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[RP] Je crois que ce n'était pas un moustique finalement

Harchi
RP largement ouvert, vient qui veut même si votre personnage n'a pas forcément de lien direct avec les protagonistes. Jouons et place aux plumes et à l'imagination.

Pour info : L'action de ce premier post se déroule juste avant le post du Relais courrier, les post suivant y seront postérieurs.


[Rue de la Justice Limoges - Fin de nuit]

Son hurlement déchira encore le silence de la demeure de pierre. Son frêle corps convulsait tandis que ses émeraudes se révulsaient. La sueur perlait abondamment sur son front blême et sa peau était brûlante, les mains presque translucides crispées sur les draps malmenés. L'aube distillait quelques rayons prometteur d'une belle journée à travers les rideaux épais de la chambre.

- Chut ...chuuut Filia ... Tout va bien ...
Ne cessait de murmurait le pauvre Harchi en grand manque de sommeil.

Voilà presque deux semaine que la Petite Étincelle semblait possédée, victime d'un mal qui lui était encore inconnu. Que c'était-il passé ce jour là dans un petit jardin d'une Capitale ? Et les opales du vieil hommes disparurent derrière leur volet de cher rappelant à sa mémoire les souvenirs enfouis de cette journée.

Petit tour en arrière.

Cette après-midi là, des jours plus tôt, après avoir congédié sa Mère et sa Tante, leur assurant qu'elles ne la verraient pas pendant quelques jours puisqu'elle avait un gros dossier à monter et dont elle devait s'occuper avec toute l'attention possible, la jeune Rousse était restée seule dans le jardin. La fatigue qui étirait ses traits depuis quelques temps avait du avoir raison d'elle, puisque la jeune femme s'était endormie sur le Coutumier Lemovice. Paisible, calme sereine, assurément se repos non souhaité, allait la requinquer. Harchi se souvenait que Sa Prunelle était restée là un moment, jusqu'à ce que le soleil décline et que les rayons les plus timides disparaissent, pour laisser lentement place à l'obscurité grandissante. Cette après-midi là, rien de notable tout c'était merveilleusement bien passée. C'est à son réveil que tout avait basculé...

A peine ses paupière s'étaient-elles ouvertes, que Mahelya avait été prise de nausée, de faiblesses et que commençait à pointer la fièvre. Bien entendu, le vieil homme se souvenait avoir été très inquiet pour sa filia, et Bertille la cuisinière également, mais souriante, la petite insouciante leur avait alors assuré que ce n'était surement rien, juste la piqure d'un quelconque insecte, pourquoi pas un moustique auxquels elle était allergique. Mal en point, elle avait donc gagné sa chambre affirmant que le meilleur des remède serait un peu de repos.

C'est alors que les nuits sans sommeils avaient commencées pour le pauvre Valet...

Retour dans le présent.

Foutu Moustique.... Mais était-ce vraiment cela ? Un simple petit moustique pouvait-il vraiment ruiner la vie d'une jeune fille pleine de promesse ? Car oui la petite Flamme durant ses deux semaines n'avait trouvé la force de ne rien faire d'autre que de démissionner et rendre sa charge de procureur qu'elle aimait tant. Jamais il n'oublierait la façon dont elle avait agrippé son mantel, fiévreuse, hagard, les yeux exorbités pour lui dire : " démission ... démission ... il faut ... pour ... la marche ... du limousin. " Elle avait donc juste écris un court vélin disant "je démissionne de tout". Ni plus, ni moins. Puis son Esprit l'avait rappeler à ses délires. Parfois des noms étaient murmurés : Ilia, Kylian, Sind', Ald... Parfois des monstres inventés : dragon, hippogriffe, licorne...

Un second hurlement vint déchirer la toute relative quiétude qui s'était installée prés de ce lit depuis quelques minutes. La main abîmée par le temps, fidèle veilleuse et protectrice depuis des nuits durant, se posa doucement sur le front brulant de l'alitée. Tandis que la seconde plongeait une fois de plus le linge blanc dans l'eau glacée. Faire chuté ce feu qui consumait l’Étincelle, voilà la mission que c'était donné le vieux Valet. Il n'avait osé prévenir personne de peur que sa prunelle ne soit accusée de possession et de sorcellerie et de la voir ainsi brûler vive sur un bûché, mais il se fit la promesse que dès le lendemain, il tenterait de la faire écrire au moins à la Baronne Aldraien, il se sentait vraiment impuissant et ne trouvait plus quoi inventer pour la faire aller mieux.


- Chut ... chut ... je suis là ... ça va aller ...

___________________
Filia = Fille en latin.
Aldraien
Un bruit de verre brisé.
Beaucoup aurait pu dire que ce bruit n’avait rien d’étonnant, dans une grande demeure comme Ussac, la casse par les domestiques n’étaient pas rare. Oui, mais il faut tendre l’oreille, car la source de ce fracas n’est pas commune. Jamais on n’entendait de bruit provenant de la chambre baronniale. Au pas de course, le personnel proche de la chambre s’était approché pour voir ce qu’il se passait. Tous craignaient le pire pour la Malemort qui depuis quelques temps était pour le moins différente : un teint pâle, presque fiévreux, et l’impression qu’elle était parfois comme absente de son propre corps ; certains commençaient même à se demander si le Sans-Nom n’avait pas par hasard pris possession d’elle.
La vérité était bien entendu complètement différente, puisque la Baronne avait en réalité développé une dépendance malsaine à un produit que lui fournissait Grimoald. Depuis plusieurs semaines, elle se servait du contenu de petites fioles pour faire passer la douleur de sa cheville, disait-elle ; dans les faits, ses douleurs avaient disparu depuis plusieurs jours, mais elle continuait de boire ce liquide…Jusqu’à ce que Maria, sa Demoiselle de Compagnie, découvre l’addiction et décide d’y mettre fin.

Période de sevrage…
Elle avait rompu tout contact avec la vie extérieur, gardant juste Maria à côté d’elle pour mieux pouvoir la supplier de lui rendre son breuvage alors que celle-ci restait catégorique : La Baronne n’avait pas besoin de cette mixture. Son fils lui avait écris, sa future belle-fille également, plusieurs lettres auxquelles elle n’avait pas apporté de réponse, prostrée dans un coin de son immense demeure.
Les seuls moments qu’elle s’accordait en dehors de ses préoccupations fiolesques (néologisme, ndlr) se résumaient aux moments intimes passés avec son époux, où elle tentait d’oublier le besoin irrésistible qu’elle avait de retrouver une de ces fioles.
Mais à cet instant…Loin d’elle son besoin incontrôlable, loin d’elle la tendresse des nuits d’été. Dans son esprit fatigué, une seule priorité ; dans ses mains, un message froissé par la réaction excessive de la femme torturée. Un message de sa fille aînée. Un message décousu, et une note supplémentaire qui lui en apprend un peu plus sur l’état de sa petite.
Son bébé était au plus mal ; son bébé, oui, car malgré son âge adulte, elle n’en restait pas la petite fille de notre trentenaire ; et elle était seulement mise au courant maintenant alors que ça faisait deux semaines !


- De quoi écrire…Maintenant ! Et laissez-moi !

Sans appel. Elle ne voulait pas qu’on remette ses ordres en question. Rapidement, l’un des domestiques lui apportent un encrier et un vélin vierge, avant de disparaître en refermant la porte derrière lui, tout pénaud ; laissant la Malemort seule, les mains tremblantes arrivant à peine à tenir l’encrier en se rendant jusqu’à son bureau.
Ecrire…Il fallait écrire.
Les prévenir. Kylian, toujours en voyage, et son époux, qui pourrait peut-être venir en aide à leur fille. Après tout, c’était lui le faiseur de miracles de la famille.


Citation:
De nous, Aldraien de Malemort-Carsenac,
A toi, mon fils bien-aimé.

    Mon Kylian,

    Me pardonneras-tu ce silence ? Quelques soucis à Limoges qu’il m’a fallu régler & qui m’ont empêché de prendre le temps de te répondre.
    Cette lettre sera assez courte, & je m’en excuse d’avance…A vrai dire, j’aurais aimé pouvoir célébrer la nouvelle des fiançailles de mon fils aîné comme il se doit, & crois moi je suis heureuse que tu aies trouvé une femme qui te comble & soit là pour t’épauler dans les bons comme les mauvais moments, c’est essentiel dans une vie de couple.

    Mais cette nouvelle si belle est assombrie par l’état de ta sœur. Marie-Amelya est très malade, je viens de recevoir une lettre d’elle où les mots étaient…illisibles, bien loin de l’écriture soignée que nous lui connaissons…Avec ce message, une note de Harchi.
    Il dit qu’elle a été mordue par un serpent, il ne m’a rien dit de plus sur la façon dont elle allait guérir, juste le fait qu’elle était léthargique depuis plus de deux semaines…& qu’elle te réclamait parfois dans ses délires.

    Je vais la rejoindre à son chevet, & je resterai près d’elle tant qu’elle n’ira pas mieux. Si tu m’envoies des nouvelles, ça me sera transmis & je ferai la lecture à ta sœur, si tu veux lui écrire quelque chose…Je vais demander à Hannibal de venir voir ce qu’il peut faire pour notre fille, après tout il a déjà plus d’une fois fait des miracles.
    Prie pour elle, mon fils, & fais attention sur les routes du Royaume, je ne supporterai pas de savoir un autre de mes enfants en danger. Que le Très-Haut vous garde, Ange & toi.

    Je t’aime.




Et une autre note, dans la foulée, bien plus courte, plus pressée et inquiète.

Citation:
Mon aimé,

J’ai besoin que tu viennes chez notre fille, tu te rappelles ? Rue de la Justice, là où tu étais venu me sauver lorsque j’étais enceinte d’Alisa. Il faut que tu viennes le plus vite possible, avec tout ce que tu possèdes comme mixture pour soigner. J’y vais déjà pour veiller sur Marie-Amelya, Harchi pense qu’elle aurait été mordue par un serpent.

Je t’en prie, fais vite.

Ald’.


Les deux plis sont remis au premier domestique croisé, avec comme mission de les amener au plus vite jusqu’aux destinataires, malgré la distance qui la séparait de son fils.
Et voilà qu’elle courait presque jusqu’aux écuries, avec un regard qu’on lui connaissait bien. Rapidement, la jument est sellée, et la Malemort partie sur les routes menant à la Capitale.
Rue de la Justice…
Attends moi, ma fille. Je viens te veiller.
On frappe à la porte de la petite maison qui avait vu tant de drames et de retrouvailles, une rousse à nouveau s’y présente, tambourinant presque à la porte pour qu’on lui ouvre.


- C’est Aldraien ! Menez moi à ma fille !
_________________
Hannibal_de_cassel
Aujourd'hui, le soleil était beau, le temps clair et la brise du matin apportaient l'humidité parfaite pour récolter les pousses en graines d'estragon qui glorifiaient à présent les jardins d'Ussac. Muni d'une paire de ciseaux à couture, d'un grand tablier de lin et d'un pot de terre cuite, il cueillait délicatement quelques millimètres de feuilles de ci de là suivant une logique implacablement abstraite. Sa concentration était grande quand le messager arriva. Il était en sueur et cela fit sourire Hannibal.

Eh bien, pourquoi se mettre dans cet état, je ne te paye pas assez cher pour que tu te tue au travail tout de même.

Le messager ne cilla pas et tendit le message, il avait pourtant appris en côtoyant Hannibal que ces plaisanteries étaient fréquentes et produisaient bonne humeur et travail correct mais aujourd'hui les nouvelles n'y étaient pas.

Un brin soupçonneux sur le coup il dévora le vélin des yeux. Sa réaction fut immédiate, il piétina les plantes qu'il avait fait pousser avec amour pour se rendre au plus vite à l'Atelier afin de prendre ses affaires.


Préparez le coche ! Je pars dans l'instant pour Limoges chez Marie-Amelya, le premier qui me fait perdre du temps je l'égorge à mon retour.

Ce fut une course sans précédent à travers le château pour trouver tout ce dont il avait besoin mais en quelques minutes il était en route pour la rue de la Justice. Il pestait sur la route mal entretenue, les mauvais chevaux, le cocher maladroit, les rues trop étroites de Limoges et tout ce qu'il pouvait trouver à proximité.
Arrivé devant la demeure, il n'attendit même pas que la voiture s'arrête, il sauta en marche et entra directement. Il avait peur à cet instant, peur de la perdre.

_________________
Samhuinn
Ilia avait reçu un courrier alarmant en provenance de sa future fiancée. Il lu puis relu le parchemin, n'étant pas certain de bien comprendre ce qu'il se passait. Le temps d'une brève hésitation, Ilia lança le rouleau sur la table en bois du séjour.

Quatre à quatre, il grimpa les escaliers jusqu'à sa chambre afin de se vêtir plus convenablement. Torse et pieds nus, il ferait pâle figure même en cas d'urgence. Une chemise enfilée en vitesse, les chausses sur le bout des pieds, il prit le chemin inverse vers la porte d'entrée.
Quelques marches ratées et un grand écart inopiné plus loin, Ilia s'était jeté sur le dos de son cheval déjà sellé.

A bride abattue, la bave aux lèvres (le cheval), l'animal parcourait la distance qui séparait Bourganeuf de Limoges à une vitesse qui ne manquerait pas de l'essoufler.
Après un parcours qui prit ... un certain temps ... Ilia arrêta sa monture rue de la Justice.
Vif comme l'abeille, léger comme une plume, le jeune blond sauta de selle. Son pied droit resta coincé dans l'étrier ce qui valut une belle frayeur, ainsi que des éraflures aux mains, au preu amoureux.


- Raaaa, C'est pas possible ça ! Mais qui est-ce qui m'a inventé ce scrogneugneu de bidulle à truc qui me ... Grrrrrrr

Ilia se releva, s'épousseta et entra comme un damné dans la demeure de sa douce.

- Mahelyaaaaaa !!!! Mahelyaaaaa !!!

Ilia hurlait en courant dans tous les sens. Lui qui ne connaissait les lieux qui pour être entré dans la cuisine le lendemain de leur rencontre se trouvait complétement perdu. Affolé, le jeune homme ne savait pas où donner de la tête.
Kylian.deschenaux


|[Une Auberge a Luxeuil].

Tout il est beau, tout il est rose. Tel pouvait etre le credo de notre Kylian, qui vivait sur son petit nuage grace a un Ange. Ce meme Ange qui lui avait permit de supporter tout ce qui lui etait arrivé. Il changeait, devenait plus mature, prenait ses responsabilités comme elles venaient, il ne s’apitoyait plus. Il n'en avait plus le droit, il etait homme, Vicomte et Chef de Famille, et fallait assumer que diable :!

Il avait aussi prit la decision de se lier avec Ange par mariage, oui certes ca pouvait sembler rapide, mais on s'en fout de l'avis des autres non? Il lui faudrait prevenir sa Mère, son beau Père, son futur beau Père, sa future belle famille, mais surtout;. surtout sa Mini Rousse adorée.. Qui d'ailleurs ne donnait pas de nouvelles. Ah non hein ca n'allait pas recommencer comme avant ou il avait faillit la perdre. Il fallait lui raconter les derniers potins, lui dire que OUI un baiser avait une saveur inimaginable, oui il etait heureux oui ect ect.

Bref, Il avait ecrit deux parchemins a sa Mère, le tenant au courant de ses decouvertes, de son voyage, ect ect. Parchemins qui n'avaient pas eu de reponses jusqu'a ce jour. Il commencait meme a s'inquièter pour les siens, meme si "Papan'ibal" etait de retour. Donc voici le messager qui arrive, lui donnant quelques pièces, il partit dans sa chambrée et decacheta le parchemin .. ahh sa mère sa douce Mère et .. Froncant les sourcils a la lecture..


Non .; ca va pas recommencer..

Sa soeur, sa Precieuse etait malade.. Non pas elle .. pas encore. Ni une ni deux, il ressortit de la chambre, allant dans celle d'Ange passant outre le regard de Marie

Nous devons rentrer.


Sans attendre sa reponse, il repartit dans sa chambrée, et griffona un mot

Citation:
Mère,

Nous rentrons au plus vite, dites a ma soeur que nous arrivons.. dites lui que je l'aime

K.


Aubergiste !!!!! Le gros bonhomme arriva en courant dans la chambre du Vicomte.

Faites envoyer ceci, que le carrosse soit avancé au plus vite, de la nourriture pour quelques jours, depechez vous !
Harchi
La petite maison rue de la Justice était devenue un vrai moulin, lieu de rendez-vous du gratin Limousin. Cela aurait été amusant si la raison de ce lieu de rencontre n'avait pas été l'état de santé inquiétant d'une petite Flamme Rousse. Le défilé des couronnés avait commencé avec la venue de la Baronne d'Ussac. A vrai dire cela n'avait pas surpris notre pauvre valet qui lui avait immédiatement ouvert la porte. En silence. Sans mot dire. Comment pouvait-il justifier le fait qu'il ne l'ai pas prévenue avant de l'état de santé de sa fille ? Pour une simple et bonne raison. La petite allait tellement mal que le Vieux soldat avait été horrifié de la quitter ne serait-ce que pour quelques secondes. En ses entrailles, la peur de la retrouvé étouffée, blessée, ou morte lui avait intimé des rester nuits et jours à ses côtés sans même prendre le temps de dormir plus de quelques minutes d'affilées. A n'en pas douter, la Baronne comprendrait le silence du Valet devant l'état inquiétant de l’Étincelle. Du moins l'espérait-il. Toujours en silence, Il avait conduit la mère auprès de sa fille. Mahelya semblait dormir mais les sourcils froncé sur son visage ne trompaient pas le vieux Harchi, c'était un signe de grande souffrance. Le regard opalescent s'était alors posé sur la Mère Aldraien. * Comprenez-vous Baronne que je n'ai pu la quitter, même pas un instant, même pas pour vous prévenir. *.
Soupire.
Il regardait le petit corps aux os apparents tant elle avait maigri. Inévitablement, une vague de larme vint embrouiller sa vision et immédiatement, il sortit de la chambre en silence. Leur laisser un peu d'intimité, peut-être que la mère parviendrait là où lui avait échoué.

Il s'était installé dans le salon du rez-de-chaussée. Les portes, même celle de l'entrée étaient toutes restées entre-ouvertes. Peu de temps après, il avait vu arrivé le père adoptif de sa Rouquine : Hannibal.


- Elles sont là-haut. avait-il lancé d'une voix éraillée.

Mais à peine avait-il finit sa phrase, qu'un cri d'épouvante à vous glacer le sang raisonnait et faisait vibrer les vieux murs de pierre. Elle souffrait encore. Et bien qu'il ne soit plus devant la petite Flammèche, il imaginait très bien son corps se tordre de douleur dans des postures improbables, impossibles. Ses yeux se révulser dans leur orbites. Ses doigts rigides se crisper sur les draps malmenés. Les perles de sueur apparaitre sur son front. Ses cheveux tremper, se plaquer contre ses joues...
Vison d'horreur.
Les pas d'Hannibal dans l'escalier se répercutaient jusqu'à ses oreilles, le pauvre jeune homme se précipitait sans doute vers la salle des tortures...
Soupire...
Puis le silence tomba de nouveau.
Que se passait-il là-haut ? il n'en avait aucune idée. Mais pourvu qu'ils parviennent à guérir ses maux.
La porte d'entrée s'ouvrit de nouveau à la volé. Ce visiteur là, n'avait pas la discrétion des deux précédents et hurlait à plein poumon dans la maison... Le Fiancé... Cela ne pouvait être que lui.

Chancelant, Harchi vint à sa rencontre, la fatigue accumulée commençait à avoir raison de son corps marqué par le temps, éprouvé par les guerre.
L'homme au visage ridé s'approcha de l'ex-soldat.


- Du calme Petit.... Viens... Suis-moi. Elle est là-haut................................ Sois fort.

Et comme un avertissement, les deux derniers mots furent prononcés juste avant les hurlements de la Flammèche.
Aldraien
Duel. La porte s’ouvre et les regards se croisent ; vieux soldat contre une Malemort qui avait appris à le connaître depuis le temps. Immédiatement, elle sait que c’est vraiment grave, la lassitude, la fatigue et l’inquiétude transparaissaient sur le visage du vieil homme, et cette mine affectée elle ne l’avait jamais connu à ce degré de gravité là. Chez elle, c’est la panique qui se mêle à l’inquiétude et à la panique. Elle ne sait pas encore ce qu’il se passe, elle ne sait pas que sa petite souffre atrocement, elle ne sait pas qu’elle va être impuissante face à ce mal qui la ronge.
La détresse qu’elle lit dans le regard du soldat est telle qu’elle prend le cœur de la trentenaire dans un étau dont, lui semble-t-il, il serait impossible de se détacher. Sa fille…Il fallait qu’elle aille la voir, maintenant. Pourtant, elle sent qu’Harchi a besoin de quelque chose en cet instant, il se sent presque fautif pour une raison qui semble bien floue à la rousse. Le sinople de son regard a perdu de son éclat et un acier caractéristique détaille l’expression du soldat malgré l’urgence de la situation. Pourquoi t’en veux-tu, Harchi ? Tu as veillé sur elle, et c’est là le plus important pour moi. Comment le résumer sans avoir besoin de lui dire ?
Elle pose une main tremblante sur l’épaule du vieil homme et murmure :


- Merci.

Le contact est rompu, visuel et physique, et la mère se dirige vers les escaliers, elle les monte en sentant une boule d’appréhension se former dans son estomac et dans sa gorge, les mains moites en ne faisant qu’imaginer l’état dans lequel peut se trouver la petite rousse plus si petite que ça. Ces escaliers, elle les connaît bien, elle les a déjà monté plusieurs fois, inconsciente même, parfois, dans les bras d’un Harchi épuisé l’ayant retrouvé dans la neige d’un début d’année bien trop froid et morne ; mais cette fois, elle les foule pour une toute autre raison, bien plus importante à ses yeux que sa pauvre carcasse. Une flammèche a besoin d’être réchauffée par la présence de ses proches.
Le palier du premier étage. Elle y est, ou presque. Elle pousse la porte de la chambre qui, déjà entrouverte, laisse apercevoir une pièce où règnent l’inquiétude et l’angoisse ; pour y découvrir une jeune femme qui pourrait sembler être endormie, si les sourcils froncés ne lui révélaient pas la souffrance qui agite le petit corps maigrichon. Oui, Marie-Amelya n’avait jamais été très épaisse, mais si déjà lors de leurs retrouvailles, elle semblait avoir maigri, ce n’était rien comparé à aujourd’hui tant le corps était squelettique, manquant de vie.


- Marie-Amelya…

Elle s’approche du lit et s’assied sur son rebord, au côté de la petite Etincelle, prenant sa main dans les siennes tout en l’embrassant sur le front. Elle ne semblait vraiment pas au mieux de sa forme, et la boule qui s’était précédemment formée et dans sa gorge et dans son ventre, enserrait à présent son cœur. Un cœur qui battait essentiellement pour ses enfants qu’elle avait recueilli, mis au monde, mais qu’elle aimait de la même manière, qu’importe s’ils étaient de son sang ou non.
Cette jeune femme était sa fille, quoi qu’on en dise. Fille qui avait passé tant et tant d’heures à veiller sur elle alors que les rôles étaient inversés ; c’était son tour maintenant, qu’importe le nombre de jours qu’il lui faudrait pour se remettre, elle serait là pour veiller sur elle. Une fois qu’Harchi fut parti, elle put se laisser aller à verser ses larmes de peur retenues depuis qu’elle avait franchi la porte de sa chambre ; elle n’osait pas bouger sa fille pour la caler contre elle, mais ses mains ne quittaient pas les siennes, et son regard restait ancré sur le corps maladif qui se déchira dans un hurlement de souffrance qui transperça l’âme de la Malemort tandis qu’elle serrait les mains un peu plus fort pour montrer sa présence.


- Je suis là ma fille, ça va aller…Ca va aller. J’ai prévenu ton frère, et ton père ne devrait pas tarder à arriver. Il va bien s’occuper de toi tu vas voir…Il va bien s’occuper de toi. Bats toi, ma flamme, bats toi…

Et d’une main qu’elle libérait, elle retira les mèches trempées de sueur qui collaient au visage de la rousse modèle médium ; loin d’imaginer l’agitation qui pouvait régner dans la maison, tant elle se concentrait sur les souffrances d’une seule à cet instant.
_________________
Mahelya
    Dormir est une façon de mourir ou tout au moins de mourir à la réalité, mieux encore, c'est la mort de la réalité.

(de Salvador Dali - Extrait de La femme visible)

Qui a dit que dormir empêchait de souffrir ? Certainement pas la petite Flammèche. Elle semblait pourtant partie au pays des songes, mais il n'en était rien. Chaque centimètre de peau lui apprenait la souffrance. Son sang était devenu lave en fusion, inondant, étouffant, calcinant de sa chaleur les veines, les muscles, les organes de la jeune fille. Chaque bouffée d'air inspirée était une torture, tant l'air, pourtant salvateur, lui brulait les poumons. Elle ne dormait pas. Pas de repos, juste une longue et lente agonie. Vaincu, elle avait baissé les bras, l’Étincelle ne brillait plus, ne bougeait plus tant tous mouvements étaient douleur et cris. La faucheuse, dernière compagne de jeu, se faisait bien trop attendre dans cette petite chambre rue de la Justice. Mais peut-être, la petite Flamme devait-elle apprendre la souffrance avant d'expirer son dernier souffle. Pourtant, à ce moment, plus que tout elle espérait apercevoir le long manteau de ténèbres venu l'emporter.
* Viens donc réaliser ton œuvre Faucheuse, mon amour ! Accours me chercher. Arrache moi à cette existence charnelle. Mènes-moi dans les monde des volutes et des essences. Offre le salut à mon âme et épargne mon corps. Souffle l’Étincelle, prends son âme et éteint sa flamme.*
Raisonnait la mélodie de sa prière muette.

Hermétique à son environnement, l’Étincelle ne pouvait deviner l'agitation qui régnait à présent dans sa maison. Seules les lames de fer rouge qui semblaient transpercer de part en part son frêle corps retenaient l'attention de son Esprit. La douleur revenait plus forte et plus violente. Le corps se crispa... Encore... Le cris déchira ses tympans, brisa le silence. Une douleur vive se fit ressentir sur ses mains. Elle paraissaient emprisonnées dans un étau. Pouvait-elle avoir plus mal encore ? Pourrait-elle en supporter d'avantage ?
* Dépêches toi Faucheuse, mon amour. Ou tu risques bien d'arriver trop tard. *
La fièvre était encore montée, son corps recouvert d'une pellicule de sueur, ses cheveux mouillés et ses draps humides. Et si elle était déjà morte ? Pareilles tortures, elle en avait déjà entendu parlé mais ... Seulement en Enfer. Était-ce son éternité ? Qu'avait-elle fait de mal pour mériter ce sort ? Non...

A nouveau les muscles se bandèrent alors qu'un nouvel hurlement franchissait ses lèvres pâles. Son supplice était si ardent, si violent, que la petite Rousse avait l'impression que sa peau fragile se déchirait sur ses os saillants, comme s'ils étaient devenu lame de ciseaux et sa peau, tissus léger. Bientôt, elle en était convaincu, son liquide écarlate entièrement brulé s’évaporerait par les pores de sa peau, ne laissant plus alors qu'un squelette recouvert de cuir.
* Maman ! pardon de ne pas t'avoir attendu ! Papa ! pardon je n'ai pas su ! Ilia ! Pardon à tes côtés je ne serais plus. Kyl pardon ! Toi non plus je ne t'ai pas attendu ! A tous Pardon ! Je ne peux faire plus.
Faucheuse te voilà ! Pourquoi ne m'ouvres-tu pas les bras ? Pourquoi ne m'accueilles-tu pas contre toi ? Laisses moi donc me reposer sur ton épaule. Portes-moi comme ton enfants, cajoles-moi, berce-moi, murmure-moi la marche funèbre et ensemble partons. Fais moi gouter l'éternité. *

_________________
Harchi
Sa filia (*) était au plus mal, ses cris lui parvenaient jusqu'au rez-de-chaussée.
Et Harchi ... terrifié, immobilisé, tétanisé restait là sans avoir la force de faire le moindre mouvement vers elle, sans avoir le courage d'aller la voir agoniser. Pour lui c'était devenu évident, elle trépasserait sous peu... Son palpitant se serra brutalement. Il venait de la retrouver, pour la perdre à nouveau. Le sort s'acharnait-il contre lui ? Qu'avait-il fait pour cela ? Etait-il maudit ? Avait-il défié par le passé le Très Haut, pour qu'il lui fasse payer au centuple maintenant ? N'avait-il pas encore subit assez de malheur dans sa vie ?


- Silvine... Un murmure, un souffle... Un souvenir douloureux, une cicatrice de son passé qui s'ouvrait à présent. Il l'avait déjà perdu elle, il était hors de question qu'il perde encore quelqu'un. Surtout quand ce quelqu'un était sa filia. Pourtant la mort était bien là au 16 rue de la Justice et un nouveau cri déchirant le silence, le ramena avec violence à l'instant présent. Oh oui, c'était une certitude, la mort était venue la faucher elle aussi ?
Une larme roula sur son visage marqué par le temps, suivant les sillons que la vie y avait gravé ... Que deviendrait-il sans elle ? Son sourire ? Sa moue boudeuse ? Son rire ? Ses pleurs ? Ses yeux espiègles ne pouvant cacher son intelligence ? Qu'allait-il devenir, lui, simple valet ?

A bout de tout, il s'assit sur l'une des chaises en bois à proximité de lui. Les mains calleuses, usées par le temps frottaient ses yeux cernés. * Petite Rouquine, ne m'abandonne pas je t'en prie, pas maintenant ! Pas tout de suite ! Pas là, alors que je sais enfin qui tu es !
Tant de souvenirs, d'instants précieux. Et finalement il avait été là tout sa vie, pour les partager à ses côtés. Les images de son Étincelle s'imposaient à son esprit fatigué. Il la revoyait, bébé, gazouillant à peine, ses petits pieds et bras s'agitant dans tous les sens afin que quelqu'un daigne enfin la prendre dans ses bras, alors qu'elle venait à peine de se réveiller. Il la revoyait accrochée à Bertille dans l'espoir de taiter plus qu'elle ne le devait. Il repensait à tous ses instants qu'ils avaient partagés. Des rires ... Ses rires ... Pour le Soldat, la vie sans les rires de Mahelya s'apparentait à une nuit sans aucune lumière ... Juste le froid ...


- Marie ...

Prière silencieuse. Dernier appel à l'aide d'un homme fatigué.
Harchi fut le seul à rester immobile, une statue de marbre dans un cimetière, car déjà le jeune blond - fiancé à l'époque à sa rouquine - et le paternel s'étaient précipités à l’Étage.
Le pauvre Valet au regard opalescent ne fut pas l'un des témoins de ce qu'il se passa là-haut. Pour lui. Fataliste, avachie sur sa chaise, le temps s'était arrêté et il sentait que son cœur suivrait le même chemin lorsqu'il verrait le corps sans vie, flottant au-dessus de lui, transporté par les mains de tous ceux qui l'aimaient. Une de ses mèches glisserait de sous le drap blanc et alors le cauchemar prendrait vie, et sa vie prendrait fin. Il ne pourrait supporter cela.
Les minutes s'égrainaient bien trop lentement.
La maison était figée dans l'éternité. Même le silence s'était à présent imposé. La petite Flamme ne criait plus ... La Faucheuse sournoise, avait fait son œuvre ... Certain de cela, les joues du vieux soldat étaient devenues ruisseau, son souffle, sanglots à peine étouffés dans ses larges mains.

Le silence ... Le silence est plus tapageur que tout. (de Amélie Nothomb Extrait du Mercure)
Le silence … Le silence a le poids des larmes. ( de Louis Aragon Extrait du Le Domaine privé)
Le silence … Le silence lui-même a quelque chose à taire. ( de Vladimir Holan Extrait du Douleur)


Silence, maudit silence, assourdissant de culpabilité, de remords et de regrets. La crainte du vieil homme de vivre dans le silence s'était réveillée… Lui qui ne l'avait déjà que trop connu par le passé ... Pas encore ... Pas cette fois ... A cet instant précis, la douleur psychique fut si intense pour le pauvre valet qu'il perdit le contrôle et tomba sur le sol, inerte...

*Pourtant Harchi … Loin de toute l'agitation qui régnait autour de Mahelya … Tu n'as pas pu voir, Harchi … Tu n'as pas pu entendre, vieux Soldat … Mais la flamme de vie a ravivé l'étincelle de ses sinoples. Elle respire ! Harchi !… Elle est encore là ! Elle est en vie ! *


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(*) Fille en latin
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