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[RP] Parce que la danse est affaire de nobles.

Luisa.von.frayner
    - "Vous avez des manières de gueuses, vous serez jamais des vraies dames, et vous vous marierez jamais, et vous aurez jamais d'enfants, parce que vous faites des choses vraiment pas belles, et pas nobles, et totalement criminelles."
    - "Vous devriez avoir honte tellement vous déshonorez vos familles en agissant aussi mal, on dirait des gueuses !"
    - "D’t’façon, vous connaissez rien de rien à la vie, alors partez avec ta copine, ça me fera de l’air. Pis hein… Vous avez pas l’âge de plus parler comme des bébés ?"
Voilà, mot pour mot, ce qui avait été balancé à la tête de Luisa et de son amie, Elendra. Bon, les phrases venant d'un imbécile, et pire encore, d'un "garçon", elles étaient presque compréhensibles, en bonne preuve de la bêtise masculine à cet âge, et c'est d'ailleurs ce qu'on lui avait répété à chaque fois qu'elle avait entrepris de se plaindre de son aventure à un "grand". Mais Luisa, elle, était bien trop susceptible pour l'entendre de cette oreille, et depuis ce jour, ne cessait de rager, chaque soir avant de s'endormir et chaque matin au réveil, en pensant à ces paroles, certes blessantes, mais surtout prêtant à réfléchir. Et s'il avait eu raison ? Si c'était vrai, qu'elle avait des manières de gueuse ? Si, vraiment, elle finirait par déshonorer sa famille, vieille fille avec deux fois plus de chats que d'enfants qu'elle aurait dû avoir ? Si la susceptibilité de Luisa était grande, elle se faisait largement dépasser par sa fierté, et celle-ci l'obligeait à, ne serait-ce qu'à titre préventif, se hâter de recevoir une éducation plus précise.

Pas qu'elle - et surtout ses parents - n'y avait encore jamais pensé ! Non, au contraire, voilà plus de six mois qu'on avait examiné les différentes voies d'éducation, pour se tourner finalement vers le Collège Saint-Louis. Plus de six mois également qu'on avait écrit au recteur de celui-ci, et plus de six mois qu'on réécrivait dans l'espoir d'une date de rendez-vous. Et aujourd'hui encore, rien.

Voilà pourquoi il fallait agir. Heureusement pour elle, Luisa n'était pas la seule dans cette situation, qui touchait également son amie de quelques années son aînée, Elendra. Après de longues lettres d'indignation, de propositions, de concertations avec leurs parents respectifs, enfin, Elendra lui présentait LA solution : combiner l'ambiance de groupe du Collège avec l'activité et l'efficacité des précepteurs personnels. Très rapidement, tout fut mis en place, tenant en deux parchemins : un pour recruter des élèves, un pour recruter des précepteurs. La répartition des tâches s'était faite doucement au fur et à mesure, en toute évidence, sans rien convenir et à vrai dire, ce ne fut qu'au terme de la démarche qu'elles le constatèrent : la d'Acoma s'occupait plutôt des lettres d'élèves, la von Frayner de celles des précepteurs (la riiiime).

Si celle-ci savait donc exactement à quoi s'attendre quant à l'enseignement que le groupe s'apprêtait, en ce premier cours, à recevoir et cernait approximativement le caractère de "Nayena de Tallayalaland", elle ignorait entièrement combien d'enfants seraient au rendez-vous, mise à part la présence évidente d'Elendra, et celle de sa nouvelle amie à qui elle avait proposé de participer, Ella. Même la présence d'Elfry ne lui était pas certaine. Aucunement déconcertée par ce "mystère", Luisa était même plutôt impatiente à l'idée de faire de nouvelles rencontres, espérant bien secrètement trouver de quoi se disputer, parce que les tensions, c'est bon !


[ Bon, et si on commençait ? ]

La préceptrice (Ayena), la discipline (danse & autres joyeusetés), la date (hum), l'heure (tôt le matin, on déconne pas avec l'enseignement), l'endroit (Languedoc, Château de Charmes sur les terres de Crussol, chez la préceptrice...bon, ça va, vous plaignez pas déjà, on fera un tournus !) ayant été choisis, une lettre avait été envoyée, plein de jours avant le jour J, à chaque participant pour lui transmettre les informations.

Pour cette fois-ci, la jeune von Frayner était, d'une certaine manière, la plus hôte parmi les élèves, puisqu'elle-même vivait à Montpellier et qu'elle serait la seule à n'avoir que quelques minutes de chevauchée pour atteindre le lieu du cours, le château de Charmes. Chacun son tour, je vous parle pas de quand elle devra aller jusqu'en Franche-Comté ou dans le Maine...

Une embrassade aux parents, une course aux écuries, un bond sur Cobalt, son précieux cheval-nain-albinos et la longue chevelure blonde sautait en direction du château.
Quelques pataclo-op plus tard, alors qu'on pouvait commencer à discerner Charmes, le sourire d'impatience qu'affichait Luisa commença à se raidir. Le nom du château avait beau être mignon à souhait, les tentures de deuil qui l'entouraient lui donnait un aspect un peu...sinistre. D'abord à la limite d'être apeurée, Luisa se rappela qu'Ayena avait perdu son époux très récemment, et une nouvelle fois, la panique s'empara d'elle.

L'époux d'Ayena, la mère d'Elendra, les parents d'Ella...Quand la mort viendrait-elle s'emparer de ses proches, à elle ? Trop tôt, "trop bientôt", elle en était sûre. Quelques tremblement qu'elle atténua en s'accrochant ferme à Cobalt, une larme qu'elle essuya brusquement de sa manche, et l'angoisse était repartie. Pas trop loin, mais partie, laissant une Luisa équilibrée et souriante, comme si ces quelques minutes n'avaient pas été. Heureusement, puisque la demoiselle arrivait au terme de sa chevauchée.

Un saut de son cheval pour le confier à qui de droit, quelques époussetages pour lisser les plis de sa jôlie tenue cousue par Elisel - cours de danse oblige - et quelques pas avant de s'annoncer.


    Bonjour ! J'suis Luisa von Frayner, et puis je viens parce que Nayena de Tallayelalaland va me donner un cours, à moi et puis à d'autres enfants qui vont arriver, aussi, sauf s'ils sont pas encore déjà là. Et puis elle sait qu'on doit venir, et elle nous attend sûrement !

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Elendra
Les nobles me traitent de gueuse!

Les gueux m'attaquent parce que je suis noble!

Je me sens donc pas très très acceptée dans aucune des catégories! Je suis un peu comme une patate chaude qu'on se balance pour pas être le dernier à se retrouver coincé avec ce boulet.

Heureusement, mes amies Luisa et Elfry elles m'aiment comme je suis et elles me traitent pas de gueuse! Mais c'est surtout les autres... Je veux pas vraiment être noble noble noble comme ceux qui me traitent de gueuse, parce que je les trouvent méchants. Et en plus papa il dit que c'est méchant de mépriser les gueux alors.

Et surtout que maman et papa c'est des anciens gueux donc, c'est comme leur cracher sur la tête de se moquer des gueux. Alors moi je veux être une noble qui se fait pas traiter de gueuse par les nobles et une noble que les gueux aiment. C'est simple non?!

Mais là... Je suis pas rendue là du tout... Parce que suis encore à la case départ: Les gueux m'embêtent, les nobles me martyrisent. C'est pour ça que quand Luisa m'a invité à aller à Saint-Louis j'étais super contente! Je vais enfin savoir comment agir quand je vais être avec des nobles pour pas me faire traiter de gueuse! Et puis ben être gueux c'est facile parce que je le fais déjà très bien apparemment! Faut juste pas que je mette mes plus belles robes et c'est tout.

Mais... Papa... Il était pas d'accord que j'aille à Saint-Louis... Pas d'accord du tout. Et même que j'ai dû lui mentir pour qu'il sache pas que j'y allais et je m'embrouillais un peu dans mes mensonges et j'aimais pas ça du tout.

Et en plus papa, il veut pas que j'aille dans ce collège là parce que il veut pas que je devienne comme les nobles qui sont méprisants des gueux. Et comme j'ai été victime d'eux... Ben je comprend pourquoi il veut pas que je sois comme ça, parce que on se sent trop pas bien quand on se fait embêter et traiter de moins que rien, de fille de mauvaise vie ou bien de gueuse! Alors moi, jamais je vais faire ça!

Donc je suis un peu soulagée que le Collège de Saint-Louis me réponde pas. Comme ça j'ai plus besoin de mentir à papa (même que je vais lui écrire pour m'excuser) et aussi j'ai eu une meilleure idée!

On va avoir plein de précepteurs! Et comme ça s'il y en a un qui est méchant et qui méprise les gueux ben j'ai juste à pas trop trop l'écouter et j'écouterai plus les précepteurs gentils! Et puis, comme j'ai dis, moi je veux juste apprendre comment ça agit un noble et comme ça quand je vais être avec des gens nobles je vais pouvoir me comporter comme il faut.

Et puis, on va être avec d'autres enfants et c'est aussi pour ça que je voulais aller à Saint-Louis! Et là je vais me faire des amis aussi donc je suis très contente! Et je serai avec Luisa et Elfry aussi donc c'est génial et je suis très contente!

Et motivée!

D'ailleurs, une chance que je suis motivée! Parce que quand j'ai vu où était le premier cours, sur la carte, j'ai bien faillie changer d'idée!

Au Languedoc.

Je regrette de plus être en Lorraine, parce que je pense que j'aurais été plus près! Mais là je dois traverser toute la France au complet! Et le pire... C'est que je vais devoir louer un cheval encore... Et je déteste les chevaux plus que je déteste Paris.

Mais, je vais revoir Luisa et Elfry et ça va être chouette! Et aussi je vais me faire des nouveaux amis donc je pense à ça quand j'ai envie de crier après le cheval chaque fois qu'il manque me projeter au milieu de la route.


[Languegoc, Château de Charmes]

Je regarde le grand château devant nous (moi et le cheval loué que j'ai baptisé Cheval, n'ayant encore une fois pas retenu son nom...) et je fais ralentir Cheval.

Je suis un peu gênée et je descend de ma monture pour marcher à côté de lui, secouant la poussière de ma robe dorée, cadeau de mon amie Elfry pour mon douzième anniversaire.

J'avais beaucoup hésité sur le choix de ma robe, mais pour faire bonne impression et surtout pour un cours de danse, je me suis dis qu'il fallait que je soit brillante un peu aujourd'hui! Et puis, Elfry va être contente de voir que j'ai mis sa robe.

Sur le chemin, je réussis à me débarasser de ma monture et poursuit ma route seule pour me présenter (parce que toutes mes amies se présentent en arrivant chez moi et on a pas de gardes rien alors ça me fait toujours rire! Mais ici, je pense que il faut vraiment le faire...)

Je jette des regards partout à la recherche de quelqu'un de connue, puis je reconnais cette chevelure blonde que je pourrais reconnaitre même si elle était rousse!


Luisa!

Je m'empresse de la rejoindre et je lui souris, la serrant rapidement dans mes bras comme ça fait longtemps que je l'ai pas vue! Et je me tourne vers la porte/garde et je me présente.

Bonjour! Moi c'est Elendra d'Acoma, je viens pour les cours de danse aussi. Je suis une amie de Luisa.

Puis, en attendant, je jette un coup d'oeil à la robe de Luisa et fait ma connaisseuse, histoire d'impressionner notre préceptrice si jamais elle nous surveille! Parce que si je me trompe pas on va aussi apprendre à connaitre du tissus!

J'aime beaucoup ta robe Luisa! Très jolie la couleur! Et en plus nos deux robes vont bien ensemble tu trouves pas?

Il y a pas à dire, Luisa a beaucoup de goût pour choisir ses robes! D'ailleurs, moi aussi il faudrait que j'aille visiter des ateliers pour en trouver d'autres... Parce que il va pas falloir que je sois habillée pareil à chaque atelier!
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Ayena
N'importe quoi. Vraiment, vraiment, n'importe quoi. Nous sommes fin aout (ouai, ouai, on dirait pas, mais si en fait), Ayena est veuve depuis trois mois à peine, enceinte de cinq et voilà qu'elle s'est proposée pour instruire des enfançonnes. Ou enfançons, elle ne sait plus, elle a oublié ce détail. Quelle idée. En plus elle revient d'un "petit" voyage d'affaire où elle a été arranger un mariage à sa cousine et franchement, elle est fatiguée. Fatiguée, malade et désespérée. Un cocktail fabuleux pour mener un cours de danse, à n'en pas douter.

La veille, un des musiciens du Comtat de Lengadoc a été réquisitionner en vitesse : on ne peut danser sans musique. Enfin, si, on peut, mais pour des enfants, autant y mettre un peu de divertissements. C'est ce que se dit Ayena qui commence à regretter de s'être proposée : jamais, c'est sûr, elle n'aura la patience de s'occuper de petits nobles déjà suffisants et orgueilleux et qui n'écouteront pas ce qu'elle dira. Jamais elle n'aura l'énergie pour retenir ses larmes toute une journée et pour répondre aux questions naïves et faussement innocentes de petites crevettes curieuses.
Les hormones, ça fait faire des conneries. Mais après, faut assumer.

Ainsi, elle a reçu quelques jours auparavant confirmation de Luisa (tiens, si elle s'était pas appelée Von Frayner, sûr qu'Ayena ne se serait pas proposée... Maudit destin !) pour le jour et presque l'heure, pour le contenu de la leçon. D'ac'.

Des pâtes de fruits artésienne, du fief de notre Vescomtessa, avait été déballées avec soin. On avait sortir du bon vin de Saint Pernay, celui que préférait feu son époux et la jeune femme, toute de deuil vêtue s'était mise à attendre la compagnie en regardant par une fenêtre aménagée pour que l'on puisse y voir la cour tout en restant assis sur un fauteuil bien rembourrée : la Boiteuse, aujourd'hui, allait donner un cour de danse. Huhu !




    [Dans la cour]


Nonnie, une servante de la maison Desage avait reçu la tâche d'attendre au pied de la porte la venue des invitées puis de les mener au moment venu dans la salle apprêtée pour l'occasion.
La femme d'un age approximatif, fâchée d'être reléguée à une occupation ennuyante, avait tiré un tabouret à trois pied et s'était mise à compter les pierres du mur, en attendant que quelque chose la sorte de l'engourdissement qui la prenait.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle vit arriver une jeune fille sur un cheval ! La servante se mit debout, scrutant l'enfant avec quelques soupçons : jamais sa maitresse ne lui avait dit que les invités étaient aussi... Petits. Et jeunes. Mais elle était encore tombée sur la tête la Vescomtessa ! Ha ! Ca allait encore jaser dans le coin.


- On dit Ayena de Talleyrand Desage, Donaisèla, corrigea Nonnie en se demandant dans quelle maison de fous elle travaillait.

Après un petit rictus suffisant parce qu'elle venait vraisemblablement de donner une leçon à une petite noble, la servante ajouta :

- Elle z'attend en effet et...

Et une autre arriva. Cette fois, les sourcils de la servante ne firent plus qu'un seul trait qui marquait nettement sa désapprobation.

- Su'vez ma', alors.

Et elle précéda les deux jeunettes en quittant son poste à l'entrée du Castel pour arriver dans une sale où elle annonça, fière d'avoir rempli son rôle à la per-fec-tion :

- Luisa d'Acoma et Elendra Von Frayner sont arrivées.

Et elle attendit le remerciement de sa maitresse qui ne devrait point tarder. Comme elle se sentait indispensable, en l'instant, la fameuse Nonnie !
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- Bases par Truscot et DellaGrottaglia - Héraldique > Ayena est habillée par DECO
Garance_
Moi c’est Garance et vous c’est qui ? Question idiote au demeurant mais bigrement intéressante pour comblé l’ennui de la petite Cheroy balloté au gré de la route qui menait dans un château loin en Languedoc. Comme si elle avait que ça à faire de voyage pffff c’est trop nul il y a quelques semaines encore elle était en Rouergue pis direction Orléans pour voir Père et Mère et refioup dans le Sud. Les voyages forment la jeunesse... Pour le coup elle avait donc choisie euh non exigé de voyager à coté du cochet, c’est plus marrant.
 
Dis mosieur tu trouves que c’est grave si je fais pas « Dame » ? Ma cousine Nahysse, mais je crois que c’est pas ma cousine en fait, eh bah elle m’a dit ça quand je lui ai parlé du prince de la campagne, je trouve qu’elle est méchante elle, elle aussi elle fait pas « Dame » en plus elle a un amoureux et elle se cache avec lui. Les dames elles font pas ça !

Elle laissa ses jambes se balancer sous la banquette en repensant aux paroles de père. Il lui avait fait peur ce jour la. Felix il était plus gentil, au moins il la laissait jouer avec les soldats à la guerre, parfois même elle gagnait et Joshin lui avait dit qu’elle ressemblait à Mère comme ça. Mère c’était la plus gentille mais même là elle avait acquiescé devant Père. « Fini les enfantillages, tu dois grandir » il lui avait dit. Grandir ça n’a pas l’air bien. Saint Louis fut évoqué, Saint Louis c’était Paris, c’était moche et Goderick avait dit qu’il n’y avait jamais été alors pourquoi elle ? Résultat elle avait refusé, pleuré, boudé, et Père n’aimait pas alors une annonce fut étudiée...

On est encore loin ? J’ai envie d’arriver.

[Languedoc – Château de Charmes]
 
Ohhhhh il est joli ce château. C’est ici ?
 
La voiture fut stopper devant les grille et blondinette ne perdit pas une minute pour sauter au sol bon même s’il y avait un garde de père qui était la pour la réceptionné, elle fut toute fière de sa prouesse, c’est que bah c’est haut le coche ! Puis d’un pas altier parce qu’il fallait faire « dame » même si elle avait l’air de tout sauf de ça avec sa robe couleur bonbon rose.
 
Bonjour moi c’est Garance.. la demoiselle de Chéroy  ajouta le garde de Père. Oui voila c’est ça. Je viens voir Madame Ayena et puis Luisa von frayner et euh Elendra d’acoma et je connais pas les autres. Ils sont là ?
 
Regard à gauche, regard à droit personne dans le parage. Il faut dire que derrière la grille on ne voit pas grand-chose. Impatience, impatience quand tu nous tiens.. chez Garance cela n’aspirait rien qui vaille. Mais voila fallait faire la grande alors elle imagina se qu’aurait fait la fausse cousine. Sans doute et s’essayé de l’imiter dans l’attente.
 
Arthur_de_troy
Languedoc… Que fallait-il retourner en Languedoc ? Le blond se retrouvait à moitié contre son gré dans une voiture aux armes Souvignyssoises. Son plus grand trésor se trouvait assis à côté de lui, la belle, l’unique, la merveilleuse Héloise Victoire de Troy, sa petite sœur. Car l’éducation des enfants passait avant les divertissements dans l’esprit du duc et de la duchesse, ils étaient en route pour rejoindre à priori un groupe de gosses de nobles en recherche de bonnes manières. Oh bien sûr, il n’en manquait pas d’ors et déjà, ce n’était pas un parfait érudit mais il avait terminé sa deuxième année au collège Saint Louis de France, et avait déjà été l’écuyer de deux nobles, alors il savait déjà un minimum se tenir en société. Il aimait bien sur la présence de ses semblables et apprendre des choses… Mais il n’appréciait pas beaucoup se rendre en Languedoc où résidaient les folles impériales briseuses de bijoux de famille. Et puis lui, il était déjà un homme puisqu’il avait passé l’âge de la majorité, aussi se considérait-il plutôt présent pour accompagner sa jeune sœur… Parce qu’il sentait déjà qu’il allait être entouré d’une foule de jeunes enfants, et sa fierté était un peu égratignée de devoir se rapetisser au rang d’enfant, clignant des yeux l’apollon, se rendit compte que dans ses songes, il avait totalement oublié la mini Troy et ses babillages, s’exposant au risque de la fâcher s’il continuait encore longtemps à l’ignorer.

Mais oui ma princesse tu es très jolie dans cette robe.

Y avait de quoi, elle avait encore dut creuser un trou dans les bourses de leur père, comme elle, sa mère et lui-même s’acharnaient à le faire à chaque tenue quotidienne. Il faut dire que le budget garde-robe prenait plus de place dans les finances que les budgets défense ou alimentation, voir les deux cumulés. Oh bien sur depuis qu’il était un homme, il avait pris sur lui de gérer son propre budget, avait acquis des terres et prit sous son aile des artisans pour subvenir à ses propres besoins, mais sa sœur avait rapidement prit la relève, et sa mère qui devenait de plus en plus grosse, était soit affamée, soit en voie d’achever financièrement leur père, avec un nouvel enfant à habiller.

Encore plus que dans l’autre ! Ne t’en fais pas, tu verras elles vont t’adorer, et tu vas bien t’amuser. C’est amusant d’apprendre des choses, c’est comme quand tu as appris à monter Bourricot. Allez lisse tes jupons un peu mon soleil, la voiture ralentie nous arrivons.

Ni une ni deux, le Troy, ouvrit la porte et s’élança hors du véhicule à peine fut il a l’arrêt, parce que bon voilà, c’est pas le tout, mais ce genre de mode de transport était pour les vieillards, les enfançons, les faibles, les malades ou les femmes, et il aurait de loin préféré venir en selle, mais s’il en avait seulement parlé, sa sœur aurait surement voulu monter bourricot, et jamais il n’aurait pu lui faire entendre que lui il pouvait venir à dos de monture, et qu’elle devait rester confinée seule dans cette boite en bois. Sœur à laquelle il tendit les bras pour l’aider à descendre, parce que oui elle était collante, et parfois contrariante, mais c’est comme ça qu’il l’aimait.

Dès lors que leurs quatre pieds furent à terre, il s’avança vers l’entrée et donc une jeune fille accompagnée de ce qui semblait être son serviteur/garde/truc obéissant à la fonction non clairement établie (rayer la mention inutile). Mais, puisqu’il n’y avait personne pour faire les présentations, et qu’aborder une jeune femme ainsi n’était pas très poli, Arthur se contenta d’annoncer sa présence et celle de sa sœur, en attendant que la situation soit plus appropriée à la discussion.


Les de Troy, en la présence d’Héloise Victoire et Arthur, nous avons été convié icelieu à des leçons de…

Tiens oui de quoi d’ailleurs ? Il se souvenait vaguement maintenant qu’à chaque fois qu’il avait posé la question on avait tout fait pour éviter de lui répondre, tournant autour du pot et changeant invariablement de sujet. Et parce qu’il avait d’autres sujets de préoccupation en tête il avait laissé passer… Mais là il se rendait compte qu’il était peut être tombé finalement dans un piège.
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Heloise.victoire
la Mini-Troy, merveille des merveilles c'etait Elle . La bien nommée Heloise-Victoire ! Parfaite? bien entendu qu'elle l'etait, Aimée, evidemment, curieuse.. Surtout !

A bientot 5 ans, la jeune fille avait decidé: Elle trouverait un n'amoureux ! Elle voulait se marier pour avoir une belle robe. Alors quand papa, maman, et Arthur avaient parlé d'apprendre avec les autres enfants nobles les bonnes manières. Ce fut un "oui mooiiii je veux je veux je veux je veux ! " Son genialissime Frère adoré d'amour, finit par convaincre les parents, et les voilà partis tout deux a l'aventure !

A bientot 5 ans, la jeune fille etait , en plus d'etre parfaite, une vraie et veritable pipelette et une encyclopédie vivante. Et les oreilles de son frerot durent tinter franchement en entendant milles et une paroles et questions de mini-merveille , dont voici un condensé


Oh n'Arthur , t'a vu la vache? Oh n'Arthur t'a vu le monsieur il a tombé? Oh N'arthur dis c'est quoi ca? Oh N'arthur, c'est ou Langue-de-Loc? Oh n'Arthur c'est encore Loin? Oh n'Arhur..


Bref le pauvre "N'Arthur" finit par se perdre dans ses pensées, et ne plus ecouter la Mini-Merveille qui continua neanmoins questions et discours avec vif tirage de sa chemise . Parfois seulement il lui arrivait de tirer son frère de limbes de ses reves.

N'Arthur? Ma robe est la belle? Hein n'arhuuuuur

Mais oui ma princesse tu es très jolie dans cette robe.

Un sourire ravie aux levres, elle reprenait tout aussi sec, profitant du leger reveil de Parfait-Arthur .

Meme plus belle que de celle de hier?

Encore plus que dans l’autre ! Ne t’en fais pas, tu verras elles vont t’adorer, et tu vas bien t’amuser. C’est amusant d’apprendre des choses, c’est comme quand tu as appris à monter Bourricot. Allez lisse tes jupons un peu mon soleil, la voiture ralentie nous arrivons.


C'a vrai?

Meme si l'exitation se lisait sur son visage, une pensée neanmoins emue pour Bourricot qu'on avait du laisser au Duché

Va ramener la carrotte a Bourricot.

Hop le carrosse enfin s'arrete, laissant son frère sortir en premier, elle lui tendit les bras pour sortir a son tour, et lissa sa robe, tenant la main du plus beau des Troy(après papa bien sur ! ), elle le suivit pas a pas en regardant autour d'elle,pas très rassurée, c'etait ca Langue-de-Loc? Son frère s'arreta. Oh c'etait qui ca devant. prudence est mère de sureté, et voila Heloise qui se recule legerement pour mi se cacher derrière le fessier de son ainé.

Bonjou" fut lancé bien prudemment.
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Aislynn.olwen
[Dur dur d'avoir sept ans*]

Voilà longtemps que la mini brune observait les nobles et faisait entendre à qui le voulait qu'elle deviendrait une "Dâme". Elle en rêvait, organisant même son avenir en fonction de cette idée. Son entourage jouait le jeu, la traitant en Reyne et la complimentant à tour de bras. Le Blond s'était laissé adouber et jouait le rôle de Chevalier, le Brun s'était vu affubler le titre de faux parrain et confier la responsabilité de son bonheur, et la Rousse, elle, jouait le rôle principal, essentiel mais ingrat, de fausse maman. Et puis notre Reyne de pacotille n'attendait plus que ses quatorze ans pour trouver un Prince.

Vous l'aurez donc compris, Aislynn était à l'affût de toute occasion de se rapprocher de son plus grand rêve. Cette affiche annonçant des cours de nobliaux, vue en place publique, avait tant capté son attention qu'une troupe d'éléphants dansant le tango en tutus n'aurait pas pu l'en distraire. Elle eut tôt fait de mijoter un plan qui lui permette d'en être.

Première étape : se rendre en Languedoc.

D'abord elle n'avait que sept ans. Et ça, c'est pas beaucoup. À sept ans, on a une silhouette de demi-portion qui ne fait peur à personne, encore moins aux brigands ; un visage encore rond de jeunesse qui discrédite n'importe quel sentiment (ben oui, un air fâché avec de grosses joues, ça donne rien que l'envie de les pincer!); et puis une allure générale qui fait dire à tous les grands "viens ici, touche pas ça, reste assis, t'comprendrais pas"*.

En plus, elle était gueuse. Et juste de porter des haillons, ça vous complique une vie! Il y a les marchands qui ne veulent pas de vous sous leurs étals, sous prétexte que vous allez les voler - ben voyons! - ; les nobles qui ne vous veulent pas dans leurs soirées, soit-disant parce que vous puez - han! - ; et les adultes qui vous font les gros yeux dans les tavernes, apparemment parce que vous les dérangez - alors que pourtant ils n'ont rien à faire tout nus, ceux-là! - et au final, vous vous retrouvez dans une ruelle, en bon indésirable que vous êtes.

Franchement, elle partait de loin (ou pire, de Franche-Comté!).

Et puis disons que, si Neti, Taros et Sergueï l'escortaient volontiers en temps normal, c'était différent cette fois-ci. Aucun d'entre eux n'appréciait vraiment les nobles ; les uns les détroussaient - vilaine habitude -, l'autre leur trouvait simplement une foule de défauts. C'est donc qu'ils ne pouvaient pas comprendre le désir impérieux de notre gamine, de faire partie de la noblesse. Elle leur aurait parlé de ses projets qu'ils l'auraient triplement enchaînée à un arbre pour être bien sûrs qu'elle ne parte pas, ou pire, ils l'auraient chatouillée jusqu'à ce que mort s'ensuive. Et comme elle n'était pas baptisée, ça n'était pas le moment de mourir.

Bref, ça n'était pas mince affaire que d'entreprendre seule ce grand voyage... Tout ça pour des cours de danse ! Le pire était encore de cacher son projet et son enthousiasme aux trois personnes au monde qu'elle aimait le plus. Enfin, la solution s'imposa d'elle-même. Aislynn écrivit à la seule personne noble de sa connaissance, en espérant qu'elle ne brûle pas la lettre avant de l'avoir lue.

["Aventure" est juste un nom romantique pour "problème"**]


Deuxième étape : truquage de l'identité

Non seulement la lettre l'encouragea à quitter l'Empire, mais elle permit à la môme de prévenir quelques problèmes auxquels elle n'avait pas pensé. En fait, la mémoire est une faculté qui oublie ce qu'elle ne veut pas entendre***, or l'Aislynn avait un peu oublié que l'affiche s'adressait aux enfants déjà nobles, et non à ceux qui souhaitaient le devenir. Pour pallier ce banal détail, elle emporta dans sa fugue la jolie robe que Neti lui avait achetée pour son mariage, faite de taffetas et de mousseline, blanche aux rubans rouges. Elle pensa par ailleurs que son foulard rouge, gracieuseté du parrain, ornerait si joliment sa robe que celle-ci ferait de l'ombrage à toutes les autres et que les nobles n'y verraient que du feu quand elle se ferait passer pour Reyne. De toute façon, Taros le lui disait tout l'temps, qu'elle était "la plus jolie la plus gentille". Entre ça et "la meilleure danseuse", il n'y avait qu'une cacahouète à franchir.

Autre petit détail : le transport. "Gueuse", comme Aislynn le découvrit à ses dépends, était synonyme de "va-nu-pied" et de "sans-le-sou". Sans cheval et sans argent, difficile d'aller bien loin... sauf quand on a quelques habitudes et beaucoup d'influences malhonnêtes. Depuis qu'elle était à Saint-Claude, Aislynn faisait les yeux doux au postillon, ce qui eut pour charmant avantage de la tirer hors Franche-Comté. Par la suite, bon nombre de marchands se relayèrent sans le savoir ce colis improbable. Une fois une seule, elle se fit tirer les oreilles et failli se faire pincer par un gendarme ; heureusement, ses larmes encouragèrent une dame à se faire passer pour sa mère, ce qui la tira d'embarras. Cette même dame accepta également, contre quelques écus, de lui donner un bain et de laver ses vêtements.

Troisième étape : l'improvisation est parfois nécessaire, ou "abracadabra, me voîlà!"

C'est donc une gamine propre et fière, vêtue de sa robe, qui se présenta comme une "aimable fille de riche famille" à la recherche du "Castel Charmant", en Languedoc, et qui finit par grimper illégalement à bord d'une charrette de ravitaillement qui se rendait là. - Précisons qu'elle acquérait ce langage guindé à force d'observation et d'espionnage.

Elle eût la chance de goûter quelques pâtes de fruit, de renifler les vins, et de tomber plus ou moins lourdement, directement dans les cuisines de Charmes. Devant l'air surpris du cuisinier, de répliquer :

-Mônsieur, j'étais avec ces autres jeunes nobliaux il y a quelque temps à peine, et me voilà perdue dans ce grand Castel !

Pas dupe, le cuistot! Et mince! Aislynn adressa son plus charmant sourire au visage frustré du gaillard, prit la peine de lui faire une révérence, puis s'enfuit précipitamment pour arriver on ne sait par quelle chance, au milieu de la pièce où se trouvaient déjà deux fillettes et une endeuillée.

-Je...J'ai... On m'a fait passer par un raccourci!

Haussement des épaules, mini révérence... Ni vue ni connue, ou presque!

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*Merci Jordy ! (attention les oreilles)
** Louis L'Amour
*** Spéciale dédicace au Pape des Proverbes
Lacoquelicot


    [Ella, 12 ans ¾, ni noble, ni gueuse…]


    Comme le dira bien plus tard une certaine Sylvie Vartan…

    Je serai la plus belle pour aller danser !

    Car c’était bien de cela qu’il était question. La danse ! Tresque, Tarentelle et autres nobles activités... Depuis qu’elle était devenue la protégée d’Actarius, la jeune rousse devait se plier à tous un tas d’apprentissage pour ne pas faire honte à ce dernier. Lecture, écriture et mathématique avaient débuté la longue série de ses perfectionnements il y a peu. Alors quand une petite blonde lui proposa de se joindre à elle pour des cours de menuet, Ella n’hésita pas tellement... Cela semblait bien plus divertissant que d’apprendre les chiffres. Et la promesse de Luisa de cacher aux autres participants, la modestie de ses origines avait fini de la convaincre. La Fleur allait danser, c’était décidé!

    Ce matin-là, une certaine effervescence avait envahie les appartements du comte du Languedoc... Dans la pièce qui lui était alloué pour toute la durée de son séjour, Ella, debout sur une chaise se mirait dans l’étain poli de la psyché. Rien dans son reflet ne trahissait plus sa vie de fille de ferme, et les changements qu’avait engendré sa rencontre avec le Pair de France lui sautait désormais aux yeux. Elle avait l’allure des hautes gens à défaut d’en avoir encore toute les manières. A ses pieds, Eulalie, jeune femme d’une vingtaine d’année entièrement dévouée à la garde-robe du Comte et de sa suite, mettait la touche finale à l’ourlet de sa robe d’un pourpre éclatant. La coupe avait beau être simple et exempt de broderie et de perle, le tissus était précieux et de bonne qualité. Jamais la jeune fille n’avait connu d’étoffe si douce contre sa peau. Avec un petit sourire en coin, le regard émeraude apprécia la tenue cousue spécialement pour elle. Actarius d’Euphor, son «Pair», bien qu’il ne soit pas très présent, avait dû mettre les moyens pour aider sa jeune suivante à donner l’illusion. Et le coche aux couleurs du Tournel qui l’attendait dans la cour du castel languedocien en était une preuve de plus. La jeune Ella avait imaginé se rendre au château des Charmes à pied ou au mieux à cheval. Jamais, au grand jamais dans un carrosse, même modeste.


    C’est donc dans une jolie embarcation tiré par deux alezans que la demoiselle fit son entrée sur le domaine de la Talleyrand. Les joues rougies par l’émotion, et la peur au ventre, la demoiselle descendit sur le parvis sans attendre qu’on lui tende la main comme il était d’usage. Devant l’entrée, deux demoiselles et un jeune homme à peine plus vieux qu’elle, semblaient tout juste arrivé. Il était temps que l’épreuve commence pour la jeune Ella. La Coquelicot expira discrètement toutes ses craintes et empoigna sa robe pour marcher à leur rencontre.

    Les quelques pas semblèrent durer une éternité pour la rouquine, qui angoissait déjà de ne voir aucun visage connu. Si Franc n’avait pas pris la peine de répondre à son courrier, la môme avait tout de même eut l’espoir de le voir apparaitre au dernier moment pour lui servir de cavalier. De même que Luisa ou Lorenz… Mais non, rien. Trop visage inconnus se dressaient devant elle, la troublant fortement. Au final, après quelques secondes d’un silence gênant, quelques mots d’une affligeante banalité franchirent la barrière de ses lèvres.


    Enchantée, je suis Ella.

    "D’Euphor" avait-elle envie de rajouter l’espace d’un instant. La phrase eut d’ailleurs un arrière-gout d’inachevé. Tant pis ! Mentir n’était pas une chose envisageable pour la jeune fille. S’inclinant respectueusement, la rousse gratifia chacun d’un sourire timide ne sachant trop si ses salutations étaient protocolairement correctes ou non. La jeune fille se contenta de prier le très haut qu’à leur tour, ses vis-à-vis rompent ce silence étrange.

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Ayena
Ayena jeta un regard froid à sa servante et fronça les sourcils. décidément, celle-là était un peu trop bavarde et pas assez discrète. Elle finirait par la renvoyer. Mais pas tout de suite : ça demandait de l'énergie, et ça, Ayena en était dépourvue depuis un moment. D'ailleurs, nombre de domestiques prenaient leurs aises, dans la maison Desage. Sans forcément que la Vicomtesse y trouve à redire.

- Retourne à l'entrée, Nonnie, nous attendons encore du monde.

Puis, se tournant vers les deux jeunes filles, elle fit une de ses révérences irréprochables dont elle avait le secret.

- Luisa von Frayner, bienvenue à Charmes. Nous espérons que vous avez fait bon voyage.

Ayena n'offrit pas de sourire, un peu trop angoissée à l'idée que cette crispation du visage ne paraisse pas vraiment sincère. L'exercice viendrait plus tard.
Se tournant vers l'autre jeune fille, elle poursuivit.

- Et je suppose que vous êtes Elendra d'Acoma. Pardonnez ma servante, voulez vous.

Un signe de tête respectueux suivit. La jeune femme, qui n'avait pas reçu depuis bien longtemps indiqua les chaises disposées contre le mur, proposant de la sorte aux deux jeunes filles d'attendre patiemment leurs collègues. Ayena se rendit compte qu'il aurait été fort utile de se renseigner sur ses élèves avant pour savoir qui était héritier de quel rang. A force, elle allait s’emmêler les pinceaux, étourdie qu'elle était.

A l'instant, une autre enfançonne arriva, un peu perdue, un peu toute seule aussi et Ayena se demanda si Nonnie, cette fois, avait envoyé l'invitée sans l'accompagner. Elle aurait été une voleuse que le résultat aurait été le même. La Vescomtessa, prenant son rôle de préceptrice à cœur, reprocha donc à la jeune enfant qui esquissait une révérence qui suintait l'inexpérience :

- Présentez vous, s'il vous plait. Votre nom m'est inconnu et j'aime à savoir qui se présente devant moi.

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[ Sus à l'envahisseur ! ]

Pendant ce temps, Nonnie, la servante, avait fait demi tour et ronchonnait, persuadée d'avoir fait son travail à merveille et de n'être point reconnue à sa juste valeur. Tous des ingrats, ces nobles. A l'entrée, une petite foule se pressait, devant un garde qui restait muet par principe.

- Bonjorn, comme on dit ici.

Les poings sur les hanches, elle lança un regard au garde, qui était du genre à aimer se faire diriger par une femme (elle le savait, elle avait testé), et il lui répéta les noms en grommelant.

- Ben, v'nez. J'vous amène.

Et de nouveau, elle fit le chemin levant souvent les yeux au ciel d'exaspération et tentant de marcher vite par plaisir d'entendre de tout petits pas se précipiter à sa suite. Sur le chemins, le groupe passant devant deux tapisseries de bon gout qui pourtant, avaient été affublée de petits rubans noirs. Comme si le deuil de la maisonnée s'était étendu aux formes d'art.

- Garance de Cheroy et son garde, Arthur, Heloise et Victoire de Troy, et Ella de rien du tout. Enfin, j'croyons.

Elle s'était tournée vers les invités qui la suivaient et les interrogeait du regard.

- C'est ça ?

Puis d'un rapide calcule, il lui sembla qu'il manquait une personne. Credi. Une bourde d'évitée avant d'annoncer tout ce petit monde à la patronne. C'était déjà ça.
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- Bases par Truscot et DellaGrottaglia - Héraldique > Ayena est habillée par DECO
Luisa.von.frayner
Avouez que pour un "tôt le matin", la ponctualité des élèves - non, je sais, on ne peut pas parler de ponctualité avec un "tôt le matin", mais je trouvais pas mieux - était impressionnante ! Je le dis parce que je le sais, mais Luisa, elle, eut également le loisir de partager cette pensée en voyant arriver sa si graaande amie, Elendra, alors qu'elle avait à peine achevé de se présenter à la vieille. Bien sûr, à son grand plaisir, puisqu'elle se hâta de crier à son tour un Eleeeendra ! - trois ou quatre fois n'étant pas coutume - avant de la serrer de toutes ses forces dans ses bras pour s'en relâcher aussi vite. Il était étrange comme les retrouvailles pouvaient être toujours plus succinctes entre les deux amies qui ne s'étaient pas vues depuis pourtant longtemps. Ha, l'insouciance...Encore, après la présentation - il ne fallait pas faire attendre la vieille - un compliment vint, et donna à Luisa un sourire éblouissant.

    M'rci ! Ce qui est surtout chouette, c'que la tienne a la couleur de mes ch'veux, pis l'inverse...presque. C'est ta robe d'Elfry, je l'ai reconnue, hein ! Elle est très chouette aussi.

L'on n'eut malheureusement pas le loisir de continuer à converser sur les robes, les tissus et les coiffures à la façon des Dames, puisque la vieille s'empressa de les faire entrer et de les mener à leur préceptrice du jour, au grand plaisir de Luisa qui ne s'en trouvait que plus impatiente.

Arriva alors l'attendue. Toute de noir et blanc vêtue, elle ne montrait pas la moindre pointe de sourire et son air avait un grand quelque chose de la tristitude, comme dirait Ella, et Luisa n'eut pas longtemps à chercher la raison de cette mine. Le château parlait de lui-même. Et puis Ayena l'avait prévenue, elle venait de perdre son mari et il ne fallait pas lui en demander trop. Elle n'avait pas pensé à avertir Elendra, mais Luisa la soupçonnait d'avoir tout à fait compris, et même de comprendre la veuve, elle-même ayant dû connaître les mêmes tissus de deuil et les mêmes traits tirés à l'envol de sa mère.


    Luisa d'Acoma et Elendra Von Frayner sont arrivées.

Qu...Quoi ?! Luisa "d'Acoma" ? Alors là...L'affront de fou ! Pas que les d'Acoma soient pas respectables et tout ça, quoi, mais bon, de là à les comparer aux von Frayner, hein...Non, mais non, on déconne pas avec les famille ! Attendez, quoi...Surtout que bon, là, c'est pas comme si elle s'était permise de reprendre la prononciation pourtant parfaite de Luisa pour le nom d'Ayena ! Que les vieux peuvent être bêtes...
Prête à répliquer, Luisa se pinça la lèvre pour s'en empêcher. Elle devait après tout bien se tenir, et si elle voulait rectifier, le faire calmement. Et puis de toute manière il s'avéra qu'Ayena se rappela que son nom à elle était bien Luisa et non Elendra. À un orteil de la catastrophe...

Entrée dans le vif du sujet avec la plus belle révérence que Luisa n'ait certainement jamais vue, et qu'elle n'égalait, en dépit de ses longues soirées d'entraînement, malheureusement pas. Elle lui répondit par une des siennes dans laquelle elle mit touute son élégance (c'est dire) avant de répondre :


    Madame la Vicomtesse, merci, et puis mon voyage était pas trop long, alors c'est allé, et puis je suis venue avec mon cheval Cobalt. Et puis aussi, merci de nous accueillir dans votre château, et puis d'avoir été d'accord de nous donner le cours.

La parole à Elendra - ou pas, hein, on verra ça après - et soudainement, on passa de trois à quatre. Pouf, une arrivée surprise ! Enfin, une "petite" arrivée, puisque l'arrivante avait l'air - un peu ? non, infiniment - plus jeune que Luisa. Cette dernière ne la connaissait pas, mais déjà, l'aimait bien. Et la première impression fait parfois tout !
C'est donc un sourire radieux qu'elle lui envoya, ayant pour but :
1) De la saluer,
2) De la remercier d'être venue,
3) De l'encourager au cas où elle aurait été décontenancée par la demande d'Ayena.

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Elendra
S'il y a une chose que ma mère m'a transmise, (parce que c'est pas mes yeux verts, ni mes cheveux châtains puisque maman elle a les cheveux tellement foncés qu'ils sont presque noir et les yeux tellement bleus qu'ils sont pas verts et sa petite taille, parce que MOI j'ai bien l'intention de grandir! D'ailleurs, je m'étire tous les matins vers le haut, sans jamais sauter une seule matinée afin de me faire grandir de quelques poussières chaque jour, et un jour, ça paiera j'en suis certaine!).

Ainsi, s'il y a bien une chose que ma mère m'a transmise, c'est le fait de détester les von Frayner! (Sauf Luisa parce que elle ça compte pas. Parce que c'est mon amie. Et si ça se trouve (je l'ai toujours dis) Luisa c'est même pas la fille de ses parents parce que ses parents ils ont les cheveux noirs tous les deux et elle elle est blonde. Donc les parents von Frayner de Luisa c'est juste des imposteurs qui se font passer pour ses parents, moi je le sais).

Vous comprenez donc maintenant pourquoi à la mention de mon nom suivit de ce nom de famille si disgracieux, (pouvant être si facilement confondu avec von Crâneur, en plus!), mon sourire s'effrite!

Il dégringole même! J'allais d'ailleurs ouvrir la bouche pour m'indigner (chose que ma mère m'a aussi très bien transmise), mais je croise alors le regard de notre préceptrice et je décide de me taire...

Considérant que pour survivre à ce cours de danse, il serait peut-être mieux que je me tienne à carreaux. Surtout que Miss von Crâneuse, elle, n'avait pas ouvert la bouche pour souligner l'erreur! (Quoi que... se faire méprendre pour une d'Acoma c'est tout de même moins insultant que de se faire affubler de l'odieux nom VF.)

Ainsi, sans le vouloir, ces cours de noblesse allait m'être utiles! Et ils m'avaient déjà appris la leçon numéro un, en à peine deux minutes avant même que le cours ne commence! Leçon que je n'avais jamais encore acquise même après m'être fait traiter de gueuse par une blonde insolente, ni même après m'être fait traiter de fille de mauvaise vie par un garçon tout aussi noble que mal poli.

« Soit belle et tait toi. »

Et visiblement... C'était payant! Deux secondes plus tard, pas d'esclandres, pas de coups, pas de tirage de cheveux, pas de ton qui monte. Rien. Ri-en.

Luisa récupère son nom et moi le mien qui s'agence si bien avec mon prénom.

Elendra d'Acoma. C'est bien moi! Et en plus, ça rime.

Petit sourire à la dame sans sourire. Petit hochement de tête.


Elendra d'Acoma, c'est bien ça... Je... Je pardonne votre servante. Ça peut arriver à tout le monde...

Je bégaie un peu. C'est la première fois je crois que je me retrouve devant une adulte noble et franchement, c'est beaucoup plus intimidant que je le pensais! Surtout Ayena, (je crois que c'est ça son nom...) Je sais pas pourquoi, mais elle me fait peur un peu...

Et, à cette époque, je ne comprend pas pourquoi tout est si sobre et si endeuillé ici, contrairement à ce que Luisa pourrait croire. Car pour moi, le deuil de ma mère consistait à lui parler tous les jours, attendre son retour et porter la robe qu'elle m'a cousu elle-même le plus souvent et le plus longtemps possible afin de l'inciter à revenir. (Même si papa disait qu'elle reviendra pas. Je faisais semblant de le croire, mais en fait je savais qu'il avait tort!)

Or, me voici assise sur une petite chaise aux côtés de Luisa à regarder un peu partout, n'osant pas bouger ne serait-ce qu'une mèche de cheveux de peur de me faire réprimander, cherchant les mots pour demander à Luisa ce qui se passait ici. Si on allait vraiment apprendre la danse ou si c'était un piège ou un truc dans le genre!

Et au moment où j'avais trouvé le courage de poser LA question. Une petite fille plus jeune que nous débarque dans la pièce. Comme ça pouff! Sortie de nulle part.

Et à la réplique de notre préceptrice, je fige le sourire qui était apparu sur mes lèvres en la voyant entrer. Elle est si mignonne! Elle me fait penser à ma soeur Prunille!

Puis quelques instants plus tard. Alors que j'avais presque réussit à me convaincre que tout allait bien se passer, que rien de mal n'allait m'arriver ici, une seconde cohorte d'enfants arriva.

Et parmi eux?

J'écarquille les yeux et j'agrippe le bras de Luisa, penche ma tête près de la sienne et murmure sans quitter le groupe des yeux:


Luisa... C'est... C'est... Regarde je crois que c'est Lui....

Le garçon à patate...

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Arthur_de_troy
Il n’était pas certain que Bourricot mérite cette carotte. Voir absolument sûr, qu’il ne la méritait pas ! Quelle idée de laisser la fillette passer du temps avec un animal aussi peu noble, serviable, utile. Mais voilà, sa petite merveille avait décidé qu’il en aurait une, alors il n’y avait pas à discuter… Pis bon, connaissant sa sœur, comme il la connaissait depuis quatre ans, le temps de marcher jusqu’à la herse, et la blonde aurait parfaitement oublié que Bourricot devait recevoir une carotte. Pour toutes ces bonnes raisons, le blond avait déjà presque totalement oublié lui-même l’âne, et patientait calmement, au milieu d’une foule de femelles… Quoua ? N’y avait-il pas d’hommes non plus en Languedoc ? Deux ans à St Louis, à se sentir seul, et il semblait que là encore il n’allait pas avoir grande compagnie masculine…

Enchantée, je suis Ella.

Damoiselle ! Arthur à vostre service.


Ouai bon d’accord, on repasserait sur le chapitre : ne nous présentons pas nous-même c’est pas très noble. Mais il n’allait pas ignorer ainsi une damoiselle, qui semblait vaguement gênée de leur compagnie et du silence. La rousse se vit renvoyer son sourire sans se faire prier, car il n’était pas du genre radin en la matière. Mais il n’eut guère le temps de faire plus ample connaissance, car le garde silencieux laissa place à une servante vaguement commode.

Bonjorn alors.

Toujours avec un sourire commode et de bonne humeur qui le caractérisait, le blond s’essaya au Languedocien avec bonne grasce, notant malgré tout le peu d’intérêt qu’on portait à ses essais en langue étrangère, car déjà la matrone leur réclamait de suivre. Et veillant surtout à ce que sa sœur reste bien à côté, il emboita le pas de la servante… Le castel était bien étrangement décoré. Quelle idée de laisser trainer des rubans noirs un peu partout ? Quel manque cruel de goût ! Le sublime hésitait presque à demander à la grincheuse devant d’où venait cette mode étrange, quand ils arrivèrent dans une plus grande pièce.

- Garance de Cheroy et son garde, Arthur, Heloise et Victoire de Troy, et Ella de rien du tout. Enfin, j'croyons.

Héloise et Victoire ? Depuis quand avait-il deux sœurs ? Le blond avait bien grand mal à être intelligent par moment, mais faisant des efforts, il réussit à comprendre qu'on se trompait en cet instant.

Ah euh, Héloise et Victoire sont toutes deux contenues dans ce petit corps sur ma gauche. C’est Héloise Victoire de Troy. Hum.

Que ce début semblait embarrassant, néanmoins, Arthur passa outre, commençant à détailler ce qui l'entourait, la femme en face, et les multiples gamines entre autre...

Le sourire du blond commença à se figer, et doucement s’effacer alors que ses prunelles d’azur venaient de se poser sur les deux folles languedociennes qui s’amusaient à frapper les hommes à l’entrejambe ! Il comprenait maintenant pourquoi il n’y avait que lui de sexe masculin ici !

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Luisa.von.frayner
    Luisa... C'est... C'est... Regarde je crois que c'est Lui....

Fatal, comme approche. À l’intonation comme à l’air abasourdi d’Elendra, Luisa savait qu’elle regretterait d’avoir tourné les yeux vers ce qui semblait être la source de l’incrédulité de son amie. Mais… Vous savez, c’est exactement comme lorsqu’on vous dit « Surtout, ne regarde pas à droite, mais y’a un garçon qui… ». Sauf que là, c’était l’intuition de Luisa qui lui criait « Surtout, ne te retourne pas, ou tu vas… » le regretter ? Oui, elle savait. Mais nous le savons tous, il n’y a rien de mieux que ce genre de phrases pour se convaincre de se retourner, sans le vouloir, en digne « Oups ! C’est la force incontrôlable, pardon ! ». Sauf que là, c’était encore pire ! On lui demandait littéralement de se retourner, oui ! Ce que Luisa fit, en oubliant une seconde ce que son intuition lui dictait…et dont elle ne tarda pas à se rappeler.

    Le garçon à patate...

BAM ! Un choc. Le coup de l’assimilation de Luisa. Les paroles d’Elendra, avec preuve à l’appui, juste sous ses yeux, plus réelle et incontestable qu’il n’en était possible.
IL était là. Celui dont Luisa n’avait cessé de ressasser les insultes à son encontre .Ce garçon chouineur au possible pour une légère pichnette du genou entre les jambes et qui – au début seulement, mais passons le retournement de situation – n’avait pas trouvé meilleure défense qu’une rivière – que dis-je, c’est un fleuve, c’est un déluge* – d’insultes toutes plus insolentes et blessantes les unes que les autres. Luisa n’avait pas manqué de s’en plaindre auprès de tout son entourage, et tout le monde avait approuvé : c’était un gros-nul-mal-élevé – de qui parle-t-on ? mais non…vous savez, entre amis, les gens se soutiennent, et puis l’avantage de relater un fait, c’est bien qu’on puisse modifier un ou deux détails – qui-ne-méritait-pas-de-faire-pleurer-les-si-jolies-petites-filles-comme-elle !

Combien de fois n’avait-elle pas dit « J’le reverra plus jamais, pis c’t’heureusement ! » ? Eh bien, il semblerait que le Très-Haut ait décidé de la punir. De quoi ? J’vois absolument pas, Luisa est si honnête, si obéissante, si mesurée et exempte de toute violence imaginable ! Non, vraiment, aucune idée.

Ses petites mâchoires s’étaient serrées, et chacun des traits de son visage était maintenant contracté au possible, alors que ses grands yeux bleus étaient désespérément pointés vers l’adolescent, à la manière de deux lances tordues prête à manquer leur attaque.


    Qu’est-ce ‘fait là… ?! ‘Lendra...c’toi qui t’occupais des noms des gens, non ?! T’pouvais pas le r’fuser, mortecouille… ?!

Oui, bon, d’accord, elles avaient ignoré son nom et l’ignoraient encore, mais c’était pas valable comme excuse ; ces choses-là, ça se sent, mince !


*Un peu piqué à Cyrano, quand même.

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