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[RP] Tatoue-moi

Theos
[Nantes – Tatoue-moi]

L’encre s’insinue dans la chair de Theos et visite son épiderme du bout d’une aiguille brulante. Un nouveau tatouage s’accroche à sa peau, rejoignant les divers dessins et citations du Livre des Vertus déjà présents sur son corps. Une effroyable douleur, aussi concise qu’intense lui arrache un juron et l’oblige à refermer sa mâchoire. Son visage se plisse, tiraillé par des frissons désagréables qui se répandent sans vergogne à travers tout son être et qui viennent éprouver sa résistance physique. Armé de son pic caustique et gorgé de noir, le tatoueur, un certain « Gustave » ne sourcille pas, ayant oublié la souffrance et les plaintes de ces comparses au fil de son écriture, de son œuvre humaine. Son regard fatigué balaye l’épaule puis le bras de d’Arenthon sur lequel courent de nombreux souvenirs, des mots mystérieux et des illustrations finement tracées. Il ne comprend pas leur sens, ne perçant pas l’intimité du Ténébreux qui se dévoile pourtant à lui. Une forme d’élégance et de sobriété, bien que contradictoires avec l’essence même de cette pratique singulière, s’en dégagent. En silence, Gustave se relève et nettoie méticuleusement son matériel. Tout est propre, excepté le bout de ses doigts qui sont tachés d’encre.

Pendant ce temps d’Arenthon se redresse et penche la tête pour souffler sur son torse, à la naissance de son cou. A l’envers, il distingue des lettres ineffaçables et aussi inaltérables que sa relation avec son Autre. Il n’est plus permis de dire qu’il ne l’a pas dans la peau.


« Odenaiss, Ad Vitam Aeternam »

Gustave se retourne et l’observe. Il se demande quel âge il a. Il paraît jeune et sûr de lui. Sa chevelure rappelle celle des effrontés qui ne veulent pas se réduire aux codes de la bienséance. Ses traits sont remarquablement fins et dénués de toutes difformités. Une barbe de quelques jours lui confère un semblant de charme et de virilité. « Un peu plus de vingt ans », se dit-il. L’âge de l’insouciance et de l’insolence.

Maintenant, il faut espérer que vous n’allez pas rompre avec votre donzelle. Parce que sinon… Soit on vous arrache un morceau de peau, soit on camouffle le tout avec de l’encre. Et croyez-moi, l’esthétisme laisserait vite sa place à la nécessité de faire disparaître l’empreinte de votre femme. Sinon on peut le rayer, tout bêtement… Mais c’est tout de suite moins chic.

Theos l’écoute tout en boutonnant sa chemise. Il se lève de sa paillasse et ajuste sa tenue pour dissiper sa légèreté et se parer de son superbe.

Oui oui, bien entendu… Une rupture n’est pas dans mes ambitions actuelles, ni futures d’ailleurs. Si cela n’avait pas été sérieux entre nous, entre elle et moi, j’aurais demandé à ce que vous écriviez « A mon Autre ». Cette expression aurait occulté le nom de ma Pimbêche et l’anonymat aurait permis d’envisager la vie sans elle si une contrariété avait entrainé notre séparation. Mais avec Odénaiss… Ce n’est pas pareil, ce n’est pas une amourette, ce n’est pas une relation passagère...

Non mais je disais ça comme ça… L’habitude.


Gustave hausse les épaules d’un air désinvolte. Combien d’amoureux transis a-t-il vu revenir furieux, honteux ou désespérés pour effacer les traces d’un tatouage transpirant le regret ? Beaucoup. Tous aussi assurés et tout aussi intrépides que Theos. Mais il se tait, car au fond, il s’en moque.

300 écus s’il vous plaît.

[Le Comté du Poitou et sa campagne – L’homme qui grognait à l’oreille des chevaux…

La mécanique qui s’opère dans l’esprit d’un d’Arenthon en proie à l’ennui, à l’épuisement causé par un voyage et à une frustration née d’absence de plaisirs charnels est simple et grégaire. Il cherche à se distraite et ne peut s’empêcher de couvrir l’un de ses proches de reproches pour distraire sa morosité. Néanmoins, par sollicitude à l’égard d’Odénaiss et préférant éviter qu’une querelle amoureuse n’éclate, il se tourne vers son cheval qui lui au moins, ne boude pas, ne hurle pas et ne pleure pas à ces remarques les plus acerbes. En un mot, son animal n’a pas le comportement usuel qu’a une femme.

‘Tain, si tu avançais plus vite on serait déjà arrivés. On aurait évité cette pluie infâme, mon auguste fessier serait bien plus tendre et ma patience aurait été ménagée. Mais non… Tu prends ton temps, tu trottes à petits pas, tu te promènes. Je pourrais t’offrir des sacs de carottes que tu n’avancerais pas plus vite. Tu m’énerves ! Si tu savais comme tu m’exaspères ! Je vais finir par faire du saucisson avec toi ! Tu te souviens, j’ai déjà mangé du poney. Hinhinhin.

Rire mesquin. Puis il reprend, mauvais :

Tu es sûr de ne pas avoir été adopté ? Tu ressembles plus à un âne qu’à autre chose… Borné, rebelle, faignant… Je suis convaincu que si Odénaiss avait eu une jument, tu l’aurais suivie avec beaucoup plus d’entrain. Si tu ne te dépêches pas un peu, je vais scalper ta crinière et la revendre à des peintres pour qu’ils en fassent des pinceaux.

Et il ronchonne, et il bougonne tout au long de la campagne poitevine. L’ennui et l’absence de réflexions le rendent abject et déraisonné. Il ne maltraite pas sa monture, pas pour l’instant, car il a encore besoin d’elle pour arriver jusqu’à Auch et doit donc l’épargner. Pourtant un besoin assassin le tiraille et l’accompagnera tant qu’il n’aura pas satisfait l’une de ses envies : poser pied à terre et abandonner son costume de voyageur pour se plonger dans des projets stables et sérieux.

Il se sent en effet prêt à assumer une carrière politique et à s’établir de façon concrète avec Odénaiss. Politique et soule s’agitent dans sa tête sans qu’il puisse s’en saisir et poser les fondements des actions à mener. Les idées, les connaissances fondamentales et l’expérience, il les a. Tout comme il est traversé par une infaillible ambition. Reste à trouver un Comté où assoir sa soif de prestige et de pouvoir et où Odénaiss pourra s’épanouir à ses côtés, à l’unisson. Que le Royaume tremble, les Ténébreux sont sur le chemin d’un destin qui s’annonce aussi prometteur que palpitant !


[Cheffe Aldraien
Merci de traduire tout ce qui n'est pas en français, cf les Règles d'Or. Bon jeu.]
Odenaiss
    [ Terres Poitevines - Où un campement improvisé]

    Là sur sa peau gravé, à l'encre noire dessinée...*


Ils en étaient là, après quelques jours de voyage, à errer sur les chemins poitevins , entre mer et terre, longeant les côtes qui bordaient le Golfe de Gascogne.
Rarement, ils avaient entreprit de s'arrêter, s'autorisant seulement quelques heures d'une halte durant le jour pour permettre de se reposer un peu. A ces moments, Odénaiss accordait du temps à ses soins, veillant à ne pas trop malmener la plaie recousue qui lui striait l'abdomen.
Le voyage s'avérait plus long qu'ils n'auraient pu l'imaginer et la dernière ville dans laquelle ils s'attardèrent fut Nantes. Niort et La Rochelle n'ayant été que promptement traversées.

Arriva alors la fatigue qui doucement, mais surement s'en venait marquer les visages, appauvrissait les conversations, mettant parfois à mal nerfs et patience. Seuls les regards qu'ils s'adressaient parfois témoignaient encore du manque qu'ils éprouvaient et ce besoin qu'il avait de voir leur périple toucher à sa fin et d'aller se perdre ensemble dans cette intimité qu'ils affectionnaient tant.

Longue encore serait l'attente, et pour l'heure fut décidé de faire une énième halte. Plus longue que les précédentes cette fois. Pour un jour et une nuit, ils implanteraient un campement dans la campagne pélagienne.
Un endroit choisi et les chevaux avaient été délaissés.
Petit à petit leur campement se montait, des discussions s'élevant, construites autour de l'avenir qu'ils ambitionnaient. Des échanges entrecoupés de silence dans lesquels la Brune les plongeaient soudainement. Si certains desseins s'annonçaient des plus concrets, d'autres restaient pour elle véritables mystères.
Dressant une tente de toile et cuir, elle cogite et soupire, les pensées en ébullition, un probable mal de tête s'apprêtant à venir lui marteler les tempes. Elle voudrait pouvoir occulter la rencontre faite en chemin avec cette diseuse de bonne aventure et ses prédictions maudites. Elle voudrait... mais se contente d'essayer sans réel succès.
Et lorsque le sombre de ses songes semblent l'attirer pour l'emporter, il est encore son Autre qui parvient l'en tirer et la ramener à lui, rendant aux traits figés un semblant de vie au travers d'un sourire qui doucement s'étire et vient illuminer le noir d'un regard qui semblait jusqu'alors perdu.

Affaires disséminées ça et là dans le vert duvet qui couvre le sol, un Diantre, Gerfaut de la Brune, qui s'agite dans sa cage non loin, et un feu qui s'anime. Sis près du foyer, au côté de son Ténébreux, elle ne manque pas deviner ce qu'il tient dissimulé sous sa chemise. L'indélébile preuve d'amour est encore tenue cachée mais la teinte rouge vive qui marque la naissance de son cou ne manque pas d'attiser sa curiosité.
Une question s'en vient accompagner une main visiteuse tandis qu'elle cherche à écarter davantage l'étoffe.



-" Qu'est ce que c'est ?"


* Tiré du titre Épaule tattoo d'Etienne Daho
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