[RP Semi-fermé]Fallait bien que ça arrive un jour...

Drykern

Bordeaux, le 19 juin 1960, à l'Hôtel particulier de Drykern

Décidément, les séjours à Bordeaux ne réussissaient pas à Drykern... Depuis son retour quelques jours auparavant, il souffrait dans sa chair d'apercevoir une femme qu'il aimait se lier avec ce qu'il considérait comme une des pires raclures de Guyenne, sans qu'elle ne semble s'émouvoir un seul instant de l'effet que ça pourrait lui faire. Et pourtant, elle pouvait pas ne pas comprendre, elle était la seule là pour lui quand... Bref... Pas du genre à faire (volontairement) des scènes, il décida de s'abrutir de bouquins à l'université pour démarrer la digestion. Le capitaine du Black Baccara en fuyait même sa propre taverne, au grand désarroi de certaines personnes qui le cherchaient, parmi lesquelles une amie chère qui voyait son état de santé se détériorer "mystérieusement" de jour en jour. Heureusement, il finit par se convaincre que c'était bien là le plus grave, et il était bien décidé à tout faire pour l'aider dans cette épreuve. Même si pour cela, il devait aller contre la volonté de celle-ci.

Mais au fait... une amie chère, hmm ? Oui, bon, son amante quoi... Au moins y en a qu'une, il progresse...

Et c'est qu'il y tenait à sa Mayouche tout de même ! Entre autres désagréments, dont il ignorait une bonne partie, la voir se tordre de douleur en pleine nuit lui était devenu insupportable. Au point qu'il en vienne à prendre des mesures extrêmes (et Dieu sait que c'est pas son genre), malgré les refus successifs de l'ancienne chancelière de se faire examiner par un médicastre. En même temps, on peut la comprendre, se faire inspecter sous toutes les coutures par un chauve à binocles, ça doit pas être bien marrant.

Le nanti Bordelais avait donc concocté un plan. Si elle ne voulait pas aller au médicastre, le médicastre viendrait à elle ! Après s'être arrangé un soir en taverne avec Brixius (le binoclard sus-cité), il lui suffisait de la convaincre de passer la nuit chez lui, et ensuite... La retenir, jusqu'à l'arrivée du sauveur chauve. Ça paraissait même un peu trop simple, mais il avait au moins réussi la première étape ! La belle brune avait accepté de dormir à ses côtés (ce qui n'était pas gagné d'avance dans leur histoire compliquée), et c'est pour une fois dès les premières lueurs de l'aurore qu'il se leva pour achever ses préparatifs. Mais avant cela, comme pour se donner du courage tout en sachant d'avance qu'elle allait le détester pour ce sale coup, il lança un regard aussi tendre qu'inquiet vers elle. Elle dormait paisiblement, ses douleurs semblaient l'avoir laissé en paix... pour le moment tout du moins. Il en profita donc pour s'installer à son bureau et rédiger la missive qui refermera le piège sur la belle endormie.

Bonjour Brixius,

Nous sommes prêts, enfin surtout moi... Merci de passer à mon hôtel dès que possible.

Bien à vous,

Drykern

Simple, concis, efficace... Le brun n'aimait pas écrire, c'était bien connu. Tout étant en place de son côté, il ne lui restait plus qu'à attendre une fois son message envoyé. En espérant que Brixius arrive avant le réveil de May, ça lui faciliterait la vie... Et dans le cas contraire, il s'attela à préparer un bon petit-déjeuner pour elle et lui, histoire de gagner un peu de temps tout en lui réservant au moins une bonne surprise dans cette dure journée qui s'annonçait.
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Mayouche

[Bordeaux.... encore]

Décidément, les séjours dans la capitale s'agrandissaient en nombre, à son plus grand désarroi. Elle se rapprochait du 6 mois qu'une certaine rouquine avait mis à quitter sa province ... Elle s'y refusait. Mais avait-elle le choix? Seul le futur le dirait... Au moins, il y avait le vin qui adoucissait ses séjours. Le vin de Bordeaux. Son grand amour.

D'un passage en Guyenne pour ensuite partir avec son beau-frère vers la Champage puis la Lorraine, Mayouche avait fait un séjour prolongé dans cette province. Et à Bordeaux par-dessus le marché. Elle avait pu voir la Guyenne violée, la Guyenne salie, la Guyenne prostituée aux mains de ceux contre qui elle s'était battue. Elle avait même eu l'"honneur" de croiser Archybald de Louvelle, celui qu'elle considérait comme le plus vil des sous-hommes. C'est donc dire combien notre brunette Marmandaise adorait être à Bordeaux.

Mais elle y était à cause de - ou grâce à? - celui pour qui elle voulait être présente. À défaut de la compagne, elle serait l'amie. Et elle le fut, du moins se plaisait-elle à le croire. Parfois lui procurant simplement la présence d'une personne amicale, d'autres fois lui prêtant une oreille attentive, elle le forçait à diversifier ses activités en lui demandant des promenades, des voyages en bateau, des baignades, des dîners à deux.... Lui changer les idées quoi, le forcer à se sortir de cette solitude dans laquelle il s’était plongé.

De l'amie, elle devint finalement l'amante, après la réception d'une lettre qui la conforta dans son nouveau mode de pensée "Carpe Diem...". Elle n'était rien que l'amante. Car bien sûr, "son coeur était fermé", du moins se plaisait-elle à s'en convaincre. Elle profitait du moment présent, de lui et de sa présence près d'elle. Sûrement était-ce pareil pour lui. Elle n'en savait rien. En fait, autant ils pouvaient se parler de ce qui survenait entre eux, autant .... elle ne savait toujours pas. D'un côté comme de l'autre, c'était des successions de douches chaudes et froides. De nuits éloignés l'un de l'autre, comme de nuit collés et entrelacés, de plusieurs jours en se croisant à peine, à plusieurs jours passés en compagnie l’un de l’autre.

Elle savait que si ça se savait, plusieurs diraient qu'elle l'avait eu à l'usure... Laissons les langues sales aux langues ... sales. Personne ne pourrait comprendre ce qui leur arrivait, même pas les concernés.

[19 juin 1960, Hôtel particulier de Drykern, aurores]

La veille, comme pour l'avant-veille, elle avait accepté de dormir avec lui à son hôtel. Son regard inquiet avait eu raison d'elle, malgré son absence les jours précédents. Elle le savait troublé, elle ne savait juste pas si son état de santé en était la seule cause. Ceci s'ajoutait donc au nombre déjà impressionnant d'inconnu entre nos deux amants-amis.... Et entre vous et moi, à choisir entre une chambre d'auberge à payer ou le luxe et la volupté qu'offrait un hôtel particulier, dont le séjour était gratuit, le choix n’était pas trop difficile. Surtout qu’elle était « cassée » la Mayouche ces derniers jours. Ajoutez un beau brun aux yeux à en faire fondre un glacier géant, au charme à en faire rosir, littéralement presque, toutes les femmes, au bras douillets, aux mains caressantes – et la liste pourrait s’allonger encore et encore - et le tour est joué!

Ce matin-là, elle se réveilla, comme la veille, au chant d'un coq non loin de là. Comme pour la veille, elle ouvrit doucement les yeux et prit quelques secondes pour comprendre où elle se trouvait. Mais, contrairement à la veille, elle ne quitterait pour le laisser se réveiller dans un lit vide. Un tout léger sourire aux lèvres et une extension de bras ... pour réaliser qu'elle tâtonnait les draps. Hmm ... Elle s'étira doucement, lâchant un petit gémissement qui accompagne caractéristiquement les étirements matinaux.... Mais pourquoi dort-il si loin d'elle? Lui qui aime tant l'enlacer près de lui... Finalement, elle tourne la tête pour remarquer que... C'est à elle de se réveiller dans un lit vide. Douce vengeance? Lentement, elle se relève, s'aidant de ses mains derrière elle, et c'est une tête aux cheveux légèrement en bataille qui tourna à gauche et à droite, un regard encore embrumé qui scrutait la chambre et une bouche un peu pâteuse qui laissa s'échapper un « Dry???» tout endormi.

Soit par un heureux hasard, soit parce qu'il l'avait entendue, elle le vit entrer dans la chambre, habillé - ce qui fit lever son sourcil - accompagné d'un domestique. Et pas n'importe lequel... Mayouche le reconnut de suite, surtout au regard qu'il posa sur elle.... Pourtant, elle était toute habillée .... cette fois .... C'était lui ! Mario ! Le domestique italien de Drykern, au regard un peu trop voyeur au goût de son maître.

Il portait un plateau.

« C'est la fin du monde, c'est sûr.... » pensa-t-elle, alors qu'elle comprit qu'elle aurait droit à un petit-déjeuner au lit, préparé par Dry.
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Brixius

C'est d'un pas décidé que le Médicastre de Bordeaux arriva sur les lieux. Souriant à la personnes qui lui ouvrit la porte, il se fit annoncer et attendit que le Maître de Maison l'invite à se rendre au chevet de Dame Mayouche.

Drykern

On prend les mêmes et on continue

Raté... Forcément, Mayouche s'était réveillée avant que Brixius ne daigne se manifester. C'est son domestique, au courant de la combine, qui vint l'en avertir alors que le Guyennois finissait de préparer leur petit-déjeuner. Pestant intérieurement contre le médicastre, il passa ses nerfs sur Mario qu'il soupçonnait d'en avoir profité pour se rincer l'œil. Quelle idée d'avoir embauché un Italien aussi... Mais au moins, il ne lui coûtait pas trop cher !

Bon, et bien puisqu'elle est réveillée, allons la surprendre... Agréablement pour le moment... Et tiens-toi tranquille !

Il se radoucit aussitôt en passant la porte avec le plateau garni de bonnes tranches de pain ainsi que d'un bol de lait et un de potage pour chacun, et sourit à la belle embrumée tout en s'amusant de son expression hallucinée.

Bonjour May... Oh ça va, ça a rien de si miraculeux...

Le Bordelais avait beau essayer de garder une humeur légère, il savait bien que ce moment privilégié tenait effectivement de l'exception, puisque seule la femme ayant partagé les plus beaux mois de sa vie avait eu droit à ce genre de considérations de la part du Guyennois. Sauf que pour Rhea, il se contentait de préparer le petit-déjeuner, sans coup tordu... Balayant ces pensées de sa petite cervelle, il la rejoignit dans le lit en l'embrassant tendrement au coin des lèvres, puis déposa le plateau sur les genoux de la belle brune tout en piochant dans le plateau pour savourer le repas. Puis il congédia le voyeur le plus amicalement du monde entre deux bouchées de pain, conscient de l'effet que sa jalousie, bien qu'un brin surjouée, avait sur Mayouche.

Dis Mario, quand t'auras fini de reluquer, tu pourras peut-être nous laisser déjeuner en paix ?

Le domestique, qui aurait probablement répliqué en une autre occasion, se contenta d'esquisser un sourire avant de quitter la chambre pour retourner s'occuper de la demeure, complice de son employeur.

Surprise !

Pendant que les amants terminaient de partager leur repas, l'Italien accueillit Brixius qui faisait enfin son entrée et le fit patienter dans le luxueux salon. Il manquait bien les fameuses tapisseries que Drykern attendait depuis des mois, mais l'endroit n'en restait pas moins plutôt cossu pour autant. Au pas de course, le domestique retourna frapper à la porte de la chambre du maitre des lieux.

Tu peux entrer... Mais t'as intérêt à avoir une bonne raison !

Le domestique ouvrit donc la porte et répliqua au Guyennois tout en dévisageant l'ancienne chancelière de son regard lubrique.

Votre "invité" est arrivé...

D'accord, en effet c'est une bonne raison... Par contre, c'est moi qu'il faut regarder quand tu m'adresses la parole... Allez, laisse-moi quelques minutes pour parler à May... puis fais-le venir.

Mario hocha la tête et se retira, laissant un Drykern soudainement crispé s'expliquer avec son amante souffrante. Il avait eu beau penser de longs moments à cet instant où il devrait lui annoncer l'arrivée de Brixius, il avait été incapable de trouver une recette miracle, telle que la petite phrase qui rendrait la chose plus acceptable pour la Marmandaise. Serrant la main de la brune, pour ne pas qu'elle s'échappe en entendant sa révélation sans doute, il posa ses yeux sur elle avant de se lancer.

May... J'ai fait venir Brixius pour qu'il t'examine...

Puis vint le silence... Tandis qu'il cherchait ses mots, il scruta le regard de son amante, le sien empli de tendresse et d'une pointe de crainte, avant d'ajouter tout bas :

Ne m'en veux pas...
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Mayouche

[Même ville, même hôtel particulier, même chambre]

C’était donc ça, la légère nervosité que la brune avait décelée chez son amant, qui manqua parfois de naturel lors du petit-déjeuner... Et le petit-déjeuner lui-même! Dès la vision du plateau, elle aurait dû comprendre que quelque chose ne tournait pas rond, qu’une combine se tramait, qu’il lui tendait un piège. Et ce petit sourire sur le visage de Mario, qui ne répliqua étrangement pas à Dry lorsqu’il lui faisait des commentaires jaloux. Tous les indices étaient là pourtant. La pauvre …. Elle qui croyait avoir réussi à se frayer un petit chemin. FAUX !

« Ne m’en veux pas... »

Ces mots lui rappelèrent une mise à nue vieille d’une paire de mois à peu près… Mise à nue d’elle-même, de ses sentiments, de ce qui habitait son cœur. C’était avant qu’elle ne décide de ne plus jamais s’ouvrir ainsi, peu importe qui. Et surtout, c’était durant une autre époque. Une époque bien lointaine de la scène décrite maintenant. Elle, partageant son lit, ses caresses, sa tendresse… Oui, une époque bieeeen différente.

« Ne m’en veux pas… »

Comment pouvait-elle ne pas lui en vouloir. Il était allé complètement contre sa volonté. La prenant au piège par-dessus le marché. Les médicastres, elle n’en avait que trop vu, et ce n’était certainement pas des légères crampes au ventre qui allait lui faire changer d’idée. Bon… certes… c’était bien plus que de « légères » crampes, et ce qu’elle avait omis de dire à Dry, c’était la perte de sang. Mais quand même ! Elle avait dit – maintes fois – « NON ! ». Prochaine fois qu’IL dirait « non », vous pouvez être sûrs qu’ELLE fera le contraire !

La vérité est ... qu'elle ne VOULAIT pas savoir ce qu'elle avait. Sûr qu'elle avait certains doutes, plusieurs hypothèses et des craintes. Mais, elle refusait de confirmer les uns ou les autres. Elle ne voulait pas. Certains, s'ils étaient confirmés, l'effondreraient, d'autres la soulageraient ... et d'autres encore généraient en elle l'incertitude. L'incertitude par rapport à l'amant. Rien de moins. Non, elle préférait rester dans l'inconnu... les nuages... le plus longtemps possible.

Le regard qu’elle posait sur Dry, silencieuse, voulait en dire long. Un mélange d’émotions pouvait s’y lire. La colère qu’il ait agit à sa tête contre sa volonté et la déception d’avoir cru mériter un moment privilégié, partageant un romantique petit-déjeuner préparé par lui, au lit… qui laissèrent place à une pointe de tendresse. Il s’inquiétait sincèrement pour elle, au point d’en concocter un plan diabolique. N’est-ce pas là un premier pas ? Bon… elle le savait inquiet depuis un moment déjà, faisant certaines de ses tâches de tavernière par exemple, mais il avait agit. Et Dieu sait que rares sont les fois où il prend action…

Ça explique le petit-déjeuner… sont les premiers mots qui sortirent de sa bouche, alors qu’elle desserra sa main qui serrait la sienne juste avant l’annonce. Elle cherchait ses mots.

Vraiment Dry… tu m’impressionnes. Après tous mes refus, tu l’as quand même fait. Tu savais pourtant que je ne voulais rien entendre.

Elle se rappela les mots qu’il lui répondit, lorsqu’elle-même lui avait demandé de ne pas lui en vouloir.

Je ne t’en veux pas …

Bien non, elle ne lui « en voulait » pas, elle aurait très probablement fait pareil, si les rôles avaient été inversés…

Mais tu as groooooos à te faire pardonner. Le petit-déjeuner ne compte pas, bien évidemment, c’était qu’un piège, une manière de tenter de m’adoucir. Je n’ai pas le choix maintenant, j’imagine, vu ce que tu as fais.

Bien oui, s'il avait finalement prit la peine d'organiser un plan, c'est qu'il était prêt à tout!

La seule manière d’avoir la Sainte Paix avec tout ça, c’est d’accepter de me laisser examiner.

Elle hochait doucement la tête, alors qu’elle lui servit ces paroles, le regard mi-fâché, mi-malicieux – elle comptait bien à ce qu’il se fasse pardonner quand même !

Alors qu'il se leva pour aller chercher l' « invité », elle libéra sa main et se re-glissa sous les couvertures, la mine légèrement boudeuse. Une infime partie d'elle savait qu'il lui fallait se faire examiner...

... et passer à la prochaine étape...
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Drykern

Et bon appétit bien sûr !

Forcément, le petit-déjeuner prenait un goût amer pour May. L'odieux comploteur d'un jour encaissa ses remarques d'abord avec une moue presque penaude, puis osa ensuite se fendre d'un léger sourire lorsqu'il entendit la jolie brune tenter de tirer de futurs profits de ce traquenard.

Hmm, me faire pardonner hein ? On verra ça plus tard...

Pas si mécontent de son coup, estimant qu'il s'en sortait pour l'instant plutôt bien, il se retint de remuer le couteau dans la plaie en lui lançant une phrase du genre "Mais maintenant, comme tu dis, t'as plus le choix, sois gentille avec Brixius !". Il déposa à la place un doux baiser sur sa joue, avant de glisser à son oreille un simple et plus que sincère :

Merci...

De ne pas s'être mise dans tous ses états, de lui pardonner, de se laisser faire... Les raisons étaient multiples et à n'en pas douter, elle en devinerait la plupart. Mais l'heure n'était plus à la discussion et c'est d'un pas décidé qu'il se leva pour aller ouvrir la porte.

Quoi de neuf docteur ?

Tout en ouvrant, il se retourna un instant vers May. On sait jamais, des fois qu'elle serait tentée de s'échapper par la fenêtre ! Ouf, elle n'avait pas bougé... Et en plus de ça, il vit dans le couloir son domestique revenir dans un timing parfait, accompagné de Brixius. Ah quelle synchro ce Mario, il était vraiment Super (j'ai honte) !

Bonjour Brixius, merci de vous être déplacé aussi vite. Entrez je vous prie... Mayouche est ici, elle est prête...

Après avoir accueilli Brixius dans un élan d'amabilité exceptionnelle, préférant éviter les quolibets habituels entre eux étant donné la gravité de la situation, il remercia (congédia serait peut-être plus approprié) son domestique d'un geste de la main puis referma la porte. La fête allait pouvoir commencer... mais pas forcément en sa présence. La main toujours sur la poignée, il lança un coup d'œil furtif au médicastre puis chercha le regard de May.

Je devrais peut-être vous laisser seuls, non ?
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Brixius

La réponse ne se fit pas attendre. D'un ton des plus jovial, Brixius annonça :

" A moins que Dame Mayouche accepte votre présence durant la consultation, il n'y a aucunes raisons pour que vous soyez présent. En revanche, pouvez-vous mander à votre valet de m'apporter une bassine d'eau chaude je vous prie... "

Le Médicastre sourit puis regarda Mayouche afin de savoir si Sire Drykern pouvait être présent.

Mayouche

Toujours couchée sur le côté, elle vit Drykern se retourner une première fois vers elle avant d’ouvrir la porte complètement. Avait-il peur qu’elle tente de s’enfuir en sautant héroïquement hors du lit, qu’elle court, le pousse et sorte par la porte ? Un brin irréaliste quand même …

Bonjour Brixius, merci de vous être déplacé aussi vite. Entrez je vous prie... Mayouche est ici, elle est prête...

Je devrais peut-être vous laisser seuls, non ?

Tout en disant ces mots, il avait posé le regard sur elle. Elle pouvait le sentir, lourd, qui lui pesait dessus tant il était rempli d’inquiétude. Elle leva les yeux et rejoignit le regard du brun dans lequel elle se plongea. « Seuls » … Seule avec Brixius. Seule avec le médicastre inconnu. Non, elle voulait Drykern là, sa main dans la sienne. Sa main, dont la tendresse contrasterait avec la personne qu’il était ces derniers jours – distant, bizarre, pensif… Plus elle y pensait, plus elle se disait qu’il devait y avoir une autre raison. Et elle le confrontera, une fois leur intimité retrouvée. Retour au présent. Son amant à la porte avec sa main sur la poignée, le médicastre entre elle et lui, elle couchée sous les couvertures, boudeuse. Elle le voulait présent, c’était son réflexe. Mais… elle le retint, ce satané réflexe qui se manifestait tout le temps.

" A moins que Dame Mayouche accepte votre présence durant la consultation, il n'y a aucunes raisons pour que vous soyez présent. En revanche, pouvez-vous mander à votre valet de m'apporter une bassine d'eau chaude je vous prie... "

Mayouche, qui n’avait toujours pas refait surface, se contenta de lâcher un « Non » en réponse à Drykern. Un non difficile, mais … nécessaire. Autant voulait-elle lancer un « Oui! », autant elle l’aurait aimé présent non seulement de corps, mais de cœur. Et elle savait que ce n’était pas le cas. Qu'il était réticent, qu'il réfléchissait trop. Une femme quoi! Parfois, elle avait envie de lui dire ...

« Nous voilà, si proches. Mais si loin. N'ai-je pas passé le test? Quand réaliseras-tu que je ne suis pas comme les autres? Je ne veux pas te briser le coeur, mais lui donner un répit. Je sais que tu as peur, que tu es réticent, que tu crois que c'est mauvais, comme si tu risquais de faire une erreur. Mais on ne vit qu'une fois, et il n'y a pas de temps à perdre, à gaspiller... »

Mais elle ne voulait plus. Plus de déclarations. C'était son tour à lui. Et la raison pour laquelle son cœur à elle restait fermé …. Et qu’elle refusait donc sa présence.

Elle s’adressa à Brixius, qu’elle trouvait amusant avec ses binocles.

Je serais bien, seule.

Et malgré toute sa volonté, le dernier regard qu’elle posa sur Dry signifiait malgré tout « Reste pas loin…. »

Edit: fautes d'orthographe
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Drykern

Vous êtes le maillon faible, au revoir !

Drykern haussa un sourcil en dévisageant le médicastre. Oh, la réponse en elle-même était tout à fait logique, et sa demande également, mais... C'était quoi ce ton ? A se demander si la situation l'amusait... Mais le maitre des lieux eut à peine le temps de s'interroger sur les raisons de la bonne humeur de Brixius qu'il entendit un "non" cinglant, surprenant, sortir de la bouche de Mayouche. Bénédiction ! Quoiqu'il puisse se tramer durant l'examen, il était à peu près certain qu'il n'avait aucune envie de voir ça.

Cependant, pour "d'obscures raisons", il n'avait pas envie non plus de les laisser seuls, et il n'avait même pas besoin d'observer la brune pour être convaincu qu'une partie d'elle voudrait qu'il reste à ses côtés. Mais elle avait dit "non". Pas du genre à insister, et se concentrant sur les bons côtés de la chose, il hocha doucement la tête en réponse aux deux puis plongea son regard dans celui de son amante.

Bien... Je serai juste à côté. Bon courage...

Suite à ses mots, sa main qui n'avait pas quitté la poignée rouvrit la porte et il s'éclipsa pour transmettre la requête de Brixius à son domestique.

Brixius a besoin d'une bassine d'eau chaude pour... J'en sais rien au juste, mais il en a besoin, alors fais vite !

Si !

Et maintenant, attendre... Tout bien réfléchi, le Guyennois aurait largement préféré pouvoir tenir la main de son amante, autant pour elle que pour lui. Se sentant inutile, il s'en alla rejoindre son bureau près de la chambre pour y faire les cent pas, anxieux, tandis que Mario fit un passage éclair dans la chambre pour déposer la bassine au pied du lit, non sans adresser un sourire charmeur à Mayouche au passage, avant de disparaitre à son tour pour laisser place à l'examen.
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Brixius

[Dans la chambre]

Brixius vît revenir le domestique de Drykern avec une bassine d'eau qu'il déposa sur la commode. A peine Brixius eut-il le temps de le remercier qu'il s'en alla.

Tout en se lavant les mains, Brixius dit à Mayouche :

" Désolé de vous déranger Dame Mayouche. Afin de m'aider au mieux, pouvez-vous me dire la date et le lieu de votre naissance ainsi votre régime alimentaire. "

Il essuya ses mains puis se tourna vers Mayouche.

Mayouche

Un léger sourire étira les lèvres de la brune alors que Mario quittait la chambre. Elle aimait le petit jeu de combat de coq entre lui et le maître des lieux. Ça l'amusait.

Son attention se reporta ensuite sur Brixius, qui se lavait à présent les mains dans la bassine. Doucement, elle se releva pour s'adosser contre la tête de lit. Un sourcil se leva alors qu'il lui demanda de l'information qui, selon elle, n'avait rien à voir avec ce pourquoi il était là. En quoi ça changeait quelque chose de connaître le jour et le lieu de sa naissance? Bon, l'alimentation, passe encore... Bref, laissons au médicastre la liberté de faire son travail.

Euh ... Mon lieu et ma date de naissance?

Mayouche réfléchit un moment. C'est que son histoire n'avait rien de simple.

J'ai été élevée dans un orphelinat tout près de Marmande suite au décès, sur les routes, de ma mère... À l'orphelinat, ils ont fixé ma date de naissance au 22 février 1439. C'est une approximation. Le lieu où je suis née.. Je sais juste que c'est quelque part en Lorraine.

Le douloureux souvenir de sa soeur qui lui racontait l'histoire de leur famille vint assombrir le regard de la brune un court instant. Là n'était pas le temps de replonger dans la noirceur que fut son quotidien il n'y a pas si longtemps de ça.

Mon régime alimentaire? Euh ... Surtout du pain et du maïs. « Si je suis mal à cause du maïs de Drykern ... Il en entendra parler » Il m'arrive de consommer du poisson que j'ai pêché dans le lac, de la viande, quand l'envie m'en prend, ou du lait. Vu la rareté de la marchandise, je ne mange pas trop souvent de fruits ou de légumes autres que le maïs.

Mayouche regarda Brixius, attendant la suite des choses...
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Brixius

Brixius écouta Mayouche avec attention. Il réfléchit quelques instants puis annonça :

" Vous êtes su signe du Poisson. Signe de l'Eau, cela va de soit... Considérant la ville de Nancy comme référence à la Province de Lorraine, je puis vous dire que votre ascendance est Scorpion, Verseau, Taureau, Lion. "

Il repositionna ses binocles, sourit puis ajouta d'un ton jovial :

" Je sais, cela peut-être surprenant au premier abord... Mais rasurez-vous, je ne mords pas ! Le fait est que ces informations sont importante pour que je pose mon diagnostique. "

Il regarda Mayouche puis annonça :

" Pour ce qui est de votre régime alimentaire, préférez les légumes aux fruits. Ils sont moins acides et vous apporteront plus de bienfait. Préférez la viande blanche à la viande rouge. A ce sujet, celle-ci se devra d'être bien cuite et coupée en petit morceaux pour aider votre digestion. Accordez-vous de temps à autre un poisson mais évitez le lait dure à digérer. "

Après une courte pause.

" Ce qui m'inquiète c'est qu'avec un tel régime alimentaire, vous ne soyez pas à même d'avoir un poids en rapport avec votre taille... Je crains en effet que votre corps ne souffre d'un lourd dérèglement... Sans mauvais jeu de mot. "

Il était inquiet en effet. Mayouche, semblait fragile quand bien même elle avait un fort caractère.

" Permettez que je prenne votre pouls ? "

Mayouche

Mayouche écoutait le médicastre déblatérer à propos d'un signe du Poisson avec ascendance elle-ne-savait-trop-quoi ... et il avait parlé de Nancy... Savait-il quelque chose de plus qu'elle sur son lieu de naissance??? Bref, elle n'avait aaaaabsolument rien pigé du tout pour cette partie de la discussion.

Mais si c'était important pour qu'il "pose son diagnostique", alors soit....

Puis, vint les commentaires sur son régime alimentaire... « Légumes, noté. Viande blanche bien cuite en morceaux. Noté aussi. Poisson, d'accord. Lait ... NON!" » pensa-t-elle. Hmm .. elle venait d'en boire tout un bol. Eh bien ce serait sûrement son dernier. Elle était prête à tout pour que cessent les crampes qui la prenaient depuis un moment déjà.

Finalement, vint le début d'un verdict... ou d'un "diagnostique" comme il avait dit.

Un léger dérèglement? Qu'est-ce que ça veut dire? Pis pour mon poids, je n'ai pas toujours été ainsi ... Mais ... Depuis la guerre menée il y a déjà quelques mois...

Elle ponctua sa phrase d'un léger haussement d'épaule, comme pour dire « Rien à faire... » tout en tendant son poignet pour qu'il prenne son pouls. Habituée aux médicastres, je vous dis!
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Brixius

Le pouls était correct.

" La guerre apporte son lot de misère et de pénuries mais cela ne dure qu'un temps... Vous auriez déjà du retrouver votre poids initial avec le régime alimentaire que vous m'avez décrit. "

Il repositionna ses binocles puis annonça :

" La forme de vois doigts ainsi que vos ongle me montre que vous avez pas de carences alimentaires particulières. Votre teint de peau est assez pâle. Souffrez-vous de fatigues chroniques... D'étourdissements voir de déséquilibres ? "

Regardant Mayouche il termina :

" Je sais que le sujet peut-être délicat venant de la bouche d'un homme mais, considérant ma fonction, je vous demanderai de ne pas m'en tenir rigueur. Au même titre que la Lune, votre corps possède son propre cycle. Est-il toujours régulier ? "

Mayouche

Était-elle donc en si mauvais état? Elle n'avait rien remarqué. Ou c'est qu'elle était faite d'acier notre chère Mayouche. Un peu paradoxal, si on connaissait sa sensibilité si prononcée.

Oh mais vous savez ... je n'ai recommencé à manger aussi bien que récemment. Avant, j'étais en voyage, souvent sur les routes, et en deuil aussi... Il m'arrivait de ne manger que quand je me trouvais quelque chose de pas trop cher à manger, quand je pensais à manger.

Il arrivait à May de passer une journée complète, ou deux, sans manger il n'y a pas si longtemps. La perte de sa soeur, la guerre, la perte d'amis durant la guerre, les conséquences de la guerre - sur elle et sur sa province - avaient eut raison d'elle... et de sa santé.

Sinon ... Oui, en fait, j'ai beaucoup de difficultés à m'endormir la nuit et donc, je dors tard et me réveille tard. Il m'arrive de temps en temps de me sentir faiblir, mais je m'assois quelques instants, puis ça va mieux. Mais je suis sûre que ce n'est rien ...

Sûre, sûre... Bof hein! Mais elle voulait le croire... Une tête dure la May.

Mon cycle est euh .. plus trop régulier depuis quelques temps non. Mais j'attribue ça au fait que je dors mal et que je me sens fatiguée.

Cette dernière réponse fut un peu plus sèche et ferme que les autres réponses, bien que ses joues aient pris une teinte légèrement rosée. Comme si ... elle savait très bien où il en venait en venir mais ne voulait pas voir le lien.
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[RP Semi-fermé]Fallait bien que ça arrive un jour...

Drykern

Bonjour Brixius,

Nous sommes prêts, enfin surtout moi... Merci de passer à mon hôtel dès que possible.

Bien à vous,

Drykern

Mayouche

Brixius

Drykern

Mayouche

Drykern

Brixius

Mayouche

Drykern

Brixius

Mayouche

Brixius

Mayouche

Brixius

Mayouche

Brixius

Brixius sourit puis annonça sur le ton de la plaisanterie :

" Je ne vous savais pas Médicastre Dame Mayouche. "

Il repositionna ses binocles puis ajouta :

" Sans vouloir vous offenser, c'est moi qui doit établir un diagnostique. Certes la fatigue peut-être un facteur à prendre en compte dans ce dérèglement mais ce n'est pas tout. Le retour à une alimentation régulière, les traumatismes qu'il soit d'ordres physique ou de la psyché sont des plus importants. "

Mayouche était une femme de caractère mais le Médicastre sentait bien que sous cette armure de métal se cachait un cœur des plus sensibles. D'un ton des plus neutre il dit :

" Je sais votre amour pour Sire Drykern et je considère comme normal que deux êtres puissent s'aimer dans ce qui est de plus naturel. Ces rapports ont, vous vous en doutez, une grande influence dans ce qui constitue votre cycle. De ce fait, pouvez-vous me dire depuis combien de temps ce dérèglement dure ? "

Mayouche

Son "amour pour Sire Drykern"... Entendre ces mots sortir de la bouche de Brixius transformèrent le rose de ces joues en un rouge de pourpre. Oui, elle l'aimait. Profondément même. Et depuis un bon moment déjà. Mais ce n'était pas un amour réciproque. Bien au contraire. Elle en était pleinement consciente. De toute manière, son coeur était fermé. Elle en avait décidé ainsi il y a peu, il le savait. Lui .... Il avait de la tendresse pour elle, et rien de plus. Elle avait été là pour lui ces derniers mois, malgré sa froideur. Elle s'était montrée présente. Et bien qu'avoir tout fait pour l'éloigner, il la voulait désormais présente près de lui. Peut-être était-ce simplement à cause de son état de santé, peut-être pas. Mais...

... c'était ainsi qu'ils évoluaient. Paradoxalement. Et... parallèlement.

La brune se reconcentra sur ce que demandait Brixius. Elle voyait très bien où il voulait en venir. Mais pourquoi directement en venir à ça... Drykern. Il avait dû lui faire part de sa certitude, qui devint celle du médicastre. Elle soupira, comme pour dire « Je suis vaincue... », et laissa s'échapper les mots de sa bouche, presque machinalement.

Depuis ... Plus ou moins 2 mois, un peu plus qu'un peu moins. Je ne sais plus trop.
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Brixius

Brixius écouta Mayouche.

" Cela vous paraitra indiscret mais... Avez-vous eu une interruption de votre cycle avant que cela ne se produise ? La perte de sang est-elle continue ou bien chronique ?? Le sang était-il de couleur habituelle ? "

Aux réponses que lui donnerait sa Patiente, le Médicastre allait pouvoir poser son diagnostique.

Mayouche

Mayouche ne prit pas de temps à répondre au médicastre.

Bien ... Disons qu'il y a eut un dérèglement au tout début, et... je ne l'ai pas avoué à Drykern ... mais j'ai des pertes de sang depuis quelques semaines. Parfois plus abondantes que d'autres fois. Pour la couleur du sang ...

S'il était possible que Mayouche rougisse encore plus, ce serait arrivé.

.. bah c'est du sang quoi. L'est rouge.

C'était la seule chose qui la rassurait. Le sang. Car si les craintes de Drykern étaient réelles... le sang ne devrait pas être de la partie.
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Brixius

Le Médicastre repositionna ses binocles puis annonça :

" Tout ce que vous me dites là me laisse à croire que vous avez malheureusement fait une fausse-couche... Par chance, la couleur des flux sanguins m'indique qu'aucune infection utérine n'y est associée. "

Il fouilla dans sa besace puis en sortie trois petits sacs :

" Le sac avec le lacet vert est à prendre deux fois par jour en infusion. Les plantes que j'ai mises ont des vertus tonifiantes. Le sac avec le lacet bleu contient un mixe de plantes aux qualité apaisantes. Vous l'aurez compris, cette infusion est à prendre avant votre couché. Enfin, le sac au lacet rouge est à prendre le matin seulement. C'est cette infusion qui vous permettra de retrouver un cycle régulier. Bien entendu, cela risque de prendre un peu de temps. C'est bien pourquoi je vous conseille d'entrer un temps en retraite. "

Il regarda Mayouche puis ajouta :

" Vous traversez une période délicate. Prenez du temps pour vous et reposez-vous. Si d'autres symptômes apparaissent, il ne faudra pas hésiter à me contacter. Avez-vous des questions ?? "

Mayouche

[Une semaine plus tard...]

.... ou moins, ou plus, elle n'en savait rien. Elle n'avait pas bougé du lit depuis que Brixius lui avait annoncé en partie ce à quoi elle s'attendait. Ele avait anticipé un tout autre diagnostique. Un qui ne la déprimerait pas comme elle était déprimée en ce moment.

Rien n'avait pu l'en faire sortir. Au moins une main sur le ventre en tout temps, elle fixait tantôt le vide, tantôt l'extérier, tantôt son ventre, tantôt le plafond.... Un profond vide intérieur l'habitait désormais, non seulement un vide dans son ventre... mais un vide mental qui s'est transformé en un vide spirituel. Pourquoi le Très-Haut avait-il voulu rappeler cet enfant si tôt? Sans même qu'elle puisse sentir son souffle contre elle, sa minuscule tête contre sa poitrine, ses minuscules yeux la regarder, sa petite main lui entourer le bout du doigt... Sans même qu'elle sache si elle avait été brièvement maman d'une petite fille ou d'un petit garçon. Avait-elle été maman d'ailleurs? Pouvait-on le considérer ainsi? Sa main se crispa un peu plus contre son ventre plat. Elle avait fait ce que Dry lui avait demandé, elle n'avait pas voyagé, ne s'était pas fatiguée, n'avait pas forcé au travail. Pourquoi avait-elle perdu le bébé? Pourquoi n'avait-elle pas été capable? Peut-être n'était-elle pas faite pour être mère...

Tant de questions lui torturaient l'esprit. Elle ne fermait pas l'oeil de la nuit.... jusqu'à ce qu'exténuée, elle s'endormait au petit matin pour se réveiller lorsque Dry lui amenait son petit-déjeuner. Elle ne lui avait rien dit. Ils n'échangeaient plus que quelques mots, quand il venait tenter de la nourrir. Elle mangeait quelques bouchées, pour faire plaisir, mais en réalité, l'appétit l'avait quitté. Ainsi que toute la joie de vivre qu'elle avait re-commencer à avoir il y a peu. Elle n'en pouvait plus.

Cette fois-ci, c'en était trop.

Ce matin-là, tôt, elle s'était levée du lit et avait enfilé ses vêtements. Le reste de ses affaires avaient été balancés nonchalemment dans un bagage trouvé dans l'armoire de Dry - car rappelons qu'elle se trouve toujours dans sa chambre - et elle avait prit la peine de faire le lit. Sur le secrétaire se trouvait une note laissée à l'attention de Dry. Elle avait considéré l'option de quitter sans rien dire ... mais cela aurait certainement rappelé de douloureux souvenirs à celui qui... fut son amant. Elle s'était donc forcée à rédiger une lettre. Malgré le peu de contenu, elle avait entamé plusieurs essais de lettres avant de finalement en rédiger une qui lui convenait.

Citation:

Dry,

Je quitte. Je ne dis pas que je TE quitte car … nous n’avons jamais vraiment été ensemble. Je sais pertinemment bien que ton « désir que je sois ta compagne » n’est né que du fait que je portais ton enfant. J’aurais aimé avoir la force et le courage de te l’annoncer de vive voix, mais sache que la raison qui t’a poussé à me considérer ainsi n’est plus, comme tu dois très certainement te douter. Donc je ne suis plus que ton amie Mayouche à présent, comme avant. Tu es libéré du fardeau qui t’étais incombé de me supporter. Pour cela, je quitte ton hotel. Je n’ai plus de raisons d’y rester et d’abuser de ta bonté. Plus rien ne me retiens ici, ni près de toi jour et nuit.

Au revoir.

Ton amie,

May

Concis. En d’autres circonstances, probablement que la lettre aurait été plus longue et exhaustive. Mais elle n’en avait aucunement le cœur, l’envie ou la patience. Il fallait qu’elle quitte et depuis que c’était décidé, le moment du départ semblait déjà trop lointain. Trop de souvenirs, trop d'espoir, trop de promesses d'avenir habitaient cette pièce pour qu'elle ne veuille y rester encore 1 jour de plus.

Un dernier regard vers la chambre qu’elle connaissait bien désormais… et, la main sur la poignée, elle referma la porte sans bruits pour quitter l’hotel en douce, tout en se disant qu'il saurait où la retrouver s'il allait à sa recherche.
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[RP Semi-fermé]Fallait bien que ça arrive un jour...