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[RP fermé] Petite sortie entre amies...

Natasha
[Sans Nom, gardes-moi de mes amies…]

…Quant à mes ennemis, je m’en charge !* Petite phrase sans suffisance mais qui prenait tout son sens à chaque étape de sa vie. Elle le savait pourtant, les mots durs de son père lui revinrent du passé comme une gifle cinglante… « N’ait confiance en personne Natasha, et d’autant moins à ceux qui te sourient, l’ennemi te fera front, l’ami non ! »… Elle avait déjà vérifié la sagesse des paroles paternelles, plusieurs mois auparavant, par une prime traitrise… Puis le temps avait fait son œuvre, elle avait oublié ce qui, finalement, n’était qu’un grain de sable dans les rouages de son existence ; un fin sourire étira ses lèvres furtivement, ce n’était qu’une broutille sans importance dont le groupe ne pâtit pas.

Etendue sur sa couche, elle observa le ciel par la fenêtre ouverte ; la nuit était claire encore, une légère brise venait lui caresser le visage, tempérant à peine la chaleur suffocante de l’été. Souvent, elle restait ainsi, à observer les étoiles ; noctambule, la platine ne dormait guère qu’en journée et le sommeil, qui lui faisait déjà défaut, semblait l’abandonner davantage depuis le printemps… Un soupir comme la silhouette masculine se dessina lentement, le timbre à l’accent gascon qui résonna doucement dans sa caboche dérangée et la slave de poser l’ambre sur la bague qu’elle ne quittait jamais ; elle n’en parlait pas, l’avait confiné dans un coin de sa tête, d’où il ne sortirait plus comme elle lui avait abandonné son cœur en quittant la ville… un soir de printemps.

Et les étapes se succédèrent à mesure que les mois passaient ; de voyages en escales, de séparations en retrouvailles, et de surprises en surprises ! Les sentiments, la jalousie, la colère, la jalousie, le pardon, la jalousie… finalement, la trahison, plus dure, plus mesquine. L’irascible quitta son lit pour s’assoir sur le bord de la fenêtre et réfléchit aux derniers événements ; elle était ailleurs, encore. Peut-être était-ce une erreur de laisser sa famille seule, peut-être oui. La confiance est une arme dans des mains malveillantes, pourtant elle donnait le bénéfice du doute, souvent ; les interrogations furent nombreuses, la suspicion plus présente, les réponses évasives… et le résultat prévisible ; elle n’avait fait que reculer l’échéance à chaque altercation. Celle qu’elle appelait sa Mignonne, qu’elle considérait comme une sœur, partit, sans qu’elle ne tente rien pour la retenir ; Carensa avait quitté la meute, elle était une « autre » maintenant et les choix étaient irréversibles.

Comme un chien hurlait au loin, elle inspira profondément puis retourna s’allonger ; le silence revint rapidement et l’impatiente de songer à la prochaine balade… Le rire cristallin résonna dans la chambre comme Natasha s’amusait de la situation… Une sortie entre amies !


*Voltaire, modifié pour cohérence RP

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Marieladamnee
Assise à une table de la " Meute Assoiffée", Marie est songeuse. Elle vient de relire pour la énième fois le courrier de la rouquine. Elle a décidé de ne pas y répondre. A quoi cela servirait il. Un jour ou l'autre les ponts seront coupés de toute façon, autant le faire directement, la douleur de la perte sera franche et nette et puis la vie étant ainsi faite, elle passera à autre chose. L'Infernale a beau beaucoup aimer la rousse, elle a fait des choix, autant aller jusqu'au bout.

Elle secoue la tête chassant ces pensées là. Elle s'attarde quelques instants sur leur vie actuelle. Elle regarde ses bras qui enflent de jour en jour à force de couper du bois. Si ça continue on va finir par les confondre avec les troncs qu'elle met du coeur à abattre. Elle va devoir changer d'activité physique rapidement.

Tournant la tête vers la porte elle siffle machin jsais pas combien tellement ça a défilé selon les humeurs de chacun ces derniers temps. Elle lui montrerait bien son verre vide pour lui faire comprendre qu'elle a soif mais celui là semble prendre un malin plaisir à l'ignorer alors d'un bond elle se dresse sur ses pieds et se dirige vers lui d'un pas décidé. Elle se place devant lui et lui décoche une mandale qui lui fait tourner la tête enfin.

Bein là tu me regardes enfin. Jme sers pour cette fois mais la prochaine fois quand jte siffles t'accours sinon jte coupe les jambes vu qu'elles servent pas.

Passant derrière le comptoir, elle s'arrête devant le miroir et replace une mèche puis regarde son oeil aureolé d'un joli bleu vert violet, souvenir de son combat en lice contre Claire. On en voit plus grand chose à présent. Tout s'estompe toujours un jour. Elle attrappe une bouteille d'hydromel, un verre et retourne s'asseoir après avoir lancé un regard mauvais à l'idiot congénital qui se frotte la joue.

Elle se réinstalle à sa table et se sert une rasade qu'elle boit cul sec. En ces temps de fortes chaleurs il faut beaucoup s'hydrater qu'on lui a dit et en femme soumise elle obeit.

Marie replonge dans ses pensées, mais celles ci sont plus gaies que les premières. Elle imagine déjà comment sera leur petite balade entre filles.

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Drusilia
[Voyage, voyage!! Mais d’abord…]



Allongée sur une couche qui n’est pas la sienne, les émeraudes fixant le plafond, la blondine trépignait d’impatience, trop contente de prendre la route pour changer un peu d’air. Il semblait que l’heure était venue de refaire un peu le point avant le départ. L’ennui, ça n’a rien de bon pour un électron libre, trop de questions qui tournent dans la tête, trop de choses qui pourrissent l’humeur et qui vous changent. Pas qu’elle ne prenne pas le temps de s’amuser hein, loin de là, c’est surtout la journée que ça lui prend.
Heureusement qu’il lui reste le chapardage de bûches! C’est un peu fatiguant vu les chaleurs écrasantes de ses jours, mais au moins ça l’occupe, en plus de la chasse. Le grand air peut faire des miracles et c’était bon pour les bestiaux.

Mais les questions ne la quittent pas pour autant, ne plus savoir sur quel pied danser, ne plus savoir comment réagir ni comment c’est exactement d’être elle-même… Elle avait perdu le peu de confiance qu’elle avait, simplement pour changer et faire en sorte qu’ils n’aient plus à s’inquiéter pour elle. Malheureusement, ce petit changement pourtant anodin ne plaît pas à tout le monde.
Il fallait qu’elle se retrouve, qu’elle redevienne celle qu’elle a toujours été! Avec ses défauts, nombreux, et ses qualités, un peu moins nombreuses. La petite virée entre amies serait sûrement un bon moyen pour elle de se retrouver et de passer pleins de bons moments aussi! Ça lui mettait du baume au coeur rien que d’y penser.

Il est temps de regrouper ses affaires et de se préparer pour le voyage.

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Natasha
[Préparatifs et imprévu…]

… Ou l’art des changements de dernière minute ! Prenez une blonde dérangée, une soirée dans l’auberge familiale, la routine rassurante ; prenez un étranger susceptible, le verbe haut et le cerveau en morceau… prenez l’irascible, un brin orgueilleuse, totalement frondeuse ; vous obtiendrez un combat en lice pour le lendemain.
Le réveil fut douloureux, le sommeil court et agité comme de coutume ; le clocher tintait la moitié d’heure quand elle s’étira longuement, pareille aux félins… elle quitta sa couche mollement et c’est avec paresse qu’elle s’installa sur le bord de la fenêtre. Déjà la ville était animée, des centaines d’âmes se remuaient telle une fourmilière humaine –non, j’déconne ! On parle de Saint Claude là, pas d’la Cour des miracles-… la ville était animée donc, de deux pelés et trois tondus qui palabraient dans l’espoir d’une bonne affaire ; espoir vain soi dit en passant.
La divine quitta son observatoire après quelques instants, elle se rafraichit et domina sa cascade soyeuse en une lourde tresse d’or, convertie en chignon par son stylet ; vêtue de couleurs sombres, elle quitta l’auberge peu après.

L’église sonnait le douzième coup de midi quand elle se présenta au centre de l’arène ; face à l’adversaire, la guerrière s’éveilla. Il lui parut nerveux, pauvre bougre qui osait la défier ; le sourire malsain étira les lèvres carmines comme elle prenait ses appuis. Les gestes maladroits de l’homme n’eurent pas l’issue attendue ; plus véloce et technique, la sculpturale mit fin au combat rapidement... Elle quitta le cirque sableux sans un regard pour sa victime et recouvra sa chambre pour boucler ses sacoches.

[La guerre encore, on s’y fait]

Dernière soirée avant la virée totalement féminine, dernière réunion familiale… L’irritation des frères, l’incompréhension quant à ses choix surement ; elle n’emmenait que les louves, laissait ses ainés ainsi que les recrues… et, comme souvent chez les Novgorod, un mot plus haut que l’autre suffit pour lancer une altercation.

Les « jumeaux » se chicanèrent, les vacheries acerbes avant qu’elle ne quitte l’auberge en colère ; bientôt, Nikolaï la trouva et, c’est naturellement, qu’il la ramena… Des échanges plus posés, le Tigre était sage et, surtout, la slave ne le provoquait pas ; les colères de l’ainé d’une sauvagerie effrayante. Et Sergueï revint, la tension palpable… et le Lion de rugir sa rage, la féline de minauder ses réponses ; les propos d’une violence rare, d’attaques venimeuses en coups bas jusqu’à l’intervention du Roi.

La porte se referma derrière le poison… le venin s’était distillé, le paraitre s’était fait la part belle ; elle quittait la ville, une boule à l’estomac comme le regard humide…

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Natasha
[La vie ne m’apprend rien !]

Une ville, un jour… Elle menait la caravane sans escale ; sitôt la nuit tombée, elles reprenaient la route sagement. La platine restait silencieuse, lointaine, et seules les foulées de l’hongre dans la poussière, donnaient vie au duo ; les louves bavassaient derrière, peut-être. Elle n’aurait su le dire, hermétique à son environnement ; imperméable à tout et tous, hormis le rapace qu’elle apercevait parfois et qui, toujours, la trouvait à l’étape suivante.

Sitôt les remparts passés, elle quittait ses compagnes sous quelques prétextes fallacieux ; arpentant le dédale de ruelles, sans objectif précis, elle sombrait dans un mutisme immuable… ainsi passait la journée jusqu’au cri de l’aigle fraternel, quand appel il y avait ; l’orgueilleuse dévorait alors le message, sinon elle errait et rejoignait les montures à l’heure du départ.
Pour autant, la slave n’était pas l’ombre d’elle-même ; le minois impassible n’invitait guère à l’approcher, l’onyx ne savait briller que d’une lueur macabre et les plus courageux n’insistaient plus en croisant son regard. Sa voix ne résonnait qu’à l’attention des « sœurs », ignorant les « autres » ; le sourire si particulier n’étirait que rarement les lèvres, au profit d’un air funeste qu’elle se plaisait à siffloter régulièrement.

Non, Natasha n’était pas l’ombre d’elle-même, seulement celle d’un courroux indéfectible ; d’une colère sourde dont le poison s’abreuvait allégrement, intensifiant la violence originelle qu’elle s’attachait à museler… Les paroles de Sergueï, égoïnes et brutales, lui revenaient sans cesse ; la cruauté de son frère, la haine perçue dans l’azur des prunelles, il écumait de rage. Le calme de Nikolaï, son impéritie à comprendre les luttes intestines ; ses gestes apaisants, puis son autorité naturelle qui avorta l’idée même de la moindre réplique sanglante… un soupir.

Une frustration. L’impression qu’on la dépossédait depuis si longtemps ; des aventures sans lendemain, d’autres plus longues mais sans importance, celles qui auraient pu compter à l’instar d’éventuelles recrues qu’on veilla à effrayer et celle qui compta. De quel droit ?
Les reproches incessants, sans jamais qu’une proposition constructive n’y réponde ; et cette jalousie latente, encore, qui la séquestrait dans une solitude plus profonde. La féline n’avait de liberté que sa cage dorée, plus limitée chaque fois qu’elle cédait aux loups d’Asmodée.

L’irascible prenait pleinement conscience de sa faiblesse, la seule sans doute : la meute !

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Drusilia
[Et sur les routes...]



La blonde chevauchait en bonne compagnie. Entourée de quatre magnifiques créatures, qui ne serait pas en bonne compagnie, sérieusement? Pourtant quelque chose lui manquait, sans qu'elle ne sache vraiment quoi. Rien n'avait été inachevé avant le départ pourtant... Interrompu le temps de la petite virée peut-être mais rien de dramatique, elle le retrouverait en rentrant et aurait toujours autant de choses à apprendre s'il n'avait trouvé personne pour la remplacer. Une frisson la parcouru à cette idée, mais c'était une idée qui pouvait se réaliser, non? Mais imaginer qu'elle ne pourrait plus apprendre auprès du Tigre lui faisait encore bien plus peur que le Tigre lui-même... Elle essayait de chasser cette idée de sa caboche, ou du moins de l'enterrer un peu le temps du voyage, qui se faisait d'ailleurs sagement...
Première arrêt de la petite troupe, la Divine s'était éclipsé, la blondine s'était mise à l'écart pour s'occuper un peu de ses bestiaux. Un cri strident fendit l'air, cri qu'elle reconnaissait sans peine et le rapace familier de se poser non loin. Une simple note, une réponse écrite à la va-vite, le Tigre arrivait... Une crainte tout de même, si la Platine le voyait il passerait un mauvais quart d'heure, mais une autre crainte plus grande encore lui vrillait les entrailles... Le collier spécial avait été laissé à Saint-Claude pour ne pas être victime de perte ou de vol et cela allait sûrement lui déplaire fortement. Elle ne s'attendait pas à un tel rebondissement et c'est tremblante qu'elle se rendit au lieu de rendez-vous, juste avant la nuit, pour être prête au départ après la "séance"...

Et le groupe de reprendre la route, petit intermède dont personne ne saura jamais rien même si les cri de la belle avait été entendu à des kilomètres à la ronde, on pensera peut-être à une mauvaise rencontre entre une bergère et un loup!
La blonde restait souvent au campement, ne le quittant que pour quelques parties de chasses en solitaire. Ce petit voyage ne lui faisait pas autant de bien qu'elle l'espérait même si le grand air lui était profitable. Toutes ses interrogations ne trouvaient pas de réponses satisfaisantes.

Autant laisser tomber tout de suite, les réponses viennent toujours en temps voulu à ce qui se dit, non? Alors la patience était de mise. Peut-être que le trajet du retour serait plus efficace...

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Ladyphoenix
[Faire une virée à cinq, toutes les cinq sur le chemin]


Prenez cinq donzelles, et non des moindres ; aussi terribles que belles, forcément. Ajoutez à cela cinq montures carrément à tomber d’élégance… tada ! Vous avez nos cinq louves ; oh, je vous arrête tout de suite si vous les confondez avec un groupe de bulots, elles n’en sont pas, bien plus anciennes qu’elles sont. Lascives et séductrices ; dangereuses et manipulatrices, les chemins s’offrent leur galopée, route après route, chemin après chemin. Les walkyries… c’est juste des sales copieuses. Déjà c’était de vierges guerrières, alors rien qu’en ça, la différenciation est plus qu’aisée.


[Je n'ai pas peur de la route
Faudrait voir, faut qu'on y goûte
Des méandres au creux des reins
Et tout ira bien

Le vent l'emportera]
*


Un voyage, un de plus. Les affaires sont soigneusement rangées, judicieusement sélectionnées, et Zéphyr, préparé. Un sourire l’accompagne comme elle le brosse avant de le seller ; le tout beau est encore à faire du gringue à la jument de Marie, à défaut d’intéresser celle de Sergueï, Lada, qui ne lui offre pas le moindre regard. C’est amusée que la Miel caresse le flanc de l’animal, et lui murmure, réconfortante :

- Mon pauvre vieux pépère, hein ? Elle joue dans une autre catégorie, c’est une Novgorod, on ne l’approche pas comme ça. Et je te signale que tu es amoureux d’Ironie, vil conquis qui ne résiste pas à la tentation… Mais je te comprends… C’est une Novgorod...

Tout est chargé, finalement, et l’étalon, mené au dehors, bien que ses yeux traînent encore derrière lui, comme il tente plusieurs fois de tourner la tête à l’endroit de Lada. Un sourire se dessine aux lèvres d’une Lady qui lève les yeux vers une fenêtre encore faiblement éclairée, à l’étage de la Meute Assoiffée. Elle le comprend ce cheval… Elle ne le comprend que trop bien.


[Ton message à la grande ourse
Et la trajectoire de la course
A l'instantané de velours
Même s'il ne sert à rien

Le vent l'emportera
Tout disparaîtra
Le vent nous portera]


Cette nuit d’août est, à l’instar de celles qui ont précédé – c’est là peut-être un petit signe de départ -, traversée de tracées d’étoiles qui, par moments, balafrent le ciel d’une flèche d’or scintillante. C’est bon signe à une Miel un peu superstitieuse ; elle voit là le clin d’œil d’âmes chères disparues, qui saluent d’une bénédiction céleste cette nouvelle chevauchée. D’ailleurs, double salutation, la lune est rousse, ce soir, flamboyante.


[La caresse et la ripaille
Cette plaie qui nous tiraille
Le palais des autres jours
D'hier et demain

Le vent les portera]


Tant de choses ont changé pour l’ex-juge, l’ex – procureur, l’ex-tellement-de-choses bourguignonne. Si certaines choses perdurent, comme en témoigne la large brûlure à son bras, les auréoles brunies de sa poitrine ou bien cette légère cicatrice à son bas ventre, Lady a été mère et le reste ; l’anneau à son doigt a disparu, seule persiste la marque blanchie de ce que le soleil n’a pas atteint la peau sous le métal pendant tant d’années…

D’aucuns notent tout-de-même que dorénavant, la trace est moins voyante, brunie et s’estompera pour jamais, dans peu de temps. C’est ainsi ; les belles promesses et les engagements souvent s’égarent au rythme des ans, à la valse de l’abandon, ou de la trahison. Sa nouvelle famille, elle n’est pas décevante, et cela tient assurément à son système matriarcal : sa meneuse est délicieuse.



[« Frénétique »** en bandoulière
Senteurs d’ozone dans l'atmosphère
Des fiacres pour les galaxies
Et mon tapis volant lui
Le vent l'emportera
Tout disparaîtra
Le vent nous portera
Ce parfum de nos années mortes
Ceux qui peuvent frapper à ta porte
Infinité de destin
On en pose un, qu'est-ce qu'on en retient?

Le vent l'emportera]


Le souvenir parfois se fait doux, parfois se fait amer, mais chacun le saura : « Et la mer et l’amour ont l’amer pour partage, /Et la mer est amère, et l'amour est amer, / L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer, / Car la mer et l'amour ne sont point sans orage. »***. Nul océan à l’horizon que celui des vastes étendues herbées qui s’étendent aussi loin que peut se porter le regard ; elle regarde devant, le passé n’est pas demain. Trop d’hier déjà ont réduit les possibles lendemains, et c’est à cœur et à corps perdus que la Miel se jettera, se lancera à ce que l’avenir lui offre, avec la certitude néanmoins que le compagnon éternel sera blondin – blondine serait plus judicieux. Où qu’elle aille, Lady sera ; où qu’elle demeure, la Miel stationnera. Natasha lui a offert ce que nul autre l’avait fait jusqu’alors : patience, écoute, compréhension, tendresse, loyauté et coup de pied au derrière, lorsqu’il le fallait ! C’est d’ailleurs elle qu’elle a rejoint, derrière elle qu’elle chevauche maintenant, sans mot dire, comme la Platine reste silencieuse. Quelques regards échangés aux comparses, un sourire malicieux aux lèvres, et ce sera donc en chanson, graveleuses et paillardes, que le chemin passera.


[Pendant que la marée monte
Et que chacun refait ses comptes
J'emmène au creux de mon ombre
Des poussières de toi]


L’arrivée à Embrun pour récupération des biens infernaux ne s’est pas déroulée comme prévu, malgré une pause joyeuse dans une taverne, à l’écart des remparts ; musique, chanson toujours, robe de soirée et duo sororal pour la seule spectatrice qui compte et comptera jamais : le bonheur d’être ensemble, c’est tout. Tout est calme, tout est doux, et pourtant, le souvenir d’une joue rugueuse, d’une main calleuse, d’un regard ardent et d’un bras puissant ne la quitte pas ; on ne voyage jamais aussi soin que par l’esprit – et c’est avec toi, qui te reconnaîtras, que les instants de sommeil sont passés, au moins en songe… et loin d’être sages.



*Noir Désir, Le vent nous portera, modifié parfois avec une certaine liberté, par souci de cohérence toute médiévale.
**Nom de l'épée de Ladyphoenix
***Marbeuf, "Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage".

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Drusilia
[Et en sens inverse, ça donne quoi???]



Le voyage était vraiment calme, beaucoup trop calme pour la blondinette en tout cas. Pratiquement croisé personne sur les chemins et encore moins dans les villages traversés… C’est bien, ça lui a permis de réfléchir au moins! Ou pas… Faut dire que la pauvre a l’esprit tellement dérangé en ce moment que réussir à régler ne serait-ce que la première de ses interrogations tenait du miracle. Elle a tout simplement mise tout ça de côté et a essayé au mieux de profiter de la balade.
Ça lui arrive pas souvent de lâcher prise comme ça, mais qu’est-ce que ça fait du bien quand même! Surtout quand on est poursuivi par des mésanges et des pigeons… Toujours blondesque d’ailleurs… Mais pas celui auquel elle pensait, malheureusement. Elle n’avait pas vraiment donné suite, préférant profiter de son temps pour parfaire l’éducation de Bouldeupoil. Il grandissait vite le bougre. La petite boule avait fait place à un truc allongé un peu bizarre et pas encre bien sûr de lui, lui manquait que la bonne musculature et il serait aussi costaud que le Touchou.
Ben oui, faut en parler un peu de la ménagerie hein, sinon elle va croire qu’on l’oublie! Les volatiles ont la forme, le Houad est toujours entier et la chèvre, ben elle sautille!!
[D’accord, on va pas passer la soirée dessus non plus!]

Était-ce une impression ou le trajet de retour semblait moins long? Peut-être parce que la perspective de revoir les membres de la famille donnait des ailes. Ou alors, c’est juste parce que le paysage et déjà connu et on y fait moins attention. Quoiqu’il en soit, le petit cortège de splendeurs guidées par la Divine avalait les lieues pour un prompt retour.
Une inquiétude pourtant trottait dans la caboche de la blondine… Mais ça serait pour plus tard, fallait qu’elle reste concentrée sur la route un minimum si elle voulait pas se perdre… ça serait dommage quand même, aussi près du but! Surtout qu’il avait promis qu’elle apprendrait encore plein de choses! Bref, fallait pas y penser non plus pour l’instant, ça lui ferait perdre la tête et c’était pas le moment…

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Maribel
Tout le monde sait...

Il y a de ces temps mauvais qui se plaisent à affaiblir toute volonté et qui se pervertissent d’une agonisante attente… Il y a de ses murs infranchissables que même le plus téméraire des guerriers ne parvient à surpasser… Il y a de ses jours où l’on ne peut que souhaiter la mort, même si notre ténébreuse dont il est question ici, l’avait courtisé déjà depuis bien longtemps…

La route avait été pénible depuis St-Claude et c’est en revoyant le chemin sinueux les ramenant à bon port, que la brune se mit à augmenter le rythme de son pas devenu lourd par le poids du péché qu’elle portait en elle et dont il lui tardait de se débarrasser… L’attente allait prendre fin, elle le sentait dans ses trippes et dans cette douleur qui martyrisait ses chairs…

Elle allait rester fière devant ses louves… Elle allait retenir les hurlements tapis au fond de sa gorge tandis que lentement ses pas s’entremêlent au liquide visqueux coulant le long de ses cuisses autrefois galbées à la perfection… Marchant péniblement derrière le convoi de ses comparses de toujours, elle se surprend à scander en silence la fin de ce supplice…

Et puis non… Et puis non non… Et puis… Et puis…


Arrrrrrrrrrrgggggggggggghhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Et la sulfureuse de tomber à genoux… Le ventre contre le sol, protubérance malsaine de cette progéniture non-désirée, écrasée avec mépris, tandis que le cri retentit dans la nuit naissante, alertant le reste de la meute que le mal veut enfin la quitter…

S’effarant contre le sol, elle hurle sa vie et son mal, oubliant tout orgueil et toute pudeur… Et Rebel, son fidèle canidé, de s’asseoir tranquillement à ses côtés… Ses yeux onyx brillant à la lueur de l’astre, lui faisant comprendre résigné qu’elle va souffrir et c’est ainsi…

Et tandis que le travail commence sous les jupes, à l’insu des louves, qui intriguées se rapprochent… Les images se bousculent, les mots incohérents se frayent un chemin entre ses lèvres crispées… La sueur perlant à son front et se frayant un sillon sur ses joues…


Le Roi fou est de retour... Le sang partout sur la plaine... L'hiver vient...*

* La Ljd trop accro de Game of Thrones^^

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Natasha
[C’est une invasion ou bien ?]

Elle aurait aussi bien pu dire « s’reproduisent les cafards ? »… ou quand la Divine passe les remparts d’Embrun ; l’escale aussi courte qu’agaçante dans un patelin paumé dans l’trou du cul du Dauphiné… c’est un pléonasme bien sur. Déjà, s’agissait-il vraiment d’un village ou, plus simplement, d’un lopin de terre occupé par des consanguins ? Dommage collatéral diraient certains, et l’argument tenait.
Qu’importe en vérité, la Platine restait indifférente et insensible à quiconque hormis les louves ; elle n’aurait d’ailleurs pas, ne serait-ce qu’imaginer, un séjour dans tel néant si son frère n’avait eu l’ingénieuse idée d’y faire un tour… Nouvelle preuve de l’incapacité fraternelle à vivre ses absences sereinement – on vous a dit qu’elle était égocentrique ? Non ? Et bien c’est chose faite ! – De fait, l’Infernale s’était trouvée contrainte, pour diverses raisons possibles et variées, à y laisser quelques biens, d’où la nécessité d’y retourner.

Les charrettes chargées, elles reprenaient la route ; la slave impatiente de retrouver les siens imposait une cadence soutenue… Elles contournaient les villes et bivouaquaient près des points d’eau ; bientôt l’air des montagnes annoncerait la fin du voyage plutôt calme… bientôt et calme dans une même phrase, alors qu’on traine une baleine ? Forcément, y’a un problème dans l’énoncé !

[Y’avait toute la famille, à regarder la Diva]

Un vagissement inhumain et l’irascible de gronder entre ses crocs ; l’onyx se posa sur sa « jumelle », qui ne l’était plus tant depuis quelques mois, et la voix lui donna écho d’un ton désinvolte :


P’tain Mari, t’vas pas nous l’pondre ici ton chiard !

Au coup d’œil, l’orgueilleuse comprit rapidement qu’il n’était plus question d’avancer ; le minois assombri de colère mais surtout, n’ayons pas peur des mots, de dégout, elle s’approcha néanmoins de sa brune. Un regard interrogatif à l’attention des compagnes, les prunelles s’attardèrent sur la miel ; une main caressante passa sur le front de l’engrossée comme elle beugla sa rage :

Bougez-vous ou je l’ouvre !

Et de reporter son attention sur l’amie de toujours, meurtrie par la douleur qu’elle ne savait soulager ; le poison posa un doux baiser sur le visage ravagé et de lui souffler tendrement :

T’en fais pas, on va t’en débarrasser…
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Marieladamnee
[Aller retour vite fait bien fait ]

Des heures a chevaucher pour rejoindre Embrun, rencontres furtives en taverne et plus ou moins sympathiques. Récupération hative de ses biens, deterrage du coffre ou l'attendent ses fonds et hop les voilà sur le retour évitant les villes pour rentrer plus vite.
L'Infernale est tres calme sur sa monture, sa fière Ironie. Elle repense à la soirée passée dans une taverne paumée mais bien pleine. Enfin plus après leur passage... Dans sa tête lui reviennent les chansons qu'elles ont beuglées plus que chantées. Et c'est en riant qu'elle repense à la première chanson qu'elles ont interpretées avec sa soeur pour leur déesse et elle se met à fredonner:


Je dis Captain, je dis Nat...


Jusqu'au moment ou Mari se met a beugler comme si elle avait vu le tres haut. Ironie hennit et c'est un peu l 'apocalypse ici. Tout le monde s'arrête brusquement. La brune descend de sa monture et va voir ce qui provoque ces cris. Quand elle comprend que le moment est grave et que le ptit ou la petite va sortir, elle ne peut s'empecher de toucher son propre ventre, furtif nid d'un petit prince. Elle voudrait s'enfuir mais là c'est pour sa louve de soeur alors elle prend sur elle et rejoint la brune baleine et la blonde divine.

Faut faire quoi pour aider l'truc à sortir.
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Ladyphoenix
[Elle l’a, elle l’a…]*


On prend les mêmes donzelles, le même chemin dans l’autre sens, et on recommence ; on ne change pas une équipe qui gagne. Et nos cinq louloutes, à savoir Drusilia la Lubrique, Marie l’Alcoolique, Maribel la Beluga, Natasha la Parfaite et Ladyphoenix la Sage – si, si… -, ça, c’est de l’équipée sauvage, et ce dernier adjectif est utilisé à juste titre !

Mais point d’oies, néanmoins ; si le club des cinq est en migration, elles ont laissé les anatidés cacarder derrière elle, dans l’Est du Lyonnais Dauphiné. D’ailleurs, l’épisode est si dénué d’intérêt qu’on le passera sous silence, cela vaut mieux pour chacun de ne pas s’attarder aux fâcheux incidents des rencontres fortuitement désagréables. Importent seulement, finalement, l’arrivée de Natasha, leur sortie à deux de taverne embrunaise, et les instants passés en groupe.

La route inverse a été entamée, et c’est à la faveur d’un crépuscule de plus qu’elle chantonna, un peu à l’écart de celle-là, un petit air à la gloire de Natasha :



[Ma Nat’…
C´est comme une gaieté
Comme un sourire
Quelque chose dans la voix
Qui paraît nous dire "viens"
Qui nous fait sentir étrangement bien
Quelque chose qui danse en toi
Si tu l´as, tu l´as

Bella, elle l´a
Ce je n´sais quoi
Que d´autres n´ont pas
Qui nous met dans un drôle d´état
Bella, elle l´a (bis)
Cette drôle de voix
Elle a, cette drôle de joie
Ce don du ciel qui la rend belle

Bella, elle l´a]



Amusée, elle poursuivit son chant au gré de son imagination, au rythme de ses pas, et décida d’ajouter un paragraphe sur chacune des femmes présentes. Maribel, d’abord, la jumelle noire de sa meneuse :


[C'est somme toute l´histoire
D’la jumelle noire
Qui se balance
Du poids bébé dans l’attente DU soir
Ce quelque chose qui danse en toi
Si tu l´as, tu l´as…
Oui, mais pas là, hein !]



Marie, ensuite, sa sœur, son double, sa brunette de frangine et compagne de duo musical :

[Marie…
Elle a ce tout petit supplément d´âme
Cet indéfinissable charme
Cette petite flamme…]



Drusilia, toute proche, semblait perdue dans des questionnements internes et des pensées si loin de ce qu’elle avait habitué ses comparses à être, que ces mots vinrent éclater à son encontre pour la rassurer tendrement, avec un entrain tout particulier, la pointant du doigt pour lui montrer qu’elle parle d’elle dorénavant :


[Montre ton rire ou ton chagrin
Que tu n´aies rien, mais que tu sois Toi
Que tu cherches encore les noirceurs qui dorment en toi
Tu vois ça ne s´imite pas
Quand tu l´as tu l´as…]



Regard à Natasha, sans équivoque, à jamais inégalable, et Lady d’achever :


[Et Bella, elle, l’a
Ce je n´sais quoi
Que d´autres n´ont pas…]



C’est le cri déchirant et alarmant derrière elles toutes qui l’interrompit, alors qu’elle entamait la dernière strophe, à son endroit, celle qui avait démarré par « J’tape sur des tonneaux, sur des lourdeaux, sur tout c’que Dieu peut mettre entre mes mains… ». Stupeur, tout s’accélère ; bientôt, Natasha l’a dépassée, repartie qu’elle est de sa place d’éclaireur à celle de lanterne rouge : Maribel accouche. Oh, sacrebleu de bordellerie, on est dans la mouise. En un instant, tout défile devant ses yeux ; ses accouchements, la douleur, la souffrance, la fatigue extrême… Les médecins, des hommes sans doute, osent appeler cela « la délivrance », alors que la seule que l’on souhaite alors, c’est celle de la mort ; pour que ça s’arrête, pour que l’odeur âcre de corps, de fièvre, de sang, de chairs et cette affliction s’achève enfin, et que tout soit fini. Elle se souvient de chacune de ces épreuves, et de ce que l’enfantement est pénible d’éreintement. Tout est flou, comme une suée froide perle à sa peau, et coule, en de fines gouttes à progression lente, le long de sa colonne vertébrale, pour mourir à ses reins. Maribel louvète, et son chien, fidèle compagnon, s’arrête, attend patiemment, comme s’il la gardait, la protégeait. Natasha s’accroupit bientôt et la soutient moralement, dans un élan de protection qu’elle seule connaît. Marie déjà – et Lady ne sait comment, se trouve à leurs côtés. Drusilia, comme elle, n’a pas encore bougé. Il faut l’ordre de la Platine pour que cesse le songe, et que la Miel bondisse à son tour, pour les rejoindre. Pliant les genoux, elle pose la main sur le ventre tendu, durci, de la future mère, et relève les yeux vers Natasha, pour murmurer d’une voix cassée de ce qu’elle n’en revient pas :


- Elle l’a… Elle l’a ! Il faut faire quelque chose, c’est le bordel total. Quelqu’un peut faire un feu, pour faire bouillir de l’eau ? Il faut qu’on place une couverture sous elle, et caler un truc sous sa tête. Mari, tu te sens comment ? J’ai pas tellement envie que ton « petit » chien nous saute à la gueule, tu sais ? Tu pourrais l’inviter gentiment à rester tranquille ? Parce que tu vas hurler, saigner, geindre, beugler…

Peut-être n’est-il pas bon de tout dévoiler, en fait. La Miel pose sa main sur l’avant-bras de Natasha, et lui glisse à l’oreille :

- Tu devrais laver tes mains avec cette petite eau** de chez toi, pour tuer les germes. Je crois que c’est à toi de le faire…

Un sourire rassurant est adressé à Maribel, et Lady tente de maîtriser le ton de sa voix, pour rendre celle-ci apaisante :

- T’en fais pas, Mari, j’ai fait ça toute ma vie ! Tout va bien se passer… Tu veux mordre dans un truc ? Pas moi, par contre, hein...

Boutade qui n’aura fait rire personne, sans doute, même pas elle, et la voilà qui ajoute :

- Bon, elle a déjà perdu les eaux, apparemment. Tout le monde défait les nœuds, nattes, ceinture, et j’en passe. Ca facilitera le travail. Natasha… Tu peux regarder où ça en est ? Il faut qu’on sache de combien de temps on dispose.

D’un geste, elle désigne l’entrejambe Maribelienne ; c’est sa jumelle, et les deux louves sont liées par quelque chose de si spécial qu’il est évident à la blonde bourguignonne qu’il ne saurait en être autrement… Du moins, avant que Natasha réponde...



*France Gall, Ella elle l'a, grossièrement modifiée tout au long du texte.
** Allusion à la vodka, "petite eau" en russe.

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Drusilia
[Maintenant, ça suffit!]



Trop noires, bien trop noires et surtout inhabituelles… Les pensées de la blondinette commençait vraiment à lui faire peur… Bientôt, le paysage devenait plus familier et la fin du voyage touchait à sa fin. Toujours pas la moindre solution en vue, un regard alentours pour se rendre compte que la Miel chante et parle d’elle, le doigt qu’elle pointe dans sa direction ne peut que l’obliger à écouter les paroles.
Le visage enfantin s’illumine d’un charmant sourire et Drusilia prend enfin une décision! Marre de se prendre la tête pour des choses qui n’en valent finalement pas la peine. Après tout, l’avenir s’occupe de tout, non? Pas la peine de se torturer, autant profiter de la vie comme elle vient! La décision était prise et elle n’y reviendrait plus. Maintenant, tout irait pour le mieux.
La belle en arrive même à fredonner un petit air gai sorti du fond de sa caboche blonde.

Un cri déchire l’air, le temps qu’elle se rende compte que cela venait de l’arrière, toutes ses compagnes de voyage se trouvait déjà autour de la souffrante, cherchant à l’aider du mieux qu’elles pouvaient. Interdite, la blondinette mis un certain temps avant de réagir, ça n’était que quelques secondes, certainement pas plus. Mais pour elle ça semblait être une éternité.


Attendez, j’arrrrr…. Aaaaaah…

Elle pensait accourir telle la sauveuse, c’était sans compter le manque de coordination entre ses jambes et sa tête qui réfléchi bien trop vite pour le coup et la balance directement bouffer un peu d’herbe et de terre… Mais pas le temps de se plaindre hein… Relevée du corps, les poignets et la tête légèrement douloureux, elle se précipite vers le groupe à quatre pattes pour éviter une nouvelle chute. La terre est basse, faut pas tenter le diable non plus…

Qu’…qu’est-ce que… je peux faire pour aider ?
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Maribel
Elle se déchaîne...

Le sol a cédé sous ses pieds et l'abîme de douleur l'entraîne loin, très loin dans les profondeurs d'une douleur incommensurable... Effluves de paroles, agitation des louves qui papillotent autour d'elle... Elles sont là, malgré la honte de devoir mettre bas, ce qu'elle avait toujours pris soin d'éviter...

Elle sent maintenant la terre sous son corps meurtri et les souvenirs de revenir en arrière... Ce monstre, Lafayette, il y a des années déjà, la ruant de coups en bordure de la route, la laissant pour morte... Puis, la renaissance auprès de la divine blonde qui est maintenant son phare, sa lumière...

Toujours ce goût de terre dans sa bouche, tandis que le travail laborieux commence... Tandis que les souvenirs d'un passé teinté de mépris se glisse dans les méandres de la ténébreuse... Ses hommes qui ont traversé sa vie, le peintre adoré, l'artificieux manipulateur, le géant ennivrant... Est-ce ainsi quand la mort vient?

Les cris s'échappant de ses lèvres sont inhumains, malsains... Elle se débat, telle la louve enragée qu'elle a toujours été... Rebel la fixe calmement, le canidé comprend et veille en silence... Les belles n'ont point à s'en faire, le loup sait flairer ses ennemis... Et l'ennemi est présentement en elle...

Les coups de pieds fusent en tout sens tandis que les hurlements s'intensifient... Et la chose de sortir, et le mal de la quitter, néanmoins furtivement... Puisqu'aussitôt qu'elle sent la chose la transpercer de cette souffrance proche du sans nom, une vague successive de douleur reprend encore et encore...

Et la belle de crier et de se débattre telle une furie...


Qu'est-ce qui se passe!!! Faites que ça arrête!!! Brûlez-moi!!! Tuez-moi!!! Nimporte quoi!!! Faites quelque chose!!!
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Natasha
[Sang froid, on s’enflamme pas !]

Elle observait la miel, médicastre autoproclamée, et tachait de rassurer la baleine ; un coup d’œil au clebs, qu’elle avait totalement oublié, mais qu’elle ne craignait pas… après tout, sans la brune, il serait mort et sans la blonde, la brune n’aurait pu le recueillir, donc, sauf d’être un sale ingrat, elle ne doutait pas qu’il se tienne à carreaux. C’est la suite des événements qui la fit réagir quelque peu violemment ; les murmures de Lady hérissèrent la peau platinienne de mille dards inoffensifs pour l’amie, contrairement à la fureur qui illumina l’onyx d’une lueur funeste. Tandis que l’irritation croissait et que les beuglements enflaient, la chevelure fut libérée de la lourde tresse, enchâssant le minois d’une cascade d’or ; le bouchon sauta et l’alcool coula dans la gorge de l’irascible avant de ruisseler sur les doigts fins… Alors, la sucrée donna le coup de grâce et le timbre –ô combien mélodieux et suave habituellement- d’y faire écho, lugubre :


Quoi ?Namého, tu t’fous d’ma gueule ? C’est toi la pondeuse hein…


Le regard se posa sur l’engrossée qui hurlait sa souffrance et la colère s’estompa aussitôt ; l’orgueilleuse, peu encline, à perdre de sa superbe en public, inspira profondément. Le masque impassible s’exposa sur le visage de la slave, et la voix insensible résonna dans la nuit :

Drus’, tu fais du feu… Marie, des couvertures…

Elle s’agenouilla près de sa jumelle, laissa échapper un grognement mécontent et capitula aux informations miellesques… Le temps d’éviter les ruades maribeliennes qu’elle sentit un liquide visqueux enduire ses mains ; les cris de la sulfureuse redoublèrent et…

Par les burnes d’Asmodée !

Une moue de dégout apparut furtivement alors qu’elle contraignait la nausée ; la senestre glissa sur sa cuisse, elle délivra sa lame de l’écrin et trancha sans scrupule le cordon. Des braillements se firent entendre comme l’enfançon perdait définitivement le contact maternel ; les prunelles s’animèrent des flammes dansantes, l’attention portée sur le foyer afin d’ignorer la créature qu’elle tenait… un soupir de soulagement passa les lèvres carmines et la féline s’apprêtait à refiler le paquet aux louves, quand Maribel renouvela ses suppliques avec davantage de vigueur.

Encombrée par le nourrisson –et tout le monde sait que Natasha ne s’encombre pas-, elle garda néanmoins son sang froid ; le poison siffla, le poupon prit son envol et Rebel de répondre à l’appel… Sans plus d’intérêt quant au sort tragique du bébé, elle s’enquit de son amie en grondant :


P’tain, c’est pas fini ?!
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