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[RP] Former le brasier.

Gnia
[Mâcon - Fin d'août 1460 - Poser les fondations.]


Des semaines que l'idée occupait son esprit et elle s'était enfin résolue à en poser les prémices.
Deux plis discrets adressés à deux de ses vassaux, quand bien même elle chevauchait tout le jour durant avec eux.
C'est que la Saint Just ne voulait guère discuter de ce qu'elle avait à discuter aux endroits où les courants d'air dispersaient bien trop les mots, les enflant jusqu'à être portés aux mauvaises oreilles.

A la tombée du jour, instant fixé pour cette entrevue singulière, elle était déjà installé dans l'étroit et sombre salon privé qu'elle avait grassement payé. L'auberge était proprette, les tenanciers discrets, le vin plutôt correct. Godet plein devant elle, elle attendait, songeant encore à la façon dont elle allait présenter sa requête.
Si elle savait que l'un ne cillerait pas, elle ne savait point comment l'autre réagirait. Elle haussa légèrement une épaule en portant le vin à ses lèvres.
Elle ne tarderait pas à être fixée.

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Finn
Après des semaines au prieuré à tenter de blanchir son âme des dernières exactions de son enveloppe, on en recevait des plis. Certains étaient restés en attente de réponse depuis son entrée chez les proscripteurs de vice, et d’autres furent prestement renvoyés. Le conciliabule informel dont relevait celui-ci attira néanmoins toute son attention. D’abord parce qu’il s’agissait d’Agnès, puis parce qu’il était question d’affaires sérieuses. L’Irlandais relâcha le billet dans un soupir pieux. Cette nuit, il n’aurait pas à verser dans le péché.

Sans attendre davantage, les lourds sabots de sa monture battirent le pavé jusqu’au lieu-dit, avec toute la discrétion que l’on pouvait attendre d’un destrier.


- « La Salamandre. », réclama-t-il de son accent étranger au tenancier de l’Auberge Rouge.

Sans trop savoir à quoi s’attendre, l’Irlandais se laissa mener sans broncher à travers les couloirs de l’établissement bien nommé. Les parois vermeilles débouchèrent presque aussitôt sur l’obscurité tranquille d’une petite salle à l’écart de la masse ronflante principale. Son Infâme Grandeur trônait en maître de cérémonie devant un godet du breuvage maison. Il était arrivé à bon port.

Sans bruit, son guide se retira les plongeant dans la pénombre. Lui s’avança et salua humblement celle qui l’avait mandé, attendant son consentement pour s’attabler. Le mystère enveloppant cette entrevue avait le don de le renvoyer aux premières lueurs de leur parcours commun, lorsqu’il n’était que son modeste pourvoyeur en malt. D’ailleurs, était-il beaucoup plus aujourd’hui ?


- « Tu sais bien que ma tente t’es ouverte à toute heure. Nous fallait-il un tombeau pour palabrer ? », s’enquit-il avec ironie.
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Puylaurens
Une missive aussi brève qu'intrigante. Bien dans le style de celle qui l'avait écrite, en fait. A trois reprises Puylaurens l'avait relue, et il fallait avouer qu'il n'était pas plus avancé qu'au début, aucun indice quant au motif de l'entrevue ne transparaissant entre les lignes. Haussement d'épaules, il replia le billet et le glissa dans son pourpoint. Qu'importait, puisqu'il irait.

A l'heure convenue, il était devant l'Auberge Rouge. L'établissement ne se démarquait en rien, un léger vent faisait osciller l'enseigne, simple panneau de bois sur lequel quelques coups de pinceaux à la teinte rouge passée figuraient ce qui pouvait passer pour une auberge. Machinal coup d'oeil dans la rue avant de pousser la porte, d'entrer et de se diriger vers le comptoir.


La Salamandre.

La faune qu'abritait la grand salle était tout ce qu'il y avait de plus habituel, eut-il le temps de constater avant qu'on ne l'entraîna vers une arrière salle.

Dans la pièce, sa suzeraine, dont il reconnaissait parfaitement la silhouette malgré la demi obscurité qui régnait. Et aussi un autre de ses vassaux, que la Fronde lui avait fait rencontrer mais qu'il ne connaissait que peu. Porte refermée sur lui, il les salua l'un après l'autre et laissa parler sa curiosité, teintée d'une touche d'amusement.


Prépareriez-vous quelque nouveau complot, Agnès ?
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Gnia
Agnès accueillit d'un vague salut l'Irlandais, poussant vers lui un godet vide et le pichet idoine. Un sourire en coin retroussa ses lèvres à sa réflexion.

Justement, un tombeau me semble tout indiqué pour ce que j'ai à dire.

Puis le deuxième attendu fut introduit, se piquant également d'un trait taquin qui la renvoya quelques années en arrière, à une autre sombre époque de réunions secrètes visant à faire revenir Compiègne dans le giron artésien. Le sourire en coin se fit plus prononcé tandis qu'elle l'invitait à prendre place.

Pas tout à fait un complot mais quelque chose qui pourrait bien servir en cas de complot...

Et de faire craquer les jointures de ses doigts avant de poser les coudes sur la table et le menton sur la coupe de ses mains jointes. Le regard passa de l'un à l'autre, soulignant plus encore le petit effet mystérieusement théâtral qu'elle avait déjà instauré. Elle prit une légère inspiration et décida de se lancer, rentrant dans le vif du sujet, fidèle à son pragmatisme qui l'exemptait de toute diplomatie.

Vous n'êtes pas sans savoir qu'Eusaias a formé sa chevalerie de Bouillon et qu'à présent ces hommes et ces femmes lui sont fidèles en toute occasion. Certes, étant également souveraine de Bouillon, leur allégeance me revient tout autant. Mais si un jour mes intérêts devaient diverger de ceux de mon époux... Rien n'est moins sûr...


Les mains se décroisèrent pour se saisir du godet de vin. Une fois la gorgée prélevée, la Saint Just reprit.

C'est donc cette... éventualité, mais aussi parce que certains ne suivent la Fronde qu'à travers le dévouement qu'ils me portent, que j'aimerais constituer, en sus de mes vassaux en propre, un véritable corps armé autour de ma charmante personne.


Le regard se teinte d'une lueur amusée avant de reprendre son sérieux.

Et finalement bien plus pour rassembler autour de nous d'autres qui ne voudraient ou pourraient prétendre à la Chevalerie de Bouillon qu'en cas de conflit d'intérêt avec son Grand Maître.
C'est donc tout naturellement que je m'adresse à mes vassaux pour savoir si tel projet leur semble réalisable et s'ils veulent s'y investir.


Les azurs se posent sur le faciès de son compère artésien et elle ajoute

Puylaurens, je sais l'amitié que vous portez à mon époux et ne voyez pas en cette idée une tentative de vouloir un jour l'écarter, mais seulement de me constituer garde personnelle et de grossir les rangs de ceux qui suivent déjà mon époux en cas de besoin. L'éventualité plus tôt exprimée n'a pas de raison d'avoir lieu un jour prochain...

Le regard passe ensuite à l'Irlandais, cherchant à sonder sur son visage à demi mort les effets de la proposition ainsi faite.

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Puylaurens
Si ce n'était un début légèrement poseur accompagné de jeux de regards qui étaient parfaitement de circonstances, la Saint-Just n'avait pas traîné pour exposer la raison de leur présence à tous trois. Tandis qu'elle présentait l'idée qu'elle avait, au vu de son discours, longuement cogité avant de leur en faire part, il se servit de vin avec une nonchalance feinte, car en réalité il écoutait avec grande attention.

Sans doute ne put-il réprimer un léger mouvement de courbure de la part de ses sourcils, ni empêcher un brève surprise de s'afficher dans son regard lorsque sa suzeraine fit mention de l'éventualité de voir certains intérêts diverger. Son étonnement était réel, et afin de retrouver toute sa contenance il fit ce que la plupart font en ces circonstances avec un gobelet en main, il absorba une longue lampée de son contenu.

A présent qu'il la côtoyait à nouveau au quotidien, il en avait presque oublié combien Agnès avait changé. Il avait senti toute l'ampleur de l'évolution de son caractère lorsqu'il l'avait revu il y a quelques mois, pour la première fois depuis un temps maintenant assez lointain. Non pas qu'elle fut fondamentalement différente, mais il lui avait paru évident que les aléas et les accidents de la vie avaient renforcé et endurci un caractère qu'elle avait toujours eu bien trempé. Néanmoins l'Agnès qu'il connaissait ne cessait de transparaître sous ce masque que désormais elle arborait, si tant est qu'on puisse parler de masque car, Puylaurens devait l'admettre, ces traits de caractère qu'il avait pu connaître moins intenses ne faisaient pas moins partie d'elle.

Et il ne l'en appréciait pas moins, sans qu'il soit même nécessaire d'évoquer le dévouement qu'il lui portait. Aussi, sa réponse ne mit-elle guère de temps à surgir lorsque sa suzeraine eut achevé de parler.


La faisabilité d'une telle entreprise me semble assurée, je suis bien certain que les bras aguerris et les esprits résolus ne manqueront pas pour assurer protection armée à votre charmante personne.

Esquisse de sourire en réponse à la pointe d'ironie manifestée par la St Just lors de son introduction.

En ce qui concerne mon propre cas, soyez persuadée que l'amitié et la fidélité que je vous porte n'ont point faibli, qu'il n'est point prévu qu'ils le fassent. Et que mon épée vous est acquise. Ce sera avec honneur mais aussi avec plaisir que je la mettrai à votre disposition.

Regard appuyé vers la Reyne, confortant si besoin était le ton avec lequel il avait prononcé ces mots.
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Finn
A la bonne heure…

L’éventualité d’un conflit ouvert avec le Bourguignon éveilla l’intérêt de l’Irlandais, interrompant même la progression du godet à ses lèvres. La partie encore expressive de son faciès s’éclaira, peinant à dissimuler aux yeux de son interlocutrice la nervosité qui l’agitait. Il soupçonna un instant qu’elle ne dise toute la vérité et qu’elle fomente une quelconque action contre son triste époux.

Son voisin prit la parole et Finn en profita pour s’abreuver copieusement tout en l’écoutant se joindre au projet. Dans le même temps, il dévisagea avec insistance sa suzeraine en tâchant de déceler le moindre signe trahissant les viles intentions qu’il lui prêtait. Autant dire qu’il revînt bredouille. Lorsque ce fut à lui de parler, il abandonna son Bourgogne en coin de table et le fit avec prudence.


- « Je ne dirai pas mieux. Sois certaine de pouvoir également compter sur quelques bras supplémentaires que je me charge de convaincre. Tu as tout mon soutien. »

Il ôta ses gants en cuir de mouton et offrit celui qui habillait sa dextre à sa vis-à-vis en signe d’engagement.

- « Cependant, j’apprécierais que ma Reyne m’éclaire sur les missions qu’elle compte confier à sa garde. En aurait-t-elle d’ors et déjà une en tête ? Y’aurait-il une raison, même infime, de craindre un mauvais coup de notre bon Roy ?.. », l’interrogea-t-il, masquant à peine ses attentes.

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Gnia
Etrange comme ce qu'on est en droit d'attendre des uns et des autres peut s'avérer totalement à l'opposé des attentes sus citées.
La Saint Just avait écouté les deux réponses et demeurait quelque peu circonspecte.
Elle avait tâché de rassurer celui qu'elle pensait le plus frileux concernant l'éventualité d'une divergence éventuelle, mais il n'avait même pas relevé.
Tandis que l'Irlandais ne semblait en fait n'avoir retenu que cette inquiétude sans fondement qu'Agnès avait eu le tort d'exprimer.
Portant le godet de vin devant elle à ses lèvres, elle prit un instant de réflexion avant de faire répondre au Seigneur de Cazayous, retenant une furieuse envie de lui faire remontrance sur ses espérances à peine voilés.

Elle hocha la tête en reposant le vin, prenant acte de la réponse affirmative de chacun de ses vassaux.
Puis, elle fit enfin réponse à l'Irlandais.


Je suis de nature prudente et méfiante, quand bien même aucun signe ne laisse à croire que je pourrai être trahie, je m'en préserve, par avance.
C'est là l'unique raison de l'argument que j'ai présenté plus tôt. Je n'aurai peut-être pas dû commencer par celui-là, cependant...


Le sourcil se fronce légèrement tandis qu'elle darde un regard impassible dans celui de Finn. Bref instant de communication muette avant qu'elle ne reprenne.

Je n'ai guère de missions précises en tête pour l'heure. Mais, une chose est sûre, je ne songe guère à obliger les gens à rester en permanence dans mon sillage mais plutôt de pouvoir compter sur eux, en cas d'escorte nécessaire, ou mieux encore, de décision de participation à un conflit armé quelconque. Comme une réponse à une levée de ban en somme.

Elle plisse le nez, pas très sûre d'arriver à exprimer son idée clairement.

Verriez vous d'autres types de tâches à confier à telle garde ?
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