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[RP] Cujus cura non est, recedat*

Luisa.von.frayner
*Que celui qui n'a rien à faire ici s'éloigne.

    M'maaaaaaaaan ! C't'Eleeeeeendraaaaaaaaaaaaa ! Elle arriiiiiiiiiiiiiiive !

Et la petite von Frayner, dans son entrain soudain dû au repérage de la chevelure brune de sa si chère amie d'Acoma, de sauter du rebord de la fenêtre de sa nouvelle chambre montpelliéraine pour se jeter dans les escaliers qu'elle se hâta de dévaler, poussant au passage le blond obstacle - qui avait eu la mauvaise idée de prendre le même chemin au même moment - d'un coup de coude assuré accompagné d'un aigu "Lorenz ! Pousse-toi !" pour enchaîner avec un saut final sur les quatre dernières marches qui aboutit, sans surprise, à une chute. Bien sûr, ce n'était pas cela qui affecterait Luisa, déjà relevée avant d'être entièrement par terre, et qui atteignit rapidement, son élan repris, la grande porte d'entrée du nouvel hôtel des von Frayner.

Crinière blonde rejeté en arrière, sourire grandissant et yeux étincelants, Luisa était prête à accueillir celle qu'elle avait invitée à venir passer quelques temps au Languedoc. Les deux demoiselles avaient passé certainement pas loin de la totalité de leur journées ensemble durant...très longtemps, jusqu'à ce que Luisa ne doive quitter la Lorraine pour rejoindre ses parents. Et là, depuis son départ d'Hayange, les rires comme les disputes avec la d'Acoma manquaient beaucoup à Luisa. En gros, elle était bien contente de la retrouver.

Iiiiiiiiiiiiiiiiiinnnnnnnnnngggr (la porte qui grince)...


    N'alut Elendra !
    T'as trouvé !
    C'joli, hein ?
    Pis on a essayé de t'tuer sur le chemin, ou pas ?
    Et t'as vu d'jà la mer en passant ? P'sque comme ça, moi j'te propose un truc, que tu peux rester sur ton cheval, pis pendant qu'un gens va aller monter tes affaires et puis préparer ta chambre, nous, on va la voir ! Pis on pourra discuter d'jà, comme ça ! Hein dis ?
    Faut que j'aille chercher Cobalt, 'tends moi !

Mais c'est pas qu'elle n'aime pas laisser le choix, j'vous promets ! C'est qu'elle est heureuse, et là, une femme heureuse, c'est bavard...bavarde...ba...vard, je crois, et puis c'était certain que si elle lui avait demandé ce qu'elle aurait préféré faire, la réponse aurait été un truc du genre "Comme tu veux !", et là, elle lui aurait proposé la mer, et c'était sûr qu'Elendra aurait dit oui, et il aurait fallu repréparer son cheval, et redescendre en bas, alors autant économiser ce qu'elles avaient de jambes ! Ah ? Oui, fort probable qu'Elendra était un peu fatiguée du cheval, mais c'était pas comme si la mer était si loin, quoi !

Décision prise, Luisa s'empressa donc de rejoindre son cheval-nain-albinos qui fait pataclo-op, pataclo-op, pataclo-op, qui était miraculeusement prêt à être monté (faut pas croire que Luisa manque de planification), et prête, s'en alla chercher Elendra pour prendre le chemin de la mer, qu'elle n'avait encore emprunter que peu de fois.

Arrivées, elles attachèrent leurs chevaux au plus gros arbre des environs, gardant en tête de ne pas trop s'en éloigner, histoire de vérifier que personne ne tenterait de se faire un cadeau.


    C'joli hein ? C'plus grand que le lac de Nancy, 'tout cas, puis là, y'en a des vrais marins, et même qu'on m'a dit qu'pas loin, y'en a des vrais pirates ! Mais j'pense pas trop qu'on a le droit d'y aller, ma M'man, elle a crié quand j'ai d'mandé...

    Viens, on va aller sur les rochers, là, comme ça t'pourras regarder, et en même temps on sera bien pour se discuter.

Ce qui fut dit fut fait, et les deux demoiselles étaient maintenant plus ou moins confortablement installées sur les quelques rochers d'un bord de mer ; le confort, pour les enfants, j'vous jure...

    Viens, on fait une discussion de femmes ! Hé ben tu sais quoi, quand j'suis partie, ben je suis allée à Nuxeuil, et tu sauras jamais ce que j'ai vu, j'suis sûre que je suis la première de toi et Elfry à l'avoir vu...Alors je te dis, j'ai vu...

Crinière à nouveau rejeté en arrière, et silence installé par Luisa histoire d'accentuer le suspense. Ce qu'elle avait à dire la qualifiait, pour sûr, de vraie femme, et ce n'était pas peu dire ! Elle, qu'on qualifiait de "petite" dans le groupe d'amies, qui surpassait certainement, sur ce point, toutes les autres ! Alléchante victoire, hein ?
Petit regard alentours pour vérifier que personne n'écoute, et baissant la voix, Luisa annonça enfin :


    ...un homme tout-nu !
    Tout nu tout nu tout nu !
    Pour de sérieux ! J'te promets, pis même, je peux t'dire, qu'il était pas comme nous là-entre ! Il avait un truc, qu'on aurait dit...J'sais pas, comme une grosse patate bizarre, et puis ça gigotait, en plus, quand il marchait ! C'était drôôôle ! J'me demande si ils ont tous, ou bien si c'était lui qui faisait une blague, ou...J'sais pas.

_________________
Elendra
Je déteste les chevaux!!!

Voilà! C'est dit! Je retenais ça depuis des jours et des jours, et des jours et des joouuuurs! Je déteste les chevaux! Parce que ils m'écoutent jamais! Parce que ils font jamais ce que je veux, parce que à tout moment ils essaient toujours de me jeter par terre dans la poussière et parce que je dois me tenir tellement fort pour pas tomber que j'ai toujours mal aux mains! Et en plus! Ils sont tellement dur que moi j'ai mal aux fesses tout le temps! Et puis ils font exprès de m'envoyer dessus plein de poussière et ça me fait toujours tousser!

Je déteste les chevaux! Ça pue!

Je déteste le cheval que j'ai été OBLIGÉ de louer, parce que Luisa a eu la brillante idée de partir sur une langue loin de la Lorraine! Voulez-vous bien me dire à quoi elle a pensée?! Vivre sur une langue, c'est franchement dégoutant de un! De deux c'est loin! Et de trois, je sure que les mirabelles ça poussent pas sur une langue! Ça pousse dans la terre sur un arbre!

Le cheval il a un nom, mais moi je m'en souviens plus! Le monsieur qui me l'a loué me l'a dit, mais je l'ai même pas écouté, et puis de toute façon lui il sait pas parler alors ça sert à rien qu'il ait un nom! Alors moi je l'appelle Cheval!

Alors Cheval avance! Cheval arrête! C'est tout ce que je dis depuis des jours et LÀ! Même si j'ai pas du tout envie d'aller visiter la langue de quelqu'un je commence à avoir hâte d'arriver, parce que là moi je sens le cheval et c'est franchement dégoutant! Mais qu'est-ce que je ferais pas pour revoir Luisa! Parce que même si elle est petite, moi je l'aime bien. Et là ça fait tellement longtemps qu'on s'est pas vue que j'ai plein de choses à lui dire et elle aussi elle a sûrement trop de chose à me dire, donc ça va être super amusant! Et peut-être même que Luisa a un cadeau pour moi comme j'ai fait toute la route pour venir la voir! (Moi j'en ai pas pour elle, mais j'ai fait la route alors, c'est comme si ma présence c'est mon cadeau pour elle!) (égo-quoi??)

Et là! Un jour! Enfin! Devant moi! Plein de terre mouillée (pas par la pluie, mais de la bave de langue sûrement!) Je sais que je suis arrivée!

D'ailleurs, j'ai pas à attendre bien longtemps pour voir Luisa arriver en courant! Parce que elle a trop hâte de me voir! Mais moi je reste bien assise sur mon cheval que je déteste (pas question de piler sur une langue!) et je demande:


Cheval arrête.

Il continue à avancer... Quel crétin me dis-je... Contente que maman ne puisse pas entendre ce que je pensais de là où elle était! (Ou... pouvait-elle? Il faudrait que je m'informe!)

Je monte donc le ton un peu, mais toujours pas assez fort pour que Luisa entende!


J'ai DIS, CHE-val! ArrÈttE!

Et je donne un coup sur les deux cordes que j'ai dans les mains que je me souviens plus comment ça s'appelle, pour lui faire comprendre que je suis pas contente (encore!) Et là elle s'arrête finalement cette bourrique!

BON!

De mauvaise humeur oui! Mais pas pour Luisa! Ainsi lorsque celle-ci me salut avec son N'alut habituel, moi je souris de toutes mes dents!

Bonjour Luisa!

(Moi je suis grande, je dis pas N'alut!)

Et là, ça commence! Me voilà bombardée de paroles! Habituellement c'est mon travail de faire ça! Mais heureusement, elle ne pense même pas à me demander de descendre de mon horrible cheval, qu'elle est déjà partie chercher le sien!

Une bonne chose! Mon premier pas sur la Langue, sera donc reporté! (Quel soulagement!)


D'accord! Je t'attend ici, je bouge pas! Et on va voir la mer!

Bon, j'ai dis ça mais... Elle voulait pas vraiment de réponse à toutes ses questions, c'est évident! D'ailleurs, je prend mon sac que j'ai gardé près de moi toute la route et je le tend à la personne qui vient le chercher, en faisant biiiien attention de ne pas tomber en bas du cheval!

Et finalement, je regarde la nouvelle maison de Luisa avant que celle-ci ne revienne. (Je n'ai pas vraiment regardé le paysage pendant la route, trop occupée à surveiller le cheval pour ne pas qu'il me jette par terre!)

Au retour de Luisa, c'était repartie! Mais cette fois, je surveille Luisa et je la regarde. Je me tient plus droite sur le cheval, je lève la tête même pour avoir l'air d'une vraie Dame et surtout plus habile que la petite Luisa! Mais dans ma tête je demande au Tout-En-Haut de pas avoir placé la mer trop loin, parce que j'ai mal au popotin et j'ai fich'trement peur de tomber!

Prières exaucées! Nous voici enfin à la mer! Et j'ai tellement hâte de descendre de ce truc que je saute à terre sans même penser à la langue qui me dégoutait tant il y a quelques minutes!


Aaah oui! C'est très joli!

Et d'autant plus pour moi qui suis jamais encore allé à Nancy! Sauf quand j'étais petite et je me souviens pas d'un lac là bas! Mais à Clémery il y a un étang que j'ai juste vu de loin, mais c'est jamais aussi gros que la mer, ça c'est sûr et certain!

Et me voici repartie à arpenter la langue pour me rendre au rocher où la petite Luisa avait prévue une discussion de femmes. Curieux tout même... Parce que... Luisa... Elle est tout sauf une femme! (Elle dit encore N'alut t'sais!)

Discussion de femme! Je souris, amusée! Qu'est-ce que Luisa avait bien encore inventée! J'époussetais donc ma robe d'une main, n'écoutant qu'à moitié ce que Luisa avait à faire comme "révélation".

Mais, contre toute attente, elle parvint à attirer mon attention!

...un homme tout-nu !

NU?! m'éxclamais-je, trop étonnée d'entendre ce que Luisa avait inventé, elle poussait fort quand même! Croyait-elle vraiment que j'allais croire à cette histoire?!

Tout nu tout nu tout nu !

Arrête de dire n'importe quoi Luisa!

Pour de sérieux ! J'te promets, pis même, je peux t'dire, qu'il était pas comme nous là-entre ! Il avait un truc, qu'on aurait dit...J'sais pas, comme une grosse patate bizarre, et puis ça gigotait, en plus, quand il marchait ! C'était drôôôle ! J'me demande si ils ont tous, ou bien si c'était lui qui faisait une blague, ou...J'sais pas.

Alors là... Vrai ou pas... Je m'en moquais un peu... Parce que... Une patate? Là-Entre?! C'était une information intéressante... Et Luisa avait misé juste! J'avais jamais vu un homme nu! Et encore moins un homme nu avec une patate entre là!

Une patate? Qui gigote? Ça devait être une blague qu'il faisait! Pourquoi il aurait une patate là!?

Peu convaincue du sérieux de l'information, je ne me donnais même pas la peine de chuchoter comme Luisa!

Mais une patate... Quelle utilité? C'était vraiment perturbant... Et franchement, j'aurais bien voulu trouver un autre potin à lui raconter, mais tous ceux que j'avais pu me répéter encore et encore sur la route avait disparus de ma tête.

Une patate?


Une patate... Sur un homme...

Confuse?

Oui!


Peut-être que c'est contagieux... T'as regardé si t'en a une qui a poussé? Parce que moi j'ai pas vraiment envie d'avoir une patate entre là... dis-je en m'éloignant un peu de Luisa, juste par précaution.

Même que... Vérifie donc, là, tout de suite... Pour être certaine... S'il te plait... Je vais fermer mes yeux si tu veux, mais regarde comme il faut!

Quoi?! Aux grands mots les grands remèdes comme on dit! Il est hors de question d'avoir un tubercule qui gigote entre mes jambes!
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Luisa.von.frayner
Si Luisa n'était pas spécialement une experte maraîchère (moi non plus, ça explique certainement que j'ignore si on peut caser les pommes-de-terre dans le maraîchage, mais disons que oui), elle savait pertinemment qu'Elendra ne l'était pas plus, et cette alternative de réponse écartée, elle ne voyait pas en quoi son amie faisait une fixation sur l'image de la patate, qu'elle n'avait utilisée que vaguement et faute d'avoir trouvé mieux dans les deux secondes de réflexion qu'elle s'était permises. Être intriguée au plus haut point par la découverte, oui ; en demander plus sur la différence entre la forme dite patatère et la patate elle-même, oui aussi ; mais il fallait tout de même, à douze ans, savoir cerner la différence entre "comme une grosse patate bizarre" et "une patate" ! Non ?

La réflexion se tenait, et aurait été balancée sans retenue si, et seulement si, elle n'avait pas été entièrement anéantie par deux petites - bon, moyennes - phrases de la bouche d'Elendra d'Acoma, spécialiste confirmée du scénario catastrophe. Alors bien entendu, quelqu'un d'avisé, instruit, confiant, tout ça, lui aurait pouffé à la figure en répliquant que, bien sûr que non, ça n'était pas contagieux, mais Luisa...Enfin, faut comprendre, malgré deux frères, elle était encore si jeune, et elle n'avait pas eu droit à l'éducation de Lara au point d'apprendre les particularités de l'anatomie masculine...Enfin, face à la paniquante supposition d'Elendra, elle ne put avoir autre réaction que d'écarquiller lentement les yeux pour les ruer entre ses propres jambes.

Si Luisa se permettait de faire confiance à sa mémoire - et étrangement, celle-ci était soudainement très embrouillée - elle pouvait affirmer que ce matin, lorsqu'elle avait enfilé sa robe orangée, elle n'avait rien, ne serait-ce qu'un germe d'une patate entre les jambes. Mais combien de temps fallait-il à l'étrange patate pour pousser ? Si ça se trouvait, le germe était resté caché plusieurs semaines, et s'était décidé à sortir en fin de matinée pour donner lieu à une bébé-patate à cette heure-ci !

Non, c'était sans double issue, la seule était de suivre le conseil d'Elendra et de vérifier. Dans un élan de protestation, elle entama un "Et toi, pou..." -rquoi t'en aurais pas une de poussée, hein ?, mais la question n'était valable que le temps de rappeler qu'Elendra, elle, n'avait pas vu Sacrai ni aucun autre homme nu, et donc, d'où pourrait venir le germe de patate ? Forcé, c'était Luisa la potentielle victime, et à elle de vérifier. Et puis de toute façon, elle n'avait pas peur de lever sa jupe !, elles étaient toutes seules, et des cuisses de filles, ça, Elendra en avait déjà vu, pour sûr, et ni sa mère ni sa nourrice ni personne n'avait ditt que ses jambes ou son entrejambe était spécialement étrange, alors pas de quoi s'inquiéter de ce qu'Elendra pourrait voir.


    Bon.

Un balancement de chevelure en arrière, un murmure de prière entre les dents - on ne sait jamais ce qu'on peut obtenir avec les prières, et puis pour une fois qu'elle s'entraînait, on n'allait tout de même pas la blâmer - et c'est de ses deux mains déterminées que Luisa saisit le bas de sa jupe pour la soulever et enfouir sa tête en dessous en quête d'une indésirable présence, la mettant ainsi dans une position disons, étrange (encore), ou du moins, il valait mieux pour elle qu'on ne la surprenne pas ainsi.

    Non, j'crois qu'il y'a rien...Enfin, c'tout normal et y'a pas de patate, on dirait...

Mais en parlant d'indésirable présence...
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Arthur_de_troy
La gestion d’un duché ça brassait beaucoup de gens, d’argents et de biens. Et c’est ces ennuyeuses tractations qui si loin de chez lui l’avaient mené. En tant qu’héritier de Souvigny, Arthur s’était - une fois la majorité passée - mis à passer plus de temps avec son père, afin d’apprendre ce qui lui serait utile dans dix ou vingt ans, quand l’âge ou un drame aidant, la vie lui arracherait l’homme le plus important dans sa vie, et lui imposerait la couronne de Souvigny. La tâche était souvent ennuyeuse, les déplacements harassants ; il fallait ici acheter du grain pour soutenir le fief de mère, qui suite à une mauvaise gestion souffrait de la famine – rah les femmes au pouvoir… - il fallait ici vendre du bois d’excellente qualité, coupé sur nos terres, pour avoir assez d’argent en vue de fournir en garde-robe la mère, la fille et le fils de Troy ! Car Arthur n’était sur ce point pas moins dépensier que les femmes de la famille. Même en voyage, ses tenues d’équitations se devaient d’être fraîches, colorées et de bonne qualité, ainsi il avait prévu assez de chemises fines et de pourpoints colorés, pour prouver à tous qu’il était un homme raffiné, faisant attention à sa personne.

La journée avait été sans saveur. Le sublissime blond l’avait passé à négocier, et pour l’heure son argent était parti dans les bourses d’un marchand languedocien, tandis que les marchandises étaient fins prêtes entassées dans des charrettes sous bonne garde souvignyssoise. Malgré tout, il fallait bien voler des petits à côtés à ces obligations, outre la fierté de prouver qu’il était un homme, qui plus est de confiance, et un bon fils. Dans certains déplacements c’étaient les mets, d’autres les magasins qui retenaient son attention et lui fournissaient de bons souvenirs à garder, ici qu’aurait donc pu être plus tentateur que la mer ? Grande beauté de la nature, qui égalait sans nul doute sa propre suprématie dans le domaine. Oh c’est vrai que niveau péripéties, la mer était bien plus ennuyeuse que lui. Ben quoi ? ça faisait bien une demi-heure, que tranquillement installé dans les rochers, il observait l’étendue bleue en face de lui, et il n’était pas certains qu’elle mérite autant de poèmes à son honneur… A part quelques vagues, elle ne faisait pas grand-chose… Oui bon les vagues c’était aussi passionnant que de regarder un feu dans la cheminée. Mais la passion s’éteignait vite pour aller vaquer à d’autres occupations. Alors pour rendre le moment plus intéressant, il s’était mis en tête de distraire son ennui naissant par la consommation des cerises qu’il avait acheté, et ça j’peux vous le dire, les cerises c’était la plus belle invention du très haut, c’était du plus beau des rouges, du plus doux des goûts et de la forme la plus parfaite qui soit, en bref la première merveille du monde, la seule chose qu’Arthur reconnaissait comme supérieure à lui. Les cerises et lui s’était, son plus grand amour, sa vie. Du coup très rapidement, il ne se retrouva plus qu’avec des noyaux, une mer calme… Et des intrus.

Car oui, chose oubliée dans la narration, car moins importante que les cerises, deux personnes… Des filles à entendre la voix – beurk les filles – s’étaient permises de venir troubler sa quiétude en grimpant SES rochers – oui il a l’appropriation rapide. Il n’avait considéré leur présence qu’avec ennui, car elles marchaient comme des bucherons, en faisant un bruit pas possible, et en plus ! Elles parlaient ! S’en était fini de sa retraite silencieuse. Bon, certes, le silence et tout ça l’ennuyait un instant plus tôt, mais lui il ne leur avait pas donné l’autorisation d’aller s’installer en dessous de son rocher !

Encore la première à avoir agressé ses oreilles de sa voix, l’avait fait assez discrètement, baissant progressivement le ton, si bien qu’il ne sut pas ce qu’elle avait vu. Mais sa compère ne faisait pas montre du même ton de confidence. Pourquoi l’aurait-elle fait ? Puisqu’aucune des deux n’avait tenté de monter le plus haut rocher, elles ne devaient pas être de taille à le voir, et donc à redouter ses oreilles fines. Quoi qu’il en soit, la seconde exprima de façon intelligible ce que la première ne lui avait pas permis d’entendre. Et il dut rapidement retenir un gloussement - car oui les hommes aussi ça peut glousser avant de rire. Non mais c’était pas sérieux ! Une patate ! Quel mot vulgaire pour désigner la virilité d’un homme, qui faisait que l’homme était tant supérieur à la femme !

Et alors que la plus petite blonde se tortillait pour voir sous ses jupes, le sublissime blond quant à lui se glissa quelques mètres vers le bord de son promontoire, s’y asseyant de telle sorte à laisser battre ses jambes dans le vide, et évaluant du regard les deux intruses. Immanquablement, de voir la petite blonde sortir la tête de sous les tissus abattit ses dernières forces, et son hilarité se déclencha, bruyante, facilement remarquable.


Pas besoin de chercher si loin, moi j'en vois deux d'la des patates !

Il était certains que la blague ne serait pas partagée, mais chez lui, elle relança ses rires..

Pfff... L'éducation des parents ! En train de soulever vos jupes en public ! Ah bah dans l'oc, c'est du propre !
_________________
Elendra
Et toi, pou…

Je croise les bras et j'affiche un petit sourire lorsque Luisa s'apprête à me poser la question! Question que je soupçonne très bien! Pourquoi, Moi je regarde pas sous ma jupe?

C'est évident, et Luisa semble l'avoir compris! Parce que MOI je fréquente pas les endroits où les hommes se baladent nus, voyons!

Mais quand même… Juste pour être certaine, je vais vérifier une fois rentrée chez Luisa, pour m'assurer de pas avoir de patate qui pousse! (Mais pour moi c'est pas aussi urgent que Luisa et je peux éviter de lever mes jupes comme ça au beau milieu de la nature.

Pas qu'il y ait de risques, parce qu'on est entre filles! Juste Luisa et moi. Et bon moi des jambes de filles j'ai déjà vu ça, alors que Luisa lève un peu ses jupes, ça me dérange pas. Et puis, je me tiens loin quand même au cas où une patate me sauterait dessus. (Après tout, je m'y connais pas trop sur le sujet! Tout pourrait arriver!)

Pas de patate pour Luisa! C'est parfait! Il y a moins de chance pour moi d'en avoir! Ainsi je souris.


Ah bon! Tant mieux! Alors l'homme que t'as vu il devait juste faire une blague!

Maintenant que tout potentiel danger est écarté, je me rapproche de Luisa de nouveau, prête à lui raconter mes potins à moi!

Mais…

Vous vous souvenez quand je vous avais dit qu'on était entres filles? Que c'était que Luisa et moi?

Et bien!

À moins que Luisa soit capable de rire sans que ça paraisse! On nous a espionné!

Parce que je me retourne et je vois quoi?!

UN GARÇON?!

Un vrai garçon! Qui rit de nous en plus! J'en ai jamais vu de mon âge des garçons… Et lui je sais pas il a quel âge, mais si les garçons ça rit des filles, je sais tout de suite que j'aime pas ça!

Étonnée par sa présence et me demandant ce qu'il y avait de drôle (parce que la position de Luisa ne me faisait pas rire du tout, je l'avais adopté plusieurs fois pour vérifier si criquet, crapaud, araignée, souris ou rat ne s'était pas glissé sous mes jupes), je lance:


Qu'est-ce que tu fais là toi? C'était une discussion privée!

Je pose alors mes poings sur mes hanches (comme maman fait tout le temps quand elle est pas contente) et je le regarde avec sérieux. Histoire qu'il sache qu'il est pas du tout le bienvenue ici! C'est une discussion de filles! Et lui, ben, c'est PAS une fille!

Et puis en plus il nous embête! Parce que je suis pas folle, mais je crois bien qu'il vient de nous traiter de patate! D'ailleurs, je devrais vérifier avec Luisa, pour être sure.


Hey! (ça c'était mon signe de mécontentement envers le garçon, pour nous avoir possiblement traité de patate)

Luisa! T'as entendu la même chose que moi? Il vient pas de nous traiter de patate?

Et alors qu'il continue de dire des âneries, que j'écoute même pas, les idées se bousculent dans ma tête et un calcul s'effectue!

1- Luisa et moi on se demandait si tous les garçons avaient une patate entre-là.

+ Il y a un garçon devant nous.

x (Il nous embête Luisa et moi et nous traite de patate)

Et à ce problème, je ne vois qu'une seule solution! Une solution à laquelle il ne faut pas trop réfléchir! Parce que sinon on se rend vite compte que c'est pas une bonne idée! Mais le jeune âge n'est-il pas fait pour faire des expériences?

Je me penche à l'oreille de Luisa, mets ma main devant celle-ci pour pas que l'intrus vois mes lèvres bouger et qu'il comprenne et je murmure:


Tu sais… On se demandait si l'homme que t'as vu faisait une blague… Et là… lui il a l'air de vouloir rire… On pourrait…

Silence.

J'observe le garçon. De haut en bas en passant par le milieu.

C'est risqué… Surtout qu'il a l'air plus vieux que Luisa et moi. Mais moi j'ai 12 ans et Luisa elle a 8 ans, donc a deux on a 20 ans. Et je suis certaine que lui il a pas 20 ans! Alors je me lance! On a rien à perdre après tout! Et ça nous fera une belle histoire à raconter à Elfry! Et on pourra clore l'enquête tubercule.

Ainsi, je re-posisionne ma main près de l'oreille de Luisa et ajoute:


Vérifier ce qu'il a dans le pantalon, lui…

Et voilà! L'idée était lancé! Et j'étais sûr que tête chercheuse ne laisserait JA-MAIS passer l'occasion de lever le voile sur un grand mystère!
_________________
Luisa.von.frayner
Qui-rit, qui-rit, qui-riiit ?*

Une chose était certaine, il s’agissait d’un garçon – pouaah.
Bon, qu’il rie, d’accord, on pouvait presque comprendre. Après, la patate, c’était limite-limite côté vexant. Mais là…Là…L’éducation des von Frayner remise en cause ! Caaaa, aloooors… Une chose était certaine, si Elendra ne s'était pas empressée de prendre la parole, Luisa n'aurait pas pris la peine d'observer, de jauger et de juger l'intrus avant de foncer sur lui, sourcils froncés, dents sorties, cri de guerre résonnant et blondeur en avant. Cependant, le garçon monopolisé, elle dût se contenter d'un rôle de spectatrice pour le début de l'affaire, ce qui, en somme, n'était pas plus mal pour sa réputation qui était, c'est à souligner, déjà fortement compromise.
Le blond avait un air de Lorenz, avec certainement moins d'âge, moins de gentillesse, moins de douceur, moins de force, moins d'armes, moins de touuut, sauf de cheveux blonds, où ils devaient être plus ou moins équivalents. Bon, le grand frère, lui, ne se serait très certainement pas permis d'aller rire aux jupes relevée d'une petite Dame, l'arrogance légendaire des von Frayner semblant avoir épargné sa jeunesse pour quelques années - à n'en pas douter, elle ne tarderait pas à revenir au galop. Et puis d'ailleurs, même s'il était venu se railler des gamines, elles l'auraient toléré, puisqu'il s'agit de lui ! Mais là, un inconnu, enfin, dont la moquerie semblait plus méprisante qu'autre chose, il y avait de quoi se fâcher, et cela malgré le ridicule qu'elles venaient - ou plutôt qu'elle venait - d'essuyer et dont Luisa était tout même consciente, unique raison pour ses joues de rosir légèrement face au regard intimidant de l'autre blond. Enfin, soyez clairs, la seule raison de son rosissement provenait de la situation, et non pas d'avoir devant elle un presqu'homme qui semblait, à première vue, avoir autant le même âge que le même caractère qu'Herman, son si cheeer ami qu'elle avait prévu d'épouser avant qu'il ne disparaisse dans une prison d'Artois - ha, j'vous jure, les hommes... Oui, enfin, de toute manière, aucun rapport, comme je le disais. Presqu’à s’en faire oublier l’affront…Presque, puisque la fierté ressurgit, menée par Elendra.


    Luisa! T'as entendu la même chose que moi? Il vient pas de nous traiter de patate?

    Si ! Puis d’ailleurs, bien sûr que si, que l’éducation de mes parents l’est bonne, sinon, ils s’raient pas des vicomtes ! Et puis en plus de plus, Oc, ça fait rien du tout longtemps que j’vis sur sa langue, alors tu dis tout faux !

Non mais ouais, je sais qu’il faut penser à la faire évoluer un peu entre 6 et 8 ans, mais là, elle a déjà arrêté de zozoter, de mélanger ses mots, et elle fait des phrases compréhensible sans décodeur (sinon, là, je peux rien faire pour vous, ça vient plus de chez moi), on peut pas tout avoir, non plus. Promis, à 11 ans, elle parlerait parfaitement bien, voire à 10, si j’ai la flemme.

Bref. Retour de l'action, avec une proposition pour le moins surprenante de la part d'Elendra. Première partie de la phrase, et c'est le flou pour la petite blonde qui n'avait pas encore acquis la subtilité nécessaire à la compréhension d'un tel sous-entendu. Cela ne l'empêcha pas d'imiter son amie en parcourant son regard sur le garçon et de s'attarder sur l'emplacement de la prétendue "patate". Il était bien difficile de définir si oui ou non, il y avait quelque chose de plus en dessous que sous les jupes des deux autres. Voilà, on y est. C'est à cette même réflexion que Luisa commença a cerner l'idée mi-exposée qui, déjà, la faisait écarquiller les yeux. C'est qu'elle savait que si, déjà, on ne levait pas ses jupes en public, on allait encore moins lever celles des autres dames, et moins encore défaire les ceintures masculines. Hé, un minimum d'éducation était entré dans sa tête, aussi blonde et petite soit-elle.
Cependant...On ne pouvait pas le nier : l'idée était plus que tentante. Et puis, c'était l'occasion de parfaire son éducation Larouchkienne que d'en apprendre plus sur les hommes. C'est en pensant à sa grande amie Larouchka que lui vint d'ailleurs un semblant d'idée. "PAS TOUCHE, MORTECOUILLE !", lui avait-elle appris à crier à un homme mal intentionné, non sans accompagner les mots d'un coup de genou bien placé entre les deux cuisses. Voilà. Pourquoi entre les deux cuisses ? Certainement parce qu'il y a quelque chose de fort sensible ; pourquoi pas une patate, hein ? Enfin, elle voulait bien croire qu'un pareil coup lui ferait mal, mais pas plus que dans le ventre ou dans le nez, alors...


    Et puis on va voir, si t'en as pas une, de PATATE !

Munie de toute sa détermination et fierté, la von Frayner s'avança jusqu'au garçon, sourcils froncés et regard sévère, avant d'élancer sa jambe pliée, genou gauche en avant, en plein dans...le mile. Bien entendu, avec seulement la légère envie de lui faire mal, la principale étant de vérifier si l'endroit était sensible et donc, susceptible d'abriter un secret tel...qu'une patate.


*Toute connotation publicitaire sera entièrement niée.

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Arthur_de_troy
Il était difficile de cesser de rire devant les deux numéros qu’il avait trouvés là. Elles parlaient de blague, et il était tout à fait d’accord ! Oui tout ceci était la meilleure des blagues jamais entendue jusqu’ici. Quand il irait raconter ça à son père ! Ben oui son père… Parce que voilà, le blond était somme toute assez asocial jusqu’ici, et n’avait pas foule d’amis à qui conter l’épisode, mais peut être qu’un jour il aurait des amis, qu’il ferait rire eux aussi de cette aventure.

Ben c’est pas vraiment de ma faute, si vous êtes venues crier votre discussion privée juste sous mon rocher ! Et puis qu’est-ce que vous marmonnez là ? On vous a pas dit que c’était pas très poli de chuchoter en public ?

Vu qu’en plus, il ne voulait pas qu’on l’accuse de rester en hauteur pour avoir une vue trop plongeante… Une vue plongeante sur quoi je vous le demande ? Parce qu’à priori elles n’étaient pas en âge d’avoir grands charmes à étaler. Malgré tout la bienséance le lui imposait. Aussi Arthur, dict le sublime, sauta avec grâce et agilité – du moins en était-il convaincu – de son rocher pour rejoindre le leur et se mettre à leur niveau. Bien mal lui en prit, mais pour l’instant, il n’était guère au courant du funeste destin pour son entrejambe que cela impliquerait, mais il allait bientôt le savoir.

Pfff, ben si ton éducation était bonne, tu serais au courant que quand on dit Languedoc, on parle de la langue qu’ils parlent, l’oc, ou l’occitan, le dialecte si tu préfères, pas de la langue dans leur bouche. Toi tu as l’insupportable accent impérial, ben nous on parle l’occitan !

Il avait à peine fini sa leçon, que la blonde lui assénait une drôle de réflexion. Les drôlesses n’étaient tout de même pas assez mal éduquées pour s’attaquer à son pantalon ? Si ? ça encore, il n’en doutait pas, ça aurait fait la fierté et l’hilarité de son père, imaginez la scène comme il peut la décrire : lui tellement irrésistible que deux femmes lui sautent dessus pour lui arracher son haut de chausse… Bon certes, le terme femme n’allait pas vraiment avec les spécimens devant lui, c’était plutôt des filles, des pisseuses, des gamines… Qu’importe le terme, mais c’était des êtres humains femelles, pas encore en âge de procréer et tout ça quoi. Mais ça, c’était une précision qu’on était pas obligée de faire dans les récits. Pis d’toute façon, il était pas bien décidé à se laisser arracher son pantalon, c’était un homme bien éduqué, qui gardait son honneur pour la femme qu’il épouserait !

Mais reculez donc, allez donc voir bouffer les gorets si vous voulez voir des patates, j’suis pas un légum… HUMPHHHFFFPFFF, la malbête*…. Foutredieu… MAIS QU’ELLE GORE PISSOUE** ! Quel est l’géménée d’godinette*** qui nous a pondu cet aillevin**** ! Enondu*', j’vais mourir ! Par les saints couillons du pape ! Que cent diables te sautent au corps vile escrafe*'' !

Comme très surement vous l’aviez deviné aux cris, le beau blond s’était vu réduire le paquet avant de n’avoir rien pu y faire, au rang de misérable bouillie. Ben quoi ? Il n’allait pas pousser ou frapper une fillette ! Puis il faut dire qu’il surveillait plus ses mains que ses genoux, pourquoi cette bougresse serait-elle venue lui briser l’entrejambe ? Il ne les menaçait pas ! Il gardait ses distances ! Pis une fille c’est pas censé être aussi violent, car la violence c’est vraiment, mais vraiment pas beau !

Quoi qu’il en soit l’effet fut immédiat, bien sûr c’était une gamine, avec une force limitée, et sans aucun doute n’y avait-elle pas mit toute sa force, sinon sans nul doute, si réellement elle avait frappé assez fort pour le déchoir du droit de se dire encore un homme, bah il serait mort de douleur. Mais le coup était tant qu’assez suffisant pour qu’à l’instant même où le genou l’avait atteint, il se fut effondré en boule sur le sol, en gémissant de douleur, voir même sur les bords en pleurant. Les insultes n’étaient venues qu’après le choc initial, car pendant plusieurs secondes, il n’avait pas même pu respirer tant la douleur était grande. Et une fois vidé d’une partie de sa rage douloureuse, et des quelques injures qu’il connaissait, il se contenta donc, de gigoter misérablement au sol en gémissant de douleur, priant le très haut d'apaiser ses souffrances.


*Créature du diable
**Truie pisseuse
***Fils de péripatéticienne
****Bâtard
*’ Nom de dieu
*’’ Saleté

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Elendra
Aujourd'hui était une journée forte en nouvelles connaissances!

1- Les garçons sont plus différent des filles que je pensais! Mais comment, c'est encore à vérifier!

2- ON EST PAS SUR UNE LANGUE! Quel soulagement! (J'aurais dû m'en douter n'empêche... Faut pas se fier à tout ce que Luisa dit...)

3- Luisa a un accent! Impérial, en plus! J'avais jamais remarqué! Et selon lui, son accent serait insupportable! Pourtant... je trouve qu'elle parle normal moi, Luisa. Donc, je me demande bien ce qu'il veut dire par accent quand même...

Et maintenant, on allait savoir, Luisa et moi, ce qu'ils avaient de différent de nous les garçons et aussi vérifier par le fait même s'ils avaient une patate là où on pense, bien qu'après observation extérieur, ça semblait bien normal!

À peine l'idée suggérée, Luisa s'avance vers l'espionneur, sans même qu'on ait eu le temps de dresser un plan!

Je soupire en secouant la tête. Rha lala, il faut toujours tout lui dire à elle! (Même qu'il faudrait lui dire que quand elle parle on comprend vraiment rien et que de dire des vrais mots c'est pas la seule chose que compte!)

Or! À voir le garçon s'écrouler sur le sol, il semblerait que Luisa en avait un plan! Et bien plus efficace que ce que j'aurais pu imaginé!

Et c'est là que je compris une chose!


Aaaaah! C'est ÇA un accent! m'éxclamais-je alors que l'intrus criait toutes sortes de mots que Ja-mais dans ma vie entière de douze ans je n'avais entendu de toute ma vie!

Puis, le voyant en boule sur le sol, je m'approche de Luisa, incrédule. Je regarde le garçon qui rigolait et qui semblait en pleine forme il y avait à peine quelques secondes... Pourquoi criait-il maintenant? Luisa était-elle si forte que ça?!

Au bout d'un moment, je me mets à rigoler. Un peu au début, puis beaucoup plus par la suite. Comment résister? Je cache ma bouche avec ma main consciente que c'est pas très gentil de rire quand quelqu'un s'est fait mal... Ou pire... Quand on a fait mal à quelqu'un! Mais c'est pas vraiment moi, c'est Luisa! Et moi j'aurais jamais pensé lui donner un coup de genoux hein, moi je voulais juste baisser son pantalon à des fins d'investigations!

Mais bon, sa réaction est tellement marrante que j'ai beaucoup de mal à retenir le rire qui me secoue! Et puis, je me dis qu'au fond de moi, il l'a bien mérité! Et je ne peux m'empêcher d'en ajouter une petite couche:


T'as plus envie de rire maintenant?

Rho allez! Il nous a traité de patate! Je peux bien m'amuser!

Soulevant alors le bas de ma jupe poussiéreuse pour révéler ma chausse je pose délicatement mes orteils sur le mollet du garçon, et donne quelques petits coups, comme on le ferait à un animal mort sur le bord de la route, tentant de retenir mon hilarité.


Nom d'une mirabelle Luisa... Comment tu lui as fait? Je pensais que tu lui avais juste donné un coup de genoux!

Je ne peux détacher mes yeux du garçons, roulé en boule sur le sol. Incrédule. Tentant de repasser la scène dans ma tête. Elle avait juste donné un coup de genoux! Et à huit ans Luisa devait pas être forte forte forte... (en tout cas, moins que moi c'est sûr, parce que j'ai douze ans t'sais).

Pendant un moment, l'idée me vint de demander à Luisa de tester la même chose sur moi, pour voir ce qu'il y avait de si terrible à recevoir un coup de genoux de Luisa. Or... En avais-je VRAIMENT envie?

D'ailleurs- ai-je vraiment besoin de répondre à cette question? Et puis... ça règlera pas la question. Moi je sais que je suis normal, il faudrait essayer avec Luisa qui ELLE, pourrait, peut-être avoir une patate là.

Puis, je m'accroupie près du garçon, prudente, après tout, il faut être prudent avec les animaux blessés sur le bord de la route!

Je le secoue un peu, avec ma main cette fois.


Dis? Ça va? Tu veux que Luisa et moi on regarde si t'as pas une patate? C'est peut-être pour ça que t'as si mal.

Pourquoi l'aider maintenant? Ou vouloir l'aider? Ben parce que j'ai bien rit, mais là, on dirait qu'il a mal pour vrai! Et puis s'il a une patate, il faut l'aider à se débarrasser de ça! Ça doit pas être très très bon pour la santé.

Moi je m'appelle Elendra, ma maman elle a déjà été hospitalière alors faut pas que tu t'inquiètes!

Rassurant? Évidemment!
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Arthur_de_troy
Aaaaah! C'est ÇA un accent!

Malgré sa douleur qui ne disparaissait guère, il fut interloqué par la réflexion. Quoi ? En plus elles ne savaient même pas ce que c’était un accent ? Mais c’était quoi ces deux bécasses ? Elles n’avaient même pas entendu la différence d’accent des gens du coin quand elles étaient arrivées ? C’était moins rauque, guttural… Plus chantant, plus beau, ça sentait le sud et le soleil. Et le pire, c’est que sa réponse lui faisait bien comprendre qu’en plus, elle n’avait pas compris cette fois encore ce qu’était un accent, il était difficile à dire ce qu’elle cachait désormais derrière ce terme, mais c’était certains qu’c’était pas la bonne définition. M’enfin, il avait bien trop mal pour chercher à faire une quelconque leçon à la plus grande des deux gamines.

Puis le reste de son blablatage ne fut guère mieux que totalement désespérant. S’il n’avait pas déjà la douleur, suffisante pour lui donner des envies de pleurer, il pleurerait surement de dépit devant tant d’âneries. Mais elles le faisaient exprès ? Elles voulaient l’achever ou quoi ? Le seigneur n’aurait-il jamais pitié de lui. Et en plus la bougresse numéro deux s’amusait à lui filer des coups de pieds dans les jambes. S’il avait été physiquement capable de bouger un peu, il leur aurait donné une mandale à chacune, et qu’importe que ça soit interdit de frapper les filles, parce que ça c’était pas des filles, c’était des enfants du sans nom, de vilaines créatures, qui sous couvert de lui proposer de l’aide, allaient surement finir de l’écorcher vif.


Mmmmm… Ben elle est belle l’hospitalière ! Pffeeeuh…T’veux m’aider après m’avoir donné des coups de pieds ? Gnaaeuuuh. Pis m’aider à quoi hein ? Vous n’avez pas plus de connaissance en quoi qu’ce soit qu’un lapin de trois jours. Ayeeeuuuuh…Vous avez bien des parents bande d’écorcheuses ! Pourquoi y en a un qu’vous appelez papa et l’autre maman ? Haaaaffff… Parce qu’y en a un c’est un homme, et l’autre une femelle. Et vous allez pas m’faire croire qu’à votre âge vous savez même pas la différence entre un homme et une femme ! Ggggmmmmm… Foutredieu… Ben un homme c’est un être humain qui est totalement fini, et oui il a un membre supplémentaire entre les jambes, mais c’est pas une patate, c’est normal, c'est parce qu'il a quelque chose dans le pantalon qu'il est plus fort, et qu'il peut faire la guerre, et qu'il domine à la maison. Et les femmes si elles sont inférieures aux hommes c’est parce qu’elles sont pas finies, et qu’donc y a rien entre leurs jambes ! Donc elles servent juste à faire joli et à faire les bébés qu'les hommes veulent bien leur donner. Raaaaah, j'vais mourir. Mais vous r’gard’rez pas dans mon pantalon ! Parce qu’y a que les femmes de mauvaise vie qui voient s’qu’y a dans le pantalon d’un homme avant de se marier. Et oui la p’tite folle n’a fait que taper là… Mais elle a fait quelque chose de très mal, y a que les catins qui savent et font des choses comme ça, c’est vraiment très mal de taper un homme ici, je sais pas où elle a apprit ça, mais elle devrait avoir honte. Vous avez des manières de gueuses, vous serez jamais des vraies dames, et vous vous marierez jamais, et vous aurez jamais d'enfants, parce que vous faites des choses vraiment pas belles, et pas nobles, et totalement criminelles. Graaaahinhin... Et si vous m’croyez pas, ben moi j’vais l’dire à vos parents c’que vous m’avez fait, et vous allez bien voir comment qu'ils vont vous punir, j'aurais pu en mourir ! Pis si ça s'trouve j'peux encore en mourir. Si ça s'trouve j'pourrais jamais avoir d'enfant à cause de vous, et ma famille disparaîtra et nos terres seront perdues. Vous devriez avoir honte tellement vous déshonorez vos familles en agissant aussi mal, on dirait des gueuses !

Il était plutôt en colère le blond, et pas bien décidé à leur pardonner... M'enfin il avait surtout super super super super super super super super super super super super super super super super super super super super super super super super super super super super super super super super super super super super super super super super trop mal. L'impression qu'il allait vomir, s'évanouir et même mourir de douleur. Et à priori, il était pas près de leur pardonner tant qu'il aurait aussi mal, surtout si elles continuaient à faire les bougresses et à lui taper dedans.

Dans le fol espoir que la douleur allait s'envoler, et que peut être ses agresseurs aussi allaient s'envoler, il restait en position foetales, les deux mains sur l'entrejambe pour protéger tout ça d'autres coups et de la curiosité déplacée des fillettes, se berçant lentement sur lui même en soupirant de douleur.

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Luisa.von.frayner
Si Elendra émettait un rire de plus en plus incontrôlé, Luisa, elle, n'arborait pas le moins sourire. Au contraire. Ses sourcils froncés - tant pis pour les traits disgracieux du visage qu'on lui promettait si elle continuait, ici, c'était vraiment...obligé - accentuaient la noirceur du regard envoyé sans détour à la boule de garçon qui avait eu l'impudence de la mettre en colère avant qu'il soit levé vers les yeux de son amie pour l'inciter à cesser de rire. C'est vrai, quoi, il n'y avait vraiment pas de quoi s'amuser ! Non, si Luisa bouillait, il n'y avait rien de drôle, et si Elendra riait, c'est qu'elle n'avait absolument rien compris, et qu'elle était cruche, sur le coup. Et forcément, elle, elle n'avait pas reçu d'insultes. Et un accent ! Enfin, un accent ! Luisa savait ce que c'était elle, pour avoir parcouru à deux fois la France, elle savait ! Pour ces trois détails, le regard noir fit donc une pause sur l'autre demoiselle. Tout le reste du courroux de Luisa, lui, provenait bien de l'arrogant. Déjà, le coup de la langue d'Oc qui n'en était pas une, elle ne l'avait pas, mais vraiment pas avalé - quel menteur, comme si on allait dire la langue DE l'anglois ! Évident, qu'Oc était quelqu'un, et il n'y avait aucune raison qu'un homme seul ait sa propre langue à parler ! Mais après un second affront, la couche d'insultes toutes plus vexantes que les autres et surtout, la désignant elle, pauvre jeune von Frayner innocente, la colère de la petite blonde commençait à demander à se manifester un peu plus, ce qui ajouta au regard menaçant une rougeur de visage qui présageait une explosion pour bientôt. Si bien qu'aux remarques suivantes d'Elendra, elle préféra garder son bec clos, histoire d'éviter d'avancer l'accident ; de toute manière, elle était bien trop occupée à fusiller le blond du regard, prête à le remettre par terre s'il venait à se relever déjà. Comment avait-elle pu l'admirer l'espace de quelques secondes ! Non, vraiment, pas bien contente.

Il semblerait que le garçon ne l'ait pas remarqué, ou alors ne s'en soucie pas, puisqu'il ne tarda pas à amener la petite goutte que l'on redoute - sauf que là, la goutte était énorme, alors franchement, il fallait manquer de jugeote pour ne pas s'attendre à ce que le vase coléreux déborde.
Aïe. On l'insulte.
Aïe. On humilie ses parents.
Aïe. On lui met dans la tête qu'elle n'est pas finie. Susceptible, Luisa ? Pire que ça.
Aïe. On la traite de petite - et de folle, mais petite, c'est plus dangereux.
Aïe. On traite Lara de catin, et ça, elle sait absolument parfaitement très bien qu'il s'agit de femmes qui font des mauvaises choses pour des sous. Et même si Lara, elle est en plein dedans, Luisa l'aime trop ne serait-ce que pour y penser.
Aïe. On la traite de gueuse.
Aïe-aïe-aïe. On présage qu'elle ne deviendra jamais une vraie Dame.
Voilà, en gros, la constitution de la petite goutte. Petite, hein ?

Luisa parvint de justesse à retenir un second coup en se ressassant les deux petits avantages qu'il y avait à la situation. Premièrement, il fallait avouer que la leçon d'anatomie, bien que théorique - et c'était certainement bien mieux pour leur réputation à venir - avait été la bienvenue et reçue avec un intérêt particulier : tous les hommes avaient bien quelque chose entre les jambes, et ce n'était pas une patate. De là à savoir ce que c'était exactement...Bah, quelque chose qui ne s'enlève pas et qui est très sensible. Mais ce qui soulageait surtout Luisa, c'était de voir le garçon en boule, limite les larmes aux yeux, à souffrir et souffrir pour tout ce qu'il avait dit sur elle. Sadique ? Si peu.
Elle ne parvint par contre pas à empêcher son regard de s'enflammer (de colère, cherchez pas plus loin) ni sa gorge de crier.


    Au moins, moi j'sais m'défendre des hommes qu'ont des mauvaises intentions !
    Qu'TOI, JAMAIS de la vie tu deviendras un VRAI HOMME si tu t'fais mettre PAR TERRE par une FILLE de HUIT ans ! Et si tu t'maries, tu vas rendre une femme malheureuse, parce qu'elle aura trop HONTE DE TOI !

    COUARD !

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Elendra
Quel culot!

Je me penche pour l'aider et voilà comme il me remercie! En m'insultant encore plus!

Quel culot!

Surtout que c'est même pas moi qui l'ait frappé, c'est Luisa! Et puis, je l'écoute, mais je sais bien qu'il dit n'importe quoi! Moi? Lui avoir donné des coups de pied? Franchement! J'ai juste vérifier s'il était toujours en vie! (Pas bien bien nécessaire vu qu'il criait comme une vache qu'on égorge, mais quand même!)

Et puis il dit que les femmes c'est pas finit, voyons donc. C'est du grand n'importe quoi! Je suis donc bouche bée, l'écoutant jusqu'à la fin de sa tirade, toujours agenouillée près de lui.

Jusqu'à ce que!

L'insulte suprême! Le pauvre, il pouvait pas savoir, mais j'ai une grande colère pour tout ceux qui peuvent me traiter de gueuse, parce que MOI, je suis pas une GUEUSE! BON!

Et ça il va le savoir et je vais lui faire comprendre moi qu'on me traite pas de gueuse! Parce que je sais que ma maman elle a travaillé beaucoup beaucoup beaucoup fort pour qu'on soit plus gueux et même que elle en est morte! Alors me traiter de gueuse c'est comme insulter ma maman! ET PERSONNE INSULTE MA MAMAN!

J'allais donc ouvrir la bouche pour lui dire ma façon de penser! Mais je me dit que ça va juste empirer les choses! (Parce que oui, des fois je réfléchit avant de parler!) Et là je me dis que ce sera pas une bonne idée! Même s'il peut pas faire grand chose parce que il est couché en boule par terre comme un petit bébé lala.

MAIS! Quand il a finit de parler, c'est Luisa qui se met à crier et à l'insulter! Et c'Est la première fois que je vois Luisa crier! Et plus elle crie, plus je me rend compte que; Hey! Moi aussi je suis en colère contre ce petit .....!

Et là! Plus Luisa crie, plus moi je suis encore plus en colère! Et alors que j'avais décidé que de lui dire ma façon de penser ne changerait rien, je me dit que au moins... Ça va me faire du bien!

Alors dès que Luisa a finit, j'y ajoute mon petit grain de sel!


Et pour ton information! On est PAS gueuses!

Et puis même que, nous si on reçoit un coup de genoux on va pas se rouler en boule comme un bébé et pleurer! Alors t'as pas raison, c'est les hommes qui sont tous faibles!

Tu fais juste dire des menteries! Et si ça se trouve c'est toi le gueux!


Et là dans un élan féminin absolu, j'empoigne ses cheveux et je tire! Ça lui apprendra non mais!

Puis je me lève en vitesse et je prend la main de Luisa.


Viens Luisa! On a plus rien à faire ici! C'est qu'un menteur! Et nous on a des choses bien mieux que ça à faire!

Non mais!
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Arthur_de_troy
Nan mais pour qui elle se prenait la gamine ? Pour un docteur ès cassage de noix ? Qu’est-ce qu’elle y connaissait aux hommes, elle qui ne savait pas la principale différence anatomique entre leurs deux sexes ? Rien de rien ! Alors le blond surmonta l’attaque sans se sentir particulièrement blessé.

T’es pas logique, si une fille de mauvais mœurs t’a appris à faire ça, c’est parce qu’elle l’a déjà utilisé sur ses clients de la cour des miracles, qui sont deux fois plus grands et plus forts que moi, et qu’elle a eu le même effet, c’est ceux-là les hommes aux mauvaises intentions. Ben essayes donc de mettre un coup de genou à cet endroit chez tous les hommes que tu croises, ton père inclus, et tu verras bien qu’au bout du compte, y a pas de vrais hommes capable de supporter ça, et tu finiras vieille fille vu qu’aucun le supportera, et qu’aucun voudra plus jamais te parler ! Et d’t’façon, même sans chercher un « vrai homme », tu aurais finis vieille fille avec tes manières, alors j’vois pas pourquoi j’te parle. FILLE DE MAUVAISE VIE !

Et paf ! Ça c’était dit ! Bon il s’attendait à s’en reprendre une, mais ses deux mains couvraient et protégeaient la zone sensible, il ne craignait donc plus grand-chose, si ce n’est divers bleus dans d’autres parties du corps, mais qui n’allaient pas le maintenir à terre comme cette attaque-là. Alors faudrait juste pas trop qu’elle l’asticote, parce qu’il commençait à être en mesure de se relever, et il hésiterait pas un instant à la jeter à la mer. La stratégie c’est de surtout pas se remettre debout, oui elles le surplombent, mais ces bêtes-là, quand ça découvre quelque chose, ça aime bien le ré expérimenter jusqu’à lassitude, alors il s’assoit, les mains toujours en bouclier de ses noisettes, et les jambes en surprotection devant. Comme ça, si vraiment elles s’approchent, il pourra toujours garder les jambes devant et utiliser les mains pour les attraper. Ou l’inverse, garder les mains et les faucher d’un coup de pied… C’est une stratégie qui nécessite réflexion… Et surtout réflexe au moment de l’attaque.

D’t’façon, vous connaissez rien de rien à la vie, alors partez avec ta copine, ça me fera de l’air. Pis hein… Vous avez pas l’âge de plus parler comme des bébés ? Ouai, ouai, c'est pas que à la blonde que je parle, c'est à toi Elendra c'est ça ? Des menteries... Et ça se voudrait grande. Mais aieuh...

C’est bon… On ne devait certes pas frapper les filles, mais elles lui brisaient sévèrement les noix ces deux-là. Elle voulait lui tirer les cheveux ? Ben qu’elle fasse. Le blond bondit à sa suite. Libérant une main qui le protégeait pour attraper le poignet qui a osé lui tirer les cheveux et le tordre en vue de mettre à terre son propriétaire et de la maitriser. L’autre main toujours en protection, il regarda d’un air noir la petite blonde dont il était séparé par la brune qu’il tenait, et elle-même tenant l’autre. Prêt à réagir au moindre mouvement et a utiliser la brune en bouclier.

Là va y avoir un problème. Parce que je considère que deux gores pissoues dans votre genre ne sont pas des filles, vous avez par trop dépassé les limites de ma tolérance. Vous savez pourquoi on apprend pas aux filles à ce battre, mais à être douces et diplomates ? Parce qu'à trop énerver les hommes, elles finissent mal, et n'ont pas la force d'y résister.
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Elendra
C'est décidé!

J'aime pas les garçons! Ils sont exécrables, méchants, mal poli et de mauvaise foi en plus!

Il déforme tout ce qu'on dit et ce qu'on fait d'abord! Et en plus il arrête pas de nous traiter de tous les noms et aussi il dit que Luisa est une fille de mauvaise vie, mais elle a juste huit ans! Et puis c'est même pas vrai, parce que elle a pas une mauvaise vie Luisa!

Et puis en plus il dit qu'on va jamais se marier et il dit que je parle mal! Et ÇA! C'est même pas vrai parce que moi je parle très bien! Ma maman me le dit tout le temps! Je suis sure que lui c'est un menteur, ou même un voleur si ça se trouve! Parce que les voleurs c'est tous des menteurs je pense.

Mais bon, moi je m'occuper pas de lui du tout et je le laisse parler et dire n'importe quoi, parce que j'ai décidé que Luisa et moi, et bien on s'en va et on va se raconter nos secrets de filles ailleurs et cette fois je vais bien vérifier qu'il y ait pas un garçon qui nous espionne et qui écoute tout ce qu'on dit! Parce que si ça se trouve, il pourrait être pire que celui là (Si c'est possible d'être pire que lui...)

Or! Alors que j'allais quitter, je sens qu'il m'attrape par le poignet! Quel culot! Une langue sale pareille, ça doit pas avoir les mains très propres non plus! Je tire un peu mon bras pour tenter de me dégager, mais rien à faire. Il a beau être faible au niveau de l'entre jambe, il semble avoir le bras plutôt fort...

Soudain, je me rend compte de ma position... coincée en sandwich entre la «frappeuse» et le «frappé». Pas bon...

Pas bon, du tout...

Là va y avoir un problème. qu'il dit!

NON?! Pour vrai? Je le sens pas du tout! Je suis très à l'aise en ce moment moi dans cette situation! Je me sens to-ta-le-ment en sécurité!

Et je vois pas comment je vais nous sortir de ce pétrin!

J'aurais bien quelques options, par contre;

1- Se montrer douce et diplomate comme il suppose que les filles doivent être, mais là ça nous rend pissoues un peu, comme il dit qu'on est et c'est pas vrai!

2- L'énerver. Mais là, selon ses dires, on va finir mal et ça va mal finir. Surtout que... Je vais pas l'avouer tout haut, mais j'ai mal au poignet. D'ailleurs, je le tortille un peu afin de faire circuler le sang dans ma main.

J'écartes donc complètement ces deux options et me retrouve face à une seule question.

Maman, elle ferait quoi à ma place?

La technique de maman, c'est de crier. C'est facile, je l'ai vu souvent faire ça! Mais on a essayé Luisa et moi et... Ça a pas l'air de marcher avec cet abrutis menteur là.

Mais j'ai aussi vu maman souvent être gentille. Peut-être que ça pourrait marcher... Et puis sinon, ben j'aurai juste à crier au meurtre si ça fonctionne pas. Ou même que Luisa a sûrement une idée.

D'aileurs je tourne la tête et marmonne entre mes dents:


'e vais e'ayer d'gagner 'u temps! 'rouve une idée 'our 'ous 'ortir d'ici! C'est l'temps d'faire 'es 'reuves!

La signification de cette dernière phrase? Si tu nous sors de ce pétrin, je te traite plus jamais, jamais, jamais de petite de toute ma vie! (J'espérais simplement qu'elle avait compris que c'était ça que ça impliquait!)

Un sourire.

Forcé, mais qu'importe.


T'as l'air fort dit donc... dis-je en regardant mon poignet endolori.

Tu t'entraînes au combat à l'épée je suppose? Mon père... il combat des brigands, donc je connais ça un peu.

Mais qu'est-ce que je raconte?! J'y connais rien! Rien! Tellement rien! Mais j'espère que ce changement de sujet soudain aura l'un des deux effets désirés!

A) Le déconcentrer et qu'il lâche mon poignet! Pour que je puisse m'enfuir en courant.

B) Donner du temps à Luisa pour trouver une idée et nous permettre de nous enfuir en courant!

Parce que la fuite, il y a que ça de noble!

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Luisa.von.frayner
Chacune des paroles du blond était plus blessante que les autres, et alors que celles-ci s'enchaînaient, la vie de Luisa von Frayner prenait, sans que sa propriétaire ne s'en rende encore compte, un tournant qui aurait bien dû arriver à un moment ou à un autre : dès aujourd'hui, lorsque les jeunes dames "in love" lui poseraient la question habituelle "Et toi, Luisa, tu as un prétendant ?", elle cesserait de répondre, lasse, un vague "non, et puis j'connais pas de garçons" témoignant de son indifférence. Non, maintenant, elle montrerait sa révolte, sa colère envers ce groupe du sexe opposé, en répliquant, le visage le plus méprisant du monde "non, et puis les garçons sont tous des imbéciles !", jusqu'au jour où, tombée éperdument amoureuse et, à coups de sourires, charmes et cours, elle finirait par abandonner cette haine qu’elle qualifierait alors d’idiote, d’enfantine.
Enfin, celui qui oserait lui annoncer qu’elle risquait de finir ainsi risquait, de son côté, bien pire si l’on considère les conséquences de la colère de Luisa. Et en parlant de colère, justement, il faudrait à la von Frayner apprendre à l’apprivoiser un peu. Si cette affaire venait aux oreilles de Liz, et pire encore, de Ludwig (ce qui allait sans aucun doute finir par arriver), Luisa allait s’en ramasser disons…un bon paquet.
Mais là, alors qu’elle recevait offense sur offense, elle n’y pensait pas le moins du monde. Elle pensait seulement à ce qu’elle pouvait dire de pire à ce garçon qui semblait être intouchable. Elle lui avait déjà balancé qu’il ne deviendrait jamais un vrai homme, n’y avait-il pas pire camouflet ? Lui, en tout cas, avait touché en plein dans le point sensible de Luisa lorsqu’il avait prononcé similaires paroles.

Heureusement pour elle, sa conscience, et peut-être aussi pour le garçon, l’action lui épargna la suite de ses réflexions puisque très vite, sans qu’elle n’ait rien eu le temps de voir venir, Luisa se trouvait devant une scène de main. La sienne dans une d’Elendra, l’autre de son amie maintenue par une des deux du garçon. Manquait plus qu’elle prenne l’autre main restante et on était bon pour assister à une ronde...Quelques secondes d’observation, la phrase d’Elendra, et c’était o-k, Luisa était à jour. C'est l'temps d'faire 'es 'reuves!, avait-elle dit. Rien de mieux pour gonfler les pensées et la maturité de Luisa ! Il fal-lait qu’elle trouve la solution pour sauver Elendra et pour…

Se sauver. Voilà sa solution. Un bond sur la droite avait suffisamment éloigné Luisa pour qu’elle puisse engager une course, mais une couuurse…Y’a pas à dire, même à huit ans, même en robe, ça court vite. Bon, au moins, elle était sauve. Il ne manquait plus qu’à savoir comment récupérer Elendra. Un détail…Non ? Bon, d’accord, elle n’avait pas de plan, et elle était plutôt mal barrée. Mais il paraît que le sport aide à la réflexion, alors…Elle continuait à courir, courir, courir, en espérant trouver une solution rapidement – mine de rien, elle n’allait pas pouvoir courir indéfiniment sans se fatiguer, et il fallait une fin à tout, et elle avait déjà parcouru une plutôt grande distance, puisqu’elle remarqua être à quelques mètres uniquement de la grande maison des marins.

Non, sans déconner. Devant l’arsenal, sans avoir pensé à une quelconque solution, sans avoir imaginé que son frère n’était qu’à quelques minutes de là, sans se rendre compte que leur sauvetage était juuuste là ! Mais heureusement, la bêtise de Luisa ayant des limites, elle se trouva vite face à l’évidence, et à peine arrêté, elle redémarra sa course jusqu’au bâtiment où elle se mit à crier :


    LOOOOOOOOOOOO-REEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEENZ !
    À l'aiiiiiiiiiiiide ! Je dois voir Lorenz ! Dîtes-lui de v'nir, dîtes-lui de v'nir tout de suiiiiiiiiiiiite ! Allez ! Allez ! Allez ! J'suis Luisa von Frayner !

Quelle meilleure solution qu'un von Frayner ? Il allait voir, le petit blond, comment le grand blond l'était fort, niark niark niark ! Bon, restait plus qu'à espérer que pendant ce temps, Elendra ne subissait pas le martyr. Mais il fallait savoir ce qu'on voulait, dans la vie ! S'en sortir, ou...pas. Et pour s'en sortir, faut des sacrifices. Merci, Elendra !
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Elendra
Je suis sure et certaine que le Tout-en-Haut est capable d'entendre ce que je pense...

Pourquoi?

Faisons une histoire courte.

Je suis prisonnière de la main d'un vile garçon blond qui a une banque de gros mots très très très bien remplie et qui est plus méchant chaque fois qu'il ouvre la bouche.

Je demande à Luisa de nous sortir de cette situation afin que nous puissions prendre la fuite ensemble! Parce que (et je cite mes pensées) «La fuite, il y a que ça de noble!»

Je m'imagine alors que Luisa va sortir un bâton de nulle part et va assommer cet effronté! Ou encore qu'elle va crier si fort qu'il va lâcher ma main pour se couvrir les oreilles. Ou qu'elle va détacher un ruban de sa robe pour lui boucher la vue et que je vais pouvoir me libérer!

Quelque chose d'héroïque quoi!

Mais alors que je suis captive de la poigne de fer du rustre, je sens la main de Luisa glisser de la mienne, un sourire sur mes lèvres, impatiente de voir ce que Luisa nous a trouvé comme idée!

Puis...

Mon sourire se fige.

Et je me fige. Le temps de me rendre compte que, Non, Luisa n'est pas parti chercher un gros bâton qu'elle a repéré pour l'assommer. Parce que, Luisa, je la voie plus... Et je dois bien me rendre à l'évidence...

Elle s'est ENFUIE! SANS MOI!


Mais c'est pas vrai?!

Je regarde le garçon. Incrédule. N'ayant pas vraiment voulu laisser échapper cette phrase à voix haute... Me voilà dans de beaux draps...

Je retire ce que j'ai dis Tout-En-Haut! La fuite! C'est mal! (Je l'ai bien compris...)

Et maintenant? Je reste sagement sans bouger, n'essayant même pas de me libérer, c'est que sans Luisa, c'est un contre un et bon... Voilà quoi...

Je le regarde avec un petit rire nerveux.

Qu'est-ce qui va m'arriver maintenant?!

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