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[RP] Le cimetière de Dieppe

Qdn
Passant devant le cimetière de Dieppe, là où ils étaient tous...là où tant de larmes ont été versées...Qdn savait qu'il n'y était pas.

Ils avaient vécu loin des Aristoteries et dogmes en tout genre...alors...il n'avait pas voulu y venir...

Observant toutes ses tombes, le jeune veuve leur murmura.....il est dans votre monde maintenant....mes soeurs...les sirènes ... veillent sur lui...il y est bien!

Le coeur déchiré à tout jamais...elle reprit la route vers la fallaise...
Mabelle
A peine sorties du bureau de Rochane, Mabelle perdait déjà Qdn qui marchait plus vite qu'elle, elle la suivait haletante, s'arrêtait pour lui tendre la gourde, la laissait marmonner quelques mots, puis lorsqu'elle repartit, Mabelle, de nouveau, lui attrapa le bras pour lui éviter de trop tanguer, même si Qdn plongée dans l'ivresse de sa tristesse, ne semblait même pas s'apercevoir de sa présence. Mais peu importait à Mabelle, elle voulait juste être là, elle partageait la même peine que la sirène de Dieppe. Les femmes de Dieppe étaient décidément perpétuellement éprouvées...
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Ayla87
C''est les larmes aux yeux qu'Ayla rejoint Mabelle au cimetière elle s'approche du couple et prend l'autre bras de Qdn en silence toute les trois femmes se dirigent vers la falaise.
Vidara
Vidara de passage à Dieppe , se rend au cimetière et va fleurir la tombe de son amie qui lui manque ...
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Qdn
Ne sachant plus où aller demander du renfort pour la pêche, Qdn hurla aux abords du cimetière DEBOUT LES MORTS! IL ME FAUT UN STOCK DE 50 POISSONS EN UN TEMPS RECORD!

C'était clair, peu allaient lui répondre!
Pittbull89
La charette avança , dans le chemin boueux de l'entrée du cimetière , la brume des bords de mer bien basse sur le sol, le vent de printemps rajoutait du lugubre à la situation, l'âne tirait la charette encore et toujours , cette même qui carriole qui passait le temps rangées sous un abris, du côté dextre du lourd portail.

Mise à disposition pour les services funèbres, trop souvent utilisée.

Une fois de plus, pitt avait à s'en servir, encore une énième fois, cela commençait à peser,, lourd , très lourd les perspectives d'avenir étaient minces, le présent trop pesant, pitt se mettait à penser à ce chemin , à le faire , dans une position différente, un peu marre de la verticalité.

Il avança, les idées lugubres vites chassées par l'image de Annah, la petite avait tenue malgrès ses cinq printemps, à revêtir pour l'occasion sa plus belle robe. La dominicale comme l'appelait Berthe.
Une jolie mousseline réhaussée de soie, dans un ton bleu pale, comme le temps, une légère capeline dentelée, les cheveux de la petite avaient étés noués rassemblées en chignon sous une coiffe dentellée également.
Berthe malgrès son air bourru, faisait des miracles avec la petite.

Pitt tira la charette , s'acharnant sur la bride de l'équidé qui donnait bien mauvais caractère.

Il se rendit dans l'allée du fond, au pied du grand chêne, endroit malheureusement bien connue de sa famille.

Il regarda la tombe de son frère, daguet, enleva les quelques herbes aussi chiante qu'une armée d'artésiens, toujours repoussées , sans cesse de retour.
Puis il enleva les quelques glands et feuilles de chêne qui recouvrait la tombe de sa femme Arriane, la pierre tombale portait son nom en lettre d'or.
Vint ensuite le tour de la tombe de Doty, bien que vide , pitt avait tenu à la placer icelieu, doty avait disparue un soir d'été, sur le chemin de la maison, les traces de sang avaient faites penser à un malheur, mais jamais aucun corps.

Il assit Annah sur une souche, retira son mantel de peau, sortie sa pioche et creusa.

La terre froide avait durcie, légèrement ramolie et humide , durant deux grandes heures pitt s'activa, il fallait une hauteur d'homme, il jeta de temps à autre, un coup d'oeil à sa fille.

La funèbre tâche accomplie il détela la carriole , la fit basculer et posa la maison de bois à terre , s'aidant de grosses cordes de mer, il laissa glisser le cercueuil dans la fausse, puis après avoir jeté deux droits roses, posé une barrique de calva , il reboucha.

Il se réajusta, remis le mantel de peau et tendit la main à sa fille.
Il se racla la gorge , ému comme à chaque fois, on pouvait aimer l'épée , les combats et en demeurer sensible.

Il se tenait là debout tous deuc côte à côte, il n'avait penser à inviter personne, oubli, manque d'envie qui savait??.

Pitt sorti un bout de parchemin et se mit à lire


Citation:
Ma franginette, Mon émeline
Te voilà de retour chez nous, chez toi, j'aurais préféré meilleures circonstances mais tu es là, devant moi, après de long mois...
Depuis le départ de nostre amie Mélianda, tu n'étais plus la même,ton sourire s'était échappé je ne sais ou avec elle.
de souriante tu étais devenue terne, distante , lointaine.
Tu avais finie par te sauver pour rouen, pour y faire la fête et oublier.
La fête un trait qui te caractérisait bien, sans cesse à chanter, rire et danser, nombre de Dieppois se souviendront de ses moments passer à tes côtés.
Moment de joie, de bonheur.
Pour ma part je retiendrait ce que retiens un frère aimant, l'inquiétude de voir un être chère grandir, s'envoler, s'éloigner de la protection fraternelle.
J'avais promis à nos parents de m'occuper de toi et dag.
Cet abruti est mort en héros, toi en faisant la fête, en vivant à cent à l'heure.
Tous deux vous avez eu la fin que vous vouliez, j'ai failli , je ne sais si d'ou ils sont les parents m'en voudront, j'étais destiné à partir le premier et me voilà ici seul, ma soeur je ne t'ai jamais assez dit je t'aime, brute épaisse bourrue que je suis, mais sache que en effet je t'aime.
Et crois moi cette force d'amour pourrait en retourner ce cimetière.
Tu n'auras point point connu kayssy, gentille demoiselle, très peu annah qui t'aimait tant, vole mon emeline, vole et laisse moi ici, le coeur brisé, mais battant toujours, les apparences sont trompeuses, je suis aussi mort aujourd'hui, mais me tiendrait debout, pour toi qui me motivait sans cesse. je t'aime


il serra la main de la petite les larmes coulèrent, la normandie devenait folle, lui restait humain...
[/quote]
--Annah.
Elle serrait la main de son père, pleurait doucement, un chevalier ne pleurait pas fort c'était comme ça, mal grès ces quatre années la petite était forte, fierté de son père.

Elle sortie un bout de parchemin faisant apparaître un sourire sur les lèvres de son père.

Le parchemin de la copieuse était vide , hormis un soleil vite dessinée avec un bout de charbon, on ne pouvait apprendre la chevalerie, chercher des dragons, et apprendre a quatre ans a écrire.


Elle se mit a causer
Citation:

Ma tata Miline
Papa m'a dit que tu étais partie en voyage, loin tres loin, je comprends pas pourquoi nous sommes là, si je salie mes habits avec la boue il va encore crier.
Je viens avec lui de mettre cette boite en bois dans la terre, je te confirme tantine que les grands sont fous car si on met cette boîte dans la terre avec tes affaires et le calva, je vois pas comment tu vas boire a ton retour.
J'ai dit a papa que tu aurais plus trouvé le tonneau si on l'avait pas entérré.
Mais tu sais papa et ses idées, comme tu disais, suis pas pressé d'être grande.
Je vais surveiller le pigeonnier, t'enverras a coup sûr un petit mot , mais je pleure que tu es loin .
Penses a me ramener un cadeau
je t'aime fort tata meline
Pasti
Pasti ne pensait pas revenir un jour fouler la terre battue du cimetière de Dieppe.
Bien sûr, il y avait de nouvelles tombes, ce qui faisait que les petits monticules de terre se rapprochaient dangereusement du chêne gardien des morts qui trônait vers le fond.

Pas de larmes, rien que de la colère et de l'amertume: elle marchait d'un pas franc et décidé vers le vieil arbre. D'un mouvement fluide et puissant elle sauta, attrapa une branche et se hissa vers la cime. De là, elle avait une vue plongeante sur le village, les falaises et l'océan.

Un ricanement méprisant s'échappa de ses lèvres quand elle pensa à la douleur qui devrait l'étreindre à cet instant. Lui, ce frère qu'elle aimait si fort était mort, il ne lui restait donc plus rien: elle se mit alors à détester ce village.

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Vidara
Vidara rentre dans le cimetière et se ballade et remarque certains noms de ces amis de Dieppe décédé alors qu'il ne savait même pas ..
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Mabelle
Neuf mois...une gestation, un deuil qui devait en finir pour ne pas définitivement dépérir. Il ne s'agissait pas d'ensevelir les souvenirs mais d'avancer pour ne pas sombrer.

Elle n'avait jamais eu le courage d'entrer dans le cimetière ni d'embellir la modeste sépulture qui lui avait été octroyée.

Munie de quelques pierres et ferrailles qu'elle avait façonnées à la forge, elle chercha l'endroit dédié à son époux.
Face à son nom gravé sur une pierre, elle s'agenouilla doucement inspirant profondément.


- Ytharès...mon doux époux. Neuf mois se sont écoulés, pas un jour sans que vous n'occupiez mes pensées. J'ai sombré, je me suis relevée, sombré à nouveau, et de nouveau relevée. Aujourd'hui je me dois d'avancer car je vois notre fille grandir avec cet air parfois si intensément triste. Je veux la voir rayonnante comme autrefois, je ne veux plus de ce voile sombre et funeste enlaidir son doux visage. Elle m'a trop vu pleurer, il faut que sa tristesse soit teintée d'allégresse en songeant à son père si bon, généreux et drole avec elle.
- Ne m'en veuillez point mon Aimé, je ne vous oublie pas, bien à l'inverse, vous serez toujours dans le précieux écrin de mon cœur, mais aujourd'hui je dois, oui vraiment je dois regarder devant.


Elle ne pleurait pas en disposant ses objets sur la terre et autour de la croix aristotélicienne. Elle voulait chasser sa profonde tristesse et se promit d'y parvenir. Une fois debout, elle sourit en saisissant le lilas blanc qu'elle avait emporté.

- Notre histoire a commencé avec un lilas blanc, elle se poursuivra avec. Que votre âme s'enivre des effluves de notre amour profond et éternel.
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Samdebeaulieu
Ce qui auparavant n'était qu'un bout de campagne était devenu un cimetière.

Une outre pleine de calva sous le bras, il déambulait entre les sépultures de dieppois qu'il ne connaissait pas, pour la plupart. Quelques noms lui évoquaient vaguement quelque chose, mais ceux qu'il cherchait n'étaient pas là.

Il avait longtemps repoussé son retour. Diverses raisons, diverses personnes rencontrées auxquelles il s'était mine de rien attaché. Une toute autre vie, et il avait parfois du mal à s'y retrouver. Lui si casanier alors, ne quittant presque jamais sa ville natale, il s'était mis à parcourir le royaume sans but véritable. Pour revenir. Pour trouver une vieille connaissance et se saouler jusqu'au bout de la nuit en se remémorant le bon vieux temps, les beuveries, les Loups-Garous.

Les choses avaient changé drastiquement. Sa maison n'était plus qu'une ruine, et il ne croisait que des étrangers. Il n'avait entraperçu qu'un seul visage familier, celui de Ruhtra, sur la place du marché. Mais il n'avait pas pu aller le saluer. Rien de vraiment mieux sur la liste des villageois. Ni d'Hester, ni de Terminator, ni de Sylphael, ni personne. Personne...

Alors il errait entre ces tombes , avec l'espoir naïf de trouver l'un de ses amis. Il savait bien, pourtant, qu'en bons dieppois abhorrant toute forme de "religieuseries", ils ne pouvaient être ici. Sans doute certains vagabondaient aussi à travers la France. Ou ailleurs.

Se traînant vers le gros arbre qui veillait sur les morts, il fixa l'écorce un moment. Le poignard grava avec acharnement une pomme aux contours maladroits, à l'intérieur de laquelle il inscrit les trois lettres de son prénom. Sam. Peut-être quelqu'un le trouverait-il.

Puis il se laissa glisser lentement contre le tronc, jusqu'à ce que, assis sur le sol, il put porter l'outre à ses lèvres et avaler lentement, le regard dans le vague.

Quelle tristesse que ce retour.
Triskel
Des jours qu'elle errait dans Dieppe à chercher ce qui pourrait lui plaire dans cette ville. Elle avait tout passé en revue en commençant par les tavernes, bien sur. Des heures passées en taverne à la recherche d'une âme qui vive... des heures marquées par l'empreinte de son siège sur son postérieur amaigri.

Tant et si bien qu'elle avait finit par se laisser séduire par une chaise. Oh.. pas n'importe quelle chaise.. Une chaise avec de belles jambes qui lui plaisaient plus que tout... une chaise qui parlait et surtout qui souriait.. de bien séduisante façon.

Solitude d'un soir. Elle reprend la découverte de Dieppe.
Le cimetière est là devant elle... et elle s'arrête le nez à l'affut.

Odeur de calva à tribord, se dit elle... ¨Pestouille ! Les morts ripaillent sans toi..

Quelques coups d'œils sur la pointe des pieds. Point de fantômes en vue.
De quelques pas rapides, elle s'avance dans le sanctuaire de l'Ankou, la mine soucieuse d'une gamine qui fait des conneries. Les tombes défilent sous les émeraudes de la rousse qui mène l'enquête, recherche au passage, les signes d'une beuverie éventuellement mortelle mais qu'elle espère spirituelle.

Au bout d'une allée, elle s'arrête, les mains sur les hanches, son regard tombant sur un brun aux allures calvinassées.


Hey ! Sam !

Un sourire se dessine... rapidement effacé par la mélancolie du brun bien visible. Point de ripaille. Les sourcils du brun sont en mode « souvenirs ». Rien de bon à l'horizon.

Les fesses de la rousse se posent non loin de celles du normand. Elle tenterait bien un tapotage d'épaules d'une main amicale.. mais quelque chose la retient. Une forme de respect...
Dans un soupire, sa tête s'appuie sur l'écorce à son tour. Elle hoche la tête d'un air compatissant.


Mon frère est mort aussi.. 'fin c'est ce que disent les moines...
Vous croyez qu'on pourrait boire à la mémoire de tous ces gens qui trépassent ?
Pitt.bull
Pitt entra dans les lieux sinistres qu'il connaissait tant.

De droite et de gauche les gens étaient ici, connus, ou pas ,il avait il y a quelques semaines fait une promesse, il était temps de la tenir


Il avança tirant sa charrette,dans le chemin caillouteux, l'ensemble de bois peu chargé. la bache de lin qui recouvrait à peine le contenu flottait au vent.

Pitt sortit ses outils.

Il désherba de droite et de gauche, les tombes de ses proches, arriane, robin, doty, emeline daguet, et d'autres encore .....

Il s'arrêta entre la tombe de son frère et de sa soeur, commença a piocher avec force, il avait usé pas mal de force aujourd'hui il lui en fallait encore...

Il besogna sans relâche la tête ailleurs sur un nuage,juqu'a ce que le trou atteigne la bonne taille, 10 pieds de longs, 6 de large et 25 de profondeur.

Puis il souleva la bache et tirant un coffre de bois, offert lors de son mariage par nennya.

Il l'ouvrit et effectua le contrôle du contenu, acte de mariage, robe, tenue de baptême, peinture de ses parents, bracelet de coquillage, casiers judiciaire, tout y était, il ferma en y ajoutant une lettre, puis mis deux tours de clefs et cassa cette dèrnière dans la serrure.

il poussa le coffre et recouvra de terre qu'il se mit a tasser.

Puis après un moment de silence, il regarda son oeuvrage et dit doucement


Voilà, il est temps, au revoir passé, à vous mon frère, ma soeur, je vous confie mes vestiges, chaque moment important de mon passé est ici entre vous, je lui ai promis, il est temps, temps d'avancer, elle me pousse dans le dos elle a raison je dois voir devant, merci à vous deux.

Il quitta ensuite les lieux tirant sa charette vide
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Elenn
Le souffle saccadé de l'étalon faisait apparaître dans l'air froid des nuages consécutifs de buée. Le ciel couvert laissait tomber de fines gouttelettes d'eau. La robe crème de l'animal luisait sous cette couche humide et fraîche. Ses sabots se faisaient entendre sur le chemin de dalles qui menait jusqu'à l'entrée du cimetière. Lorsqu'ils arrivèrent devant le grand portail, Elenn arrêta sa monture.

La jeune femme balaya du regard les murets de pierres, couverts de mousse, et s'arrêtèrent sur l'intérieur du cimetière, que l'on pouvait deviner derrière les barreaux rouillés du portail. Elle passa une jambe par dessus la croupe de son étalon et mit pieds à terre. Après avoir brièvement caressé son encolure, Elenn fit quelques pas et posa sa main sur le portail, qu'elle s'apprêtait à pousser. Mais un instant, elle hésita. Comme prise d'une méfiance soudaine. Que pourrait-elle trouver d'autre que la tombe qu'elle cherchait déjà depuis des années ?

Après avoir prit une légère inspiration, elle poussa le grand portail qui ne tarda pas à grincer de plus belle. Elle s'arrêta un instant devant l'allée principale, et balaya à nouveau du regard toutes ces tombes qui jaillissaient là, muettes et immobiles. L'endroit dégageait une certaine sensation de déjà vu. Il transmettait quelque chose d'inquiétant, et de terriblement triste à la fois. Stoïque, elle avança d'un pas lent entre les nombreuses tombes. Les noms défilaient sous ses yeux, mais aucun ne la retenait.

Jusqu'à qu'elle se dirige vers l'une d'elles. Faite de pierres blanches, elle portait quelques fleurs fânées et gelées depuis longtemps. Le nom qu'elle attendait lui sauta aux yeux, comme un secret dévoilé. Elle cessa de marcher, à quelques pas seulement de la tombe. Fixant ce nom, la jeune femme restait impassible, son visage sans expression.


Ici gît Ryan Wazer, fils bien aimé de Mr et Mme Wazer, et frère tendre d'Elenn Wazer.

[i]La respiration de la jeune femme s'accélérait doucement, et sa poitrine claire se soulevait en de nombreuses saccades, de plus en plus intenses. Les larmes restaient coincées dans ses yeux, lui brouillant petit à petit la vue. Ses cheveux, soulevées par la brise fraîche de l'extérieure, lui caressaient la nuque. puis, en quelques secondes, elle se sentit trésaillir, et une nausée incontrôlable lui empoigna l'estomac. Se tordant vers le sol, elle vomit de la bile, à quelques centimètres de la tombe. Puis, ses jambes fléchirent, et elle se laissa tomber au sol, ses larmes coulant désormais sur ses joues rosies par le froid, et sa peau claire comme la neige.

Elle resta un instant là, les yeux rivés sur la tombe de son frère jusque là inconnu. C'était bien vrai. Ces derniers mots que lui avait prononcé son père. Ils voulaient dire quelques choses, il n'avait pas mentit. Elle entendait résonner sa voix dans sa tête, s'éloignant de plus en plus : " Ton frère...Dieppe...vas..."
Pourquoi est-ce qu'ils lui avaient caché pendant si longtemps ? Pourquoi n'en avait-elle pas connu l'existence ? Pourtant ces lettres gravées sur sa tombe prouvaient qu'il l'avait connue, elle. Peut-être même avait-elle assisté à son enterrement. Mais elle ne s'en souvenait plus, elle était incapable de s'en souvenir.

Passant ses bras autour de sa taille, elle resta un long moment devant cette tombe, la tombe de son frère, de la seule famille qui aurait pu lui rester, et pleura silencieusement.
Beldurian
Le soleil était encore bien bas dans le ciel, l'air était frais et doux, lorsque Jean Beldurian put enfin voir la ville de Dieppe au plus près, comme il l'avait espéré depuis quelques temps déjà. Dieppe...il en avait tant entendu parler autour de lui qu'une inlassable curiosité le prenait chaque fois qu'il y pensait. Bien que peu habitué aux voyages, le jeune homme ne se sentait pas très fatigué et savait qu'il pourrait profiter pleinement de la découverte de la ville durant cette journée.

Après avoir quitté les membres de son groupe pour les laisser s'occuper de la carriole et des affaires qui les amenaient ici, de retour dans leur ville, le seul Rouennais de la compagnie décida d'aller flâner un peu dans les rues de la ville afin de prendre un premier contact visuel avec celle-ci. Il marchait, les yeux ouverts sur chaque détail, intéressé et curieux d'apprendre tout ce qu'il y avait à apprendre de Dieppe, et c'est presque involontairement que ses pas le menèrent au cimetière.

Il s'arrêta devant un instant, songeur, se demandant si ce serait bien correct pour lui d'y pénétrer, alors qu'il n'était pas Dieppois. Il aimait pourtant à visiter les cimetières, ayant toujours pensé que c'était là le lieu le plus important d'une ville et sans doute celui qui recelait le plus d'informations sur elle. C'était, de plus, comme un hommage qu'il aimait rendre à ceux qui avaient sans doute participé de toute leur âme à la vie de cette cité et qui avait participé à la bâtir telle qu'elle était aujourd'hui. Le cimetière, donc, serait l'endroit idéal pour avoir un premier contact avec la ville et ses secrets, pour lui faire hommage aussi, ainsi que pour lui permettre de se recueillir. Car, bien qu'il ne connaissait sans doute aucune des âmes enterrées ici, il se savait néanmoins ici en communion avec celles qu'il avait pu connaître et dont il regrettait l'absence.

Ses pas le menèrent donc dans ce lieu où tristesse, respect et sentiment de la finitude humaine se mêlaient pour créer une atmosphère particulièrement lourde. C'est en marchant entre les tombes, observant les noms qui y étaient gravés, que les pensées du jeune homme se portèrent sur sa soeur qu'il n'avait pas vu depuis des années maintenant...et de fait, elle était morte. Il posa genoux à terre, soupirant légèrement, fermant doucement les yeux pour se remémorer cette âme qui s'était perdue, à laquelle il n'avait jamais pu dire au revoir. La culpabilité s'insérait doucement dans son corps, paralysant chacun de ses membres, parcourant son dos de frisson, tandis qu'il essayait de vaincre ce souvenir et de lui échapper, d'accepter l'inacceptable, d'apaiser son coeur et de lui refuser le droit au regret.

Il se sentait bien seul, tout à coup, en essayant de rompre le lien qui pouvait l'unir aux morts et notamment à cet esprit qui sans doute rôderait bien longtemps encore autour de lui pour le hanter. Seul, dans un cimetière, ce qui pouvait sembler à la fois paradoxal et évident, puisque s'il était entouré de présences, celles-ci ne prenaient la forme que de souvenirs.

Il ouvrit enfin les yeux, lentement, pour reprendre des forces et peut-être partager sa souffrance avec une âme qui voudrait bien l'accueillir, anonyme mais sans doute bienfaisante, et qui saurait l'écouter, elle, puisqu'elle n'avait plus droit à la parole en ce moment. La tombe qui lui faisait face, et dont il n'avait pas vu au premier abord l'inscription, était celle d'Ytharès. Il resta un instant à fixer cette inscription qui lui semblait familière, les yeux quelque peu plissés, ému sans qu'il ne sache véritablement pourquoi. Sa main se posa doucement sur la tombe, se sentant de nouveau moins seul, prêt à communiquer avec ceux qui sans doute étaient près de sa soeur. Cette âme qu'il ne connaissait pas, celle d'Ytharès, lui tenait désormais compagnie et le réconfortait, tandis qu'il priait silencieusement et qu'il lui confiait son désarroi. Il connaissait ce rituel, qu'il exécutait chaque fois qu'il se rendait dans un cimetière, mais ne pouvait s'empêcher d'être surpris à chaque reprise du réconfort que cela pouvait lui donner et de la communion d'esprit qu'il sentait avec l'étranger dont il regardait la tombe. Il avait ramassé une fleur aux abords du cimetière, une fleur blanche dont il ne connaissait pas le nom, lui qui s'y connaissait si peu dans ce domaine. Il savait qu'il lui fallait remercier Ytharès, cet ami qui lui avait tenu compagnie quelques instants, et par ce geste il espérait peut-être également toucher sa soeur, lui faire passer un message.

Il resta encore un long moment à fixer la tombe, avant de se redresser et de se lever tout à fait, pour se détourner et quitter ces lieux, songeurs, mais avec la sensation d'avoir été libéré d'un lourd fardeau et d'être entré quelque peu en relation avec cette ville de laquelle il avait encore beaucoup à découvrir.

Il se dirigeait maintenant vers le potager de Mabelle, dans lequel il devait travailler aujourd'hui afin de le remetre en état et de lui redonner fertilité. Le chemin lui permettrait de reprendre ses esprits, et de trouver le sourire que méritait celle qui avait été sa compagne de voyage et qu'il devait aider aujourd'hui.

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