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Info:
Comment l'on reprend Beaumont dans le giron Volvent.

[RP] Parce que zut flūte !

Della
[Seignelay, par une belle journée.]

Della avait rédigé un petit mot, court mais qui ne permettait pas le désistement.
Il y avait maintenant environ six mois, elle avait reçu une promesse d'un homme qui se disait épris d'une jeune fille. Elle avait aussi menacé cet homme. Aujourd'hui, il lui apparaissait que la promesse n'était pas tenue et que donc, la menace devait être mise à exécution. C'était là une question d'honneur. Pour autant, il n'était pas question de ne pas tenir compte de la jeune fille au centre du problème.
Ce ne serait qu'après une entrevue que la Baronne trancherait d'une façon ou d'une autre.

Aujourd'hui, il faisait beau.
Della était sortie pour une promenade dans le parc de Seignelay, avec Isandre et Clément qui courait après chaque papillon qu'il croisait.

Plus tard donc...


Firmin, vous irez porter ceci à Beaumont, je vous prie, et vous ne remettrez ce pli qu'à la Dame de Beaumont en personne. Et retour directement ici. Est-ce clair ?

Le brave firmin, autrefois cocher mais désormais promu à servir les moindres désirs de la Baronne avait hoché du chef, lèvres pincées. Bien sûr qu'il avait compris. La dernière fois qu'il avait folâtré en route, il avait été jeté à la geôle pour deux jours entiers.


Citation:
    Maud,

      Le bonjour vous va.

      Je désire vous entretenir d'un sujet qui me tient à coeur.
      Je vous attends demain, à tierce, à Seignelay.

      Que le Très Haut vous garde.




_________________
Maud
[Dans les cuisines de Beaumont]

Berthe!

Et un déboulage de la dame de Beaumont dans un de ses lieux de prédilection au Domaine: les Cuisines.

Vous allez me saigner un cochon comme je vous ai appris, hein? J'ai une commande à satisfaire pour le Roy. Enfin le Prince de Pontoise, mais c'est pareil, hein? S'agirait pas que mon boudin soit pas à la hauteur.

Que c'était dur.. mais dur parfois pour elle de ne pas être aux chaudrons, de ne plus approcher les cochonnets dodus avec un maillet caché derrière son dos pour les tuer par surprise après un bisou sur le groin.
Et donc Maud avait formé sa cuisinière.. elle n'en avait qu'une, à tout et à ce qui faisait sa fierté : le boudin.

Arrêtant de dépiauter un lièvre pris au collet que sa maitresse lui avait apporté la veille, la Berthe sursauta avant de filer derechef. Ce ton de voix, elle ne le connaissait que trop bien.

Mains sur les hanches, Maud était d'humeur excellente . Le fils de Berthe aux pieds nus entra intimidé. Berthe aussi a les pieds nus sauf qu'elle a des plus grands pieds que son fils. Logique.

Et donc, le marmot apporta un pli à Maud rougissant.


M'dame Maud, v'là pour vous hein? Ya un Firmin qui l'a apporté pour vous. Il voulait vous voir en personne et j'lui ai dit non. J'ai bien fait, m'dame Maud?

Un sourire qui disparut bien vite du visage de Maud à la lecture de la missive.

Mais j'ai fait quoi encore ?

Eh oui, Ces temps ci et par deux fois, sa suzeraine l'avait reprise pour des écarts de langage. Bien injustement trouvait Maud, qui avait du mal parfois à garder la langue dans sa poche. Mais c'était sa suzeraine qu'elle aimait et à qui elle devait obéissance. Et ces choses là Monsieur, ça se discute pas quand on est noble.

Bien, remonte avec moi dans mon bureau, petiot, vais répondre et tu prendras le plus beau pigeon pour envoyer le pli hein?


Appliquée, Maud écrivit donc un mot aussi bref que sa suzeraine quelle remit au grouillot ravi de sa mission.


Citation:
Très chère suzeraine,

Vous me trouverez devant vous demain à tierce.
Foi de Maud que vous n'aurez jamais à mettre en doute.

Votre vassale dévouée








( Edit: mouarf. raccord RP)
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"Mon âme est à Dieu, mon coeur est au Roy, mon corps est au Duc Consort""
Della
[Seignelay - Le lendemain, ciel chargé de nuages...mauvais présage ?]

C'est au petit salon que Della avait choisi de recevoir Maud.
Isandre avait ouvert les fenêtres puisque malgré le ciel chargé, la température restait élevée et par ces fenêtres, entrait un petit vent léger, à peine frais qui était le bienvenu.
Les deux jeunes femmes bavardaient de choses et d'autres tandis que Clément jouait sur un épais tapis, tout près d'elle, baragouinant de temps en temps quelques "mots" incompréhensibles mais auxquels, Della et Isandre par des "Oh oui, Clément" enthousiastes.

Tierce approchait, Maud ne tarderait sans doute pas.
Isandre se retira, avec la permission de Della, elle avait de l'ouvrage.
La Baronne laissa son fils près d'elle, s'il devenait difficile ou réclamait, il serait toujours temps de le faire emmener auprès de ses nourrices, elle se remit à jouer avec lui, en attendant sa vassale, cherchant déjà la façon d'amener le sujet sur la table. L'entreprise était délicate. La diplomatie allait être de rigueur. Pourvu qu'elle n'ait pas trop perdu la main !

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Maud
[Seignelay - Mais, qu'est-ce qu'elle me veut?]

C'est bien ce que Maud se demandait en chevauchant vers Seignelay. Parce que l'air de rien, ça avait l'air d'une convocation en règle.
Et Maud n'avait pas demandé le pourquoi du comment.
Dans son esprit passèrent les possibles motifs ..

Sa suzeraine était au courant qu'elle avait recueilli la fille de Enguerrand et Griotte. Une jolie bambine aux boucles brunes et yeux gris acier que Maud cachait à Beaumont?

Ou elle avait appris que Maud braconnait sur ses terres? Mais là, c'était ses terres quand même, elle en faisait ce qu'elle voulait.

L'esclandre aux "Doigts d'Or" à Paris.. ?Voilà, ça devait être ça.. Juste avant son départ chez sa vieille tante de Bretagne. Oui mais bon..son honneur n'avait pas été mis en cause.


C'est donc l'esprit passablement échauffé que Maud arriva chez sa suzeraine. " Falco" confié à un serviteur, chemin ouvert par un autre et Maud déboula dans une pièce Della l'attendait. Seule.

Bras ouverts vers elle.... les nuages furent chassés d'un coup..


Ma suzeraine, quel bonheur de vous voir seule à seule .. tu parles..

D'un rapide regard vers la taille. Ca lui échappait jamais à Maud

On dirait que vous avez forci ma suzeraine?
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"Mon âme est à Dieu, mon coeur est au Roy, mon corps est au Duc Consort""
Della
Della avait reçu sa vassale pour une franche accolade, lui tapant même de petits coups dans le dos, se retenant juste de lui coller deux grosses "baises" sur les joues.

Maud, je suis aussi heureuse que vous, sachez-le...Et à la fin des salutations, la remarque assassine :
On dirait que vous avez forci ma suzeraine?

Instinctivement, la Baronne posa ses deux mains sur son ventre, encore bien caché derrière les plis abondants de sa robe.

J'ai forci ? Vraiment ? Vous trouvez !? Mais...mais non, je...

Asseyez-vous, Maud.
Le ton n'attendait pas de réplique. Della s'assit aussi, un peu comme si l'ordre lui était donné à elle aussi.
Maud...La Baronne fixait sa vassale, droit dans les yeux, le moment était grave, Maud pouvait croire qu'elle allait recevoir une condamnation. Puis, sans que l'on sache très bien pourquoi, Della sourit, eut un regard pétillant et...Je suis enceinte, Maud ! Se mordillant la lèvre à la manière d'une petite fille timide, elle appuya ses paroles d'un hochement de la tête, un grand "Oui oui".
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Maud
Tap tap tap dans le dos comme quand sa mère la calmait si elle s'étranglait avec un os de poulet.
Sa suzeraine avait parfois de ces élans maternels qui confortaient l'affection qu'elle lui portait.
Et tant mieux. Pour tout dire, elle l'aimait vraiment beaucoup en dehors d'être sa vassale.

Elle se permettait avec elle de dire tout ce qu'elle pensait ou presque et sa remarque fit mouche. Ah bah, elle en voyait défiler des femmes grosses ou presque grosses ou post grosses comme Elisabeth à peine remise de couches.

Sa suzeraine avait bien fait les choses en plaçant un fauteuil juste en face d'elle. Pas moyen d'y échapper et puis en plus, Maud était pas du genre à esquiver les confrontations. Della non plus d'ailleurs.

Maud...

Bah oui, elle était là et personne d'autre. Comme si Della prenait son élan avant de lui balancer un seau d'eau. Et ça fit comme un pschiiiiitttt!
Soulagée et même riant aux éclats.


Misère ma suzeraine! Vous attendez encore un petiot? Il doit être content votre mari hein?

Se laissant aller un peu dans le fauteuil.

Si vous saviez ma suzeraine, je pensais que vous aviez quelque chose de grave à m'annoncer hein? Pas que ce soit pas important de me dire que vous êtes de nouveau grosse.. Non mais..enfin.. vous voyez..
Vous m'avez convoquée ici juste pour cette nouvelle?
Non mais, je voudrais pas vous vexer hein?
Et c'est bien aimable de m'avoir invitée pour me le dire à moi toute seule.

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"Mon âme est à Dieu, mon coeur est au Roy, mon corps est au Duc Consort""
Della
Et Della rit aussi, évidemment, car le bonheur et la joie, c'est contagieux !
Et même, elle aussi, elle se laissa aller au fond de son fauteuil, un large sourire rivé sur les lèvres.

Ah ! Comme c'était beau d'être heureuses, là, toutes les deux...suzeraine et vassale...

Oui mais...STOP !

Hop hop hop...c'est pas pour ça que Maud est là, faut se reprendre, là.

Un soupir plus tard donc, mains posées sur les accoudoirs du fauteuil, doigts légèrement crispés sur le tissu, tête portée haut, regard à nouveau sérieux voire sévère...


Oui. Vous avez raison Maud.
Je ne vous ai pas convoquée pour vous apprendre que j'étais grosse. D'ailleurs, vous l'aviez vu.
Petite pointe de reproche dans la voix...

J'ai à vous parler.
Voilà.
C'est un sujet plutôt sérieux.
C'est à votre sujet.
Votre avenir.
Votre bonheur, même !
L'index se lève sur les derniers mots, attention !
Vous savez comme je tiens à vous, Maud. Vous savez mon affection pour vous. Et même si parfois, il m'arrive de vous gronder, je vous sais une vassale fidèle et digne.
Aussi...

Regard à gauche, à droite, mine contrariée, Della se lève.
Vous n'avez pas soif, Maud ?

Direction l'armoire pour en sortir deux gobelets qui sont aussitôt remplis d'une eau fraîche qui attendait dans la cruche.
Gobelet tendu à Maud, l'autre dans sa main, la Baronne reprend sa place et boit.


Donc...je disais...
Tout le monde avait oublié le gamin, je parie !
Oui, Clément qui est là toujours, à jouer tranquillement avec ses hochets et qui voyant sa mère boire, réclame lui aussi à boire.


Oh, mon amour...tu as soif, toi aussi ?
Baronne qui se relève, va remplir le gobelet, revient, prend son gosse sur les genoux et lui fait boire l'eau fraiche.
Mais tu n'as pas dit bonjour à Maud, petit coquin ! Allez, va dire bonjour à Dame Maud.
Zoup-là, le gamin est remis sur ses jambes et le voilà trottinant jusqu'au fauteuil où Maud est assise, totalement par hasard parce que Maud, lui, il sait pas qui c'est.
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Maud
Son avenir ? Son bonheur à elle?
Le soulagement fut de courte durée.

Elle savait à quel point Angélyque et sa suzeraine tenaient à son mariage avec Niall. Pas une seconde de répit pour que soi disant Niall fasse enfin d'elle une femme" honnête".
A la fois touchée par autant d'attention, Maud était parfois agacée.. de tant d'attention...

Et avec toute la tension qui l'avait portée jusqu'à Seignelay et jusqu'à cette salle, Maud n'avait pas jeté un seul coup d'oeil sur la pièce.

Son amour.. son amour? Mais enfin, elle parlait à qui là Della?
Confuse, main sur la bouche .
.

Misère Madame Della, j'étais tellement occupée à savoir ce que vous me vouliez que...

Et un adorable bambin qui trottine vers elle tout confiant. Maud pense instinctivement à la petite Ygerne qui fonce maintenant sur ses deux jambes pour se jeter dans ses bras quand elle vient à Beaumont.. De justesse, elle se retient d'en parler..

Comme il est beau votre fils ma suzeraine. Et un verre de vin me conviendrait très bien, je vous remercie.

Tendant les bras au choupinou, Maud espère bien détourner sa suzeraine du terrain glissant de son avenir.

Eh bien grand garçon, comment vous appelez-vous?
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"Mon âme est à Dieu, mon coeur est au Roy, mon corps est au Duc Consort""
Clement


J'étais tranquillement assis, je n'avais pas faim, je ne sentais pas mauvais, le hochet que je mordillais en bavant tintait agréablement à chaque fois que je le secouai et maman était là. Que demander de plus ?
J'avais entendu une autre voix que celle de maman, vaguement, bien trop occupé à essayer de faire entrer ce bon vieux hochet dessus l'armoire.
Mais dès que maman s'était levée alors, j'avais levé le nez, moi aussi, par crainte qu'elle ne s'en aille, sans moi, en me laissant dans les bras de la nourrice qui si elle s'occupait bien de moi, ne ratait aucune occasion de me faire des bisous en m'ébouriffant les cheveux, au risque de mettre du désordre dans mes épis.
Je n'avais pas perdu un seul des gestes de maman et de la voir boire me donna soif, tout à coup. C'est à quatre pattes que je me rendis dans ses jupes pour m'y accrocher d'une main, tendant l'autre vers le gobelet.
Une fois bien installé sur les genoux de maman, je bus une gorgée, toute petite la gorgée, je n'avais au final pas si soif que ça.
Maman me parla et me posa au sol, en m'indiquant la direction à suivre : le fauteuil droit devant ! Il faut ire bonjour au fauteuil ? Elle a parfois de drôles d'idées, maman ! Mais puisque je suis debout autant aller jusque là. Je marche d'une façon assurée, maintenant, sans devoir me tenir à tout, le seul truc qui reste à supprimer est cette habitude de marcher en tendant les bras vers l'avant comme si je m'apprêtais à me recevoir en cas de chute, sur mes bras tendus ! Les habitudes ont la dent dure ! Voilà que mes mains agrippent le fauteuil à qui je dois dire bonjour en le mordant très fort avec mes quelques petites dents bien pointues.
Et gniark, je te dis bonjour, fauteuil, je te mange et je mordille comme un jeune chiot le ferait avec un vieux linge.


Grrrr...grrrrr....
Mais qu'est-ce qui lui prend au fauteuil, pourquoi il bouge ? Il bouge pas d'habitude, puis il a pas le même goût qu'avant, c'est étrange. Les dents plantées dans le "fauteuil", sans le lâcher, je remonte le regard sur lui et...il a des yeux, le fauteuil, il me regarde et il veut savoir comment je m'appelle !!! Maman, au secours, le fauteuil est vivant !
Aurais-je planter mes dents dans les jambes de la dame ? Parce que finalement, ce n'est pas le fauteuil qui me regarde, mais une dame.
Maman, j'ai peur !!!
Je pleure, na !


Ouiiiin ! ouiiiiiiiin ouiiinn ! Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin !
Mmm Mmman...Ouiiiiiiiiiiiin !



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Maud
Mais il a quoi ce gnard à se jeter sur ses braies comme ça? Maud a beau savoir que les bambins de cet âge sont plutôt bancals, celui-là a l'air en plus d'être féroce.

Elle qui lui tendait les bras hésite quelques secondes.
Elle lui aurait bien mis une bonne taloche pour lui apprendre que non, ses jambes n'étaient pas à ronger, mais c'est le fils de sa suzeraine et donc, avec un sourire un peu forcé, parce qu'elle sent quand même un peu ses petites dents à travers le tissu, Maud bouge le genou.

Bardaf! Chute d'un Amahir de la Mirandole avec les pleurs qui vont avec et ça Maud , elle aime pas . Ca lui vrille les tympans pour tout dire. Une taloche ou un seau d'eau. Ca, c'est le tarif qu'elle connait.

Ouiiiin ! ouiiiiiiiin ouiiinn ! Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin !
Mmm Mmman...Ouiiiiiiiiiiiin !


Ni une ni deux, elle le ramasse, le prend sous les aisselles . le petiot bat un peu des jambes et elle plante son regard dans le sien. Doucement et sûrement elle lui parle:

Monsieur Clément, vous êtes un d'Amahir hein? Et à ce que je sache les d'Amahir sont pas du genre à chouiner pour un rien!

Le reposant par terre en espérant que les cris cessent, elle s'adresse à sa suzeraine:

Eh bien Madame Della, je voudrai pas dire mais je crois bien que votre fils fait ses dents. Et qu'il m'a prise pour un gigot!

Et elle frotte à l'endroit de la morsure pour bien vérifier qu'il n'a pas fait de trou. L'animal!

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"Mon âme est à Dieu, mon coeur est au Roy, mon corps est au Duc Consort""
Della
Que fait une mère lorsque son enfant pleure ? Elle le console, bien évidemment !

Voici donc la Baronne qui récupère son vorace rejeton en le grondant un peu quand même, mais pas trop :
Rhooo, le vilain petit prince qui a mordu Maud...il ne le fera plus, ah non non non, il ne le fera plus.

Scène banale.
La maman poule essuie les larmes de crocodile du gamin et lui embrasse la joue en répondant distraitement à Maud.

Oui, elles lui font mal, ses dents, alors, pour se soulager, il mord volontiers dans tout. Y compris une vassale passant par là.

Les pleurs ayant alarmé la nourrice, la voici qui vient voir si on a besoin d'elle.
Della, se souvenant alors que Maud n'est pas là seulement pour aider Clément à faire ses dents, confie le marmot à la jeune femme qui s'en va avec un Clément pas content du tout de quitter maman et à qui la nourrice promet une pomme pour qu'il se calme. La raison du ventre étant souvent la principale chez les enfants, la porte se referme sur un Clément riant aux éclats.


Il est adorable, n'est-ce pas ?

Voici le calme revenu et Della se rassoit, oubliant du même coup, le verre de vin pour Maud.
Bien campée sur son fauteuil, les mains sur les genoux, la conversation peut reprendre.


Maud...je vous parlais tout à l'heure de votre avenir. Temps de silence, histoire que Maud comprenne bien.
Maud...il nous arrive, à nous, les femmes, bien naïves malgré nous, de croire que l'homme qui nous fascine est l'homme de notre vie.
Ainsi, moi-même, ai-je cru, avant de rencontrer mon cher Kéridil, qu'un autre était l'homme que je voulais épouser. Et ceci par deux fois !
Respiration...émotion au souvenir de ces deux hommes...un mort, l'autre...disparu.
Si je vous dis cela, Maud, c'est pour vous faire comprendre que vous pouvez toujours changer d'avis, revenir en arrière. L'on peut rompre des fiançailles sans pour cela être mal vue ou mal jugée.
Les mains de Della s'étaient crispées sur ses cuisses, pendant qu'elle parlait, se rendant compte que ce qu'elle venait de dire à Maud n'était sans doute pas facile à entendre.
Je ne suis pas convaincue, ma chère Maud, que Niall fasse votre bonheur.
Doucement, une chose à la fois, pas trop vite, ne pas braquer Maud qui tête de mule ne voudrait plus rien entendre d'autre.
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Maud
Adorable.. Adorable..c'était vite dit.. mais vrai qu'en le voyant consolé par Della, Maud oublia la morsure pour recevoir les réflexions en pleine poitrine..
C'était donc ça..Son mariage.. Son bonheur..

Heureusement qu'elle n'avait pas son verre de vin en main... Elle l'aurait lâché .

Machinalement elle frotta sa cuisse pour se donner contenance et répondre par la même occasion..


Madame Della.. je vais vous dire. Niall ne me fascine pas..
Pour tout vous dire je ne sais même pas si je l'aime comme Alexandre m'aime et voudrait m'aimer hein?
C'est bien vous qui m'avez dit un jour que ce n'était pas nécessaire quand on se mariait.
Et puis ma suzeraine, comment savez-vous que Niall ne fera pas mon bonheur hein?

Ca faisait beaucoup d'amour distribué aux 4 coins de la pièce d'un seul coup.
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"Mon âme est à Dieu, mon coeur est au Roy, mon corps est au Duc Consort""
Della
Clément vous aurait-il fait mal ?
Demanda alors la suzeraine en espérant réponse négative comme de bien entendu, en voyant Maud se frotter la cuisse.

Il n'est pas nécessaire d'être amoureux pour se marier, même pas nécessaire de s'aimer, je suis tout à fait d'accord mais il est nécessaire de quand même supporter un minimum celui avec qui on va passer le reste de sa vie.
Della avait dit ça sur un ton amical et prévenant.
Elle avança sur le bord de son fauteuil, réduisant l'espace entre Maud et elle et, croisant les mains devant elle, elle reprit, de la même façon :
L'on m'a rapporté que Niall n'était pas un exemple de fidélité, il parait même qu'il aurait une fille, qu'il héberge chez lui, des gens de Seignelay les ont vus sur le marché.

La Baronne se laissa retomber en arrière, en soupirant, comme si elle venait de se confesser d'un lourd péché.
Elle était vraiment très contrariée par toutes ces choses qu'on venait lui rapporter sur Niall. Evidemment, ce n'était pas par hasard, elle posait les bonnes questions, aux bonnes personnes...

Je sais aussi que Niall ne vous courtise guère, cela sans doute parce qu'il a trop à faire avec d'autres, puisse-je me tromper ! Elle avait levé les mains vers le plafond, implorant le Ciel.

Maud...je veux que vous sachiez que si vous vouliez reprendre la promesse que vous avez faite à Niall, je ne vous en voudrais pas et même, je vous y encouragerais car je me dois de vous dire qu'aujourd'hui, je ne suis guère enthousiaste à avoir ce personnage comme vassal. Je ne sais pas si je pourrais mettre ma confiance en lui or vous savez que pour moi, la confiance est primordiale et que sans confiance...on ne bâtit rien !
Elle avait élevé un peu la voix, sur la fin de sa tirade, emportée par son émotion.

Maud...j'ai pour vous, beaucoup d'affection. Pensez-y. C'est à vous que j'ai confié Beaumont, cette terre si précieuse à mes yeux...il serait très regrettable que je m'aperçoive que mon choix n'était pas le bon.

Quittant son fauteuil, Della se rendit à l'armoire où cette fois, elle prit une carafe de vin dont elle remplit le verre de Maud et le sien...
Un verre par jour, c'est bon même quand on est enceinte, ça donne des forces à l'enfant. Se justifia-t-elle en levant son verre.
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Maud
Mmmm?
Et Maud de relever la tête pour s'apercevoir que sa suzeraine faisait des travaux d'approche.
Oh non ma suzeraine, votre chiot sera certainement chef de meute plus tard.. Ou vampire..au vu des accrocs dans ses braies.

La suite la laissa sans garde ou confiante... trop confiante. Ravie de voir que Della abondait dans son sens. Elle aurait du se méfier.. elle aurait du. C'était une Mirandole avant tout..
Pourtant, elle n'était plus aussi oie blanche que ça devant celle qui l'avait choisie. Elle savait sa suzeraine rouée et fine. Et Maud était plutôt du genre à mettre les pieds dans le plat .
En s'y enfonçant moins il est vrai.. quoique... A l'énoncé de l'infidélité de Niall, elle fronça les sourcils. Et intérieurement se dit.. A nous deux..


Vous voulez parler de ses dindasses ma suzeraine? Oh mais je sais qu'il ne s'en cache pas. Sauf que vous voyez.. personne ne les connait .
Vous pensez bien que si j'en rencontrais une, elle serait édentée sur le champ hein?
Il logerait une fille chez lui.. Je suis au courant..
Pas du tout du tout et Maud dut faire un effort surhumain pour ne pas jurer. Il allait voir ce qu'il allait voir à son retour..Vous voulez sans doute parler de sa "protégée", fille de Kirika. Vrai que je ne l'ai pas encore rencontrée hein? Quel mal y a t'il à se promener à son bras..

Je vous demande bien pardon ma suzeraine, mais il n'a rien à voir avec un des hommes que vous fréquentiez avant de connaitre votre époux. Vous savez comme les méchantes langues se délient bien souvent..
On m'a parlé de Theognis . On m'a dit à quel point, il courtisait les filles , même sous votre nez en taverne! Un brigand en plus.
Misère, ma suzeraine, comme vous avez du souffrir hein?


Air peiné et compassé et ses mains posées sur celles de sa suzeraine.

Rien de comparable avec Niall. Il n'est pas marié à ce que je sache. Et ce n'est pas lui qui ferait honteusement la cour en public comme me la fait Alex en ce moment hein?Alors qu'il sort juste de l'église.
Je dis pas que ce n'est pas agréable.. Vous savez comme parfois les hommes peuvent être odieux, et j'ai claqué la porte maintes fois devant la mauvaise foi et l'égoïsme de Niall.
Alexandre était là. Charmant, doux et plein de qualités. Mais n'allez pas imaginer quoique ce soit d'autre hein? Il est marié!


Rassurante parce qu'elle ne voulait en aucun cas voir sa suzeraine s'en faire et que le ton passionné de sa tirade l'alertait un peu...

Chère suzeraine.. elle baissa un peu les yeux... Vous êtes au courant que je ne suis plus pucelle. Je sais à quel point cela vous a chagriné hein? et ma joue s'en souvient aussi, misère! Quelle force vous avez dans le poignet quand même! !

Ne voulez-vous pas voir Niall tenir sa promesse? Et faire de moi une femme "honnête" comme le dit si bien votre mère? Je le suis déjà, vous me direz.

J'ai toute confiance en Niall vous savez . Il est Vicomte maintenant, il sait ce que c'est de "Vivre Noblement" . Et à tout dire, je crois bien que c'est le meilleur Duc qu'ait connu la Bourgogne depuis bien longtemps et que la Bourgogne peut avoir.
Se penchant un peu plus avant vers Della. Entre nous ma suzeraine, si il fallait punir tous les nobles mariés coupables d'adultère.. je crois bien que, par exemple, le Prince de Pontoise se promènerait avec un blason tout rayé..Petit rire entendu
Et il m'est parvenu aux oreilles que Flex, "la crevure" comme je l'appelle, ne vous était pas indifférent alors qu'il sortait juste d'épousailles avec la Duchesse Angélyque et que vous vous sentiez un peu délaissée..
Oh mais, je ne dirai rien .. ce ne sont pas mes histoires.. Il parle en vers cet homme là. je comprends bien comme il a pu vous tourner la tête... Enfin, c'est ce que j'ai entendu. Et femme d'honneur comme vous êtes, et puis c'était le mari de votre mère quand même, vous avez coupé court.


Je vous rassure donc.. j'ai toute confiance en Niall.. Elle lui avait surtout posé un ultimatum. " C'est moi ou tes catins".et vous avez tant de choses à m'apprendre sur les hommes.

Elle attendait le dénouement Maud et la petite phrase la cloua presque sur place.

C'est à vous que j'ai confié Beaumont, cette terre si précieuse à mes yeux...il serait très regrettable que je m'aperçoive que mon choix n'était pas le bon.

Abandonner Beaumont, non mais ça va pas la tête? Ses terres qu'elle chérissait et qu'elle parcourait dès qu'elle le pouvait. Les vendanges qui approchaient. Son premier automne et la cachette de Ygerne. Où dissimulerait-elle cette petiote si elle n'avait plus son domaine?
Et la rouée se levait son crime commis laissant Maud pantoise et au bord de la colère.
Elle serra les poings pour calmer sa voix le plus possible.

Vous me chasseriez de Beaumont?
Parce que Niall et moi ne sommes pas encore mariés?
Ah mais, vous pouvez me faire confiance, ils le seront dès la semaine prochaine. J'y veille.. j'y veille..
Presque.. presque.
Et d'un air qu'elle voulait détaché à tout prix
Et je prendrai bien un verre de vin.
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"Mon âme est à Dieu, mon coeur est au Roy, mon corps est au Duc Consort""
Della
Maud la tentait finaude...pas pour rien qu'elle était sa vassale.
Certains évènements d'autrefois firent sourire la Baronne, un autre la remua un peu plus...comme toujours le nom de Theognis résonnait avec cette petite pointe de regret d'une oeuvre inachevée, pourtant pas faute d'avoir remis plusieurs fois l'ouvrage sur le métier...mais non.

Della tendit le verre de vin à Maud qu'elle observa un moment, en souriant, se disant que Maud était encore bien loin de tout savoir de sa suzeraine...Elle but une gorgée du vin qui lui fit un bien fou puis, elle marcha jusqu'à la fenêtre ouverte qu'elle referma un peu avant de se retourner à nouveau vers Maud.


J'ai beaucoup appris de mes erreurs. Il parait que c'est toujours ce qu'il faut faire, ne jamais se dire que tout est fichu, mais au contraire, toujours chercher ce qui nous fait grandir.
Je sais que le mensonge fait partie de la vie de tout homme et de toute femme, que malgré nous, il nous arrive de mentir ou de ne pas avouer toute la vérité, voire de se convaincre que le mensonge est plus beau et que donc, ce sera lui, notre nouvelle vérité.

Moi, je n'ai pas confiance en Niall. Plus exactement, je n'ai plus confiance en lui.
Je vous entends parler de lui comme s'il était irréprochable, je comprends que vous essayez de le voir comme vous le décrivez. Hélas...ce n'est plus le même homme que je vois, moi.
Il était intègre et honorable, avant. Il semblait sincère dans ses actes et ses paroles, il prétendait défendre de nobles causes. j'en doute, aujourd'hui.
Vous êtes revenue vous-même sur un sujet délicat, il ne vous a pas respectée, il vous a prise alors que vous n'étiez point mariés. Il vous a fait offense et de ce fait, il m'a offensée également. Savez-vous que peu de temps auparavant, dans un courrier, il m'avait promis de ne point me décevoir, ce qu'il fit pourtant et ce qu'il continue à faire en vous négligeant et en courant d'autres jupons, semant peut-être des bâtards par ci par là !
Il était pourtant prévenu, je lui avais clairement signifier qu'à la moindre incartade, je le poursuivrais jusqu'en enfer.
Bien sûr, cela n'était qu'image...et je ne m'abaisserai pas à poursuivre ce loustic.

Par contre...Niall ayant fait tout ce qu'il fallait pour que je lui retire ma confiance, il ne me plaira pas qu'il soit un jour vassal de Seignelay.
Aussi, je désire que les fiançailles soient rompues.

La Baronne avait la voix qui tremblait un peu, elle venait d'asséner un coup dur à Maud, elle le savait. Mais Beaumont avait tellement d'importance pour elle, était tellement rempli de souvenirs de sa famille, il lui avait fallu tellement se battre pour récupérer cette terre que non, elle ne pouvait se résoudre à la laisser à un homme qu'elle trouvait indigne de cette terre.

Elle avala le restant de son verre et plongea son regard dans le récipient vide, attendant que la tornade Maud digère ses paroles, s'apprêtant à essuyer les remous.

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