. Cette jeune fille était vraiment polie et semblait posséder les valeurs Aristotéliciennes, qu'elle se pressait de partager avec ses interlocuteurs. Enfin, c'est beau d'essayer de faire le profil de la personne avec qui on parle, mais on a toujours la fâcheuse tendance de mettre les atouts au premier plan et de négliger les inconvénients. Mais que pouvait-il bien reprocher à l'intendante ? Que nenni, il ne la connaissait que très peu et son "patriarche", malgré quelques désaccords municipaux, devait être un père formidable. Mais les histoires familiales n'étaient pas sa tasse de thé, et puis.. arrêtons en ici, trop de jugement rapide n'était pas bon du tout. Une fille pouvait très bien avoir un père qui se faisait passer pour aimable devant tout le monde, mais qui la battait ensuite, quand ils étaient tout deux, le soir, chez eux.

Mathis écouta avec attention le pourquoi de cet empressement. Elle cherchait un messager. Le Dunkerquois s'excusa de ne point pouvoir l'aider, sur la route, il n'avait croisé personne. Puis, elle lui proposa de se joindre à elle.

Doux Christos ! Aucune affaire ne nécessite ma présence, je me ferais une joie de me joindre à vous, et puis *Murmures* un peu de compagnie sobre vous fera peut être le plus grand bien.

Il poussa un rire léger, puis suivit Krystel jusqu'à la charrette. Il lui tendit la main pour l'aider à monter, puis monta à son tour.

Partons à la chasse de ce messager alors ! Peut être qu'un peu d'aide ne serait pas de refus pour vous, non ?

Un sourire naquit sur ses lèvres. Il décida d'entamer une nouvelle conversation :

Êtes-vous en Flandres depuis lontemps ? J'ai appris que vous étiez intendante à Ath, cela doit vraiment vous plaire non ? Pardonnez pour ma curiosité hein, mais on m'a fait comme cela, c'est inné chez moi. *Yeux pétillants, sourire jusqu'aux yeux*
_________________
Krystel_van_hoedezee
Mathis n'avait pas vu de messager, et encore moins de messager vanillé. Cette réponse la plongea davantage dans l'angoisse. Elle tâcha cependant de ne rien en faire paraître et se concentra sur les propos du Garde Episcopal. Il l'accompagnerait donc ? La jeune fille sourit. Voilà qui allait la changer de la compagnie de Gus !

Mathis l'aida à grimper dans la charrette, puis monta à son tour, sous le regard à moitié éteint du charretier, qui tourna bien vite la tête pour faire à nouveau avancer le cheval.

Son voisin était plus bavard que Gus, ce qui était toute de suite plus sympathique pour parler. La jeune fille répondit à l'appel de la conversation, jugeant qu'il serait plus agréable de faire le trajet en discutant agréablement qu'en ruminant de sombres pensées :

Je suis née en Flandres, mais j'ai passé mon enfance loin d'elles. A mes douze ans, je suis partie sur les routes pour retrouver mon père. La première fois que je l'ai revu, il était déjà maire. *léger sourire, avant de poursuivre* Je suis effectivement intendante de la baronnie d'Ath. C'est une tâche agréable car les gens qui vivent au domaine sont braves. *silence gêné* La dame qui m'a confié cette tâche l'a sans doute fait plus par amitié pour ma mère que pour faire plaisir à mon père. *rire malicieux* C'est une longue histoire, et je crois que je n'en connaitrais jamais tous les détails.

La jeune fille se tut. Ses yeux se portèrent tour-à-tour vers le paysage verdoyant, vers le cheval qui avançait paisiblement, puis vers son interlocuteur.

Et vous-même ? Etes-vous en Flandres depuis longtemps ? J'ai cru comprendre que vous étiez dans la Garde Episcopal... Comment en êtes-vous venu à vous engager ? Vous avez de la famille ici ?

La jeune fille se tut en rosissant. Fichtre, elle aussi pouvait être curieuse par moments...
_________________
Mathis
Pauvre jeune fille. Il ne connaissait pas ce Gus, mais voyager avec un soûlard, qui devait ne pas bien voir et qui, de surcroît, pourrait mettre Krystel dans une misère monstre en renversant le moindre passant sur le chemin -il en avait presque fait les frais- ne devait pas du tout être facile. Mais heureusement, et passons la vanité, elle avait une bonne compagnie. Un sourire naquit sur ses lèvres à l'écoute de sa conscience. Mais ne jouons pas trop à ce petit jeu trop longtemps, au risque de prendre la grosse teste.

Elle fit donc le récit de sa vie. Mathis l'écouta avec attention, inclina la teste à ses propos puis sourit aux moments opportuns. Histoire de famille bien compliquée, mais la chance devait être de son côté. Le paysage défila lentement devant le regard des deux individus, et le bruit des pas lourds des chevaux se fondaient avec les cris légers du cocher. Un petit rire s'échappa de son esprit, puis, aux interrogations de l'intendante, il ouvrit la bouche pour répondre :

Je suis en Flandres depuis quelques temps déjà, mais je n'ai point voyagé. J'ai passé mon enfance, dans un petit village à la périphérie de Tournai, et j'ai décidé de m'installer à Dunkerque, après la mort de mes parents. Malheureusement, ma mère fut emportée par la maladie et mon père, par le chagrin. Mais on essaye de s'y faire, même si c'est compliqué. *Petite nostalgie dans ses yeux. Puis de nouveau, sourire sur ses lèvres* Je suis en effet dans la Garde Épiscopale. Je pense que vous connaissez Domy, et bien c'est elle qui m'en a parlé et franchement, mes premières impressions furent parfaites. Je me suis tout de suite intégré, j'ai été à Rome, et bientost, je pars en mission. Cela occupe mes journées on va dire et puis, je surveille l'église Dunkerquoise, en l'absence de Curé, il vaut mieux.

Puis, d'une voix douce, faisant balancer ses jambes, cliquetis se faisant entendre, il finit par demander.

Et donc, vous recherchez un messager ? Le message doit être important si vous avez décidé de partir à sa recherche. Sans doute a-t-il pris une pause à une Taverne, et il n'a pas vu le temps passer.
_________________
Krystel_van_hoedezee
Krystel écoutait avec attention les propos de Mathis. Lui aussi était orphelin, mais elle au moins avait la chance d'avoir encore son père... De la chance, oui vraiment...

Elle fut étonné de savoir qu'il avait été à Rome. Ainsi, contrairement à ce qu'il venait de dire, il avait déjà bien voyagé... Rome... Et visiblement, il allait en voir, du pays, avec la Garde Episcopale.

La jeune intendante hocha la tête quand il évoqua l'absence de curé à Dunkerque :

Oui, avec certaines gens, il est préférable de surveiller l'église de Dunkerque.

Et donc, vous recherchez un messager ? Le message doit être important si vous avez décidé de partir à sa recherche. Sans doute a-t-il pris une pause à une Taverne, et il n'a pas vu le temps passer.

La jeune fille tourna la tête pour admirer le paysage, la mine soudain assombrie. Puis, s'efforçant de sourire, elle se tourna à nouveau vers Mathis :

Oui, le message est très important. Sans lui, je ne sais que faire... vraiment ! Et son absence me contrarie et m'inquiète à la fois. Mais sans doute avez-vous raison ! Le messager est sans doute ivre dans une taverne. J'avoue... *sourit* que cela me soulagerait presque.

La jeune fille se tut et réfléchit. Nulle trace de messager vanillé dans les tavernes dans un cercle comprenant Arras, Cambrai et Tournai. Rien non plus sur la route de Bruges. Elle n'osait pas envoyer elle-même un messager à Ménessaire, de peur de paraître grossière et franchement déplacée. Pourtant, si personne ne savait ce qu'il était advenu du messager, elle devrait bien s'y résoudre.

Sans doute aurais-je dû envoyer un message moi-même à qui de droit... mais je veux être sûre avant de l'utilité de cet envoi que le messager n'a pas été vu dans les parages. C'est pour cela que je me rends à Bruges. Il sera sans doute préférable que je demande audience au Comte *moue* mais il ne me plaît guère de le déranger alors qu'il a d'autres soucis à régler.
_________________
--La_mere_denis


[Pendant ce temps, à Ath]

La mère Denis avait laissé partir la jeune intendante avec Gus, ce qui ne la rassurait guère. Le charretier avait encore bu plus que de raison, et était à peine en état de tenir les rênes. Mais la jeune fille était pressée. Pressée comme elle l'était, elle était partie sans se rendre compte que le bout de chiffon qu'elle avait coincé dans sa ceinture était tombé par terre. La vieille femme l'avait ramassé et nettoyé sans même penser que les dessins gribouillés par Krystel étaient importants.

Elle était en train d'étendre le linge quand Blaise l'appela. Elle se releva péniblement, s'essuya les mains et suivit le vieil homme dans la cour. Là, elle vit un jeune homme à moitié dépenaillé. Il ressemblait vaguement à quelqu'un, mais à qui ? La mère Denis fronça les sourcils et s'adressa au garçon :

Les colporteurs sont interdits ici. On t'a pas dit d'aller voir ailleurs ?
Mathis
S'il aurait lu dans les pensées de la jeune femme, le pauvre Mathis aurait rougi de honte. Serait-il vieux avant l'âge ? En effet il avait voyagé à Rome, mais ce qu'il voulait dire, c'est qu'il n'avait pas quitté les Flandres pour ce qui est de la question d'y habiter. Depuis vingt-quatre printemps, il était toujours fidèle à ce Comté et ne comptait vraiment pas partir.

Devant ses yeux, les sentiers battus offraient tout de même une vision époustouflante. Cette année, les plantes poussaient à une rapidité folle et les animaux, les moins timides, gambadaient à toutes enjambées dans les prairies verdoyantes et couvertes de fleurs. Mathis écouta les propos de la Dunkerquoise, et bien que son envie de lui demander ce que pouvait contenir le message tant attendu, atteignait une curiosité extrême, le garde n'ouvrit point la bouche. Cela ne le regardait pas du tout.

Vous savez, ce n'est pas non plus de vostre faute. Si ce messager est bien trop préoccupé à se rafraîchir le gosier au lieu d'apporter un pli très urgent, il doit s'en prendre qu'à lui même. Malheureusement, les hommes ne possèdent pas la même réflexion que les femmes et n'arrivent pas à différencier le plaisir léger à la gourmandise exagérée. Le Très-Haut est le seul à être parfait, mais Ses Enfants s'abandonnent tellement facilement aux péchés qu'ils ne se rendent pas compte qu'ils gâchent leur vie, mais que voulez-vous, chacun à son libre arbitre. *Il secoua la teste* Enfin je ne vais pas vous embêter avec ces théories religieuses. Et s'il vous faut demander au Comte de vous accorder un peu de son temps, je suis certain qu'il le fera, il m'a l'air à l'écoute de son Peuple.

Un sourire se forma sur son visage. Ses pieds continuèrent de se balancer dans le vide, un peu comme un enfant. Le trajet était long, mais le soldat aperçut au loin une clairière comportant une vieille chapelle en ruine. Mathis la lui désigna du doigt, et dit :

Savez-vous qu'en ces lieux, il y a eu un terrible dénouement ? Un curé aurait mangé un champignon ayant eu des effets bien néfastes sur son esprit, et au moment de la Messe, il aurait enfermé ses ouailles et aurait mis le feu à l'édifice, sachant qu'il se trouvait aussi à l'intérieur. L'inattention des hommes nuit gravement à leur santé, vous ne pensez pas ?.

Une petite histoire, comme cela. Pas très fameuse en effet, mais discuter avec l'intendante lui faisait aussi un bien fou.
_________________
Krystel_van_hoedezee
La jeune fille écouta avec une attention particulière les théories du jeune Garde. Elle hocha la tête, pas tout-à-fait convaincue que les femmes n'aient pas, elles aussi, des difficultés à faire la part entre "plaisir léger et gourmandise exagérée". Elle tut cependant ses pensées, présumant, peut-être à tort, que Mathis avait voulu être galant.

Et s'il vous faut demander au Comte de vous accorder un peu de son temps, je suis certain qu'il le fera, il m'a l'air à l'écoute de son Peuple.

L'intendante hocha la tête. Ce devait être pure vérité, et son devoir exigerait sans doute de demander audience auprès du Comte, ou de... fichtre ! Pourquoi n'y avait-elle pas songé plus tôt ? Une autre personne pouvait la renseigner, le cas échéant. Krystel sourit.

Ils arrivaient près d'une église en ruine, et le jeune homme lui raconta une histoire effrayante. Avait-elle besoin de cela pour avoir peur ?

Nous vivons une triste époque, et nous devons à chaque instant faire attention à ce que nous faisons, surveiller les autres, ce qu'ils font. Quand vous êtes dans la rue, vous vous demandez si l'ivrogne qui vous suit ne va pas vous poignarder dans le dos...Elle poussa un soupir. Il n'y a pas que les champignons qui peuvent être dangereux. J'ai entendu quelqu'un dire une fois que "l'homme est un loup pour l'homme". Bien sûr, il y a des hommes bons, mais il y a aussi des loups, des gens dangereux.

Elle se tut. Ils arriveraient bientôt, car déjà on apercevait au loin les remparts de la ville. La jeune fille reprit :

Nous arrivons bientôt...
_________________
Krystel_van_hoedezee
Excusez-moi d'avancer si vite le RP (si vous voulez intervenir, vous le pouvez toujours...) je tenais juste à maîtriser les réponses des gens interrogés. Car il est évident qu'il n'y a pas de "messager vanillé"...


[Grand-place, un matin de marché]

Ils étaient finalement parvenus sains et saufs à destination, et ce malgré l'état de Gus. Mathis avait agréablement agrémenté le voyage de sa présence et de sa conversation. Mais maintenant arrivaient les choses sérieuses. La jeune fille devait se renseigner auprès de tout le monde, faire le tour des tavernes, rechercher un coursier vanillé... ce qu'elle fit. Partout où elle avait pu dénicher un débit de boisson, elle avait posé la même question, et reçu la même réponse : pas de bourguignon vanillé, pas de vanille, rien. Elle en conclut qu'aucun messager de la Princesse Armoria n'avait mis le pied en Flandres.

Elle ressortait d'une gargote mal famée, les sourcils froncés et la mine inquiète. Par Aristote ! Que pouvait-il bien s'être passé pour n'avoir aucune nouvelle de la Princesse ?

Elle regagna la place principale. C'était jour de marché. Personne n'avait pu la renseigner jusqu'alors. Ne voulant ni ne pouvant demander directement au Comte des nouvelles de "sa Grande Dame", elle devait se résoudre à demander audience auprès du Chancelier de France.

Elle regrimpa dans la charrette et dit à Gus :

Si vous connaissez l'appartement de feue ma mère, allons-y immédiatement.

Avant de demander audience auprès du "Cerf", elle devait le prévenir de sa visite et, surtout, changer de tenue !
_________________
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)