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[RP] Parce qu'une auberge c'est utile...

Sorianne
Qui dit auberge, dit ouvert à tous bien sûr. L'aubergiste étant non joué, faites vous plaisir à le faire sans attendre de réponse de sa part.



En équilibre sur un bout de chaise, concentrée sur ce qu'elle faisait, et tendue du mieux qu'elle le pouvait pour désespérément tenter d'atteindre cette fichue poutre où accrocher la corde offerte par l'aubergiste de Saumur, la So n'en menait pas large. Meuh non, elle ne voulait pas se pendre. Cela aurait été trop doux. Juste tendre ce filin au travers de la chambre prise. Ce n'était pas trop demandé tout de même. Mais sa petite taille ne l'aidait malheureusement en rien.

Lasse de tenter de se grandir, et ronchonnant après les poutres qui sortaient du mur, la noiraude finit par observer tout autour d'elle. Elle allait bien trouver quelque chose qui lui permettrait de satisfaire ce désir d'intimité, si infime soit-elle, quand même! Une petite moue perplexe en avisant le meuble un peu plus haut. Là dessus elle pourrait sans doutes atteindre son but, encore fallait-il qu'il ne s'écroule pas sous son poids... Têtue, elle se décida tout de même à tenter. En appuis sur le mur, la jeune femme tendit une patte afin de rejoindre la commode posée là, et commença à regretter son choix quand elle sentit le bois branler alors qu'elle n'était pas encore dessus.

Après une grimace et une hésitation, la So se lança. Après tout une bonne bûche n'allait pas la tuer. Quoi que... Au pire elle visiterait la Lune plus tôt que prévu et Colhomban récupérerait sa fille sans attendre plus longtemps... Le meuble craqua sous elle et, instable, s'amusait à trembler comme s'il voulait la déloger de sur son plateau. Méfiante, la brune resta un moment sans bouger, histoire qu'il oublie la surcharge qu'elle imposait, et une fois que ce fut calmé, elle se retendit doucement pour passer la corde autour de la poutre. Sur un pied, l'autre étant blessé, elle n'irait pas se mettre sur la pointe avec!

Mission réussie! La corde était maintenant attachée d'un côté. Sorianne se permit un bon soupir, avant de se demander comment descendre de son perchoir instable. Ce n'est qu'après moult hésitations et après avoir manqué tomber une paire de fois que la jeune femme finit par retrouver le plancher! Avec grande joie... Et traversant la pièce, elle ne prit pas la peine d'accrocher bien haut l'autre bout de la corde. Un drap fut tendu, et elle se laissa choir sur le lit au milieu de sa tignasse éparpillée, instant de repos mérité après les efforts faits pour son installation...

Colhomban... Que devenait-il? Était-il heureux auprès de sa blonde Baronne? So se redressa, assise, et observa sa besace, se voyant encore écrire le courrier qu'elle n'avait pas envoyé et qu'elle conservait précieusement. Les yeux de la jeune femme se portèrent ensuite sur la paillasse où dormait la fillette... Si peu de temps écoulé et tant de choses passées... Un coup au cœur... Oh oui elle l'espérait plus heureux qu'elle... Se relevant, la mine sombre et le teint pâle, la noiraude se rendit auprès de Nominoée. Doucement elle se coula auprès d'elle sur le lit de fortune. Elle ne se lassait pas d'observer ses traits fins, ces airs de son père... Est-ce qu'il lui en voulait? Est-ce que tout était perdu? Est-ce qu'il lui en voudrait...? Est-ce que Bingley lui écrivait pour lui dire où ils se trouvaient malgré qu'elle l'ait supplié de ne rien en faire?

... Combien de fois avait-elle espérer le voir passer le pas de la porte chaque fois que celle ci s'ouvrait...? Un nombre incalculable... Un profond soupir fut poussé, ne serait-ce que pour chasser la peine. Quand son enfant se réveillerait, elles écriront à Col... Juste quelques mots...

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♥♥♥ Crokiiiiie
Alacian
Un homme entra le chapeau enfoncé sur la tête, une sorte de cotte de maille mal fichue, le regard pénétrant, les sourcils relevés, la gueule de métèque et tout ça...
Y-a quelqu'un dans la baraque !? Je cherche un homme... ou éventuellement une nana.
Il leva une lanterne allumée au-dessus de sa tête comme pour s'éclairer.
J'veux boire un coup aussi. Dormir y-a pas besoin, j'suis déjà chez moi. Purée d'ma génitrice l'immanent la garde en son sein, même cette auberge est vide comme une coquille de Bernard l'Hermite desséchée ! Y-a pas âme qui vive ou quoi ?! J'voudrai boire un truc fort, genre un viski d'Ecosse !
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Le silence parut plus pesant qu'à l'accoutumé...

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J'vas me servir tout seul comme un grand que je suis. Mais z'avant je me présente, je suis Alacian Sérésa de Ravanel Tribun de la Plèbe de Craon, de son hameau et toute sa campagne environnante ! Oyé, oyé ! avis à la population, puisse le ciel nous tomber sur la tête au plus vite et secouer notre torpeur de paralytique sans cervelle !
Aussitôt fait son annonce, à dessein orientée vers le n'importe quoi du moment, l'homme se mit derrière le comptoir et se servit à boire...
C'est beau une ville la nuit !
Sous le pont de Craon coule l'Oudon et nos amours ! Faut-il qu'il m'en souvienne la joie venait toujours après la peine ! Vienne la suite, sonne l'heure, les jours s'en vont et je demeure !

Aaah chanter et boire sont bien là les deux vertus majeures !
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Alacian Zed Sérésa d'Ibelin Ravanel - Tribun de Craon La Belle
Qui convoite ou craint quelque chose ne sera jamais libre !
Scopolie
En parlant de vertus, un bruit sourd résonne dans la pièce. Celui de la crosse qui frappe le sol, comme pour faire taire toute chose avant que la voix du Très-Haut ne résonne pour annoncer une vérité. Et c'est à peu près ce qui allait arriver, puisque je me tiens dans l'encadrure de la porte, un sac de provision dans l'autre main. Avec la lumière du jour dans mon dos, ma robe de bure me donnait une carrure imposante malgré ma modeste taille. Et ma voix, grave, gronde comme le tonnerre divin qui viendrait foudroyer l'hérétique.

Voler est un délit. L'ivrognerie est un péché. Chanter aussi faux est une insulte à toute personne aimant la musique. Donnez moi une bonne raison de ne pas vous faire subir un mauvais sort.

Je m'avance de quelques pas, quittant la lumière chaleureuse et protectrice pour m'avancer dans la pénombre d'une auberge mal éclairée et poussiéreuse. Mon visage barbu et peu sympathique est dévoilé, ainsi que la croix de prêtre qui se balance sur mon torse. Les jointures de mes doigts blanchissent sous la pression exercée sur le sac de toile. Un mouvement brusque et je l’assomme avec les miches de pain rassis.
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Sorianne
A demi allongée, adossée au mur derrière elle, et pendant que dormait sa fille, la jeune femme écrivait. Un courrier court à une rasée, ne serait-ce que pour lui dire que le village était des plus calme et qu'elle n'avait encore point croisé beaucoup de monde. Elle évita de s'attarder au sujet du prélat et attendit ensuite le réveil de la fillette pour entamer la descente jusqu'à la salle commune, en vue d'aller faire envoyer le courrier.

Dans les marches, So entendit causer, puis chanter, et c'est avec un sourire qu'elle apparut au bas des escaliers. Un homme encore inconnu se tenait là et elle allait le saluer quand une autre voix résonna, lui faisant tourner la tête vers la porte. Le sourire s'envola, et elle serra un peu plus Nominoée contre elle, cachant du mieux qu'elle le pouvait ce courrier à envoyer. Le regard de nouveau tourné vers l'inconnu, un léger sourire revint.


Je ne connaissais pas la chanson là... Peut-être pourriez vous me l'apprendre?

... C'était décidément plus fort qu'elle... Et elle s'approcha des deux hommes, mieux valait faire comme si de rien était...

Je suis Sorianne... On vient d'arriver ici...

Ayant du mal à regarder le curé dans les yeux, la noiraude préféra observer le sac porté, se demandant ce qu'il pouvait contenir. Mais elle finit par éluder toute question...

Sieur, vous êtes d'ici? Je n'y ai pas vu grand monde... Sauriez vous où trouver un pigeonnier ou une poste pour envoyer un courrier à Saumur?

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♥♥♥ Crokiiiiie
Alacian
La nuit était fort avancé. Le sommeil le toisé de haut depuis un bon moment lorsqu'il entendit comme dans un mauvais rêve une voix le tancer vertement. Pour le coup, l'esprit émergea des brumes du sommeil même si le corps restait plié sur la chaise.

La boisson est mauvaise conseillère, elle ne fut point recommandé au commencement du Banquet.
Parlons cependant d'amour, de celle qui chatie bien !
J'ai là un bâton noueux qui vous empêchera de faire mauvais sort à quiconque.
L'argument suffit-il ?


Puis cette Dame plus accorte...

Lorsque l'oreille est mâchée de malsonnance, elle ne perçoit plus les harmonies qui sied à un ton juste...
D'où le handicap du bonhomme.
Cette chanson a été composée par un troubadour de France en Ile.
Quand ils ne viennent pas jusque dans nos lits violés nos compagnes, j'aime la poésie de leurs poètes !

Rhaaa ! je suis heureux de pouvoir enfin échanger trois mots de rien fussent-ils pour certain des maux.
Bienvenu en notre contrée !


Alacian leva haut son verre...

Santé !
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Alacian Zed Sérésa d'Ibelin Ravanel - Tribun de Craon La Belle
Qui convoite ou craint quelque chose ne sera jamais libre !
Sorianne
Bien malgré elle, la jeune femme ne put que lancer un regard étonné au curé qu'elle accompagnait. Bon sang, devenait-elle blonde? Est-ce que de rester ainsi à la botte d'un homme presque contre son gré lui faisait perdre des bouts de tête? Perplexe, la noiraude porta sa main libre à sa tignasse, petit geste de réflexion quant à ce que l'homme étrange avait dit, tout en reportant le regard sur lui. Ou alors n'était-elle pas réveillé, et avait-elle raté un truc...

Cherchant bien, il n'avait ni répondu à son interrogation, ni à sa présentation... Voilà qui était bien ballot... Au moins souhaitait-il la bienvenue, mais pour le coup, elle en était restée sur le séant, ne comprenant pas tout. Bigre, elle devenait sotte. Et même coite... Que répondre à ça?? Oh en temps normal sans doutes s'en serait-elle amusée, mais pour le coup, son sens de l'humour avait été oublié dans les malles de son fiancé quand il avait décidé de rompre leurs liens...


Merci...

Bien oui, que répondre de plus...? Le courrier à la rasée, froissé dans sa main suite à son geste d'incompréhension, la jeune femme se trouvait bien ennuyée...
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♥♥♥ Crokiiiiie
Alacian
Enchanté ! hummm, c'est moi qui vous remercie.

Devait-il remercier la compagne d'un homme qui l'agressait sans raison.
Et pourtant, il l'a senti curieusement décontenancé par sa façon de parler, ce qui à vrai dire cessa définitivement de le rassurer.
Il se savait étrange lui-même et donc parfois en but au rejet et plus encore.


Évaluant la situation, un gringalet comme lui contre deux inconnus en pleine nuit dans ce lieu où il n'avait jamais mis les pieds, ne valait-il pas mieux jouer le jeu et s'esquiver sans encombre ?
Sans doute, l'habitude de la violence était chose commune pour ce couple étrange.


A vrai dire, ne vous froissez point Dame, votre mari me fait craindre le pire...

Comme il venait de le dire il tenait entre ses mains un énorme bâton en bois de noyer dict bâton de mage.

Je craindrai trop qu'il me corrigea comme il me l'a promis.
Puissiez-vous calmer votre époux et je pourrai vous traduire mes paroles et me présenter...


Sourire.

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Alacian Zed Sérésa d'Ibelin Ravanel - Tribun de Craon La Belle
Qui convoite ou craint quelque chose ne sera jamais libre !
Sorianne
Bien longtemps après!


Elle s'était remise du fait que le bourgmestre l'avait prise pour la femme du Père Scopolie. De l'eau avait coulé sous les ponts depuis qu'ils étaient arrivés là, et le village était toujours aussi désert. Pas faute de voir du peuple au château. Voilà qui était tout de même bien dommage.

Allant doucement, la jeune femme revenait d'une balade à la rivière. Sa fille apprenait à marcher, et cela lui faisait penser à autre chose. Toujours aucunes nouvelles du chirurgien qui lui avait demandé un service, aussi prenait-elle son mal en patience. So alla déposer Nominoée auprès de l'anglais qui ne manquerait pas de lui faire refaire un tour....

Discrètement, elle entra dans la chambre partagée, jeta un œil à l'homme se tenant là et rejoignit son coin. Vrai? Ou faux? Elle doutait. Il ne pouvait être imposteur, ce serait s'être fait berner du début à la fin. Toutefois il lui fallait le savoir... Tout en délaçant les bottes qu'elle portait, la brune finit par poser ses questions... Après tout...


Pourquoi le juge et le bourgmestre ont dit que vous n'étiez pas prêtre? Ils avaient l'air bien sûr d'eux.

La question la démangeait depuis qu'elle l'avait entendu. Il avait fallu qu'elle prenne sur elle pour faire taire tout doute. Sans succès! Méfiante, elle observait la réaction. S'était-elle faite avoir? Pourquoi disaient-ils qu'il n'était pas curé? Elle finit par détourner le regard, il lui fallait demander autre chose.

On m'a demandé à Paris... Il faut que j'y aille... Je ne sais pas encore quand...
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♥♥♥ Crokiiiiie
Scopolie
La question sonne à mes oreilles comme l'annonce d'une défaite qu'on dissimule derrière d'autres nouvelles. Tout ce que j'ai pu dire, tout ce que j'ai pu faire, ne pesaient pas plus lourd dans la balance que les calomnies d'un magistrat et d'un bourgmestre, tous deux rancuniers. Je refermais l'ouvrage que j'étais entrain de lire sur les fondements de la morale d'Aristote, caressant son revêtement de cuir du bout des doigts en une prière silencieuse. Si seulement le papier pouvait se mettre à parler, lui peut-être elle le croirait.

Tu demandes pourquoi un magistrat que j'ai sermonné publiquement alors qu'il était entrain d'acclamer un hérétique devenu Archiduc pendant une journée ; dont la moitié des invités à son baptême ne sont pas des aristotéliciens, voir sont des hérétiques qui s'assument ; et qui, malgré son manteau de juge impartial, me rend coupable d'être un usurpateur sans autre forme de procès, jette l'opprobre sur moi ?

Tu demandes pourquoi un bourgmestre dont j'ai tant de fois démontrer la bêtise ; qui traine mon nom dans la boue en me mettant en procès ; qui ment éhontément lors de son témoignage totalement subjectif, s'accorde avec le magistrat pour me discréditer ?

La réponse s'impose d'elle-même. Lorsqu'on n'aime pas quelqu'un et qu'on a du pouvoir, on tente de le rabaisser pour qu'il ne puisse plus nous nuire. C'est ce qu'ils tentent de faire, et cela semble marcher.


Je l'observe de ce regard qu'ont ceux qui accusent. Elle, elle est trop naïve, elle n'a pas confiance en moi. Il faut planter le clou plus profondément.

Tu comprends mieux pourquoi je ne te laisse pas sortir seule ? Que je suis contre la liberté d'expression des hérétiques ? Ils sont dangereux.

J'en aurais presque oublié qu'elle me demandait la permission de partir loin, pour Paris. Je haussai un sourcil, surpris. Paris,le siège du pouvoir royal illégitime. Étrange.


Qui et pourquoi ?
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Sorianne
Pourquoi n'était-elle nullement surprise? Mais s'il n'avait pas ces méthodes étranges elle ne se poserait point de questions. Elle était naïve, certes... Mais il fallait bien avouer qu'on lui laissait de quoi l'être.

Je me contente d'écouter... Et cela me fait m'interroger. C'est légitime... Avouez que ce serait horrible si vous n'étiez pas vraiment prélat et que vous preniez aussi cher pour rien...

L'envie de piquer... La noiraude hésita mais se lança.

Que répondrait Monseigneur l'évêque à cette question?

Empourprée, elle se détourna, tournant le dos au Père Scopolie, sachant parfaitement quel regard il allait lui lancer.

Paris... On m'a demandé d'y aller. Il allait falloir mentir. Ma sœur a des soucis... Nouvelle hésitation... Qui sont les Princes de St Martin?
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♥♥♥ Crokiiiiie
Scopolie
Je n'étais pas plus surpris non plus de ses questions. S'il est légitime de s'interroger, il ne l'est pas de dépasser un certain stade de doute. Après tout ce que j'ai fait pour elle. Elle menait une vie de débauche et d'ivrogne, avec des gens dangereux. Maintenant, elle est chaste et sobre, fait partie d'un conseil ducal et travaille à la sauvegarde de l'âme de sa fille.

Je commence à m'interroger sur Monseigneur l'évêque autant que toi tu t'interroges sur moi. C'est juste que je ne me pose pas les mêmes questions. Bref. Je lui ai posé la question, et il m'a conseillé, pour lever toute ambiguïté, de repasser tous mes diplômes, du baptême à l'ordination en passant par le séminaire inquisitorial. Car qui irait fouiller les archives de la primatie de Croatie et de Hongrie ? Pas ces hérétiques qui préfèrent m'accuser sans preuve.

Quant à la cause de son départ, elle me semblait aussi fausse que l'impartialité du juge Tancy. Pour preuve, le teint rougit de ses joues et son regard fuyant. Sa sœur, elle n'a rien trouvé de mieux ? Si elle n'avait pas évoqué les Princes de Saint Martin, je ne l'aurais pas cru.

De saint, ils n'ont que le nom de la rue sur laquelle ils règnent. Chacun de ces êtres démoniaques incarne un péché, à l'instar des Princes-Démons décrits dans le Livre des Vertus.

Je marquai une courte pause. Ce sont les souvenirs qui revenaient, ceux de la Cour des Miracles, de la misère et du danger. La pauvreté avait rendu fou plus d'un homme, ils en faisaient partis.

Si ta sœur est entre leurs griffes, s'en est fini d'elle : violée, torturée et tuée, peut-être mangée, tu finiras pareil qu'elle. Rien ni personne n'ose les affronter, comme rien ni personne n'a vu leurs visages camouflés derrière leurs masques d'ivoire.
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Sorianne
La So se laissa choir sur le lit, dépitée. Dans quoi comptait donc aller se fourrer la Fourmi? Et pourquoi? Voilà qui l'éclairait sur le fait qu'elle lui ait confié ce rouleau, bien caché maintenant et qu'elle n'avait toujours pas redonné au Colosse. Le Au revoir aussi. Et l'inquiétude maintenant fondée du chirurgien.

Elle n'y est pas encore. Elle compte juste aller les trouver. Il faudrait que j'arrive à l'en dissuader, et c'est pour ça qu'il faut que j'y aille...

Les mains nerveuses allèrent trouver le bout de la tresse qu'elle s'était faite, afin de la dénouer. S'il refusait, comment pourrait-elle expliquer le fait de ne pas être libre de ses mouvements? Pour quoi la prendrait-il, le beau Maure? Il fallait qu'elle taise sa présence et le fait qu'elle le rejoindrait sans doutes si elle ne voulait pas rester coincer ici... Et les pommettes rougirent encore davantage à repenser aux fois où ils s'étaient croisés.

Je ne peux pas la laisser aller se fourrer dans pareils ennuis... Surtout sachant ce qu'elle risque... Vous m'avez déjà dit que j'avais au moins le don de soi pour moi, et c'est vrai, c'est une bonne occasion pour moi de le montrer une fois de plus. C'est une vertu non?

Les cheveux libres, elle s'était de nouveau tourné vers le prélat, désireuse d'avoir son approbation même si elle pouvait s'en passer. Mais il s'agissait de l'âme de sa fille, pas de la sienne.

Ce ne sera pas long. Dès que je saurai où aller, je partirai, je reviendrai rapidement...


Avec une moue et une légère gêne, la noiraude finit par admettre qu'elle pouvait avoir des soupçons sans doutes infondés. D'ailleurs elle le préfèrerait, ne voulant pas se laisser abuser pour des prunes.

Ne serait-ce que parce que je ne veux pas que tout ces dons que je fais de ma personne ne servent à rien, je ne douterai plus de votre statut. Et parce que vous connaissez bien plus de chose que la plupart des prélats que j'ai croisé. Et aussi parce que... un soupir.. Pardon d'avoir douté.

Celui là de Pardon serait sans doutes gratuit, tout de même... Se levant, elle se rendit boitillante de son côté de pièce et tira le drap qui les séparait. Qu'il dise oui, qu'il dise oui...
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♥♥♥ Crokiiiiie
Scopolie
Toutes ses inquiétudes concernant sa sœur me laissaient indifférent. C'était de famille : avec Sorianne comme sœur et une brigande comme cousine, il fallait bien s'attendre à ce qu'elle meure dans d'atroces circonstances. C'est en bloc que j'aurais refusé qu'elle se rende à Paris, ou plutôt à la Cour des Miracles. Certains auraient été capables de dire que c'est moi qui me suis débarrassé d'elle. Mais ses excuses changèrent radicalement mon avis. Je redoutais que ce n'était qu'une feinte pour que j'accepte, mais si je refusais, alors ce serait gâché le peu de chances que j'ai que ce soit un repentir sincère.

Tu emploies ta vie pour sauver l'âme de ta bâtarde, et maintenant tu veux la mettre en péril pour sauver ta sœur. Si tu meurs, je pense sincèrement que le Très-Haut appréciera grandement ton don de soi.

Un court silence s'installa. Bien sûr que ça voulait dire que je l'autorisais à y aller.

N'oublie pas de prévenir le conseil ducal, qu'on ne vienne pas m'accuser de te séquestrer. As-tu des dispositions particulières à faire appliquer au cas où tu ne reviendrais pas ? Je prierai pour que cela n'arrive pas, mais les voies du Seigneur sont impénétrables, et moi je suis prévoyant.
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Sorianne
Ma bâtarde a un prénom. C'est une personne, aussi petite soit elle... Et elle a un nom, son père l'a reconnu et elle est même inscrite à la hérauderie...

Vrai quoi. La jeune femme se changeait tout en parlant. Nominoée avait été reconnue, son père assumait sa descendance et elle avait tout droit de porter le blason de la famille d'Eusebius si jamais elle le désirait. Au moins si la noiraude venait à mourir, sa fille serait libre d'être rendue à Col... C'est d'ailleurs ce qui lui vint en tête quand le prélat lui posa la question.

Je ne compte pas rester là bas. Je ne compte pas rendre l'âme maintenant. Et me donner à vous pour elle est déjà quelque chose qu'il devrait apprécier...

Enfin oui d'accord, elle ne se donnait pas, il venait se servir. Si elle faisait la putain volontairement, est-ce que ce serait mieux vu? La So eut un moment de doute, un instant durant lequel elle fut sur pause. Non, plutôt mourir en effet.

Si jamais il m'arrivait quelque chose... Je veux absolument que Nominoée retrouve son père. Colhomban d'Eusebius. L'anglais, Bingley saura où le trouver, je n'en doute pas. Et que vous me juriez que son âme est sauve.

La noiraude retira le drap, et observa son "maître".

Je n'y partirai que si on me le demande... Pas tout de suite apparemment. J'en profiterai pour réclamer les herbes dont on a parlé l'autre soir en taverne.
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♥♥♥ Crokiiiiie
Scopolie
Je poussai un long soupire. Son obstination était toujours là, toujours à me contester lorsque mes propos la dérange. Et moi, toujours à la remettre à sa place. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir, pas aujourd'hui. Elle avait fait beaucoup d'efforts, il ne fallait pas trop lui en demander.

Crois-tu que je m'amuse à retenir les prénoms de tout le monde ? Sûrement pas. Je ne sais même pas si tu m'as déjà dit le sien. Quoi qu'il en soit, elle reste une bâtarde, le fruit d'un péché de luxure car hors mariage. C'est une enfant illégitime et ça aussi c'est inscrit à la hérauderie.

Quelle idée j'ai eu de montrer un visage plus humain. Je lui tends la main, elle me prend le bras. J'hésitai à lui dire que ce n'est pas en réclamant qu'on a le plus de chances d'obtenir la chose convoitée, mais qu'elle parte l'esprit léger, elle en aura bien besoin si elle croise un de ces Princes des ténèbres.

Col-haut-banc d'Euse-bus... Ses parents ne devaient pas l'aimer pour lui donner un prénom et un nom si compliqué.

Je ne lui posai pas de question concernant ces fameuses herbes, je me doutais bien de quoi elle parlait.
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