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[RP] La mine de Bergerac

Orthon
Orthon avait entendu l'appel, la production de fer était faible. Demain matin, il serait l'un des premiers ou le premier même à s'enfoncer dans les entrailles de la terre. Pic ou pioche, peu importait le nom de l'outil, il fallait creuser et il allait le faire.

Il voulait que les habitants participent à cet effort crucial. Il se plaça sur la grand place. Monté sur son fidèle Zéphyr, il n'aurait pas grand mal à se faire remarquer.


Habitants de Bergerac, il est temps de montrer votre capacité à réagir ! Il est temps de prouver votre abnégation ! Il est temps de retrousser vos manches ! Nous manquons cruellement de fer, il est de votre devoir, dès demain, de participer à l'extraction de ce précieux minerais !

Orthon regardait autour de lui.

Qui sera le premier à descendre dans les profondeurs ? Qui pourra me devancer ? Car demain, à l'aube, je ferai mon devoir ! Je vous demande de travailler quelques jours dans la mine. Ce n'est pas pour moi, c'est pour le comté ! Montrez-vous avec vos outils, descendez dans les galeries et après un dur labeur, vous serez fiers de remonter, le visage noirci mais le coeur heureux !

Orthon n'entendit que le vent souffler à ses oreilles. Il espérait pourtant que son appel serait écouté. Il partit à la caserne, rejoindre le forgeron afin qu'il lui présente une pioche digne de ce nom.
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Orthon
Le soleil n'était pas encore levé, mais l'aube pointait son nez. Orthon avait quitté la caserne, non pas habillé en soldat, mais en travailleur. Une pioche sur son épaule, des gants, des vêtements et des bottes assez solides pour résister aux déchirures. Son appel avait-il été entendu ? Ce serait la surprise.

Les rues et ruelles de Bergerac étaient encore désertes. Même pas un pochtron au sol à cuver son dernier verre. Dommage car il l'aurait emmené avec lui. L'effort l'aurait désaouler ou à défaut un seau d'eau fraîche afin qu'il puisse mieux suivre Orthon.

Il arriva à l'entrée de la mine de fer alors que le soleil pointait ses premiers rayons. Il regarda derrière lui puis Orthon s'enfonça à la lueur des lanternes et choisissant un emplacement, il commença à extraire le fer. Les galeries résonnaient de ses coups réguliers, il priait Aristote pour que des villageois, des soldats, le rejoignent.

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Una_agnes
D'un pas nonchalant, j'abandonne la carriole et je me glisse, baluchon à la main vers la bouche de l'ogre. Entendez bien, l'entrée de la mine de fer.
Je donne mon nom à l'entrée, pour mon salaire.


- Et celui de dimanche ?
- A l'auberge du Loup Noir... mercé.


L'auberge du Loup Noir... jamais foutu les pieds. Mais tout le monde en parle, chez les sarladais. J'aurais aimé faire la route avec mon frère, histoire de ne pas être seule, histoire de lui parler aussi, enfin pour de vrai. J'espère que mère ne découvrira pas que j'ai son coffret. J'attends Hakon, et tous les deux, nous allons l'explorer.

Mais pour l'instant, je vais me contenter de piocher... Me changer les idées. Oublier.

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Orthon
Orthon attaquait le minerais avec rage. Voilà des heures qu'il s'activait bravement. Il avait fait quelques pauses, le temps de se rafraîchir le gosier, en buvant à grandes gorgées une eau presque fraîche que contenaient différentes gourdes emportées.

A un moment, il s'était arrêté plus longuement, le temps de se faire un pansement à l'avant-bras gauche à cause d'une légère blessure provenant d'un éclat qui avait fusé par la force du pic.

C'est en reprenant son labeur qu'il lui sembla entendre une seconde pioche. Les coups étaient moins réguliers. Il s'arrêta pour mieux écouter. En effet, quelqu'un était venu dans la mine participer à l'effort. Il remonta la galerie et vit à la lueur d'une torche une femme attaquer le minerais si précieux. Il s'approcha.


Bonjour, je suis Orthon. Je suis content de voir une seconde personne oeuvrer pour le comté. A nous deux, nous ferons ce que nous pourrons. Mais je ne désespère pas de voir arriver de nouveaux mineurs, même si je suis un peu déçu du silence des habitants.

Orthon s'essuya le front du dos de la main.

La chaleur ne vous incommode-t-elle pas ? Je peux vous donner une gourde d'eau si vous en ressentez le besoin.
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Una_agnes
Se méfier des chariotes et des inconnus. C'est ce que les mamans apprennent à leurs enfants. Sauf que moi, j'avais pas eu de maman, que sur nos îles, y'a peu de chariotes et pas d'inconnu. Mais, bon... Méfiante je l'étais quand même. On apprend vite, justement, quand on n'a pas de maman.

Quoi qu'il en soit, le gars approcha... Il n'était pas spécialement frais à voir. Cela devait faire quelques heures déjà qu'il était dans le dragon. Je le reconnaissais cependant. Encore un que Mère avait écorché vertement. Le pauvre... il avait pourtant l'air d'un bon gars. Je retirais mon foulard de ma bouche.


Bon jorn... Una... Fallait-il dire mon nom ? J'en arrivais à me poser la question. Una MacFadyen...

Je reniflais comme un marin avant qu'il ne crache trois pas devant lui. Réflexe, forcément, après être resté trop longtemps un foulard sur le nez. Je me retins néanmoins de molarder. J'ai pas eu de vraie maman, mais je suis quand même un tout petit peu éduquée.

Ne désespérez pas... Les mineurs vont et viennent, sans bruit... Si nous ne les entendons pas c'est qu'ils sont sans doute plus loin dans les galeries...
J'ai mon outre aussi. Ne vous inquiétez pas... Je survivrais... mais vous... For fanden ! Faites une pause. Je vous en prie... Vous avez l'air d'en avoir besoin. De toutes manières mon filon est éclairci... je vais aller chercher des panières pour remonter le minerai... Je vous accompagne jusqu'à la surface, si vous le désirez...


J'avais juré comme Hakon... Le petit frère me manquait assurément.
Dès que mon frère sera là... il saura vous rassurer. Je suis sûr que la fréquentation n'est pas si désastreuse qu'elle n'y parait.
Pieux mensonge ou noble souhait. Je ne savais pas vraiment.
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Orthon
Ne vous inquiétez pas pour moi Una, le travail difficile ne m'a jamais fait peur. J'espère qu'Aristote saura vous entendre si effectivement d'autres mineurs sont présents, ou un peu plus loin ou très loin de nous. Mais bon, ils ne doivent pas faire beaucoup de mal avec leur pioche, car décidément je n'entends rien dit-il en souriant.

Puis, prenant deux panières d'osier dans un renfoncement de la galerie parmi d'autres, il chargea la première légèrement et la seconde pour lui-même un peu plus lourdement.

J'accepte votre invitation pour remonter à la surface, tenez, prenez cette panière et faites attention de ne pas trébucher.

Orthon passa le premier et s'assura qu'Una le suivait.

Un peu d'air frais nous fera du bien et peut-être que nous rencontrerons votre frère qui devrait, si ma mémoire est bonne, nous rejoindre dans la soirée ou demain.
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Soren
[Dimanche 26 Aout - Sur la route Est qui va vers Sarlat...]

Foutue journée! Syu était de garde à Sarlat. Le manque de présent à la maréchaussée de la ville n'avait pas pu lui permettre de se libérer pour partir avec moi. Aux dernières nouvelles, elle rejoindrait Bergerac mardi avec Alise et Galava. Cela fera encore 3 paires de bras de plus pour extraire ce précieux minerai de fer qui manque si cruellement au comté. Déjà, des manifestations de forgerons en colère avaient eu lieu devant mon bureau comtal de Sarlat. Le manque de minerai les empêchait de travailler et donc de gagner leur vie! Ah fichue journée! Quel enfer qu'être Commissaire aux Mines!

Et si ce n'était que ça, mais il y avait Hadrien... Hadrien MacFadyen, mais où est-tu donc? Le minerai que tu as trouvé, tu ne l'as pas volé. Tout ce que tu trouves dans la terre de ton domaine t'appartient petit frère. Bon sang! Une fugue...pour 1 kilo de minerai de fer! Où es-tu Hadrien? Es-tu au moins encore en vie? Crois-moi, qu'un seul gueux ose toucher à un cheveu de toi, et il saura comment un danois règle ses comptes. La crise rouge, je ne chercherais même pas à l'endiguer petit bonhomme. Elle viendra et elle sera destructrice! Si tu touches à un cheveu d'un MacFadyen, tu péris par la main d'un MacFadyen!

Et si ce n'était que ça, mais il y avait ces rumeurs, ces ragots que j'avais entendu à l'auberge, là où j'ai fais une halte pour me désaltérer. Sont-elles responsables en partie du manque de mineurs à la mine de fer? Je me pose réellement la question. On n'aurait jamais retrouvé des corps mais...des mineurs seraient descendus sans jamais remonter? Mais alors, où sont-ils passés? S'ils avaient eu un accident, ça se saurait su! Un mineur, ça ne disparait pas comme ça! Ça ne peut pas fuir n'importe où!

L'imagination paysanne est vive quand des faits inexpliqués surgissent dans une région. On est souvent prompt à accuser le Sans-Nom, à croire aux sorcières, aux croque-mitaines, aux malédictions. Les ermites des alentours sont vite accusés...et souvent bien plus rapidement jugés que certains malfrats pris par la maréchaussée. Et dans ces conditions, la mine a vite le dos large. Un mineur tousse? C'est le mal des profondeurs! On se blesse? Mais pourquoi as-tu donc utilisé cette pioche? Tu sais qu'elle est maudite depuis que tu l'as emmené au fond? Ceux qui sont en contact avec le minerai attrapent des pustules. On ressort de vieilles légendes. On prétend qu'un géant a jadis été enterré dans ce lieux et qu'il tue tous ceux qui osent déranger son sommeil ou profaner sa tombe.

Oui! Foutue journée! Je sais que combattre ce genre de situations est difficile. Très difficile. Mais si j'en crois les rumeurs, l'église d'Aristote ne s'est pas encore mêlée de cette affaire. La Sainte-Inquisition dort au gaz? Qu'elle continue! Je n'ai vraiment pas besoin qu'un grand ponte vienne avec ses reliques et son eau de pacotille pour purifier les lieux, fermer la mine et demander à tout le monde de se tenir à l'écart de ce lieux qui possède une ouverture vers la lune! Ah ça! Quel est le mécréant qui a donné la direction pour creuser la dernière galerie? N'a t-il pas vu qu'ils se dirigeaient vers l'enfer lunaire?

Quoi qu'il en soit, géant ou pas. Porte vers la lune ou pas, je suis bien décidé à éclaircir tout ça... même si les mineurs de Bergerac viennent de trouver les appartements de Hel!

J'entre enfin dans Bergerac. De nombreuses maisons me semblent désertes, preuve d'une baisse de la population dans les dernières années. Tout est là, prêt à accueillir de nouveaux habitants. Mais viendront-ils avec tous ces ragots? Une taverne... Et une auberge. L'auberge du loup noir. Enfin! Je laisse mon cheval à l'abreuvoir et j'entre. J'ai besoin de bière pour affronter le Sans-Nom! De beaucoup de bière.


- Salut l'ami! Aurais-tu une chambre de disponible? Hum...attends... non.. je vais avoir besoin de trois chambres! J'ai des amis qui vont venir sous peu! Ah et puis...Je suis venu trouver une personne à Bergerac. Sais-tu où je pourrais trouver une certaine Una MacFadyen?
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Una_agnes
[Samedi 25 août, au soir... Chronique d'une cata annoncée]

La remontée avait été agréable. Moi qui redoutait tant la compagnie, je devais avouer que dans la mine, on se sent vite bien davantage que seul et que le son d'une voix fait un bien fou, parfois.
Près de la surface, je me mettais à compter les panières. Certains comptent les moutons, d'autres les écus... moi c'était les panières.


Euh...

Je passais la main sur mon visage, sentant d'ailleurs que j'avais dû m'égratigner la pommette. Mon esprit se mit à cavaler à la vitesse du vent.

Mestre Orthon ?

Je recomptais machinalement.

Il nous manque une panière, non ?

L'affolement me gagnait. Je ne pensais pas à moi spécialement. Je pensais à mon frère qui devait rendre des comptes à une sorcière. Je pensais à tous les mineurs de Bergerac et de Castillon. Certes, ce n'était qu'une panière, mais n'y avait-il rien de plus décourageant que de perdre un bien qu'on a mis tant de coeur à réaliser ?

Il nous manque une panière... Par Aristote, il nous manque une panière... Ca vaut quelques jours de prison, non, le pillage des réserves comtales de fer ?

Je me précipitai vers l'endroit où jouaient les enfants.

Hadrien, mo ghrà... Viens ! On rentre à l'auberge... Dis au revoir à Mely... L'heure est grave. Soren va avoir des problèmes... Cafard et punaise ! Il manque du fer !!!

[Dimanche 26 août, au soir... Auberge du Loup Noir.]

Fallait-il que nos sorts se jouent dans quelques tavernes ? Une nouvelle fois j'étais attablée. Une nouvelle fois il était arrivé. Une nouvelle fois mes yeux étaient emplis de larmes. Une nouvelle fois... Je ne savais pas ce que je voulais. Que mon frère me prenne dans ses bras ? Oui. Mais comme il venait de se prendre une branlée à la lutte, le réconfort qu'il pourrait m'apporter lui créerait sans doute une souffrance que je ne pouvais lui souhaiter.

Hakon !!! Jeg er her ! Jeg har ikke fundet ham !

Pourquoi en norse ? Parce que j'étais norse après tout. Capable de tout massacrer, comme tout norse qui se respecte. Il commençait à être temps d'assumer. Le sang des fées, certes... Le sang d'Erik le rouge aussi... Je venais de le prouver.

Hakon !!! Je suis ici ! Je ne l'ai pas trouvé.
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Soren
- Una! Hvad en glæde at se dig!*

La voix! .... La voix et le langage! Il n'y en a qu'une qui puisse ainsi s'exclamer dans cette auberge! Et c'est ma soeur! Enfin une âme familière à qui je peux parler en toute liberté! Ça, ça fait du bien après une foutue journée!

Je passe mon bras gauche dans son dos et la salue chaleureusement. Nous avons eu des différends elle et moi ces derniers temps. Des mots s'étaient échangés à propos d'une cérémonie de mariage. Mais il n'en reste qu'elle est ma sœur et malgré son caractère excessif, je l'adore! Un beau brin de fille dans une âme d'acier! Une vraie MacFadyen Una! D'ailleurs quel est le MacFadyen qui sait se montrer reservé? Hum? Lequel?

Mon bras endolori entre nous me fait un mal de chien, mais serré comme cela, l'un contre l'autre, elle ne peut voir la grimace qui déforme mon visage! Je me recule un instant pour mieux la contempler. J'ai masqué tout trace de douleur un sourire convaincant, celui que je délivre lorsque je veux séduire.


- Hadrien? Pas de nouvelles!

En arrivant ici j'avais espéré que le gamin m'aurait devancé. Qu'il serait arrivé à Bergerac et qu'un quidam quelconque se serait approché de moi en disant: Sieur MacFadyen? Le petiot qu'est-là, il vous cherche! Je ne peux masquer l'inquiétude qui voile mon visage. Hadrien? Mais où es-tu?

- La route de Sarlat à Bergerac est longue pour un enfant de cet âge. Sais-tu si quelqu'un aurait pu l'aider dans son aventure?

Je m'assois à ses côtés. Nous avons beaucoup de choses à discuter.

- J'espère qu'il ne lui est rien arrivé. Il faut monter une battue Una. Je connais quelqu'un ici qui pourrait nous aider. Une bonne personne. Je l'ai croisé lors de mon cours séjour à la tête de la COPA. Et il s'est porté volontaire aussi pour essayer de relancer la mine de fer. Enfin...au moins faire ce qu'il peut. Il est de la COPA Una! Il peut sans doute demander à son unité de nous aider pour cette battue.

J'ose à peine lui parler des autres tracas. Elle sait pour le vol de fer. Les légendes? Les on-dit sur la mine? Bah! Il vaut mieux laisser tout ça sous silence pour l'instant. On dirait qu'elle a pleuré. Je n'ai pas envie d'ajouter à son fardeau ce soir. Elle me semble si fatiguée.

- Tu devrais aller te reposer Una! Dès que l'on a retrouvé Hadrien, je descendrais dans la mine. Je veux voir de visu comme on y travaille Una!

Et surtout savoir ce qu'il y a en bas!

* Quelle joie de te voir!
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Orthon
Orthon, qui était redescendu dans les profondes galeries, remontait avec son chargement de fer. Il avait délaissé les panières pour prendre une hotte plus profonde et plus facile à remonter à la surface, les sangles de cuir reposant sur ses épaules. Il vit Una et Soren.

Bonjour Soren, content de vous revoir ! Una, restez encore à l'air libre ! Il fait très chaud là-dessous ! Ce n'est pas non plus un endroit pour une femme. J'ai entendu que vous parliez du jeune Hadrien, je ne l'ai pas vu. Peut-être flâne-t-il sur la route ?

Orthon s'essuya le front.

J'ai appris que le maire de Périgueux Power85 aurait volé du fer ! Scandaleux et honte sur lui si cela s'avère exact ! J'ai averti les soldats en caserne afin qu'ils se renseignent sur ses mouvements. Il ne manquait plus que ça !

Orthon prit un peu de temps et s'assit sur un rocher.

Pfiouuuuuuuuu, j'entame mon quatrième jour de mine. J'ai mal à tous mes muscles. Heureusement j'ai un baume qui me permet d'atténuer les douleurs. Voulez-vous en profiter ?
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Una_agnes
[Dimanche 26 août, au soir... Auberge du Loup Noir.]

Les bras de mon frère s'étaient refermés autour de moi, comme je l'espérais et le craignais en même temps. La crispation de sa douleur ne m'avait pas échappé non plus. J'étais tellement tendue que le frôlement d'une mouche m'aurait heurté de plein fouet.

La tête me tourna, il sentait comme papa. Pas Arth, non. Ni mon père nourricier. Non. Il sentait comme mon père, le vrai, Hakon troisième du nom, quand il rentrait de la chasse ou de tabasser maman. Les images me revinrent ou plutôt des impressions. Je les chassais du revers de ma main cérébrale, comme des mouches justement. Ce ne pouvait être qu'une coincidence, ou bien tous les hommes sentaient ces effluves particulières, de chaleur, de force et de sang. Adriano sentait un peu comme ça aussi, oui... Cela me rassura, je n'étais pas si folle que j'en avais l'air. Cela ne m'empêcha pas de fondre en larmes à sa première question.


Hadrien ? Pas de nouvelles !
N..non... Mais il... pas Sarlat... Avec moi.. pour jouer avec Melyane... à la mine... à côté, pas loin... Maman ! Que dire... Maman ?


Je n'écoutais pas la suite. Je n'entendais pas vraiment. Je me laissais bercer un instant dans ces bras. Rien d'autre ne comptait à cet instant. Venais-je de comprendre quelque chose d'important ? Mes larmes commençèrent à refluer, ma respiration se fit plus calme, mon coeur battait mais sans me faire mal. C'était donc ça....

Hakon... Aide-moi... J'ai pas la force de monter... s'il te plait.

Profiter de mon frère quelques instants. Ne pas chercher à le protéger, rechercher sa protection. N'être là que pour lui... et lui pour moi. Etait-ce trop demandé ? Oui, parce qu'Hadrien avait besoin de nous. Non. Parce qu'à bout de force comme je l'étais, je ne servirais pas au petit avant un moment.

J'ai rencontré un gentil garçon dans la mine... S'appelle Orthon...
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Soren
[Dimanche 26 août - Auberge du loup noir - Chambre de la brune]

N'eut été de mon bras endolori, je l'aurais porté dans mes bras comme les galants le font parfois avec celles qu'ils courtisent. Un frère, c'est parfois une épine dans le pied. Et quand elles sont danoises, elles peuvent être encore plus douloureuses. Une frère, ça peut aussi être un soutien, une canne. Une simple canne sur laquelle s'appuyer, se reposer quand on en éprouve le besoin. La vie n'avait pas été simple pour nous deux ces derniers temps. Mais tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Sacré grande petite soeur! Je ne te connais pas depuis longtemps et pourtant je sais que je ferais tout pour toi Una MacFadyen.

Hakon... Cela fait combien de fois que j'entends ce nom? Trois? Quatre fois? Cette fois, le doute n'est pas permis. C'est bien moi qu'elle appelle comme cela. C'est une sensation étrange que de répondre à un nom qui n'est pas le sien...ou plutôt qui n'est pas mon nom usuel. Hakon est un nom d'origine scandinave. C'est celui de mon géniteur, celui qui a engrossé ma mère. Je connais la répulsion de ma soeur pour ses racines danoises. Elle n'a pas été élevée du côté de la Baltique. De Cette civilisation, elle ne doit avoir assimilé que les mauvais côtés. Elle garde en elle le souvenir d'un père dément et elle l'associe à tous les hommes du nord. Et pourtant aujourd'hui, elle a parlé dans ma langue maternelle, une langue qu'elle doit tant haïr.

Sa chambre est juste à côté de la mienne. A l'heure qu'il est, elle doit déjà avoir sombré dans le sommeil. J'espère qu'il n'est pas hanté par un quelconque cauchemar. Dors Una...Dors...Ton petit est là près de toi. Il veille sur toi. Et toi Hadrien? Où est-tu? Où passes-tu cette nuit avec ton kilo de minerai de fer? Il est étonnant de constater combien un mot banal pour un adulte peut marquer l'imaginaire d'un gamin. Oui Hadrien, le minerai de fer est précieux dans le périgord, mais il n'est rien comparé à ta vie.

Ce soir, la lune est haute dans le ciel. Du côté de Aalborg, les paysans disent que c'est un mauvais présage. Son teint rouge sang n'augure rien de bon. Malgré tout, il faut que je dorme. Demain, la journée s'annonce longue...longue et pénible.

"J'ai rencontré un gentil garçon dans la mine... S'appelle Orthon...". Je ne sais pourquoi, mais cette phrase me trotte en tête, un peu comme un air de musique dont on n'arrive pas à se débarrasser. Orthon...J'ai déjà échangé avec lui. Plusieurs fois oui. Mais jamais je ne l'ai rencontré. "Gentil garçon"... Venant de ma soeur, ces paroles ont un goût doux-amer. Doux parce que depuis que je l'ai rencontré, je n'ai de cesse que de l'empêcher de connaitre l'erreur fatale : celle de donner sa vie au Très-Haut. Amer parce que...une phrase pareille ne peut empêcher de provoquer en moi un sordide sentiment de jalousie, une possessivité sans borne. Tout n'est que contradiction en moi. Ne te marie pas au Très-Haut mais si tu veux de rapprocher d'un homme alors...Je chasse ces stupidités d'un clignement de paupière. Décidément, les mariages entre elle et moi seront toujours source d'un conflit infini.


[Lundi 27 août - Devant la mine de fer]

- Je ne sais pas trop ce qui s'est passé avec le maire de Périgueux, sieur Orthon.Et je ne sais si on peut l'accuser de vol de minerai de fer. Je trouve juste qu'en ce moment, tout va mal!

Tout va mal? Tout ira forcément mal tant que Hadrien n'aura pas été retrouvé. En le regardant, une question me brule les lèvres: dites-moi sieur Orthon, comment trouvez-vous ma soeur? Mais ça serait inconvenant, déplacé. Pas maintenant. Non. Même pour un danois qui n'hésite pas à mettre les pieds propres ou sales dans le plat propre ou sale !

- Sieur, pourriez-vous nous aider? Je voudrais organiser des recherches pour retrouver mon frère. J'ai besoin de bras pour battre route et campagne. Pourriez-vous me trouver des volontaires? Je vais fournir une description du petiot. Il est parti de Sarlat pour me retrouver. Il savait que je venais à Bergerac. Il a trouvé du minerai de fer en creusant sur l'île et il a pris peur pour moi. Il sait que je rends des comptes au comté à propos de cette ressource.

Je regarde Orthon tendre un baume à ma soeur. Je me lève et lui tend une chope de bière.

- Tenez! Je vous l'avais promis. C'est un honneur de boire en votre compagnie sieur! Quand au baume, je crois effectivement qu'Una aurait besoin d'un bon massage.

Je jette un coup d'oeil furtif et taquin dans sa direction. Inutile de rajouter quoi que ce soit. Les mots sont vains à cette occasion. Enfin, je reporte mon attention vers l'entrée de la mine.

- En attendant que les recherches s'organisent, moi, je descendrais bien là-dedans voir ce qu'elle a dans le ventre!

Un géant? des êtres ethérés inspirant la peur? un animal monstrueux? Ou une source d'inspiration pour une imagination fertile de paysan?
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Orthon
Orthon écoutait Soren tout en changeant son pansement souillé à son bras. La légère blessure occasionnée par un éclat de roche s'était bien refermée. Avec deux doigts, il appuyait sur le sang séché de la plaie pour ressentir quelques douleurs mais rien ne se passa à son grand soulagement. Il lava proprement son bras avant de se passer un baume à base de calendula puis il protégea la blessure d'une fine bandelette.

Soren, si vous avez besoin de moi, je suis tout à fait enclin à vous aider. Des volontaires ? Je ne connais pas grand monde et si vous pensez à des soldats, je préfère me taire, je risquerai de devenir désagréable.

Orthon se leva pour brûler son vieux pansement bruni par le sang. Le feu d'une torche rendit son regard plus noir que d'habitude car l'armée le décevait. Il aurait voulu en dire plus mais le moment n'était pas encore venu. Ses pensées s'estompèrent en regardant la chope de bière tendue par Soren.

Merci bien, je considère énormément les hommes qui tiennent leur promesse. Je vous renvoie le compliment, c'est un honneur que de partager avec vous cette chope de l'amitié !

Orthon vida sa chope assez rapidement tellement sa gorge était sèche.

Pour le baume, dit-il en désignant du regard Una, il me semble, Soren, que vous pourriez frictionner les bras de votre soeur. Puis tout bas: Elle semble si fatiguée, vous devriez lui dire de rentrer. Entrer dans la semi-obscurité pour ne pas dire l'obscurité à certains endroits de la mine, ce n'est pas fait pour améliorer son moral. La disparition du jeune Hadrien, qui je l'espère, n'est qu'un fâcheux contre-temps, hante son esprit.

Orthon remit sur son dos la hotte.

Soren, dit-il d'une voix forte, vous devriez profiter également de ce baume, votre bras parait ne pas disposer de la force nécessaire habituelle. La chaleur de l'onguent vous fera le plus grand bien. Je vous devance dit Orthon en entrant dans la mine, le travail pour le comté m'attend !

Orthon empruntait pour la sixième fois d'affilée les galeries de la mine de fer, était-ce un record ? Six jours où il trimait dans la chaleur étouffante des entrailles de la terre. A peine enfoncé, il jura.

Satanée pierre, j'ai failli me fouler une cheville ! Puis plus loin et plus fort.Soren..ren..ren... Pourriez-vous me dire...dire...dire si des soldats...dats..dats ont travaillé dans les mines... ines...ines durant les six derniers jours.. ours...ours ?
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Una_agnes
J’avais les traits tirés, soit. J’avais certainement des poches sous les yeux, car je sentais mes paupières s’effondrer. Je ressemblais sûrement à une vieille fille désséchée dont les nuits sont hantées par des corps d’éphèbes dénudés. Oui, c’est tout à fait ce dont je devais avoir l’air pour m’attirer les remarques si plaisantes de mon camarade de tranchée.

Mais les éphèbes n’étaient pas dénudés. Non. J’avais passé la nuit à rêver d’un garçon un seul. Je lui nettoyais les fesses à l’eau froide pour lui apprendre à respecter les lieux d’aisance. Je le consolais parce que sa mère ne bougeait plus depuis des jours. Je le décrochais d’un arbre auquel il s’était incidemment pendu par le fon de ses braies. Mon éphèbe à moi, avait les yeux noisettes et les cheveux bruns, la peau douce des bébés, et des genoux cagneux d’un gamin. Mon éphèbe à moi, je l’avais vu naître, comme le grand blond devant moi. Sauf que pour lui, j’avais été là. Pour Hakon pas. Peut-être était-ce mieux. Soren était en vie, heureux et insouciant. Un merveilleux commissaire aux mines. Alors que mon éphèbe à moi avait disparu.Voilà ce que donne d’être élevée par une mère trop prise et une sœur, vieille fille déséchée.


Mercé de votre sollicitude à tous les deux… Je vais piocher jusqu’à sexte et ensuite je remonterai organiser les recherches… Si je peux. Commissaire, vous pouvez rassurer notre compère sur les fréquentations de la mine de fer depuis le vol de la panière ?

Puis plus bas.

Je t'aime, mon petit frère... Mercé pour cette nuit.

Je m'enfonçai dans le coeur du Dragon, le mien était plein de larmes et de soucis. J'écoutais les battements de ce coeur là : boum-tac, boum-tac... répondant à celui-ci ting-ting, ting-ting. Lequel tiendrait le plus longtemps ?
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Soren
- Sieur, la fréquentation a la mine de fer a bien augmenter ces derniers temps. Je ne puis cependant vous dire qui y travaille. Je n'ai pas le nom de chaque mineur. Peut-être le bailli? Je ne contrôle pas non plus les salaires des mineurs, ni le nombre de places octroyées à chaque mine. Mais ce que je sais Orthon, c'est que des hommes comme vous et tous les volontaires qui sont venus donner un coup de main ici devraient être cités en exemple plus souvent. D'ailleurs sieur, je pense que dans les jours qui viennent, nous devrions enfin atteindre l'équilibre en minerai de fer et arrêter de piocher dans notre stock! Cet équilibre sera certes atteint au détriment des finances du comté étant donné que le nombre de mineurs à la mine d'or a diminué, mais si cela permet de nous mettre à l'abri d'une fermeture de mine, c'est mieux que rien.

Ah et en ce qui concerne les vols, ma cousine Kildara qui est Commissaire au Commerce n'a rien relevé d'anormal depuis le premier...incident. Restons optimistes voulez-vous?


Avant d'entrer dans la mine, je m'approche de Una et lui murmure à l'oreille.

- Je vais aller faire une petite inspection dans la mine. Je piocherai ce que je peux avec mon bras endolori... mais surtout, je veux me faire une idée par moi-même de ce qu'il y a en dessous. Et surtout, tu attends mon retour avant de partir à la recherche d'Hadrien. Tu m'entends ma chère sœur? Ne pars pas sans moi!

Je prends l'une de ces lampes à huile qui dégage une sale odeur de poisson en brulant. Une épaisse fumée noire s'échappe de celle-ci quand je l'enflamme, brulant les impuretés de l'huile. Lorsque la flamme se stabilise, j'entre. Il fait sombre, bien plus sombre qu'à la mine d'or j'ai l'impression. Je suis la galerie principale. Ici et là, je croise quelques mineurs au travail. Tout me parait normal, excepté l'anxiété et la fatigue excessive que je lis sur certains visages.

Au deuxième croisement, je fais signe à mes compagnons que je les laisse et vais investiguer une galerie latérale qui me semble beaucoup moins achalandée. Depuis mon entrée, je constate que la mine est très bien entretenue. Les galeries sont bien étayées. Je n'ai pas de crainte pour la sécurité des mineurs. Que voulez-vous, quand on est commissaire aux mines, il faut aussi être capable de discerner ce genre de détail. La formation qu'on m'a donné à ma nomination fut certes très condensée mais d'une efficacité redoutable!

Je suis arrivé au bout de la galerie. Mis à part quelques outils oubliés ça et là, je n'ai rien détecté d'anormal. Rien qui ne justifie la crainte, les ragots que j'ai attendu en arrivant. Je prends une pause. Je m'assois sur une grosse roche. Mon bras me fait affreusement mal. Von Frayner n'y est pas allé avec le dos de la cuillère. J'ai faim... et soif. J'aurais du apporter de quoi me sustenter.

C'est alors que je l'ai ressenti la première fois. J'ai failli perdre l'équilibre. Une petite secousse. For fanden! Mais que s'est-il passé? Je dresse l'oreille. Rien. Le bruit des pioches qui heurte le sol avec vigueur est toujours là, lointain. Hé! Pourtant je n'ai rien bu! Je suis aussi sobre que la Montagne aujourd'hui! Quelque chose attire mon regard sur la paroi en face de moi. Une fissure. Dans la roche. Je m'approche. Pas de doute, c'est bel et bien une fissure. Elle est suffisamment grande pour que je puisse y passer la main toute entière. C'est étrange ça. Elle me semble profonde et haute. Je ne touche pas le fond.

Soudain je bascule. Le grondement est sourd et puissant. Le sol tremble. Je vacille. Ma tête vient heurter la paroi. Le bruit est assourdissant. La poussière se lève. J'ai du mal à respirer. Je perds l'équilibre et je tombe face contre terre. Le bruit s'amplifie. On dirait que la paroi se déchire autour de moi. La force qui me retient au sol est si puissante que je ne peux strictement rien faire. Combien de temps cela dur? Je n'en sais strictement rien. Quand enfin, la fureur de la terre s'apaise je regarde, je me redresse. Je suis dans le noir le plus total. Ma lampe s'est éteinte. Je crains un instant qu'elle ne soit brisée. Instinctivement, je l'ai préservé avec mon corps. Instinctivement, je savais que sans lumière mes chances de survie étaient très réduites. Je dégage mon sac de mon dos et farfouille dedans à la recherche de mon briquet à Silex. Quand la lumière refait son apparition, je m'aperçois que la galerie s'est effondrée. Plus moyen de revenir en arrière. Un vent de panique s'empare de moi. Je me jette contre les éboulis et je crie le plus fort que je peux. J'appelle à l'aide! Je crie! Je crie! je crie! Mais aucune réponse ne vient. L'instinct de survie reprend le dessus. On m'a mis en garde contre les dangers de la mine et la possible raréfaction de l'air. Ne pas s'énerver m'a t-on dit! Rester calme et respirer lentement. Peu à peu j'essaie de me calmer. De réfléchir. Je me retourne. La fissure que j'avais observé avant l'éboulement s'est complètement déchirée également. La paroi rocheuse s'est éboulée elle aussi laissant derrière elle une paroi meuble faite d'argile. Eh bien! Je comprends pourquoi cette galerie est abandonnée maintenant. Quelque chose sur le sol attire mon attention. Je m'approche. On dirait un os... encore en partie enfichée dans le sol argileux. Des mains, je gratte tout autour pour dégager ce qui est effectivement un os. Je creuse...je creuse...je creuse! Bon sang! Mais qu'est-ce que c'est que ça?!?!?! Enfin, après plusieurs minutes de labeur, j'arrive à le dégager. Mais... C'est un os monstrueux! d'une longueur phénoménale! Jamais un être humain n'aurait pu avoir un os aussi grand que cela! Jamais! On dirait que c'est un os de jambe...ou de bras. Mais vu la taille...un tel os n'a pu appartenir qu'à.... un géant! Un géant comme on en parle dans les légendes... Un géant qui doit bien faire 4 ou 5 fois la taille d'un être humaine normalement constitué!

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