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[RP] Ha mais quelle honte ? Mais quelle honte?

Bergerine


Depuis des jours, voire des semaines qu'elle fuyait la grosse dame. Elle avait vécu moult déboires sur ces chemins qui ne l'arrêtèrent pas dans sa fuite à ne plus voir ceux qui l'avait châtié, méprisé parce qu'elle avait commis dans sa dévotion à Aristote une faute monumentale.

Elle était même pas foutu d'en dire un mot tant que la honte la murait dans un silence total sur cette aversion de sa part. Elle se sentait si coupable, mais surtout si sale, qu'elle était partie de son Artois natal. Jamais plus elle n'y remettrait les pieds.

Puis là, elle arrivait dans ce comté ou était-ce un duché elle n'en savait que dalle, quand la fatigue, intense, l'arrêta sur un banc quelconque dans une ville quelconque sans plus savoir où elle était, sans plus savoir ce qu'elle faisait ou désirait.

Ha si, elle avait faim et était épuisée. Elle n'avait rien mangé depuis....? Arf, Bergerine ne se souvenait même plus.

Sur ce banc, les yeux fermés, l'air sans gêne alors que c'était que l'épuisement intense qui la faisait s'avachir de la sorte, haletante elle tentait de reprendre son souffle ses énergies.

Réduite à ça elle fille de Noble mais qui maintenant devra vivre comme une gueuse sans l'écu, loin de son couvent de future novice. Elle était tout simplement damnée par la faute commise dans ce dit couvent
.

Ho! Que fais-je devenir ? se murmurait-elle retenant de justesse ces larmes qui voulaient perler sur ses joues.
Gabrielle_blackney
Gabrielle adorait aller au marché. Pour se promener, elle n’achetait que de menues choses. Mais elle aimait flâner au milieu de l’agitation, sentir les épices, tâter les tissus, admirer les épées et les dagues, goûter un fruit. Oui, Gabrielle aimait marcher au milieu des étals. Le marché lui faisait penser aux étuves, riches et pauvres, gueux et nobles, hommes et femmes, bien portants et souffreteux, tout le monde se mélangeaient dans un joyeux charivari et personne ne prêtait vraiment attention à vous. Sauf les voleurs qui aimaient profiter de la foule pour vous délester de votre bourse. Gabrielle ayant horreur de se retrouver sans écus au moment de s’offrir une terrine de lièvre ou une plume pour écrire, avait pris l’habitude de cacher ses écus sous sa chemise à un endroit qui n’était guère décemment accessible. Mais aujourd’hui, Gabrielle était en repérage. Le marché, c’est aussi la foire aux petites gens, aux miséreux, aux mendiants, aux journaliers, on est sans cesse harcelé qui pour quelques deniers, qui pour un bout de pain, qui pour un travail. Et Gabrielle commence justement à penser à embaucher. Un salaire correct, le gîte, le couvert, la protection dûe aux membres de la mesnie. Ne reste plus qu’à trouver la perle rare. Alors Gabrielle furete, regarde, scrute, évalue. Son regard s’arrête sur une gironde jeune femme, tout en courbes, ce qui est plutôt bon signe. Il lui fallait une jeune femme en pleine santé, et désespérée si possible. Et vu le regard larmoyant et la mine atroce de la donzelle, il ne faisait aucun doute que sa situation n’était pas des plus réjouissantes.

La brune s’approcha donc. Elle se planta devant elle, la détaillant de son regard bleu sombre.
Elle avait l’air épuisé certes, mais rien d’insurmontable, elle était simplement mais correctement vétue, elle ne semblait souffrir d’aucune tare ni maladie.
Gabrielle fixa le ventre de la donzelle. Difficile à dire. Pas aussi plat que le sien certes mais la brune n’est pas bien épaisse et bien qu’enceinte de quelques mois – combien exactement, elle ne saurait le dire – sa silhouette ne trahit rien de son état et elle s’entête de toute manière à serrer les lacets de ses corsets comme avant afin d’applatir toute velléité qu’aurait l’enfant de signaler sa présence.
Gabrielle grimace, non, la demoiselle en pleurs ne semblent pas l’être parce qu’elle est déshonorée. Un chagrin d’amour peut-être ?
La brune soupire et s’apprête à tourner les talons, pas de temps à perdre avec les pleurnicheries d’une fille au cœur brisé. Mais voilà qu’elle se prend les pieds dans ceux de la pleureuse et s’étale de tout son long sur le sol poussièreux.
Gabrielle se relève promptement et foudroie l’inconnue du regard.


- Bloody Hell* ! Pouvez pas faire attention à pas faire trainer vos pieds !

* Bordel de m...
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