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[RP fermé] Carnet de voyage de Guillaume et Marion...

Sire_guillaume


Guillaume aperçut au loin Marion du haut de sa charrette.
Il pressa son cheval à travers la foule et arrivé à sa hauteur la souleva comme une plume en riant tant sa femme désormais était frêle et légère.
Il rit de sa frayeur vite dissipée, et déposa un baiser sur sa bouche.
Dix minutes plus tard ils étaient à l'entrée de la taverne.
Tout de suite ils s'aperçurent que quelque chose clochait...
La grosse Margot, Lulu et Georges n'étaient plus là à les attendre...
Ils entrèrent dans la taverne...vide.
Des cris de souffrance leur parvenaient de l'étage.
Ils découvrirent Margot alitée, se tenant le ventre en hurlant, tandis que déjà le Père La Tonsure préparait son matériel pour lui administrer les derniers sacrements...
Lulu et Georges regardaient la scène, lui posant des compresses et des cataplasmes qui n'avaient guère d'effet, pleurant tous deux à chaudes larmes.
Ils se retirèrent en se consultant du regard et redescendirent au rez-de-chausée, le cœur lourd, attendant sans un mot.
Une heure plus tard Georges et Lulu suivis du Père La Tonsure descendaient à leur tour.
Margot avait rendue son dernier souffle.
L'ambiance était lourde dans la taverne, puis Lulu se mit à évoquer leurs souvenirs communs, la rue, le trottoir, Georges alla chercher les verres et les bouteilles et l'on trinqua beaucoup à sa mémoire !
Puis d'un ton hésitant, Georges informa Guillaume et Marion qu'ils ne les accompagneraient pas...
Son âge ne lui permettait pas un long voyage, Lulu garderais sa taverne...
Guillaume regarda Marion qui lui fit un petit sourire signifiant qu'elle comprenait...
Ils leur firent leur adieux et au début de l'après-midi, sortirent de Paris par la Porte Mouffetard et s'élancèrent sur la route de Montargis, espérant atteindre le village avant la nuit...
Marion_hette

Marion attendait Guillaume qui était allé changé les chevaux au relais, elle en sa courte absence s'était occupée de faire quelques provisions pour la route... Dans son panier elle avait une tourte à la viande, des fruits, du fromage, du pain et une bouteille de vin blanc, mais surtout une belle grosse brioche dorée et souple, dont l'odeur venait lui titiller les narines d'une façon délicieuse, elle pensait déjà au moment où ils la savoureraient tous les deux !
Depuis quelques jours elle était l'épouse de Guillaume, elle était au comble du bonheur, ils étaient amoureux et comme tous les amoureux il leur semblait que nul sur terre ne pouvait l'être autant qu'eux.
Elle le vit arriver, frayant un passage à la charrette qui allait les emmener hors de la ville vers le domaine de Guillaume, elle sourit en le regardant, il ralentit la charrette et l'attrapa la hissant sur la charrette où il lui donnant un baiser fougueux étouffant le rire qui lui venait !
Quand ils parvinrent à la taverne de Lulu la Nantaise, ils leur sembla que quelque chose n'allait pas, la porte était fermée, pas un bruit ne venait de la salle, le devant de porte n'était pas balayé ni lavé, jamais Lulu n'oubliait de balayer et laver devant sa porte chaque jour...
Ils entrèrent et furent étonnés personne au bar, pas de bruit provenant de la cuisine, leur attention fut attirée par un bruit venant de l'étage... Des sanglots .... Quelqu'un pleurait !... Ils se précipitèrent dans l'escalier et parvenus au palier ils se dirigèrent vers la chambre d'où provenaient les pleurs...
Ils virent Lulu dans les bras de George qui pleurait à chaudes larmes, George lui-même avait les yeux humides, le Père la Tonsure achevait de plier son étole sacerdotale, sur le lit le corps de Margot était étendu... Ils restèrent sans voix et réalisèrent que Margot, la grosse Margot si pleine de truculence gisait sans vie... Marion se sentit très émue, elle ne la connaissait que depuis peu de jours, depuis les épousailles de Lulu et George, mais cette femme était inoubliable, elle était la vie même, le verbe haut, le rire clair et vibrant, tout cela n'existait plus....
Ils descendirent tous dans la salle où Lulu entre deux hoquets de sangots se mit à évoquer Margot, leur passé commun, plein d'anecdotes parfois lestes ce qui les faisait rire, cette veillée funèbre fut à l'image de Margot pleine de rires et de vert langage dont certaines nuances échappèrent à Marion...
George et Lulu annoncèrent à Guillaume qu'ils ne donnaient pas suite à leurs projets, George dit que cette mort avait donné un coup à son moral et qu'il se rendait bien compte qu'il était trop vieux pour un tel voyage... Lulu quant à elle allait devoir continuer à faire tourner sa taverne, elle n'avait plus de gérante pour le faire, elle avait besoin des revenus que son commerce lui donnait...
Marion comprenait les raisons du couple, elle se tourna vers son mari qui lui aussi se rendit à leurs raisons.... Ils partiraient donc seuls dans les terres de Guillaume....
En début d'après-midi ils finirent de charger leurs bagages dans la charrette, le Goupil lui était déjà installé, il n'allait pas rester dans cette ville pleines d'odeurs qui lui embrouillaient les pistes pour chasser !
Ils saluèrent leurs amis et promirent de passer les voir quand ils reviendraient sur Paris, ils se donnèrent accolades et embrassades, Guillaume souleva Marion pour la faire grimper sur la charrette, elle prit place sur le siège le regardant sauter avec agilité auprès d'elle, un claquement de fouet dans l'air et le charrette s'ébranla dans les encombrements... Marion agita la main en se retournant tant que Lulu et George lui étaient visibles.... Ensuite elle se blottit contre Guillaume...


En route vers chez toi mon amour ! L'avenir nous attend... Près de son oreille elle lui murmura : Je t'aime mon mari...
--Le.goupil


Je vois mon maitre sourire et je pose ma tête entre sa femelle et lui pour avoir des caresses.
Je l'aime bien elle aussi...
J'en profite pour humer l'air.
Les odeurs se mélangent, certaines font saliver, d'autres ne sentent pas bon.
Une eau noire coule le long des rues, je n'aime pas ça, ce n'est pas bon à boire.
Soudain je sens une odeur d'herbe et j'aperçois enfin des champs !
Nous sommes retournés dans la nature !
Je me lève et saute de la charrette et je pars courir devant en jetant des coups d'oeil derrière, puis je remonte et met ma tête sur les genoux de sa femelle et je sens l'odeur familière d'un lapin.
Je resaute et pars courir dans cette direction et je l'aperçois, puis un deuxième, un troisième.
Je leur donne la chasse, ils courent en tous sens !
Mais j'ai besoin de me dérouiller les pattes et j'en attrape deux.
Ils sont tout jeunes, mais l'un me suffira.
Je rapporterais les deux autres à mon maître et sa femelle, ils me féliciteront !
J'ai bien vu le plus gros aller se cacher dans son terrier.
Je renifle et je l'aperçois. Je vais me cacher à côté dans des buissons contre le vent. Je n'attends pas longtemps.
Je vois un museau sortir et renifler craintivement.
Je le laisse sortir puis je bande mes muscles et lui saute dessus.
Il est mort d'un coup de dent et je l'amène tout fier à mes humains.
Puis un des petits mais je mange d'abord l'autre.
Je rejoins la charrette, je saute dedans et j'observe.
Nous approchons d'une maison isolée.
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