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[RP] Message Personnel

Audefledis
[Message Personnel]*

Le gamin faisait le guet devant la porte de l'écurie de la ferme familiale. Ça lui rappelait le moment ou en train de jouer au jeu de la sentinelle avec les autres gamins du village, alors qu'il s'apprêtait à chanter « un, deux, trois soleil ! » collé contre le mur d'une ruine, il avait entendu une voix s'adresser à lui provenant de l'autre coté.

- Psitt ! Petit ca te dirait de l'argent facilement gagné !?

« Argent facilement gagné ? » Elle en avait de bonne la voix. Tout gueux qu'il était, le petit n'y vit là que le moyen de rapporter à ses parents un subside pour les aider.

- Ben... Ca dépend, faut que je fasse quoi ?

Et les autre gosses de s'impatienter, se demandant ce qu'il fichait collé face au mur, sans taper ni compter.

- Gaultier ! Qu'est ce que tu fous !? Tu as donné ta langue au chat... t'sais plus compter ?

Et le gosse de leur répondre en se retournant :

- Deux secondes, je vais me soulager !

Ni une, ni deux, voilà le gosse courant de l'autre côté de la ruine et se retrouvant face à la voix devant qui il reste tout penaud, puis risqua un :

- Faut que je fasse quoi ? Pas un truc illégal j'espère... parce que sinon je vais prendre une soufflante par mes parents... Pis mon père l'est point commode hein... l'a le ceinturon facile.

La voix se mit à sourire attendrie, elle s'accroupit devant lui afin d'être un peu plus à sa hauteur et mit ses deux mains sur les épaules du gamin.

- Tu vois ce balluchon par terre à mes pieds, et le cheval derrière moi ? Je veux juste que tu les prennes avec toi. Tu caches le baluchon chez tes parents, le cheval dans une écurie. Tu le nourris, jusqu'à ce que je revienne les chercher et le tour est joué...

Cette voix c'était Aristote qui l'envoyait ! C'était pas dieu possible... Rien que ca, prendre un baluchon et un cheval et les cacher... Et soudain, le gamin posa sur la voix un regard suspicieux.

- Heu... qui me dit que vous me paierez vraiment pour tout cela et que vous vous enfuirez pas sans rien me donner ?

Il était futé le gamin, elle l'avait senti en l'observant jouer, et c'était très exactement ce qu'il fallait pour cette entreprise : un gamin débrouillard et finaud qui saurait déjoué l'attention. C'est alors qu'elle lui montra une bourse replète.


- Tu voix cela, je t'en donne la moitié maintenant et quand je reviendrai chercher ce qui m'appartient tu en auras le double. Chuchote moi à l'oreille l'endroit où tu crèches et file. Mais n'oublie pas : souffle mot à personne de tout cela.

Gaultier s'exécuta. Il se retrouva avec les rênes du cheval dans une main et le baluchon dans l'autre. Pour lui c'était visiblement jour de paie et sans même à avoir à travailler


Le gamin en était là à se remémorer les souvenirs. Tandis qu'à l’intérieur, la voix se changeait et s'habillait de noir de la tête aux pieds, tout en chantonnant** :


- Et il y a des mots que je ne dirai pas, Tous ces mots qui font peur quand ils ne font pas rire
Qui sont dans trop de chansons et de livres. Je voudrais vous les dire, Et je voudrais les vivre
Je ne le ferai pas, Je veux, je ne peux pas. Je suis seule à crever, et je sais où vous êtes. J'arrive, attendez-moi, nous allons nous connaître. Préparez votre temps, pour vous j'ai tout le mien...
Mais si tu crois un jour que tu m'aimes, Ne crois pas que tes souvenirs me gênent, Et cours, cours jusqu'à perdre haleine,Viens me retrouver...


Lorsque le gosse sera bien vieux, il pourra raconter à ses petits enfants, l'histoire de cette femme qui un jour était venue le voir afin qu'il participe à l'enlèvement d'un homme. Quoi de plus romanesque et de plus extravaguant que cela...

Enfin, sa dernière discussion en taverne avec Lestat avait eu raison d'elle. Elle se demandait encore ce que c'était que cette histoire de forêt. Elle y allait souvent comme du coté du lac d'ailleurs. Elle ne pouvait pas savoir qui se trouvait en forêt en même temps qu'elle ou pas. Surtout quand elle n'y voyait personne. Elle finissait par être lasse, des crises de jalousie de l'Automne, même quand elle se tenait loin de tous. Il suffisait que le hasard la mette en présence de Johann en taverne pour que cela tourne à une énième crise. Deux minutes en taverne avec Zyv pour faire une transaction, ainsi que se restaurer, et cela devenait affaire d'état. Elle rencontrait pas hasard un ami avec qui elle partageait le goût de la littérature, et il se montrait hostile envers lui. Elle faisait une plaisanterie sur Mâcon, ville morte, dans laquelle elle avait fini par compter les rats et les cafards, et une plaisanterie plus tard de l'ami en question, cela se retournait contre elle. Comme si elle avait le pouvoir contrôler les paroles des uns et des autres aussi maladroites fussent elles. Une pichenette amicale sur la joue devenait crime de lèse majesté.

Elle lui avait été fidèle, elle n'avait pas cherché à revoir Johann comme elle l'avait promis. Elle ne voyait pas ce qu'elle pouvait faire de plus et ne se sentait pas l'âme d'une recluse non plus. Elle s'était rendue compte qu'à chaque fois que Johann traînait dans la ville, Lest était à l’affût. Elle-même se fichait éperdument de savoir qui côtoyait les autres tavernes ou pas, n'ayant pas des yeux de lynx et surtout ayant bien d'autres chats à fouetter. L'amour de l'Automne devenait la prison de la jeune fille, quant à lui il s'enfermait dans ses propres obsessions. Elle n'en pouvait plus. Elle ne pouvait rien faire contre ce manque d'assurance. Elle ne pouvait pas aller contre sa propre nature sociable. Elle ne lui demandait pas non plus de changer. Aussi la seule solution qui s'offrait à eux désormais était de continuer leur route chacun de leur coté. Elle savait qu'elle blesserait son compagnon mais elle ne voyait pas d'autres moyens. Il était le premier à reconnaître qu'ils n'avaient que peu de points communs et il souffrait de plus en plus de cette situation. Elle en était chaque jour plus consciente, malgré tous leurs efforts pour réduire le fossé, voire le gouffre qui les séparait. Elle voulait ainsi leur éviter une scène de rupture pathétique et déchirante. Aussi la seule solution qui s'offrait à eux était de continuer leur route chacun de leur coté, et pour elle de fuir.

Enfin prête Audefledis, sortie de l'écurie accompagnée de son cheval. Elle tendit au gamin la bourse qu'elle lui avait promis, sans un mot et se pencha pour lui déposer un baiser sur le front. Le gamin rosissait, d'avoir si grosse bourse entre les mains ou simplement sous l'effet de surprise du baiser de la dame aux yeux améthystes.

- Prends soin de toi petit ! Et souviens toi... tu ne m'as jamais vue...

Elle enfourcha son cheval à cru, tapa légèrement du talon sur les flancs de l'animal et se mit au triple galop en direction du village et de la taverne où elle comptait bien commettre son délit.


*/** Message Personnel : Françoise Hardy
Johann.
[ Ik wil niet dat het...*]


Johann, en revenant de la forêt était parti s'installer dans une taverne pour se changer les idées. Mais rien n'y faisait, il ne pouvait s'empêcher de penser à la brune. Aussi après quelques verres il était parti se coucher, seul et un peu triste.


Le lendemain au rêveil, un beau soleil l'attendait. Nouvelle journée... Il avait le choix ente se terrer ou en profiter. La nuit étant courte et lui jeune, il opta pour la seconde. Il alla en taverne sans se soucier de qui y était ou pas. Il poussa juste la porte de la première qui était sur son chemin et y pénétra. Dans le fond il y avait une blonde,assoupie, jolie et gentille qu'il avait déjà croisée et se relevant brusquement de derrière le comptoir il vit Aude. Il eut un sourire qu'aucun rayon de soleil ne pouvait concurrencer. Après un bonjour moqueur il lui dit qu'elle lui avait manquée. En effet cela faisait des jours qu'ils ne s'étaient pas parlé et pourtant il adorait leurs conversations. Mais au vu des circonstances il avait préféré être discret en se tenant loin d'elle pour ne pas lui attirer les foudres de son crétin roux. Mais quand la vie vous fait un si beau cadeau, il serait tres impoli de ne pas en profiter. Elle lui avoua que le confident qu'il était lui manquait aussi. Il lût dans son regard que c'était plus que ça mais elle ne le dirait pas, il le savait. Il n'avait pas besoin de mots, ses yeux parlaient une langue qu'il comprenait et ça suffisait à son bonheur, pour l'instant en tout cas. Ils se taquinèrent un moment comme à leur habitude. Cette forte complicité était inné entre eux, et qu'est ce qu'il aimait son rire. Et puis une des filles du groupe d'Aude arriva et ils reprirent une conversation détachée. Pendant que les jeunes femmes discutaient robes et autres chiffons, il la regardait à la dérobée alors qu'une autre chanson evahissait son esprit
. "J 'ai beau savoir... Ne plus y croire..Je ne veux qu'elle, je ne veux qu'elle.. J'ai beau chercher d'autres à rêver...Je ne veux qu'elle, je ne veux qu'elle...Et même si, nos raisons nous séparent,même si l'on vit cet amour comme un art, même si parfois on fait semblant d'y croire, autant le vivre même un peu..."


Après, ils avaient papoté avec la blonde et une de ses amies, puis chacun pour soi ils étaient tous repartis. Johann avait passé l'après midi sur le lac bercé entre rêverie et pêche. Et le soir il était retourné en taverne, un peu à l'écart de celles bondées, préférant pour le début de soirée profiter encore un peu du calme.



*Je ne veux qu'elle...
Marc Lavoine
Audefledis
[L'Aventure]*

Elle avait regagné les tavernes comme si de rien n'était. Se montrant aimable avec toutes et tous comme à son habitude, réglant juste ses comptes avec une pisseuse écervelée, qui faisait office de grenier à maïs. Ça jouait les femmes de petite vertu, juste parce que cela semblait dans l'air du temps. Irrésistible la blondasse ? Pas le moins du monde, mais il fallait dire que tout s'achète, tout se vend et lorsqu'on s'offre tel un billet de loterie, pourquoi ne pas jouer. Une fois suffisait, ensuite elle gâchait tout en parlant, riant et ricanant bêtement. Elle exhibait de façon si déconcertante ses propres limites, que cela en devenait gênant. Audefledis la plaignait, persuadée qu'elle devait être le sombre résultat de nombreux accouplements consanguins.

Bref, si les uns et les autres n'avaient pas été si occupés à boire, ils se seraient rendus compte qu'elle enquillait les tisanes contrairement à ses habitudes. S'ils n'avaient pas été si occupés par leur propre petite personne, ils auraient trouvé étrange le silence dans lequel s'était murée la jeune fille. Personne pour s'étonner de la voir toute de noir vêtue. Elle observait détachée, une dernière fois, les petites histoires se dérouler devant ses yeux : c'était à qui reviendrait la palme du malheur, ou bien encore à qui ferait le plus gros acte de compromission pour avoir l'air, sans être vraiment. Parce que toute la journée, elle avait assisté à des scènes plus pitoyables et pathétiques les unes que les autres, elle finit par prétexter d'être lasse pour monter à l'étage.

Une fois dans la chambre, elle noua les draps les uns aux autres, qu'elle attacha solidement à une colonne du lit et se ceignit la taille avec l'autre bout. Elle enjamba la fenêtre et descendit en rappel le mur de la taverne. A quatre pattes elle longea cette dernière pour éviter de passer devant les fenêtres éclairées. Lorsqu'elle fut certaine d'être à l'abri des regards, elle se dirigea vers les autres tavernes, à la recherche de Johann. Elle ne fut pas longue à le trouver, connaissant ses habitudes. Et sans un mot, pas même un bonsoir, elle pénétra dans le lieu, se dirigea vers lui et lui tendit juste la main. Ses yeux améthystes enveloppaient le jeune homme d'une infinie douceur, aussi brûlants et vifs qu'une flamme, que personne ne lui avait vu jusque là.

Parce que ces deux là s'écoutaient sans prononcer une parole, il se saisit de la main tendue, et avant qu'il ne put réagir, elle l’entraîna à sa suite à l'extérieur. A l'unisson, dans un même rythme, ils se mirent à courir jusqu'aux portes de la ville ou le cheval d'Aude les attendait. Il n'y avait pas âme qui vive, à part eux et les gardes. D'aucuns même bourrés comme des coings, ne pouvant tenir debout, aux yeux de lynx pouvant transpercer tous les murs de la ville, diront les avoir vus ce soir là, tandis qu'ils trônaient encore en taverne. C'était aussi à ce genre de sorcellerie là que la donzelle voulait échapper. Pas par peur de l'inquisition pour eux, mais surtout parce qu'il n'y avait pas pire geôlier que celui qui avait le don d'ubiquité, doublé de pouvoirs dignes de Merlin l'Enchanteur. Mais ils n'étaient pas chevaliers à la cour du roy Arthur, pas plus qu'Aude et Johann n'étaient Lancelot et Guenièvre...

Ce n'est donc qu'une fois hors de portée et de vue de tous, qu'Audefledis se tourna vers Johann et enlaça sa taille de ses bras, afin de se blottir contre lui. Elle avait besoin de sa chaleur, de sa force aussi, de retrouver une quiétude qu'elle avait perdue depuis longtemps. Personne n'avait compris pourquoi, ils passaient autant de temps ensemble. Les uns pensaient juste qu'il s'agissait d'une énième et triviale histoire de désir qui une fois assouvi, laisserait juste le goût de l'amertume. Comment auraient ils pu seulement concevoir que Johann était devenu son oxygène ? Qu'avec lui elle se sentait libre de s'exprimer, qu'elle n'avait pas besoin de se contrôler, mais surtout qu'elle existait vraiment. Comment auraient ils pu seulement comprendre, que Johann lui donnait ce qui lui manquait. Ensemble ils parlaient de tout, riaient des mêmes choses, partageaient. Était il si difficile d'admettre que la jeune fille, bien que consciente des sentiments qui animaient Johann, n'en était pas moins fidèle à ses engagements ? Leur acharnement à vouloir la contrôler avait eu l'effet inverse.

Ils restèrent ainsi enlacés quelques instants, à s'écouter vivre, avant de chevaucher toute la nuit vers une destination qu'eux seuls connaissaient. Ils avaient désormais tout le temps pour apprendre à se connaître. Elle avait désormais tout le temps pour se retrouver. La joue contre le dos de Johann, la main gauche s’agrippant à sa chemise tandis que son bras droit levé fendait l'air, les cheveux au vent, elle se mit à fredonner heureuse d'être libre ** :


L´aventure commence à l´aurore
A l´aurore de chaque matin
L´aventure commence alors
Que la lumière nous lave les mains

Tous ceux que l´on cherche à pouvoir aimer
Sont auprès de nous et à chaque instant
Dans le creux des rues, dans l´ombre des prés
Au bout du chemin, au milieu des champs
Debout dans le vent et semant le blé
Pliés vers le sol, saluant la terre
Assis près des vieux et tressant l´osier
Couchés au soleil, buvant la lumière
Dans la lumière

L´aventure commence à l´aurore
A l´aurore de chaque matin
L´aventure commence alors
Que la lumière nous lave les mains
L´aventure commence à l´aurore
Et l´aurore nous guide en chemin
L´aventure c´est le trésor
Que l´on découvre à chaque matin


*/** L'aventure - Jacques Brel
Johann.
[Mijn essentiële*]


Ils chevauchent depuis des lieues et des lieues, Johann est totalement détendu et heureux. Il la sent dans son dos et sa respiration souffle un léger vent chaud dans son cou. Il repense à ce qui les a conduit là.

Quelques heures plus tôt, il était seul attablé dans une taverne sirotant plus qu'il ne buvait une bière fraiche. Il n'y avait guère que le tavernier qui s'occupait comme il pouvait et le portier qui le regardait d'une drôle de manière. Il voulait sans doute paraitre méchant mais le rictus ne lui donnait qu'un air grotesque qui aurait même fait rire les oiseaux.

Il songeait à son avenir même si pour lui Macon resterait la ville où il a laissé son coeur. Il sentait que ses jours étaient comptés ici et s'il 'était pas prêt pour une vie de groupe, il partirait donc seul vers des cieux plus cléments. Ici ça devenait trop chaud pour ses fesses et même s'il aimait le feu, il ne comptait pas finir en feu d'artifice. Les autres lui en voulaient de plus en plus et à chaque fois que le hasard la mettait sous son nez, c'était le drame. Elle était surveillée, il se sentait épié, il fallait que ça cesse. Sa décision étant prise il se leva. Il allait monter à l'étage ou était sa chambre lorsque la porte s'ouvrit.

Et elle était là devant lui, telle une apparition. Tout de noir vétue elle était juste sublime. Il en resta bouche bée, elle dégageait une telle détermination et une telle assurance que quand elle lui tendit sa main il la prit instantanément sans se poser de questions. A cet instant il la désirait comme il n'avait jamais désiré auparavant. Elle n'était pas juste belle, elle était unique. Elle le fixait avec tendresse et il plongea coeur et âme dans cet océan violet. Il aurait pu s'y noyer juste pour qu'elle soit sienne.

Elle l'entraina avec elle et il suivit sans mot déjà conscient qu'il n'y avait plus qu'eux. En courant ils gagnèrent la monture à la sortie de la ville. Et là avant de prendre la fuite, elle vint dans ses bras. Ils se serrèrent fort l'un contre l'autre, savourant ce premier vrai contact de leurs corps, toujours aussi muets. S'il avait pu parler, elle l'aurait entendu chantonner ces paroles qu'il avait dans la tête
. "Je fais de toi mon essentiel, tu me fais naître parmi les hommes.Je fais de toi mon essentiel, Celle que j'aimerais plus que personne si tu veux qu'on s'apprenne. Si tu veux qu'on s'apprenne..."

Ensuite ils étaient partis, pressés d'être loin à présent qu'ils étaient sûrs d'eux.


[Ik ben niet een held*]


Johann redescend sur terre, les bras de sa belle autour de sa taille à présent. Douce réalité que celle qui illumine sa vie depuis qu'il est arrivé dans cette ville et surtout depuis les dernières heures. Le cheval commence à haleter fortement, il va falloir qu'ils s'arrètent un peu pour qu'ils se désaltèrent et se reposent.

Ils arrivent sur un chemin et d'un coup surgit devant eux une forme épaisse. D'abord il ne voit pas si c'est un homme ou une femme. La nuit est assez profonde et à deux mètres il arrive enfin à voir que c'est une femme à la carrure impressionnante. Il crie de dégager mais elle bouge pas. Johann se demande combien de jours il leur faudra pour en faire le tour tellement elle est large.

Il est à présent trop tard et le cheval pour éviter son contact se cabre et éjecte ses cavaliers avant de se lancer seul dans une course folle. Le contact avec le sol est rude. Johann s'assure qu'Aude va bien d'un rapide coup d'oeil et s'apprète à se relever lorsqu'il se sent soulevé par une oreille. Il n'ose pas bouger la tête de peur qu'elle la lui arrache. La montagne part d'un grand éclat de rire gras. Une fois qu'il est sur ses pieds le brun essaie de se dégager et d'attraper sa dague mais le combat est inégal, elle a 3 têtes et 50 kgs de plus que lui. C'est même pas sûr qu'à eux deux ils y arrivent. La dague à la main il essaie de la toucher mais elle le maintiet à distance et ses coups partent dans le vide. Penser vite et bien, surtout trouver la bonne parade. Mais sa tête est vide comme elle le secoue. A part les quelques paroles qui envahissent son esprit
. " Je n'suis pas un héros, les brigands me collent à la peau, je n'suis pas un héros, mais faut que je sauve not' peau..."

Il jette un oeil derrière et voit qu'Aude à l'air groggy et se dit que le principal c'est qu'il garde sa belle hors de portée de l'agresseuse. Il siffle espérant rappeler l'étalon et que les bruits des sabots fassent fuir la brigande. Il n'y croit guère mais si elle avait voulu les tuer ce serait déjà fait donc tout ce qui l'interesse c'est leur argent et leurs affaires.

D'un coup un vacarme, un genre de cor retentit. Elle le lâche, ramasse les besaces tombées et part limite en sifflotant avec le sourire. Johann se précipite vers sa douce , s'agenouille et la prend dans ses bras pour qu'elle se remette. De sous sa chemise il sort une flasque remplie d'un alcool très fort. Il lui passe sous le nez, rien que l'odeur devrait la ranimer. Il vérifie qu'elle n'ai rien sur le crâne et la garde tendrement contre lui en murmurant:
" toi qui voulait repartir de zéro ma belle, te voilà servie"



* Mon Essentiel
* J'ne suis pas un héros ( version revisitée
Audefledis
[Fais moi une place]

Lorsque le cheval se cabra, en une fraction de seconde avant d'être désarçonnée, elle revit cette folle armée qui avait chargé... le massacre... tous ces jours en la vie et la mort à lutter... la convalescence longue et douloureuse... l'image de l'hystérique bipolaire et de son cocu notoire flottait devant ses yeux, explorant le trou de balle d'une mésange comme seul art divinatoire... L'enfer a de nombreux visages, le sien avait celui de l'absurdité.

Une odeur inhabituelle vint se mêler à ces images d'un autre temps. Petit à petit, elles s’estompèrent. Une douleur lancinante martelait ses tempes, une voix apaisante mais encore lointaine, la faisait revenir à elle en douceur. Lorsqu'elle parvint de nouveau à ouvrir les yeux, le visage de Johann était penché sur elle. Sa perte de connaissance devenait ce passage obligatoire entre un passé qui disait « jamais » et un avenir qui clamait « toujours », et Johann était l'amour qui seul survit au réveil d'un songe effacé. Il ne croyait pas si bien dire...


- S'il fallait en passer par là pour renaître, alors je suis presque reconnaissance à cette personne d'avoir été sur notre route. Nous sommes plus légers certes, de quelques vivres et écus, mais riches de ce renouveau...

Elle profita un instant encore des bras du beau brun afin de se remettre tout à fait, une main caressante plongée dans ses cheveux. Elle lui offrit un sourire, lisant sur son beau visage son inquiétude.

- Qui sait si ce n'est pas la promesse de toutes nos futures joies et de nos désirs encore non assouvis ?...


Elle lui décocha un clin d’œil polisson avant qu'il ne l'aide à se relever avec précaution. Elle passa sa main derrière sa nuque encore légèrement groggy. Ils se remirent en marche enlacés dans les bras l'un de l'autre. Il n'y avait plus grand chose pour arrêter ces deux là. Elle avait envie de lui dire toute la place qu'il avait dans sa vie. A quel point elle se sentait bien en sa compagnie, ici et maintenant. Même leur mésaventure n'avait plus le goût du malheur, quand elle était avec lui. Son cœur faisait son apprentissage et elle se sentait de taille à tout affronter, prise du goût du vertige.

Vertige... des sens à son corps défendant... Combat inégal et déloyal entre son cœur et sa raison. Vertige d'une osmose inattendue entre deux êtres qui n'auraient jamais du se rencontrer...
Johann.
[Een nacht op zijn schouder*]


Mais la vie est bien faite parfois et ils se sont rencontrés...

Et ils avancent ensemble sur les chemins, l'un contre l'autre. Aude se remet petit à petit du choc de la chute. Ils marchent depuis un moment quand ils retrouvent leur monture en train de manger l'herbe bien tranquillement. La brune dont c'est létalon récupere son licol, le monte et aide Johann à monter. Puis ils reprennent leur route, avec madame aux commandes cette fois ci et un brun collé au dos de sa belle, respirant l'odeur de ses cheveux et rêvassant
: " Je l'ai regardée sourire, elle m'a parlé de sa vie. Maintenant je peux m'endormir une nuit sur son épaule, une nuitsur son épaule... "

Au loin ils voient les remparts d'une ville, ils vont pouvoir se reposer vraiment, travailler un peu pour s'acheter à manger et boire un coup. Quoi que Johann a quelques piecettes dans les poches de ses braies, ça devrait suffir pour les nourrir et les loger quelques jours. Et il pourra observer le sommeil de sa belle pendant ce temps pour s'assurer qu'elle va bien. Ils s'installent à la première auberge qu'ils trouvent et après un solide petit déjeuner vont se coucher.

Dans la chambre il découvre son corps nu pour la première fois et les battements de son coeur indiquent que la vue est tout simplement superbe. Il ne veut pas la brusquer et la fatigue emporte sa belle alors il la prend juste dans ses bras pour la protéger des mauvais rêves et attends ainsi que le sommeil vienne le chercher
. " Je la veux calme et tranquille, je la veux tout simplement. Je voudrais qu'elle s'abandonne une nuit sur mon épaule, une nuit sur mon épaule.

Au bout de quelques heures il se réveille, hésitant à ouvrir les yeux de peur que tout n'ait été qu'un rêve mais il sent sa respiration contre son cou et c'est en souriant qu'il ouvre les yeux. " Je lui dédie mes sourires, et la douceur de ma voix. Elle me donne sans me le dire la tendresse de son regard. Et voilà, tout simplement, oh je l'aime."

Il reste ainsi de longues minutes, la regardant juste, avec dans ses yeux tout ce qu'il n'osait pas montrer jusque là. Depuis qu'il a posé les yeux sur elle, il désire l'apprendre comme on apprend des vers que l'on peut réciter les yeux fermés. Son corps deviendrait poésie et du bout de ses doigts il l'effleurerait jusqu'à connaitre chaque milimètre de sa peau par coeur.

Il se dit qu'elle doit se sentir bien avec lui pour pouvoir dormir si paisiblement dans les bras d'un presqu'inconnu. Même s'il ne l'est pas vraiment et qu'elle est la première personne dont il se sente si proche, un peu comme s'ils étaient liés par un amour au dessus de tout. Et en même temps il a peur de n'être pas à la hauteur de ses attentes et qu'elle ne s'ennuie du groupe qu'elle a quitté pour lui. Bon vu le groupe il se dit qu' 'il ya peu de chance, sauf si être prisonnière est son rêve de vie, mais ça il en doute. Tous les moments qu'ils ont passé ensemble ont plutôt tendance à le conforter dans l'idée qu'ils sont partis pour faire une longue route tous les deux.

Vu tous les évenements qu'elle a du subir ces derniers mois, il se dit qu'elle a besoin de sommeil et de peur de la réveiller à force de la chérir des yeux, il décide d'aller faire un tour en ville.



*
Une nuit sur son épaule
Audefledis
[ Jeu subtil]*

La ville où ils avaient fait une halte, devenait l'écrin dans lequel, elle récupérait sa joie de vivre et son énergie.
Johann avec patience, douceur et tendresse lui réapprenait à vivre. Il la laissait venir à lui petit à petit, comme il l'avait toujours fait, sachant que l'oiseau trop longtemps enfermé était devenu craintif. Malgré ses peurs et ses doutes, et parce qu'elle n'utilisait aucun des atouts des autres femmes, certains gestes lui étaient naturels. En confiance, être avec lui était une évidence. Complicité, harmonie, leur rencontre s'était faite sous des accords majeurs, ceux de la communion d'esprit. Une main qui en caresse une autre, qui essaie de dompter une mèche rebelle, qui effleure une joue. Un corps qui se rapproche inexorablement d'un autre corps, sans se forcer, avec cette spontanéité désarmante dénuée de toute ambition de séduction. Le désir, un bouton de rose à peine éclot, osant encore tout juste s'affirmer au grand jour, et qui ne demande pourtant qu'à s'épanouir. Il est là. Il l'a toujours été, même brimé. Il attend juste que la petite brune réussisse à vaincre ses démons intérieurs, et créer cette intimité qui sied si bien au feu de la passion.

Il faut aux terrains bucoliques
Semer ses amours en puissance
Pour qu'après l'orage, des fleurs
Étirent leur jouissance.



Première esquisse d'intimité, dans leur chambre, elle avait tout au plus la toilette permise. Elle fixait sur lui son regard effronté, dégrafait sa chemise dernier rempart protégeant sa nudité. Son corps juvénile s'expose alors, sa ronde et blanche poitrine surgit en pleine liberté, les roses fleurs de chair se dressent au bout. Peut-être a t-il un peu pâli de désir devant cette vénus lascive et provocante, aux longues jambes sculpturales et victorieuses, avec ce ventre étroit et lisse à peine sorti de l'adolescence. Elle se glisse contre lui, sur la couche, leur corps s'épousant l'un et l'autre, agités d'un indéfinissable frisson. Mais il n'est pas encore l'heure de cueillir les fruits l'amour... Elle se laisse bercer par les battements de son cœur, enveloppée de volupté. Qu'on ne se méprenne pas, elle ne joue pas, ni ne cherche à le mettre au supplice. Elle veut juste s'offrir sans conteste, reprenant totalement possession d'elle-même, laissant l'aiguille du cadran solaire tourner la page complètement.


Le monde était en feu**
Personne d'autre que toi ne pouvait me sauver
C'est étrange ce que le désir
Arrive à faire faire aux insensés
Je n'avais jamais rêvé que je rencontrerais quelqu'un comme toi
Je n'avais jamais rêvé que je connaîtrais quelqu'un comme toi


Lorsqu'elle s'éveilla, elle était seule, la place près d'elle encore chaude. Elle s'étira, musarda quelques instants dans le lit avant de rejoindre la civilisation... Qu'il était bon de pouvoir côtoyer de nouveau le quidam sans qu'il ne se fasse agresser. Qu'il était bon de rire, de parler, sans que cela ne se transforme en incident diplomatique. Qu'il était bon enfin de n'être pas sur ses gardes pour ménager les susceptibilités. Elle pouvait être ici et là sans qu'on ne survienne de nulle part pour s’arroger le droit de surveiller ses fréquentations, épier le moindre de ses faits et gestes. Elle ne s'inquiétait pas de ne pas voir Johann, respectant son besoin d’indépendance, comme il prenait en considération le sien. Alors qu'ils n'en étaient qu'au début de leur relation, à l'aurore de ce long apprentissage de l'autre et de son altérité, ils avaient de façon innée trouvé cet équilibre. Dans un accord tacite, ils tissaient à quatre mains la toile de confiance, qui abriterait leur amour. Et elle s’émerveillait d'une chose si naturelle en somme.


* Wicked Game/ Jeu pervers de Chris Isaak - Corrigé ici pour les besoins du rp par "Jeu subtil".
** Refrain de la chanson citée ci-dessus.
Johann.
[Het meisje die me begeleidende*]



Ils se retrouvèrent dans une taverne le soir. Cette ville était plutôt sinistre, les rues s'étaient vidées d'un coup. Johann n'avait rien compris. Les habitants portaient ils une malédiction qui les obligeait à s'enfermer chez eux après 19h00 et qui les transformait en statue de sel s'ils oasaient la défier? A vrai dire la réponse ne l'interessait pas vraiment, ils n'allaient pas faire de vieux os ici et cette énigme ne trouverait pas réponse à temps.

Ils repartaient le soir même pour une autre ville bourguignonne, celle où avait vécu la soeur d'Aude. Sa brune espérait voir sa nièce mais son tuteur ne donnait jamais de nouvelles. Il était près à aller voir lui même l'homme s'il ne se manifestait pas. Il savait qu'être en cette ville avait quelque chose de particulier pour sa belle. Il était près à y faire une petite halte pour qu'elle soit heureuse. La mer n'allait pas déménager alors elle pouvait attendre. Et ils avaient toute la vie devant eux.

Ils se retrouvèrent donc en taverne, seuls, avec le tavernier qui ne semble pas vraiment décidé à les laisser en tête à tête. Ils n'ont pas vraiment eu le temps de parler depuis leur départ précipité. Ni de s'embrasser vraiment. Dire que la veille à la même heure ils étaient encore à Macon, lui seul face à ses choix et elle prête à l'enlever. Il les écoute se raconter des banalités. Il la regarde et pense à des paroles
. " Elle parle comme l'eau des fontaines, comme les matins sur la montagne. " Il sourit rêveur " j'ai brulé tous mes vieux souvenirs depuis qu'elle a mon coeur en point de mire et je garde mes nouvelles images pour la fille avec qui je voyage." Il essaie de se concentrer sur ce qu'ils disent mais c'est plus fort que lui. Il ne voit que son beau visage. " un jour je batirai un empire avec tous nos instants de plaisir pour que jamais rien ne m'éloigne de la fille qui m'accompagne. "

Il s'oblige à regarder l'homme pour sortir de son rêve éveillé. Il finit par faire diversion en commandant à boire et profite que l'homme soit parti pour l'embrasser délicatement. Après leur avoir servi à boire, l'homme sans doute atteint par un éclair de bon sens les laisse seuls. Du coup ils parlent, parlent,parlent se racontant comment chacun a vécu les choses. Seule la réalité de l'heure qui passe fait qu'ils arrêtent pour reprendre la route. S'ils n'avaient pas voulu s'éloigner assez rapidement de la ville qui leur a permis de se connaitre, ils y seraient encore tellement ils ont de choses à se dire et sont heureux de pouvoir le faire sans chaperon.

Bien malgré eux ils finissent par se lever et c'est main dans la main qu'ils montent récuperer leurs affaires et se rendent à l'écurie chercher leur monture. Quand ce ne sont pas leurs doigts qui se frôlent, c'est la poitrine de l'une contre le dos l'autre, les mains de l'une sur la taille de l'autre, la tête de l'une contre l'épaule de l'autre. Et Johann pense
" Pas besoin de se jurer les mots des enfants modèles pour se tenir loin des tourbillons géants. Suffit de pas prendre son coeur pour un hotel et dire les mots qu'on ressent. ON sait déjà qu'entre nous, plus ya d'espace et moins on respire. "

La deuxième étape se passe sans incident, tout en douceur comme leur histoire et au petit matin ils passent les remparts de Sémur.


* La fille qui m'accompagne version moi
Audefledis
[L'un pour l'autre]

Sémur, une ville chère au cœur d'Audefledis, peut être tout simplement parce que jamais elle ne se sentira plus proche de sa sœur qu'en cette cité. C'est là, que la première fois elle avait rencontré Matheline, une femme rugueuse au toucher et au franc parler. La jeune fille l'a tout de suite appréciée, sentant que sous son aspect bourru battait un grand cœur.

Johann et elle y font la connaissant de Messire Grmbl, alias Walan, un homme glacial au premier abord, bourré de principes, trop rigide sans doute pour eux. Lorsqu'il ne garde pas le silence, il parle par onomatopées. Par conséquent, une conversation avec lui se résume à :


- Bonsoir... Grmbl... grumpf...


Pas aisé, dans ce cas d'aller à la découverte de l'autre. Mais la brunette est assez pugnace pour insister, penser qu'elle abandonnerait aussi facilement serait mal la connaître. Aussi finit il, peut être de guerre lasse, par aligner plus de trois mots : un véritable succès!... Sa fiancée, MarieAlice, que ses proches nomment “Sa Seigneurie” gagne bien malgré elle la sympathie d'Audefledis. Elle est ainsi, les gens lui plaisent ou non mais c'est elle qui les choisit la plupart du temps. Et il faut bien l'avouer, la jeune fille, plus que méfiante, est aussi sélective.

Près d'elle, Johann est là, il veille. Cela suffit à son bonheur. Et il est vrai, qu'elle n'en demande pas davantage. Il la surprend parfois, la séduit sans cesse, l'encourage toujours. En sa compagnie, elle se sent pousser des ailes, s’enhardit, repousse ses limites, évolue... Elle expérimente, explore toutes les facettes de son être, déroutée de se dévoiler sans fard. Elle ne ressent aucune gêne à le faire, se réjouit de voir qu'il approuve et participe. Près de lui, elle se fait de plus en plus femme. La chrysalide devient papillon. Son corps engourdit s'enflamme.


Passe devant les nuages
Même dans l'orage
La pluie les a lavés

Dans leurs yeux comme une image
Le bonheur qui voyage


Ça crève les yeux, tellement c'est clair, ils sont faits l'un pour l'autre.
Johann.
[Jij en ik * ]




Johann et Aude avaient pris leurs quartiers à Sémur. Il savait que cette ville comptait pour sa dulcinée alors ici ou ailleurs, tout ce qui comptait c'était d'être avec elle. Il adorait le contact de son corps, la profondeur de sa voix, son humour, les petits surnoms qu'elle lui donnait quand il faisait son coq. Cro Mignon, c'est ainsi qu'elle l'appelait pour le taquiner et il adorait que sa princesse " bonjour bonjour " fasse cela. Il aimait la voir évoluer sous les yeux des gens, il admirait comment elle s'en sortait.Elle gagnait en assurance chaque jour et c'était loin de lui déplaire.

Johann était le plus heureux des hommes depuis qu'elle avait décidé de s'enfuir et de l'emmener avec elle. Il ne se souvenait pas de s'être réveillé de si bonne humeur de toute sa vie. Il lui suffisait de la savoir à ses cotés, qu'elle soit là physiquement ou pas, pour éclairer le monde de son sourire.

D'aucun pourrait penser lorsqu'il est en retrait, se contentant de savourer la vie en présence de sa donzelle, qu'il est un homme timide voir même un peu soumis. Mais n'en croyez pas un mot, l'amour ne l'a pas rendu mollasson, juste avec elle il n'a aucune raison d 'être autre chose que tendre. Elle est la source de ses sourires, de ses joies, de son bonheur, de sa force. Et si quelqu'un s'avisait de s'en prendre à son amour ou de déstabiliser leur couple, il le paierait cher, le prix de sa vie si besoin est.

Les amoureux ont des projets à long terme même s'ils prennent un chemin plus long pour parvenir à bon port, il lui tarde de voir la tête qu'elle fera quand ils seront à destination.



On serait juste Toi et Moi
Près d'ici ou là-bas
Sans règles dignes et sans foi
Quand tu veux on y va
Toutes les couleurs du ciel
Un pleins de bouteilles
Du rhum, du vin, du miel
Quand tu veux on y va


C'est en fredonnant cet air que Johann, rènes en main, sa douce endormie contre son épaule , passe les portes de la ville de Dijon. Ville qui semble bruyante mais pleine de choses à voir aussi..


*Toi et moi
Audefledis
[Hymne à l'Amour]

C'était la seconde fois qu'elle mettait les pieds dans la Capitale Bourguignonne. Elle détestait les capitales, au mieux on s'y ennuyait à mourir, au pire on y rencontrait des catoblépas ou des soldats : ce qui était à peu près, sauf rares exceptions, la même chose.

La première fois, elle n'en avait eu cure, certaines rencontres chassant le souvenir d'autres. En effet, c'était là bas qu'elle avait rencontré la blonde Natasha et son frère Serguei. A l'évocation de ce souvenir, elle en avait encore le sourire aux lèvres.

Elle ne fut donc qu'à moitié surprise lorsqu'elle fit la connaissance de l'idiote du village, une sorte d'imposteur qui se targuait d'être lettrée quand elle ne pouvait pas aligner deux mots cohérents dans une même phrase. Il n'y a pas pire exhibitionniste que celui qui montre ce qu'il n'a pas. Bref, elle portait bien son nom : elle en faisait d'une bonne tête d'apocalypse...

Il y avait eu aussi ce type relativement sympathique qui se transformait en toutou docile sitôt que sa donzelle était présente. Édentée, elle ne savait pas qu'il ne servait à rien de montrer les dents. Habituée à briller au royaume des aveugles, elle en oubliait qu'elle n'était que borgne.

Bref, Dijon, ce petit concentré de vanités et présomptions en tous genres, vendu par ses poissonnières à la criée. Rien de nouveau sous le soleil...

Et puis elle avait revu DomDom le passeur d'histoires. Il était étonnant de constater qu'elle le rencontrait à chaque fois qu'elle était à la croisée des chemins. Quant à lui, elle le découvrait plus que jamais caméléon et peut être encore plus perdu qu'il ne l'était lors de leur première rencontre.

Elle ne comprenait pas très bien certaines relations humaines et se demandait pourquoi certains se complaisaient dans le malheur, dans les histoires alambiquées, où personne ne sort indemne. On avait beau lui dire que cela mettait du piment, qu'ainsi la relation ne tombait pas dans la routine, elle ne parvenait pas à concevoir les choses ainsi. Pour elle, il ne pouvait s'agir que d'une façon de s'ajouter des angoisses, de se punir, de se mettre en état de dépendance. Ce qu'elle prenait pour une pulsion de mort, n'avait rien à voir en tout cas, avec l'amour...

Obligés d'attendre leur escorte, puisqu'ils avaient décidé de changer leur plan, elle avait supporté les uns et les autres sans broncher. Rien d'extraordinaire à cela, elle était seulement avec lui. Lui, qui arrivait à la calmer d'un geste, d'un baiser, d'un mot, d'un sourire. Tant qu'elle était avec lui, rien d'autre n'avait d'importance.


Le ciel bleu sur nous peut s' effondrer (1)
Et la terre peut bien s' écrouler
Peu m' importe si tu m 'aimes
Je me fous du monde entier

Tant qu' l' amour inondera mes matins
Tant que mon corps frémira sous tes mains
Peu m' importent les problèmes
Mon amour puisque tu m' aimes

J' irais jusqu' au bout du monde
Je me ferais teindre en blonde
Si tu me le demandais
J' irais décrocher la lune
J' irais voler la fortune
Si tu me le demandais



(1) L'Hymne à l'Amour - Edith Piaf
Johann.
[ Steden zoals of niet* ]


Dijon:
Comme ils avaient passé les remparts, il lui était revenu en tête une chanson que lui chantait sa mère quand il était petit.
"Si vous passez par Dijon,La belle diguedi, la belle diguedon, (bis), Allez boire à la fontaine, la diguedondaine…"

Cela lui rappela pleins de souvenirs qu'il préféra chasser de son esprit savourant juste le bonheur d'être auprès de la femme qu'il aime.
Le séjour fût assez bizarre. Il trouva bien la fameuse fontaine et ils y bûrent. Mais les gens étaient spéciaux. Ainsi ils se firent jetés manu militari d'une taverne pour quelque chose somme tout bien peu grave. Le portier le cherchait depuis le début de la soirée et il fit une grimace salace envers Aude. Le sang mi mediteranéen mi batave de notre brun ne fit qu'un tour. Il allat trouver le portier pour lui donner de violents coups de poings, le laissant vivant mais inanimé sous le regard indifférent de la tavernière et de l'assistance qui continuait a parler langes . Choqué autant par son geste que par le manque de compassion, il décida d'attirer leur attention d'une autre maniere. Il se déshabilla et se mit a danser nu sur la table. Pour le coup il ne s'attira pas que leur attention, il attira aussi les foudres de la tenancière ainsi que sa horde de sbires qui s'emparèrent d'eux pour les jeter dehors. Le cul par terre, ils se mirent à rire dans un ensemble parfait et partirent boire un verre dans un lieu plus civilisé.


Dôle:
Leur escorte arrivée, ils partirent pour la Franche Comté. 1ère étape, la capitale, Dôle et une fois n'est pas coutume c'est une charmante ville. Petite soirée sympa dans une taverne tenue par une blonde un brin délurée, Victoire. Johann y arrive seul et fait la connaissance de la blonde donc, de sa cousine qui va bientôt se marier, de la prévote et de la maire de la ville. Rencontre aussi d'un homme qui voulait à tout prix qu'on le trouve teigneux pour une obscure raison.

Poligny:
Rien à en dire, ville morte ou règne une princesse de 7 ans... Enième ville dortoir où les tavernes doivent êtres vues commes les antres des sans noms et donc les habitants n'y vont pas. Départ rapide pour la destination prévue.

Saint Claude:
Arrivée au camp d'été: " le joyeux bucheron". Johann et Aude retrouvent les gens de la famille qu'ils connaissent. Les deux amoureux prennent maison dans les bois où ils peuvent se retrouver en naufragés loin du monde. Jour après jour ils se sentent de mieux en mieux dans cette ville, dans leur maison. Et tous les matins c'est dans les bras de son ange et le sourire aux lèvres qu'il se lève. Et c'est en chantonnant qu'il prépare leurs verres de lait et les tartines du matin.

"Il faut le croire
Moi seul je sais quand elle a froid
Ses regards
Ne regardent que moi

Par hasard
Elle aime mon autodérision
Par hasard
Moi j'aime sa passion.
"


*Toutes les villes qu'on aime ou pas
*Sur la route de Dijon
*Ma préférence de Julien Clerc revisitée par moi
Audefledis
[Passé... Présent... Avenir]

Plusieurs semaines passées à Saint-Claude à couper du bois et forger un corps à peine sorti de l'adolescence. Qu'avait elle appris?

Qu'un lion qui copie un lion devient un singe, impuissant et ridicule.
Qu'une copie qui retourne au néant, n'est plus grand chose, mais que dans ce "plus grand chose là" la copie devient plus mesquine, plus retors.
Qu'une copie démasquée invente, ment, affabule pour pouvoir retrouver un peu de son verni d'antan...

L’étouffement de nouveau, séquelle d'un trop long séjour de convalescence. Johann n'avait rien demandé, il avait juste préparé un voyage en Helvétie, au bord d'un lac.
Il s'y était certainement ennuyé, elle avait aimé le calme du lieu... un temps.
Le temps de se retrouver, le temps de gouter de nouveau à ce qu'elle préférait finalement : la solitude.
Et puis profiter des instants où ils étaient seuls au monde.

La violence, plus forte qu'une armée, la violence mentale celle qui ne laisse pas de traces mais qui est plus insidieuse.
Celle qui étouffe, qui réduit à néant les esprits. Et la brune Audefledis n'avait su y échapper, sinon pourquoi aurait elle ressenti cette haine, cette rage dévastatrice quand elle l'avait vu lui!
Le gout du sang dans la bouche, l'envie de faire mal, de détruire...
La colère qu'elle avait ressentie en apprenant la mort de l'autre, avait refait surface sans qu'elle s'y attende. C'est lui donc qui en avait fait les frais.
Elle n'avait pas prévu d'être un jour en sa présence. Pied de nez du destin, dont elle ne ressortait pas indemne.
Quelque chose en elle avait changé irrémédiablement.

Démentir, nier. Ne jamais nier l'évidence, cela permet de ne pas perdre de temps.
Et puis nier c'est toujours affirmer. Elle avait au moins ce courage là.
Et puis savoir, c'était probablement aussi se souvenir.

La connivence et l'amitié, au moment ou l'on s'y attend le moins. Le désir de la protéger coûte que coûte.
Amitié féminine quand Audefledis avait appris à se méfier de tous et surtout ceux qui se disaient “amis”.
Mais celle-là avait un goût particulier, un goût de sincérité, celui qui ne triche pas. Elle s'était trouvée, sans jamais le dire, une sœur de cœur.

Enfant, fruit qu'on fit...
Enfant, fruit que l'on recueillit.


Passé, présent... tout s'était un peu confondu... Mais l'avenir lui était devant eux encore.
Johann.
[En Cloque]


Sur la route du retour de vacances, il rêvasse comme dhabitude. C'est la nuit, elle dort contre lui comme leur chariotte avance au trot. Leur séjour en FC s'est bien passé et aura été le théatre du second plus beau jour de sa vie. Le premier étant celui de leur rencontre.

Cette journée là avait débuté sous les meilleurs auspices puisqu'il avait croisé Natasha, ce qui est déjà une chose agréable en soi, mais en plus ce jour là elle avait une magnifique nouvelle. Maribel, pleine jusqu'aux yeux, acceptait de leur donner son enfant à naitre. Johann était fou de joie et se précipita pour annoncer la nouvelle à l'amour de sa vie. Sa brune en sauta de joie en lui disant que les bonnes choses doivent venir par deux, parce qu'il allait devenir doublement père. Le Cromignon la regarda, puis baissa sa tête sur son vente, puis planta son regard dans le sien avant de bredouiller " Je vais être Papa " puis de le crier en riant et en embrassant sa douce.

Les jours qui suivirent il passa son temps à caresser le ventre audesien pour montrer à petit johanaude que son papa l'aimait déjà. Et à traiter Aude comme si elle était en sucre. Ils décidèrent d'avancer le voyage à la mer avant l'accouchement de Maribel car c'était un long trajet. Ils récupéreraient l'enfant à leur retour.

Johann adora le sourire de sa brune quand elle vit la mer. La grossesse la rendait déjà radieuse mais là ce fut le summun. Ils passèrent un agréable séjour entre l'Artois et la Normandie, territoires tellement chaleureux, qui savent recevoir même si ce n'est pas aussi réputé que la " Bienvenue Rouergate".

Ils étaient sur le chemin du retour lorsqu'il reçut un pigeon de Marie leur annonçant qu'ils avaient été poutrés, qu'ils étaient à Aurillac avec le nouveau né et qu'ils pouvaient venir le chercher quand ils voulaient. S'ils pouvaient passer par Langres il y avait le fils de Lady qui attendait, et s'ils pouvaient l'escorter, ils seraient des amours. S'en suivait toute une longue liste d'alcool à leur ramener.

Il allaient devoir acheter une chariotte quand ils auraient les bébés, du coup ils en achetèrent une pour amener futs et caisses de bouteilles. Le voyage devint ainsi plus doux pour sa brune puisqu'elle pouvait s'allonger quand bon lui semblait.

Johann revient à la réalité lorsque sa belle endormie murmure "je t'aime " et il se penche vers elle pour l'embrasser tendrement et lui chantonne doucement alors qu'ils passent les remparts de Compiègne:


"Le soir elle tricote, en buvant d' la verveine, moii j' démêle ses pelotes de laine.
Elle use les miroirs à s' regarder dedans, à s' trouver bizarre tout le temps.
J' lui dit qu'elle est belle comme un fruit trop mûr, elle croit qu' je m' fous d'elle c'est sûr.
Faut bien dire s' qu'y est, moi aussi j' débloque depuis qu'elle est en cloque. "

* En cloque de Renaud
Margauxgazouille


Rencontre Décisive

Quand je suis née, j'ai crié. Eblouie par la lumière, j'ai crié. Chassée du ventre de ma mère, pour le meilleur et pour l'enfer, j'ai criééééééééé.

Cela fait maintenant quelques semaines que je suis née et j'ai déjà connu quelques villes mais comme disent ceux qui resteront toujours une partie de ma famille, c'est pas une vie pour un bébé.

Ils m'ont laissée chez une nourrice à Aurillac, mes futurs parents devaient venir me chercher. Je peux pas dire que je sois pas bien ici, je suis nourrie, lavée, changée,habillée. Mais j'ai pas droit à l'étincelle dans les yeux qu'a ma nourrice quand elle regarde sa vraie fille. C'est pas que je sois jalouse, c'est juste que moi aussi je veux être unique, je veux des étincelles dans les yeux, des calins, un papa et une maman surtout.

Aujourd'hui c'est un grand jour, mes parents doivent venir me chercher. Je suis pressée de les rencontrer et d'aller vivre avec eux. La nounou m'a fait toute belle même si j'ai pas besoin de ça, je suis un bébé adorable. Bon d'accord je pleure un peu mais vous pleureriez aussi si vous n'arriviez jamais à dire ce que vous voulez dire.

Je suis dans mon lit, seule, volets ouverts et j'attends. Pff ils font quoi... J'essaie de passer le temps en les imaginant. Sont ils bruns, blonds, roux, miels ? Sont ils gentils ? Vont ils m'aimer ?

La porte s'ouvre et Elle est la première que je vois. Elle et son regard violet. Elle et son doux sourire qui s'éclaire quand elle me regarde. Elle et ses étoiles dans les yeux.

Et puis Il s'avance à son tour la tenant par la main. Il a un grand sourire franc et la première chose qu'il dit c'est "ça y est, je suis papa". Il est aussi beau qu'Elle et ils vont bien ensemble. Dans ses yeux à lui aussi je peux voir les étoiles. Quand il la regarde comme quand il me regarde.

Je peux sentir leur amour pour moi. Et je les aime déjà aussi. Moi, Margaux un mois, je suis amoureuse de mes parents
.


Le vaudou de Téléphone
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