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[RP] Dans les bois éternels

Versieros.


Finissant la dernière lettre il appointa la plume pour le point final et la posa dans son plumier près de l’encrier. Son regard gris parcourut le texte fraichement écrit. Malgré son âge et ses cheveux de plus en plus blanc il ne portait aucune lunette et se félicitait de garder toujours l’œil vif de ses 20 ans. Quand on est plus proche de ses 40 printemps que d’autre choses on aime s’attacher à ses derniers éléments de jeunesse.

Il attendit quelques minutes que l’encre sèche puis referma l’imposant livre qu’il rangea avec précaution. Sa moitié dormait encore, et elle avait bien raison, il était encore tôt. Yosil n’avait plus sommeil, il déposa un baiser sur la joue d’Abby, remonta la couverture, attrapa son mantel et…il revint vers le lit ; comme si quelques chose venait d’attirer son attention, comme si une force venait de l’ensorceler. Il fit demi-tour et se pencha près du visage de sa Douce. Lui remontant la frange pour mieux regarder sa beauté dans la légère pénombre ambiante. Elle dormait bien et ne risquait pas de se réveiller avec ces tendres caresses. Yosil n’était pas un grand extraverti et il avait la réputation d’avoir les yeux secs. Il se remémora cette discussion allongé dans un champ de marguerites avec Abby : « Yosil, t’arrive t’il de pleurer ? » avait-elle demandé à sa façon si naturelle, timide et réservée. Il s’était alors contenté de quelques mots suivis d’un clin d’œil « Non ma chérie. Je ne verse ni larme, ni sang. Tout à l’intérieur de moi est si chaud que cela s’évaporerait avant de sortir. Et si par miracle, tu devais m’arracher une larme, elle se cristalliserait instantanément. » Abby avait alors rit avant de le traiter de menteur et de l’attaquer d’un bond.

Abbygael avait été plus jeune une hyperactive qui faisait trembler le monde et qui avait surtout renversé le cœur de Yosil, pourtant si amoureux d’une première femme. Mais la passion l’avait gagné et le charme d’Abby gagna son cœur jusqu’à prendre plus de place qu’elle n’aurait dû à ce moment là. Aujourd’hui elle s’était calmée et restait des journées entières à rester à peindre ou à servir dans différentes armées qui demandaient des bras. Un dernier baiser et le Bourrin récupéra son mantel, attrapa son casque puis sortit en enfilant ses bottes dehors pour faire le moins de bruit possible, comme s’il pouvait troubler la délectable quiétude de sa moitié.

Il huma l’air frais du matin. Il avait besoin de s’aérer. Voilà des mois et des mois qu’il s’attelait à l’écriture de ses Mémoires mais cet exercice cérébral de mémoire et de création lui demandait beaucoup d’effort et seul l’air pur de la forêt Cambraisienne pouvait vider sa boite crânienne. Il avait encore du travail mais il était plutôt content de l’œuvre déjà réalisé.

L’air était léger, la bise soufflait avec grâce et la forêt aux milles odeurs éveillait les sens du Cambraisien. Sa moustache frémissait et tous ses sens baignaient dans son coin de paradis, dans sa forêt.

Ayant perdu une grande partie de l’usage de sa jambe droite il avait néanmoins appris à s’adapter de cet handicap quotidien même si chaque jour il se posait la même question : « Vais-je pouvoir m’élancer aujourd’hui ? » Et sentant sa jambe se raidir et son muscle refuser de bien se contracter il répondait invariablement « Bon ! Nous verrons demain… »
Ce handicap n’avait pas empêché le Cambraisien de continuer à s’adonner à ses sports favoris, la descente de choppes en taverne, la Cambraisienne et la Soule. Il avait remis à jour le violent et sanglant sport de la Cambraisienne introduisant même l’Artois entier. Connu en Poutreur chez les Taureaux il vouait à ce sport un tel culte qu’il fit organiser un grand Championnat de Soule pour son mandat au Haut Conseil d’Artois.
S’engouffrant dans les bois il retira son casque. Ce dernier était, comme son mantel noir, sa façon la plus polie d’éloigner la plupart des curieux et des badauds. Yosil n’était pas quelqu’un de sociable, et l’âge ne l’avait pas aidé. Ses yeux gris inspectaient les bois avec précision. Comme un meunier regarderait son moulin, ou un paysan ses cultures, le Bourrin aimait à prendre soin de ces terres qui ne lui appartenait pourtant en rien. De toute façon, rien ne portait son nom, il n’avait ni domaine, ni blason, s’étant toujours refusé à rejoindre cette « famille », la Noblesse comme on l’appelle. Il n’avait jamais respecté davantage un homme en cape qu’un homme en guenille et s’est toujours plus plu à appeler tout le monde Messire ou Dame, qu’importe l’usage et sans jamais n’en changer pour un Titre plus honorifique. Ou alors c’est qu’il en plaisantait. Comme il avait aimé déjà tout jeune appeler « Majesté » et autres « Duchesse » toutes celles qui lui avaient prêté de la tendresse. Et de la tendresse il en avait reçu beaucoup, bien assez pour un seul homme et pour une seule vie.
Dans une Cambrai dévergondée il avait grandi avant de ne trouver bonheur que dans sa fidèle quiétude et dans des amours uniques. Le premier, pour une femme à qui il brisa le cœur en la quittant. Celle-ci disparut après cela, s’exilant dans le Sud. Celle qui la remplaça, sa douce Abby, restait toujours auprès de lui, discrète, sombre, silencieuse. Un amour sans bruit, une passion sans mot, mais des sentiments pour autant fleuris et qui à chaque lettre ou paroles échangées ranimaient des hêtres dans des feux de cheminés. Cette simplicité lui plaisait, il était amoureux, pas enchainé, libre d’aller où il le voulait. Mais pas ailleurs, il n’était pas un « homme à femme », il n’était d’ailleurs pas un grand dragueur de taverne mais connaissait tout de même un certains succès auprès de la gente féminine. Il gardait secret le nom de celles qui lui avait dévoilé leurs flammes et sur lesquelles il avait du souffler. Il ne trouvait aucune gloire à se vanter d’avoir plu, et pouvait surement surprendre en donnant quelques noms de grandes personnalités féminines qui lui avaient susurré quelques mots doux et à qui il s’était excusé avant de s’esquiver. C’était peut être ce qui plaisait, son calme, sa distance, mais il ne sut jamais.

C’est vrai qu’il aimait sa liberté. Il ne trouvait de goût pour la vitesse qu’au moment de se battre.

Yosil ? Un grand militaire ? Un feignant de première ! Dynamique à l’heure de la bagarre, muet à l’heure des corvées. Fervent défenseur de ses terres et amoureux de son Comté il y aurait laissé sa vie si l’ennemi avait su jouer de lui. Passé plusieurs fois tout près, les grandes blessures qui parcouraient son corps étaient autant de mots et d’histoires qui se lisaient dans sa peau. L’OST avait été une grande partie de lui. Il avait appris que chercher ses libertés revenait à se battre constamment si bien qu’on ne l’est jamais alors que la discipline était l’art absolu de se délivrer des contraintes et des luttes. Chaque homme devrait faire un passage à l’OST et découvrir l’esprit de camaraderie et de solidarité qui y régnait. Il aimait son Fort, son hamac et maltraiter les petits nouveaux.
C’était aussi un Bourrin, pas un virulent, mais il était là dès la première heure. Toujours modéré, il n’avait pas cette verve qu’il admirait chez ses ainés. Il n’en était pas pour autant un Bourrin convaincu, piètre Chef mais meilleur des Lieutenants. Pour lui, responsabilité rimait avec perte et il n’avait aucune envie de s’ennuyer avec tout cela.

A la mort des Pères Bourrins et de la plupart des anciens, Yosil connut une certaine mise en avant qu’il ne désirait pas, sortant un peu sortant de sa contemple, mais apparaissant plutôt comme un gardien du Temple. Il s’échina à écrire quelques mémoires et travailler à l’édification d’un Cimetière Bourrin, s’y attachant en sachant bien, que ce serait là, un jour, son dernier jardin.

Cambrai, l’Artois ? Toute son énergie et sa foi !
Ce n’est pas parce que l’on parle peu, que l’on n’agit pas mieux. Travailler, il savait faire et donner de sa personne pour autrui n’était pas chose rare chez lui, préférant presque cela que se servir lui-même. Etrange complexité et contradiction pour un homme ne semblant pas aimer ses compagnons. Sous ses airs d’ours et de brutes, se cachait un homme attentionné qui ne rêvait que de faire le bien autour de lui. Abby, sa moitié, n’eut d’ailleurs jamais à redire, d’un amant soigné, la faisant toujours passer en priorité première, peu importe le lieu, le contexte et l’horaire. Non Yosil n’était pas un homme sans cœur, c’était seulement un homme dur, et froid, au cynisme étrange et à l’humour acide pourtant toujours délivré d’un ton placide. Son mandat de Comte avait été l’occasion de faire prendre un virage à son Comté qu’il n’attendait pas. Yosil le Boiteux, un surnom taillé pour lui.

Pour les rares gens qui prirent le temps et surtout eurent le courage de le connaître, la plupart se rendit compte que derrière ses grands airs, se cachait un petit garçon profondément espiègle, s’amusant de rien et ne trouvant plaisir que dans la moquerie et le jeu.

Ce matin là pourtant cet homme ne se doutait pas que quelque chose viendrait tout bouleverser. Alors que ses pensées vagabondaient à la recherche de réponses sur la présence des étoiles et de la voie lactée, il remarqua un buisson frémir et bondir un peu plus loin. Une biche.
Dégainant son fidèle couteau, Yosil eut des envies de chasse, de traque. Sa mobilité réduite et sa vigueur diminuée lui donnait peu de chance de réussite, mais le plaisir de chasser n’était pas de tuer, c’était seulement de traquer et se prouver que l’on pouvait être aussi fort et malin qu’un animal. Il s’avança lentement, humant le vent qui soufflait sur son visage et éloignait son odeur et le bruit de ses bottes. Il gagnait du terrain lentement, progressant à pas de loup.
La biche se pencha comme pour boire, le Vétéran de l’OST voulut faire un grand pas quand sa jambe le lança. La douleur était telle qu’il s’accroupit en pressant de ses doigts la zone douloureuse. Le gibier alerté par le bruit suspect s’enfuit.

Tant pis, il se contenterait d’un des beaux morceaux de viande que l’on proposait sur le marché. Bourrin, il avait participé à plusieurs attaques, plusieurs pillages qui l’avait enrichi plus que pour une vie. Il avait fait bâtir une modeste maison pour lui et sa douce à proximité d’eau douce et de la forêt. Avec l’argent gagné, sa soif de culture l’avait porté à l’Université pour apprendre tout ce qui coïncidait avec l’armée mais l’avait éloigné dès que les mots Aristote ou finance furent citées. Il savait bien compter et la croyance des autres et même du monde qui voulait en imposait une ne l’intéressait pas. Si l’enseignement avait du sens, l’embrigadement n’en avait pas et c’est pourquoi Yosil s’était toujours dit Athée, même s’il avait sa propre vision et ses croyances.
La douleur dans sa jambe s’accentuant, le Cambraisien observa autour de lui jusqu’à déceler à 2 pas une plante utilisée pour calmer la douleur. De sa longue carrière militaire, il avait découvert quelques secrets, mixtures et potions étrangères afin de prodiguer les premiers soins à ses frères. N’ayant aucun outil, il mâcha lui-même avant de frotter énergiquement la jambe paralysée.

C’est qu’il en avait vu tomber des camarades. Des soldats et des frères. Même toute sa famille. Ainé d’une fratrie [ayant existée] de trois frères et deux sœurs, il était aujourd’hui le dernier d’une inconnue lignée. D’après ce qu’il avait pu tirer de sa grand-mère qui l’avait en partie élevé, il était descendant de Vikings par son père et Barbare par sa mère. Un drôle de mélange. Un froid cristallin avec en son sein, un sang chaud, un sang bouillonnant. Ses colères étaient aussi rares que violentes. Se maitrisant mal ensuite il en perdait presque sa raison et il valait mieux l’éviter qu’essayer de stopper la chimère qui l’embrasait.
Quand enfin la douleur fut passée il put se relever. S’étendant verticalement et retrouvant de la hauteur il voulut respirer une grande bouffé d’air frais quand tout à coup….FLOP !

Sifflant l’air elle le fit basculer en arrière. La flèche vint se planter en plein poitrail. Yosil s’adossa à un arbre sans comprendre la force qui l’avait projeté en arrière. Il remarqua le dard enfoncé. Il toussa et sentit la pointe ferrée le gêner. Ses poumons eurent quelques difficultés à se remplir alors que ses jambes cédèrent de n’être assez oxygénée.


« Je l’ai eu ! Je l’ai eu ! »

Le Bourrin regarda le sang perler et tâcher son impeccable mantel. Lui le tisserand expert, lui l’amoureux de sa matière s’était toujours beaucoup occupé de ses affaires et prenait grand soin de ses créations.

Il toussa à nouveau et la douleur le prit soudain, comme se réveillant après un instant de surprise malsain. Comme si la pointe le rayait intérieurement il sentit la chaleur lui remonter et atteindre jusqu’à son palet. Il crachait à présent du sang.

Sortant d’un fourré, un jeune arbalétrier apparut. Son visage blêmit soudain. Yosil sentit ses paupière devenir lourdes, ses oreilles durent surement se boucher quelques instants car il vit son assassin faire de grandes gestes et sa pomme d’adam s’agiter en des cris déraisonnés.
Le Cambraisien avait bien compris, c’était fini. Son corps avait subi bien des coups, bien des chocs pour qu’enfin il décide d’arrêter les frais et d’appuyer sur stop.
Il se sentit soulever, il eut comme dernier reflexe, d’attraper et de serrer sa fidèle épée : Laure, du nom de feue sa sœur bien aimée qui lui avait forgé.
Quand il ouvrit à nouveau un œil, dans un étourdissement extraordinaire, il semblait dans un tourbillon de lumière, le ventre chaud, de sang et de larme qui coulait du visage d’Abby en plein drame. Les bougies qui l’encerclaient dansaient dans son esprit de leurs lumières dorées. Il dérapait, les plantes devaient faire effet. Le calmer, le droguer, alors la douleur, il se souvenait ! L’accident tout à l’heure !

Un guerrier comme lui, mourir si bêtement. Il avait tant bravé la mort pour la trouver au détour de son bosquet bien-aimé. La réalité n’est jamais à la hauteur des espérances. Il aurait désiré mourir en héros, sur un pont, contenant seule ou avec une poignée de ses frères une horde d’ennemis venant piller et brûler son Comté. Un sacrifice comme un gain de temps avant l’arrivée de renforts triomphant ensuite de l’armée ennemi et un Général qui au moment d’être acclamé dirait seulement : « Aux vaillants qui ont tenu le pont, je bois cette gorgée ». Nul besoin de fanfares ensuite, ni de portraits de lui accroché. Juste une pensée qui aurait accompagné son âme au firmament des redoutables.

La drogue le faisait délirer, mais il y eut comme une étincelle, un choc électrique dans sa cervelle. Il ouvrit les yeux, presque conscient, un regain de vie brûlait en sa pupille à présent. Ses amis étaient là. Des Bourrins et autres Artésiens qui lui tenaient la main.
Il dicta quelques ordres qui avaient lieu ici de testament avant de recevoir une nouvelle qu’il n’espérait jamais recevoir à ce moment. Maéva se pencha à son chevet, les mains tremblantes. La gorgé serrée, elle semblait lui demander d’écouter, une attente.


« Je ne suis pas loin, je ne serai jamais très loin. » articula t’il lentement alors qu’Abby venait se placer devant ses yeux en lui attrapant le visage de ses deux mains. Il aurait voulu remercier tout le monde, faire un discours à chacun mais ses forces le quittaient et l’amour de sa vie cherchait sérieusement à établir un contact visuel alors que son regard se brouillait de plus en plus. Il fit un dernier effort pour la regarder et lui entendre crier :

« Yosil ! Yosil ! Je suis enceinte ! Tu m’entends ? Je porte notre enfant ! Yosil ! »

L’impression faciale de Yosil s’était stoppée. On tirait un peu Abby qui hurlait et la tête du mourant vint reposer sur l’oreiller blanc.

« Inutile de continuer Abby, la coupa Ater, il ne t’entend plus désormais. »

L’œil de Yosil venait de perdre son brillant. Il ne bougeait plus et s’était figé dans le néant mais l’on put néanmoins voir apparaitre, une larme en son coin.
Maighdin
[Du fin fond d'une cellule de monastère]

Les temps étaient durs pour la jeune Arrageoise. Séjour obligé chez les nonnes pour une durée indéterminée, mais plutôt longue.
Maigh passait donc ses journées recluse dans sa petite cellule, à s'ennuyer. Elle apprenait à se taire, à réfléchir, avant de tout plaquer et de courir piller le réfectoire et les cuisines. Mais ce jour là, elle n'eu pas le coeur à tout ca. Elle restait prostrée dans sa cellule, laissant ses yeux suivre les sillons des pierres sur le mur. Pourquoi? Elle n'en n'avait aucune idée...

C'est un coup porté à la porte qui la fit sortir de ses pensées qui n'en étaient pas d'ailleurs.
Une soeur se tenait sur le pas de la porte avec un petit billet. Elle le lui tendit avant de tourner les talons sans un mot, et de retourner à ses occupations.

La porte refermée, Maigh prit place sur sa paillasse et déplia le parchemin pour en prendre connaissance.
A peine les premiers mots lus, sa gorge se noua, ses yeux se brouillèrent...non ce n'était pas possible...pas lui.

Et pourtant l'expéditeur ne pouvait se tromper. Il devait y avoir une erreur! Se relevant prestement, elle essuya les quelques larmes qui avaient roulé sur ses joues et ouvrit la porte, décidée à quitter le monastère pour aller s'enquérir de la vérité.
Ses pas la menèrent rapidement vers la cour et ainsi vers la sortie. Mais c'était sans compter sur une soeur zélée qui lui barra le passage.


Où pensez vous aller?

Poussez vous je dois sortir!

Maigh la bouscula pour atteindre la porte et tenter de l'ouvrir.

Vous ne pouvez sortir, c'était convenu comme ca, vous devez rester ici jusqu'à la fin de votre retraite. Pas de sortie...

L'Arrageoise se retourna les sourcils froncés, vers la soeur qui osait la retenir ici.

Je m'en contrefiche ouvrez moi la porte!!


Sa voix se faisait plus forte, la nouvelle tournait encore dans sa tête : "Yosil n'est plus. Il a succombé à un accident de chasse à Cambrai."
Plus on voulait la retenir et plus sa tristesse se transformait en colère. Quelle idée que d'être venue trouver refuge ici? Elle s'acharna sur la porte encore un peu.


Ouvrez moi!!!

Les nerfs de la jeune femme commençaient à lâcher. Elle devait se faire une raison, jamais on ne lui aurait envoyé ce message si ce n'était pas la vérité. Tombant à genoux, elle ne put retenir ses larmes, s’effondrant totalement comme une m****...oui oui comme ca.

Elle avait appris à connaitre Yosil grâce à l'Ost et à Orick. La Touraine lui avait permis de mieux le connaitre encore. Et souvent elle rêvait d'avoir un frère comme lui. Jamais elle ne lui avait dit, et jamais elle ne pourrait le faire, c'était là une douleur qui mettrait du temps à s'estomper.

Toujours en sanglots, l'Arrageoise n'entendait, ne voyait plus rien. Elle se laissa reconduire jusqu'à sa cellule sans opposer la moindre résistance, un peu brisée.
Les disparitions s'enchainaient.

Pourquoi rester vivant si c'est pour voir les êtres aimés partir avant?
Lako


bique a écrit:
Bique a l'autre bout du pays avait reçu un courrier du nain, elle ne prêta pas attention sur le moment de se qu'il lui avait écrit, puisqu'il la harcelait au sujet des taxes tavernes.

Puis elle lu et relu encore et encore son courrier, les mots s'entrechoquèrent quand elle comprit chacun des mots sur le courrier. La lettre d'une main, le regard dans le vague, ses larmes coulèrent encore et encore sans qu'elle puissent les arrêter. Elle essaya de relire le courrier pour être vraiment sur se qu'elle lisait mais sa vue c'était brouillé et elle ne voyait plus aucun mot. Elle resta un moment avant de pouvoir prononcer quoique ce soit.

La seule chose qui traversa son esprit fut de le revoir une dernière fois lui dire adieu et voir a nouveau son si beau visage avec sa belle moustache. Elle sauta dans sa charrette puis regagna Cambrai arrivant en trombe, les yeux rougit par les larmes et l'âme meurtri par le chagrin. Elle descendit de la charrette les jambes flageolantent espérant de toute ses forces qu'il lui avait jouer un mauvais tour et qu'il l'accueillerait en riant. Malheureusement le cauchemard était bien réel, elle s'approcha du lit , elle secoua Yo.

Yo je t en prie réveille toi... Yo c'est pas drôle.... Me laisse pas toute seule.... . Qui va me dire que je suis la plus belle si t'es plus là ? Qui va me dire que je suis la plus intelligente Qui va me rassuré quand j'ai des doutes?

Bique s'écroula a coté du lit ses jambes ne la soutenant plus anéanti par le chagrin...



[hrp : merci Yo pour tout !!! Et merci pour le tu sais quoi ]
Maeva83


Il y avait foule au portillon, pire qu'un jour de vente à la criée sur les quais de Calais...
Bien sûr que personne ne pouvait y croire, même si cette fois-ci le Yoyo avait mis le paquet, et plus que jamais, il avait travaillé son rôle.

Elle avait pourtant l'habitude de voir ses bourrins user de subterfuges et autres stratagèmes pour se faire dorloter, câliner, tripoter et soigner avec douceur lorsqu'ils revenaient d'avoir mis leur vie en péril pour leur comté, où pour servir leurs intérêts, z'étaient pas complètement débiles non plus ces bourrins!
Cette fois c'était un peu différent, et il régnait dans la pièce une odeur d'encens et de parfums étranges, comme venues d'un autre monde.

Le visage de Yoyo était plus blanc qu'un linge, et sa moustache légendaire, presque translucide. Surement un leurre dû à un artifice rapporté d'un pays lointain pour faire genre je suis mort et je vous ai berné!

Le premier réflexe de Maé fut de vérifier que son tonton portait son précieux collier de dents, celui qu'il avait promis de lui léguer dans son testament.
Sait-on jamais, il pouvait vraiment être mort, et elle dépossédée de son héritage...
Sans la présence du fameux collier, elle aurait pu conclure à une tentative d'assassinat pour lui dérober. Nananan pas potib.

Discrètement, et sous le regard approbateur de Bayard, la rousse glissa donc sa petite main agile sous la chemise de son tonton pour aller tâter son cou et resta figée lorsqu'elle ne sentit pas sous ses doigts les battements du coeur de son oncle adoré.

S'il jouait la comédie, il aurait cette fois poussé le vice jusqu'à ingérer une substance pour ralentir son coeur au point d'être imperceptible...Cela semblait de plus en plus improbable.
Maé plongea son regard angoissé dans celui de son chevalier, ses mains se mirent à trembler, sa respiration à s'accélérer, lorsqu'elle comprit que Yoyo ne simulait pas, mais se laissait glisser lentement vers l’au-delà.

Elle sortit sa main de dessous sa chemise et lui attrapa le poignet pour lui prendre le pouls, mais aussi pour tenter de le tirer du bon côté de ce monde, de cette vie qu'ils avaient tant aimé partager et consumer par tous les bouts, pour n'en retirer que bonheurs, plaisirs et joies de vivre dans toutes les situations même pendant les pires moments, et les grandes guerres.

Elle crut défaillir lorsque Abby la poussa et qu'elle se pencha au dessus de lui pour lui annoncer qu'elle portait son enfant...

Elle n'avait pas mieux pour le ramener à la vie et le convaincre qu'il devait s'accrocher, tenir bon, que tous ici, amis et parents l'aideraient à se rétablir et à remonter la pente, il fallait juste qu'il le veuille et qu'il s'accroche de toutes ses forces et de toute sa volonté pour ne pas lâcher prise du mauvais côté de la barrière...

Cédant sa place, sans toutefois s'éloigner, gardant son poignet entre ses mains, Maé s'acharnait à le frotter, à le secouer, à le caresser et à l'embrasser pour garder le contacte...

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Chevalier_bayard



Bayard se voyait encore au château d'Arras, en fin de mandat comtal, occupé à ranger ses affaires dans des sacs, pour laisser le bureau au prochain Comte... 'Arf, le plus dur sera de convaincre Maé de rendre la couronne, pour le prochain comte', pensait-il, tandis qu'il regarde avec nostalgie son projet d'invasion du Danemark, qui ne se réalisera sans doute jamais... soudain, la porte s'ouvre avec fracas, et un de ses nainformateurs entre en trombe dans la pièce. Il lui murmure quelque chose à l'oreille... Bayard devient pâle, et tombe sur un tabouret plus qu'il ne s'y assied...

Yosil ! Pas possible... ça devait être une erreur ???

Hélas, un second nainformateur vient lui confirmer la triste nouvelle... un accident de chasse, et Yosil mourrant, à Cambrai.

Laissant tout sur place, il court prévenir Maé... qui ne veut y croire, certaine que c'est encore un de ses tours...


Il sort de ses pensées... ils sont là maintenant, avec leurs amis, près du corps de Yosil, qui se vide de sa vie. Jamais ils n'auront fait Arras-Cambrai si rapidement... Et ce ne semble pas être un de ses tours... mais bien ses derniers instants.

Abby, qui porte leur enfant, est en larme, Bique qui vient d'arriver aussi, tandis que Maé ne lâche pas son poignet, comme pour le faire revenir...

Bayard est comme gourd, à la fois là et pas là, une partie de son esprit refusant l'évidence, qu'il voyait là, devant lui, l'autre repensant aux différents moments partagés avec Yosil... et c'était beaucoup pour son unique neurone... Il met une main sur l'épaule de Maé, étant là, avec elle, près d'elle, près d'eux, une vague de tristesse passant dans son regard acier...


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Maeva83


Elle sentit la main de Bayard comme une caresse sur son épaule et leva ses yeux embués vers lui.
Impuissant, il la regardait, désolé, malheureux lui aussi de voir Yosil nous quitter aussi violemment.
Tant de souvenirs, tant de matchs joués ensemble, pas à pas elle avait pendant des années suivi ses oncles et grandit à leurs côtés, elle avait écouté leurs conseils, partagé leurs convictions, tempéré leurs réactions et les avait suivi dans les plus drôles, les plus risquées et les plus lucratives de leurs aventures.
Perdre Yosil c'était perdre un bras, pire, une partie de son coeur...

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Izeliah
[quelque part en Artois, dans une armée]

Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas foulé ses terres cambrésienne. Pourtant, après la guerre, les deuils, le mariage et la naissance, elle aspirait à un peu de repos.

Retourner dans les tavernes, boire de la bonne bourrine en compagnie de ses compagnons de campagne, ses amis cambrésiens et bourrins... ça lui manquait presque les mercredi tout nu.

Quand elle appris la nouvelle de la mort de Yosil. Elle du relire plusieurs fois le message. Non, ce n'était tout simplement pas possible. Pas lui. Impossible. Elle ne pouvait se résigner à cette nouvelle. Le moustachu n'avait pas pu rendre son dernier souffle comme ça. Pas lui.

Elle partit rejoindre Will. Elle devait le lui annoncer aussi. La mort dans l'âme.

Yosil, il lui en avait mis des baffes, remonté les bretelles et des coups de pieds au derrière. Ils n'étaient pas nombreux ceux qu'elle respectait comme ça. Ceux qui pouvait la faire taire. Lui en était. Elle se blottit dans les bras de William et se laissa aller à pleurer. La dernière fois qu'elle s'était ainsi laissé aller c'était quand Jolan puis son grand père était mort.

Elle ne perdait pas Yosil, elle perdait un frère, un frère d'arme. Un bourrin de classe unique, irremplaçable tant par son humour, sa bonne humeur, sa diplomatie aussi.

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Chany
Elle était rentré et s'est en chemin qu'elle avait apprit la mort de Yosil.

Un de plus quittait ce monde pour un autre meilleur , du moins l espérait elle.

Quelques souvenirs..... pas de mauvais ! aussi loin qu elle y repensait , non aucuns mauvais souvenirs.

Des regrets? oui un au moins mais il était trop tard ....

Un homme bien , un bourrin rejoignait ses frères et sa perte laisserait comme pour les autres une absence que rien ne comblerait!
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