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[RP] L'incroyable histoire du défi Craonnais d'un Prince.

Tiss__

[ Prologue]

C'est une histoire qui a pour lieu
Craon la Calme en l'an d‘Aristote
Mil-quatre-cent-soixante
Histoire de défis et de délires*

Un jour un prince, Breton de naissance, Angevin d’adoption s’ennuyait tellement qu’il alla voir l’Archiduchesse d’Anjou. Cette dernière fort occupée et n’ayant temps de faire causette au jeune homme – insupportable par sa façon de s’exprimer – décida de lui lancer un défi, histoire de l’occuper pendant un long moment. L’histoire ne nous dira pas qu’elle comptait bien l’occuper pour des années !

Et quel défi… Celui de repeupler Craon ! Ou redynamiser selon le point de vue…
Pour le plus grand bonheur de l’Archiduchesse, le Prince que nous appellerons désormais Gildy, accepta la mission.

L’histoire rapidement contée à la jeune Duchesse Calyce sembla l’emballer, cette dernière emportée par la nouvelle, proposa au blondinet de lui baiser les pieds s’il parvenait à réussir l’incroyable exploit de faire vivre la ville à nouveau. Nous passerons sous silence un autre défi lancé par Tiss… qui lui vaudra également un baisage de petons s’il y parvient.

C’est accompagné par son Garde du Corps Personnel, la fidèle et brave Bertrade – La Bert’ pour les intimes - qu’au petit matin du 10 septembre 1460 que Gildy passa les portes de Craon la calme. ( surnom donné plus tard dans la matinée par le Prince )

Et c’est ainsi que commença la véritable histoire de Gildwen Thegen de Brocéliande, dit Gildwen II –Gildy pour les intimes-, Prince de Bretagne et Héritier du Loyat, Humble sujet de Son Archigrâce Tiss Ière d'Anjou.

Les personnages et les situations du récit que vous venez de lire n’étant absolument pas fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne sont pas fortuites.

* Exagérément inspiré par la chanson "le temps des cathédrales" de Luc Plamondon
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Gildwen_thegen

[Chapitre sur l'arrivée à Craon et la réalisation du miracle
De l’œuvre célèbre : « l'Histoire vraie de Gildwen II de Brocéliande »]

À l'écoute des missions de l'Archiduchesse, dont la présence majestueuse ne pouvait permettre aucuns refus, quelque soit ses désirs ; et à l'écoute des défis de la chatricide, qui ne l’était pas encore en ces temps anciens, notre bon prince, dont il est dit que sa blondeur éclatante permettait de voir dans le noir le plus profond, en était ressorti totalement motivé, souriant et joyeux. Loin de l'ennui qui le caractérisait d'ordinaire, avec ses rêves d'archi-amirauté qui s'éloignaient doucement. Enfin, depuis longtemps, il se sentait naître une utilité autre que celle de faire la circulation de nuit, éclairant les chemins par ses cheveux blonds, permettant aux dernières calèches et autre diligences de rentrer chez elle. Craon serait sa destination, et Bertrade, comme toujours, l'envoyée des deux couronnées pour chaperonner.

*Faites place, au Prince Gildy !
Quelle grâce, le Prince Gildy !

Bande de veinards,
Dégagez l'passage.
Et vous allez voir,
C' que vous allez voir
Venez applaudir, acclamer la Superstar !

Fêtez ce grand jour,
Clochettes et tambours,
Venez adorer l'idole !
Prince Gildy, Sa Seigneurie,
Né Prince mais pas d'Roi.

À genoux, prosternez-vous,
Soyez ravis !*

Mais l'arrivée fut décourageante. Le premier défi du prince et de son amie, Bertrade de son nom complet, couteau suisse humain de part sa polyvalence, était de supporter ce calme qui caractérisait si bien la ville. La seule étape possible, après le dépôt de candidature municipale, fut donc la taverne. Pour se faire offrir des verres, cela va de soit, mais également pour rencontrer du local. La soirée ne se fit qu'à deux, et bientôt, la femme elle-même le quitta, le laissant seul.

Il est dit que dans la nuit du dixième au onzième jour du neuvième mois de l'an mil quatre cent soixante, dans l'une des deux tavernes de Craon, n'était présent que notre blond prince. Qu’après somnolence ou réflexion, patientant de longues secondes, qui devinrent de longues minutes, qui devinrent de longue heures, il se leva, et ordonna aux huit éventuelles divinités dans un nounoiement princier qui valut bien celui des plus grands rois, que s'accomplisse ce que l'on nommerait plus tard « miracle de Craon ». Le pauvre prince, à bout de force après cet exercice exceptionnel, se laissa dormir en pleine taverne.

Alors, la nature se déchaîna. D'abord la pluie, plus forte qu'à l'ordinaire, inondant la cité désertée pour créer une géante mare. Vint ensuite les grenouilles, par milliers, symbole du Prince, celui qui avait déclenché tout cela. Puis, le tonnerre, seize fois au total, pour les seize miracles qui se réaliseront. Et enfin, dans un rugissement terrible venu des cieux, des mots prononcés sans que leurs logiques ne soient à portée de tous : « Duchesse ! Prépare tes baisers ! »

**Craon, oublie les temps farouches
La peur du pillage et l’ennui
Tu vois venir la silhouette blonde
Le plus grand Prince du monde

Craon, si le Soleil se cache
Là-bas très loin dans sa tanière
Tu trouveras dans cette blondeur sans tâche
Une douce lumière**

* Disney, « Prince Ali »
** Vladimir Cosma, « Rahan »
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Calyce..

Voir Craon vivre fait partie des rêves de la Duchesse. Si si, juste après celui d'avoir des poulaines en peau de mainois, pas loin devant celui de se voir un jour émancipée.

Ils avaient essayé avec les anciens conseils ducaux. Quelques solutions balancées, des projets avortés...
-Obliger les conseillers à passer la moitié du mandat dans la ville "abandonnée".
-Sponsoriser les élevages de moutons à toute personne voulant y vivre.
-Organiser un match de soule...

Et puis le prince sans cheval est arrivé, se posant comme LE maitre de la situation, celui qui ferait quelque chose de Craon.

-Le Prince va animer Craon !
-Hihi. Petit rire débilo-moqueur.
-Vraiment.
-J'y baise le pied si il y arrive !

Elle avait dit ça comme ça, spontanément, persuadée qu'il échouerait comme tous ceux qui s'y ont essayé un jour. Mais... Et si il y arrivait ?

Citation:

Bonjour ma Berte

Votre mission aujourd'hui, si toutefois vous l'acceptez, sera de mettre des bâtons dans les roues au Prince. Vous devez savoir que ce dernier s'est mis en tête de vouloir réveiller notre belle Craon et, bête que je suis, j'ai juré de lui embrassé le pied si jamais il y arrivait.

Sauvez moi, sauvez ma bouche...ou alors veillez au moins à ce qu'il se lave quotidiennement.

Vous pouvez faire appel à l'aide que vous voulez.

Si vous étiez capturée ou tuée, la Duchesse que je suis niera avoir eu connaissance de vos agissements.

Je vous prie de bien vouloir détruire ce message en le donnant à manger à un âne craonnais.

Bonne chance, Calyce.

Ps : J'espère que vous allez bien quand même !

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Bertrade

Je suis au bord de l'eau
La seule chose que j'sais faire
Des ronds dans l'eau
Les herbes folles et la rivière

H. Salvador

Pensées flottantes.

Allongée sur une pierre, un ruisseau pour seul compagnon, Bert lézardait sous les derniers rayons du soleil, inconsciente de sa mission de labrador multifonction. Un brin d’herbe entre les dents, un pied sillonnant nonchalamment le courant, elle lisait sur fond de ciel les mots calyciens.

Un sourire sur les lèvres au point final. « Espion ducal » lui avait dit le prince. Jusqu’à présent cela l’amusait, la jeune femme ayant l’orgueil de mener ses affaires à sa guise. Sa mission auto désignée: aller chercher un prince au moral en berne quelque part dans le sud, l’empêcher d’aller tresser les algues par le fond, et le suivre dans sa quête d’un Graal occupationnesque.

Et l’occupation, c’était Craon.
Elle avait prévu, une fois le prince et sa fortune installés, de ne pas s’attarder et d’aller voir en Lyonnais si elle y était.

Craon, Craon, morne plaine...un désert humain… l’abomination de la désolation … et autres périphrases pour désigner un trou à rat. Quoique, même les rats avaient quitté le navire.
Bert en était resté consternée. Impossible de laisser qui que ce soit seul dans le coin, trop de calme mène au repos éternel.

Il y eut un soir, il y eut un matin et quelques êtres se manifestèrent. De quoi piquer la détermination de la brune, qui manifestait parfois un dynamisme optimiste à toute épreuve si la chose l’intéressait. Cinq jours pour faire de l’endroit un lieu vivable, cinq jours qui lui étaient à la fois infiniment longs et tristement courts.

La missive ducale vient la trouver en pleine réflexion sur une future fête villageoise. Ennuyeux. Une mission de Calyce est une mission de Calyce. Mais… elle contredisait son engagement personnel d’amélioration du futur cadre de vie princier.

Voilà pourquoi elle réflexionnait sur son rocher. Relisant la missive, elle tenta d’y trouver la réponse convenable

Citation:

Votre gracieuse coincoinitude,

J’n’ai pas bien trouvé les roues du prince, j’crains qu’il n’ait que deux jambes, tout prince qu’il soit. Peut-être l’héritage angevin ?

Il m’a donc fallu solutionner le problème du baiser. J’y vois trois solutions.
La première serait de chercher s’il n’est pas dans le vocabulaire angevin un autre usage du mot pied ?
La seconde, avez-vous précisé si ce pied devait être nu ? Si non, pourriez le forcer à porter des chausses propres (ou avec votre portrait, comme ça vous vous embrasseriez vous-même, ou l'moinillon, enfin à votre imagination hé!).
Enfin… à moins de lui couper le-dit pied (gauche ou droit d’ailleurs ?), il vous faudra tout de même le baiser. Il m’a assuré prendre un bain tous les jours, je tente de lui faire comprendre aussi qu’un décret municipal rendant les ablutions pédestres obligatoires serait bienvenu, et qu’il lui faudrait en montrer l’exemple. Il m’a répondu « vous avez des pensées étranges » ; je tente malgré tout d’faire preuve d’optimisme.

Il reste le pied de nez en dernier recours.

Votre dévouée,
Bert.

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Tiss__

[ J + 1, le 11 septembre 1460 ]

Alors que l’Archiduchesse se cassait la tête à trouver des Andegaves prêt à l’aider à reprendre la mairie d’Angers suite à la fuite de son maire, c’est un Prince tout sourire qui fit irruption dans son bureau.

Le blondinet elle écouta conter son histoire… un miracle avait eu lieu. Etait-ce la vérité ? Elle avait du mal à le croire… des années maintenant que Craon se mourrait, les quelques rares passants ne s’attardaient guère non plus. Seuls quelques illuminés s’y attardaient plus qu’une journée.

Tiss jeta alors un œil sur les registres de la ville apportées par Gildy… il disait vrai, seize… seize nouveaux habitants. Mais comment avait-il fait ? Les avait-il payé ? Bien vite l’option écus fut balayée, il avait beau être prince, le jeune homme était radin ! Ou pauvre ? Non, un breton et prince de surcroit ne pouvait pas être sans le sous.

Grimace Archiducale rapidement balayée par l’illumination…

C’est la Bert’ ! Tout ça c’est grâce à la Bert’ ! Je suis sûre que c’est elle qui à tout fait !

Mauvaise foi ? Pas du tout… c’est l’image de la pauvre Calyce qui venait d’apparaitre, un mirage… Tiss l’imaginait déjà baisant le pied de Gildy. Quelle honte, quel déshonneur pour la jeune Duchesse d’Anjou, il fallait donc la sortir de ce mauvais pas, voilà pourquoi Tiss attribua le miracle à la Saumuroise.

Non ?

Alors qu’elle attendait que Gildy lui raconte comment il avait fait pour attirer de nouvelles âmes dans le village, elle griffonna un petit mot à l’intention de sa jeune vassale.

Signe de la main au secrétaire, rapidement les consignes sont chuchotées à l’oreille : " livraison express à la Duchesse ". Et une nouvelle grimace se dessina sur les lèvres Archiducale. Pauvre Calyce…

A nouveau les mirettes se posèrent sur le Prince, il ne suffisait pas seulement d’attirer les gens… il fallait encore les faire rester à Craon.

Et maintenant ? Que comptez-vous faire Gildwen de Brocéliande ? Votre pari n’est pas encore gagné !

Nouvelle tentative de sauvetage Calycien ? Pas vraiment. Après tout le défi était de repeupler Craon pour toujours, pas seulement pour un jour. Il reste encore beaucoup de travail…
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Gildwen_thegen

Satisfait. Il avait promis de faire revivre la ville, et quelques jours seulement lui avait été nécessaire pour attirer plus d'une dizaine de personnes. Parfait, l'Anjou connaîtrait son génie, ses compétences princière et plus aucun n'aurait à douter de la valeur de sa couronne. Il était Prince de Bretagne et bientôt Prince de Craon. Mais pour le moment, il avait des comptes à rendre à sa suzeraine indirecte.

Supportant la mauvaise foi éclatante, avec une maîtrise de soi digne des plus grands diplomates, seul une grimace légère s'était affichée sur son visage à l'instant où les honneurs qui lui étaient dues avaient été porté sur Bertrade. Non qu'elle n'en soit complètement pour rien, mais tout de même. Le reste, en revanche, l’intéressa bien plus.

« Ce que nous comptons faire, Votre Archigrâce ? » Il redressa le menton, plus sérieux que jamais. Puisqu'elle le lui demandait et qu'il en était son obligé, il lui avoua absolument tout de ses projets, dont seul des oublis réels pouvait justifier les risques de quelques manque malheureux. « Simple. Peupler encore Craon. Animer la ville. Être maire. Renflouer les caisses. Gagner les deux paris. Échanger celui de Calyce contre notre Abondance. Échanger le vôtre contre notre Abondance. Faire de notre Abondance une Brocéliande. Faire de Craon la première ville d'Anjou. Obtenir une vicomté après trois mandats de maire. Participer au conseil ducal. Être Archiduc. Faire de l'Anjou le premier Duché du Ponant. Annexer le Maine et la Touraine. Faire de l'Anjou le premier de tous les Royaumes. Laisser la place après plusieurs années reconduit par une ferveur populaire sans précédent pour être Archi-Amiral. » Hochement de la tête blonde, affirmant chacun de ces mots. « Voilà Votre Archigrâce, ce qu'en toute modestie, nous prévoyons de faire. »
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Calyce..

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Bertrade

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