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[RP ouvert] Et au milieu coule une rivière…

Gabrielle_blackney
Titre copié sur le film de Robert Redford

[ L’écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) est l’écrevisse de nos « contrées ». Elle peut mesurer jusqu’à 12 cm. Très courante au moyen âge, elle est aujourd’hui gravement menacée de disparition.]


Pas une grosse rivière, pas un ruisseau non plus. Disons un cours d’eau d’une taille honorable. Avec une belle eau claire, pas bien profonde par endroits, beaucoup plus à d’autres, des rochers pour lézarder au soleil, des arbres, du calme. Et tout ceci presque à la sortie de la ville. Un endroit parfait que Gabrielle avait déjà repéré. Puis elle avait oublié. Mais les achats de son mari la veille au marché lui avait rappelé son idée.

Pour bien faire, elle aurait du venir tôt le matin, mais quiconque la connaît, ne serait-ce qu’un peu, sait bien qu’il ne faut pas trop lui en demander à ce sujet. C’est donc sous le soleil brûlant du début d’après-midi que Gabrielle s’installe et sort son matériel. Un panier en osier, un morceau de pain, du fromage, une bouteille de vin et – le plus important - du fil et… quelques morceaux sanguinolents et malodorants d’une tête de mouton récupérée auprès de son amie Morphée.
La jeune femme enlève ses bottes mais garde le reste, elle n’est pas venue pour se baigner, du moins pas avant d’avoir remplie sa mission. Elle commence par accrocher la bouteille de vin à un fil, l’autre extrémité est passée autour d’une branche basse qui affleure l’eau et la bouteille restera au frais au fil de l’onde. Puis elle se penche sur l’eau transparente et sourit.

Elle aurait fort bien pu se passer d’appâts et de fil mais c’est plus amusant ainsi. Un petit bout de viande accroché, on jette le fil à l’eau, on attend très peu de temps, on relève et voilà le travail.

La pêche aux écrevisses a commencé !

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Morphee
C’était bien la demande la plus incongrue qu’on ne lui ait jamais faite… Une tête de mouton… Que pouvait-on bien faire avec un mout’mout’ chez soi… Un trophée de chasse urbaine ? Des pratiques aristotéliciennes peu recommandables ? (n’oublions pas que Morphée n’a jamais lu le livre des vertus) ou même… Une recette comme la tête de veau ?
Morphée haussa les épaules… un mouton c’était pti, que pouvait-on faire de bon à grailler avec une tête de bête pareille ?

Gab lui avait laissé entendre qu’elle pourrait lui montrer son utilité, il fallait juste la rejoindre à un petit endroit calme et tranquille en dehors de la ville. Occasion qu’elle n’avait pas manqué de saisir au bond, intriguée…
La journée était chaude, comme à l’habitude ; vêtue d’une simple chemise et d’une paire de braies, les cheveux noués par un fin lin de cuir, la belle rejoignit son amie. Bien sûr elle avait pensé à amener avec elle un panier dans lequel trônaient une bouteille de gnole et quelques fruits d’été.

D’un pas alerte elle emprunta la route vers la rivière, heureuse de sortir du carcan routinier de son existence. Une journée à laisser les moutons paître en toute liberté, à abandonner son ouvrage et prendre le temps de vivre, tout simplement. Un luxe que son statut de petite bourgeoise lui permettait.
Au détour d’un chemin elle reconnut la silhouette de Gabrielle, et s’en approcha à pas de loup…

Bonjorn Gabrielle ! La pie que je suis n’a pas pu résister !

D’un geste lent elle déposa le panier par terre, et s’évertua à tenter de voir ce que Gab avait bien pour faire de sa pauvre bestiole !

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Morphée,
Mirabellesque Rouquine,
Apprentie Herboriste,
Propriétaire d'A la Dive Quenouille, qui prend pas les gens pour des Andouilles

[bannière en reconstruction]
Gabrielle_blackney
Bonjorn Gabrielle ! La pie que je suis n’a pas pu résister !

La voix de Morphée fait sursauter Gabrielle. C’est que c’est apaisant le bruit de l’eau, et des oiseaux, et la chaleur…. On s’endormirait presque. Voire, on s’était endormi. Bah oui, on a beau être insomniaque et ne dormir que quelques heures au petit matin, de temps en temps, on se laisse aller à la sieste. Il faut dire aussi que c’est le premier été de Gabrielle dans le sud. Et qu’il fait chaud. Très chaud. Elle n’est pas habituée la brune. Alors de temps en temps, le corps s’alanguit. A vivre dans le Languedoc comme une presque nobliaute, Gabrielle prend goût à l’oisiveté, mais elle se surveille, pas loin de l’oisiveté traine l’ennui et c’est bien la pire des choses qui pourrait lui arriver.
Mais là n’est pas la question pour l’instant. Gabrielle sourit à Morphée qui arrive avec son panier.

Hey Morphée, tu as envie de manger des écrevisses ce soir !

Gabrielle pense surtout que Morphée vient assouvir sa curiosité sur l’usage de la tête de mouton. C’est que ça n’est pas un achat courant semble-t-il… Ca doit se manger pourtant. Enfin, Gabrielle n’est pas cuisinière et n’y connaît rien en ce domaine mais pour elle – a priori – tout se mange.
Elle regarde Morphée puis pose son regard sur la demi-tête de mouton un peu sanguinolente posée sur un rocher et entourée de mouches. Elle sourit malicieusement à Morphée.


Tu vois, c’est dans ces moments là que je suis contente qu’Enzo ne soit pas là.


Bon, il lui a dit qu’il avait déjà ouvert un cochon histoire de faire progresser ses connaissances en anatomie mais Gabrielle l’imagine mal fourrer ses doigts à l’intérieur d’une demi-tête de cadavre moutonnesque pour en arracher des morceaux de viande puante.
Ce qu’elle fait elle en cet instant précis pour montrer à Morphée.


… Et ensuite, tu accroches la viande à la ficelle. Tu trempes la ficelle dans l’eau, tu repères le coin avant près des rochers, c’est que c’est timide l’écrevisse, ça se cache. Tu attends un peu et…


Gabrielle sort de l’eau deux bestioles à pinces avec un grand sourire.


Pas plus compliqué que ça. Le mouton, ça pue, ça les attire !
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Morphee
[A la Claire Fontaine]

Gabrielle, qui semblait regarder l’eau adossée au tronc d’un arbre, était en fait une belle au bois dormant qu’elle avait éveillée de par son arrivée.

Morphée s’était pris d’affection pour la brunette à mesure qu’elles s’étaient côtoyées à la Rue de Traverse, si bien qu’elle n’avait pas hésité une seconde lorsqu’il avait fallu l’accompagner dans le Sud-Ouest afin de ramener ses biens. Il y avait certes Enzo , mais il semblaient ne pas avoir d’atomes crochus, la roussette n’ayant pour l’instant trouvé aucun sujet de conversation pouvant les amener à deviser ensemble. Mais cela n’avait pas grande importance, le temps ferait son œuvre, ou pas. Surtout qu’elle n’était que roture alors qu’il était le digne représentant de la ‘caste’ supérieure, la noblesse.
A certains moments, son comportement hautain lui rappelait sa mère, mais l’esbroufe retombait bien vite alors qu’elle persistait chez le Blackney. Etait-ce inné ou bien acquis ? Ou tout simplement un masque qu’il arborait ?

Mais l’heure n’était plus aux pensées ; elle était là pour assouvir sa soif d’apprendre certes, mais également cette qui lui séchait la bouche de par la chaleur de la journée. Elle s’échoua – oui oui, dans ces termes là – auprès de son amie et entreprit de déboucher la boisson, histoire de s’en jeter un !

Ainsi donc le moutmout servait à appâter le crustacé… La vue de Gabrielle détachant un lambeau de peau lui arracha le cœur de chair faisandée lui arracha un haut le cœur. Non pas qu’elle fut une chochotte, égorgeant régulièrement des moutons et les découpant de manière chirurgicale afin de rentabiliser la bête, mais la tête était tout de même un tantinet défraichie, faisant le bonheur des quelques mouches à ‘brin’ comme le dirait Catharina.

Ainsi donc l’écrevisse aime la viande à moitié décomposée… Vous m’en direz tant.

Le bruit sourd d’un bouchon s’évadant du goulot eut vite fait de la faire revenir à des préoccupations plus terre à terre.

Un pti je ne sais quoi piqué dans la réserve de Mordric, ça vous dit ?

Elle espérait que ce soit un pti coup de tord-boyau, histoire de leur donner le rose aux joues. Elle tendit la bouteille à C’est qu’une petite sieste la tentait bien elle aussi, avec pour seule compagnie le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles et le chuchotement de l’eau se glissant entre les roches.

J’comprends pourquoi on mange que la queue et les pinces… L’reste doit être à moitié pourri vu les saloperies qu’elles doivent grailler !

Elle réalisa soudain qu’elle se mettait encore une fois à parler comme une charretière. Ils en diraient quoi, au castel, quand elle aurait à ouvrir la bouche au conseil ?
« Good Lord ! »

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Morphée,
Mirabellesque Rouquine,
Apprentie Herboriste,
Propriétaire d'A la Dive Quenouille, qui prend pas les gens pour des Andouilles

[bannière en reconstruction]
Gabrielle_blackney
S*hit !* Voilà qu’elle en avait tutoyé Morphée sous le coup de… non pas de l’émotion, juste l’esprit encore un peu somnolent et alangui par la chaleur. Enfin, la jeune tisserande n’en semblait pas offusquée, elle n’avait peut-être même pas noté la chose.
Gabrielle sourit largement à la proposition de Morphée de boire un petit quelque chose. C’est qu’il fait chaud et qu’on se désèche vite. Même si évidemment, si ça vient de la cave de Mord, ça risque de dégager les bronches et sous ce soleil, ça n’est pas forcément ce qu’il y a de plus malin à faire. Mais bon, au pire, elles finiront torchées… enfin très gaies quoi et s’endormiront à l’ombre. Elle prend donc la bouteille que lui tend la jolie rousse et boit une gorgée digne d’un marin anglois du breuvage et manque de s’étouffer avec.


Bloody hell !** Mais qu’est-ce que que ça ? Mord doit garder ça pour les grandes occasions… C’est terriblement… heu… fort !

Ca fait des années que Gabrielle n’a pas prononcé ces mots. Peut-être même bien qu’elle ne les a pas dit depuis ses tout premiers verres de gnôle dans une taverne de Douvres en compagnie peu recommandable alors qu’elle n’était encore qu’une gamine qui se croyait déjà adulte. Elle sourit à Morphée en lui redonnant la bouteille, dans ses moment là, Gabrielle a l’impression d’être déjà vieille, d’avoir déjà eu plusieurs vies, d’avoir déjà trop vécue.
Elle glousse comme une idiote au commentaire de la rousse sur le régime alimentaire des écrevisses tout en se levant et commence à escalader les rochers.

Avant d’avoir la tête qui tourne, et de crâmer au soleil comme une vulgaire bûche dans une cheminée, je vais me baigner.

Oui, oui, Gabrielle aussi sait parler comme une vulgaire fille de ferme. Ca fait même du bien de temps en temps de lâcher le protocole, la politesse, les obligations et le reste et de se contrefoutre des autres et de juste être soi, pas la femme de, la fille de, la cousine de, la Dame de. Juste soi.
Gabrielle regarde en dessous d’elle, le rocher n’est pas bien haut et l’eau est suffisamment profonde pour qu’on puisse sauter sans se faire mal. Un coup d’œil à gauche, un à droite… Il n’y a personne, juste Morphée évidemment. Gabrielle fait valser sa chemise et ses braies et plonge dans l’eau fraiche.
Elle réapparait et hèle la tisserande.


Allez, Morphée, venez… Elle est froide mais ça empêche de se ramollir !

* M*erde
** Bordel de m*erde

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Morphee
La jeune femme ne put s'empêcher d'éclater de rire à la réaction de Gab... C'était donc un VRAI tord boyau! La belle était allée presque au fond de la cave pour la trouver celle-là... Près de deux portes cadenassées; elle avait été intriguée, ayant presque envie de briser le cadenas afin de voir quel trésor pourrait être cachée. Mais s'était bien vite ravisée, la chose étant que Mordric commerçait avec des gens parfois peu recommandables, et que ce qui était mis sous clef était peut-être un stock à ne pas toucher sous peine d'être repêché dans le port.
Gab lui tendit la bouteille, qu'elle prit en s'envoyant une rasade bien moins importante que celle de son amie, de peur de mourir d'apoplexie. Le rose lui monta aux joues, elle toussa quelque peu et grogna.

Pité, il a mis quoi dans son breuvage? Que d'l'alcool? Devra nous donner quelques explications quand il sera de retour le bougre.

Du moins s'il revenait un jour... Le doute commençait à s'insinuer dans le coeur de la rouquine; pas de missive, pas de taverne à nouveau ravitaillée, il ne donnait même plus l'ordre de s'occuper de son échoppe. C'est qu'elle s'était attachée! S'habituant à fréquenter l'infréquentable, les personnes qui sortaient de l'ordinaire, elle la si fade et discrète ambrée.

Une deuxième rasade succéda à la première; assise contre un salvateur tronc d'arbre Morphée continuait à choper les écrevisses. Osant mettre la main dans la tête en décomposition, l'alcool aidant à oublier le dégoût de la chose. Et en étant pas vraiment choquée par la vue des courbes de Gab, qui avait décidé de prendre un petit bain improvisé. De par son travail elle voyait parfois des gens à moitié nus, bien sûr avec la retenue qu'il y avait, étant à ce moment la tisserande et non l'Ecureuil.

Prenant appui sur le sol, elle se leva, rinça sa main ensanglantée dans l'eau, bien après le baquet naturel de Gab, puis abandonna elle aussi braies et chemise afin d'accompagner la brunette. Se jetant du même rocher, elle plongea dans l'eau froide, source de réconfort en cette si chaude journée...

Froide ptet, mais cela fait un bien fou!

En quelques brasses elle s'approcha de Gab, et dans un élan de gaminerie se jeta sur elle pour la faire couler, prenant tout de même une bouffée d'air car elle savait pertinemment qu'elle l'accompagnerait sous l'eau, Gab ayant de sacrés réflexes.

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Morphée,
Mirabellesque Rouquine,
Apprentie Herboriste,
Propriétaire d'A la Dive Quenouille, qui prend pas les gens pour des Andouilles

[bannière en reconstruction]
Bencius
« Plus loin dans une barqueuh »

« Dejos ma fenèstra
I a un auselon
Tota la neit canta
Canta sa canson »


Bencius chante en occitan. C’est sa langue natale après tout, même s’il a apprit le françois un peu. C’est qu’il a l’accent et un patois à lui. Une question de culture, ou d’état on ne sait pas bien. Enfin, Bencius est fils de fermier. Mort depuis quelques années. Donc il a prit la relève. Gueux de père en fils. Y’a que ça de vrai. Pis pas moins d’emmerde qu’avait la noblesse. Il peut bien faire ce qui veux le Bencius qu’il y aura que le Très-Haut pour juger. Enfin, et le bon curé à qui il va raconter ses petits malheurs aussi. Alors tenant sa canne à pêche entre ses deux bonne mains ronger par le travail et mate – comme sa peau – à cause du soleil il chante. Tout ça parce que la pêche c’est la vie. Après la ferme. Quand il le peut il aime bien venir se détendre sur le Lac de Montpellier le Bencius. Entre quelques manifestations dans la ville, quelques coups dans les tavernes aussi. C’est qu’il n’a pas de femme à entretenir encore le gueux. Même s’il n’aime pas toute ses catins qui trainent. Y’en prendrait bien une bonne femme, mais ça vient pas de même. Se marier c’est pas mal différent que de donner des coups de reins une fois de temps en temps.

« Se canta, que canta
Canta pas per ieu
Canta per ma mia
Qu’es al luen de ieu »

Et il pêche en chantant. Mais vous l’avez compris. Il se demandait où était son pote Erchibald. C’est qu’il voulait avoir son vin coupé à l’eau lui aussi. Ou de la bière si les économies vont bien. L’avantage c’est que Languedoc permet une bonne stabilité des ressources avec le soleil est l’absence du froid du nord. Il était né ici le Bencius. Voilà une bonne vingtaine de printemps à vu d’œil. Bien mises déjà. L’âge de se trouver une bonne petite femme à engrosser. Il avait beaucoup vu, beaucoup entendu Il était tout petit que LangueMan faisait des siennes dans la ville. Le héros que notre Bencius rêvait bien de rencontrer un jour. Lui parlementer ça aussi, ça serait pas mal ! Pourrait devenir un héros lui aussi ! Avec ses manifestations et tout ! N’avait-il pas tout pour après tout ? M’enfin, c’est qu’il avait déjà pêcher deux poissons le brun, et la chaleur tapait bien au milieu du Lac. Fallait penser à retourner sur les berges et se prélasser au soleil. Journée sans ferme aujourd’hui. Faut profiter !

« Dessus ma fenèstra
I a un amelhièr
Que fa de flors blancas
Coma de papièr

Se canta, que canta
Canta pas per ieu
Canta per ma mia
Qu’es al luen de ieu »


Alors le Bencius prend ses rames et commence à ramer. Il envoie ses yeux presque noirs vers l’horizon, et d’en avant en arrière fait avancer sa petite barque qui se fait vielle. Mais elle prend pas l’eau, et ça suffit bien.

« Aquelas flors blancas
Faran d’amelhons
Ne emplirems las pochas
Per ieu e per vos

Se canta, que canta
Canta pas per ieu
Canta per ma mia
Qu’es al luen de ieu »

Il ne sait pas le gueux qu’il y a plus loin de la donzelle qui profite de l’eau. Non il ne le sait pas. Sinon peut-être qu’il ramerais plus fort et plus vite. Ou pas. Rien n’est bien sur dans la tête du Bencius. Faut dire qu’il est pas très très futé.

« Aquelas montaghas
Que tan nautas son
M’empachan de veire
Mas amors ont son »


Sauf qu’à force de ramer on entend des sons. Des voix et des mouvements de l’eau se voit. Curieux, le brun il va ramer un peu plus vers là-bas tout en chantonnant toujours. L’aime bien cette chanson. Même s’il n’a pas d’amoureuse.

« Abaissas vos, montaghas
Planas aussas vos
Perque possi veire
Mas amors ont son »

« … »


Et là c’est qu’il s’arrête. Des femmes qui se baignent. Alors les yeux foncé du Bencius de s’ouvrir grand et de regarder. C’est que bon… c’est un joli spectacle tout ça tout de même. Il reconnaît la brune qu’il voit de temps en temps au village et en taverne. Elle est marié à un grand brun paraît-il. Condescendant. Ce sont les rumeurs, il l’a jamais vu lui, le Bencius. Et l’autre la rousse, elle n’est pas au conseil ? Il se gratte les cheveux, et puis le ventre en souriant bêtement. Elles l’ont peut-être entendu chanter. Alors il finit sa chanson. Pour bien paraître devant les créatures !

« Se canta, que canta
Canta pas per ieu
Canta per ma mia
Qu’es al luen de ieu

Aquelas montaghas
Se rabaissaran
E mas amoretas
Se raprocharan

Se canta, que canta
Canta pas per ieu
Canta per ma mia
Qu’es al luen de ieu »


Et de sourire, faisant la révérence dans sa barque. Sauf que ça ne tiens pas bien un homme debout sur une barque…

« Hé ! Cé qu’on s’prend du plaisir ici ! Hé hé hé ! Enchanté mes…»

Sa bouge et l’équilibre c’est précaire dans une barque…

« Dameuuh ! Ahhhhhh ! »

Et un Bencius a l’eau. Un. Mais avec deux femmes nue. Ça le fait !

Chanson : Se Canta
Poéme attribué à Gaston Febus (1331-1391)

Traduction : Sous ma fenêtre
Il y a un petit oiseau
Qui toute la nuit chante
Chante sa chanson

Refrain :
S’il chante, qu’il chante,
Il ne chante pas pour moi
Il chante pour ma mie
Qui est loin de moi

Au dessus de ma fenêtre
Il y a un amandier
Qui fait des fleurs blanches
Comme du papier

Refrain

Ces fleurs blanches
Feront des amandes
On s'en remplira les poches
Pour moi et pour vous

Refrain

En bas, dans la plaine
Il y a un saule troué
Le coucou y chante
Peut-être y a-t-il niché ?

Refrain

Ces montagnes
Qui sont si hautes
M’empèchent de voir
Où sont mes amours

Refrain

Abaissez vous, montagnes
Plaines, haussez vous
Pour que je puisse voir
Où sont mes amours

Refrain

Ces montagnes
Se rabaisseront
Et mes amourettes
Se rapprocheront

Refrain

Je n'avais que la version en Occitan sud-ouest par exemple, mais dans le vidéo c'est la version Languedocienne !
Morphee
[ Le corps est une inscription sur de l’eau. ]

Qu'elle avait bien fait de prendre une énorme bouffée d'air! Aussitôt la rouquine juchée sur Gabrielle, la brunette l’emporta sous l’eau. Les deux Ondines, après quelques battements de jambes, mirent la tête hors de l’eau, s’ébrouèrent, et reprirent de plus belle leur bataille navale.

La journée était belle, et l’alcool enivrant… Surtout quand le soleil vous tapait sur la tête ! Morphée remonta sur la rive afin de boire une autre gorgée du tort boyau, en proposa à Gab, but ensuite et le laissa près de la berge afin de pourvoir aisément l’attraper.

Puis le manège recommença… D’abord nager un peu histoire de se rafraîchir à nouveau, le peu de temps passé hors de l’eau ayant déjà séchée comme un vieux morceau de morue, et reprendre là où la ‘bagarre’ s’était arrêtée.

Entre rires, plongeons, et jet d’eau, la jeune femme ne remarqua pas l’arrivée d’une barque, et d’un maraud venant espionner les naïades offrant leur chair ambrée aux rayons du soleil.

Se canta, que canta
Canta pas per ieu
Canta per ma mia
Qu’es al luen de ieu


Entre deux attaques stratégiques Morphée entendit un son étouffé ; elle s’immobilisa, puis se retourna vers le chanteur amateur. Qu’elle avait bonne mine la Conseillère Spéciale ! Elle se tenait debout, de l’eau jusqu’à la taille ; ses cheveux défaits ondulaient le long de son dos, la poitrine offerte aux rayons du soleil… Une sirène d’eau douce, tout comme l’était sa comparse.

L’homme s’approchait lentement, puis se leva sur sa barque afin de saluer les deux damoiselles.

« Lo Bonjorn Monseigneur… Alors, on navigue sur les fl.. »

Elle n’eut malheureusement pas le temps de terminer sa phrase que l’homme se balança d’avant en arrière, perdant l’équilibre en tentant de faire la révérence…
Non pas qu’elle fut moqueuse, mais elle ne put s’empêcher d’éclater de rire devant la mésaventure de leur marin d’eau douce. Néanmoins, ne sachant pas s’il savait nager, elle décida d’avancer vers lui, invitant Gab à faire de même… C’est qu’elle n’aurait ptet pas assez de force pour ramener le malheureux là où il aurait pied.


*Proverbe tamil

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Morphée,
Mirabellesque Rouquine,
Apprentie Herboriste,
Propriétaire d'A la Dive Quenouille, qui prend pas les gens pour des Andouilles

[bannière en reconstruction]
Gabrielle_blackney
On ne sait pas bien comment les choses arrivent et s’enchainent. Et c'est par un de ces enchainements hasardeux que Gabrielle qui était venue pêcher des écrevisses dans ce joli petit coin de nature se retrouvait à jouer les naïades avec la rousse tisserande. Et ça piaille, ça rit, ça se coule, ça s’arrose, ça picole aussi, un peu, faut bien hydrater les corps. Nues les corps. Ce qui, n’en déplaise au Grand, est nettement plus agréable que de se baigner habillé. Et puis, ça donne une jolie couleur dorée uniforme à la peau. Oui, vraiment, on est nettement mieux comme ça.
Mais toute occupées qu’elles sont, ni Morphée la rousse, ni Gabrielle la brune n’ont vu ce brave pêcheur arriver sur sa barque. Pourtant, il chante – en occitan reconnait Gabrielle – et il n’est pas des plus discrets.


Se canta, que canta
Canta pas per ieu
Canta per ma mia
Qu’es al luen de ieu


Et Gabrielle le regarde s’approcher, dans la même position que Morphée. Il n’a pas l’air mécontent de sa rencontre le sieur, Gabrielle lui sourit et s’apprête à répondre à son salut que le malheureux bascule et plouf, un homme à la mer, enfin à la rivière.
Et Gabrielle éclate de rire dans un accord parfait avec la rousse. Ca lui apprendra à venir voir les dames au bain à ce marin d’eau douce. Elle rit mais elle suit Morphée et empoigne le sieur par le bras droit, laissant le gauche à Morphée.

Regarder les donzelles qui jouent les sirènes déshabillées, ça ne se fait pas mais laisser un pauvre hère se noyer parce qu’il a voulu zieuter d’un peu trop près le charmant spectacle, ça se fait encore moins.

Une pensée traverse l'esprit de Gabrielle "pourvu qu'Enzo n'arrive pas", même s'il était hautement improbable que son mari se pointe, rien que l'idée et la perspective de ce qui s'ensuivrait suffisaient à donner des sueurs froides à la jeune femme. Un regard à l'inconnu et un soupir. Pourquoi faut-il toujours que les hommes ramènent leurs fesses au mauvais moment?

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Bencius
« Ben dans l'eau tsé ! »

Voilà ce que ça fait de faire le con. On tombe de l’embarcation dans un grand bruit et on se fait ramasser par deux sirènes. Ah, finalement ce n’est pas si mal de faire le crétin. Petit sourire alors qu’on le remonte et que ça rit, on dirait bien. Alors le Bencius il en profite un peu feignant bien qu’il ne sait pas nager pour être secouru par ces belles donzelles bien faites. Toutes les deux. Pas de discrimination. Il y en a assez dans ce bas monde pour ne pas commencer à en faire sur deux magnifiques créatures. Que l’une soit rousse ou brune. Alors il sourit et le regard de divaguer un peu sur les petits rondeurs bien situés des deux jeunes femmes. Waouuuuu ! Oh bien sur que ça ne se fait pas, le Bencius il le sait. L’a même manifesté contre les tavernes remplies de gens qui s’envoyaient en l’air.

Il ira se confesser. Promis. Mais pour l’instant l’en profite pour reluquer. Il n’a pas de fiancé voyez-vous, et il aimerait bien. Ça serait bien plus sympathique d’avoir une petite femme à la maison. Alors le jeune homme observe surtout la rousse, parce qu’il ne se fait pas les femme marié, lui. Et il sait bien que la petite brune fort jolie, bien elle est avec un grand brun un peu trop baraqué pour la taille du Bencius. C’est ce qu’il se dit. – Comme dit précédemment l’a jamais vu alors… Il écoute juste beaucoup les ragots l’autre. – L’est ordinaire le brun. De taille modeste, musculature juste correct pour entretenir une ferme, des cheveux bruns, des yeux tout pareil. Il n’a rien à faire tourner les têtes. Maladroit à souhait, il vie sa petite vie tranquille. Et c’est bien comme ça.

Donc il se laisse bien traîné par les deux demoiselles, parce que y’a rien de mieux à faire là. Puis une fois qu’il a pied – c’est le but de la manœuvre non ? – Bien, le Bencius prend un petit air enjôleur en les regardants. Mais le visage, car sinon ça serait vraiment trop indécent, et le brun respect les femmes un minimum. Tsé, quand même. S’pas parce qu’on est gueux qu’on est mal élevé. Certains le pense… mais Bencius essai de bien se tenir, et puis il a fait assez de bêtise. Alors il sourit et tout le tralala, allant se gratter les cheveux. C’est que finalement ça met un malaise tout ça. Hum, hum ! Et… c’est qu’elle vraiment jolie la rousse ! Waouh ! Mais… mais… ne regardons pas ! Respect etc.


« On s’baigne ! J’peux v’nir ?... »

T’es con. T’es d’jà tremper Bencius. La trempette a été faite vieux. Et franchement, elles diront jamais oui !
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