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Le Lion de Juda, la Religion Réformée et la République !

M.reginae
La cuisse de pigeon avalée en une bouchée, Reginae prend le verre avec plaisir, d'autant que c'est du Bourgogne.

Un Bourgogne? Tout comme moi alors. Quoi que je sois nouvellement Genevoise. Nous sommes donc voisins.

Le nectar dérobé à une bure locale est excellent, comme promis par son hôte. Bien meilleur que l'infâme piquette Berrichonne goûté lors du pillage de l'abbaye de Noirlac

j'ai été étonnée et séduite par l'ambiance Helvète: la réforme y a insufflé une souffle de liberté que chaque habitant du Royaume devrait pouvoir connaître. Le Très Haut a du semer là bas les graines d'une nouvelle ère, d'une nouvelle civilisation où chacun sera responsable de son destin hors du joug de quelques nantis décérébrées.

Reginae n'est pas une grande intellectuelle, elle a eu beau écouter des penseurs parler, seul un passage sur le terrain pouvait lui permettre de comprendre ce qu'était la vrai foi.

Ah elle avait oublié, dans sa bourse en cuir attachée à sa ceinture, ses douceurs habituelles.


minou minou ! Appelle t'elle le chat en lui tendant un nougat.

Elle l'aime bien cette boule de poil agressive.

Puis se tournant vers Sanctus


vous en voulez aussi? Nougat ou Calisson, au choix.

Sans attendre sa réponse, elle lui en pose un de chaque devant lui, l'homme semblait sensible aux charmes gourmands. Quelques secondes de réflexions, moue pensive.

Je combattrai partout où je passerai l'asservissement de l'homme par l'homme, de quelque manière que ce soit. Et dans ma bouche, le mot combat prend tout son sens, étant plus douée en action qu'en palabre. *sourire de satisfaction * savez vous que je viens de briller au Tournoi de Genève?

Bon d'accord elle la ramène un peu là..mais c'est une de ses rares prouesses dont elle peut se vanter sans passer pour une dangereuse criminelle..

- Cela m'a donné l'assurance nécessaire pour repartir chercher mon Tendre à Dôle, le prévôt local a du cesser de me traquer. Un conseil pour traverser la Franche Comté sans encombre?
Sanctus
Regarde avec intérêt les deux friandises devant lui et tout en écoutant la femme en croque une puis la seconde.

Vous êtes donc prête pour l'action. Votre idéal semble proche du mien : lutter contre les injustices et renverser les puissants de ce monde.
Mais qu'en est-il de votre foi ? Avez-vous pensé au salut de votre âme ?
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M.reginae
Repas terminé, douceurs avalées, et en guise de digestif une discussion relative à sa foi. Plaisirs charnels et spirituels se marient si bien.

Le chat ayant lui aussi goûté aux sucreries, accepte enfin de monter sur les genoux de Reginae, et ronronne alors qu'elle lui passe sa main de ses oreilles à son bassin, d'un geste langoureux.


-Ma foi? Comment pourrais -je douter de l'existence et de la toute puissance du Très Haut? Il est à chaque moment présent pour celui qui sait l'écouter, lui répond elle sur un ton assuré et sincère.

Puis baissant la tête, un peu honteuse de son manque de connaissances

Par contre, issue d'une famille de gueux Bourguignons, je n'ai pas eu le privilège d'étudier la théologie. Ma culture n'est que sommaire. Pour les pauvres gens, seul le Très Haut et son existence importent, ils n'ont guère le temps de s'attarder à la théorie, entre travaux à la mine et au champ. Mais depuis peu je progresse, notamment en causant de ci de là avec des réformés à Genève.

Reginae veut changer de sujet, ses joues rougissants sous l'émotion des souvenirs de sa vie passé, son malaise visible par sa façon de caresser plus intensément le chat.

Elle relève soudain la tête, les yeux pétillants et la moue enjouée.


Le salut de mon âme? Bien sûr que j'y ai pensé ! Il est vrai que vu d'un oeil extérieur, mes actes pourraient paraître criminels aux yeux de la société qui nous dirige. Mais je n'ai jamais rien fait pas méchanceté ou désir de nuire gratuitement. Je ne crains pas le jugement du Très Haut, lui même m'a permis d'oser me rebeller contre ce monde qui ne voulait que m'asservir. Je n'ai commis aucun acte visant de faibles personnes, et je suis toujours charitable envers celui qui en a besoin, tant pécunièrement que par soutien moral.


Euhh pourquoi en est-on arrivé là? - pense t'elle – je venais juste avertir des êtres malfaisants potentiels qu'il valait mieux réfléchir à deux fois avant de s'attaquer à Aileron...

je ne voudrais pas abuser de votre précieux temps, Sire Sanctus. Cela a été un plaisir de vous rencontrer. Et puis, je dois porter assistance à une personne qui m'a sans doute préservé la vie.

Reginae se lève de sa chaise, prenant soin de poser délicatement le chat au sol, bien que celui ci n'en ait visiblement aucune envie.
Sanctus
Vous me quittez déjà ? J'espère que ce maigre repas vous aura convenu.

Semble réfléchir un instant, hésite, puis fouille dans sa poche. Il en sort un mouchoir qu'il déplie délicatement. A l'intérieur les pétales d'une fleur séchée.

Tenez Reginae, c'est un edelweiss, la fleur de nos montagnes helvètes. Elle vous portera chance. Et le jour où vous souhaiterez rejoindre le Lion, présentez-la au garde qui se tient près du petit pont de bois qui ne tenait plus guère que par un grand mystère et deux piquets tous droits.
Il comprendra.
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Sanctus
Vous me quittez déjà ? J'espère que ce maigre repas vous aura convenu.

Semble réfléchir un instant, hésite, puis fouille dans sa poche. Il en sort un mouchoir qu'il déplie délicatement. A l'intérieur les pétales d'une fleur séchée.

Tenez Reginae, c'est un edelweiss, la fleur de nos montagnes helvètes. Elle vous portera chance. Et le jour où vous souhaiterez rejoindre le Lion, présentez-la au garde qui se tient près du petit pont de bois qui ne tenait plus guère que par un grand mystère et deux piquets tous droits.
Il comprendra.
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M.reginae
Reginae sourit chaleureusement, quelque peu troublée par les paroles de Sanctus.


Elle saisit délicatement le mouchoir contenant les pétales de la Blanche Fleur, et les regarde de plus près.

- Edelweiss ou Pied de Lion. Elle semble si fragile, et pourtant...elle pousse et prospère où beaucoup d'autres vies périssent. Sa blancheur resplendit de pureté, sa forme semble vouloir la faire rayonner en tous sens. Une étoile de vertue en somme. Puisse la Réforme irradier ainsi le Royaume.

La jeune Dame ne sait que répondre à la proposition de Sanctus. Sans doute celui-ci l'avait prévu, puisqu'il lui laisse le temps de la réflexion.

- Je serai toujours aux côtés du Lion, il est très facile de faire appel à moi dans vos combats. Mais le rejoindre à part entière est un choix qui se doit d'être mûrement pensé. Je suis honorée de la confiance que vous me faites par le don de cette fleur séchée hautement symbolique.


Elle la range soigneusement dans son bustier, lui même offert par son sicaire.

Décrochant sa bourse en cuir remplie de douceurs sucrées et lui tendant:


- Je vous souhaite aussi bonne chance pour la suite Sanctus, voici ma provision entière de nougat. Pensez juste à en donner un au chat à chaque fois que vous en prendrez un vous même.


Un léger rire lui vient alors

- Je passerai près du petit pont de bois au moins pour prendre de ses nouvelles. Vous me direz alors peut être comment il se nomme.
Sanctus
Regarde le chat, le sourcil froncé, puis la femme. Prend le petit sac de gourmandise et s'incline.

Je vous remercie pour ce présent que nous dégusterons avec Platon mon chat.

Le regarde du coin de l'oeil en pensant "tu peux toujours rêver".

Vous êtes la bienvenue en notre forêt. Aileron en connaît parfaitement le chemin. De l'autre côté du pont, un beau symbole à franchir avant de nous rejoindre.
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M.reginae
[quelques jours plus tars]

Reginae glisse rapidement son minois par la porte en passant.

- Platon? tu as bien ta part dis moi?

Oui un chat ne parle pas...mais il sait se faire comprendre.
Emmomi
Ou en Bourgogne?
Je suis Semurois , je suis un èrudit et je m'occupe de rèligions ...
Sanctus
Vendredi 13 février, attaque des réformés sur Pontarlier.
Citation:

Peuple de Franche-Comté !

La ville de Pontarlier vient de tomber cette nuit. La garde a fraternisé avec les assaillants qui se réclament de la République Réformée, sur le modèle de la Confédération Helvétique.
Nous décrétons ce jour la fin de l'arbitraire, l'abolition des privilèges de la noblesse et du clergé. Le Franc Comte est désormais persona non grata à Pontarlier et sur les terres alentours. La foi aristotélicienne réformée peut désormais se montrer au grand jour. Un vent de liberté vient de se lever.

Nous, Hélvètes et Comtois ! hommes libres, nous faisons, pendant que les autres bavardent !
Nous, Helvètes et Comtois ! hommes libres, nous avons récupéré les sous de la mobilisation de novembre, contre l'armée de Pendarric, pendant que les autres baissent leurs braies ! Malheureusement, les coffres ont été confisqués par les moines du coin. Ils s'en sont saisi pour s'acheter des ribaudes à Dole.
Nous, hommes libres, nous avons localisé Pendarric à Pontarlier, et nous avons tenté de le choper pour le ramener par les roubignoles, se faire juger à Grandson ! Évidemment, le pleutre a fui.
Nous, hommes libres, Helvètes et Comtois ! sommes des hommes de paix, dans l'Honneur.
Nous aimons aussi la cancoillotte ; les Pontissaliens nous en ont offert des litres pour que nous les aidions à demander le rattachement de Pontarlier à la Confédération. Malheureusement, les armées de l'ignoble Franc Comte ne l'entendent pas ainsi. Elles n'entendent pas laisser les Pontissaliens à l'abri des bonnes lois de la Confédération.
Nous, Helvète ! défendrons l'Honneur de l'Helvétie, au prix de notre mort. Nous appelons, depuis Grandson, les Helvètes à délivrer les Pontissaliens qui souhaitent être confédérés, dans le premier canton comtois de la Confédération !
Nous, Républicains et patriotes comtois en exil ! ayant choisi la voie des armes et de la liberté contre les nobles corrompus et les curés fornicateurs.

Gloire à Pontarlier ! Gloire à la Confédération ! Gloire à la République ! Gloire à Deos !


Le Sénat et le Peuple Réformé




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Sanctus
Zarathoustra a écrit:
Chronicques de la glèbe



Le soc et l'épée

Il est temps plus que jamais de défendre le Droit, au moment ou les militaires veulent la guerre, l’arbitraire et la soumission du peuple, car ces trois là avancent de concert. Le phénomène a commencé depuis un moment déjà, et l’état d’urgence et la restriction des déplacements, toujours en vigueur, pèsent toujours sur la sérénité des sujets. Des menaces, plus de menaces, pour que le paysan se terre au plus profond de sa tanière.

« Une bonne guerre qu’il leur faudrait » entend une fois de plus le paysan désolé. Car le paysan aime à vivre en paix, jouissant des plaisirs du ciel et de la terre. Et bon, il va se cacher, en attendant que ça passe. Et il se fait prendre son blé, ses biens et ses filles. Et les militaires rentrent chez eux, ils ont la tête haute car ce sont des Héros. Ils ont la gloire et pour ça ils pensent que tout leur sera du et qu’ils seront souverains en leur terre asservie.

Alors l’armée parade en ses domaines, qui sont partout ou règne la terreur. Et il arrive ce qui doit arriver, des civils finissent toujours par trouver la Mallemort, car c’est le métier de ces gens-là. Se soulève le peuple, et gonfle son ire. Et lorsque sa colère éclate, c’est de folie et de rage, il n’est plus de raison. De sa gueule ouverte, et si longtemps fermée, il conchie et bafoue le soldat fautif, et sans mesure, et sans précautions. S’il pouvait tenir en ses mains calleuses le col propret du soldat en goguette, Deos seul sait ce qui arriverait.

« Allons, que faites-vous de mes sacrifices passés, des mes combats ardus grâce auxquels les paysans cultivent leur champ ? Ne vous rappelez-vous pas que je porte l’épée, qui me confère l’autorité ? » fait le soldat autant surpris qu’indigné. Mais le paysan cette fois a retrouvé la parole. « Et quoi ! Ne vois-tu pas que j’ai les mains fendues et la boue au cul ? Je cultive le blé pour faire ton pain blanc que tu aimes tant, et depuis la nuit des temps. Et je nourris le curé qui prie pour toi si tu ne l’as pas encore tué. Est-ce que j’en tire gloire pour autant ? Est-ce que je réclame soumission pour ce sacrifice ? Veux-tu enfoncer le soc dans la glèbe collante, et tâter du fléau, pendant que je vais courir la gueuse lustrer mes médailles ? »

Le paysan sait bien que le bougre défend ses terres et qu’il est comparse et compatriote avec le soldat. Mais après tout chacun choisit son métier. Et depuis cet incident le paysan a retrouvé la parole, et il s’est mis a se poser des questions, notamment sur la place prépondérante de l’armée dans cette société ou lui, paysan, est à la base, et sur toutes sortes de chose. Il a appris à se réunir avec d’autres paysans, à discuter, à ne pas se laisser intimider. Il a surtout appris à lever la tête.

Parfois dans son champ il cesse le labour un moment et regarde au loin vers l’horizon

Les aveugles

Le paysan avait maintenant appris à ouvrir les yeux et la bouche. Les actes sur lesquels il passait jadis frappaient maintenant son attention naissante. La colère qu'il ravalait jusqu'alors et qui noircissait sa bile sortait maintenant en chapelets de mots fleuris.

Aussi il ne trouva pas la paix par ses yeux ouverts, mais partout la guerre contre les humbles. Aussi ne sortaient de sa bouche ni sérénade ni louange, mais invectives et protestations. Et le hobereau le regarde et s'en étonne. "Allons, le bougre, cesse donc de parler ainsi, cela ne te sied point. Retourne à tes champs, tu vas gâter ta récolte à t'exciter ainsi. Le justice, le droit, nos textes de loi sont fait pour veiller à la paix. Va et travaille". Le hobereau désigna au paysan l'homme de robe qui restait silencieux.

Le temps de réfléchir, et la saison des moissons était arrivée. C'était occasion de fêtes et réjouissances plus ou moins païennes pour le paysan, qui se réunissait avec ses comparses pour mieux récolter. Il avait appris l'entraide depuis longtemps, et c'était sa force. Les moissons furent joyeuses cette année-là, et abondantes. On festoya beaucoup, on but en abondance, on forniqua à l'envi, mais surtout on parlait et débattait sans cesse, faisant enfler la colère populaire.

Et cette colère ne sortait pas car il était du ressort de la Justice de trancher les litiges et contentieux. Le paysan s'étonnait tout de même que jamais sa cause ne fut entendue, que jamais sa parole n'était respectée. Il s'en émut. Il chercha a comprendre les textes, payant en bouteilles un soulot qui savait lire. Il trouvait que ces textes étaient bien iniques, mais ils étaient censés garantir quelques protections pour les siens. Perplexe, il alla trouver l'homme de robe que le hobereau lui avait désigné. L'homme ne répondit pas ni ne bougeait. Agacé, le paysan le secoua et se rendit compte que l'homme de robe n'était qu'un pantin de paille semblable à ceux qu'il utilisait pour éloigner les oiseaux.

Le soldat et le hobereau avaient évincé l'homme de robe et remplacé par ce joli mannequin. Ils avaient retouché des textes, qu'ils trouvaient trop compliqués, et jeté d'autres au feu. Quand le paysan voulut regarder ces textes, ils étaient plein de ratures et de dessins d'enfants. Il comprit le manège du hobereau, et il savait maintenant maîtriser sa furieuse colère. Après tout il suffirait de leur rendre la vue, pour qu'ils voient enfin les plaisirs de la vie et du partage, qui n'ont rien à voir avec les titres et médailles, et la Mallemort semée partout par la guerre.

Le paysan était déterminé, et les choses se mettaient les unes derrière les autres dans le dedans de sa tête. D'abord viendrait la force, car il était prouvé que le soldat et le hobereau ne comprenaient que ça. Ensuite viendrait le droit, et une justice aveugle à la condition des uns et des autres. Et alors, peut-être un jour viendrait la paix.

Le paysan regardait le sol en marchant, il savait maintenant que le chemin serait long.

Par la foi et par les armes

Les saisons se succédaient les unes après les autres, et avec elles les heurs et les malheurs de la vie de paysan. Mais la tranquillité et la torpeur dans lesquelles s’endormaient le clerc, le soldat et le hobereau n’étaient pour le paysan que la beur et souffrance, mais aussi réflexion et organisation.

Le curé ne prenait plus guère la peine de sermonner en les églises le dimanche, qui étaient d’ailleurs vides la plupart du temps. Et il s’en trouvait pas plus mal. C’était autant de temps gagné pour jouir des biens spoliés et pour courir la gueuse innocente. Qu’était-il besoin, finalement, de se fatiguer l’esprit pour ces abrutis qui n’entendaient rien aux choses de l’esprit ? C’était donner le miel aux cochons, et c’était pêcher que de gâcher ainsi. Aussi se contentait-il de prodiguer avec plus ou moins d’ardeur baptêmes et mariages, sans oublier bien sûr de percevoir ses émoluments. Ainsi passait la doulce vie de l’homme d’église, et il prenait de l’embonpoint.

Mais il ignorait que le paysan avait développé une croyance particulière. Une croyance dénuée de fioritures, une foi simple comme l’était son esprit. Une croyance en un Dieu qui n’était pas comme son père mais plutôt comme son frère. Un Dieu qui l’accompagnait aux champs, sur la place publique, et même dans sa couche. Un Dieu qui communiquait par le verbe et par le rêve. Un Dieu qui ne demandait pas qu’on lui sacrifie les trois tiers de sa récolte, un Dieu qui n’exigeait pas qu’on verse pour Lui le sang des humbles. Ainsi la Foi n’était plus un lourd fardeau qui pesait sur ses larges épaules. Et nul n’était besoin pour Le prier de s’enfermer dans de sombre bâtisses, et d’écouter les prêches ennuyeux du curé fatigué.

Ainsi peu à peu le paysan se débarrassait de tous les parasites qui se nourrissaient de sa vie laborieuse. Sa conscience, devenue plus légère, lui permettait maintenant à s’intéresser à la vie publique. Il était dorénavant fier de voter, car cela lui offrait la maîtrise de son destin. Il écoutait les uns et les autres, et tranchait par son choix souverain. Mais son esprit droit ne distinguait guère les manœuvres tordues des profiteurs de toutes sortes, qui promettaient monts et merveilles, et le paradis solaire sur terre, pour demain.

Le paysan s’en accommodait mais il sentait bien que quelque chose allait de travers. Mu par un enthousiasme débordant à chaque élection, il était vite désappointé lorsque le monde de rêve qui lui était promis s’effritait, et quand il voulait le saisir il s’écoulait comme sable entre ses doigts. Il en conclut qu’on lui vendait des chimères toutes les deux lunes, et il en fut très fâché. Et quand par hasard il envoyait par son suffrage quelque personne de droiture et de sincérité, le hobereau, le soldat et le curé se débrouillaient pour l’évincer rapidement. Par l’intrigue, par la révolte et par l’épée, tous moyens qu’ils dénonçaient pourtant dix fois le jour.

Le paysan se garda cette fois-là de rentrer dans la grande colère noire. Il avait appris à maîtriser ses passions, par une pratique régulière de la prière et de la boulasse. Il mit en branle les boyaux de sa tête, et de son esprit échauffé naquit la République. La grande idée frappa comme foudre sur les terres des Royaumes. Et le hobereau, et le curé, et le militaire tremblaient dans leurs braies pendant que grandissait la rumeur. Ils le savaient bien, qu’il était désormais impossible de revenir en arrière. Alors ils criaient très fort et se démenaient, tentant comme joueur de bonneteau de faire passer les insurgés pour brigands et vils pillards. Mais c’était peine perdue.

Le paysan s’était forgé des armes, et c’est sans joie et sans haine qu’il s’avançait pour le combat. Et son regard se portait désormais sur son ennemi. Plusieurs de ses frères périraient sûrement, mais il n’avait maintenant que deux alternatives :

La République ou la mort.

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Emmomi
Bientot le monde c'ets çA ???
Sanctus
Le présent texte a pour titre Codex Respublicae Reformatae", plus communément désigné sous le vocable de "Codex". Il s'agit d'un dodécalogue ou un recueil de 12 articles qui fixe les lois de la République réformée.

Citation:
Article Premier. Tu vivras pour et par la République Réformée car elle est le bien commun.

Art. 2. Tu n’adoreras que Deos, l’Unique et tu ne te prosterneras pas devant les prêtres, les évêques et le pape car ils sont les responsables de l’asservissement des âmes.

Art. 3. Tu n’obéiras pas aux nobles et à leurs féaux, oppresseurs des vilains et des manants que nous sommes.

Art. 4. Tu n’admettras aucun sacrement ni aucune sainteté car ce ne sont qu’artifices pour tromper le crédule.

Art. 5. Tu ne mentiras pas car la vérité existe. On n’invente que le mensonge.

Art. 6. Tu défendras la liberté car il n'est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage.

Art. 7. Tu ne voleras point sur le territoire de la République car c’est couper la main qui te nourrit.

Art. 8. Tu rechercheras la boulasse car elle est la juste récompense de celui qui sait vivre.

Art. 9. Tu produiras par ta sueur des richesses qui sont le sang de la République, même si tu es une grosse feignasse.

Art. 10. Tu ne troubleras pas la quiétude de la République car elle seule permet de garder l'esprit libre.

Art. 11. Tu t'impliqueras dans la vie de ta cité car de ton silence se nourrissent les beaux parleurs.

Art. 12. Tu observeras scrupuleusement la charte du juge voulue par nos aïeux et qui fait force de loi.

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Emmomi
Je suis impressionè par les Judaiste ... ils ouvrent les yeux... mais ou est la veritè??
Stavroguine
-"Je me posais une question.
Mis à part votre utopique république, éxiste t-il quelque chose de concret dans votre "secte" ?"

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