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[RP] Enlève-moi, enlève-moi...*

Soren
[Sarlace , Bas-fonds de Sarlat, au soir du 30 Juin 1460...]

Minuit se lève en haut des tours, les voix se taisent et tout devient aveugle et sourd.La nuit camoufle pour quelques heures la zone sale et les épaves et la laideur. J'ai pas choisi de naître ici entre l'ignorance et la violence et l'ennui. J'm'en sortirai, j'me le promets et s'il le faut, j'emploierai des moyens légaux...**

Oui, pour une sale journée, ce fut une sale journée! Des problèmes pour trouver un emploi! Cet orage qui éclate au dessus de sarlat et qui m'oblige à venir m'abriter aux Amazones! Syu étrange... Enigma qui n'est pas à l'aise! Brygh aux prises avec un abruti qui lui mine son moral! Non, décidément, cette journée n'avait rien d'une journée comme les autres! Ajoutez à ça Syu qui chique Bryn, Enigma qui se vide le coeur, et la suicidaire qui était égale à elle-même! Pfff... Ça a failli entamer ma bonne humeur légendaire tout ça!

Au retour de ma journée travail passé à trouver quelqu'un qui irait à la mine pour moi, une nouvelle encore plus surprenante m'avait aux a l'Arbre Vert, une autre taverne de Sarlat : Albanne, la danoise amie de Syu était au plus mal! Paraissait même qu'ell était mourante! Je retrouve Syu et Enigma en pleurs, inconsolables!Ne me demandez pas ce qui s'est passé ensuite, toujours est-il que je me suis retrouvé à califourchon sur Syu, presque à lui faire l'amour en pleine taverne. Quand à Enigma, elle n'avait qu'une chose en tête : me montrer qu'elle était capable de me baffer! Pfiouuuuu.... Quand je vous disais que ce fut une drôle de journée...

Après avoir couru dans les rues de Sarlat à la recherche de la suicidaire qui avait enlevé la petite Eilidh, la fille adoptive de Syu et avoir ramené la brune et la petite saines et sauves chez Syu, il me fallait encore rejoindre les bas-fonds de Sarlat pour mettre au point le plan de fou que j'avais promis à Syu et à Enigma : enlever Albanne! Bon sang! Mais pourquoi je me mets toujours dans des situations pas possibles moi! C'est à peine croyable! J'avais finalement réussi à embaucher quelques hommes de main qui m'aiderait à enlever Albanne moyennant une somme d'argent assez rondelette! Départ demain pour Saint-Aignan!

En attendant, il faut maintenant que je rentre sain et sauf aux Amazones : Sarlace est loin d'être un lieu de tout repos. j'ai hâte d'être sorti d'ici! Ce soir, pas questions de penser aux galipettes! J'ai d'aiguiser ma lame, graisser mes bottes et dormir. Oui surtout.. Dormir! Je vais avoir besoin de toute ma vigilance dans les jours qui viennent!


* A lire avec l'air de Envole-moi de Jean-Jacques Goldman

** Les deux premiers couplets de la dite-chanson...
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Syuzanna.
[Devant la taverne des Amazones... Et de charmante humeur.]

Quatre-vingt dix-huit... quatre-vingt dix-neuf... cent ! Elle avait compté, et cela faisait bien cents pas qu'elle faisait devant la taverne. Les mains croisées dans les dos, l'oeil alerte, la natte lui battant les reins, elle commence tout juste à trouver le temps long.
Assise sur un banc de pierre, enveloppée dans une chemise trop grande et coupée à la va-vite, et dans une cape qui en aurait logé dix comme elle, Eilidh la regarde aller et venir devant elle, ses grands yeux noirs la fixant avec intensité.
Mais Syu, pour l'instant, n'en a cure. Elle attend, patiente, grommelle, ronchonne, et pour un peu, de la fumée lui sortirait bien des oreilles. Ou des naseaux.
Touffu, l'énorme chien noir, assis près de la fillette, pousse un unique aboiement, auquel sa maîtresse répond par un geste du bras lui intimant le silence.

Depuis son réveil, la journée avait été mauvaise. En manque cruel de sommeil, la rousse n'était pas de bonne humeur, pour commencer. Mais si ça s'était arrêté là... Eilidh l'avait mordu au cours de la matinée, en jouant à imiter Touffu, et cela n'avait pas contribué à améliorer son humeur. Ensuite, elle en avait appris de belle sur Enigma et Zolgan. Mais ça, c'était avant. Avant la lettre d'Albanne. Avant qu'elle apprenne qu'elle était au seuil des portes du Paradis céleste. Le Paradis ! J'te fouterais, moi, du Paradis, avait songé l'Ecossaise. Au départ, elle avait voulu garder cela pour elle. Jusqu'au moment où un détail - une chose de moindre importance - l'avait faite craquer. La phrase de Søren. "Il te faudrait une gouvernante". Non, avait-elle songé en premier lieu, avant de lui agripper la chemise et de hurler qu'elle n'aimait pas les enfants... Cette aversion n'était pas née d'hier. Et d'aversion, ce n'en était même pas une. De la peur, oui. Une peur immense, qui l'avait habitée dès son enfance. Pas celle de mourir en couche, non. Mais celle d'éduquer ses enfants comme son père l'avait élevé. Parce qu'elle ne connaissait rien d'autre, elle, que le plat de la lame sur son dos, en guise de marque d'affection.
La manière dont elle s'occupe d'Eilidh semble pourtant démontrer qu'elle n'est pas aussi brutale qu'elle en a l'air, et surtout, qu'elle est capable d'éprouver un brin plus de sensibilité qu'une petite cuillère. Mais cela, elle ne veut pas le voir. Pas encore. On ne peut pas renier en une nuit des croyances vieilles de deux décennies. N'en déplaise à la mère de Søren !


- Mais que fait-il ? marmonne-t-elle entre ses dents.

Nouvel aboiement de Touffu. Et toujours les yeux noirs comme l'ébène d'Eilidh, qui la suivent à chaque mouvement. Jusqu'à ce qu'un bruit de pas attire son attention. Son ouïe affutée ne laisse passer aucun son.
Syu se fige, main sur la garde de son épée, prête à défendre chèrement sa vie, celle d'Eilidh, ainsi que celle de son chien.
Elle fait silence, et ils en font autant. Le temps suspend son vol... Qui vient-il par ici ? Søren, ou bien... ?

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Herboriste - Apprentie Druide
Albanne
[Saint-Aignan - Auberge de l'Orchidée Blanche - milieu de la nuit]

Mes pas résonnent dans la chambre de l'auberge. En dessous, une fête. Un mariage. Qu'ils aillent tous au Diable ! Je les y mènerai moi-même s'il le faut. Ma robe traine dans un coin. J'ai passé une tenue sombre. D'un noir de nuit. Braies. Tunique. Ceinture. Bottes. Tout est dans cette teinte. Mes propres cheveux y sont. Tout ? Non. Pas le poignard. Lui, il brille. Le seul éclat de ma tenue. Ma peau parait encore plus pâle. Ma maigreur est plus affolante. Je suis la nuit.

Je me saisis vivement de mon sac, que je passe en travers de mon buste. Un coup dans la fenêtre. Elle s'ouvre. Je regarde en bas. Ce n'est pas si haut. Je saute. Me réceptionne d'une galipette. Je lève les yeux. Personne ne m'a vu. Lentement, je me glisse dans les rues. A la manière d'une ombre. Furtive. Rapide. Invisible. Je ne conquiers pas ma liberté. Je la vole. Comme j'ai volé mes vêtements. Et mon arme. Où est passé Albanne, diront certains. Ou est passé la noble, diront d'autres. Ou est passée la voleuse, dira le reste du monde.

Le couvent. J'ai quelque chose à y faire. M'aider, avaient-elles dit. Elles m'ont empoisonné. L'esprit autant que le corps. Je me tiens devant. Enfin. Un mauvais sourire se dessine sur mes traits. Mes yeux reflètent le plaisir malsain que je vais bientôt prendre. J'entre à pas de loups. Voilà l'huile trainant dans le récipiant. L'huile sainte, disaient-elles. Réserve du prêtre pour oindre les baptisés. J'y trempe ma torche. Je m'approche ensuite des cierges. J'enflamme le bois. Je sors lentement, pour que la flamme ne s'éteigne pas. Le réfectoire. Les tables. Les bancs. Les nappes. J'y mets le feu. Il se propage vite. Je sors à toute allure de là. Je me dirige en courant vers une colline en surplomb. Je n'attends pas longtemps. Je les entends hurler. Hurler de peur. De douleur. Je les vois sortir, hors d'haleine. De là-haut je les contemple. Je les entends prier le Très-Haut.


Tu y prends plaisir ?

Je tourne la tête. A mes côtés, je me regarde gravement. Pour toute réponse, je hausse les épaules.

Elles le méritent.

Depuis quand te fais-tu juge de ce que mérite ou non les autres ?

Depuis que je vais mourir par leur faute.

Je me détourne. J'ai besoin de vivres, pour le voyage. Quel voyage ? Celui qui me mènera sans doute, au bout de ma propre existence. Et la route, sans nul doute, ne sera plus très longue.
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Evil_erin
"Saint Aignan ... Le plus rapidement possible ... Vous serez payée sur place ... "

*Pour sur ! L'avait intérêt de me payer le blondinet rouge et noir ! Hors de question que je me déplace pour rien et encore moins que je bosse comme un pigeon : pour une poignée de graines ! *

J'avais décidé de prendre Eileen et sa gardienne avec moi, elle était embauchée pour la garder à l'abri pendant les périodes où je travaillais, je ne voulais surtout pas risquer la vie de l'enfant. Mes quelques affaires et les siennes emballées dans mon sac, mon épée toujours fixée dans mon dos, je fermais la porte de la chambre de l'auberge. Inutile de faire des adieux au groupe, j'avais horreur de ca, et puis je ne ressentais pas de manque, ca n'arriverait que dans quelques jours. Pour le moment, je voulais seulement bouger, puis espionner, me mettre à l'affut, cogiter le plan d'action et surtout passer à l'attaque.
Des que j'acceptais une mission, mon esprit ne se focalisait plus que sur elle jusqu'à ce qu'elle soit achevée. L'excitation qui en découlait, la sensation de sentir le danger autour de moi et peut-être retrouver ce nœud au ventre si la mort me frôlait à nouveau, voila ce que j'aimais dans mon travail.

La route défilait, j'essayais de ne pas penser à mon dernier échec après ma première victoire depuis de longs mois, Il ne méritait pas les sentiments que je lui portais et qu'Il bafouait jour après jour, il valait mieux que je me défoule de cette envie de le tuer au cours de mes missions.
Les jours étaient passés, tous identiques et le trio féminin était arrivé dans la ville de Saint Aignan sans encombre. J'avais installé ma maisonnée dans une auberge de gamme moyenne, anonymement, je prenais toujours cette précaution.

Le commanditaire m'avait donné le nom, la description de la cible et le fait qu'elle soit de noblesse étrangère m'amusait assez. Avec un peu de chance, elle pouvait être aussi complètement idiote et aussi facile à attraper qu'une dinde d'élevage.
Glissant dans le cœur de la ville partiellement endormie,je récupérais mes habitudes de chasseur et humais l'air nocturne. Sec et insipide, comme la journée qui avait été chaude et lassante, la nuit serait lourde et accablante. Il me fallait trouver une taverne ! Quelques verres et quelques bavards, j'aurais vite fait de localiser la donzelle !
Albanne
[Saint-Aignan - Ruelles sombres]

Le sol est glissant sous mes pieds. Je trébuche à plusieurs reprises mais me ratrape aux murs. Dont la pierre est tout aussi humide d'ailleurs. En passant, je frappe quelques rats de la pointe du pied. Ils volent en couinant. Cela ne m'arrache même pas un rire. Je me concentre. Ne pas déraper. Ni au sens propre, ni au figuré.
La lune éclaire les ruelles de son pâle reflet blafard. Je ne distingue pas vraiment l'endroit où je pose les pieds, mais qu'importe. Je connais mon chemin. Je n'ai même pas besoin de regarder aux alentours, à vrai dire.
Enfin, j'arrive. L'endroit est toujours aussi sordide. Sale. Puant. Fréquenté. Grossier. Gras. Vulgaire. Dangereux.
Je pousse la porte. Les rires lubriques des hommes. Les gloussements ridicules des femmes. L'odeur entêtante d'huile de friture et de chair brûlée. Cet endroit me dégoute autant qu'il me fascine. Un bordel...
Une grosse catin se pointe devant moi. Sa poitrine opulente déborde de son corset.


Qu'est-ce tu veux la mioche ?

Je ne réponds pas. Je la pousse brusquement. Elle glapit. Je m'en fiche. J'escalade les marches. Un homme prend mes fesses dans ses mains. Je me retourne. Lui assène un coup de pied en plein entrejambe. Le pousse dans les marches. Un affreux craquement. Je ne regarde pas. J'ai rendez-vous.
Il est là. Il m'attend. Il ne se tourne pas. L'attirail est sur la table. Je lance la bourse sur le bois poli. M'empare de l'arbalète. Des flèches. De la fiole de poison. Je repars sans un mot.
Il est dit que désormais, plus personne ne posera la main sur moi. Il est dit que je n'ai rien à perdre. Ma vie ? Elle prendra fin dans quelques mois. Mon âme ? Je l'ai perdu en tuant mon père. Je l'ai dit. Je n'ai rien à perdre. Et je veux employer mon restant de vie à faire n'importe quoi. Rendre service comme je peux. Pas pour faire le bien. Je ne ressents plus le bien, de toute façon. Je suis la nuit. Et ce n'est pas qu'une image.

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Soren
[De Sarlat à Saint-Aignan...]

- Ce n'est que moi Syu! Allons, ne perdons pas de temps! Direction Saint-Aignan! On tue de fatigue les chevaux jusqu'au prochain relai. On en changera alors. On doit arriver le plus vite possible. J'ai contacté une fille louche des bas-fonds de Sarlat... Elle se fait appeler la Rose Flamboyante. Elle va nous trouver une petite bande de gros bras pour nous aider. Et puis... j'ai fait appel à...

Je ne sais même pas comment l'appeler.

- ... une spécialiste. C'est elle qui montera le plan de l'opération. Nous, on approuvera et on participera. Albanne sera ramenée à Sarlat de gré... ou de force! J'ai précisé à la Rosa qu'on ne touchait pas à un cheveu de la danoise.

J'ai les yeux cernés. Ils trahissent une fatigue évidente. Bah! Juste le manque de sommeil... ça passera après une bonne nuit de sommeil. En rentrant à Sarlat au petit matin, j'ai rencontré Zolgan en taverne. Il m'a demandé pourquoi je n'étais pas passé au bal organisé par Enigma hier. Je lui ai simplement répondu: "Secret!"... Secret oui! C'était bien le mot. Même Syu n'était pas au fait. En quittant Sarlat après avoir retrouvé la suicidaire, j'ai pris la direction des chemins de traverse, vers le Sud. J'ai chevauché jusqu'aux grands feux. Là où je l'avais rencontré la première fois.

Les images se forment dans ma tête. Je me remémore la rencontre. Cette deuxième rencontre... J'étais venu pour recruter des mercenaires, des brigands... peu importe! Et c'est elle que j'ai embauché! Elle! Celle qui se faisait passer pour Dieu...Je ne sais pourquoi mais je lui ai raconté ce que je venais faire. Je lui ai parlé de la mission qui m'attendait, celle que je m'étais fixée. Elle m'apprit qu'elle était mon homme! Enfin... façon de parler. Elle a demandé cher. Très cher. Trop cher. Mais j'ai accepté son prix. J'ai puisé la vérité dans ses yeux. J'ai reconnu ses compétences. Je savais qu'elle me serait utile. J'ai tapé dans sa main pour sceller le contrat. Je lui ai donné rendez-vous à Saint-Aignan, lui ai donné le nom et la description de Albanne de Castral-Roc. Je sais qu'elle préparera le terrain en attendant que Syu et moi arrivions. Nous attendrons ensuite les hommes de la Rosa... et nous passerons à l'action au moment opportun.

Je ne sais pourquoi, mais j'ai une mauvais intuition. Depuis le départ de Sarlat, le noir me ronge. Il s'infiltre insidieusement dans les recoins de mon esprit. Il se terre. Il se contente simplement de signaler sa présence, guettant le moment propice pour agir... lui aussi!

J'ai mis mon corps au diapason de mon esprit. Je me suis enveloppé de noir. Braies, bottes, chemises, ceinture... tout est noir.. ou presque! Le col lui ... est rouge! Au fur et à mesure que nous progressions sur la route de Saint-Aignan, je me suis refermé. Syu doit maintenant est habituée. Nous nous parlons lorsque le besoin s'en fait sentir. Aucun mot n'est superflu. Ce n'est guère le moment de faire preuve d'un débordement affectif, d'une touche de sentimentalité. Je suis en mission. Le soir, avant de m'endormir, je me remets en forme. Physiquement et techniquement. J'ai besoin de dérouiller ce corps qui a perdu l'habitude des actions martiales. L'alcool? Il servira en dernier recours. Je ne ressens aucun manque. Quand je me prépare au combat, mon corps s'habitue à l'abstinence d'alcool. Je confine mon humanité à sa portion congrue, juste la taille suffisante pour ne pas devenir un monstre sanguinaire. Je ne suis presque plus un homme... Je suis un combattant!

Enfin les premiers contreforts de Saint-Aignan pointent le bout de leurs pierres. Je ne suis pas mécontent d'être arrivés. J'espère juste que nous n'aurons pas de problème avec les autorités locales. J'espère juste que nous pourrons ressortir d'ici... avec une de leur habitante!


- Syu? Trouve-nous une auberge veux-tu? Faut que je retrouve quelqu'un ici...

... Et accessoirement, il faut aussi que je trouve le complément pour payer la totalité de son salaire!
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Syuzanna.
[Saint-Aignan... et plus si affinités]

Le voyage avait été... long. Même si, l'un dans l'autre, il avait été rapide, vu la distance à parcourir. D'un côté, il y avait le silence de Søren, et de l'autre le babillage incessant d'Eilidh. Depuis qu'elle avait retrouvé la parole, la fillette ne s'arrêtait plus de causer. Raison de la longueur du trajet... Pourquoi l'avait-elle emmené, au juste ? Ah oui. Parce que personne n'avait pu la garder. Et la laisser seule aux Peupliers... Non. Inenvisageable.
Le jour ne tarderait pas à se lever. Quelques heures tout au plus. La route n'avait hélas pas entamer l'excitation d'Eilidh, qui continuait de lui tirer la natte tout en chantonnant un air sans suite.
Mais les remparts s'étaient enfin dressés devant eux. Le clocher de l'église filant vers le ciel, les volutes de fumée des cheminées encore actives, les odeurs de pain sortant du four... La ville, en un mot.

Lui chercher une auberge, lui demande-t-il. Par les Dieux, ne peut-il le faire lui-même ? Mais étant donné que de toute façon, c'est ce qu'elle cherche aussi, l'Ecossaise hoche vaguement la tête, démonte, calle la fillette contre sa hanche droite, et parcourt lentement les rues endormies. Elle se souvient comme si c'était hier, de la disposition des rues de Saint-Aignan. La taverne et auberge où elle s'était arrêtée... L'Orchidée Blanche... La voilà ! Elle confie sa monture au pellefrenier endormi qui vient l'accueillir, et pousse la porte. Visiblement, il y a eu une récéption, ici. La propriétaire est encore là, les yeux bouffis de sommeil. Après quelques salutations de rigueur, la rombière la mène à l'étage, pousse un battant de bois, et s'apprête à redescendre. Mais auparavant, répond à la question de la rousse. Sa fille gardera la sienne, moyennant cinq écus supplémentaires. L'argent change de main, une demoiselle d'une douzaine d'années est réveillée, et passe dans la chambre de la cliente. Celle-ci retourne dans la salle commune. Elle y réajuste son plastron de cuir, vérifie que le poinçon y est toujours dissimulé, passe la main sur sa cuisse, à hauteur de dague, resserre sa ceinture, remet en place son épée, en travers de son buste, va se positionner près de la fenêtre, et attend Søren, une bière entre les doigts.

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Herboriste - Apprentie Druide
Albanne
[Ruelles sombres et parvis d'église]

La ruelle n'est pas seulement sombre. Elle est noire. Assise à même le sol humide et poisseux, je trempe une flèche à empennage rouge, dans la fiole de poison. Une autre suit le même chemin. Puis une troisième. Et une quatrième. Je le lui ferais apprendre par coeur, son signe de croix.
Je place un trait sur l'arbalète, les autres dans le carquois, pointes en bas. Puis je me relève. Mes yeux scrutent les alentours. Personne en vue. Très bien.

Comme une ombre, je me glisse dans Saint-Aignan. Invisible et silencieuse. Je me retrouve bientôt sur la Grand Place de la ville. Ce que j'y vois me fige sur place. Fort heureusement, je ne me suis pas trop avancée, et ils ne peuvent me voir. Soren et Syuzanna ? Que font-ils là ? Je me recule vivement, mais sans bruit. Et je me mets à courir. Leur venue ne doit avoir aucun rapport avec moi. C'est impossible. Mais depuis notre courte rencontre chez l'herboriste, peut-être ont-ils décidés de venir s'enquérir de ma santé. Peu importe. Je ne les louperai pas non plus, eux.

Mais pour l'instant, je dois devenir méconnaissable. Je pousse la porte d'une taverne miteuse, je me dirige vers l'âtre, et prends dans mes mains, une poignée de cendres froides. Et je l'étale sur mon visage. Une vraie petite souillon ! Parfait.
Ainsi barbouillée, je ressors de là, et me glisse dans les rues avec précaution. Je dois être doublement prudente maintenant. Prudente ? Ma chevelure ! Je suis bien trop reconnaissable avec ça. Il n'y a pas grand monde qui porte leurs cheveux jusqu'aux hanches. Je me saisis de ma dague, et de plusieurs gestes secs, je les tranche net. Ils m'arrivent désormais assez irrégulièrement, un peu en dessous des épaules. Je fais glisser les mèches éparses dans un soupirail. Qu'importe où ils arrivent.

Et maintenant, l'homme d'église. Je me hâte en cette direction. J'ai bien étudié ses habitudes. Il surgira bientôt. Je me place derrière le tronc d'un arbre. Et j'attends. Il arrive. Il ne s'agit pas du prêtre, non. Mais de son assistant. Et c'est bien lui que je veux. Je sors de ma cachette. Me racle volontairement la gorge. Attire ainsi son attention. Il se tourne. Vers moi. L'imbécile, je songe en souriant de travers
.

Damoiselle, je peux vous aider ?

Je tiens maintenant devant moi l'arbalète. Je prends le temps de viser. Le genou gauche.

Damoiselle ? répète-t-il comme le crétin qu'il est. Je peux vous aider ?

Non, je gorgne. C'est moi qui vais t'aider... A trouver la paix éternelle !

Et je tire. La flèche se fiche là où je le voulais. Il pousse un hurlement à réveiller les morts. S'écroule devant les marches de l'église. Je m'avance. Le poison le contaminera. Il finira par mourir. Je lui donne une demi-heure. Une demi-heure ? C'est trop. Bien de trop. J'arme de nouveau, et je tire encore. L'épaule droite.
Il sue, halète, hurle, gémit, me regarde dans comprendre.


Que... Pour... quoi ?

Le Très-Haut pardonne aux pêcheurs qui se prosterne à Ses pieds... Mais moi, je ne pardonne pas, et ne m'incline devant personne, je siffle entre mes dents. Quand à toi, repends-toi de tes vices, dans un quart d'heure, tu seras dans les bras de ton Dieu !

Puis je recule lentement. Il se met à hurler. Il va alerter toute la ville. Je déguerpis en courant à toute allure. Où aller maintenant ? J'ai fini de régler mes comptes avec les gens de cette ville. Partir. C'est la seule solution. Je jette mon dévolu sur une ruelle, à gauche, et disparait en silence.
Soren et Syuzanna ? Je m'arrête. Que faire d'eux ? Je hausse les épaules et reprends mon chemin. Si leur route ne croise pas la mienne, je ne leur ferai rien. Sinon ? Il me reste deux flèches empoisonnées.

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Evil_erin
Il fait sombre, plus sombre que les autres nuits, ca me parait étrange mais ce n'est sans doute qu'un effet de la lune. Je marche, je déambule, je cherche une auberge, une taverne, un endroit vivant, pleins de monde et si possible les poches pleines pour me payer à boire. Je ne paie jamais rien en taverne, principe de base !

Le bruit m'attire et je jette un regard. Fête, amis, famille, ivresse .... Parfait, ils auront la parlotte facile. Alors que je m'apprête à pousser la porte, mon regard est attiré par une ombre mouvante. Je me colle rapidement dans celle du mur et observe les mouvements de la forme en question.

Alors qu'elle disparait dans la nuit, je fais le tour du mur et lève le nez pour visualiser d'où arrivait cette apparition ... Humm , une chambre à l'étage de l'auberge ... Voleuse ou rescapée ? Je repasse devant et entre après avoir enregistré le nom de l'auberge : l'Orchidée Blanche.

Alors que je fais un pas à l'intérieur, c'est le bruit et la lumière qui m'envahissent, mes yeux courent sur les convives. Une brune ... yeux bleus ... assez jeune ... J'élimine au fur et à mesure ... Elle n'est pas là pour s'amuser, n'est pas censée sourire ... Mon regard revient sur le tavernier.

Je m'approche et tape du poing sur le comptoir. A part ma chevelure, le reste de mon allure est masculine, et à mon regard dur, les sourcils froncés, l'aubergiste opine seulement de la tête.


Z'avez une 'tite brune, arrivée y a peu, elle doit trainer seule dans le coin ...

Ben ... j'donne pas de renseignements d'ce genre, savez.

Hum ... L'est plus gras que baraqué, mais avec le monde qu'il y a dans la grand'salle , inutile de créer l'émeute.

Ben pas grave ! J'vais pas t'mordre !

Haussement d'épaules, je zieute la pièce. Un pigeon, il me faut un pigeon, homme de préférence, sont bien plus idiots comme pigeons. Mon regard se pose sur une rousse et je grimace. Bien ma veine ! La seule personne qui soit seule et un peu en retrait, c'est une rousse !
Je zigzague entre les tables, chope au passage un verre ici, une bouteille entamée là, et j'affiche un sourire en coin, posant sans délicatesse mon fessier sur le bord de la fenêtre, près de ma cible. Je remue vaguement mon épée dans mon dos et je regarde ma voisine qui semble pour le moins aussi outillée que moi.


Z'etes pas de la fête non plus vous ....

La bouteille, contenant visiblement une gnôle, se couche sur le verre, jusqu'à le remplir, pour que je le vide cul sec aussitôt.
Syuzanna.
La nuit semble avoir décidé de s'étaler indéfiniment. Syu a l'impression d'attendre là depuis des heures, alors que la demie d'une de s'est pas encore écoulée. Perdue dans ses pensées, elle fixe la Lune et les éclats jaunâtres qu'elle répend sur les nuages l'avoisinant. Du moins, elle fixait l'astre nocturne jusqu'à ce qu'une blonde ne lui en cache la vue. S'assoir sur le rebord de la fenêtre ? Quoi, elle ne connait pas la chaise ? Faudrait qu'elle lui en montre l'utilité. Notemment celle consistant à l'abattre sur la tête d'un importun.
Et la voilà qu'en plus, elle lui parle. C'est un monde, ça. Elle était tranquille, elle était peinarde, accoudée à la table * et voilà qu'on vient lui pomper l'oxygène. Et sa question... Elle pousse un soupire exaspéré, et ne fait rien pour le faire passer pour un soupir de mélancolique.


- J'ai l'air de célébrer le mariage de ces deux idiots ? balance-t-elle sans embage, d'une voix assez sèche pour faire comprendre à la femme qu'elle ne souhaite pas, dans l'immédiat, entretenir une conversation polie sur la température extérieure ou le nombre d'invités à cette maudite fête.

Qu'est-ce qu'elle veut, au juste ? Se faire une amie ? Manque de chance, Syu n'est pas dans la bonne phase. Parler de choses "de Dames" ? Nouveau manque de chance, elle n'est femme que quand ça l'arrange, et ça ne l'arrange pas souvent. Boire un coup ? Eh bah voilà, suffit de prononcer les bons mots. Attrapant la bouteille des mains de l'intruse, elle en verse une belle goulée dans sa chope à moitié pleine, quel que put être cet alcool, d'ailleurs. Plus ça pique, mieux c'est. Et maintenant, peut-être, faire preuve de civilité. Après tout, elle lui avait arraché la gnôle des mains. Elle doit bien pouvoir paraître à peu près lunée. Même si à vrai, elle a plutôt envie de la plaquer contre le comptoir en lui sifflant qu'elle n'avait rien à faire dans son monde *. Mais elle se force malgré tout.


- Y a-t-il une raison particulière pour que vous me cachiez la vue, ou c'est juste pour le plaisir de gêner ?

Ouais. Question civilité, on repassera.


* Déformation des paroles de Laisse béton - Renaud
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Herboriste - Apprentie Druide
Soren
[A l'Orchidée blanche de Saint-Gnangnan...]


La Rosa m'avait donné un contact à Saint-Aignan, et je n'avais pas aimé ce qu'il venait de me dire. Mais alors pas du tout! Comparé à Sarlace, S-Aignan, les bas-fonds de Saint-Aignan apparaissaient comme le paradis sur terre. Enfin, il faut dire que c'était dans un bordel que j'avais rendez-vous. Alors certes, on avait beau avoir trouvé chaussure à son pied... ou plus plutôt épée à sa main, il n'en restait pas moins que laisser glisser son œil masculin sur quelques courbes féminines savamment dénudées restait toujours un plaisir. Et puis, ne t'inquiète pas Syu. Quand je suis en mission, je ne consomme pas! C'est bien trop dangereux! C'est un truc à vous retrouver une dague plantée dans le dos sans vous en rendre compte! Et croyez-moi, si ça vous arrive quand vous êtes à l'apogée du plaisir, ça n'a rien de très agréable! Ça vous coupe même tous vos effets! Tous!

La Rosa avait vu juste. L'homme que je rencontrai à l'étage entre un râle simulé à gauche et une véritable débauche de grossièreté à droite avait pu me renseigner. Et ce qu'il m'apprit me déplut fortement. Oui, Albanne était toujours à Saint-Aignan. Non, à sa connaissance, elle ne faisait pas l'objet d'une surveillance particulière. Oui, elle était toujours en vie. Et oui, il en savait plus. Mais ce qu'il savait coutait cher, bien plus cher que l'amitié qu'il portait à la Rosa. En gros, et pour faire court, il fallait que j'allonge les écus pour qu'il me donne les renseignements complets qu'il possédait sur Albanne. Et ces écus je ne les avais pas!

Ce qu'il ajouta gracieusement me fit mordre les lèvres. La maréchaussée de la ville était sur les dents... "Un couvent non loin de là a été incendié. C'était un geste prémédité. Le coupable est ardemment recherché. Les entrées et sorties de la ville sont étroitement surveillées. "

En tournant à gauche dans la rue des petits pas, les pensées se bousculent. Je n'aime pas ça du tout! La prochaine chose que la maréchaussée va faire, c'est suspecter les étrangers. Les étrangers sont toujours suspects. Toujours. Et si les sorties de la ville sont surveillées, il va falloir trouver une bonne explication au sujet du gros saucisson que l'on veut transporter à Sarlat.

La nuit est noire. La chaleur de la journée n'est pas encore tombée. Le silence n'est brisé que par les éclats de rire graveleux que j'entends à chaque fois que je croise une taverne. L'orchidée blanche. C'est là que j'ai rendez-vous avec Syuzanna. Les informations filent vite quand on travaille du côté obscur. "On vous attend à l'orchidée blanche.". Telle est le message qu'on m'avait subrepticement glissé dans la main en sortant du border! Eh bien! J'ai bien fait de ne pas consommer! J'ai comme l'impression que tout le Périgord saurait déjà que faute de bière je consomme des catins!

Un dernier virage à droite et l'orchidée blanche me fait face. Visiblement, cette auberge est plus animée encore que celles que je viens de croiser. J'entre et je scrute l'ensemble de la pièce. For fanden! Elle est bondée! Je déambule à la recherche d'une rousse aux jambes envoutantes. C'est le moment d'être sur ses gardes. Je me rappelle encore le poignard qui m'a déchiré les entrailles dans cette taverne mainoise il y a quelques mois.

Un bref sourire illumine mon visage. Là bas, près de la fenêtre. Je m'approche et pose le pied sur le rebord de la fenêtre. Puis je me retourne vers les deux donzelles.


- Les nouvelles ne sont pas bonnes. Va falloir faire preuve de prudence... et agir le plus rapidement possible. La maréchaussée de la ville est sur les dents!

J'esquisse un bref sourire à l'une puis à l'autre.

- Je suis heureux de voir que vous avez fait connaissance, ça m'évite de perdre un temps précieux!

Regard dirigé vers la rousse, j'ajoute...

- Albanne va bien. Enfin...Elle est en vie!

Puis vers la blonde...

Vous m'aviez dit que vous me trouveriez. Je constate que vous êtes même capable de me précéder. Efficace! Pouvez-vous me dire où se trouve Albanne?

Oui. Peut-elle me le dire? Même si moi, pour l'instant, je ne sais toujours pas comment je vais payer l'intégralité de son contrat...
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Evil_erin
Ni l'air, ni la musique !

La réponse à ma question somme toute anodine, et qui plus est ne semblant pas avoir besoin de réponse, s'en ramasse une des plus sarcastiques. Sans blague ! On dirait moi dans un jour presque bon ! Ah non ... Elle est rousse, et ca semble la "défriser" que j'ai posé à coté d'elle mon "joli p'tit cul" comme dirait l'autre. D'ailleurs, 'reusement qu'il n'est pas là, sinon j'aurais surement déjà du laisser ma marque quelque part sur la belle.

Bref ! Ma bouteille disparait un instant et je lève un sourcil. Trop même qu'elle me ressemble celle-là ! Tssss ! Je récupère mon bien, non sans un grognement, et je la fixe, un sourire mauvais au coin des lèvres. Pas de bol, pas de bol, bordeel !!! Inspiration ... expiration. Évite de te mettre en colère, l'Étincelante, faut que tu trouves le blond et la gamine, priorités !


Bah ... Ma vue en vaut bien une autre ... Pis parait que là où y a de la gêne, y a pas de plaisir, alors j'me gêne jamais , vous comprenez ?

Dans le genre, comment que je peux être chieuse !
Je balance au sol le petit quart qui me sert de verre et avale une gorgée directement à la bouteille.


Dites si y a longtemps que vous êtes là, z'avez p't'etre vu passer une fille, brune avec des yeux bleus ...

Un pied se pose entre nous deux et j'en remonte le cours jusqu'un peu plus haut ... hum ... encore plus haut. Voila ! Soren, le commanditaire. Une bonne chose de faite ! Délaissant un court instant l'intolérante rousse, je décortique les paroles à l'accent tranchant.

Prudence ... Maréchaussée ... Ça, ca ne me posait généralement pas de problème, je m'arrangeais toujours pour avoir des contacts dans les milices.

Connaissance ... Merrde ! Je me retourne brusquement, plisse les yeux et le mot "évidemment" se forme dans mon esprit. C'était quand même à deux doigts ...

La troisième phrase ne me concerne pas, j'en profite pour avaler une gorgée, puis :


Pouvez vous me dire où se trouve Albanne ?

Et c'est comme les pièces d'un puzzle qui se mettent en place, les rouages ne grincent plus sous l'effet de l'alcool et je commence à plonger dans leur histoire. Pas de hasard, dans le métier on sait que rien n'est du a la chance mais a l'instinct.

A l'étage, la deuxième chambre qui donne sur la ruelle ... Mais elle s'est fait la malle un peu avant que j'arrive, en sautant par la fenêtre. Saint Aignan c'est pas immense mais suffisant pour s'y cacher.

Ce que j'ignorais, et qu'on ne me dirait surement pas sur cet air là, c'est que la proie était cinglée et dangereuse. J'aurais bien aimé sur le coup, savoir ce qui reliait ces trois là, mais en même temps .... quelle importance ! Du moment que j'y gagnais quelque chose ....

Vous devriez peut-être fouiller ses affaires là-haut, moi j'vais aller faire un tour en ville. Réveillons les vieilles amitiés ...

Mes pieds s'ancrent au sol et je recale comme il faut ma Chantebrume dans mon dos, mon regard émeraude vient fixer le blond.

Et si j'peux avoir une avance sur le comptant ... Pas que, hein, mais j'ai déjà fait le déplacement pour votre joli minois ...
Syuzanna.
Sa vue est peut-être attrayante pour certains hommes, mais franchement pas pour elle. En revanche, la réplique lui plait bien. Il faut qu'elle la retienne, histoire d'avoir une bonne excuse, maintenant, pour agacer les autres. Pas si désagréable que ça, cette blonde.
Sa question l'interpelle soudain. Une brune aux yeux bleus ? C'est exactement la personne qu'elle cherche elle-même. Qui est cette femme, s'interroge aussitôt Syu, la main trainant soudain du côté de sa dague. Albanne a donc vraiment beaucoup d'ennui, si une personne telle que cette blonde, est à sa recherche.

Un pied interrompe soudain la conversation qui pourtant, s'apprêtait à devenir passionnante. Un pied bien connu, puisqu'il s'agit de celui de Søren. Søren qui engage la conversation tout naturellement, égrainant de-ci, de-là, des informations qui elle, la ferait bondir. La maréchaussée est aux trousses d'Albanne ? Qu'a-t-il bien pu se passer pour que la situation en arrive à ce stade ? Qu'a-t-elle donc fait ?
La blonde est donc embauchée pour la retrouver, puisque le Danois lui demande si elle sait quelque chose. Mais oui, elle sait, en plus !


- Et l'idée de lui courir après ne vous est pas venue à l'esprit, dites-moi ?

Elle fulmine, la rousse. Mais elle n'a pas le temps de lui éclater sa bouteille sur le coin de la tête. Ils ont une brune à retrouver, et vite. Si les autorités lui tombent dessus avant eux, ils assisteront à un fameux spectacle. Pendaison, bûcher, écartèlement... Tout dépend de la faute, mais aucune des trois propositions ne l'enchante.
Fouiller sa chambre ? C'est une idée. Même si elle doute trouver un indice. Mais il ne faut pas laisser une piste de côté. Réfléchir, analyser, et agir ensuite. Elle se lève donc, et sans vérifier si Søren la suit ou non, elle escalade de nouveau les marches menant à l'étage, et enclenche la porte de la chambre supposée de la Danoise. Ouvert. Voilà qui est bien imprudent.

Elle entre donc, plissant les yeux pour distinguer quelque chose. Sur une table, une chandelle se consumme lentement. S'en emparant, la rousse fait le tour de la pièce. Une robe hors de prix dans un coin, un lit défait, une fenêtre ouverte. Comment Syu s'en doutait, Albanne n'a rien laissé ici. Rien, si ce n'est une trace de sang sur l'oreiller.
S'approchant de la fenêtre, elle se penche au dehors, et observe. La maréchaussée à ses trousses. Pourquoi ? Vols ? Meurtre ? Rébellion ? Tout ceci ne ressemble pas à la jeune fille, mais visiblement, l'Albanne d'autrefois a disparu, pour céder la place à une... créature étrange. Mais ne ce n'est pas en restant ici qu'elle en apprendra plus ! Elle grimpe sur le rebord de l'ouverture. Il ne faut pas qu'elle se loupe, ce n'est pas le moment de se casser une cheville.


- Aux grands maux, les grands remèdes, lance-t-elle avant de plonger dans le vide.

Fort heureusement, elle se réceptionne assez bien. C'est fini, désormais, d'attendre. Elle est en chasse, maintenant. Elle vient de visiter la tannière de la louve, et comme tout animal, Albanne a bien du laisser des traces de son passage.
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Herboriste - Apprentie Druide
Albanne
[Au gré des rues]

Où puis-je disparaitre ? Les portes de la ville sont closes. Je dois attendre le matin. Me faufiler parmi les paysans, marchands ambulants, et voyageurs, qui quitteront la ville. Mais en attendant, où puis-je me cacher ? Le prêtre a hurlé assez fort. Il aura attirer l'attention. Les flammes rongeant le couvent auront aussi signaler la présence d'un être dangereux. J'esquisse un mauvais sourire. L'être dangereux. C'est moi. Etonnant !

Une rue animée. Voilà ce qu'il me faut. Mettre mes talents de caméléon à l'épreuve. Je cours à perdre haleine. Les habitants dorment encore. Il n'y a guère de bruit alentours. Enfin, les bas-fonds. Ici, il y a toujours de la vie. Je zigzague entre les prostituées, les brigands, les voleurs, et les autres personnes de même acabit. Ma figure noire de suie me rend méconnaissable. De même que ma coupe irrégulière. Si on leur pose des questions, le bas peuple ne trouvera rien à dire. Je ne suis personne, et personne ne me remarque.
Et maintenant, un endroit où attendre le levé du soleil. Et l'ouverture des portes. Ici ce sera parfait. Je pousse la porte d'une taverne peu reluisante, et me glisse dans le fond. Loin des sources de lumières. Il y a suffisament d'agitation autour de moi pour me rendre quasiment invisible. L'endroit idéal pour qui cherche à éviter d'être vu.

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Soren
Décidément, il semble que toutes les femmes du pays ont un faible pour l'Orchidée Blanche quand elles débarquent à St-Aignan… Mais pourquoi Albanne a-t-elle une chambre ici alors… qu'elle habite la ville? Quelque chose ne va pas. Je ne comprends pas et quand je déteste ne pas comprendre. Ce genre de petites bêtises qui a le don de me mettre en colère! Je jette un regard vers Syu. A t-elle, elle aussi, les mêmes interrogations que moi? Mon sourcil gauche se lève. D'un geste furtif du menton, je désigne l'escalier. La blonde a raison, nous devrions aller fouiller sa chambre. Discrètement. Ceci dit, la fête est une occasion idéale pour ce genre d'escapade. On boit, on danse, on crie fort et on ne s'occupe pas de son voisin sauf lorsqu'il lorgne un peu sur les fesses ou le décolleté de sa compagne…

On s'occupe de la chambre…

Attention! Je n'ai pas dit qu'on s'occupait dans la chambre! D'habitude, je n'ai aucun scrupule à fouiller dans les affaires des dames si c'est nécessaire. Mais ici en l'occurence, ce n'est pas à une dame que j'ai affaire…mais à Albanne. Je n'ai pas vraiment envie de violer son intimité. Ça briserait indiscutablement le lien d'amitié entre nous.

On monte Syu? Tu fouilles la chambre pendant que je fais le guet?

Et puis, on ne dirait pas comme ça, mais je prends le rôle le plus dangereux. Le regard toujours perdu par la fenêtre, j'entends la blonde me demander une avance. Hum! Elle a le don de toucher aux points sensibles celle-là! Ceci, pour une avance, ça va, j'ai l'argent. Je délie ma bourse de la ceinture et le lui tends. J'ai toujours détesté ceux qui paient en vous envoyant la bourse aux pieds ou sur la table. Je trouve que ça fait vulgaire, que c'est un manque de respect flagrant pour le travail du mercenaire. Et ici, il n'est nul question de lui manquer de respect… simplement de gérer des contraintes financières. J'ai bien l'intention de la payer au complet. Comment? Aucune idée pour l'instant. Il va sans doute falloir que je négocie ferme avec elle, qu'elle comprenne que j'ai besoin d'un peu de temps, juste un peu de temps pour honorer ma parole.

Cela vous convient-il comme avance. Le reste vous sera payé plus tard, une fois Albanne hors des fortifications de Saint-Aignan!

Je me retourne pour voir si la blonde ne rechigne pas à ma proposition lorsque j'aperçois Syu monter l'escalier en direction de la chambre d'Albanne. Vite fait, je saisis quelques chopes de bières qui trainaient pas là . Je me retourne pour donner une dernière précision à la blonde.

On se retrouve ici ou à défaut dans les alentours de la grand place de Saint-Aignan!

Suivant les traces de Syu, j'en profite, non pas pour avaler la bière mais pour m'en asperger sur la chemise, les braies, dans le cou, et raffinement ultime… derrière les oreilles. La dernière chope est pour la bouche. Gargouillis, raclement et malheureusement, je recrache le tout par terre. Pas de boisson en mission! … même si c'est très tentant. Par contre, maintenant, mon haleine a une bonne odeur de houblon.

A l'étage, je m'aperçois, par le raffut qu'elle fait, que Syu est dans la chambre d'Albanne. Satisfait, je m'assois non loin de là et scrute ceux qui viendraient éventuellement nous compter fleurette. Pendant ce temps, je m'explique discrètement au travers de la paroi car visiblement, je me suis mal exprimé tout à l'heure.


Syu, je n'ai pas dit que la maréchaussée était aux trousses d'Albanne. Ne t'inquiète pas. J'ai juste dit qu'il y avait un fou en ville qui a brulé un lieu saint… ce qui a mis la maréchaussée sur le pied d'alerte. Ne crains rien pour Albanne, on va la retrouver saine et sauve.

Cela fait un bon bout de temps que Syu est entrée, et quelques instants aussi que je m'entends plus rien. Intrigué, je frappe à la porte.

Syu? Ho… Syu… tu as bientôt fini? Syu?!?!?!?!?

Il y a quelque chose d'anormal ici. A mon tour, je tourne la poignée et entre dans la pièce. Je suis accueilli par une rafale de vent qui fait virevolter les rideaux… et pas de Syu! Je me précipite à la fenêtre. Ah ça alors! Syu bon sang! Tu aurais pu me prévenir! Ah les rousses et leur tempérament de feu! Enjambant le rebord, je me rue à la poursuite de l'escote qui elle, doit être à la poursuite de la danoise! Eh bé! On n'est pas sorti de l'auberge! Enfin…pour mon cas, c'est exactement ce que je viens de faire!
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