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[RP] Dialogues avec mon Limier

Rosalinde
Judas admire ses nouveaux gants.
Rosalinde se traîne, lettre en main.
Judas tourne ses mains en tout sens, yeux brillants.
Rosalinde s'arrête en l'apercevant, l'observe.
Judas se sent observé, lève le nez, plisse les yeux.


- Ha.
- Bonjour.
Ravie de vous revoir.
Je vais bien, merci. Et vous ?


Judas se renfrogne.
Rosalinde a l'air d'aller bien, tiens. Pâle comme un linge.


- Cela ne vous regarde plus, que je sache.
Sale gosse de merde.
Vous n'avez pas une lame a planter dans mon flanc ?

Judas lève le menton.

- Plus de lames.
- Pas même un petit coup de surin?


Rosalinde pince les lèvres.

- Il ne me semble pas que vous en ayez été le destinataire.

- Enfin... Un peu tout de même.

Judas met sa main sur son cœur.

- C'est très désagréable .

Judas retire sa main et fait un moulinet avec.


- Bref que voulez-vous? Les futs sont secs. Je vous préviens. Si jamais vous avez une nouvelle envie de vin. J'ai constaté que le vin vous seyait mal... parfois.
- Je veux travailler pour vous. A nouveau. Rien de plus.
- Moi? l'infâme? l'horrible seigneur?


Judas prend son air théâtral. Rosalinde sourit en coin.


- Je suis plus horrible que vous.
- Et mon sénéchal? Vous allez encore le taillader?
- Non. Lui et moi sommes à égalité à présent.
- Hum. Vous voulez dire qu'il vous a pardonné?


Judas est outré.

- Non.
- Ha! je me disais aussi que je ne le connaissais pas si couilles molles.


Rosalinde attrape le bas de sa chemise, découvrant son ventre, couvert d'arabesques dessinées au couteau dans sa chair, et son flanc, entaillé au même endroit que celui de Moran, et qui s'obstine à ne pas vouloir cicatriser.

- Égalité.

Judas caresse ses gants et suspend son geste à la vue qu'elle lui offre, bien moins agréable que ce qu'elle a déjà pu lui montrer auparavant.

- Non mais ça ne va pas. C'est ça Petit Bolchen? On se taillade en guise d'affection? Allez, ô joie, tout le monde s'éventre! C'est un rite.

Judas fait de grands gestes scandalisés.

- Mais vous n'êtes que deux sauvages.

Ton dédaigneux.

- Je ne veux pas de cette réputation! Et Isaure! avez vous pensé à Isaure?
Que dirait-elle si elle voyait cela? Ha! dieu l'en garde, je n'ai rien révélé. Elle aurait fait un malaise.
- Pourquoi le verrait-elle ?
- Parce qu'après tout, elle est sensée être au fait de tout. Hélas.


Judas fait un geste pressant.

- Fermez cela... C'est barbare.

C'est plutôt Rose qui va en faire un, de malaise. S'appuie contre le mur. Judas ne remarque rien, en bon mec.


-J'aurais préféré qu'il me tue, mais il n'a pas voulu. A la place je dois mourir à petit feu.

Judas lui colle une petite claque sur la joue.

- Ne redites jamais cela! Personne ne vaut la peine que l'on crève pour lui. Un peu de fierté que diable!

Judas secoue la tête.

- Je ne vous reconnais plus Rose...

Il est pensif.

- Je vous revois encore, sur le parapet de Petit Bolchen, belle et déterminée...
- Moi non plus...


Rosalinde rit, nerveusement.
Judas pose ses mains de cuir sur la table, s'en désintéressant.


-Et alors? tout cela pour Moran? Vous êtes éprise ou bien? C'est ridicule. Non vraiment. les humeurs, la claque à Nyam, le coup de surin à Moran... Soit vous êtes grosse, soit vous avez perdu l'esprit. Dans les deux cas, retravailler pour moi est im-pen-sable. Reprenez-vous!

Judas pose sa main sur la sienne.

- Reprenez-vous.
- Pour quoi faire ?
- Pour vivre, voyons!


Rosalinde, livide, s'y agrippe.

- Vivre c'est encore la seule chose que l'on peut faire librement.
- Et vivre comment ?
- Comme vous l'aimez... Auprès de nous?


Judas tente.

- Vous ne le voulez plus.
- Disons que je pense que vous n'êtes pas en état de travailler.
- Je n'ai personne d'autre.
- Gardez le lit ou le jardin une semaine, ce sera déjà un bon début. Je ne veux pas subir vos humeurs et vos erreurs, reposez vous l'esprit... Ecrivez à votre cousine, Faites vous baigner, que sais-je !
- Non. Je ne veux pas qu'Anne me sente dans cet état...
- Anne non, moi si. Et pourquoi? Croyez vous qu'elle vous imagine à l'épreuve de tout? Foutaises. J'en gage.


Rosalinde s'accroche au bras du Frayner, les jambes flageolantes.

- Je ne veux pas qu'elle s'inquiète pour moi, je vais bien. Je vais redevenir celle d'avant.

Judas la regarde.

- Bien. Alors taisons le tout. Mais ne dites pas que vous allez bien, contentez vous d'aller mieux.

Judas se redresse.

- Nous nous verrons demain, dans ma chambre! Venez de bonne heure. J'ai un bon remède à tout cela.
- Pas de médicastre...


Rosalinde secoue la tête.

- Pas de médicastre.
- Demain. Je viendrai.

_________________

Judas
[ Il faut remettre les choses dans leur contexte. Quelques soirs auparavant, une scène atypique dans les tavernes Bourguignone. Judas laisse Rosalinde et Moran à leur conversation pleine de verve pour s'esquiver au calme au bras d'une rousse, un peu plus loin. Après quelques... Instants, un cri dans la nuit, un cri d'homme, un cri de Moran. Ni une ni deux, Judas s'extirpe de ses occupations et déboule , torse nu, échevelé, pour découvrir une scène plutôt inattendue. Moran flancs ensanglantés, Rosalinde, mains fautives, lame vicieuse. Le seigneur s'interpose quand l'un hurle qu'il va tuer l'autre, quand l'autre rit de voir l'un impuissant, jusqu'à ce que baste c'en soit assez et qu'une chaise vole dans un: " JE VOUS CONGEDIE TOUS LES DEUX! " Volte face, main sur les braies qui menacent de tomber et de laisser le cul nul à tout instant, porte qui claque, bonne nuit hasta pronto, ciao bambino.*]

Le lendemain matin.


Rosalinde frappe à la porte de la chambre de Judas, comme demandé la veille. Lui est allongé dans son lit sous un drap.

mmmmhh? mmhhhoui?

Elle pousse la porte. Entre. S'y adosse.

C'est Rose.

Il pointe le museau

ha! vous voilà. bien , entrez

Elle avance de quelques pas, jusqu'au bord du lit, il reste dans sa position initiale, c'est a dire sur le coté, jambes repliées.

hum. Une minute.

Il meuble en attendant

Matinale hein
J'ai du mal à dormir.


Il replie un peu le drap sous son cou pour mieux la regarder


n'avez-vous pas senti quelque chose, sous votre paillasse?

Il pense au petit pois qu'il aurait pu placer pour tester la délicatesse de Rosee, mais s'abstient de tout commentaire supplémentaire. Elle fronce les sourcils. C'est qu'elle, elle planque sa correspondance sous sa paillasse.


Si. Comment le savez-vous ?


Il arque une bouche innocente

Je disais cela comme ça.


Il se redresse enfin après avoir vérifié que son érection matinale n'est plus qu'un vague souvenir et s'assoit en étirant ses bras et en baillant un peu

Bien. Rose, venez ici.

Il tapote son lit, elle va s'y asseoir un brin méfiante. Il ronchonne un peu.

Allons, venez près de moi, je ne vais pas vous manger.
Qui sait... ?
Moi.


Elle sourit en coin, et se rapproche un peu après s'être débarrassé de ses souliers. Judas entoure ses épaules d'un geste de bras naturel. Après tout, ce n'est pas comme s'il ne la connaissait pas.

Que voyez-vous, là?

Il pointe la fenêtre basse, d'où l'on aperçoit une femme entrain de puiser de l'eau. Elle se laisse attraper, se blottit même un peu. Comme quoi tout arrive.

Une femme. Une femme qui tire de l'eau.
Non. Regardez-mieux.


Il penche un peu la tête, plissant ses yeux sur la femme au dehors.

Elle fait un voeu ? C'est un puit à souhaits ? *léger sourire, n'y croit guère*

Il tsotsote.

Mais non. Cette femme, c'est vous. Le poids qu'elle remonte là, d'en bas, c'est sa fragilité. Et ne dites pas que c'est de la poésie, sans quoi je vous renvoie ailleurs voir si j'y suis.

Il a un léger mouvement de menton.

cette femme, elle pourrait lâcher le seau, faire tomber son contenu après tout, non? Pourquoi ne le fait-elle pas? mmh?

Elle réfléchit un instant.


Parce qu'elle a soif ?
Parce qu'à la maison, si elle ne ramène pas son seau d'eau, elle se fera battre comme plâtre. Moralité? Il ne faut pas mépriser nos fardeaux, ce sont souvent eux qui nous promettent une tranquillité certaine.

Il découvre le drap sans gêne et s'extirpe, nu , jusqu'à la fenêtre, dos à Rose.

Rose.
Oui ?
*se roule en boule, entoure ses genoux de ses bras*
Je vais vous accorder une tâche ingrate. Vous comprendrez par le petit pamphlet que je viens de vous servir que quelque part est pour votre bien.

Il fait un geste amusé de la main droite et se retourne face à elle. Le petit numéro n'a pour vocation que de sortir le limier de son impassibilité. Prenant la première idée qui lui passe par la tête il articule:


Pour reprendre vos activités comme il se doit, je désire que vous m'ameniez le coeur de l'Anaon.

Il jauge son regard, un peu pour vérifier qu'elle a assimilé, et surtout pour vérifier qu'elle ne se rince pas l'oeil. Elle s'oblige à regarder ailleurs.


Son coeur ? Littéralement ?
Que préféreriez-vous?
Je n'aime pas le sang.


Il prend quelques affaires et commence à se vêtir

Justement. C'est un fardeau. Pourtant, c'est une condition à votre tranquillité au sein de Petit Bolchen. Ironique n'est-ce pas?

Il passe une chaisne.

Il faut que je tue Anaon, que je l'écorche et que je lui arrache le coeur pour retrouver ma place ?

Elle se laisse retomber, allongée, sur le lit.

tout cela n'a pour but que de vous ramener à votre ardeur d'antan... N'y voyez rien de plus.
Non, rien de plus... Car je suis devenue trop sentimentale ?
N'est-il pas?


Il regarde un instant la femme s'en aller avec son seau, penche un peu la tête sur son arrière train avant de nouer son ceinturon.


Vous n'êtes pas grosse au moin, hein?
Vous me trouvez un peu trop en chair ?


Elle fait exprès d'éviter la question, arborant de nouveau un léger sourire.

Je vous trouve trop émotive. Quant à votre chair... Je ne sais. Voilà bien longtemps que je ne m'y suis attardé. * Menteur*A ce propos, où en est votre entreprise de chasteté éternelle?

Il attache ses cheveux.

Toujours en cours. Je ne céderai pas.


Elle n'a pourtant pas l'air spécialement convaincue. Il arbore un imperceptible sourire, vient se glisser près d'elle pour baiser son épaule avec mollesse avant de se retirer vivement et de se saisir de ses bottes.

Je vous soutiens.
Alors ne me tentez pas...


Elle esquisse un sourire. Il hausse les épaules, contrit.

Moi je n'ai fait voeu de rien.
Ah bon ? C'est Monseigneur Fitz qui serait ravi de l'entendre.
Humpf garce.
Vous voyez, je n'ai pas tant changé que cela.
J'en conviens. c'est bon signe, vous êtes sur la bonne voie. Quant à Anaon je plaisantais, je ne vous enverrais pas a la mort pour vous requinquer... Et puis, Isaure! Pensez à ma brave Isaure. Que dirait-elle...


Il fait comme si l'Isaure était au courant, tant qu'il y est. Ha Isaure... Elle a bon dos.


Alors je vais devoir continuer à me morfondre ?
Non. Je pensais à vous envoyer.... Au vert.
* A défaut d'en l'air* Demain, départ pour Courceriers. Mon nouveau sénéchal vous y accueillera.

Elle plisse le museau.

Qu'irai-je faire à Courceriers ?

Faire convalescence, et puis le Maine c'est très reposant, vous verrez.Vous ferez décorer votre chambre... Et profiterez de l'étang, hein?


Il ironise, revenant sur une remarque absurde de Rose écrite auparavant sur courrier.


Vous oublierez Moran, et toutes ces derniers évènements
S'ennuyer à Courceriers plutôt que s'ennuyer à Nevers... Après tout. Pourquoi aurai-je besoin d'oublier Moran ?
Parceque vous l'aimez. Avouez-le.
C'est faux. Je ne l'aime pas.
On ne s'ouvre pas les chairs pour un sombre inconnu.
Je n'ai jamais aimé aucun homme.

Il lève les yeux au ciel.

Et c'est lui qui m'a fait cela, pas moi.
Vous les femmes êtes toujours trop compliquées.
Vous les hommes êtes incapables de subtilité.


Il hausse les epaules


vous en profiterez pour m'écrire une fois par semaine afin de m'entretenir de ce qu'il se passe à Courceriers.

Elle sourit, malicieuse

Oui, la note, pour la décoration de ma chambre...


Il gromelle et se dirige vers la porte.


Rha. A plus tard.

Elle reste là, pour la peine.



* A bientôt, au revoir les enfants.
- Post à quatre mains, comme le précédent.

_________________

Cobaye attitré et consentant des créations banniéristiques perpétuelles de JD Mai.
Rosalinde
Quelques minutes après l'épisode de la chambre, Rose rejoint Judas dans la bibliothèque.

- Je ne peux pas aller à Courceriers.

Judas, le nez dans son ouvrage de chasse marmonne un vague : mmh moui? Quoi?
Rosalinde répète : Je ne peux pas aller à Courceriers.
Judas ferme le livre d'un geste sec, ce qui fait voleter ses mèches brunes.

- Ha.

Judas retient un soupir décontenancé, laissant a Rose le bénéfice du doute quant à la viabilité de son excuse.

- Vous êtes grosse, je le savais.
- Non !
- J'avais remarqué votre tendance a vandaliser les cuisines la nuit
- Je ne vandalise pas les cuisines !
- J'aurai juré vous avoir surprise la dernière fois, près des casserons.
Il est sceptique, se demande qui il a aperçu, du coup.
Alors quoi?
Pourquoi vous ne pouvez pas aller a Courceriers?
- Ma blessure.
Elle se rouvrirait.

- Ce... vilain gribouillage ?


Judas regarde machinalement la poitrine de Rose.

- Pas le gribouillage, le coup de couteau dans le flanc.
Le gribouillage, c'était du bonus. Comme la strangulation.


Judas ouvre la bouche, hébété.
Rosalinde s'approche, lasse, s'assied par terre et vient poser sa tête contre l'accoudoir du fauteuil de Judas.


- Ne faites pas cette tête.


Judas secoue un peu la tête.

- Sauvages.
Deux sauvages.


Judas pose son livre sur une étagère.

- On a pas idée hein.
- Je ne me suis pas vengée.
Pas encore.
- Et vous ne le ferez pas
- Pourquoi ? N'est-ce pas mon droit ?


Judas tripote ses cheveux roux du bout des doigts.

- Je vous sait bien trop bien mise pour vous abaisser a de telles choses.


Judas avale seul sa couleuvre.
Rosalinde rit.

- Ah vraiment ?
- Ha laissez moi rêver.
- J'attendrai d'avoir une nouvelle robe, la Des Juli est fichue.
- Vous ne vous vengerez pas
L'affaire est close.
- Mon ventre aussi est fichu.
Je garderai ces stigmates à vie.

- Pourquoi n'y a t-il pas un couvent a Courceriers... Il soupire.
Vous l'avez bien cherché
- Lui m'a cherchée.
- A faire trembler l'eau qui dort....
- C'est lui qui m'a insulté.
- Allons! un peu de bonne foi!
- Je suis de bonne foi !
- Vous êtes mon limier, Rose.
Et vous êtes rousse.
- Et alors ?
- Alors vous n'êtes pas crédible lorsque vous redorez votre bonne foi.

Judas se penche un peu sur elle.
Rosalinde pince les lèvres.

- Vous préférez donc le croire lui plutôt que moi...
- Cessez donc de parler de Moran, diable! Vous êtes aveuglée par votre amour, j'en ai les oreilles qui sifflent. Je l'ai congédié, fin de l'histoire, non? Ou alors faites les choses comme tout le monde, épousez-le, pondez trois ratons roux, basanés, affreusement virulents et avec un accent hispanique.
Vous verrez, le mariage est un délice.


Il hausse les épaules, pensant à son propre mariage. Dé-li-cieux.

- Hors de question. Je ne l'aime pas.
Et je ne l'aimerai jamais.

- Ne voulez-vous pas rencontrer le sénéchal de Courceriers?
Certes il ne boite pas, il ne roule pas les R et n'a pas cette manie de faire peur à la chaude pisse mais...
Il a un charme certain.


Judas se renfonce dans son fauteuil.

- Je ne le connais pas.
Et puis...
Je ne veux plus d'hommes.
Plus jamais.

- Mortimer. Il se nomme Mortimer.
Et hélas oui, c'est bien un mâle, j'en suis convaincu.
- De toute façon je ne peux pas aller à Courceriers.
Vous me tueriez en m'y envoyant.


Judas lève les yeux au ciel, faisant mine de répéter silencieusement les paroles prévisibles de sa comédienne de Rosalinde.

- Les grands mots, tout de suite...
Bien. Puisqu'à priori ma grande gentillesse de vous tenir loin de moi et de prendre repos ne semble pas vous affecter...
Soit. Vous n'irez pas.
Mais je tiens a insister sur ma grande déception.


Judas insiste en se mettant à la hauteur de la comédienne qu'est son limier, tout en grands mots et en mouvement désolés du menton.

- Très grande déception.
- Déçu jusqu'à quel point ?


Rosalinde entortille une mèche de cheveux autour de son doigt.
Judas est un peu pris de court.


- Heu.

Rosalinde se fait violence pour ne pas lui proposer de le consoler, là, tout de suite, maintenant.

- Déçu..déçu...
Incommensurablement déçu!


Judas se dit que ça fera bien l'affaire.

- Mais vous me ré-embauchez tout de même.
- Hé bien figurez vous que c'est par pure sympathie.
J'ai déjà une postulante prête à vous remplacer.
Et elle a l'air de tenir à votre place, en plus.
Très déterminée.


Judas en rajoute des caisses, appuie d'un geste de senestre.

- Rousse, jeune...
Fort tempérament.


Rosalinde redresse la tête vers lui, regard étincelant d'une flamme de colère.

- Qui ?
- Un tantinet moins classe mais...
Je ne suis pas sûr que ce soir prudent de vous l'apprendre.

Sourire goguenard.
- Je me doute bien de son identité, je ne demande qu'une confirmation.
- Je ne suis au fait de rien. Ose.
Absurde !

- Menteur.

Rosalinde sourit, amusée.

- Vous n'êtes pas très doué pour tromper votre monde.
- Je puis seulement témoigner de son talent au moins égal si ce n'est... plus grand que le votre pour simuler.

Rosalinde éclate de rire, mais se calme vite, la main plaquée sur son flanc encore douloureux.
Judas commence a faire des nœuds dans les cheveux roux, sans le faire exprès.


- Mais moi je ne simule jamais, dans les bras d'un homme, sauf lorsque cela est d'une nécessité vitale.

Rosalinde a inconsciemment oublié de parler au passé.

- Je vais faire abstraction de cette remarque.


Rosalinde rit.

- A votre guise, Monseigneur.

Judas n'aime pas quand elle l'appelle comme un crapaud de bénitier.

- Passons.
Pas de Courceriers donc?


Rosalinde hausse les épaules.

- Bien.
De fait, ce soir vous dormirez avec moi.


Judas sait bien qu'il n'y a aucun rapport entre le premier et le second mais...

- Et chasteté sera de mise.
Comme au temps de la tente.


Rosalinde esquisse un sourire.

- Voyons. je n'avais aucune arrière pensée. je soutiens et respecte iiiiiicomensurablement... votre vœu.
Je vous épargnerai juste de réouvrir cette terrible blessure en montant un étage de plus.
- Je vous borderai et vous conterai une histoire.


Judas ne relève pas le coup de la tente, corde sensible du bon mâle au gros égo qui ne siffle pas quand il ronfle.

- Amen.
A ce soir, Rose.


Sur quoi il se lève et s'en va, laissant la rousse toute décoiffée.

- A ce soir Monseigneur !


Rosalinde lui pique sa place dans le fauteuil, et le livre, aussi.
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Judas
    [ Nuitée ]


Elle entre dans la chambre, tartine au fromage en main, verre de vin dans l'autre. Il est deja au lit, bouquine a la lueur d'un candélabre. Placé a gauche du lit il fait mine de ne pas entendre rose entrer. Elle s'assied au bord du lit, et reprend une bonne bouchée de frometon.

Rebonchoir !

Il hume l'air.


Qu'est-ce que... Ha mais. Mais ça pue! Pas de ça au lit hein!

Elle avale sa bouchée.


Pourquoi ? Et non ça ne pue pas ! Ça, c'est parce que vous avez le nez trop près de la bouche.


Elle sourit, malicieuse.


Humpf


Il se retient de lui balancer son livre à la gueule, mais ledit ouvrage étant un de ses préférés déblatérant de chiens, de biche et de cor de chasse, il s'abstient.


Vous allez semer des miettes partout. Ca gratte au lit, figurez-vous.
Soit.

Elle repose sa tartine.

Pas sur le lit. Posez-là sur la console là bas... Hum. S'il vous plait.
Bien.


Elle la pose donc sur la console, là-bas. Il lorgne le vin.

Faites voir?


Elle lui tend son verre.


Terminez, je n'ai plus soif.
Mmh. Vous me laissez les restes. Charmant.
Si vous n'en voulez pas, tant pis !
Vos humeurs reviennent.


Elle récupère sa coupe à moitié pleine, ou vide, et la termine d'un trait. Il fronce les sourcils. Elle va la reposer sur la console, masquant son sourire. Il tapote le coté vide du lit.


Bien venez vous coucher maintenant. Ca vous calmera. Et n'oubliez pas de moucher les bougies.


Elle va souffler les chandelles allumées, et se dirige ensuite à tâtons vers le lit, où elle s'installe.

Rha. Moucher j'ai dit, pas souffler, voilà maintenant ça pue. Encore.
J'aime l'odeur de bougie.


Elle ramène ses pieds sous ses fesses, agenouillée sur le matelas, et fait une tresse de ses boucles, nouée avec un ruban préalablement accroché à son bras.

Si vous ronflez, je vous pousse hors du lit !
Pardon? C'est mon lit, je vous signale.


Elle rit et lui enfonce un doigt dans le flanc, pour la peine. Judas fait un bon monumental, surpris . Il se retourne dans un fratras de draps et tente de la voir dans l'obscurité environnante.

Ne faites plus jamais cela!

Elle pouffe.

Pourquoi donc ? Monseigneur serait-il chatouilleux ?


Il lui rend la pareille, touchant du bout de l'index au pif le premier coin de Rose qu'il rencontre, tombe sur sa blessure .


Et vous?

Elle serre les dents, mais de sa bouche s'échappe un gémissement plaintif.

Humpf, pas là.


Judas reprend sa place, croise les bras , tout nu sous son drap.

De toute façon, vous n'avez pas d'humour.
Vous m'avez fait mal, je vous signale ! Si ça se trouve je saigne dans votre lit. Bien fait.
Quoi? Vous auriez pu prévenir que vous saigniez, je vous aurais invitée un autre soir.
* il gromelle *
Ma blessure !

Elle se couche, et remonte le drap jusqu'à son menton.


Ha. Oui. Hé bien oui bien sur. c'est de ça dont je parlais.

Il tente de se reprendre incognito

Mais bien sûr...

Elle se met sur le côté, lui tournant le dos. Il l'imite, sentant que son rattrapage était foireux. Elle tire sur le drap, il se retrouve un pied à l'air, tire aussi.Rose n'en démord pas, même si elle sent qu'elle perd du terrain. Il tire sauvagement dans un grognement bestial, elle tire encore... Et là, c'est le drame. le Drap se déchire.

Rose enfin! J'ai bientôt des courants d'air dans le fondement!
Vous n'aviez qu'à mettre une chemise de nuit.


Elle se met à rire, néanmoins.

Je m'insurge, je dors toujours nu, surtout en été.


Il se redresse, en viendrait à regretter Isaure qui est absente

Même quand je suis là... Pas sérieux !

Elle cale l'oreiller sous sa nuque, et soupire d'aise.


Vous prenez tout l'édredon.
Vous êtes un râleur.


Judas regarde le noir, vers le plafond

Je comprend mieux pourquoi Moran a craqué.
C'est vous qui relancez le sujet. Moi, je n'ai rien à dire sur Moran. Rien du tout.


Elle va "malencontreusement" effleurer la jambe du von Frayner du bout de son pied, tandis qu'elle change de position. Il se tend comme une arbalète, en oublie même ce qu'elle était entrain de lui dire.

Sans aucun doute. * La Phrase que l'on sort quand on n'écoute pas *

Il il se lève, va chercher une fiole sur la console et la ramène dans le lit pour la boire .

Qu'est-ce ?
C'est pour m'endormir. plus vite.
Je vous ennuie tant que cela ?
Sachez Rose, que l'on ne s'ennuie jamais a vos cotés. Hélas.


Judas en vide la moitié et la laisse trainer dans les draps , Elle l'attrape et boit l'autre moitié. Entendant un vague glouglou il comprend son geste.

Non!
Trop tard.
C'est une potion qu'a laissé Isaure, je n'ai en fait pas la moindre idée de ce que c'est, javais juste soif.
Et bien si c'était du poison, je mourrai avec vous.
Isaure ne voudrait pas ma mort, voyons.
L'héritage !
Hum. Pas encore assez conséquent. Non, enfait je crois qu'elle veut que je l'honore comme il se doit.
* confidence sur oreiller *A vrai dire depuis notre nuit de noce je ne l'ai plus touchée.
Et donc... J'ai bu un aphrodisiaque ?

Mafoy, je ne sais pas vous, mais ça ne me fait rien. Elle a du l'acheter au rabais.
Et vous aussi ? Et vous le saviez ?
Non, j'avais soif je vous ai dit. Simple déduction.


Elle éclate de rire.

Si ça se trouve c'est un remède contre les boutons de jouvence, elle se plaint d'en avoir encore malgré que l'on doive l'appeler ma dame.


Il se retourne dos a Rose, laquelle va encore lui effleurer la cuisse du bout du pied, juste pour voir. Il fait mine de ne pas sentir et bouge pour laisser sa cuisse contre celle de la rousse.

Rose. Il fait chaud, non?
Un peu.
Ha, ce n'est pas moi alors, ça me rassure.
C'est peut-être la potion !
Oui. Oui je suis sûr que c'est ça. Je vais aller la vomir.


Il se redresse. elle le rattrape, par le bras. Il somatise à mort .

Quelle idée.
Non mais imaginez, si cette potion me fait faire des choses que je ne ferai pas en mon état normal...!


Elle le relâche. Il l'attire contre lui.


Rose, restez là. Je me sens tout drôle.

Judas sent surtout qu'il se cherche des excuses.

Drôle ?
Drôle.
Moi aussi.


Elle se serre tout contre lui, main glissant le long de sa colonne vertébrale.

Je sens comme... Comme quelque chose qui coure dans mon dos.
Oh vraiment ?


Il finit par bander, évidemment. La main de Rosalinde remonte, cou, nuque, joue.

Ça se déplace. Oui, ça se déplace sur ma joue.
Ça court vite, ces bêtes là.


Il se tait, parfois cela vaut mieux.

J'ai VRAIMENT trop chaud. *Message subliminal bonsoiiiiiir !*
Ha! Je ne vois qu'une solution.

En vérité il n'y voit rien, il fait noir, mais sent ses élans primaires reprendre le dessus.

Rose. c'est pour notre bien.

Judas l'embrasse comme s'il n'avait pas mangé depuis un mois, ce qui est le cas, finalement. Elle s'agrippe, serrée contre lui, avec la même faim contenue depuis trois trop longues semaines.

    [ ding dong, une demi Heure plus tard... ]


Le seigneur a bien plus chaud qu'avant, mèches brunes collées aux tempes et lit défait, souffle court, il reste étendu là, un peu encore sous le coup de la potion. Ben voyons.

Rose. c'était pour notre bien, n'est-ce pas.

Rose, tresse à moitié défaite, peau moite, toute lovée contre lui tente de retrouver sa respiration.

Sans aucun doute.

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Cobaye attitré et consentant des créations banniéristiques perpétuelles de JD Mai.
Rosalinde
Rosalinde se réveille, gênée par un rayon de Soleil perçant entre les courtines. Ronchonne, se demande où elle est, et pour bien commencer la journée, fiche un coup de talon dans le tibia de Judas. Sans faire exprès, évidemment.
Judas ne dort plus depuis un moment, tourne son visage vers elle.

- Enfin. J'ai cru que vous ne vous réveilleriez jamais.


Rosalinde ouvre définitivement les yeux. Il est nu, elle est nue, fin de l'amnésie momentanée.

- Je rêve ?

Judas étire un sourire satisfait.


- Votre chasteté fut mise a rude épreuve hier soir, n'importe qui aurait cédé à l'évidence!
Tout était de la faute de la fiole d'Isaure.
- C'est bien ce qu'il me semblait.
La faute d'Isaure.

- Voilà.


Rosalinde cherche le drap de la main, encore dans le cirage.
Judas le lui tend.
Rosalinde s'en couvre, son affreux ventre surtout.
Judas n'avouera pas qu'il n'avait aucun effet secondaire, et qu'il est bien content d'avoir troussé sa rose malgré la promesse qu'il s'était faite de ne plus s’intéresser à elle.


- La blessure, pas trop mal?
- J'ai connu pire.
- J'ai un horrible mal de tête ce matin, je jurerais que c'est cette maudite fiole.


Judas reste inerte dans son lit.


- Sans doute. Je ne sais. Je ne ressens rien.
- Mmh.


Il se redresse enfin, comme un diable hors de sa boite sors de sa couche.

- Tant mieux!
Nyam! Mon bain!


Rosalinde se redresse aussi, intriguée. Il s'agenouille au pied du lit et commence à prier. Rosalinde le regarde, et se met à rire. Judas reste impassible, psalmodiant en silence du bout des lèvres. Rosalinde hésite... Résiste... Et puis non. Va s'installer, toujours sur le lit, juste devant lui et fait tomber le drap. Judas sent le drap lui tomber sur les genoux, ralentit immédiatement le rythme de sa litanie dans sa tête... Imagine ... Le drap... Rose... Le drap...
Il récite sa prière de vive voix pour penser à autre chose, murmurée de fait plus rapidement .

Rosalinde descend de la couche. Doucement. Passe tout à côté et va se couler, contre son dos, baisers déposés sur ses épaules. Judas se tend irrémédiablement, récitant son latin sans même y réfléchir, sa voix monte vaguement dans les aigus. Résister. Rosalinde l'accompagne dans sa récitation, lui murmurant le credo à l'oreille, tandis que sa main s'est glissée le long du torse judéen, qu'elle caresse sans vergogne. Judas redresse le nez vers le plafond en répétant:


Tout bon aristotélicien prie tous les matins, je suis un bon aristotélicien.

Il ne réfléchit pas que sa nuit adultérine vient contrecarrer ses saintes idées, cela va de soi. Rosalinde va tâcher de lui rappeler :

- Ce que nous fîmes cette nuit fut très aristotélicien, j'en conviens.
Et nous dûmes faire rougir la vertueuse face de ce bon Christos.


Rosalinde attrape son oreille entre ses dents, et la mordille.


- Rhhhaaaaa Rose! semeuse de discorde! Je ... Je n'arrive pas à prier par votre faute. Et ne blasphémez point ainsi, vous finirez sur l'enfer lunaire. Sans moi.


Pour illustrer ses propos fort convaincants, il se retourne et l'entraine au sol, plaquant ses mains.


- Un bon aristotélicien prie tous les matins. Je suis un bon aristotélicien.

Comme on tendrai une tresse d'ail et un crucifix, il répète :

- Je suis un bon...

Rosalinde le fixe, les yeux dans les yeux.

- Un bon amant, je dois en convenir.
- Vous mentez. Vous avez cet art de flatter le mâle fort bien exercé. C'est un de vos charmes.


Il ne la lâche pas pour autant, même sachant que sa prière est foutue. Derrière eux, Éléonore entre avec deux seaux d'eau chaude, faisant mine de ne pas les voir.

- Vous voilà fort peu confiant dans vos talents d'étalon, cher Maître.
- Je sais ce que je donne, je sais ce que je prend. Voilà tout.


Il scrute ses yeux, ses longs cils paisibles.
Rosalinde esquisse un sourire, tandis qu'elle se mordille la lèvre.


- Je me targue pourtant de savoir sélectionner mes amants.

Il approche ses lèvres des siennes, les effleure avec une infinie lenteur et chuchote :

- Alors Moran , et Finn aussi seraient-ils de si bons serviteurs...
- Très dévoués.


Judas note qu'elle ne relève pas l'insertion de Finn, sait-elle qu'il sait?
Il se redresse et la libère, observant le va et vient de la petite servante.


- Ma Dame s'en revient ce soir, de champagne me semble-t-il.
Je vous serai gré de ne pas vous plaindre du contenu de ses fioles et de leurs effets...


Rosalinde s'installe sur ses coudes.
Il esquisse un sourire bien vague. Judas connait Rose. Elle ne joue pas ce genre de jeu.


- Fort bien, je serai plus muette qu'une tombe.
- Un bain?
- Avec plaisir.


Nouveau sourire, saisis le double sens si tu l'oses.
Judas se lève, l'aide d'une main à faire de même. L’Éléonore ne les regarde pas, sans doute parce qu'ils sont nu, ou parce que ça fera moins de choses a garder au secret, là sur sa petite conscience.
Rosalinde ne fait pas plus attention à l'esclave qu'à une potiche, et va, avec délectation, s'enfoncer dans l'eau fumante, enjambant le baquet, et s'asseyant contre l'une des parois recouverte d'un drap.
Judas la rejoint sans mot dire, étend ses jambes par dessus les siennes sous l'eau.


- Bien.
Vous ne m'avez pas dit.
Quelle était la réaction d'Isaure a propos de la poupée que je lui ai offerte?
- A votre avis ?
- Je pense qu'elle a apprécié, même si elle n'en a rien laissé paraitre.
- Peut-être.


Rosalinde enfonce sa tête sous l'eau, pour couper court à la conversation.
Judas sait qu'il lui donne souvent de bien ingrates tâches.
il profite qu'elle ne l'entend pas pour faire ses rares éloges :


-Ce que j'admire chez vous, c'est que malgré ce que vous devez faire sous mes ordres, vous êtes toujours appréciée des gens de la maison.
C'est vrai. vous avez en sus cette distinction qui étrangement...
Ne s'accorde pas a votre rang, si bien sur l'on omet votre tendance à céder sans remords au péché de chair.
J'entends, plus souvent qu'une dame.


Rosalinde sort la tête de l'eau, d'un coup.

- C'est a croire parfois que...
- Que dites-vous ?


Judas la regarde.

- Je disais que vous faites des remous très désagréables.
- Oh.
Vous n'aimez pas cela ?


Rosalinde rassemble ses cheveux derrière sa tête, dégageant son visage.


- Je n'ai pas envie de mouiller mes cheveux...
- Oui, pour cette fois, vous êtes sans aucun doute plus intelligent que moi.


Rosalinde plisse le nez, s'imaginant toute frisée, une fois qu'ils auront séché, plus encore que d'habitude.
Judas ne dira pas que le fait de mouiller ses cheveux au bain et de se les faire coiffer ensuite est une habitude de la Roide, a laquelle il n'a pas envie de repenser, histoire de ne pas se pendre dès que Rose aura le dos tourné.
Il tend la main vers les cheveux roux qu'il peigne de trois doigts, paisiblement.


- Si vous n'étiez pas rousse, vous seriez presque trop parfaite.


Rosalinde rit.

- Ah bon ? La rousseur est un défaut ?
- Pas chez moi...


Judas aime beaucoup les rousses. et les brunes aussi. sans oublier les blondes, les châtaines...
Rosalinde se rapproche, pour aller se blottir.


- Alors pourquoi ne suis-je pas presque trop parfaite ?

Judas la laisse faire, conciliant.

- Parce que... Vous n'êtes pas noble.

Judas imagine que c'est pas plus mal, sans quoi il la prendrait comme maitresse dans une relation bien plus poussée a l'image de celle de la Kermonfort...
Rosalinde a un imperceptible sourire. Fugace.

- Rassurez-vous. personne n'est presque parfait... Vous êtes mon limier, et je suis un mauvais aristotélicien.

Il lui rend enfin ce sourire facile dont elle se pare.

- Peut-être suis-je une princesse suédoise en exil.
- Haha!
Il y a des rousses dans ces contrées-là?
- Mon ancêtre était un roy viking !
- Tout s'explique....
Je comprend mieux vos habitudes vestimentaires lorsque je vous ai rencontrée

Rosalinde rit, encore.

- Quelles habitudes ?
- Hé bien vous savez!
Vos robes...
Et vos chaussures...
Douteuses.


Rosalinde lui envoie une giclée d'eau. Dans la figure. Exprès.
Judas se protège, trop tard.


- On ne se moque pas de mes robes !

Rosalinde rit encore.
Judas lui renvoie une giclée d'homme , plus dévastatrice.
Et rit un peu avec elle.
Rosalinde se frotte les yeux, avant de battre en retraite.

- Je vous aurai, un jour.
- Ou pas.

_________________

Judas
[Toujours au bain... ]


En attendant, passez-moi le savon.


Il lui passe le savon de cendre

Et vous frottez-moi les pieds.

Il tend l'un de ses pieds sous le nez de Rose. Elle jette un regard dédaigneux sur le pied tendu.


Une chaisne.
Une chaisne, et je vous lave les pieds.
Une chaisne? Bien.


Rosalinde sourit, se dit qu'elle a peut-être trouvé un bon moyen de refaire sa garde-robes. Elle Attrape le pied tendu à la cheville et frotte le savon contre la plante. Il se tend un peu, chatouilleux, mais reste bon gré mal gré de marbre en la regardant faire.

Enfait, pour revenir a Courceriers, il serait vraiment bien que vous alliez y faire un tour.
Pourquoi ?


Elle remplace le savon par les mains, nettoie, et masse un peu en même temps. Si elle ne se fout pas de sa gueule, il ne se foutra sans doute pas non plus de la sienne. Toujours la chaisne à l'esprit.

Je sais, vous n'en avez pas envie. Mais à vrai dire, je n'ai personne pour vérifier que le nouveau sénéchal soit efficace. C'est que finalement, je ne le connais pas. Je lui laisse tout de même le bon soin du chasteau...
Et comme vous ne pouvez envoyer Moran... C'est moi qui aurai le droit d'aller me faire tuer sur les routes. Il faudrait couper vos ongles. Et frotter vos talons avec une pierre ponce.


Il regarde ses ongles.


Et je ne peux pas envoyer Moran. Je vous donnerai une escorte de deux gardes, évidement. Et puis ce serait pour quelques jours... Le temps d'être assuré qu'il est digne de confiance. Ou au moins, efficace; au prix où je le paye.

Rose opine du chef et tend sa main pour récupérer l'autre pied.Il le lui tend, détendu de son léger massage.

Alors marché conclu? Une fois arrivée a bon port, une lettre par jour, un... vague compte rendu..
Est-ce vraiment un marché ? Que vais-je y gagner ?


Elle nettoie l'autre pied, à l'identique du premier. Peu surpris, Frayner penche un peu la tête de coté.

Mhh. Combien voulez-vous? Mais sachez que ce n'est pas assez périlleux pour réclamer une contrepartie faramineuse.

Elle dresse son pouce et son index.

Deux robes. Pas des Juli, deux robes, simples.

Il plisse les lèvres, trouvant la contrepartie raisonnable.

En plus de la chaisne, j'imagine
Evidemment.
Aurais-je le choix des robes?


Il imagine déjà des robes à caractère... pratique. La jeune femme repose le pied de Judas contre son buste, et continue à savonner, le long du mollet, puis de la cuisse, sous l'eau, jusqu'en haut de cette dernière.

Ma foi... Je veux un droit de veto.

Il remonte un peu ses épaules contre le baquet, tressaillant silencieusement en sentant son geste s'enhardir.

Accordé.
Et pas de jaune, ni de orange.Ni de brun.


Elle revient lentement vers la cheville.

Il se détend de nouveau, épaules retrouvant le ras de l'eau .

Le jaune est la couleur de la tromperie, je pense que je n'ai pas tant d'ironie. L'orange ferait redondant sur vous, quand au brun... Le brun ne serait pas de mise. Il sied mieux à Isaure.

Elle opine, avec un sourire satisfait, avant de se retourner, ramenant ses cheveux sur son épaule, et le savon posé dans la paume de sa main ouverte.


Auriez-vous l'obligeance de me laver le dos ?
Soit, tournez-vous.

Il vient dans son dos tandis se met comme il faut. Le seigneur se saisit du savon de cendre et en enduit ses mains méthodiquement avant de les poser sur les épaules laiteuses, glissantes et douces.

Donc, une lettre journalière, et relatant des faits et gestes de Mortimer si possible...
Les robes vous attendront à votre retour, en votre chambrine.


Elle ferme les yeux, lâche un : Oui, oui...
Je dois le dire aussi, s'il amène des femmes ?


Il lui masse légèrement les omoplates, coulant ses gestes jusque sur ses cotes. Rose laisse échapper un soupir de contentement.

Non, je lui ai accordé le droit de se divertir... Après tout il sera seul en Maine, c'est déjà assez difficile... Enfin, sauf si vous estimez que l'une d'elle vaut la peine d'en parler.
Et s'il les paye à vos frais ?


Il englobe les seins en coupe fugacement, et glisse les jumelles le long du nombril.


S'il est avéré qu'il trousse à mes frais, ne manquez pas de m'en faire part.
Bien, mon capitaine.


La rousse trouve la métaphore marine plutôt à propos, et attend avec impatience la suite du menu. Evitera la blague vaseuse à propos de moule, ou huitre, ou n'importe quel coquillage.
Le jeu de main du satrape ne s'attarde pas, s'en revient sur les hanches puis sur les reins, avant d'enfin revenir à son but premier: frotter le dos de Rose.

Voilà une affaire clonclue.Vous pourrez vous choisir votre chambrine en sus, il y a dans l'aile ouest deux pièce au charme incontestable.... Avec vue sur l'étang.
Je pourrais y observer les baigneuses.

Elle a la mine un peu déçue, mais cela il ne peut le voir.

Vous n'en verrez pas. L'eau est saumâtre... Les puisatières à la limite s'y rendent lorsque le puits est sec, d'après le chapelain. Car oui, il y a un chapelain.


Merde. Quelle horreur... Et ils boivent cela ?

Il sourit dans son dos, s'attendant à cette réaction décontenancée à propos de l'homme d'église .

L'eau de l'étang sert à abreuver le bétail, aux teintures des draperies et à l'entretient du chasteau. Gardez-vous de la boire... Et le chapelain est si vieux qu'il est a moitié aveugle, il ne surveillera pas votre assiduité à la prière. Quoi qu'une visite de temps en temps en la petite chapelle ravirait j'en suis convaincu le saint-homme.

Les mains massent la nuque et la gorge gracile. Il note mentalement de choisir une robe a l'échancrure prononcée, afin de profiter de cet atout qu'elle possède.... A savoir , avoir un très beau cou , et tout ce qui est en dessous.

Quelle idée d'aller perdre son temps dans une chapelle...
Ah bon ? C'est Monseigneur Fitz qui serait ravi de l'entendre.


Et toc. Elle se recule un peu, pour aller s'appuyer contre le torse du von frayner. Lui l'y accueille , enduisant les clavicules de savon.

Vous ferez bien ce que vous voudrez, l'avantage est que la seule personne qui aura la tâche de surveiller à Courceriers sera vous.
A la bonne heure ! Néanmoins j'ai peur de m'y ennuyer.


Le pain de cendre est posé dans le fond du baquet tandis que Judas hèle Eleonore pour avoir de l'eau propre .

Allons bon...Je gage que non


En attendant le seau, il baise l'arrière de l'oreille au duvet de rouille. Elle frémit un peu.


Il viendra bien un moment où j'en aurai assez de lire où de penser à la décoration de ma chambre.
Ou de tourmenter le chapelain.
Ou votre Sénéchal.

En fait... pas sûr, que je m'ennuie.


Les dents viennent se serrer sur le pavillon clair de l'esgourde, comme un subtil avertissement. Deux seaux arrivent, Judas se redresse sans mot dire, légèrement vexé du sous entendu de Rose a propos de ses passe temps. Sans autre forme de procès il vide la totalité du contenu sur les épaules de sa voisine.Elle pousse un cri de surprise, mi rieur, mi scandalisé.

Vous voilà propre comme un sou neuf! Tâchez de ne pas vous salir trop vite...

Sous entendu rendu il se rince de son propre seau et sort, saisissant la serviette de lin que la petite servante lui tend et prend congé , nu comme un ver.Elle reste à barboter, comme deux ronds de flan. Il s'en va vers le lit, laissant la jeune fille s'occuper de Rose pour parachever sa toilette.

Qu'est-ce que j'ai dit de mal ?

Il ne répond pas, trop fier pour montrer à son limier qu'il déteste toujours autant l'idée qu'un autre homme en profite. Précautionneusement il se vêtit et finit par quitter les lieux.

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Cobaye attitré et consentant des créations banniéristiques perpétuelles de JD Mai.
Rosalinde
    [Le lendemain.]


Judas est attablé, rédige quelques missives à sa suzeraine . Le visage semble sévère, mais il n'est que concentré. Il lui semble appercevoir une silhouette familière passer dans le couloir et relève le nez.

- Rose!

Rosalinde s'arrête net dans son mouvement... Recule de trois pas, sans passer à l'intérieur de la pièce.

- Oui ?

Il pose sa plume.

- Que faites-vous là?
- Je vais à la bibliothèque. Cela vous importunerait-il ?


Se redressant pour mieux la considérer il articule :

- Je veux dire. Que faites vous encore là. Ne vous ais-je pas chargée d'aller vers le Maine?
- Si fait. Mais vous n'avez pas dit quand.
- Hé bien à la minute pardi!


Judas exagère un peu. Quoi que.

- Un voyage de la sorte ne se prépare pas en trois jours !
- Vous plaisantez.


Judas l'affirme.

- Je ne suis jamais allée en Maine, je ne vais pas me jeter tête baissée sur les routes.
- Mais puisque je vous dis que vous serez accompagnée! D'ailleurs j'ai envoyé les deux gardes patienter devant votre porte, seigneur ils doivent y être encore!


Il se pince l'arête du nez.
Rosalinde éclate de rire.


- Ma présence vous importunerait-elle ?
- Ne dites pas de sottise. votre présence est plutot nécessaire. Ceci dit, j'ai besoin de vous voir partir vers Courceriers sans délais.
- Quant aux gardes, je les ai envoyé à leurs postes habituels.
- Je vois. Bien. Bien! Parfait!


Judas s'énerve.
Rose entre, referme la porte, et s'adosse contre elle. Si les noms d'oiseaux doivent fuser, autant que tout le castel n'en profite pas.


- Pourquoi est-ce si urgent ? Je crois que vous me cachez quelque chose...
- Hum.


Il fait mine de ranger quelques missives, en éloignant certaine, en ramenant d'autre à lui.

- Lorsque je vous donne une tâche, c'est mafoy à considérer comme toujours urgent.

Judas jauge le degré de crédibilité de sa réponse.
Rosalinde arque un sourcil.
Judas l'imite et finit par s'enfoncer en son siège, bras croisés.


- Et moi j'ignorais avoir été embauchée pour aller choisir des poupées, jouer à la dame d'atours ou aller tenir compagnie à votre sénéchal.
- Humpf!


Rosa exagère un brin.

- Ne médisez pas, j'en connais qui aimeraient vraiment votre place, ma damoiselle.

Il se renfrogne encore plus.

- Je ne médis pas, je constate.
- Quelle ingratitude!


Rosalinde s'avance un peu, provocante.

- Le plus vil, c'est vous, mafoy ?
- HUMPF ! Bien. vous partirez ce soir. Moi aussi j'ai à faire figurez-vous, et je n'escompte pas vous avoir en mon giron!
- Ce soir ? Impossible.
- Tout à fait possible.


Rosalinde pose une fesse sur un coin de sa table à écrire.


- Je ne suis pas prête.
- Si c'est une question de temps de préparation, je vous envoie Eleonore et Nyam, en deux temps trois mouvements vos bagages seront faits.
- Je n'ai rien à emballer, puisque je n'ai rien, ou presque, d'autre que les vêtements que je porte.
- Alors?
- Je n'ai pas d'itinéraire.
- Je l'ai donné aux gardes que vous avez congédiés.


Rose joue un peu avec une mèche de cheveux tout en le fixant du regard, espérant in fine lui faire passer l'envie de la congédier aussi rapidement.

- Je n'ai pas confiance en des gardes. S'ils sont de simples gardes, il y a bien une raison à cela.

Judas s'agace, lui qui espérait s'escaper du chateau pour aller honorer une étrange missive.

- Rose, vous êtes bien moins facile à vivre qu'à vos débuts. Sachez que je me sens roulé, oui ma damoiselle, roulé !
- Vous n'aviez pas l'air de le penser, la nuit dernière.


Judas frappe du poing sur la table. Tout bas , postillonant de colère :

- Taisez-vous! vous savez que ma Dame est en les murs, ne vous avisez pas de crier ce genre de chose! Vous me décevez Rose, ha oui vraiment, ce que vous me décevez.

Il imagine qu'il va devoir repousser son rendez-vous s'il ne veut pas être surpris par l'oeil de petit bolchen et cela l'agace prodigieusement.

- C'est vous qui faites du bruit, Monseigneur, pas moi.

Elle hausse les épaules, et se lève.

- Bien. Puisque c'est ainsi vous pouvez disposer. Après tout tout travail mal mené n'entraine que paye malmenée.

Il attrape le premier papelard qui passe et fait mine de s'y replonger, réfléchissant à son problème.

- N'oubliez pas que j'ai un droit de veto sur les robes.

Rose s'attarde, jetant un rapide oeil sur ledit papier.
Judas ne répond pas.


- Ne me direz-vous pas adieu ?


Il remet le papelard à l'endroit , l'air de rien.

- Assurément.
- J'attends donc.


Elle croise les bras.

- Vous partez dans l'Heure?
- Et bien, oui.
- Alors a dieu, Rosalinde.


Judas lève le nez de son papelard.
Rosalinde tourne les talons, et se dirige vers la sortie.
Il se lève , lui emboite le pas.


- Ha rose, une dernière chose.
- Quoi donc ?


Il lui fout une main aux fesses et sort.
Rosalinde lève les yeux au ciel. Les hommes... Tous les mêmes. Se dirige vers sa chambre, empaquète ses quelques affaires, et une fois son cheval sellé, se casse, sans les gardes, vexée pour un moment.
Judas attend d'avoir la confirmation de l'envolée de l'oiseau pour aller honorer son rendez-vous secret avec la soeur de Moran. dans une auberge dijonnaise.

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