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[RP] Mari déplaisant cherche femme quelconque.

Finn


Dame Violette,

Me voici devant mon écritoire portatif pour te soumettre une requête me concernant. Je me nomme Finn d'Pommières, ancien seigneur retourné à l'état de bourgeois, et ce que je recherche n'est pas l'amour. N'étant plus de prime jeunesse, je ressens le besoin impérieux d'assurer ma descendance par le biais de l'union sacrée.

Pour ce faire, j'aurais besoin d'une femme. Mais pas n'importe laquelle. Son statut social m'importe peu, et sa situation géographique encore moins. Ce que je requiers, c'est qu'elle soit pieuse et respectable. Qu'elle sache également où est sa place et par conséquent qu'elle soit en mesure de tenir un foyer convenablement. Si possible, qu'elle ne manque pas d'humour. Elle en aura besoin.

Pour ma part, mes finances sont confortables et malgré mon âge mûr je suis encore assez vaillant pour lui garantir une lignée prospère. Ma piété est sans faille, je sais lire et écrire en Français comme en la langue de la terre qui m'a vu naître: l'Irlande. Au quotidien, je gagne ma vie par les armes et passe la plupart de mon temps sur une selle. Sur ce point, la femme dont je demande l'assistance reproductrice devra faire preuve de tolérance envers mes absences répétées.

Enfin, je tiens à préciser que j'ai donné naissance à un fils illégitime et qu'il ne serait de foyer sans cet être que j'espère pouvoir chérir en sa compagnie. Je suis bien entendu disponible pour tout désir de renseignement supplémentaire de la part des futures -éventuelles- prétendantes.

Merci par avance et bon courage pour tes recherches.

Pace e bene,
Finn d'Pommières.

_________________
Karalynn
Pour de sombres histoires d'âge, de désertification, et de ventre fripé, Karalynn cherchait un mari. Pas tant qu'elle en voulut un, car elle ne voyait pas bien quel bien çà lui ferait. Simplement que cela lui semblait aussi nécessaire que d'arracher une dent douloureuse. Que deviendrait-elle, sans çà? Une vieille fille aigrie? Une catin bon marché? La préceptrice d'enfants même pas à elle, et très chiants? Non! Il lui fallait un mari, des enfants, et que sa vie ressemble à ce qu'on en attendait.

Conformiste, elle? A peine.

Et comme la jeune femme avait un certain bon sens, voire un très solide , ancré quelque part dans l'idée qu'elle se faisait du monde (et c'est une sacrée référence), elle était allée jusqu'à s'intéresser de près aux annonces maritales qui fleurissaient telles des violettes encore pas séchées, aux portes des municipalités.

Et puis, pourtant peu convaincue, elle fit là une rencontre inattendue. Que ne voilà pas un homme charmant à la recherche d'une fille quelconque, pieuse, avec de l'humour. Tout à fait elle, çà. Enfin, si on était pas trop regardant sur le détail. Mais est-ce que vraiment, un homme désespéré au point de faire pareille annonce irait y regarder de près?

Que non!

Surtout que charmant..au demeurant... c’était douteux. Libre et désireux de se marier, à n'en pas douter. Pour le reste, çà n'avait pas l'air d'être un marrant. Chose qui la fit douter au moins deux secondes. Mais allez faire comprendre à une Karalynn décidée qu'une telle lettre ne peut être que l’œuvre d'un futur mari exécrable? Peine perdue! D'autant qu'après avoir vu le promis de son amie, elle n'en était plus à espérer d'un homme qu'il se comporte bien. Alors!

Et bien, elle écrit, la fille, et fait çà bien. Rond de lumière trouvé tardivement dans une taverne désertée, un brin d'ivresse aidant, elle rédige ce qui suit.




Fait en ce jour lassé par l'été, le 9 du mois 9 de 1460, par moi, Karalynn Kermance, vilaine assumée, chenille à ses heures.

Messire, ou Sieur, ou Bougre,

Si je prends ma plume en ce jour, surement radieux, puisqu'il faut un beau cadre, c'est pour vous écrire la flamme, née de votre annonce.

Cette flamme d'ors et déjà illumine ma soirée, c'est dire. Et elle ne tremble pas, devant l'idée du fait accompli. Quelques enfants ne font pas peur à ma frêle personne. Même s'il faudra sans doute d'abord m'engraisser un peu. Enfin, c'est ce que dit Ambroise, qui toujours me trouve trop maigre. Même pas mangeable, qu'il dit. Il est certain que de toute façon, je ne désire pas qu'il me mange.

Mais avant tout, peut-être vaudrait-il mieux que je me présente mieux?

Je suis une jeune femme simple, mais plus si jeune, en fait. Déjà dix neuf années inutiles. Au point qu'il me faille trouver un mari avant que ne cesse de briller en moi le don de la vie. Et puis, vous savez, je ne veux pas finir comme certaines, à mendier l'attention d'hommes toujours se lassant, pour en plus finir sur la lune, au milieu d'un enfer que je ne souhaite pas connaitre. Aristote ne veut surement pas que j'aille jusque là. D'ailleurs, ma virginité est preuve de ma respectabilité. Un casier vierge et un corps préservé. Allez trouver si vaillante, en ces temps où les prêtres sont moins nombreux que les catins! Par avance, pour m'excuser, je dois vous dire aussi que je parle beaucoup. J'aime bien..et puis, çà occupe, quand on ne fait rien d'autre.

Et donc, en dépit de tout ce qui précède, je possède assez d'esprit pour amuser certains cercles, quelques amis. Mais dans mon comportement, jamais rien qui puisse se montrer arrogant, ni hérétique. Je tiens à garder l'estime des puissants, comme des humbles dont je fais partie.

Son inspiration là tarie, après avoir fait preuve d'une honnêteté peu commune chez elle, elle se dit qu'il faudrait au moins en deux phrases, lui expliquer ce qu'il a de désirable. Les hommes aiment çà, qu'on leur dise qu'ils sont beaux. En tout cas, son père aimait çà.



Votre annonce, si sèche qu'elle soit, me laisse entrevoir un homme plein de bon sens, fiable et respectable. Et après tout, c'est bien tout ce qu'il faut, à une fille comme moi. En avoir un, et le garder dans les liens du mariage, vaut bien mieux que d'essayer d'en séduire un, et d'y perdre raison et dignité. Et puis, le fait que vous annonciez pouvoir richement élever les enfants d'une union si désirable, n'est évidement pas pour me déplaire. Un homme doit pourvoir.

En somme... Vous êtes parfait!


Bon, là, elle y allait un peu fort. Mais il fallait ce qu'il fallait.



J'imagine que vous aurez bien assez de propositions pour choisir avec sagesse. Et même si la mienne me semble assez bonne pour être regardée avec attention, je vous prie bien de croire, que j'attends avec impatience le résultat de ma requête.

Karalynn Kermance.


Lettre qu'elle envoya aussitôt écrite. Elle savait trop que sans çà, elle risquait fort d'oublier jusqu'à son existence. Or, une chose de faite, est une bonne chose. Contente, elle retourna à des préoccupations plus immédiates, et au chemin qui l'attendait. Vers Limoges, en bonne compagnie.
La_sauvage
[dans une chambre a Aix]

La jeune femme etait approchée que part trés peu de personne, une de ses amie vint avec une nouvelle qui la rejouissait

Ma chere! je viens d'aller faire un tour chez la marieuse! et je suis sur que tu trouvera ton bonheur vite!
Pfff, pas b'soin d'une marieuse pour me caser! nan mais ca va pas la tête!
Mouais pour finir t'as quand même 25 piges et toujours pas mariée faudrai t'activer!!
Parce que tu es mariée toi? rappel moi ton age? facile de dire des autres quand on est pas mieux!
Tu vas lever tes fesses de ce lit et tu vas y aller ou je le fais pour toi! mais attention si je choisi tu es mal


ah ben j'suis mal barrée avec toi...

l'amie de la jeune celibataire marmonne
Tres bien tu verras il sera beau et gen...euh intelligent ca sera déjà pas mal,pas trop vieux...avec ou sans enfants ca n'a pas d'importance...si possible fidele hein et pas collant. Je vais te trouver ca

la sauvageonne regarda son amie pas tres convaincu mais si ca l'amuser de se prendre une pour futur mariéuse, qu'elle se fasse plaisir, une seule pensée lui vint en tête " Mouais je vais me retrouver avec une chose qui bien sur ne me plaira pas..."

Mmmh c'est quoi ton type d'homme?
bah n'importe mais surtout pas le genre de type qui te plait..sinon ca craint!
ha ha ha trés drôle! bon je vais te trouver ca!

Elle ne dira pas qu'une annonce l'avait deja interpelé pour son amie, elle alla vite fais prendre de quoi ecrire puis apres une bonne minutes de conscentration elle rediga la lettre

Citation:
Fait a Aix, le 9 septembre 1460

Bonsoir messire Fin,

Je vous ecrit aujourd'hui, non pour moi mais pour une amie, elle est belle, un peu rebelle mais elle sait se tenir, s isi je vous assure, elle a 25 ans et sans enfants, mais je vous rassure elle est plus pucelle! Etant donné que vous ne recherchez pas l'amour et qu'elle est un peu sauvage ca pourrai coller, elle sait s'occuper d'enfants et tenir un foyer.
Je vous avouerai qu'elle est au courant de ma demarche même si elle n'en ai pas tres ravie, mais voila a son age il serai peut etre temps de la caser et qu'elle ai des enfants.

Si vous avez besoin de plus de renseignement sur elle je vous repondrai avec plaisir.
Si quand a vous vous pourriez m'en donner un peu plus ca serai bien, qu'elle en sache un peu a qui j'ai ecris.

J'espere avoir une réponse de votre part

bien a vous
l'amie d'une sauvage


Elle placa la lettre au mineau de la patte du volatile et le fit partir rsmplir sa mission
Finn
L’étonnement se frayait un chemin laborieux sur les traits escarpés de l’Irlandais à la réception non pas d’une mais de deux missives. Ainsi, son annonce, aussi directe soit elle, semblait avoir éveillé certaines curiosités dont il se félicitait déjà. Pour autant, l’exercice auquel il devait se plier maintenant le mettait mal à l’aise. Peu coutumier de ce genre de démarche et même de toute initiative visant à établir le contact avec d’autres bipèdes de son espèce, il ne se laissa pas le temps de tergiverser et commença à s’affranchir de la tâche en souffrance.

Il lui fallut relire plusieurs fois la plus récente, bien mystérieuse au demeurant, avant d’oser prendre sa plume.




Chère Intermédiaire,

Si je comprends bien, tu me décris là une vieille fille déflorée qui n’a pas sa langue dans sa poche. Néanmoins, tu la dis belle et sans descendance. Voilà qui a au moins le mérite d’être franc à défaut d’être attrayant.

J’aimerais cependant que tu m’éclaires sur la « sauvagerie » dont tu l’affubles. Je l’imagine déjà farouche, vivant au fin fond des bois et cultivant une impressionnante pilosité. Je fais fausse route ?

En ce qui me concerne, que veux-tu savoir de plus ? Si je devais me décrire je dirais que je ne possède en rien le charme juvénile d’un éphèbe et que les années m’ont forgé un caractère revêche. On me dit parfois rustre comme tous les gens de basse extraction et souvent froid. Certains apprécient mon ironie perpétuelle, d’autres lui cherchent querelle.

A présent, si tout cela n’a pas définitivement ôté à ton amie tout désir d’union future, propose-lui de m’écrire de sa propre main.


Finn d’Pommières.


Pli suivant, agréablement truffé d’esprit. La remarque sur sa bourse replète tirailla néanmoins sa pingrerie maladive.



Chère Chenille,

Je dois avouer que ta lettre brille par sa lucidité. Il est rare de rencontrer demoiselle si peu alléchée par les frissons de l’amour, à la fois pieuse et rationnelle. Cela doit vouloir signifier que tu es douée de raisonnement. Un trait que je n’espérais pas tirer de cette quête mais dont je pourrais peut-être m’accommoder.
Il me faut également te reconnaître le mérite de la subtile flagornerie. Si je ne me trouvais pas être l’imperfection incarnée, j’aurais pu m’y laisser prendre.

Mais trêve d’éloge, je note que tu es bavarde. Je ne puis t’affirmer que cela me réjouisse mais étant moi-même peu loquace, il se pourrait que ce soit un mal pour un bien. Durant mes longues soirées d’hiver, je préfère toutefois davantage m’abreuver en orge maltée qu’en verbiage stérile.

Pour l’aspect pratique, je ne crois pas t’avoir lue vanter tes talents de ménagère. En ces facultés réside une bonne part de la vie que je promets à celle qui ne craindra pas de m’épouser. Bien sûr, je n’ai pas besoin d’une soubrette briquant du soir au matin. Disons que je suis un homme fort occupé qui manque d’aptitude pour les travaux de maison et, pour ne rien gâcher, très attaché aux traditions. Il me faut une femme capable de se charger de ces tâches au même titre que de rendre comestible ce qu’il me reviendra d’apporter sur la table.

En dehors de ça, j’aimerai savoir à quoi tu aspires ? Quels sont tes domaines de prédilection ? Pour quoi es-tu douée ? Enfin, comment gagnes-tu ta vie ? Je te prierais de ne voir là que simple curiosité à l’égard d’un profil prometteur.

Je ne sais pas me raconter, mais si tu me le demandes je m’y essaierais.


Finn d’Pommières.


PS : D’où vient ce sobriquet ridicule par lequel je t’ai nommée ?

Un soupir parachevait la course de sa plume tandis que sa paume libre s’employait à soulager sa nuque. S’il avait su qu’un jour il en viendrait à requérir l’assistance féminine pour plus qu’une nuit tarifée…
_________________
Moineau
Bien qu'officiellement hors du marché, un de ses derniers oisillons avait gazouillé à l'oreille de la Belle, qui s'était empressée de répondre à cette annonce qui l'interpelait grandement.



De Moi,
A Finn d'Pommières.


Vous,

Je dois avouer que je ne m'attendais pas vraiment à tomber sur une annonce de ce genre, il parait que la plupart des godiches qui viennent trouver l'entremetteuse Violette pensent qu'elles vont trouver ce qu'elles appellent, dans leur étrange jargon, "le prince charmant", qui les emmènera contempler les étoiles, les épousera en grande pompe sous le regard larmoyant d'une assemblée pleine d'amis (et d'amies jalouses) et qui leur fera une nuée de marmots blonds, braillards et morveux. Ce qui, au final, est sensé leur permettre de vivre heureuse jusqu'à la fin des temps.

Vous comprendrez à quelle point votre lettre me choqua. Comment cela ? Quelqu'un de réaliste ici bas ? Qui ne croit pas que, simple roturier, ou se prétendant "de noble sang", il va épouser un Duc et bientôt monter sur le trône de France tout en se roulant dans un tapis d'or et de rubis, mangeant des macarons et s'habillant aux Doigts d'Or ?
Je me dois de vous féliciter, et, tant que nous y sommes, d'humblement poser ma candidature.

Je me prénomme Marguerite. N'est-ce point un bon début ?

A présent, il me faudra sans doute commencer par le commencement. Il me parait relativement inconcevable d'épouser quelqu'un qui vous rebute physiquement, cela ne facilite pas grandement les relations conjugales. A ma décharge donc, je vous avouerai que l'on me dit plutôt bien faite de ma personne, un corsage bien rempli, des hanches accueillantes et un visage agréable sont au nombre de mes atouts. Si cela peut être un autre point positif, sachez que mes yeux sont bleus.

Quant à mon caractère, on me dit enjouée, bien que pourvue d'une certaine tendance à la moquerie, que j'ai bien du mal à corriger. On a également loué ma capacité à me faire apprécier de tous, de l'humble paysan au noble de haute lignée. C'est que, suite à la mort de mes parents, je suis entrée au couvent, où l'on m'a appris les choses de la religion, et à me comporter comme quelqu'un de respectable, tout en m'enseignant les bases de l'éducation.
Je sais coudre et broder, lire, écrire et compter, je parle le français bien évidemment mais aussi l'anglois, et ai quelques notions d'espagnol. Tenir une maisonnée n'est point une tache qui me soit étrangère, quoique la cuisine me résiste, mais je ne demande qu'à apprendre, au risque de quelques ratés, au début.

Pour le reste, je suis baptisée, et élever un bâtard ne me dérangera guère, tant que celui-ci ne sera point mieux considéré que les légitimes. Il faut que chacun tienne son rang, et soit à sa place.

Une dernière chose encore, la solitude ne me dérange guère. Et puis, je ne serai point seule, si vous me confiez ledit bâtard !


Dans l'attente de vous lire,


Marguerite.
Karalynn
Ursula! Ursula! Il m'a répondu! C'est ce que criait la brune, à la blonde, évidement au courant de ses démarches douteuses. Malheureusement, la noble n’était pas là, sûrement occupée à essayer de supporter son promis.

Première lecture enthousiaste, donc, appuyée contre un mur, debout. Elle écarta ensuite le feuillet de ses yeux, le gardant précieusement, tenu serré, à le froisser.

Il a répondu, il a répondu...

Oui, elle se répète, la chenille, mais il faut dire qu'elle n'en revient pas que quelqu'un envisage même de loin, de l'espousailler pour ses belles qualités.

Çà lui simplifierait la vie, de se trouver si facilement godillot au pied. Même si...même si... L’inquiétude demeure. Ne fait-elle pas une vaste connerie?

Mais sa petite voix lui dit, impérieuse, enjôleuse :

Mais non, mais non. C'est ce qu'il te faut. Allez... assise! Réponds!

Mais elle, elle voulait le conseil de la blonde, ou de Richard. Résistant un peu, elle ressortit de la chambre, où elle avait passé la nuit au pied du lit d'Ursula, pour cause de dangereux monstres nocturnes.

Elle s'en vint à la taverne où la veille elle avait passé tant de temps, à entretenir un feu, voué à la rassurer. Et le ranimant, s'asseyant, elle lu, relu, rerelu, jusqu'à interpréter chaque mot, chaque courbe de l’écriture, cherchant même à en deviner l'odeur.

Les problèmes en fait, commencèrent dès qu'elle voulut débuter sa réponse. Lui la tutoyait. Et çà ne la gênait pas. Mais elle, qu'allait-elle faire?

Cher de Pommière? Un peu guindé. Et Cher Finn sonnait trop convivial. Avec un rien de malice, elle opta pour une dernière solution, gardant pour l'instant le voussoiement plus naturel chez elle.




Fait en le jour 10 du mois 9 de 1460. Jour heureux.

Cher Pommier

Voulez-vous être pour la chenille, l'arbre nourricier, le refuge, et le nid? A l'ombre de vous, avec lenteur et ondulations, je cheminerai. Au creux des branches j’éviterai moineaux, étourneaux, et autres rapaces. Vos feuilles dévorées me feront grandir, et en mon âme, la chrysalide s'ouvrira, laissant fuguer le papillon éphémère.

C'est une jolie image, non? Cela vous plairait-il?


Rappelée à l'ordre par une pensée, qui disait : Doucement, la belle. Doucement. Ce n'est pas de çà dont il s'agit. Allons, soit plus terrestre, et cesse tes envolées.
Elle faillit tout déchirer et recommencer. Mais non.
Ainsi reprit-elle, appliquée à garder le cap et de la retenue




Plus sérieusement, mon sobriquet me vient certainement de ce que je sois trop terre à terre pour être un papillon. C'est Richard, qui en a trouvé l'idée, m'expliquant que j’étais encore loin d'avoir la grâce volubile de ces jolis volatiles, mais que j'y arriverai peut-être un jour. Sans doute sous entendait-il : si quelqu'un la prend en main.

C'est avec un plaisir certain que j'ai lu, et relu votre lettre. Pas tant qu'elle soit si agréable, mais ma fierté s'est ragaillardie que vous me trouviez assez d’intérêt pour me voir prometteuse. Je préfère donc ne garder que çà à l'esprit, et passer sur les quelques autres qualités que vous me trouvez, qui, elles, n'ont pas l'air d'avoir l'heur de vous convenir.


Voyons maintenant où en venir. Un arrêt, un petit conciliabule avec elle-même. Une hésitation et une décision. Parlons comme lui, et voyons ce qu'il en dit.



Car à la fin, que cherchez vous? Une femme qui prendrait soin du foyer, n'entreprendrait pas de ternir votre réputation, et se tairait la plupart du temps. Pour cela, aucune n'a tant besoin de qualités, à part de n'être ni stérile, ni stupide. Je pense pouvoir vous assurer que je ne suis pas bête, n'en déplaise à mon surnom d'animal rampant. Quant à la première des conditions... Il faudra bien essayer pour le savoir, et vous aurez toujours le loisir d'annuler le mariage s'il n'est pas fécond.

Je suppose qu'une telle femme devra aussi démontrer être assez soumise au joug marital pour se complaire en pareille situation. Car évidement, ce n'est pas le cas de toutes. Cela, moi je peux le concevoir, étant avancé qu'un mariage est un contrat, dans lequel j'offre bras et ventre, et vous sécurité et respectabilité. Si vous tenez votre part du contrat, je me fais fort d'au moins m'appliquer à essayer de tenir la mienne, comme définie à l'avance.

Je peux aller, s'il vous plait, jusqu'à détailler les tâches que je sais accomplir, mais j'ai bien peur que la liste n'en soit aussi longue que rébarbative. Sachez tout de même, que ma mère qui était très amoureuse de son mari, et lui d'elle, était une piètre ménagère, et qu'il a bien fallut que quelqu'un se charge de tout.


Et là, plume filant, sans le frein de ses hésitations, elle en vint à ce qui l’inquiétait




Par ailleurs, vous parlez dans votre lettre de longues soirées d'hiver. Mais n'aviez vous pas dit, dans l'annonce, que vous étiez souvent absent?

Car si je suis parfaitement consciente de ce qu'il m'en coutera de conclure l'affaire, je ne peux quand même pas envisager de vous tenir compagnie tous les soirs, sans avoir d'autres loisirs que vous regarder boire. Vous imaginez bien qu'à ce rythme là, n'importe qui finirait en état de léthargie avancée.

Ainsi donc, je réclame une part de liberté, et le droit d’occuper mon temps hors devoirs, comme je le désire. Par exemple... en m'employant comme Dame de compagnie, pour un public qui aime à bavarder. C'est ce que je fais, en ce moment, même si j'ai démissionné pour d'obscures raisons que je ne vais pas relater ici. Je ne gagne donc pas ma vie, mais vit du bon vouloir de cette Dame et de quelques emplois physiques, glanés au fil de mon temps libre. Car je me charge tout de même du poste vacant, afin de ne pas laisser seule la noble Dame que je suivais, et suit toujours, ayant le gout et à cœur de l’occuper, et de la distraire. Elle me loue de mes capacités en la matière, me trouvant fort distrayante. Si vous voulez, je lui demande une lettre de référence?

Quant à mes gouts et capacités... et bien, il en reste sûrement à découvrir. Et puis, ce n'est pas aisé de s'en couvrir, comme çà.

Disons, pour commencer, puisque ce point vous tient à cœur, que j'ai une foi solide, et un peu enfantine, peut-être. De celles qui pleines de confiance ne s'embarrassent pas de lectures savantes. Je crains l'enfer, et prie les saints. Je suis assez superstitieuse. J'ai peur des monstres des placards, et des remugles des nuits trop lourdes, ainsi que des orages. J'ai besoin des autres, et de me sentir protégée. Même si... j'aime à croire que je me débrouille très bien toute seule.

J'ai déjà dit que j'aimais bavarder, questionner, rire. J'aime l'océan, qui m'a vue grandir, et un jour, je monterai dans un bateau pour voir s'il est si grand qu'il parait. J'aime les chansons salaces de mon ami Ambroise, et sa voix à faire trembler les murs. J'ai le gout sûr, en matière de vêtements, même si aucun moyen de m'en parer. De peu de choses je fais un tout, et de rien mon bonheur. Je ne suis vraiment pas compliquée, quoiqu'un peu méfiante. On me dit taquine, aussi, mais je ne m'en rends pas forcement compte, mes reparties n’étant pas toujours très contrôlées.

Je suis capable de loyauté, et d'abnégation, dans une certaine mesure. J'ai du bon sens, comme déjà dit, et rien d'une évaporée. Je ne connais rien aux armes, ni à la politique, mais serait capable d'apprendre, s'il le faut. D'ailleurs, j'avais demandé à quelqu'un de m'apprendre à me servir de dagues, mais il n'a pas voulu. Peut-être que vous, vous pourriez?


Et enfin, les questions. Elle brulait d'en poser un tas, dévorée de curiosité, cherchant à cerner les contour de son correspondant, mais aussi voulant s'assurer des points qui en ferait, ou non, un bon mariage.



Moi, ce que je voudrais savoir, d'un point de vue pratique c'est combien de temps par an vous êtes absent, déjà? Et puis, songez-vous à accorder à votre future femme un pécule suffisant pour qu'elle puisse ne pas avoir à subvenir à ses besoins? Avez vous des maitresses par trop voyantes, ou savez vous sur ce point là, vous en tenir à les garder cachées? Cet enfant, que vous avez... quel âge a-t-il, et fréquentez vous toujours sa mère? Votre train est-il suffisant pour employer au moins un domestique, une aide pour les enfants par exemple, ou faudra-t-il tout faire? Comment voyez-vous notre relation, en dehors de ces tâches dont vous semblez vouloir m'accabler avant même le mariage conclu? Où habitez-vous? Faudra-t-il que je vienne jusqu'à vous, ou viendrez-vous me cherchez, si d'aventure les choses se font? Voulez vous me voir avant, ou prendrez vous le risque de signer pareil contrat sans m'avoir vue?

Et puis, aussi, quels sont donc vos gouts et capacités à vous? Êtes vous aussi sec en paroles qu'en lettres? Avez-vous des parents, des amis?

Je crois vous en avoir trop dit, mais il est mieux, en ces cas, que d'en apprendre trop par la suite. Si ma candidature devait être repoussée, auriez vous la gentillesse de m'en conter les raisons, afin que je ne reproduise pas les erreurs ici commises?

Karalynn Kermance, d'une chenille à un pommier.
La_sauvage
La jeune femme sourit en voyant la réponse du sir...La sauvage...etait t'elle vraiment sauvage apres tout elle seule pouvait répondre a cela.

Citation:
De l'intermediaire
A Messire Finn,

je vous ai decris une jeune femme seule, ai-je dis vieille ?, a moins que pour vous 25 ans c'est vieux.. Elle a un caractere de feu, ne se laisse pas facilement manipuler et n'a aucun soucis coté pilosité, elle a eut une bonne éducation neanmoins, ce surnom date de son enfance, elle a été trouvée a l'age de 10 ans elle passait son temps a dormir dans les arbres,se debrouillant pour se nourrir et se laver.C'est de la qu'est venu ce surnom, elle a finit par être attrapé par les gens du village ce qui lui a permis d'avoir un toît mais a la mort de son tuteur elle a refusée tout contact avec les gens sauf pour deux personnes puis s'est volatilisée, elle est revenue depuis mais la mort de son compagnon il y a peu la remettra dans le mauvais chemin et elle s'isolera de nouveau du monde exterieure, il lui faudra un mari , vous ne voulez pas de mariage d'amour c'est parfait un mariage comme celui là est ce qui lui faut, elle saura eduquer votre enfant et le proteger si besoin et vos absence elle n'y pretera même pas attention.

Vous vous etes decris pas besoin d'en savoir plus je pense.

Je dirai a mon amie de vous ecrire dans la journée

l'intermediaire..


Lettre faite elle la fit envoyé
Finn
Quel ne fut pas son plaisir à constater que ces affaires allaient bon train. Une nouvelle prétendante, bien qu’énigmatique, rejoignait le cercle des profils dignes d’intérêt. Sans trop tarder, il s’attabla pour relire le pli et chercher ses mots face à sa description largement évocatrice.



Mystérieuse Marguerite,

Certes non, je ne souhaite en aucun cas épouser de Duc, aussi virile et charismatique soit-il. Tout comme je ne suis guère attiré par le faste et les ronds de jambe. On ne me verra pas non plus me pâmer d’admiration devant les ateliers de haute couture parisienne. Et pour finir, les « pets de nonne » ont la préférence de mon palais.

A présent que nous nous sommes entendus sur ce que nous ne sommes pas, parlons de ce qui nous caractérise.
Une fâcheuse tendance me pousse à me méfier des dires de femme mais si tu dis vrai, il m’apparaît que Dieu t’a donné tout ce qu’il faut à une femme pour enfanter dans de bonnes conditions. C’est là ce que je retiens de l’énumération de tes atouts physiques.

Ensuite, je crois comprendre que tu as eu le loisir de te faire inculquer à peu près tout ce que je demande de ma future épouse et même plus. Mais serais-tu prompte à mettre toutes ces admirables aptitudes en pratique, au service d’un unique foyer pour le reste de ton séjour terrestre ?

Puisque l’enveloppe charnelle est chose sur laquelle tu ne transiges pas, je vais m’efforcer de te conter le plus brièvement possible comment je suis fait. Plutôt grand, j’ai le tronc sec et la stature forgée par le métier des armes sous toutes ses formes. Ma courte crinière porte des frisons noirs qui depuis quelques années se teintent en partie de gris. Je ne suis plus très jeune et je ne me dirais pas beau. Je n’ai pas non plus le sourire facile et l’on peine bien souvent à déceler l’ironie ou le sarcasme sur mon visage. Enfin, mes yeux sont noirs.

Mon caractère, je crois que tu le découvriras si ce n’est pas déjà fait.

Je t’invite pour la suite à me raconter ce qui fait ton présent et, pourquoi pas, ce que tu envisages pour l’avenir. Je ne cracherai pas non plus sur quelques détails supplémentaires concernant ton identité.

J’aime les devinettes mais pas au point d’en épouser une.

Finn d’Pommières.

Il n’y avait pas à dire, celle-là ne manquait pas d’attrait. Et ce même si sa plume ne s’était pas attardée dessus. Il n’y avait plus qu’à espérer que tout soit authentique, peut-être même son penchant pour la raillerie.

Les premières lignes de la réponse suivante parvinrent à lui soutirer un maigre sourire, chassant temporairement l’ombre austère qui planait sur son faciès. Il allait lui falloir parler sans ambages.




Future chrysalide,

Garde-toi des envolées prématurées au risque de te brûler les ailes.

Néanmoins, j’aime tes mots inspirés. Je n’en ai peut-être pas l’air, mais ma ferveur à l’égard des poètes est sans borne. Hélas, je n’ai pas ce talent que toi, en revanche, tu sembles posséder.

Quant à tes autres qualités, mes façons maladroites ont sans doute éclipsé l’agrément que j’y trouve. Pas plus que l’amour, la perfection n’a guère sa place dans la liste sommaire de mes doléances.
Je ne demande à la femme qui sera mienne ni le silence constant, ni de se plier au moindre de mes desiderata. Sans quoi je n’aurais plus qu’à m’offrir n’importe quelle souillon mendiant un toit et un couvert.

Puisque tu le désires, parlons affaires. Je me propose d’offrir descendance, foyer convenable et respectable ainsi que la promesse de ne pas finir catherinette. En échange, je demande que l’on s’occupe de ce que je mets à disposition. Autrement dit que l’on tienne ce foyer en véritable maîtresse de maison et que l’on se charge de l’éducation des fruits de l’union.

Pour cela, j’entends que l’épouse se montre conciliante, voire jusqu’à un certain point obéissante. Nulle autre soumission que celle envers les devoirs du mariage n’est requise.
Par ailleurs, mon gagne-pain me contraint fréquemment aux voyages. J’envisage donc une épouse qui ne soit pas tenue au même régime.
Comment pourrait-elle s’occuper de tout cela si elle est par monts et par vaux ?
Néanmoins, même si je ne cherche pas de vagabonde, je n’exige pas non plus une présence permanente.

Pour en revenir à toi, sache que l’on fait rarement la guerre l’hiver. Mais ce n’est qu’un détail. Je compte bien occuper mon foyer malgré quelques absences dont je ne saurais exactement te chiffrer la fréquence. Tu auras donc le droit à la parole et à des loisirs autres que de contempler mon ivrognerie. Tu dis également vouloir réclamer une part de liberté, ce sur quoi je ne peux m’opposer du moment que cela ne t’entraîne pas dans d’interminables et périlleux périples. Je crois que tout cela est à débattre, je ne suis pas complètement borné.

Dans la pratique, je compte bien entendu laisser de quoi subsister à ma famille, voire lui offrir l’assistance d’un -unique- domestique. Mon fils est encore un enfançon qui babille et rejette sans pudeur tout ce dont la nature a cru bon de le remplir. Quant à ma vie privée, je suis quelqu’un qui cultive sa discrétion, je n’en dirai donc pas davantage. Ensuite, j’habite à Montauban, dans le Quercy. Je ne suis pas certain de poursuivre ma vie là-bas et je songe donc à changer de paysage pour implanter mon futur foyer. Les modalités de livraison de l’épouse dépendront donc de ce qu’il me semble le plus pratique. Enfin, notre relation je ne l’imagine pas. C’est un point sur lequel je n’ai pas vraiment planché, ne m’attendant pas à compter d’épouse dotée d’esprit. Je te retourne donc la question avec curiosité.

Pour le reste de tes interrogations, je crains qu’il me faille trouver un autre vélin si je veux y coucher réponse. Toutefois, je peux t’apprendre que la navigation a fait partie de ma vie par le passé, brièvement, et qu’elle en sera à nouveau une dominante un beau jour.

Et si jamais tu te trouves non loin de là où je t’ai dit posséder mes biens, je t’invite à t’y rendre dans les jours à venir pour une éventuelle rencontre qui sera sans doute plus à même d’étancher ton intarissable soif de renseignements.

Le Pommier.


Edt pour syntaxe
_________________
Karalynn
Tseuh! Ses envolées! Enfin, elle ne l'avait pas volée, celle-la, mais quand même.

Et puis passer de chère à rien, c'est un repli, et elle avait bien peur que çà ne signe la mort-née de ce possible mariage. D'autant qu'il tournait en rond, répétant ses conditions, sans avancer.

Elle essaya donc de corriger le tir, prenant plume, et répondant rapidement, sans plus sourire, s'astreignant au laconisme si seyant, que beaucoup croient bon d'utiliser pour cacher l'infirmité de leurs raisonnements.

Bougonne, la Karalynn? Que oui. Elle n’était ce soir là pas dans sa meilleure forme, dérivant vers des chemins qu'elle ne voulait pas emprunter.

Et pourtant, il y aurait eu de quoi sourire. Son courrier avait été intercepté, par un soldat, à ce qu'il semblait. Elle avait de fait oublié de lui demander ce qu'il était, et surtout qui. Celui-ci avait eu l’étrange idée de prendre contact avec elle, sur la foi d'une lettre adressée à un autre. Elle se demandait encore comment il avait bien pu faire. Peut-être restait-il toute sa journée devant chez Violette, et tirait-il les pigeons à l'arc, pour les remplacer par d'autres? L'idée était biscornue, mais elle ne voyait pas, sinon, comment? Encore que cela l'eut flattée, d'ailleurs. A tort sans doute, puisqu'il fallait certainement plutôt incriminer sa faculté à elle de se mettre dans des situations incroyables.

Et aussi parce que Richard s’était un peu adouci, il lui semblait. Pourquoi celui-là n'avait pas eu l'idée farfelue de voler sa lettre, mhm? Enfin, on a jamais ce qu'on veut, alors autant avoir ce qu'on peut. Et là, elle avait une chance de se marier, et de vivre en bonne entente avec elle-même, et avec Aristote.

D'où sa réponse, sèche à l'envie, mais qu'elle espérait bien tournée pour plaire à cet homme qu'elle n'arrivait pas à cerner.




Fait en le 10 du mois 9 de 1460

Pommier,

Je prends note, d’éviter de m’égarer. Et je répondrai bien que n'ayant pas d'ailes, une chenille ne peut se les bruler, mais ce serait un peu trop facile.

Les modalités de ma livraison en tant qu’épouse, n'ayant pas avancées, puisque j'imagine que ton choix n'est pas encore arrêté, je crains de ne pas pouvoir me rendre, seule, de Limoges à Montauban, pour simplement me laisser regarder, et poser quelques questions, qui auraient aussi bien pu trouver réponse, si tu avais estimé que gâcher du vélin pour çà n’était pas peine perdue. Et ce d'autant que le risque serait grand, que je n'arrive jamais, clouée sur un chemin par quelques malandrins.

Si ce n’était que çà, tes conditions m'iraient, car à vrai dire, je ne cherche évidement pas mieux, sans quoi je n'aurais pas répondu. Ton annonce était bien claire, et ce, dès le début.

Par ailleurs, car le fait est troublant : Tu dis ne pas vouloir de souillon mais en ce cas, que veux-tu exactement? Car je n'entends, dans tes lettres, nul désir d'autre chose. Et sans parler de l'amour si galvaudé, parlons justement de ce qu'est par delà les temps un mariage.

Car, moi, qui suis simple, et croyante, je veux simplement ce qui doit exister, et pour çà ne pas devoir me mêler de séduire, ni de complications inutiles. Mais toi, qui n'offre pas le mariage à n'importe quelle mendiante, que veux-tu au juste?

Une belle femme, qui aurait plié devant ton ton désagréable? Une domestique, harnachée à loisir, de chiffons et autres corvées? Une intrigante, qui répondrait pour le plaisir d'essayer de te séduire, une fois les choses avancées?

Moi, je ne propose rien de çà, et simplement un contrat. Je deviens ton épouse, et toi, mon mari, et ce, dans un cadre établi, de devoirs et de libertés.

Si je peux comprendre que ce ne soit pas à ton gout, j'ai quand même du mal à me faire à l'idée que tu sois assez bégueule pour hésiter.

Alors, essaye donc simplement de dire, oui, ou non.

Et crois bien que je n'irais pas me répandre en longs sanglots écorchés, si la réponse est non. Tout comme si la réponse devait être oui, j'arriverai certainement à me passer de sauter au cou de quiconque...quoique.

Te laissant à ton choix, je m'incline devant le bon vouloir d'un pommier peu comestible, mais chargé de pommes attirantes, pour la chenille que je suis.

Karalynn Kermance, chenille ébouriffée, pour la peine.


Ayant fait, et plutôt bien, elle laissa filer le pli, se demandant si l'intercepteur trouverait la chose à son gout, lui.
Moineau
Pigeon-réponse, rapide. Alors elle s'attelle à son écritoire.




De Moi,
A Toi (puisque visiblement le vouvoiement t'est inconnu !).


Rapide Finn,


Soyons directs, je vais me permettre de répondre à la première de tes questions, à savoir "serais-je prête à mettre mes talents au service d'un unique foyer pour le reste de ma vie ?". Te surprendrai-je répondant que oui, autrement quoi je n'aurais pas pris la peine de t'écrire ? Je sais tout le sens que prend le mot "mariage", les Soeurs me l'ont inculqué, et j'ai eu quelques admirables modèles tout au long de ma vie, à commencer par mes propres parents. Si seulement le Très-Haut ne les avait rappelé à lui si tôt !

Puis tu me demandes de te raconter mon présent. Ma foy, je ne me sentais pas assez résolue pour consacrer ma vie au service du Très-Haut, entre les quatre murs du couvent. J'ai donc profité de l'éducation reçue, armée de mon caractère bien trempé, pour me trouver une place, au sein d'une noble famille que je sers avec dévotion, en attendant de pouvoir voguer vers un avenir meilleur. Mais qui sait de quoi celui-ci sera fait ? Un mariage, peut-être. Toutes les cartes ne me semblent pas placées entre mes blanches mains. Cela m'effraie un peu, d'ailleurs, j'aime avoir le contrôle des événements. Sans doute un de mes défauts.

Quelques détails supplémentaires sur mon caractère ?
Outre ma propension à la moquerie évoquée dans ma précédente lettre, et mon besoin de contrôler les événements (comme tu viens de le lire), je suis aussi plutôt bavarde, et il m'arrive d'entrer dans de rares colères noires, qui heureusement se dissipent assez vite (j'espère ne pas t'effrayer à ce sujet !).

Quant à mes goûts, j'aime les plaisirs simples de la vie. Me rouler dans l'herbe, lire sous un arbre, les regards malicieux, un verre de bon vin, et l'odeur du pain chaud qui sort du four. Mais seulement si la croûte n'est pas trop grillée. Par contre, je tiens certains insectes en horreur. Tous ceux qui sont mous, en fait. Je ne sais pourquoi, ils m'ont toujours effrayé. Rien que de songer à l'image d'une limace, j'en ai des sueurs froides.
Voilà, tu vas me prendre pour une enfant. Mais je te jure que, si ce n'est face aux animaux rampants, je suis très courageuse et appliquée dans ce que j'entreprends. Même si j'aime aussi musarder, parfois, durant mon temps libre.

Une dernière chose encore. Pour ton physique, c'est bien. Rassurant, même. Au moins, si un jour nous nous marions et que nous sommes attaqués par je ne sais qui (ou une armée de vers de terre), je pourrai compter sur toi pour me défendre. Enfin j'espère. Sinon tant pis, je prendrai un balai, et je foncerai dans le tas.
Je dois sans doute avoir des ancêtres guerroyeurs, moi.


Avec le sourire,


Marguerite.


PS : Pourrais-tu me joindre la recette des pets de nonne ?
Finn
Réception tardive et dubitative de la missive en provenance de Limoges. Ses propos sans doute trop alambiqués n’avaient pas été compris, semblait-il. Il se proposa aussitôt d’y remédier.



Chenille,

Je t’accorde qu’il serait déraisonnable de t’aventurer seule sur les routes. Nous poursuivrons donc l’examen de ta candidature à travers ces lignes.

Il semblerait que ma prose te demeure absconse, je vais donc l’éclaircir du mieux que je le puis.

Si je n’avais encore jamais envisagé l’éventualité d’une telle alliance pour ma petite personne, et ce au regard de mon quotidien peu assorti à la fondation d’un foyer durable, j’y songe aujourd’hui. Autant pour moi-même que pour offrir à mon fils un avenir différent de ce que j’ai connu.

Si je ne veux pas d’une sotte qui ne se bornerait qu’à un rôle de ménagère, je souhaite, en revanche, que ma future épouse soit en mesure de remplir cette tâche. Tu m’apparais donc comme une candidate viable, n’étant dépourvue ni d’esprit, ni d’humour et que l’on se plaît en ta compagnie.
De plus, tu es croyante et je ne conçois pas d’union devant l’Eternel avec une infidèle.

Ne vas pas t’imaginer que ma démarche est guidée par une tortueuse combine visant à régaler mon égo de réponses flatteuses. Il n’est aucun calcul dans cette affaire. Seulement le désir réfléchi de prendre épouse qui comblera mes attentes. Sans revenir sur celles-ci, je tiens à préciser que je recherche quelqu’un qui ne me sera pas d’un profond ennui. Que les qualités que je pourrais chercher chez un ami, un soutien, je désire également les retrouver chez cette personne.

Pour être franc, je connais peu les femmes. J’en ai une bien piètre représentation. Et tout comme toi, les exercices de séduction ne sont pas à compter parmi mes talents innés. J’espère que tout cela saura te renseigner sur la source de l’ambiguïté de mes propos. Il serait fort dommage que tu t’inclines devant la barrière de ma langue.

Je te répondrais alors simplement que tu ne t’es pas trompée d’annonce. Tu remplis les critères requis pour l’union que je réclame et j'accepte les tiens.

Enfin, pour ne pas laisser tomber l’oubli les questions que j’avais repoussées à plus tard dans ma précédente lettre, voici ce que tu dois savoir :

Je vois une relation de confiance et d’assistance mutuelle, encadrée par le serment prononcé devant Dieu le jour de sa fondation. Bien sûr, mon schéma est patriarcal mais je ne compte pas me placer au-delà du raisonnable en contrainte pour mon épouse.

De famille, je n’ai qu’une sœur qui vit pour l’instant en Flandre. Je ne l’ai que très rarement vue dans ma vie et ne la connaît qu’à travers quelques missives.
Des amis j’en possède également, de divers. Ou plutôt devrait-on parler de camarades pour la plupart. Quelques-uns sont plus fréquentables que d’autres.

A la question de savoir ce que je sais faire de mes dix doigts, je te répondrais que j’ai, au cours de ma vie, exercé de nombreuses professions souvent sans succès. Celle des armes semblerait être la plus adaptée à mon profil. A côté de ça, je tiens une auberge où l’on sert bière et eau-de-vie provenant de mon île. En arrivant dans ce pays, j’ai même gagné ma vie comme toi, auprès de la noblesse, en tant que simple valet.

Quant à ce qui ne me nourrit pas directement, il faut compter la pêche, la maçonnerie, quelques notions de navigation, l’équitation… Il paraît même que je suis chanceux aux cartes.
En revanche, je ne suis ni doué pour la cuisine sauf peut-être en bivouac et encore moins pour les travaux des champs.
Cela ne saute sans doute pas aux yeux mais je me plais la plupart du temps à railler mon prochain. Ayant connu le noviciat, il m’arrive aussi de prêcher pour le Salut de ceux qui m’écoutent. En dehors de tout cela, mes loisirs sont limités.

S’il manque quelque chose, sois sans pitié et rappelle à une mémoire plus trouée qu’un fromage helvète ce qu’elle a perdu.

En espérant avoir été plus clair.

Finn le Pommier.


Pris dans son élan, il en avait omis de noter l’évolution familière de leur correspondance qui passait d’un tutoiement unilatérale à sa réciprocité. La lettre suivante n’y échappait pas non plus. S’expliquer sur cette vieille propension à deviser ainsi n’allait pas être de son goût, mais puisqu’il le fallait…



Marguerite,

Je note avec un certain désappointement que tu n’uses plus de ce vouvoiement que vous autres outre-Manche employez avec tant d’aisance. Pour ma part, je m’en garde bien, oscillant toujours entre l’un et l’autre lorsque je m’y risque. Tu comprendras sans doute ce phénomène si je te dis que ma langue maternelle ne connait pas cet usage.

Soit, je poursuis quand même.

J’augure qu’un mariage te rendrait les rênes de ton destin sans en être entièrement convaincu par ailleurs. A dire vrai, j’ai connu un départ dans la vie plus ou moins semblable au tien. Ayant rompu mon noviciat avant d’avoir la chance de prononcer mes vœux, il me fallut trouver une autre voie à emprunter que celle à laquelle on m’avait préparé jusque là. J’ai retenu de la suite que l’on n’est jamais maître de sa barque sur cette mer houleuse qu’est la vie, du modeste va-nu-pied au plus puissant des seigneurs. Si ce n’est Dieu et les épreuves qu’il sème sur notre route, il se trouve toujours quelqu’un à servir et d’insurmontables obstacles qui accablent nos libertés.

Navré pour cette digression, je me laisse parfois entraîner dans des sermons que je n’ai pas la légitimité d’imposer.

Je sais à présent que tu es sujette à des colères tant redoutables que passagères, c’est toujours bon à savoir. Mais ne te sens pas obligée de me conter par le menu tous les travers de femme que ta charmante personne peut renfermer car je les imagine déjà. Il te serait surement plus aisé de me confier ceux que tu ne possèdes pas à travers les qualités qui sont tiennes. En d’autres termes, ce qui te différencie des autres.

En ce qui concerne ta phobie des créatures molles et poisseuses, je pense pouvoir te rassurer en t’affirmant que je n’escompte pas me loger au milieu des bois, laissant ma famille sous le joug d’une nature hostile. Malgré un quotidien plutôt champêtre, je suis moi-même né en ville et n’entend pas grand-chose à la campagne et ses soi-disant bienfaits. Pour autant, j’apprécie les balades en forêt ainsi que le son des vagues s’échouant sur les récifs.

Je lis par ailleurs ta crainte que je ne te prenne pour une enfant et non une femme faite. Serais-tu dans un entre deux ? Dois-je deviner ton âge au même titre que le nom de ta famille ?

Si tel est le cas, je gagerais que comme beaucoup de jeunes femmes arrivées à maturité depuis peu, tu gardes encore les réminiscences de la jouvencelle dodue que tu étais.

Fais-moi savoir si j’ai vu juste et, le cas échéant, accorde-moi, en guise de récompense, quelques informations sur tes défunts parents et la vie qu’ils menaient.

Finn d’Pommières.


PS :
    125g de farine
    50g de beurre
    4 œufs
    1 pincée de sel
    25g d’écorce de citron vert confite
    Sucre roux
    Eau de fleur d’oranger

    Mettre dans une casserole un quart de litre d’eau et ajouter 50g de beurre coupé en petits morceaux. Ce dernier doit être fondu avant que l’on incorpore le sel et l’écorce confite. Coupée en fines lanières.
    Faire bouillir le tout.
    Dès ébullition, retirer du feu et verser en une seule fois les 125g de farine. Remuer vigoureusement à l’aide d’une cuillère en bois jusqu’à obtention d’une pâte lisse.
    Remettre à feu doux sans cesser de remuer pour faire évaporer l’excès d’eau, la pâte doit être bien desséchée.
    Retirer à nouveau du feu et casser un œuf entier dans la pâte. Remuer vivement à la cuillère.
    Réitérer l’opération avec les trois autres œufs, la pâte doit les absorber.
    Mettre la bassine à friture sur le feu jusqu’à ce que l’huile soit chaude sans être brûlante, sinon le beignet ne gonfle pas.
    Prendre un peu de pâte avec une cuillère et laisser tomber dans la friture. Si celle-ci est à point, les beignets tombent au fond puis remontent aussitôt à la surface. Les laisser 4 minutes environ, les retourner, et les laisser encore 4 minutes. Retirer à l’écumoire.
    Les égoutter enfin, saupoudrer de sucre et servir très chaud en arrosant avec de l’eau de fleur d’oranger.

_________________
Moineau


De Moi,
A Vous, donc.


Finn,


Loin de moi l'idée de vous faire preuve d'un certain manque de respect en usant du tutoiement. Je pensais... Peu importe ce que je pensais, là n'est point l'important. Le message est reçu et je tacherai de ne plus me montrer si familière, et espère que ces quelques instants d'égarement ne m'ont point écorné l'image que vous vous faisiez de moi. L'on ne m'y reprendra plus.

D'autant plus que je me rends compte que je me suis mal exprimée. Je n'ai pas voulu dire qu'un mariage me rendrait toutes les cartes en main, mais qu'en l'occurrence, c'est vous qui choisissez qui épouser, ou non. Je propose, vous disposez, plut-il à Dieu que nos volontés concordassent. Du reste, je suppose que vous ne devez pas être en manque de prétendantes, et sans doute meilleures que moi, qui ai somme toutes peu à offrir.

Pour mes travers, j'ai jugé plus honnête de vous prévenir d'avance. Au moins, vous ne pourrez vous estimer trompé sur la marchandise, qui sera livrée avec ses qualités aussi bien qu'avec ses défauts, qu'il faudra qu'elle apprenne à corriger si elle veut un jour gagner le Paradis Solaire. Quant aux qualités, ma foy... Je ne suis pas si différentes des autres femmes, nous sommes après tout toutes bâties selon le même moule. J'ai déjà évoqué mon éducation, mon physique je pense agréable, mon opiniâtreté et mon désir de mieux faire... J'ai peur de glisser vers la pente de l'orgueil en vous en confiant plus, ce que je pense de moi peut après tout être radicalement différent de l'opinion d'autrui. Oh, si ! Hier, en taverne, on m'a dit que j'étais gracieuse. Voilà toute l'histoire. Peut-être aussi ai-je un peu d'affection à revendre, mais... Je ne vous ai rien dit.

Quant à savoir si je suis une femme, ou une enfant, j'opterai sans conteste pour la première option, mes vingt-et-un ans ne me permettant plus de m'imaginer jeunette en fleur, même si je me sens encore plus proche de la petite fille que j'étais que de la vieillarde que je deviendrai si Dieu le veut. Préserver son âme d'enfant est important, je crois, et il me reste encore tant de chose à apprendre et à découvrir que je ne saurais prétendre à la sagesse de l'ancêtre.
Qui plus est, les grands-mères ont de la moustache, moi pas.

On peut donc dire que vous avez vu plus ou moins juste. Aussi ne vous priverai-je pas d'en savoir plus sur mes parents. Mon cher Papa était le cadet d'une famille honorable, mais désargentée. Aussi embrassa-t-il la profession d'avocat, qui lui permit une relative aisance financière le conduisant à épouser Mère, et qui m'assura une enfance heureuse et insouciante. Cependant, sa fortune n'était point assez conséquente pour nous permettre de vivre indéfiniment après sa mort, et au décès de Mère quelques années plus tard nous fumes obligés de vendre la maison pour éponger ses dettes, et l'on me plaça au couvent. La suite, vous la connaissez.

Marguerite.


PS : Merci !
Karalynn
Suite à quelques incompréhensions, et beaucoup de cris, elle avait deux beaux bleus aux épaules, et une vague envie de pleurer dans les jupes d'Ursula. Mais bon. Elle n'allait pas faire çà. La blonde la prendrait sûrement pour une folle, et elle aurait bien raison de se moquer de la chenille, bousculée par un Richard décidément lunatique.

Elle en était à maudire toute la future famille du Watelse, quand deux éclaircies se présentèrent. Une qui prit l'aspect de la bienveillance d'une femme prête à lui apprendre à se battre, et l'autre, sous la forme d'une réponse du pommier, qu'avide de lire, elle déchiffra aussitôt. Il serait bien temps de se battre plus tard.

Le feuillet ne lui apporta pas la consolation attendue. Encore!

Non mais il ne se décidera jamais celui-là.

Quoique, si les premières lignes sont de jolis coups dans ses bien blanches dents à elle, la suite se montre plus douce, au fil d'une réponse enfin accordée, à ses questions. Elle estime qu'il a consenti un effort, et que c'est un bon signe. De toute façon, elle a tellement besoin d'un truc agréable auquel penser, qu'elle aurait trouvé la chose agréable, même en en tordant un peu le sens.

Elle y va donc de sa petite envolée, ton doux et courtois, n'en déplaise au "tu" si naturellement venu.




Fait en le jour douloureux pour mes épaules, du 11 du mois 9 de 1460

Pommier,

J'aurais pitié, principalement parce que je ne me rappelle plus ce que je voulais tant savoir. Il me suffit peut-être, pour l'instant, qu'en quelques mots, tu puisses consentir à te dévoiler, me laissant à penser que je n'ai peut-être pas encore perdu toutes chances, de profiter un jour du soutien de tes branches.

Par contre, il me reste à demander, ce que tu fais de tes maitresses. Les affiches-tu, sans songer à ta réputation, et à celle de ta famille, ou bien as-tu le bon sens de les garder cachées? Parce que pour avoir un bâtard, il faut bien en avoir eu, et le bon sens me fait dire qu'un homme qui ne se prive pas avant le mariage, ne le fera pas plus après. Or, si je supporterais sans ombrage, autant d'absences que de tromperies, j'aurais du mal avec l'idée d'être ridiculisée publiquement. Alors, j'en reviens à ma question : affiches-tu tes passions trop librement?

J'ai eu par ailleurs grand bonheur à apprendre que tu comptais reprendre les flots. J'espère qu'il me sera possible de t'accompagner, un jour, entre deux grossesses.

Et pour en revenir à mon idée du mariage, et puisque tu as fini par réussir à être, sur ce sujet, un peu plus clair, je vais essayer, de te dire aussi, ce que j'en pense. S'il s'agit d'un marché, personne ne doit y perdre plus que ce qu'il est prêt à accorder. Et évidement, mon soutien en toutes choses te serait acquis. Sauf à heurter trop profondément mes convictions, bien sûr. Je peux aussi t'offrir mes compétences, de dame de compagnie efficace, et m'essayer à te faire sourire, quand le besoin s'en fera sentir.

Quant à moi...et bien. Je n’ai pas tant de besoins. Mais il en existe quelques uns. Dont celui d'être protégée du vice, de pouvoir m'appuyer sur un tronc solide, pour pousser bien droit. Et tu sembles pouvoir être cela. Jusqu'à ce surnom que je te donne, qui s'allie fort bien à mon désir.

Il n'empêche que tu tournes allégrement encore en rond, causant et brodant, sans t'avancer sur le chemin qui nous mènerait à conclure l'idéal marché d'un mariage bien arrangé.

Il faudra bien que tu te décides, sans quoi, je vais finir par supposer que tu es un indécis. Et ce n'est pas un défaut très agréable, puisque je le partage.

Souffle donc, ton humeur et ton choix.

Karalynn Kermance, chenille sur le chemin de la paix


Lettre envoyée, pensée pour l'intercepteur qui ne se manifestait plus, elle retourna à sa soirée, et aux heurts du chevalier peu serviable.
Finn
Des craintes quant à l'authenticité de cette énigmatique Marguerite se confirmèrent au fil des missives échangées. Aucune certitude mais de fortes présomptions qui le poussèrent à délaisser cette correspondance trop idyllique pour être honnête. L'avenir n'aura qu'à parler.

Relisant le dernier pli de la Chenill, le sourcil brisa l'harmonie des traits flegmatique en se fronçant involontairement. Quelle insolence et quelle hâte! Au moins était-elle femme à savoir ce qu'elle voulait et bien décidée à l'obtenir. Autrement dit, un mariage. La main crispée, il reprit la plume sans trop savoir ce qu'elle allait tracer.




Chère Chenille,

Comme je te l'ai déjà dit, je suis quelqu'un de discret en toutes choses. Mais pour répondre à ta question plus clairement, non, tu n'auras pas à craindre ce genre de déshonneur. Il faut savoir raison garder, même avec les passions. Surtout avec elles. D'autant plus si elles sont vices. Et Dieu sait que je ne réserve qu'à Lui seul le récit de mes péchés.

Par ailleurs, tu peux me traiter d'indécis, je te répondrais qu'il en va ainsi de tous les hommes. Je suis néanmoins passé outre cet état de fait pour te donner le verdict de ma mûre réflexion. Je consens donc à signer le contrat de notre union.

Tu as su te montrer à la hauteur de mes modestes critères. Je gage que nous ferons bon mariage et que mes branches sauront apporter le socle bienveillant destiné à accueillir le cocon qui te verra t'épanouir en son sein.

Fais-moi savoir ce qu'il en est de ton côté pour que nous puissions régler les derniers détails.

En attendant, porte-toi bien.

Un Pommier et sa corde.

_________________
Karalynn
Enfin!
Elle n'en revenait pas, Karalynn, du résultat, pourtant écrit devant ces yeux. Il l'avait choisie. Surement parmi, au bas mot une centaine de candidates toutes plus parfaites les unes que les autres. Parfaites.... oui.

D'ailleurs, n'était-ce pas un peu louche, qu'un homme qui s'annonce aussi riche, solide, stable, de bon sens, et même.. pourquoi pas? Sympathique. Qu'un tel homme donc, en vint à recourir aux annonces et à la choisir, elle? Surtout à la choisir elle, d'ailleurs.

Quel défaut rédhibitoire l'empêchait donc de prendre femme parmi les bourgeoises de sa ville?

Un abime de réflexion aurait pu s'ouvrir à cet instant sous ses pieds, et peut-être aurait-elle alors reculé. Mais non! Bien trop contente d'avoir été distinguée, elle buta sur la première explication simpliste qui se présenta et se dit qu'il devait être bien laid. Très moche, et peut-être même bossu? A aucun moment il ne lui avait demandé à elle, comment elle était, sans doute voulait-il échapper à la question inverse.

Elle s'en accommoderai!

La situation où elle se trouvait n’était de toute façon guère enviable, et le mariage en visée, elle n'allait pas chipoter sur des détails par trop lointains pour qu'elle s'y attarde.

S'installant convenablement pour ce moment qui allait sceller son destin, elle répondit, constructive :



Fait en ce jour pluvieux du 14 du mois 9 de 1460

Pommier encordé,

Il en est de mon côté comme il y a .... trois lettres. Je peux donc t'assurer au vu de ta dernière réponse, que je reste sur ma lancée, visant à conclure ce bel édifice que sera sans aucun doute notre mariage. Tu en auras posé la première pierre, en déposant cette si.... attirante annonce, et moi la deuxième, en y répondant. Ainsi vont les bâtiments les plus solides, d'une pierre à l'autre.

Accordons nous donc dorénavant sur les détails pratiques.

Élaborerons-nous un contrat de mariage en bonne et due forme? Où aura lieu le mariage, et quand? Faut-il encore que je me déplace seule, ou comme je l'espère, dépêcheras-tu quelqu'un pour me permettre de voyager sans dangers?

Et puis, plus important encore. Puis-je me considérer dès à présent comme ta fiancée et m'en vanter?

Chenille tenant le bon bout.


La plume avait un peu ripé, sur la dernière question, car elle avait eu un hoquet, mi rire, mi frayeur. Fiancée... et dire que çà faisait à peine quelques jours qu'ils correspondaient. Certains allaient encore la traiter de folle.

Pigeon envolé, avant qu'elle n'y ajoute d'inutiles phrases qui risquaient de le faire changer d'avis, elle resta là un bon moment, en imaginant ce que serait sa vie, après.
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