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[RP] Faites vos jeux avant que plus rien n'aille.

Gnia
"Tout dépend du hasard, et la vie est un jeu." Jean de Rotrou


Je crois avoir déjà maintes fois souligné que l'on ne devrait jamais laisser une femme s'emmerder. S'il fallait un exemple de plus pour souligner toute la véracité de cet adage une fois appliqué au cas Saint Just, le voici.


[Quelque part dans la pampa entre Orléanais et Bourgogne - Tripot dit des Trois Chats Borgnes, plus communément connu sous le nom de "Chez Pépette"]


Les cartes furent reposées, faces contre le bois patiné de la table. Un regard circulaire aux gueules cassés qui composaient cette table ronde qui n'avait rien de chevaleresque si ce n'est l'odeur. Quoique l'image n'était pas des meilleures pour décrire le charmant fumet qui composait l'atmosphère du tripot. Une touche de bière rance, une fragrance aigrelette de sueur, une senteur puissante de ferme, plutôt coté étable, bauge et écurie que celui du potager.

Lorsque ce fut à son tour de miser, elle glissa devant elle une petite pile de pièces représentant une somme rondelette non sans siffler entre ses dents à l'adresse de son voisin


Enlève ta sale paluche d'ma cuisse ou j'te saigne comme un porc...

Pas un regard pour le téméraire cadavre en devenir, juste pour les cartes retournées sur la table, exposant sans pudeur leurs atours prometteurs. Quelques éclats de voix détournèrent un instant l'attention de la Saint Just. On s'empoignait à propos de triche au dés, plus loin. Son escorte ne semblait pas être du nombre, le tenancier avait déjà libéré son gros bras qui attendait que ça dégénère pour entrer dans la danse. Aussi elle reporta son attention sur ses propres camarades de jeu, espérant tout de même que le Vairon saurait se tenir à distance de l'alléchant combo constitué de boisson, drogue, sexe et jeu, afin qu'elle puisse, elle, en profiter. Elle ne l'avait pas vraiment prévenu des tenants et aboutissants véritables de cette virée qui se devait discrète, se contenant d'appuyer sur ce point et sur le fait qu'elle avait besoin d'une paire de bras supplémentaires et si possible dissuasifs, mais elle ne s'en inquiétait pas outre mesure. Elle saurait remercier l'effort et le silence à leur juste valeur, il suffisait de leur en fixer une, ultérieurement.

Le nouveau tour de mise avait vu quelques adversaires se coucher, mais elle n'y était plus vraiment, observant, assise à une table, le dos vouté, une silhouette. Un visage qui dénotait dans l'amas des raclures que la Vie voulait bien laisser végéter dans son ombre et qui composait la faune du lieu. Probablement que son minois abîmée mais trop propre dénotait tout autant, mais depuis le temps qu'elle prisait ce genre de lieux et la compagnie des gens de petite vertu, la Saint Just avait appris à se tailler une place dans ce genre de décor.
Presque trop beau malgré un visage qui semblait raviné par une profonde tristesse, quelque chose de familier qu'elle n'arrivait pas à définir. Bref sa curiosité était piquée au vif, aidée par l'étrange torpeur procurée par l'épaisse fumée de la pipe qu'elle avait consommé plus tôt dans un discret salon à l'étage et la douce ivresse du vin qui commençait à la griser.

Elle soupira lorsque le dernier adversaire, irréductible, tenta le tout pour le tout et refusa de plier. Avec un petit claquement de langue teinté de mépris, elle jeta, sans le découvrir, son jeu avec nonchalance et lui abandonna la partie. Son esprit était déjà ailleurs.
Elle se leva non sans omettre de toiser d'un regard mauvais son voisin pervers et se dirigea vers la table du solitaire, glissant tout de même un regard à la recherche d'un autre, bicolore. Elle ne l'avait pas encore trouvé qu'elle payait d'une pièce un godet de vin qu'une matrone faisait passer judicieusement sous son nez, puis elle s'affala sur le banc de l'autre côté de la table, mais pas tout à fait en face. Et sans gêne aucune, elle commença à le dévisager, l'oeil probablement déjà flou, sachant que tôt ou tard une réaction, quelle qu'elle soit, allait fuser.


On s'connait ?
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Kelso
[Chez Pépette … ]


Partis depuis peu, juste quelques heures mais il n’était pas habitué à chevaucher des heures durante. Pour sur qu’il détestait presque ça, préférait user le soulier plutôt que les sabots d’un cheval incapable d’écouter. C’est pour cette raison -et uniquement celle la- qu’il se retrouva devant une taverne, perdue dans le néant Bourguignon. C’est pourquoi la porte de la taverne fut poussée avec une certaine appréhension. Aucun signe distinctif sur lui hormis cette chevalière qu’il ne quittait jamais. Son épée était restée sur Bibi -son cheval mulet- et ces couronnes, bien rangées dans le fond d’une malle à Rosnay. Autrement dit, il ressemblait au premier paysan de chemin, la pire insulte pour lui en y pensant, car il avait un certain mépris pour la « gueuserie ».

Bref, il était assis à une table, une chope remplie d’un breuvage inconnu mais qu’il ne préférait pas connaitre, car en Bourgogne, tout est possible, faut faire attention. Et le jeu de passer incognito avait débuté fort mal puisqu’il c’était sentit obligé de remettre un habitant, squattant la dite taverne, en place pour cause de rapprochement non désiré. Donnez leur un doigt, il vous bouffe le bras.

Et puis, son regard se posa sur la table de jeu de carte un peu plus loin. C’est que ce visage féminin lui disait quelque chose. Alors, en temps normal, il était bien incapable de remettre un nom sur une personne, surtout si la rencontre avait été furtive. Pour sur qu’il l’avait croisé .. Une paysanne de chemin ? Une compère juge ? Une jouteuse qu’il lui aurait bouffer la terre ? Bah non, aucune femme ne lui mettait la tête dans le sable déjà, c’était pas possible. Les yeux levés vers le plafond -signe qu’il réfléchissait- il perdu de vu la dite femme.

Cela ne résolvait pas le mystère du soir : où l’avait il vu ? Humpf, c’était pas possible d’avoir la mémoire d’un bulot cuit, sortant la langue de sa coquille. Et puis finalement, il s’en foutait royalement comme de ces premières braies. Sur cette bonne parole, il daigna enfin gouter le breuvage : dégelasse comme il s’en doutait.


On s'connait ?

Ah misère, si c’était une catin qui venait lui mander s’il serait intéressé, par Aristote qu’elle prendrait cher pour l’avoir dérangé dans sa réflexion intense. Les yeux se levèrent lentement, la bouche mi ouverte prêt à lui lancer une amabilité dont il avait le secret, remettant complètement son projet de passer pour gueux, à demain.

Allez donc faire le tap …

Et puis, une fois les yeux posés sur elle, il se tut car ca venait de faire tilt dans son esprit. Enfin un peu, il la situait un peu plus mais sans grande conviction.

Non, votre visage ne me dit rien. Mais vous ne devriez pas boire cette chose, on est presque en Bourgogne ici. Allez savoir ce qu‘elle a *Désignant la tavernière d’un signe de tête* mit dedans.

Mais tais toi idiot. Tu es gueux ici, allez up.

Enfin, j’dis ça, j’dis rien mais arrêter de m’reluquer, c’est gênant hein. Vous avez finit de vous faire plumer par ces messieurs ?
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Eric.laveau
[Même endroit - Même heure]

S'il y avait bien une chose que Laveau détestait au plus haut point, c'était bien cette encùlerie de mes deux connue sous le nom d'inactivité. Parfois il lui prenait bien l'envie de se foutre dans un coin peinard quand son quota de gueule de con croisée dans la journée était atteint, mais Eric ne restait jamais inactif. Ah ça non. Malheureusement pour lui, l'été qui devait être synonyme d'agitation et d'animation avait toutes les caractéristiques de l'hibernation, le stockage de graisse en moins. Ainsi lorsque la Salamandre/Manchote Empereur/une multitude d'autre chose, le prit à l'écart pour lui demander de l'accompagner pour une petite sortie extra...extra coma végétatif, il ne fallut pas trois plombes au Vairon pour lui répondre par l'affirmatif. "Foutre oui" pour être précis jusqu'au bout.
Plaisir ou affaires? Avec un peu de chance, ce sera les deux ma p'tite dame.

Le maitre mot de cette escapade était discrétion. Qu'il en soit ainsi. Cela ne faisait pas peur au chevalier car ce genre de chose était totalement dans ses cordes. Subtilité ou brutalité, l'homme aux mirettes dépareillées pouvait jouer sur les deux tableaux. Il fit son entrée dans le tripot une poignée de minute après la Saint Just et une fois localisée sans grand mal, il se dégota une place hautement stratégique avec vue sur cette dernière et également sur la porte. Question d'habitude.
Et maintenant?!? Il ne lui restait plus qu'à se fondre dans la masse...la tache la plus simple qui soit. Ayant côtoyer ce genre de bouge crasseux toute sa vie, il n'avait vraiment aucun problème à accomplir cette tache. Fallait se la jouer naturel et lorsqu'on se trouvait dans un tripot cradingue, il n'y avait rien de plus naturel que de commander quelques pintes de mousse ou verres de leur tord boyau local. Laveau opta pour ce dernier. Il aimait prendre des risques et boire ce poison passait nettement plus inaperçu qu'en commandant une bouteille de leur meilleur picrate. Lorsqu'on demande ce genre de chose dans un endroit pareil, on a plus de chance de voir la bouteille se loger profondément dans le fion que servie dans le verre adéquat avec les compliments de la maison.

Eric ne savait que très peu de chose sur la véritable raison de leur présence chez Pépette mais ce qu'Agnès veut...Agnès l'obtient. il se garda donc d'être trop curieux sur le sujet. Cela sera plus facile pour lui de dire qu'il n'était au courant de rien du tout. Pas que la tache soit considérablement plus difficile dans le cas contraire. De toute façon peu lui importait la ou les raisons de leur venue, il était là pour protéger les miches de la reyne si jamais la situation tournait mal. En attendant...on sirote gentiment et on jette un coup d’œil de temps en temps. Tant que la populace se fout pas sur la gueule pour autre chose qu'une tentative de tricherie aux dès ou d'égo froissé. Il n'y avait vraiment pas de quoi s'affoler.

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Gnia
Un sourire en coin vint faire briller d'un éclat moqueur les azurs qui dévisageaient cet homme un poil trop poli pour vraiment appartenir à ce lieu.
Encore un qui crachait dans le Bourgogne en plus... Agnès n'avait jamais compris ce régionalisme exacerbé pour le vin d'un lieu ou d'un autre. Pour elle qui venait du pays de la bière, le vin, c'était le même partout, à quelques nuances près.


Elle a dû mettre tout simplement de la piquette. Et ma foi, du moment qu'elle fait l'effet qu'on en attend, j'me fous bien du reste.

Le sourcil se hausse soulignant plus encore la malice du regard.

Quant à me faire plumer, sachez, très cher... Et de prendre une intonation guindée pour continuer... Que si l'on veut éviter de se faire cueillir à la sortie avec la probabilité d'une bourse et/ou d'une gorge tranchée - avouez que ça serait pitié - on se pique de perdre de temps à autre.
Vous espériez p'têt être le suivant à m'plumer ?


Et de baisser le regard en direction de son godet pour s'apercevoir avec effroi qu'il était déjà vide. Honteux !
Oubliant un instant l'objet de sa curiosité, elle releva un regard perdu sur la salle comble, localisa par hasard dans sa quête à l'alcool la tronche du chevalier et lui octroya un sourire ravi.
Oui, parfaitement, ravi.
Parce que d'une, ça arrivait à la Saint Just de sourire, parfois.
De deux, c'était tellement rare que ça pouvait tout à fait être ravissant, quoique, le plus souvent, ça faisait juste flipper les gens.
De trois, quand on a déjà l'équivalent d'au moins deux litrons de picrate dans le sang, octroyer des sourires ravis, c'est nettement plus facile.
De l'index, elle lui fit signe d'approcher puis sans se soucier de savoir si le signe serait suivit d'effet, elle revint à son vis-à-vis.

Palsambleu qu'elle avait envie de le faire chier ! Elle ne savait pas exactement pourquoi, mais sa petite gueule de bellâtre lui inspirait un fort désir de l'emmerder. Et p'têt aussi parce qu'elle s'ennuyait et qu'elle était avant tout venue pour s'amuser, tout compte fait. Et probablement parce qu'elle était beurrée comme un P'tit Lu, aussi.
Et puis fallait-il une raison valable pour se coller dans la mouise, d'abord ?

De toutes façons, elle n'avait pas fait le choix le plus téméraire dans ce qui composait la salle en matière d'ennuis à venir. Prise de risque minime, si l'instinct de la Saint Just ne lui faisait pas défaut. Puis d't'façons, si elle avait voulu être accompagnée, c'était bien pour pouvoir se permettre aussi ce genre de conneries.
Au pire, ça partait en quenouille et là, on risquait de s'amuser encore plus.
Ou pas.

Au mieux, elle s'octroyait du bon temps et plus si affinités, même si, à choisir, sur cette dernière partie, elle penchait plutôt pour affiner l'aspect affinités du côté de l'étrange regard bichrome saisi plus tôt.
L'idée lui arracha un discret sourire fauve, puis elle reprit le cours de celle qu'elle tenait avant.
Chaque chose en son temps et la soirée était loin d'être finie.
Elle fit glisser ses fesses sur le banc jusqu'à lui faire face, se pencha sur la chope devant lui en reniflant et s'en saisissant pour mieux la pencher.


Clairement, ça m'a pas l'air fameux...

Et de sauter du coq à l'âne non sans omettre de tremper les lèvres dans la chope qu'elle tenait. La main libre s'ouvrit sur la table, dévoilant son contenu, trois petits dés en ivoire, incongrus au milieu de toute cette fange, présentés comme autant de petits joyaux dans l'écrin nerveux de la paume.

Vous voulez jouer ? On verra bien qui plume qui...

Et de ponctuer le tout d'un fin sourire cynique en relevant le minois sur l'homme.
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Kelso
Ce qui est bien dans tout ça, c’est qu’il suffit de hocher la tête pour que la partenaire, enfin la personne en face de vous, continue de parler en pensant qu’une écoute attentive a lieu. C’était un fervent adepte de ce genre de pratique, certes fort mal élevée, mais tellement soulageant. M’enfin quoi, pensez vous sincèrement que les discours sont écoutés dans leur totalité ? Evidement que non, c’est cela qui est intéressant car souvent, lorsqu’il s’apprête à répondre, il tombe bien souvent à côté ou entame un langage de sourd ou tout simplement ne sait pas quoi répondre, ne sachant vraiment pas de quoi la conversation parlé au départ.

Alors, quand une tournure de la conversation le fit sortir de sa torpeur, c’était bien entendu car il avait cru comprendre une chose au lieu d’une autre : « D'une bourse, avouez que ça serait sans pitié. Vous espériez p'têt être le suivant ? » Elle lui proposait ouvertement quelque chose là ! M’enfin un peu de tenue m’dame. C’est donc naturellement qu’il répondit.


La boisson vous fait dire des choses que vous ne pensez surement pas, j’en suis sur. Mais après tout, vous faites ce que vous voulez de votre corps qui soit dit en passant, n’est pas ..

La, il est vraiment temps qu’il ferme son bec pour de bon. C’est-ce qu’il fut en replonger un regard vide vers sa chope qu’il repoussa en la direction de la femme -toujours non identifiée, mais ne désespéré pas de trouver. Un gouffre sans fond prendrait surement plaisir à ingurgiter cette mixture que même un Artouse ne voudrait pas, c’est pas peu dire. Et de, presque dans un long soupire, c’est qu’elle était assez collante comme femme, comme toute dans le fond dès qu’elles ont un coup dans le pif. De lui répondre favorablement pour la partie de dés.

Qu’allons nous parier ? Vous avez surement des écus, mais je n’ai rien de valeur. Enfin, rien qui puisse vous intéresser en tout cas.

Jouer sans carotte n’avait aucun sens. Il déposa sa main sur la sienne pour lui prendre un dé en question. Examiner la chose comme un faux professionnel en la matière qu‘il était.

J’espère qu’ils ne sont pas pipés.

Il se mit à secoua le dé qu’il avait en main, aucune raison à ce geste, juste que ca lui permettait de réfléchir. Et puis, offrir de la boisson à une personne déjà saoule n’était peu être pas une bonne idée, mais ca ne ferrait que compléter la liste des mauvaises décisions qu’il avait à son actif.

En trois manches.

Ponctuait d’une pause, le regard lointain. Au grand maux, les grands moyens parait il.

Si je gagne, j’embarque les dés.

Si vous gagnez, je me mettrai à votre service.


Relevant le nez vers elle et de la fixer.

Marché conclus ?
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Eric.laveau
Délicieusement infâme...

Se vider ce tord boyau dans le gosier était aussi agréable que se faire lapider la trombine ou lécher le dessous d'une scelle après un long trajet à cheval. Le seul point positif était qu'il te foutait une sérieuse claque entre les oreilles...et que cela faisait passer le temps. Ne connaissant pas les effets à long terme de ce décapant, Laveau ne poussa pas le vice et s'arrêta avant d'avoir intégralement siphonné la bouteille. Il était ici pour une bonne raison et valait mieux rester en pleine possession de ses moyens car si cela tournait au vinaigre, Eric ne voulait pas s'écrouler comme une défection et baver sur le sol de Pépette laissant ainsi la Saint Just en bien fâcheuse posture. Seule. Donc mollo sur la conso mais pas au point d'en paraître suspect. Le Vairon n'était pas un néophyte, il s'en était sifflé des bouteilles durant sa longue vie...enfin longue, c'était relatif, pour quelqu'un comme lui vingt-cinq ans était un bon score. Il lui fallait une bonne dose d'alcool avant de ne plus pouvoir tenir sur ses guiboles. Ce n'était pas ça le problème, il avait le contrôle et savait s'arrêter quand il le fallait. Le seul élément imprévisible dans tout ça c'était Agnès...alors garder l'esprit clair n'était peut être pas une si mauvaise idée. Cela en fera au moins un sur deux.

Le moins qu'on puisse dire, c'était que la faune présente dans le tripot était haute en couleur. Imaginez un peu tous les clichés et stéréotypes des loques écumant les tavernes, ajoutez une pointe de consanguinités, mixez cette bouillasse abjecte et terminez avec un zeste de personnes plus ou moins fréquentables ou normales et voila un peu la tronche du bestiaire qui était rassemblé dans la pièce. Alors que Laveau promenait les mirettes sur la greluche qui venait de passer non loin de lui, il capta le sourire de la reyne. Il dû s'y reprendre à deux fois avant d'en être certain mais oui, il s'agissait bien là d'un sourire. Depuis que le Vairon avait rejoint le Bouillon, il ne se souvenait pas l'avoir déjà vu sourire. Cela avait surement un rapport avec la consommation excessive d'ivresse en bouteille cependant...une fois ce léger sentiment de malaise envolé, qu'il soit enivré ou même ravi, il n'en était pas moins sourire. Connaissant la propriétaire, c'était peut être un signe annonciateur des turbulences à venir. Ou alors c'était une manière déguisée de lui faire comprendre qu'elle s'était trouvé un jouet intéressant et qu'elle avait bien l'intention de s'amuser avec lui. Oui, donc c'est bien ce que je disais, son sourire était bien le signe qu'il allait y avoir de l'action. Rien n'était plus terrible et dévastateur qu'une Saint Just qui s'ennuie. Eric savait de quoi il parlait...il fut l'un de ses jouets il y a quelques temps mais il s'en était plutôt bien sorti.

Avant qu'elle ne reporte son attention sur l'inconnu qui lui faisait face, la Salamandre avait "discrètement" demandé ,par le truchement d'un index qui gigote, qu'Eric la rejoigne à la table. Il n'exécuta pas la royale requête dans la seconde, le brun préféra vider son verre d'abord puis sans se précipiter outre mesure, embarqua une chaise et vint poser un cul à la place prévue à cet effet.

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Gnia
Il passa, à peu près dans cet ordre, à peu près ce genre de réflexions/idées/choses dans la caboche de la Saint Just.


Grand Un.
Un léger ébahissement, probablement visible au léger décrochement de mâchoire qu'elle ne pût réfréner à la réaction du gars quand on boit dans son verre.
Rien. Nada. Que dalle.
Pire, il lui laisse.
Tout simplement hal-lu-ci-nant.
A sa place, gonzesse ou pas gonzesse, le premier connard - pas intime, évidement - qui se serait permis telle liberté dans un godet appartenant à la Saint Just aurait vu son espérance de vie tomber en chute libre. Probable mort par coup de bouteille incontrôlé dans la tronche, si on allait au plus simple ou qu'elle était en manque d'inspiration.
    Grand Un, petit a.
    Un certain énervement, notable peut-être au petit claquement de langue sur le palais qui ponctua la pensée qu'elle devait faire pitié pour qu'on lui abandonne un putain de verre de bière éventée et chaude. Et que rien que pour ça, il pourrait bien se prendre le liquide dégueulasse sus-cité dans laggle.
    Grand Un, petit b.
    Purée, elle avait oublié qu'elle avait plus rien à boire !

Grand Deux. Qui lui fit d'ailleurs complètement zapper la réflexion sur son corps qui, soit dit en passant, on le saura jamais.
Merde, c'est qu'il était joueur son jouet en devenir... Ca devenait une manie, dernièrement, de tomber sur des jouets qui voulaient bien jouer... Ou pire qui se transformaient en joueurs...
    Grand Deux, petit a.
    Justement, en parlant de jouets qui aimaient jouer les joueurs, le Vairon vint s'installer à table. Il eut le droit à un autre petit sourire probablement ravi - et donc ravissant - qui pouvait en substance signifier trois choses :
    - petit 1 : "Et si tu me/nous dégottais à boire ?" Conséquence de quoi la chope est repoussée, loin, sur le côté.
    - petit 2 : "Regarde le beau pigeon ramier que je me suis trouvée...C'pas du pigeon parisien tout moisi ça, hein ?!..." Et là, le sourire se mâtine d'une pointe de cruauté triomphante.
    - petit 3 : "Purée ce que t'as des noeils 'achement attractifs quand même, gné papotib' qu'on raconte que le Sans Nom a les mêmes... Quoique... Ca peut bien être potib' après tout..." Ici, le regard se perd un fugace instant dans son vis à vis dépareillé, allumé d'une petite lueur trouble et rêveuse.
    Grand Deux, petit b.
    Hahem... On en était où déjà... Ah ouais ! Voilà...

Grand Trois. Revenons-en à notre pigeon...
Les dés pipés... Mouhahaha...
Alors... Comment dire...
Soit des dés qui trainent constamment dans les poches d'un Balbuzard jamais vraiment honnête.
Soit une épouse jamais totalement honnête non plus qui, en prévision d'une soirée tripot, lui pique dans sa poche pendant qu'il s'étuve.
Si on prend en considération le nombre de fois où Agnès a perdu un pari débile face à son mari avec ces mêmes dés et que ce nombre équivaut à... tout le temps, l'on peut donc décemment estimer qu'ils sont pipés.
    Grand Trois, petit a.
    Et s'ils n'étaient pas pipés ?
    Et si son mari avait juste une chance de cocu ? Ce n'était pas totalement inenvisageable ça...
    Et si elle perd quand même ? Et donc qu'elle perd les dés ?
    C'est un bon moyen de se manger une volée de phalanges balbuzesques à vous retourner la tête contre un mur judicieusement placé là, ça... En sus d'avoir à expliquer où quand et comment on les a perdus...
    Grand Trois, petit b.
    Lionel ! Son fils est LA solution !
    Y'aura qu'à dire que c'est Lionel qui les a "empruntés" et qui a voulu voir si les jolis dés avaient des ailes en les jetant des remparts de Mâlain... Fallait bien que les gosses servent à quelque chose, tout de même...


A mon service ?

Ouais là on pouvait pas faire carburer plus longtemps le cerveau en surchauffe générale de la Saint Just avec plus de chapitres dans le menu.
Faut bien qu'à un moment ça sorte, quoi.
Elle coule un regard en biais à Laveau, presque incrédule.
Puis se reprend avant d'avoir encore des pensées volages qui parasiteraient plus encore sa réflexion déjà pénible et revient sur le taré qui lui fait face.


Sans déconner ? Genre j'vous commande et vous obéissez ?
Genre comme quand je dis "Et si vous alliez nous cherchez un truc sympa à boire" et que, en fait, c'est pas une suggestion et que vous le faites sans moufter ?


Et de jauger de son regard sombre le bonhomme qui a l'air tout ce qu'il y a de plus sérieux.

Ben merde, z'êtes encore plus paumé que vous en avez l'air, mon vieux... S'foutre à mon service...
Savez t'nir une épée au moins ? Ou un bâton ? Ou cuisiner p'têt ? Plusieurs vies ? L'genre de choses qui peut s'avérer utile en somme...


Un geste balaye les questions. Plus tard, on verra plus tard...

Topons là !
Marché conclu.
Le plus haut gagne et à vous l'honneur.


Rrrou... Rrrou...
C'est la dernière chose non exprimée qui lui vient à l'esprit avant de poser le reste des dés devant lui.
Imiter le roucoulement du pigeon.


Ah non, à boire aussi !
J'oubliais.

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Kelso
Tout se passait pourtant bien et puis, il fallut qu’un homme arrive. S’il détestait bien quelque chose, c’était bien de ne pas être le seul dans la vie de quelqu’un. Ben oui, c’était comme ça, en amitié ou en amour bien sur. En revanche, l’inverse n’était pas si sur. Bref, il préféra regarder l’invitée plutôt que sa partenaire de dés du soir. C’était qui lui ? Un garde mais pourquoi ? Représentait il un danger pour la femme ? En même temps -gonflant le torse inconsciemment- il était plutôt impressionnant. Ah ! Sur cette pensée, il se mot à rire tout seul tellement cela semblait complètement con.

Il eut l’impression d’un grand blanc, un passage à vide commun parce que soit elle cogitée vraiment très lentement, soit elle ne cogitée pas du tout, ce qui ne serait pas étonnant au vu de l’état d’ébriété de celle-ci. Il eut presque l’envie de répéter un peu plus fort au cas où qu’il y est un souci d’oreille mais fut surpris de la voir répondre, elle semblait étonnée. Elle ne devait pas être noble pour poser ce genre de question quant à la proposition de rentrer à son service.


Cuisiner …

Il avait une gueule de cuistot ? S’il arrivait à chauffer une patate correctement c’était la fin du monde. Il préférait largement demander à son personnel de le faire ou encore à sa vassale qu’il avait nommé cheffe d’ailleurs.

Tenir un batou une épée …

Evidement, il était friand des joutes en sommes.

Non. Et je n‘ai pas plusieurs vies.

Autant être gueux jusqu’à la moelle. Ca ne servait pas à grand-chose ces êtres la mais quand même. Bon, il fallait parfaire le personnage, pour se vendre. S’il ne servait à rien, elle ne voudrait pas le garder et il se retrouverait dans l’obligation de lui demander de le prendre. Qu’elle horreur de supplier.

Je sais jouer aux cartes.

Mais très mauvais perdant. Passons.

Et je sais écrire et lire aussi.

C’était un point positif ça. Hey, c’était pas donné à tout le monde, enfin chez la gueuserie.

Et je sais m’occuper des chevaux.

Foutaise !

Au moment du « topons la », évidement, il leva la main, ben pour taper quoi. Mais il se sentit légèrement seul et rabaissa la main comme si de rien n‘était, un air benêt sur le visage. Et puis, elle commençait à exiger et, déjà, et ca le mettait en colère mais il ne pipa mot. Il fit signe à la tavernière de venir remplir le verre de la dame, ce qu‘elle fit. Une petite pièce glissé dans sa main et elle remplie une seconde chope devant l‘assoiffée de service.

Il prit les dés, après s‘être soigneusement essuyé la main, et commença à remuer les dés.


Marché conclus, je commence.

Il lâcha les dés presque sans conviction. C’est qu’il avait envie de perdre mais à un jeu de chance et de hasard, même en trichant, il ne pouvait s’en sortir vainqueur, enfin perdant, enfin vous avez compris. Les dés firent quelques tours et puis stoppèrent lentement : le premier indiqua un 2, le second indiqua un 5 et le troisième un 1.

Il allait s’apprêtait à annoncer son score mais se tut. Le personnage ne savait pas compter. Il la regarda, attendant bêtement, se grattant la tête mimant ainsi qu’il ne savait pas le résultat qu’il avait fait.


Alors, j’ai fais combien ?
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Eric.laveau
A la demande d'Agnès, Laveau l'avait rejoint à sa table ou à celle de sa prochaine victime, cela n'avait pas grande importance. Cependant...même si la perspective de crouler sous les ravissants sourires ravis de la Saint Just était loin d'être une torture, il avait néanmoins l'impression de s'être pointer là comme un poil de fion dans le potage. Boh, cela ne perturbera pas son transit intestinal et ne l'empêchera certainement pas de roupiller ce soir. Il s'était installé sans dire le moindre mot, après tout il n'avait rien à dire et contrairement à certain, quand le Vairon n'a rien à dire, il la boucle. Il n'était pas vraiment du genre à brasser de l'air inutilement. Pour la première fois depuis son entrée dans le tripot, Eric se pencha sur le cas de l'inconnu et comprit pourquoi la reyne s'était dirigée vers celui ci.
Il avait ce petit quelque chose qui ne collait pas avec les déchets de l'humanité qu'on pouvait croiser dans ce genre de cloaque nauséabond. Malgré ses efforts, il faisait tache...mais bon...la plupart des personnes présentes chez Pépette n'ayant pas dessaoulé depuis une bonne dizaine d'année et je parle uniquement des plus jeunes, son camouflage pouvait être efficace.

Laveau n'accordait pas un grand intérêt au type en face de lui, tant qu'il se tenait à carreau c'était bonnard, bien qu'il ne crachait jamais sur une petite dose d'imprévu. Enfin bref, la raison de sa présence était assise à côté de lui et avait un léger coup dans le nez. Léger. Ils échangèrent un regard et à deux ou trois virgules près, Eric en avait plus ou moins saisi le sens. I) Elle était ravi de le voir, II) Elle éprouvait un certain plaisir malsain teinté de cruauté à la perspective d'arracher la tête de sa victime et de s'en faire une jolie chopine. Par contre faut colmater les orifices sinon le contenant se fait la malle et ça c'est pas glop. III) Elle avait soif et IV) Elle était vraiment ravi de le voir. C'était fou comme elle avait les globes oculaires expressifs...mais ils n'étaient pas seuls au monde et durent mettre un terme à cette vive discussion. Ils pourront toujours la reprendre plus tard...ou pas. Ce sera selon la descente et la suite des événements. D'ailleurs quelle est la suite?

Eh bien c'est tout simplement l'heure des préliminaires. Agnès jouant avec sa nourriture, tissant sa toile autour de la malheureuse proie, la testant de différente façon et Laveau, lui, n'avait toujours rien à dire. Il restait là, à l'affut du moindre signe révélateur d'un agacement extrême, du genre qui donne des envies de jouer des poings ou de la lame ou encore d'incendier une ville entière, de dépecer des gens innocents et de se confectionner slibard et autre tricot de peau. Il ne considérait pas l'inconnu comme une terrible menace qui fout trop les miquettes mais le Vairon était là en tant que paire de bras supplémentaire au cas où...alors il agissait en tant que tel. Le gros du spectacle allait pas tarder à commencer. Les dès étaient jetés.

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Gnia
Il savait jouer aux cartes, ce qui pouvait s'avérer intéressant pour quelques plumages ultérieurs. Lire et écrire, c'était déjà beaucoup. s'occuper des chevaux, c'était limite un atout. Finalement, elle ne faisait peut être pas une si mauvaise affaire.
D'autant que la demande de boisson ne lui avait pas forcément été adressée et qu'il avait fait du zèle, plutôt deux fois qu'une, même.

Toutefois, tandis qu'Agnès entamait son premier godet, elle songeait que l'avantage des dés pipés c'était tout de même lorsque leur possesseur était le seul à s'en servir et que l'autre tire avec un jeu de dés bien à lui et, si possible, non pipés. Elle envisageait encore les suites et conséquences de cette réflexion hautement stratégique, lorsque les dés s'immobilisèrent et que la proie pigeonnesque posa une question qui raidit imperceptiblement la Saint Just.

La mâchoire se contracta légèrement, tandis que le regard semblait perdre ce voile déposé par la griserie, se faisant plus dur. Elle but une nouvelle gorgée, reposa son godet lentement et se fendit d'un sourire étrange.


Communément, l'on appelle ça faire nénette.
Vous avez fait 2.


Parce que quitte à se prendre pour des cons, autant le faire bien. Les azurs sombres s'ancrent dans ceux de son vis à vis, le défiant de protester, tandis qu'elle se penche sur l'épaule de Laveau à ses côtés et murmure à son oreille.

Peu importe qui gagne ou perd, à la fin des trois manches, vous tâchez de lui bloquer la main, celle qui porte la chevalière. S'il fait du grabuge, on décolle. On l'chopera plus tard...


Et de se redresser, avant de ramasser vivement les dés, de les secouer un instant dans son poing fermé avant de les laisser rouler sur la table. Ils s'immobilisèrent, deux sur leur face à cinq points, le dernier arborant fièrement son unique point.


J'ai fait 18.
Vous perdez cette manche et je relance.


De nouveau, le regard de glace toise celui du joueur, guettant le moindre signe de contrariété. La main rafle les dés sur la table, et relance aussitôt.
Et pendant que les dés roulent, la Saint Just se penche sur la table et demande, d'une voix un peu trop calme.


On continue ainsi, ou bien vous préférez cesser de me prendre pour une pintade décérébrée ?

Elle achève la question à l'instant où les dés cessent leur course chaotique.
6,2,2 et rien ne va plus.

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Kelso
Tricheuse, entubeuse, menteuse, saleté de bonne femme qui doit tricher pour gagner ! Il était en rogne la, même s’il essayait de le cacher -peut être très mal- mais bon dieu qu’il détestait les tricheurs. On leur coupe la main normalement, on devrait même leur couper les deux pour éviter qu’il puisse rejouer à un quelconque jeu. Mais il ne pipa mot, avec un peu de chance, elle ferrait moins que lui au prochain mais ca devenait compliqué avec un score annoncé de deux …

Il avait envie de lui gueuler un gros 8, il était presque en train de se bouffer la langue pour éviter de laisser sortir et le pompon fut qu’elle annonce son score à elle … Bouche bée devant un tel culot. Maudite femme qu’il détestait du plus profond de son être à présent. Perdre contre un homme, c’était déjà très compliqué à accepter, perdre contre une femme, c’était tout simplement impensable. Alors, c’était ca la vie de gueux sans pouvoir, rester le bec fermé même devant l’évidence de ne faire enc**ler à sec ?

Il fixa les dés, devant le onze pour score officiel, parcourant du regard -presque noir, gris foncé là- la femme et les dés. Une main sur ces propres jambes qu’il serra sous la colère, mais lorsqu’il se rendit compte qu’elle le regardait, il lui sourit bêtement en guise de réponse. 6,2,2 et rien ne va plus .. Tu parles.

Il rafla les dés en répondant à sa question de dinde par un :


Bah …

Bah .. Ca vous va plutôt bien l’image d’une pintade, ahhh ! A quoi bon, elle voudrait à tout prix avoir raison. Alors, les dés en main, il se devait de faire plus de 10 mais sans montrer sa joie si c’était le cas.

Jet de main, les yeux qui suivent très concentrés et … bam, résultat sans contexte, c’était la victoire sans contexte, écrasante même, et c’est Kelso qui écrase la godiche pintade sans aucune retenue, la foule est en délire pour acclamer son nouvel héro … 12 points. Hiii haaa manges toi ça !


C’est bon ca non ?

Sautillant légèrement d‘une joie contenue, la reluqua une bonne fois pour toute et changea de regard sur elle.

L’image de la pintade, ou de la dinde vous allez parfaitement mais ..

Mais il ne pouvait tenir le rôle d’idiot du village trop longtemps, bouffé par la fierté profonde. Reculant sur le dossier de sa chaise, il piaffait puis se mit à gueuler à voix haute. Enervé quoi.

Mais vous êtes une sale tricheuse par tous les saints ! Vous auriez profiter de la stupidité d’un homme, de moi, pour gagner sans aucune contrariété ! Alors gagner même en trichant vous apporte du confort ? C’est que vous devez être bien malheureuse en jeu pour être si désespérée. On devrait vous foutre ce genre de liquide sur le corps et vous emplumer, vous ferriez moins la maligne comme ça.

PA THE TIQUE !


En appuyant bien sur les syllabes comme si elle était débile profonde. Il chopa un dés au vol, jouant un peu avec, puis se saisit du second et du troisième faisant mine de les regarder.

Je suis déclaré vainqueur sans contexte sur tricherie de l’adversaire.

Il rangea ces dés -c’était les siens maintenant- dans sa poche et commença à se lever. En colère, ou faussement en colère, en fait, ce petit manège l‘avait fait sourire sincèrement devant un tel culot. Ca devenait rare de nos jours. Elle l‘avait distrait dans le fond et même fait penser à autre chose.

Et votre chien de garde peut continuer de vous lécher le derrière ! Ou je ne sais pas, donnez lui un os à ronger, il semble affamé.
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Gnia
Maintes choses auraient pu passer.
Si la Saint Just n'avait pas eu un coup dans le nez, par exemple.
Si elle n'avait pas piqué les dés fétiches de son époux, aussi.
Si l'autre n'avait pas essayé de lui faire à l'envers, également.
Si l'on ne l'accusait pas de tricher alors que la primeur de la dissimulation venait de l'empaffé qui se mettait à beugler, pour couronner le tout.

Et ce qui devait arriver arriva.
La Saint Just dégaina.

La courte dague au manche damasquiné fut prestement sortie du fourreau qui pendait à sa ceinture, sa propriétaire se leva, se pencha brusquement en travers de la table, et d'un geste soudain attrapa d'une main le colbac du beuglard, le ramena non sans difficulté vers elle et de l'autre lui flatta la jugulaire de sa lame aiguisée.
Tout enjouement ou signe d'ébriété avait quitté le minois de l'artésienne. La colère faisait blanchir la fine cicatrice qui lui barrait la mâchoire, le visage s'était durci jusqu'à reprendre une expression hautaine et le regard qu'elle darda dans celui qu'elle menaçait avait pris les teintes caractéristiques de la mer sous le grain.
La météo s'annonçait mauvaise, en somme.


On a dit en trois manches.
Donc le sieur va reposer fissa son séant, sortir mes dés de sa poche sans geste brusque, arrêter de faire croire qu'il ne sait pas compter et jouer sagement cette troisième manche.
Sauf si le sieur désire se faire saigner comme un vulgaire poulet. D'autant que le sieur ferait un parfait os à ronger pour mon chien de garde.


La voix rauque avait débité d'un ton monocorde son édifiant petit laïus. La Saint Just pouvait sentir la tension palpable qui s'était répandue autour d'eux. Il n'y avait pas long avant que les tauliers lâchent les chiens, que le pécore qu'elle tenait toujours par le col s'agite plus encore et que la situation s'envenime. Il fallait donc que le bonhomme obtempère ou qu'elle se tienne prête à prendre la tangente avec celui qu'elle avait embarqué dans sa galère avec forte probabilité d'avoir à se tailler un chemin vers la sortie à grand renfort de bourre pifs et autres coups de coude bien vicelards.
Voire pire.

Les dés avaient été jetés et le spectacle prenait un tournant plus ou moins inattendu.

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Eric.laveau
Au grand dam du Vairon, la partie de lancer de dès continuait sans le moindre pépin apparent. En accompagnant la Saint Just il s'était attendu à du grand spectacle, une folle journée bourrée d'imprévus et de mésaventures aussi périlleuses que palpitantes...si on avait la chance de s'en sortir vivant. Pas indemne non, mais vivant parce qu'il parait clair qu'on se sort rarement de ce genre de situation sans en morfler un minimum. Où réside l’intérêt sinon?!? Une petite frayeur de mes deux et même pas la moindre égratignure, c'était tout juste bon pour les bardes en manque de sensation forte ou de présence masculine pour la nuit. Pour Vairon, une soirée réussie, ce n'était ni plus ni moins qu'une soirée où on était pas sur de rentrer en un seul morceau et lors de laquelle on glaviote du sang. Ah la belle vie...
Etant en plein cœur de l'inaction, le chevalier de Bouillon ne regardait que d'un œil distrait ce qui se passait entre Agnès et l'inconnu toujours inconnu. Mais bon même si pour le moment, ce n'était pas vraiment à cela qu'il s'attendait, il faisait confiance à la Salamandre et au facteur emmerde qui ne lui avait jamais fait défaut jusqu'à maintenant. Le pigeon se faisait gentiment cuisiner sans moufter. Bordel de fion, c'était pas une lumière celui là ou alors il était du genre à aimer se faire enfiler...va savoir Charles, on joue comme on aime.

Lorsque le premier tour s'acheva...était ce vraiment le premier? Le deuxième peut être, Eric n'y prêtait vraiment pas un grand intérêt. Il se doutait bien qu'avec la Reyne, l'issu d'un jeu de hasard n'avait rien de hasardeux. Ils savaient tous deux comment ils désiraient que cela se termine. Fallait juste déterminer si cela se ferait dans le calme ou dans le bordel le plus complet et ce que cette dernière glissa dans l'oreille de Laveau ne pouvait que confirmer ce qu'il s'imaginait déjà. Il lui répondit sur le même ton:


Soyez sans crainte, je ferai ce qu'il y a à faire.

Ne pas regarder la chevalière, ne pas regarder la chevalière ne pas regarder cette putain de chevalière. Mission accomplie. La partie reprenait, lui, regardait ailleurs et le jouet n'était pas effrayé. Cela aurait pu paraître étrange et douteux qu'après les quelques mots d'Agnès glissés dans l'oreille de Laveau, que celui ci reluque la main accessoirisée de la futur victime. Il lui suffisait juste de faire semblant de rien jusqu'au troisième tour. Cependant...la situation dégénéra bien avant le troisième tour et c'est à cet instant là que l'inconnu se révéla. Il jouait un rôle depuis le début, ce qui expliquait pourquoi sa trogne de peigne cul ne collait pas avec celle des autres barrés congénitaux qui écumaient la taverne toute la sainte journée. Apparemment il avait moyennement apprécié le fait de se faire mettre copieusement par une femme et sans pouvoir l'ouvrir sous peine de griller sa couverture. Ce que le Vairon n'avait pas bien saisi encore, c'était le but d'une pareille couverture. Boh...il s'en foutait royalement après tout, ce qui comptait c'était que l'autre pétait magistralement un câble. Impressionnant. Eric le regardait faire son cirque, le cul bien installé dans son siège, peinard. Enfin un peu d'action. Ce qu'il y avait d'amusant c'était qu'en endossant le rôle d'un abruti de pécore, on aurait pu s'attendre à ce que le type ait un soupçon de jugeote mais visiblement l'acteur était tout aussi limité que le personnage interprété.

Franchement...cela vous viendrait à l'esprit de vous levez et de brailler comme un porc, beuglant à l'injustice alors que vos miches se trouvent dans un tripot peu fréquentable? Ce qui devait arriver...arriva. Il ne pouvait en être autrement. Faut dire aussi que le bougre n'y avait pas été de main morte. Quand il s'agit de débiter des conneries à foison, il se posait là cet énergumène. Mais maintenant Eric devait prendre une décision. Que faire...que faire. Le faire taire tout de suite? Lui faire chier ses dents afin de lui inculquer les bonnes manières et lui faire comprendre quand il fallait ou non ouvrir le bec, surtout en présence de personne qu'on ne connait pas. C'est vrai ça...on pourrait très bien tomber sur des personnes peu fréquentable, des bandits de grands chemins voire même des conseillers ducons ou serait-ce...peu importe. Vairon pivota la trombine et zieuta sa voisine qui visiblement avait du mal à digérer l'insolence de l'imposteur. Elle allait probablement pas tarder à exploser. Laveau n'aura pas à sortir le grand jeu, pas tout de suite en tout cas. Il se contenta de se redresser sur sa chaise et de s'adresser calmement à l'inconnu un peu trop bavard, mais avec une note malsaine et inquiétante dans le ton de sa voix. Oui rien que ça.


Pour commencer...on dit sans conteste mais si tu veux du contexte, je peux t'en donner et te dire que tu es dans la défection mon petit père.
Ça t'arrive de te servir de ton bulbe et de réfléchir un minimum avant de l'ouvrir?
Tout ce cirque pour une partie de dès? Va donc t'astiquer la tige ou tire toi une chèvre, manche à couille.
Tu te sentiras probablement mieux après et cela t'évitera bien des maux. Quoique...ça non, je ne peux pas te l'assurer. Faut dire que tu as été un très vilain garçon.


Une poignée de seconde plus tard, ce fut au tout de la bouillonnante Saint Just de faire parler sa colère. Attention...éruption imminente dans ta gueule! Laveau les regardait et s'assurait qu'aucun autre glandus ne profitent du grabuge pour en ajouter une couche. Quoique....Vairon serait là pour les accueillir à bras ouvert si jamais cette idée traversait leurs esprits embrumés par l'alcool. En attendant cette éventualité, les mirettes dépareillées surveillaient le type qu'Agnès tenait à sa merci.

Puis il se dit qu'il ne pouvait laisser l'inconnu sans réponse, lui qui s'inquiétait qu'Eric mange à sa faim.


Quelle délicate attention très cher. Je n'ai pas faim merci mais si jamais l'envie de casser une graine me vient d'ici peu, je pourrais toujours le lui manger à défaut de le lécher. Ce n'est pas dans mes habitudes. Maintenant occupe toi de tes miches.

Avec tout ça...Le Vairon devait attendre le troisième tour avant de lui choper la main portant la chevalière ou fallait le refroidir d'abord? Tant de possibilité...
Dénouement au prochain épisode? Rien n'est moins sur ma pauvre Lucette.

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Kelso
Et de son cul qu’il retrouva posé sur la chaise, il la regardait, hébété, non même pas, sans contexte, il avait été impressionné mais bon, il ne lui dirait pas, jamais, à vite oublié. Et pourquoi n’avait il pas pris une arme pour venir dans une taverne, c’était une loi de survie. Ben justement, la survie dans un suicidaire, faudra lui dire où elle se trouve. Donc, comme un andouille, il se retrouva assis, c’était pas la première fois qu’il obéissait à une femme et surement pas la dernière se dit il pour se rassurer. Ce rôle de neuneu complètement gourde, était lassant. Soupire.

Tout sage, il plongea sa main dans sa poche pour en ressortir les dés et lui mettre sous le nez. Deuxième soupire.


C’va, pas la peine de prendre les grands airs. J’aime pas les tricheurs, surtout contre moi. Donc, il y a bien deux parties gagnantes pour moi et une pour toi.

Autant essayer de la pigeonner jusqu’au bout hein. Alors que le pot de chambre se mit à parler, Kels se mit à siffler, pour éviter de l’entendre et surtout pour l’énerver. Plus l’homme parlait, plus il siffler fort. Ouep, dans le genre, je t’emmerde jusqu’à la moelle, sonnez moi. Sur un air entrainant, il s’arrêta de siffler quand l’autre finit de parler. Il n’entendit que tige, astiquer et le reste lui passa au dessus des oreilles. Surement inintéressant. De toutes façon, c’était rare quand le ducaillon parle aux sous fifres.

Dans la vie, il y a des gens qui sont fait pour diriger, d’autre pour être diriger, ben la, preuve concrète de la chose la dame dirigeait -en apparence- Kels, et Kels dirigeait -pas en apparence par contre- le guignol d’en face. Enfin la chaine alimentaire en y pensant bien.

Troisième soupire.

Les autres tablés avaient justes relevées le nez, pour dire qu’ils devaient être habitués à voir une partie de dés se régler au poignard jusqu’au sang. Au moins, ce petit spectacle lui laissa guise de penser qu’elle devait être une femme importante pour se trainer avec un garde et pour sortir des dés qui semblaient de valeur. Mais défection, aucun souvenir ne lui revient quant à leur première rencontre, celle bien avant celle la. Il se gratta la tête, joua encore et toujours avec ces dés, la regarda, puis les dés, puis le pot de chambre, puis encore elle.


Bon ca parle, ca parle, mais ca ne joue pas beaucoup. C’est à moi.

D’accord, c’est vrai. Parfois même les meilleurs d’entre nous prennent des décisions irréfléchies. De mauvaises décisions. Des décisions que nous savons déjà que nous allons regretter sur le moment, à la minute, ou plus précisément le matin qui va suivre. Je veux dire peut-être pas regretter, regretter parce qu’au moins on aura été capable de prendre un risque. Mais quand même... quelque chose au fond de nous décide de faire une folie. Une chose dont on sait qu’elle va forcément se retourner contre nous. On le sait, mais on le fait quand même. Ce que je veux dire c’est... on récolte ce qu’on sème. On a ce qu’on mérite. C’est le karma et peu importe comment vous voyez sa, votre karma vous empoisonne.

Un regard vers elle, et puis il avala un dés, vraiment très fier de lui. Voila, c‘était lui qui décidait et puis c‘est tout.


J’ai plus envie de jouer du coup.

Il se mit à rire, mettant un l’autre dés dans sa chope et laissant le troisième sur la table. Un haussement d’épaule pour faire descendre celui ingérer.
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Gnia
Bon déjà, il s'était calmé et avait obtempéré. Elle s'était rassise, sans pour autant ranger sa lame. L'envie de lui abîmer sa petite tronche de bellâtre était juste redescendue d'un tout petit cran.

Avantage totalement perdu lorsqu'il énonça le nombre de manches gagnantes et perdantes.
Creusement significatif d'écart au sifflement qui avait couvert les paroles du chevalier de Bouillon.
Menace imminente de faire sauter la soupape de pression déjà bien affolée quand, en sus, il en rajouta une couche.

Mais visiblement on n'était pas au bout des trucs auxquels ne s'était pas attendue la Saint Just.
Médusée, elle le regarda gober un dé et disperser les autres tout en se payant sa gueule. Signe palpable de la perplexité saint justienne face à ce geste incompréhensible, la tête se pencha légèrement sur le côté, comme quand on essaie de comprendre comment restent encastrés deux cabots post-coït.
Elle resta un moment à l'observer, tout fier de lui, la main triturant nerveusement la cicatrice sur le bas de sa joue. La Saint Just réfléchissait. Elle avait dépassé le stade de l'ire explosive et avait embrayé sur le mode colère froide.

Enfin, elle prit une profonde inspiration, rangea avec un soin tout particulier son coutel dans son fourreau, se leva lentement et ramassa le dé sur la table. Puis se dégageant du banc, elle se saisit avec nonchalance de la chope, en déversa le contenu sur l'entrejambe de l'inconnu, s'arrêtant juste à temps pour récupérer le deuxième dé sans avoir à tremper ses doigts dans la bière.
Puis, hiératique, elle toisa une dernière fois l'espèce d'allumé du bulbe qui rigolait un peu moins maintenant et se détourna enfin, non sans claquer de la langue sur le palais.


On s'tire, Vairon, c'fot-en-cul m'a gâché la soirée.

Et de joindre le geste à la parole, en fendant, altière, la faune bigarrée jusqu'à la sortie, direction ce qui servait d'écuries pour récupérer les cavales.


Elle s'escrimait sur les sangles de la selle de son cheval, les mains tremblantes d'indignation contenue, lorsque elle devina plus qu'elle ne vit une silhouette. Probablement Eric. Elle ne prit même pas la peine de vérifier avant de siffler entre ses dents.


P'tain ! J'lâche rien !

Et de se reprendre, abandonnant le ton vindicatif après avoir vidé l'air qui menaçait de la faire exposer d'une expiration sèche par le nez. Elle se tourna vers lui et poursuivit, dans un registre qui lui convenait bien mieux, celui de la conspiration.


Si j'ai pas un moyen pour récupérer ce dé, c'est moi qui vais morfler, sont pas à moi...
Donc, j'veux sa bague. Et en profiter pour l'bousculer un peu tant qu'à faire, il mérite au moins ça.
Quand il aura repris ses esprits et aura chié mon dé, p'têt que je lui rendrai. Ou pas.
Donc on va planquer, embuscade, tout l'tintouin, c'est vot'rayon d't'façons, ça, non ?


Et de farfouiller dans les fontes de sa monture à la recherche d'une outre de vin ou de tord-boyaux quelconque qu'elle aurait stratégiquement planqué là et qui serait d'un inestimable réconfort.


C'est certes nettement moins sympathique que la soirée Astronomie et Oenologie que vous me devez, mais j'fournis quand même de quoi boire.

Et elle sortit triomphalement l'objet de son exploration. De quoi bien occuper une soirée Embuscade et Alcoolémie.
A minima.


Vous prenez la direction des opérations, j'vous suis.
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