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[RP privé] Chronique d'une renaissance

Syd
[Bureau du Juge, tribunal du Béarn]

Après une longue lecture des derniers dossiers en cours au tribunal béarnais, le juge posa son regard légèrement fatigué sur son bras gauche. Enroulé à ce dernier, un ruban noir cachait un écu porte-bonheur. Il déroula le tissu lentement et contempla la pièce telle une merveille. Ce cadeau symbolique lui avait été fait par sa douce Yuliya, rouquine foudroyante dont son cœur était empli. Beaucoup de souvenirs lui revinrent en mémoire et il oublia sur le champ les réquisitoires de l'accusation qui traînaient suite à une retraite inopinée de la procureur du Béarn, les débats houleux du Conseil sur l'éventuelle présence de brigands à Tarbes, tout ce qui prenait tant d'importance dans son esprit politicien quand il travaillait.

Cet écu avait encore prouvé son efficacité chanceuse alors que le couple en voyage avait parié sur une quelconque arrivée en taverne à Mauléon. Village désert s'il en était, au bout d'une impasse. Il en avait gagné dix, grâce au passage d'une certaine Auby, mais pas un ne valait ce que représentait celui qu'il tenait toujours caché et collé contre sa peau. La Corneille, comme l'appelait une amie, tavernière de la
Bouillabaisse tarbaise, ne s'en séparerait jamais. Il était un peu superstitieux et surtout croyait au Destin. Il ne faisait jamais une rencontre par hasard. Et ça avait été le coup de foudre avec Vide-fût, autre surnom donné par la Morue, Gwen de Bulette.

Elle portait bien son nom, cette rouqmout. Dès le premier jour, ils avaient vidé plusieurs tonneaux dans différentes tavernes, jusqu'à plus soif – si tant est que ces deux-là pouvaient être rassasiés de mousse. Cent vingt écus y étaient passés ! Ils avaient dansé sur une table, le hoquet les empêchant presque de respirer, mais pas de rire, de tournoyer et de commencer à s'apprécier. Ils étaient tombés sur le sol, avaient parlé, s'étaient apprivoisés. La cerise sur le gâteau avait été un baiser délicatement volé par celle qui lui avait fait tourner la tête. Il avait été sous le charme, en quelques heures.

L'ancien tribun de la plèbe de Tarbes avait auparavant pris comme nom Syd ; cicatrice gravée dans sa chair certainement par des brigands qui, après l'avoir dépouillé et assommé si fort qu'il en avait perdu la mémoire, étaient partis en le laissant pour mort dans un fossé non loin du lac de Tarbes. Que faisait-il là ? Qu'avait été sa vie avant cet accident malencontreux ? Était-il heureux ? Avait-il une famille ? Des tonnes de questions allaient et venaient dans sa tête. Il se passa la main dans les cheveux comme à son habitude et se leva de son fauteuil pour faire les cent pas dans son bureau. Il savait qu'il ne pouvait pas être né par l'opération d'Aristote. Il devait avoir eu des parents. Morts, vivants ? Peut-être des frères et sœurs... Cela le tracassait. Et si on était à sa recherche ? Lui qui vivait d'amour et de bière fraîche avait un sentiment de vide à cet endroit.

Certes, sa nouvelle vie après le guet-apens lui avait plu et elle semblait pouvoir durer dans le bonheur parfait grâce à Yuliya. Ils avaient des ambitions communes et Syd commençait même à penser au mariage. Mais s'il y avait des liens inconnus qui chambardaient tout dans l'avenir ? A son arrivée, la Corneille avait rencontré des gens merveilleux avant sa rousse. L'alouette, Mado, qui était devenue une amie très proche et qui lui avait donné envie de rester en vie malgré ses pertes. Il avait également raconté à celui qui était devenu maire par la suite, Tritium, que son aïeux était Mique du Niffelheim, car il avait lu ce nom prestigieux dans un livre d'Histoire poitevine et qu'il trouvait que c'était un bon moyen de se faire apprécier par un de ses anciens soldats. Mais il sentait que ce n'était pas vrai. Il avait peut-être copié un peu le caractère de celui qui avait été le plus grand comte du Poitou de tous les temps, homme un peu fou qui avait fini décapité par la justice royale. Mais cette fable lui avait ouvert les portes d'un parti politique, le BRRR, et également celles du conseil comtal, sous le règne de sa Grandeur Klementein.

Et à cette heure tardive de la nuit, il pouvait être dans le bureau le plus envié du tribunal. Il avait laissé sa Yu' à l'hôtel pour qu'elle se repose du voyage. Il pouvait donc réfléchir tout à son aise. Ses idées allaient dans tous les sens. Il essaya de se calmer et replongea dans son fauteuil. Il laissa vagabonder son esprit. Il repensa à cette mercenaire qui lui avait fait une seconde cicatrice. Il eut un accès de rage. Il avait porté plainte, mais elle devait être à l'autre bout du royaume, à se faire passer pour une certaine Églantine des Rosiers. Il se demanda si l'Alouette plantait à nouveau des arbres à mots dans les villages qu'elle traversait avec son nain. Syd songea ensuite au duel en lice où il avait mis un coup de boule à celle qu'il adorait maintenant. L'amour commence toujours par une bagarre... Il pensa à son futur déménagement : ça sera Lourdes ou Orthez, mais encore fallait-il vendre le potager qu'il avait à Tarbes. Il eut un nouveau coup de sang en pensant à celui qui avait osé reluquer les longues jambes de celle qui allait devenir sa bien aimée peu de temps après. Il se rappela le caillou qu'il lui avait offert pour son anniversaire. Il pensa à son premier coup de gueule au Conseil, parce qu'il considérait qu'on brassait de l'air. Il mâchait et remâchait sa vie et s'endormit dans son fauteuil. Paisible.
Ariane.
[Loin des effluves de Tarbes. Encore trop loin d'un Royaume Français]

Allongée sur le lit poisseux d'une auberge à Annecy, la jeune damoiselle de quatorze printemps se reposait de son voyage. Dans quelques heures elle reprendrait la route pour le Lyonnais-Dauphiné en compagnie d'une gentille dame qui avait accepté de faire un bout de chemin avec elle.
Long, le voyage était long depuis la Lorraine. Cherchant à longueur de temps des voyageurs qui accepteraient de l'accompagner pour qu'elle ne se retrouve pas seule sur les chemin dangereux, sinueux. Son quinzième anniversaire approchait et elle était sur les routes au lieu de se pavaner dans des bals. Elle n'avait d'ailleurs encore jamais assisté à de telles mondanités. Trop occupée à se retirer du monde, des tavernes. Le couvent l'avait trop bien formé de ce côté-ci de son caractère : solitaire, enfermée et pourtant Aristote sait à quel point elle aimerait rejoindre au plus vite ses vieilles amies. Leurs rire, leurs sourire... Tout lui manquait, jusqu'à leur complicité.

Quelques années plus tôt, elle se rappelait d'un jeune garçon qu'elle avait croisé à sa sortie du couvent. Elle devait rejoindre le Palais Royal pour se présenter à feue la Reine Béatrice mais le temps était passé. La Reine n'était plus de ce monde et la jeune damoiselle restait seule à essayer de trouver un membre de sa famille en Royaume de France. Ce qu'elle trouva.
Bref, ce garçon, mignon à l'époque s'était présenté comme le frère de l'une de ses amies. Curieuse, adorant écouter les conversations des autres à cette époque-là, Ariane avait entendu les propos du jeune homme et s'était avancée vers lui. Elle connaissait sa prétendue soeur mais elle savait qu'elle n'avait point de frère. Ce qu'elle évoqua au jeune garçon qui semblait ne pas vouloir la croire. Insistant, le garçon s'en était allé.

En cette année, Ariane était jeune et elle avait couru après le jeune garçon pour lui parler. De la avait naquit une amitié et même une complicité au fur et à mesure que les mois passaient. Le jour où Ariane quitta la France pour rejoindre sa famille en Lorraine. Plus de nouvelles, plus rien et pourtant l'amitié était toujours présente en elle. Pour dire : elle avait même réussi à lui accorder sa confiance, ce qu'elle ne fait que très rarement.

De nos jours, dans cette auberge, Ariane avait beaucoup de missive en retard à envoyer. Envoyer des nouvelles à un seigneur Lorrains, à un Vicomte Franc-Comtois qui n'est autre que son propre père, et essayer de trouver d'autre personnes pour pouvoir continuer le voyage... Et, illumination... Clément ! Ce jeune garçon qu'elle avait rencontré au couvent.
Posé sur le.... le sorte de bureau, si on peut appeler cela un bureau... dans sa chambre de quelques heures, elle se munit de plume, encre et vélin et commença à écrire sa première missive.


Citation:
Cher Clément,
Mon ami,

Voilà bien longtemps que je ne t'avais écris quelques lignes. J'espère que le messager saura te retrouver. Le pigeon que nous utilisions, lui qui avait fait tant de chemin pour venir jusqu'à toi quérir les quelques lettres que nous nous écrivions auparavant, est devenu beaucoup trop vieux. Mais le temps passe si vite, nous ne nous sommes donné de nouvelles.

J'aime me remémorer notre rencontre impromptue devant le Couvent où je fus pendant plusieurs années. Cette année était plutôt amusante et je regrette nos conversations qui étaient de même. Tu arrivais toujours à trouver le mot pour me faire rire, me faire sourire.
J'aimerai tellement te revoir ! Que tu as dû changer depuis ! Que deviens-tu ? Où habites-tu ?

Pour ma part, j'ai habité en Lorraine pendant plusieurs mois et je me dirige actuellement vers le Lyonnais-Dauphiné. Encore quelques jours mais le voyage est si fatiguant.
Malheureusement je n'ai pas souvent vu mon Père qui fût très prit par ses affaires. Je ne lui en veux point. J'espère qu'un jours nous arriverons à nous retrouver vraiment. De même que pour mon frère dont je n'ai de nouvelles. Qu'elle triste vie.
Je rejoins la Duchesse de Remiremont, amie de ma famille qui accepte de m'accueillir auprès d'elle, de son époux et de ses enfants. J'ai tellement hâte d'arriver !

Donne-moi de tes nouvelles je t'en prie. N'en ayant je puis me faire du mauvais sang et pour une jeune fille comme moi, cela peut-être mauvais pour ma santé !
Non je ne suis point malade, qu'Aristote m'en garde. Mais je veux savoir comment tu vas, tout connaitre de ce que tu es devenu.

Avec une certaine hâte de te lire,
Très amicalement,




Une fois signée, la jeune damoiselle scella la lettre de ses syllabes et la confia au messager. Elle lui indiqua la seule adresse qu'elle connaissait dès lors, vers Paris et lui ordonna de se renseigner si le jeune homme n'habitait plus à cette adresse. Qu'il le cherche des jours, des mois s'il le faut, mais cette missive devait arriver à son destinataire le plus rapidement possible. Une question de vie ou de mort précisa t-elle. Cela était faux certes, mais bon, faut bien trouver une excuse pour qu'il bouge son fessier.
Ci-fait, elle rassembla ses affaires, le reste des missives attendront. Elle devait reprendre la route.

_________________
Syd
[Pau, prison comtale]

- Mais je vous dis que je suis le Juge du Béarn, abrutis !

Les gardes de la prison n'acceptaient pas d'écouter celui qui venait d'arriver à Pau les mains dans les poches. Certes, il avait oublié qu'il ne fallait pas vagabonder dans les rues d'une capitale et un sergent un peu zélé l'avait intercepté et amené là où d'habitude finissaient les gens qui passaient devant son tribunal.

Il fallut qu'un lieutenant un peu moins bête le reconnut pour que l'affaire se termine là, sans autre problème qu'un énervement bien compréhensible pour la Corneille. Il devait rejoindre sa douce rouquine qui l'attendait dans une taverne et traversait donc les rues sinueuses de la ville en blasphémant quelque peu.

C'est alors qu'un homme s'approcha de lui et il semblait être tombé sur le messie :

- C'était donc vrai ! On m'avait bien dit que vous étiez ici, messire Clément. Enfin je vous retrouve après ce long chemin parcouru. Je peux enfin vous remettre cette lettre. La bonne journée messire, je vais boire un godet maintenant !

Syd le regarda et faillit l'envoyer sur les roses mais le messager ne lui en laissa pas le temps et lui confia le pli dans les mains, écrit visiblement par une femme. Il se dit qu'avec sa chance, ce n'était pas la peine de le lire, mais il était tout de même intrigué.
Ces jours-ci, Yuliya faisait beaucoup de cauchemars dans lesquels il la trompait, chose qui ne pouvait pas arriver, mais il préférait ne pas lui parler de cette lettre pour l'instant. Il alla dans son bureau de juge (où elle n'était encore jamais venue) pour la lire.


Sa première réaction fut un mélange d'incrédulité et de surprise. Apparemment cette lettre ne lui était pas destinée mais était pour un certain Clément. Toutefois ce prénom semblait lui être familier. Et si... ?

Et si c'était lui finalement ce Clément ? Il se rappela les réflexions qu'il avait eues l'autre soir. Et si son ancienne personnalité, qu'une amnésie lui avait fait perdre, était en train de ressurgir. Cette femme semblait être la clef du mystère et visiblement le connaissait très bien. Il valait peut-être mieux en faire part à sa rouqmout. Il décida donc avant de répondre de la rejoindre en taverne pour lui demander ce qu'il devait faire et lui parler de ses doutes.

Il chercha la taverne où ils devaient se retrouver et la vit dans un coin, rayonnante ; il s'approcha d'elle, en essayant de sourire, plein de questions. Elle serait forcément de bons conseils, si elle ne faisait pas une crise de jalousie...

Il remarqua également le messager dans un coin, qui lui fit un grand sourire, visiblement celui-ci était sûr de lui.
Yuliya
[ Pau – Et plein de questions ]

Les jours étaient particuliers pour Yuliya en ce moment. Son humeur oscillait entre joie et morosité, au gré de la fatigue provoquée par le voyage entrepris au sein du Béarn avec son aimé bien des jours auparavant. Les rares fois où elle prenait du repos, son sommeil était teinté de rêves plus ou moins agréables, certains arrivant même à la réveiller en sursaut, décontenancée, le souffle court. Ces rêves imageaient toutes ses angoisses, des sentiments qu’elle n’avait jamais éprouvé avant d’aimer. Il lui fallait apprendre à supporter tout ça, sans se plaindre, sans souffrir. Plus facile à dire qu’à faire.

La grande rousse avait dès lors décidé de se changer les idées en allant prendre l’air. Les Tarbais n’étaient que de passage dans la capitale Béarnaise et Syd étant probablement parti au siéger au Conseil Comtal, il ne lui restait donc plus qu’à faire le tour de la ville. Elle ne connaissait personne à Pau et avait hâte de se rendre à Lourdes où selon elle l’ambiance avait été particulièrement bonne. La rouquine se dirigea vers le marché pour voir si celui-ci était plus fourni que lors de son dernier passage. En vain. Yuliya se contenta de repartir en haussant les épaules, se disant qu’elle n’avait de toute façon pas les moyens de se payer quoi que ce soit, l’auberge étant hors de prix en capitale.

L’ennui la gagna et sans plus tarder elle partit en direction de la taverne où elle devait retrouver sa Corneille. Yuliya commanda deux chopes de bière, une pour elle et une pour Syd qui ne devait plus tarder. Quand ce dernier arriva, un large sourire se dessina sur ses lèvres. Elle réagissait toujours comme ça en le voyant, se rappelant combien il lui était essentiel. Cela avait même tendance à provoquer de la jalousie en elle, malgré les efforts qu’elle faisait pour ne pas en devenir pénible. Quand il fut arrivé auprès d’elle, la jeune femme l’embrassa délicatement avant de scruter son visage, comprenant de suite que quelque chose s’était passé, ou était en train de se passer. A la fois intriguée et amusée, Yuliya demanda


- …J’ai raté quelque chose ?

Pourvu que non, elle s’était bien assez ennuyée pour aujourd’hui.
_________________
Syd
Syd se mit assis à la table avec sa foudrouquine et après un baiser elle commença à lui demander ce qu'il se passait. Elle le connaissait si bien qu'elle avait vu qu'il y avait du neuf. Pour prendre du courage, il prit la chope qu'elle lui indiquait et la but cul sec avant de lui dire en ces termes :

- Voilà, tu vois le sieur là-bas ? Il m'a remis une lettre en m'assurant qu'elle était pour moi. Et je ne suis pas sûr que cela soit vrai. Peut-être mon ancienne vie est-elle en train de me rattraper...

Il lui montra le pli et la laissa lire. Pendant ce temps il se tortillait les mains, comme pour évacuer son stress en attendant sa réaction.
Yuliya
Yuliya écoutait Syd avec attention. Le fait qu’il descende sa chope d’un coup révélait une certaine anxiété chez lui, ce qui suscitait encore plus la curiosité de sa rouquine. Quand il désigna un inconnu un peu plus loin, la jeune femme fronça les sourcils pour se concentrer. Délicatement elle prit le pli entre ses mains et commença à en parcourir les lignes.

Lire cette lettre qui ne lui était pas adressée lui provoquait une étrange sensation. Ce que contenait cette lettre ressemblait à n’importe quelle missive que l’on s’envoie entre bons amis. Quant à ce fameux Clément, Yuliya ne lui trouvait aucune ressemblance avec l’homme qu’elle aimait. Mais avant qu’elle ne le rencontre, avant qu’il n’arrive à Tarbes, peut-être était-il ainsi après tout. Les mots enjoués se succédaient devant les yeux bleus de la rousse qui éprouvait naturellement de la jalousie. Cette lettre écrite par une main féminine, laissant transparaitre une proximité assez ancienne ne pouvait que la perturber, elle qui avait la jalousie facile. Pourtant la rouquine prenait sur elle, tâchant d’être objective pour donner un avis qui pourrait aider son tendre. Il avait eu une vie avant elle et elle n’y pouvait rien. Au contraire, elle se devait de l’aider à retrouver son passé, ce qu’il avait été.

La lecture achevée, Yuliya replia la lettre et la posa devant lui. Si elle tâchait de se raisonner, elle n’en restait pas moins très jalouse. Mais pour son bien, elle tenta de n’en rien montrer même si sa première phrase depuis la lecture de la surprenante missive ne put que la trahir.


- Si j’étais absolument égoïste je te dirais que c’est simplement une erreur, tout ça pour ne même pas savoir qui est cette demoiselle…

Le regard était franc, presque froid. Yu’ resta à le regarder droit dans les yeux une seconde, puis deux, puis trois. Et enfin, un sourire, tendre, alors qu’elle reprenait la parole.

- Mais essaye de lui répondre, si c’est une erreur tu sauras. Pour l’instant c’est juste trop gros pour que ce soit une simple erreur. La lettre a fait du chemin, et son porteur aussi. Et pourtant il reste là, à t’attendre, sûr de lui, continua-t-elle en désignant ledit porteur du menton. Et je ne veux pas que tu fasses comme moi, à savoir rester planté devant une lettre en la regardant, te posant mille questions auxquelles tu veux des réponses sans avoir vraiment le courage de les obtenir. Je ne veux pas que ça se passe pareil. Si ça peut te permettre de retrouver ton passé, essaye, fonce.

La rousse parlait avec son cœur. Combien de fois elle s’était décidée à rechercher sa famille ? Et combien de fois avait-elle abandonné, de peur de savoir ce qui s’était vraiment passé ? Bien trop souvent. La jeune femme ne voulait pas qu’il en soit de même pour Syd. Peut-être que tout cela n’était qu’une fausse piste, mais elle voulait le soutenir, et l’aider.
Yuliya lui adressa un nouveau sourire, toujours plein de tendresse. Elle l’aimait tant. Si bien qu’une question vint troubler sa bonne volonté. Et s’il changeait ? Et s’il oubliait peu à peu ce qu’ils avaient vécu ensemble en retrouvant son passé ? De nouvelles craintes qu’elle tenta de chasser de son esprit rapidement en l’embrassant, les yeux fermés.


- En tous cas, je suis là pour toi. Je t’aiderai. Et je serais si heureuse si jamais tu retrouves ta famille. Je suis bien placée pour savoir combien ça fait mal d’être seul parfois.

Le pli était resté face à lui. Il n’avait qu’à le reprendre et répondre à l’inconnue. Tout le reste n’appartenait pas à Yuliya qui pensait qu'elle ne pouvait à présent que l’épauler et faire de son mieux.
_________________
Syd
Syd savait qu'il pouvait toujours compter sur sa rouquine pour avoir de bons conseils. Elle semblait avoir ravalé un semblant de jalousie, ce qui lui faisait bien plaisir, car il n'y avait pas de mouron à se faire. Il relut la lettre de la dite Ariane et sortit sur la table un nécessaire à écrire qu'il avait emporté du bureau du juge. Il posa ces mots sobrement :



Dame Ariane,

Votre lettre est bien arrivée et le messager m'a assuré qu'elle était pour moi, cependant je crains qu'il ne s'agisse d'une erreur. Je n'ai point de souvenirs de ma vie avant le Béarn, car j'ai perdu la mémoire dans un guet-apens il y a plusieurs mois.

Toutefois, j'ai la bizarre impression que vous pourrez m'éclairer dans ma démarche de reconquête du passé. "Clément" est un prénom qui me dit quelque chose, mais de là à dire qu'il s'agit de ma personne, je n'en suis pas encore sûr. Vous me dites que vous êtes passé par la Lorraine, serait-ce vous qui m'aviez envoyé une bonne bouteille de mirabelle par le passé ? En tout cas, celle-ci a été bue avec la femme qui partage ma vie. Elle s'appelle Yuliya et fait de moi le plus heureux des hommes.

Vous parlez d'un Couvent, que venais-je y faire ? En tout cas, maintenant je suis bien installé en Béarn dont je suis le Juge. Si vous pouviez m'aider à retrouver mon éventuelle famille et ma mémoire, je vous en serais éternellement reconnaissant, en sus de notre amitié qui semblait bien grande et qui me ravit.

Cordialement.
Dans l'attente de vos nouvelles,

Syd ou Clément, je ne sais plus trop maintenant !


Il laissa sa rousse jeter un coup d'œil sur la lettre avant d'appeler le messager dans le coin de la taverne et de lui remettre le pli.

Celui-ci grommela mais s'exécuta et tendit la main. Syd posa quelques pièces dans celle-ci et l'homme sembla déjà plus satisfait.
Ariane.
[Quelques jours plus tard, le temps que le messager revienne... à Dié en Lyonnais]

Plusieurs jours s'étaient écoulés entre l'envoi du messager et son retour avec une réponse. En somme, Clément semblait habiter loin et la brunette n'avait de cesse bouger depuis ce premier jour.
Annecy-Dié avait été bien plus long que prévu mais finalement, elle était arrivée à bon port.



«- Mamitaaaaaa !!!
- Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là... Ouiii ?
- Des nouvelles de Hugues ?!
- Nan m'dame ! L'est toujours pas revenu !
- Vous pensez qu'il l'a trouvé ? Qu'il est toujours en vie ?
- S'il est toujours en vie, j'le plains d'vous connaître ! Mais z'en faites pas, l'Hugues, l'est bon pour r'trouver quelqu'un. »

Haussement d'épaule de la jeunette pour montrer son indifférence à la pique lancée par la gouvernante qui l'avait accompagnée jusqu'à Dié. Ariane s'impatientait mais elle avait de quoi s'occuper. Retrouver un champs, refaire construire une échoppe dans une nouvelle ville, retrouver la duduche... Beaucoup de choses à faire en somme.
Mais l'absence de réponse lui semblait longue... Jusqu'à ce que des bruits de sabots lui fit lever les yeux de ses comptes.

Cris de joie, sautillement... la brunette récupéra la missive qu'Hugues lui tendait avec le sourire. Le sourire disparaissait au fur et à mesure que les mots se succédaient. Qu'elle était donc cette comédie ? Une amnésie ? Clément ? Celui qu'elle avait en souvenir un homme grand, fort... Cela était impensable. Hugues se serait trompé de personne ? Non, impossible, il était plus intelligent que Mamita et arrivait à avoir les informations les plus difficiles à avoir. Mais faut pas rêver... Il n'arrivera pas à avoir des informations de la Pairie ou du Roy hyper confidentiels.
Bref, cet homme était bien Clément mais... le guet-apens lui avait fait perdre la tête.

Plume, vélin, il fallait répondre au plus vite. De fait, elle était devenue très inquiète.
Une heure plus tard, la brunette remis à Hugues la missive qui repartit sur les routes.


Citation:
Cher Clément,

Qu'elle surprise de lire ta missive. Surprise et inquiète. Que t'on fait ces viles brigands pour que tu ne te souviennes plus de rien ? Ni de moi, ni de notre amitié ?

J'aimerai tant être auprès de toi pour comprendre et t'aider à te souvenir ! Mais je suis heureuse de savoir que ton amie soit à tes côtés.
Effectivement, je t'ai envoyé une belle bouteille de mirabelle, l'on m'en a dit que du bien. Je ne bois pas d'alcool ou très peu. Je me fis aux conseils des professionnels. Qui ne sont pas toujours de bon conseil mais tant pis. Elle fût bonne, tant mieux. Pour moi.

Bien sûr que tu t'appelles Clément ! Ou je ne m'appelle plus Ariane Catherine d'Eirbal !
Tu étais venu au Couvent pour voir ta soeur. Mais à cette époque personne ne savait que Flora avait un frère.
Nous nous sommes croisés à la sortie du Couvent il y a de cela quelques années et je t'ai persuadé de ne pas aller la voir. Elle ne te connaissait pas et nous savions qu'elle n'avait pas de frère - j'étais également sûre que cela était un mensonge jusqu'à ce que tu me montres quelques preuves.
Du coup, nous avons conclu l'accord que tu retournerai la voir à sa sortie de cette "prison religieuse", une fois qu'elle aurait grandi et fini son apprentissage. Si la mère supérieure me lisait, elle en perdrait ses cheveux, si elle en a encore.
N'y es-tu point allé il y a quelques mois ? Je pensais que tu l'aurai fait. Cela semblait tellement important pour toi. Elle est sortie il y a de cela deux mois me semble-t-il.

Ce que je puis te dire sans trop bouleverser mon amie si tu cherches à la retrouver, c'est que tu t'appelles Clément et que tu te disais membre de la famille des Montbazon-Navailles. Une grande famille française qui a une réputation assez particulière. Mais quand on connait Flora, on l'apprécie !
Tu ne m'as jamais vraiment expliqué la raison du "pourquoi elle ne te connait pas". Peut-être ne connais-tu pas la réponse et seul un membre de cette famille peut t'en donner la réponse.
Néanmoins, soit prudent, cette famille est grande et surtout Noble.

Ne te souviens-tu vraiment plus de rien ?

Dans l'attente inquiétante de te lire,
Très amicalement,



_________________
Syd
[Quelques jours plus tard... A Lourdes.]

Syd se promenait dans les rues de la belle ville de Lourdes avec sa rouquine à son bras. Le soleil était chaud et le temps lourd. Il avaient marché longtemps après leur séance d'excavation à la pioche et pensaient maintenant se rendre en taverne pour dépenser en bière fraîche l'argent de la journée.

- Messire Clément, messire Clément !

Syd ne se retourna pas, mais comme on criait dans sa direction, il finit par tiquer. "Ah oui, c'est vrai..."

- Voilà votre réponse, messire ! dit Hugues le messager, en finissant sa phrase par une courbette devant le Juge du Béarn et sa fiancée, car oui, la Corneille avait fini par lui demander sa main. Il décacheta la lettre et la lut avec attention, sa rouquemoute par au dessus de son épaule.

- Eh bien, en voilà des histoires. J'aurais une soeur maintenant ! Qu'en penses-tu ma foudrouquine ? Apparemment je suis véritablement ce Clément et il me faut répondre... Ca te dérangerait si je "changeais" de nom ? Tu en connais des MontBazon-Navailles ? Il rigola un peu jaune. Mais il était excité par l'idée de retrouver une famille, noble et puissante, nombreuse et apparemment de bonne réputation. Il demanda à Hugues de l'attendre dans une taverne non loin pour prendre sa réponse, mais il attendait l'assentiment de sa rousse.
Yuliya
- Messire Clément, Messire Clément !

La voix était insistante, sûre. Yuliya n’y avait pas prêté la moindre attention non plus. Parce qu’elle ne s’appelait pas Clément et parce qu’elle n’en connaissait pas. Pas officiellement du moins. Car quand son fiancé s’arrêta pour répondre à l’homme qui venait de lui adresser une courbette, Yuliya se remémora la surprenante lettre que Syd avait reçu bien des jours auparavant.
Curieuse, comme toujours, la grande rousse lisait avec lui, au-dessus de son épaule, avec un étrange mélange de sentiments. Partagée entre amusement, inquiétude, joie et légère jalousie, la jeune femme scrutait attentivement le visage de son juge préféré pour voir comment il réagissait. Syd semblait prendre la chose avec humour même si ses nombreuses questions trahissaient une certaine appréhension. Il voulait son avis, mais Yu ne savait pas trop par quoi commencer. Une blague ? Oui pourquoi pas, une blague.


- Je crois surtout que tu es un homme à femmes. Une amie, une sœur…moi. Je vais devoir t’avoir à l’œil pour finir…

Le sourire qu’elle lui adressait était tendre et ne dissimulait pas son amusement. Cependant il avait besoin de conseils et c’est d’une voix beaucoup plus posée et sérieuse qu’elle reprit.

- Non je ne connais pas de Montbazon-Navailles. Enfin… j’ai déjà entendu ce nom mais je n’en ai jamais rencontré. A part si ma mémoire me fait défaut. Et si tu es bien cette personne, je ne vois pas pourquoi je refuserais que tu changes de nom. Je crois juste que je vais avoir du mal à t’appeler différemment mais je vais devoir m’y faire. Et à vrai dire ce n’est pas très important, ce qui l’est c’est que tu retrouves ta famille.

Yuliya savait combien cela pouvait lui tenir à cœur. Elle aimerait tant retrouver la sienne même si elle avait dû vivre sans elle depuis toute petite. Mais lui, Syd, ou Clément, il pouvait avoir cette joie. Et le reste n’était selon elle que détail. En attendant il avait raison, s’il était bien la personne concernée par cette missive, Yu allait devoir l’appeler par son véritable nom. Doucement elle prit sa main gauche et déposa avec amour et délicatesse un baiser sur sa joue droite. Ses yeux bleus plongèrent dans les siens et comme si elle le redécouvrait, lui adressa un joli sourire.

- Alors… « Bonjour, Clément ».
_________________
Syd
Syd rigola à la blague que lui lança sa jalouse de fiancée. Puis écouta avec sérieux ses recommandations. Elle n'était pas dérangée par cette nouvelle si abracadabrantesque. Mais lui était fortement perturbé. Il ne savait plus quoi penser. Et quand elle surenchérit en disant : "bonjour Clément", il ne sut plus où se mettre. Heureusement, elle lui baisa la main affectueusement et il se dit qu'il pourrait toujours compter sur elle.

- Merci ma douce, j'y vois déjà un peu plus clair. Il prit donc un vélin et écrivit sa réponse, assis sur un banc qu'ils venaient de trouver. Il décida de prendre un ton moins formel envers celle qui devait être une bonne amie.



Chère Ariane,

Je suis vraiment désolé d'apprendre que j'ai perdu tant de temps dans notre amitié et vis à vis de ma famille. Les brigands avaient vraiment tapé très fort ! Mais je commence à me souvenir de certains détails, notamment avec cette délicieuse bouteille de mirabelle que tu m'avais fait parvenir. Tu ne bois pas ? Tu devrais, c'est comme ça que j'ai rencontré ma fiancée. Car oui, je l'ai demandée en mariage dernièrement.

Alors comme ça, j'ai une soeur qui s'appelle Flora, c'est un joli prénom. Je ne suis pas retourné la voir puisqu'il y a eu mon guet-apens entre temps. Mais il faut absolument que je la contacte. Pourrais-tu me donner son adresse ou la prévenir de mon "retour" ?

Je me rappelle vaguement de ma jeunesse et je crois que quelques sensations me reviennent comme des sourires et du travail au Collège.

J'espère que pour ta part tu m'excuseras de toutes ces aventures et que nous pourrons nous revoir bientôt.

Très amicalement.

Clément de Montbazon-Navailles, dit Syd.


Il remit la lettre à Hugues et lui laissa encore quelques pièces en lui disant de prendre grand soin de la lettre. Celui-ci grommela un peu puis partit rapidement.
Ariane.
Plusieurs jours encore s'étaient écoulés. La jeune francontoise-dauphinoise prenait quelques peu ses marques en LD et reprenait contact avec ses vieilles amies du Couvent.
Les lettres échangées avec Clément lui semblait tellement étrange et lui avait remis sur la route de l'amitié et de la confiance. Une confiance qu'elle n'avait accordé qu'à très peu de gens dans ce bas monde.

Hugues revint avec la lettre de Clément, non cachetée mais qui avait comme signature non plus "Syd", mais bien "Clément". Elle lui semblait alors qu'il reprenait quelques souvenirs que la vie, le guet-apens lui avait volé.


Citation:
Cher Clément,

Toutes mes félicitations pour tes fiançailles. Je ne doute point que ton amie soit merveilleuse avec toi. Cela doit être éprouvant pour elle comme pour toi tout ce qui peut t'arriver en ce moment.
Est-elle noble ? De bonne famille ? J'espère que j'aurai un jour l'occasion de rencontrer la jeune femme en question qui a su embellir ton coeur.

Boire ne permet pas toujours de rencontrer son âme soeur. Pour moi c'est un élément qui permet d'oublier que l'on existe, d'oublier certains points de la vie.
Cependant, je te rappel que je ne fus pas élevée dans un contexte où l'alcool coulait à flot.

Tout ce que je puis te dire à propos de Flora est qu'elle habite en Limousin auprès de sa famille. C'est tout ce dont je puis t'apporter. Je n'ai malheureusement pas eu le loisir d'envoyer missive à ta soeur comme je l'eu envie de faire. Malgré tout, je pensais très fort à toutes mes amies qui me manque et qui, j'espère, je reverrai tantôt.
Envoi mes amitiés à ta soeur si tu la vois. Et qu'elle sera toujours invitée dans mes appartements chez ma bienfaitrice, en Lyonnais-Dauphiné.

Prends bien soin de toi et de ta fiancée,

Très amicalement,




Quand à Hugues... Et bien il repartit.
Ariane quant à elle devait vaquer à ses occupations dans la demeure de la Duchesse de Remiremont et envoyer missive à un Sparte. Du travail en perspective, elle allait s'occuper, chose qu'elle appréciait.






(/Désolée du retard et de la petite réponse/)
_________________
Syd
Clément-Syd avait maintenant les idées beaucoup plus claires et depuis quelques temps, s'était amusé à signer ses courriers de son "vrai" nom. Cela lui avait valu un passage dans un article du Petit Béarnais déchaîné qui l'avait amusé et énervé en même temps. C'était un torchon réformé qui caricaturait ceux qu'il jalousait. Le passage repassait dans sa tête :

Citation:
[Décerner le prix de l'éloquence à] notre juge, Messire Syd ? En voilà un qui apprend vite ! Le gaillard est passé en quelques semaines de La Corneille, oiseau frustre et commun, à Clément de Montbazon-Navailles ! Nul doute que le sombre volatil a très rapidement intégré les règles de base de Béarn Ramolli Rigide Ringard et Raté et qu’il saura faire son nid bien à l’abri dans la coulisse … Donc point de prix pour lui, il parviendra de lui-même à les accaparer !


Il se passa la main dans les cheveux. Et c'est alors que le messager revint le voir, décidément celui-ci en faisait des lieues... Il était seul cette fois-ci, sa rouquine devait être à l'auberge à l'attendre. Il lut la lettre. Quand il l'eut finie, il se décida d'écrire, non pas à sa "nouvelle" amie Ariane, mais directement à Flora, sa... soeur qui habitait en Limousin, à en croire celle-ci. Il répondrait plus tard à la gentille Ariane qui remettait en place le fil de son passé, dans le labyrinthe de sa mémoire.



Dame Flora,
Je me présente : Syd, Juge du Béarn, enfin, c'est ce que je pensais jusqu'à maintenant.
Je ne sais par quel bout prendre ma plume, tant je suis décontenancé par ce que m'a appris une devos amies du couvent, Ariane Catherine d'Eirbal.

Selon elle, je serais votre frère Clément et je retrouve à peine la mémoire en écrivant ces lignes, je ne me rappelle de mon enfance qu'à travers quelques sourires et quelques souvenirs peu nombreux.

Puissiez-vous vous souvenir de moi et m'aider à recouvrer la mémoire que j'ai perdue lors d'un guet-apens fin avril, alors que je devais vous retrouver au couvent peu de temps après...

Cordialement.

Clément de Montbazon-Navailles, dit Syd.


Il donna des instructions claires à Hugues : trouver Flora de Montbazon-Navailles en Limousin et lui remettre le pli. Il stressait déjà de savoir ce qui allait se passer dans la tête de Flora...
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