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[RP] - Qu'elle vienne pour que nous puissions partir

Yolanda_isabel

Une lettre a été envoyée voilà une semaine en Lyonnais et Dauphiné, avec l’espoir d’atteindre sa destinataire, à savoir la petite Castelnau-Montmiral. Devant sa psyché, Yolanda Isabel réajuste le pli de la robe que lui a cousu la nouvelle recrue de l’Atelier : Sorianne. Une pensée pour l’atelier, pour cet Atelier où elle devra passer dans la journée pour aller chercher Linien et l’amener avec elle en Anjou. Le coche frappé aux armes des Josselinière se verra rempli pour une fois, et pas simplement par la jeune fille et le dogue. Il y a de la joie en elle à quitter Paris, à arracher Linien aux horreurs de la capitale, et à rejoindre sa fadette.

Mais pas seule, non pas seule, puisqu’elle attend un temps, le temps de vérifier que le hennin est bien maintenu et que le voile retombe bien, long, éperdument long contre ses mollets, et enfin, elle gagne la salle de réception pour y espérer l’arrivée de Jenifael de Castelnau-Montmiral, sa deuxième damoiselle de compagnie. Le regard se porte sur l’âtre gigantesque où pourrait rôtir un gros verrat, les doigts jouent dans le fin sautoir de perles à son cou, tandis qu’à ses côtés, Ankou se débarrasse de quelques puces écopées au gré d’une promenade.

Attendre n’a jamais été son fort, en dépit de sa haute taille qui l’handicape par la soudaineté de sa croissance, et de ce corps un peu gras qui est le sien, Yolanda aime l’activité, et attendre, passivement que les choses veuillent bien se déclencher, l’agace, alors au premier valet qui passe par là, c’est un ordre qui fuse.

-« Dès qu’elles arriveront, faites-les venir ici, séance tenante. Cela ira bien. »

Oui, la salle de réception et ses armures, ses portraits d’ancêtre, cette salle gigantesque qui ne s’habille qu’en cas de fête de multitudes de tables montées sur tréteaux. Cette salle remplie en l’état par une estrade au fond, porteuse de deux sièges. La salle de réception ira bien, et la main vient tapoter le crâne du gros dogue noir à ses côtés.
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Jenifael..luna

[Bourgogne - Nevers]

Pigeon envoyer, pigeon reçu. La magie des incroyable pigeons voyageur qui savent toujours, toujours où nous trouver ... Sauf que voilà, se n'était pas en Lyonnais & Dauphiné qu'elle fût trouvée, mais en Bourgogne. Oui parce qu'il y avait une étrange bête à Briançon, la tantine avait tôt fait de mettre ses nièces à l'abri, loin de celle-ci.
Au moins, elle n'était pas bien loin de Paris.
Aussitôt reçu, la Damoiselle, comme elle demander à ce qu'on l'appelle, ordonna à son Anne.

"- Anne, on va à Paris avec Elizabelle ... "

Oui parce que se balader seule, pour aller dans un lieu pareil, il lui faudrait une dose de courage que sa soeur pourrait lui apporter.
Elle choisit une jolie robe violette puis rejoignirent la Damoiselle d'Irissarri, même si la boudeuse Jenifael continuer parfois à l'appelle Castelnau de Montmiral.

[Paris]

A Paris, au milieu de la foule ;
Une jeune fille aux longs cheveux bruns avec des reflets roux, des cheveux épais, ondulant en une masse sauvage. Une jeune fille aux yeux émeraude & marron mêlé, reflet de père & mère, la peau pâle & aux lèvres boudeuses. Une jolie tenue, améthyste, accompagnée d'un filet d'argent, comme poser sur la crinière, domptée. Et du haut de ses douze ans, elle est accompagnée d'une aigrit en velours vert et d'une couturière aussi brune qu'elle.
Le visage de la Castelnau est fin, très fin, peut-être est-ce là un héritage de son père, comme pour ses yeux ? Autre héritage de son père, l'impression cheval à robe de nuit qu'elle utilise ...
L'avantage d'être pauvre,était qu'il y avait moins de choses à transporter, ainsi donc la petite Castelnau avait non seulement peu de vêtements, mais en plus il n'étaient qu'en camaïeu de ton glacé.
A son cou fin, une chaîne pend. Une chaîne d'or.A cette chaîne, diverses choses, médailles de baptême et blason. La demoiselle les gardent, les cachent presque, comme des reliques. Son unique richesse.

Elles sont là, en haut de la Rue menant à la porte Bordelle.
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Elizabelle

Elizabelle avait ce don d'être à plein d'endroit en même temps, et nul part à la fois... Aussi, quand la lettre pour sa cadette arriva, elle était avec elle, en Bourgogne. Mais ce fut tout de même un haussement de sourcil qui accueillit sa cousine/soeur lorsqu'elle annonça qu'elle partait pour Paris, et que son escorte serait sa grande soeur adorée. Ah... C'est qu'elle l'avait pas bien regardée... La dite grande soeur était moins lourde que sa cadette tant elle était mince. Dubitative, elle se prépara tout de même, incapable de refuser quoi que ce soit à Jenifael.

[A Paris]

L'Ange ne put s'empêcher de froncer le nez en parcourant les rues de la capitale. S'il y a une chose qui ne lui avait pas manqué, c'était bien la puanteur de ses rues pavées. Juchée sur sa jument noire, elle avait passé une robe que Selena lui avait faite. Ses lourdes boucles brunes tombaient sur ses épaules, la faisant regretter de le pas les avoir monté en chignon. Le voyage avait été un enfer, Anne trouvant le moyen de se plaindre tout le long de la route. Elle était impatiente d'arriver, pour se débarrasser de la vieille bique...

Jenifael, tu sais dans quelle demeure elle vit ? Je ne suis jamais venu dans ce quartier...

En tant que Pupille Royale, elle avait été cloitrée au palais et avant cela, sa mère ne la laissait pas se promener seule dans les rues. En fait, elle se rappelait juste de Yolanda comme d'une gamine presque aussi large que haute et qui dirigeait d'une poigne de fer le club de Peter Pan. Sans doute avait-elle changé autant qu'elle-même, qui avait grandie mais qui en mangeant si peu, pesait à peine plus qu'à l'époque...
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Jenifael..luna

[Paris - La rue menant à l'Hôtel ]

La jeune fille regarde sa soeur adoptive, si fine du haut de ses 17 ans. L'adolescente vêtu de violet aussi était fine ... Mais pour son âge, cela pouvait-être justifier. Puis elle lâcha, simplement un :

"- On peut demander où est l'Hôtel Josselinière "

Alors qu'elle va ouvrir la bouche, l'Anne est déjà au travail & réclame à un passant :

"- Messire ! Pourriez-vous m'indiquer l'Hôtel Josselinière "

L'homme hausse un sourcil épais puis indique à la vieille, comme si elle était folle :

"- C'est au bout d'la rue m'dame "

La nourrice se dirigea donc, d'un pas décidée vers l'endroit indiqué. Elles arrivèrent donc, toutes les trois devant l'Hôtel. L'une brune à reflet roux, vêtu de mauve, l'autre brune vêtu d'un gris glacé & la dernière châtain foncé en vert émeraude.L'Anne frappe à la porte alors elle attend la l'aigrit, après avoir râler durant tout le voyage. Elle râle plus devant la lourde porte.
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Yolanda_isabel

Et à cette brave Anne, on ouvre la porte afin de s'enquérir de l'identité des personnes. Une fois, cette identité confirmée, un huissier mena les deux jeunes filles à travers l'hotel des Josselinière pour rejoindre la salle de réception où les attend Yolanda Isabel, laquelle relève la tête à l'entrée dans la salle.

-« Le bon jour, demoiselles de Castelnau-Montmiral et d'Irrissari. »

En un coup d'oeil, elle avise la différence, l'âge, les années qui les séparent, à l'homme qui se penche vers elle, elle murmure quelques mots, avant que de se retourner vers les deux pucelles, notamment vers l'aînée.

-« Je n'ai pas de siège à vous offrir pour le moment, toutefois, cet hotel dispose de quelques chambres, vous y logerez si vous ne disposez pas d'une chambre dans une auberge avant de rentrer. On ne saurez vous laisser reprendre la route in petto sans repos. »

Et l'homme de rester là à attendre une éventuelle réponse qui indiquerait que la chambre doit être préparée. Mais trop d'attente tue l'attente, alors la petite Lune quitte l'Irrissari du regard pour fixer la Castelnau-Montmiral, et avec un sourire, la voix fluette émanant du grand corps s'élève.

-« Savez-vous pourquoi vous êtes ici demoiselle ? »

Un sourire.. Amusé.
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Elizabelle

Sitôt arrivée, sitôt entrée... Cela ne traînait pas ici, enfin, ce n'était pas étonnant au vu des souvenirs qu'elle gardait de la Josselière. Elizabelle abandonna à contre coeur sa jument aux mains d'un palefrenier, laissant ses gardes avec elles. La vieille harpie suffirait bien assez pour les protéger de la blonde filleule de feu sa cousine la Reyne Beatritz. Aussi entrèrent-elles à trois femmes.

Yolanda les attendait dans une salle immense et pour le moins impressionnante, puisqu'il ne faisait aucun doute que c'était l'effet voulu. L'Ange fit une profonde révérence en tout point parfaite pour saluer leur hôtesse. Elle paraissait encore plus mince, à la limite de la maigreur aux côtés de la jeune blonde qui semblait avoir poussé à toute vitesse ces dernières années.

Le Bon jour Demoiselle de la Josselière. Je suis heureuse de vous revoir, le temps a passé depuis notre dernière rencontre et les années vous ont été bénéfiques. Vous êtes ravissante.

Politesse de rigueur mais sentiment sincère. Elizabelle se souvenait avec affection de ses jeunes années, du club de Peter Pan, de cette religion qu'elle avait adopté le temps d'un après-midi, et surtout des mois passés auprès de la Reyne à recevoir son enseignement.

Je vous remercie pour votre hospitalité. Je n'avais pas prévu que nous arriverions si tard, sans quoi j'aurai trouvé une auberge...

L'Ange n'aimait pas s'imposer en invitée, mais c'était cela où se retrouver devant la porte close de Paris à la nuit tombé, avec les risques que cela comportait.
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Jenifael..luna

[ L'Hôtel Josselinière ]

Elles entrent, la jeune fille observe discrètement le décor, la salle, se sentant soudainement petite, ses épaules son sur le point de s'affaisser, mais son menton se relève & son dos est droit. Elle s'incline également, comme appris auprès de sa défunte mère. Alors que sa soeur parle à la Josselinière les émeraudes & marron mêlé se posent brièvement sur elle, la détaillant. Elle est grande, plus grande qu'elle, mais aussi plus rondouillette, elle est aussi blonde qu'elle est brune, possède des yeux bleus autant que les siens sont verts & marron. Sa voix est fluette :

-« Savez-vous pourquoi vous êtes ici demoiselle ? »

Sa voix douce à elle, répond :

"- Le Bon Jour à vous,Demoiselle de la Josselinière "

Et voilà pour l'instant, elle se contente d'imiter l'ange. L'ange qui a plus connu la blonde peut dire plus ... mais elle non.

"- Non, j'ai eu quelques explications flou, mais sans plus "

Oui Axel c'était pressé de mettre ses nièces à l'abri & après tout, pourquoi demander plus d'explications, lorsque vous êtes sous la tutelle d'une tante aimant son monde & en qui vous avez confiance ?

L'Anne est derrière, elle laisse les demoiselles s'exprimer, retenant ses perpétuelles râleries contre les deux jeunes filles qui bougent trop à son goût.Elle ne put s'empêchée néanmoins de sourire, pensant à leurs talents respectif.L'une cousait de sublime robes ayant beaucoup de succès alors que l'autre dessiner superbement ...
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Yolanda_isabel

Est-ce de la faute d’Elizabelle ou de la réalité ? Toujours est-il que le compliment s’il est sincère, n’en demeure pas moins accueilli par un sourire en coin qui n’a rien de réjoui, et Yolanda y voit là une politesse pour ce qu’elle sait qu’elle n’est pas ravissante, loin de répondre aux canons de l’époque. Pourtant à la suite de la réponse, la main vient glisser dans l’air, nonchalante, à destination du valet.

-« La chose est entendue, une chambre sera mise à votre disposition, demoiselle, vous repartirez quand vous en aurez l’envie. »

Et déjà l’on passe à autre chose notamment le cœur du sujet, la Castelnau-Montmiral de répondre par la négative et Yolanda, un instant, d’en vouloir à Axel de lui laisser tout le travail à faire, à Elizabelle de n’avoir pas préparé le terrain, et à Marraine de l’avoir laissée seule. Et sur ce dernier reproche tout à fait irrationnel, Yolanda de pousser un soupir accordé d’un sourire avant que de prendre la parole.

-« Vous êtes ici parce que votre tante n’a pas le temps de vous offrir une éducation digne de la maison à laquelle vous appartenez. Vous êtes Castelnau de Montmiral et donc, quelque part, coule une once du sang de Béatrice de Castelmaure, vous devez être excellente à cet égard. En échange de l’éducation que vous recevrez, vous serez ma dame de parage. Vous savez lire ? Vous savez chanter ? Il nous faudra voir cela plus en détail, évidemment, mais l’essentiel est là. Nous ferons de vous, une jeune fille telle que personne à la Cour de France ne pourra vous égaler. »

En hommage à Marraine, et de se tourner de nouveau vers Elizabelle.

-« Quant à nous, nous devons régler quelques détails que je n’ai pas eu l’heur de régler avec votre .. Cousine, pourrez-vous lui transmettre ? Il ne s’agit que de bagatelles. J’entends à ce qu’elle ait de quoi se vêtir pour les jours ordinaires, mais aussi pour les journées en public. Pour les robes nécessitant des retouches, puisque nous allons grandir, n’est-ce pas ? Ma domesticité s’en chargera, et s’il advenait qu’elle ait besoin d’un peu plus de robes, je les prendrai à ma charge. »

Générosité ? Certainement, Yolanda a pris ce trait de caractère de Béatrice, cette bienfaisance née de l’envie de faire plaisir à ceux qui l’entourent.

-« Quant aux visites, il va de soit que si vous aviez besoin d’elle à quelques réunions de famille, comme un mariage ou un baptême, elle serait escortée dans l’instant. De plus, je pense que quelques jours à la Saint Noël et à Pâques. Il va de soit, qu’elle restera près de moi pour la Saint Michel qui est toujours l’occasion d’une sortie au Lavardin pour les joutes du Duc. Mais encore une fois, si la baronne estime qu’il lui faut la voir plus souvent qu’elle n’hésite pas à me contacter. Pourrez-vous lui dire tout cela ? »

Les affaires sont les affaires, et le temps perdu à les discuter, est du temps perdu à les faire prospérer.
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Jenifael..luna

La jeune Castelnau de Montmiral ecouta attentivement.Tres vite ses pensees deriveres vers ses 5 ans,ou elle c'etait presque casser la voix & completement vider de toutes les larmes de som corps.A l'epoque,Angele avait proposer a sa princesse,d'aller faire son educations chez sa cousine Beatrice,la demoiselle avait promis de se tenir,pour pouvoir rester avec la belle brune qu'etait sa douce mere.

"- Je sait lire & ecrire,je sait dessiner & jouer de la musique "

Mais non,elle se savait pas chanter.Peut-etre de la douce voix quelque chose etait tirable mais jamais elle n'avait essayer.Elle ecouta aussi un peu se que la Josseliniere dit.Elle parla des robes,déjà un bon point pour elle,la jeune fille avait de quoi se vetire et ne rechigner pas a en porter,contrairement a certaines.Dans ses malles pour l'Anjour,les robes de sa mere y etaient,peut-etre que retailler ou retoucher,elles pourraient etre utile.Ses yeux melant le doree paternelle a l'emraude maternelle se possere de nouveau sur la jeune Josseliniere ... Elle etait si sur d'elle,elle ne devait pas etre le genre d'enfant a poser beaucoup de problèmes surement,ou a voir sa mere,si douce degainee ferocement une epee.Elle l'envis un peu,un vrai princesse contrairement a elle
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Elizabelle

En fait, Elizabelle constatait avec une certaine résignation, que si elle voulait abandonner son métier de couturière, elle pourrait toujours faire messager ou garde d'escorte... C'était rassurant de savoir qu'on aurait une possibilité de reconvertion. Mais l'Ange se contenta d'incliner la tête, tout d'abord pour la chambre qu'elle lui offrait pour la nuit.

Je le transmettrai à ma tante la Baronne Axel d'irissarri. Pour les robes, Jenifael en dispose d'un certain nombres, mais je veillerai à ce qu'elle dispose de nouvelles tenues.

Pour les visites, nous serons très heureuses de revoir Jenifael lors de ces fêtes familiales qui donnent lieux à tant de réjouissance. Je suis sûre que ma... cousine... sera entre de bonne main à vos côtés, et que vous saurez veiller sur elle, mieux que nous ne pourrions le faire. Elle aura ainsi la possibilté d'apprendre ce que j'ai moi-même eut le bonheur d'apprendre auprès de notre défunte Reyne Beatritz...

Elle avait faillis dire soeur... Soeurs, elles l'avaient été, elles ne l'étaient plus aux yeux de la loi, mais le restaient à leurs yeux. Elizabelle voulait ce qu'il y avait de mieux pour sa cadette, car elle le méritait. Mais elle ne pouvait le lui apporter elle-même. Elle attendit ensuite si on avait encore besoin d'elle, ou si elle pouvait se retirer.
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Yolanda_isabel

Un instant, la jeune fille se demande si son homologue est timide ou stupide, et loin de l’agacer la question l’amuse. La première réponse serait la plus à même de la soulager, et il lui semble que la jeune fille en face d’elle ne peut être stupide puisqu’elle ait de la famille de Marraine, même de façon illégitime et éloignée. Il s’agit là de parcimonie, et si la Castelnau-Montmiral est plus timorée qu’excentrique, il n’en sera que plus facile de l’élever à un niveau qui saurait rendre fière sa parentèle. Aussi, opine-t-elle du chef en réponse à l’énumération brève de Jenifael, d’un sourire rassuré.

-« Ainsi donc avez-vous des bases à exploiter, je n’en attendais pas moins de la baronne. Nous les développerons et ferons naître d’autres talents, demoiselle. »

Le regard se repose sur Elizabelle, confortée par l’assurance que le message sera transmis, et aux courtoisies servies, elle répond par un hochement de tête.

-« Sa Majesté Béatrice, et non point Beatritz comme l'appelaient ceux qui ne la connaissaient pas, mais votre langue aura fourché, l'émotion de laisser votre cousine, je pense. Et ce sera plus. Elle apprendra plus, car si le Très-Haut le veut, ce ne seront pas quelques mois que la demoiselle de Castelnau-Montmiral passera auprès de moi. Quelques mois ne suffisent pas à faire une éducation. »

Non, elle n’a pas oublié les Pupilles qui lui ont ravie pour moitié l’attention de Marraine, durant leur court séjour au Louvre avant l’assassinat de la Castelmaure, et jamais n’a-t-elle caché le mépris voué à ces jeunes filles tournant autour de celle qui dictait sa vie. Etaient-elles là les Pupilles quand il a été question de faire sortir du Louvres, les fils de Marraine ? Non. Pourtant un sourire courtois est offert à l’Irrissari, et enfin, elle bouge pour les dépasser. Un mouvement de tête, car malgré les années qui les séparent, Yolanda n’oublie pas les différences, elle est fille de Pair, en ce sens, peu de personnes peuvent se targuer d’être plus noble qu’elle. Un salut respectueux mais certainement pas servile. A Jenifael, un regard doux comme en prévision des séparations qu’elle lui inflige.

-« Demoiselle, nous devons prendre la route. Je vous attends dans la cour, mes serviteurs ont du s’occuper de vos bagages. Un peu de temps seules, peut-être.. Mais point trop, nous devons presser le pas. L’Anjou n’est pas si prêt. Demoiselle, à vous revoir. Mes amitiés à la Baronne. »

Et de quitter la place, les laissant seules pour rejoindre la cour.

[Quelques temps plus tard, dans le coche en direction de l'Anjou]

Dois-je préciser que ce post a été écrit à 4 mains ?

Dans les mains potelées, des papiers concernant les affaires de l’Atelier qu’elle a embarqué, tandis qu’elle espère que dans l’autre coche, Linien saura lui pardonner de lui avoir infligé la compagnie de la chaperonne de la Castelnau-Montmiral. Sa vis-à-vis quant à elle, de lisser ses jupes en regardant, qui l’extérieur, qui le sol, et enfin, de prendre la parole.

-« Vous ... Pensez que nous serons arrivées dans combien de temps ? »

Alors que l’une repose les feuillets en souriant, l’autre de tortiller ses doigts avec nervosité.

-« Dans une quinzaine ? Tout au plus, si nous traînons en route, évidemment.. Mais il ne faut espérer moins, chargées comme nous le sommes. Un coche va moins vite qu'un cheval. »
-« Bien .. Merci. »
-« Et notre rang ne nous autorise pas la chevauchée. Même si ça m’agace sombrement»

Et après un soupir, la Castelnau-Montmiral de reprendre.

« C'est ... Dommage. Le cheval de Père est rapide ... Et superbe. »

Yolanda de considérer ce regard qui se ferme soudain, comme emporté par un souvenir, celui d’une arrivée, celle du cheval avec la mère de la jeune fille. Comment l’aurait-elle su ? Et comme pour apaiser sa voisine, elle reprend.

-« Quand nous serons à Château-Gontier, nous nous octroierons quelques promenades vous et moi. Pour voir si vous montez comme il se doit, n'est-ce pas. »

Le tout est assorti d’un clin d’œil, puisqu’elle ose.

-« Oui ... Si vous voulez mais ... Je monte comme ma mère m'a appris. C'était il y a bien des années maintenant, j'étais plutôt petite. »
-« Alors, nous nous attacherons à vous faire monter plus souvent. Comprenez Jenifael que je ne veux que votre bonheur de la sorte. Vous m'avez dit savoir chanter et dessiner, qu'en est-il ?»
-« Je ne sais pas chanter mais je sais dessiner. J'aime dessiner des paysages ... Lorsque nous étions en famille, je dessinais les paysages des jardins, en voyage, ce que je voyais et chez Axel, j'allais souvent dans la montagne en hauteur, pour trouver les plus beaux paysages.»
-« Ainsi donc, vous jouez d'un instrument mais ne chantez pas ? » La chose est balayée d’un geste de la main. « Vous apprendrez. Quant aux dessins, c'est chose bien utile quand il s'agit de montrer à tous la main sûre que possède une jeune fille et si cela peut vous permettre de peindre de jolies toiles ou d'élaborer de jolies tapisseries. Car vous devez savoir coudre aussi, sans doute ? »
-« Un peu, Selena m'a appris et j'ai beaucoup observée Elizabelle. »

Les feuillets sont relégués à moins que rien, l’attention étant toute concentrée sur cet échange avec sa nouvelle dame de compagnie.

-« Parfait. Une jeune fille se doit de maîtriser les beaux-arts, en sus des autres. Vous m'avez dit savoir lire et écrire, je n'en attendais pas moins de l'éducation dispensée par la baronne. Toutefois qu'en est-il des autres arts ? Vous semblez peu bavarde, est-ce par timidité ou manque d'expérience dans les arts de la dialectique et de la rhétorique ? »
-« Je ... Et bien ... Je dois avouer que je n'ai guère de connaissances en ces sujets. »

La Castelnau-Montmiral de se mordre la lèvre, évitant par la même de mentionner qu’elle a surtout appris à se taire. Quant à la Josselinière ? L’envie de pousser plus loin l’expérience la prend. Plus loin que les apprentissages, plus loin que le décor, c’est l’envers qui l’intéresse. C’est Jenifael qui l’intéresse, alors la voix se fait calme.

-« On en attendrait pas moins en revanche d'une personne issue d'une si basse lignée. »

Le sourcil se hausse, en quête d’une réaction, qui ne se fait pas attendre puisque sa voisine baisse la tête avant de se redresser, cette leçon de sa tante qui lui aura appris à s’excuser.

-« Je suis désolée, Demoiselle je n'ai pas reçu une éducation telle que la vôtre, mais je pense que j'aurais grandement aimé cela. »

Les feuillets sont envoyés en l’air, et le poing vient rencontrer les coussins dans un bruit mat, tandis que Jenifael, elle sursaute et que la main se resserre sur sa jupe.

-« Cessez immédiatement. Laisserez-vous insulter votre nom et votre sang ? »

Le regard qui se pose sur la jeune fille est chargé d’orages, chargé de rage. Peut-on renier ainsi sa famille ? L’envie ne lui prendrait pas. Jamais. Et la chose doit être changée au plus vite pour la Castelnau-Montmiral. Laquelle de regarder la blonde sans baisser le regard, mais la main reste serrée sur les jupons tandis qu’elle l’observe dans sa colère.

-« Je suis désolée ... Néanmoins la chose est vraie, je n'ai pas reçu une éducation comme la vôtre, quant à ma famille, elle est très réduite, quelques personnes et seulement deux qui me sont chères. Que penser du sang d'une enfant née de deux bâtards ? »
-« Il n'en reste pas moins que vous ne devez laisser personne rabaisser votre lignée. Votre mère était la bâtarde de Looÿs de Castelnau-Montmiral, l'oncle de Sa Majesté Béatrice Ière. Comment pouvez-vous prétendre à avoir pareille ascendance, si vous piquez du nez et rougissez comme la dernière des béguines ? Vous êtes née de bâtards. Et ? Ma mère l'était. Cela l'a-t-il empêché de devenir duchesse ? D'être la petite reyne d'Anjou, d'épouser un Pair de France ? D'engendrer un futur marquis et moi-même ? Relevez la tête et lâchez vos jupes. »

La Josselinière fulmine et c’est faible mot que celui-ci, mais moins alors qu’elle voit que Jenifael a déjà la tête relevée, mais qu’elle la tient plus haut encore, reconnaissant les mêmes paroles que celle de sa mère.

-« Que puis-je .... Faire pour faire honneur à mon sang ? »
-« Ne vous surestimez pas. Ne vous sous estimez pas. Et soyez irréprochables comme l'étaient ceux qui ont forgé cette maison. Et si votre famille vous fait si honte, charge à vous alors de redorer son blason pour lui donner le même éclat que celui des Castelmaure. »

Tandis que sa voisine opine du chef, elle-même de rassembler les feuillets pour les ranger, cherchant les mots à dire, les mots pour expliquer.

-« Vous êtes enfant de bâtarde, issue de petite naissance, dépourvue de fief, Jenifael. Mais vous avez en vous, le sang des Castelmaure, quelque part, loin de vous targuer de cette tâche pourpre glorieuse, vous vous devez à elle. »
-« Je le ferai. », en extirpant la grande chaine de son corsage pour en ôter deux médailles aristotéliciennes pour les ranger dans une bourse.
-« Vous ne serez pas de celles qui se gargarisent d'un nom ou d'une parentèle illustre, pas avec moi. Vous serez celle qui lui rend honneur. Vous vous en sentez capable ? »
-« Je n'essaierais pas, je le ferai. »
-« Alors au prochain qui insultera votre lignée, gardez-vous bien de le laisser dire, ou alors retenez son nom pour que le jour venu, vous puissiez lui rendre au centuple. », le tout, assorti d’un sourire franc.
-« Je m'excuse de ce qui vient de se passer. »
-« C'est oublié. Parlez moi de ce que vous aimez, peut-être trouverons nous à Château-Gontier de quoi vous faire passer un séjour agréable. Qu'est-ce ? » En désignant la bourse.
-« Une partie ... De mes écus, et deux des médailles aristotécliennes que je portais autour du cou. » Et de sortir sa chaîne en or de sa robe, la chaîne est plutôt longue, dévoile une médaille qui lui appartient, ainsi que deux blasons, le castelnau & un autre sable avec trois vagues, une sirène et une lune argent. « J'aime ... Et bien j'aime le dessin, j'aime monter à cheval. »

Il n’en faut pas plus pour faire rire Yolanda.

-« En ce sens, nous pourrons vous contenter. Aimez-vous les promenades ? Château-Gontier possède de beaux jardins. »
-« Oui. »Le mot est laconique, et la Castelnau-Montmiral de ranger ses trésors sous son corsage.
-« Nous, nous promènerons alors. »Et de pousser un soupir alors avant de poser le regard sur Jenifael. « Savez-vous pourquoi le trône qui siège dans la grande salle de Château-Gontier est si droit et si plat Jenifael ? »
-« Pour ne pas que celui qui s'assoit dessus, puisse rentrer la tête, baisser le regard et faire le dos rond ? Pour qu'il garde la tête haute, le dos droit et les épaules hautes ? »

Un temps, elle se contente de la regarder sans rien dire, et finalement l’hilarité prend le dessus, qui la secoue, la plie en deux et la laisse essoufflée, les larmes aux yeux.

-« Vous y êtes presque ! Oh .. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas tant ri.. Pardonnez-moi. J'ai fait faire ce siège pour me rappeler que la noblesse n'était jamais confortable. »

Les larmes sont essuyées sous le regard de la jeune fille qui sourit à son tour mais sans rire.

-« Oh ... Je vois. Et ... Je préfère vous entendre rire que de vous voir en colère. »
-« Nous voilà d’accord ! Nous sommes femmes. Nous sommes nobles. Mon précepteur vous aurait dit que Dieu ne punit jamais deux fois, moi, je pense qu'il s'y amuse certaines fois. Savez-vous pourquoi vous serez brillante, Jenifael ? Quel est votre avenir ? »
-« Non, pourquoi ? »Et de se souvenir des propos de la Josselinière auparavant. « Celui de redorer le blason Castelnau de Montmiral ? »
-« Entre autres choses. Vous serez mariée. C'est là la tâche de toute jeune fille de bonne famille. La votre consistera à être parfaite, assez du moins pour redorer ce blason, et lui en appeler un au moins aussi brillant. Et l'on se souviendra de vous alors. Pas comme la fille de deux bâtards, mais parce que de cette fille-là, vous serez devenue celle qui plut tant et si bien qu'un baron ou un vicomte l'épousera. Peut-être plus, même !»

Et de lui offrir un sourire de connivence, auquel Jenifael répond par un sourire amusé, elle, de voir tant d’ambitions communes chez sa sœur et la Josselinière.

-« Savez-vous si votre tante a pensé à vous doter ? »
-« Je crois que oui. »
-« Bien. Le cas contraire, j'y pourvoirai. »
-« Demoiselle, que puis-je apporter comme dot ? Seulement une terre ou des écus ? »Quelqu’un a-t-il jamais pris la peine de lui expliquer le mariage ?
-« Cela varie. Certaines se contentent d'un nom, illustre s'il en est. D'une terre, de quelques possessions, tel qu'un hôtel parisien, des chevaux. Des écus font l'affaire.. Il semblerait que les femmes soient une telle charge pour les maris, qu'il faille les vendre en sus..»
-« Je possède un appartement à Lyon et quelques écus, ainsi que le cheval de mon père. »
-« Cela ne sera pas suffisant si l'homme que nous vous trouvons est baron, ou plus.
-« Oui, j'en suis consciente ... C'est pour cela que je ferai mon possible pour posséder plus. »
-« Je vous y aiderai. En développant vos talents, quant à votre esprit, vous n'avez pas besoin de moi. Avez-vous peur de moi ? Je veux dire .. D'être séparée de votre famille, de Château-Gontier. »
-« J'appréhende d'être séparée d'Elizabelle et Axel. Mais le reste de ma famille me suit toujours car ce que les morts nous laissent, ce sont des souvenirs et ils sont toujours dans nos cœurs. »

Yolanda de la considèrer un instant avant de s'emparer d'une de ses mèches de cheveux pour la replacer derrière l'oreille de la jeune fille

-« Ce sont là des paroles bien sages. Je crois que vous vous plairez chez nous, et vous entretiendrez une correspondance avec votre famille si vous le voulez, comme ça, vous aurez toujours des nouvelles d'elles. Vous serez bien, oui. Je m'y emploierai. Reposez-vous, vous êtes si pâle. Nous avons une longue route à faire, et nous aurons bien le temps de parler. »

Un sourire doux à son encontre avant de reprendre sa lecture.
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- Qu'elle vienne pour que nous puissions partir

Elizabelle

Yolanda_isabel

[Quelques temps plus tard, dans le coche en direction de l'Anjou]

Dois-je préciser que ce post a été écrit à 4 mains ?

Yolanda_isabel

Jenifael..luna

Yolanda_isabel

Jenifael..luna

Elizabelle

Yolanda_isabel

Jenifael..luna

Elizabelle

Jenifael..luna

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[RP] - Qu'elle vienne pour que nous puissions partir