Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] A Chouette déplumée... Hibou de malheur

Astana

— Bruges, une froide nuit d'automne.

Les plis de la cape se resserrent autour du corps affaibli de la danoise. Chancelante, elle remonte les venelles désertes. Les âmes s'y font rares, il faut préciser qu'il est tard. Et que la lune refuse d'honorer ces pauvres ères de part sa présence. Une main blessée et tremblante, entaillée à la paume, s'accroche à son bras. La sienne. Mignonne, qu'as-tu encore fait ? Le Carmin tâche une étoffe déjà Noire. L'oeil hagard, la vision trouble et les pensées tourmentées, la faiblarde anciennement Rude cherche asile.

Des illusions.

Astana n'a rien laissé. Rien. Dans le cimetière désabusé de sa chambre, prison sans barreaux, où jours et nuits se confondaient pour ne faire qu'un. Rien qu'une suite d'heurts interminables, où l'attente n'aura jamais mieux porté son funeste nom. La pluie tombant sur le carreau comme seul repère. Cet ignoble ploc incessant, ritournelle d'une blessure lancinante. Doucereuse torture pour les nerfs. Et quand la Peine disparue fit place à la Haine... La bête ensommeillée refit surface. Sans âme.

Désillusion.

Mâchoire crispée, qui se mue en un sourire macabre alors que la tête se penche sur le coté. J'ai trouvé. Alors elle se met à rire ! Si fort que ç'en devient frénétique. Et tout s'arrête alors... brusquement. Son plus beau cauchemar se réalise. L'expression grise reprend ses droits, sur un visage cerné, aux joues creusées. Six feet under* ? Il faut bien Recommencer quelque part. A bout de souffle. Le simple fait de sentir sa poitrine asphyxiée se soulever lui donne la nausée. Vertige. Tout tourne, tout va trop vite.

Déplumée.

Là, appuyée contre la porte d'un rade miteux, l'Astana compte ses soubresauts. Un... deux... trois... Compter pour s'accrocher à la réalité. Quatre... Cinq... Six... Dans quel pétrin t'es-tu encore fourrée, Sa Blondeur ?! Respire. Les secondes s'écoulent à mesure que les spasmes s'effilochent. Et la respiration de se faire bruyante, énervée. Enragée. Danoise, tu es passée maitre dans l'art de vriller d'un extrême à l'autre. Cette gorge trop longtemps serrée dans un étau a soif à présent. Soif de larmes et de sang.

Désespérée.

La lourde grinçante s'ouvre sur une vaste pièce enfumée. Surpeuplée, aussi. Silence. Tous la dévisagent longuement avant de reprendre le fil de leur morne existence. Un signe pour le tenancier qui affiche un sourire mi figue-mi raisin. Il sait à quoi s'en tenir ; puisqu'il connait la bestiole. Et avec ça ? Une bouteille de rhum et un verre, là-bas, à la table du fond. L'Habituelle. Et comme d'habitude donc, celle qu'ils appellent la muette restera assise une bonne heure ; à fixer sa bouteille en chien de faïence. Avant de se lever, et de repartir... sans consommer.

Mais pas ce soir. Non, pas ce soir.

Un soupir. Résignation. Le liquide passe de la bouteille au verre. Du verre à sa bouche. De sa bouche à sa gorge.

Ce soir, je tue mon Foie. Faute de mieux.




* Six pieds sous terre

RP ayant initialement lieu en halle de Bruges, continué ici pour des raisons pratiques.

_________________
Rumwald






- Bons baisers d'un trou paumé -

Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt...? Les Flandres. Les Endormis. Les Abandonnés. La place rêvée pour toute ordure qui cherche à disparaître des prompts recherches de gente à la main basse trop bien velue. Revenir à Saturne ne l'enchante pas, fatigué de toute cette redondance hypocrite sur le prochain maistre de la plus grande place malfaisante que peut compter le royaume franc. Ici, repos, farniente et convalescence calme ses ardeurs... Pour mieux réfléchir à l'avenir. Ce repoussant mot l'obnubile depuis cette période propice à la réflexion. Le Doc' avait bien précisé de ne pas jouer les acteurs du dimanche. L'artiste de l'ombre aurait bien ri si chaque soubresaut ne lui tirait pas une douleur habile à taire les soucieux.

Anaon.

Il a à son tour son nom gravé sur l'épiderme. Cette Muse là promet de savoureuses finitions, quand il se décidera enfin à la trouver trop égarée pour être intéressante... Ou utile. Tout ce qui lui manque est une adresse... Pour garder un contact des plus... Original.

Ennui.

Prévisible. Il aura beau tourner dans tout les sens plausibles ce corps squelettique à la peau blafarde, il n'y a là aucune liqueur, femme ou même objet qui puisse satisfaire son insatiable besoin de trancher la gorge à la routine. Douleur... Même toi tu m'es indifférente. Je sais à quel point je me recroquevillerais si j'appuie à cet endroit... Même toi tu me glaces d'impatience. Ricaner, pour mieux oublier, comme la folie est douce lorsque le monde est instable... Et non pas aussi morose que ces pleurnicheries incessantes des dieux. Ce lieu est un cercueil à son imagination... Une dimension fantôme où les murs sont inexistants, la lumière laiteuse seule compagne, et nous simple point nageant dans l'inconnu.

Assez.

Qu'il s'étouffe ce bien pensant, prônant la science comme sauveur de l'Humanité. Blagueur Doc' ! Je ne vous savez pas ce petit humour noir... Allons, que ferions-nous pauvres fous si vous nous soignez de cette délicieuse maladie ? N'aimez-vous donc pas mon sourire et mes canines montrées à qui veut ? Je frise les records de bonheur face à une populace maussade, avide de briser rêves et projets qui leur soumettrait des risques trop importants dans leur petite vie bien rangée. Alors... Qui est le malade Doc' ? Qui est Assassin ? Qui vous a coupé les mains...?

Miam.

Tout commence toujours avec une bouteille dans un taudis. Éclaircir les idées et lier les bouts pour former l'Impensable. Et alors... Tous connaitront nos noms. Nous, pestiférés. Hibou reconnaissable entre mille, fourrure au cou et cernes significatives, le jeune blafard au sourire cousu vient commander un pichet de vin pour gorge assoiffée. Plus une goutte n'a traversé ses veines depuis trop longtemps. L'accent germanique et pincé ne convainc pas tout de suite le tenancier, et une bourse au tintement alléchant doit effacer toute suspicion. Pauvre étranger suis-je... N'y a-t-il donc personne qui veuille partager un authentique moment à mes côtés ?

Qui sait...? Une conversation anodine et quelques regards mal avisés attisent assez sa curiosité pour s'avancer, douceur à la robe écarlate en main, vers la dite personne. Ce n'est qu'une fois assez proche de la blonde que Rumwald ne peut empêcher un ricanement s'extirper de ses fines lèvres. Alors compagnonne des terres gelées, on n'attend pas son confrère ? Il s’assoit. Avec toute la grâce possible d'un claudiquant. Irrespectueux ?... Si peu.

Ce soir, j'ose revenir à mes racines. Faute de mieux.


Déjà qu'ils n'ont personne qui foule leurs abysses, voilà qu'ils nous regardent en biais. Ça vous dirais de les saigner à mort, une fois que nous aurons bu jusqu'à plus soif ?...


Titre : Arriver quelque part... Mais pas Ici.

*** Musique : Devil's Harp de Jeff Van Dyck (jeu : Medieval Total War II) ***
_________________

Astana

Un deuxième verre, et déjà, les pensées s'envolent, partent en fumée. Au profit d'autres plus noires encore. Furie vengeresse qui s'empare de son corps, et crispe ses mains autour de son verre. L'Acariâtre fixe ce dernier comme s'il pouvait apporter une réponse à ses questions. Prend mes soupirs, donne-moi des Armes. Elle inspire, et laisse ce savant mélange de saveurs exploser en sa bouche. Aussi doux à la gorge que redoutable à l'esprit. Espérons que ce soit bientôt le cas. Je ne veux plus Penser.

Anesthésie.

Un bref instant, les paupières se ferment. Juste le temps de... reprendre contenance. Tu ne perdras pas pied, Sa Blondeur. Blocage. Quarantaine des émotions. Les flash se succèdent, mais ne se ressemblent pas, plus. N'y a-t-il donc plus rien que tu puisses livrer ? Evadée. Dans le labyrinthe de ta psyché, tu y as rencontré une Gorgone qui t'a changée en pierre. Ça ne t'émeut pas plus que ça, non. On a pris ta douleur en otage. Voilà ton arme. Ton choix est fait, Danoise. Ouvre tes yeux.

Colère.

Grises perles s'ouvrent donc ; se font dures à la vue de l'Intrus. Qui es-tu pour oser t'installer à ma table ? La Rude relève le museau pour lui lancer un regard torve, la lippe retroussée en un signe des plus mauvais. Examen superficiel. La prétention en tes veines sue à travers les pores de ta peau. Je la sens d'ici, Kammerat**. Tu ressembles à un cadavre ; pourquoi faut-il que tu viennes crever à mes côtés ? Les cannes s'allongent sur la chaise d'en face. Prise de position : c'est Mon territoire.

Silence.

Froidement, elle détourne le regard pour le poser sur le tenancier et ses chiens de garde. Bande de vicelards avinés. Un rictus se dessine, très brièvement, et disparaît presque aussitôt. Son bras droit s'allonge pour fouiller dans une besace défraichie. J'ai besoin d'autre chose. Sa pipe tout juste sortie est bourrée méthodiquement avec des herbes, avant d'être allumée à l'amadou. La première latte ne tarde guère, tout comme son regard qui se darde sur le squelette d'à côté. Bonheur éphémère. Des volutes de fumée s'envolent, épousent les poutres avant de disparaître. Rire amer, ultime crispation de sa main gauche.


Ça doit être une habitude de vous regarder en biais. On vous croirait tout droit sorti du cimetière.

C'est pas moi qu'ils regardent, c'est Toi. Une autre latte, juste pour la forme, qu'elle recrache sur ce compagnon d'infortune.

Je ne suis pas certaine que vous teniez jusqu'à "plus soif" vu votre état, mon gars. Faites-moi plaisir et allez emmerder quelqu'un d'autre.

Impatience. Il n'est toujours pas parti. Elle se ressert et commence à écluser.

... ou alors trouvez quelqu'un qui vaille la peine d'être assassiné.

Oups.

Ce soir, je vais Jouer. Faute de mieux.




*Simplicité pour Paradoxe, musique de The Seven Mile Journey
** Camarade, en Danois

_________________
Rumwald






Le premier regard. Froideur à l'accoutumée, accompagnée de sa complice Méfiance. Mes chéries, vos stéréotypes et jugements me désespèrent. Comme un amateur fixerait un chef d’œuvre pour n'ensuite qu'en dire qu'il n'est pas à son goût. Il ne soupèse aucun détail, contraste, trompe-l’œil... Il ne cherche pas la clé de voûte qui distingue l'original du banal. Malappris. Inculte. Coupe ta langue si tu ne veux pas que que je te plante. Derechef. Allons l'amie... Donne moi plus de chaleur qu'une paire de gambettes imposant une barrière inutile. Serait-elle joueuse ? Un inconnu à la toile vulgairement fausse vous accoste et le premier réflexe serait de montrer pattes blanches ?... Coquine. A ce geste, il ricane, sans effacer une pointe de lubricité en ses deux iris aux couleurs de l'humanité. Ces dernières cherchent d'ailleurs un instant quel type de muscle peut se cacher sous ce cuir... Il faudrait amputer pour mieux voir.

Retour.

Amadou. Prémice d'une horde de dépendance bientôt prête à l'envahissement de notre typhon salvateur. La chair spongieuse aide à consumer l'âme dans un monde à part. Loin de tout. Loin de soi. Loin de la conscience. Loin des problèmes. Serais-tu amère camarade pour tant vouloir fuir et calmer tes ardeurs, qui ne demandent pourtant qu'à s'extirper de cette brume anesthésiante...? J'aime les histoires qui se finissent mal. Il y a là toujours une bonne raison de changer... De vivre, fatalement. De profiter de notre survie.

Humour.

Vilaine fumée qu'il refuse par à-coups. Les poumons groggy évacuent le poison. Mais Rumwald est bon spectateur... C'est que Sa Blondeur aurait des griffes, parole de blafard ! Emmerdeur ? Si laid. N'est-ce pas... Pathétique ? Tout deux là, même contrée, mais tout à recommencer à l'étranger... S'ils me fixent d'un œil mauvais demoiselle en détresse, c'est parce que je suis venu vous sauver. Mais si vous n'y mettez pas du votre... Nous irons nous... Arranger.

Esclaffe.

Les dernières paroles de la petite colère l'encourage à pousser la rencontre directe. La partie peut commencer. Tu joues la carte de l'agacée, et jette les dés pour m'envoyer paitre. Petite joueuse... L'assassin lui vole son récipient et le vide à terre, avant de profiter de sa dernière acquisition, pour s'éclaircir la gorge d'un nectar du Tout-Puissant. Allégresse... Soupir.


Merci. Vous êtes pas mal dans votre genre non plus. Refuser un proche de sang, au teint croque-mort de surfait, qui veut bien vous coupez les deux jambes, plutôt que de vous ignorez ou vous méprisez de loin. Un plaisir...

Le Fou taquine l’Acariâtre au bord de l'applaudissement, si ce n'est plus.

On parie que vous déblatérerez plus de bêtises que moi à la fin de la nuit ?

Ce soir, j'ose être chiche avec le Danger. Faute de mieux.



Titre : Le Paradoxe est Vie... La Vie est Réalité... La Réalité me rend malade.


*** Musique : Notorious de Jesper Kyd (jeu : Assassin's Creed II) ***
_________________

Astana

Ne faites p.... Ah !

Deux billes rondes s'écarquillent brusquement, tandis que le liquide voltige et éclabousse la terre battue au sol. Splash ! Le son du liquide prodigieux ainsi gâché fait écho dans ses esgourdes. Il a osé ! Ho, le con. Léger mouvement de recul, tête penchée sur le côté en un tic nerveux. Alors c'est ainsi que débute le jeu ? Sais-tu qu'il n'y a pas de limites, et que si carmin doit couler, ce sera pour deux ? Chat, ou souris ? C'est que l'Acariâtre est réputée pour être bonne joueuse ; reste à voir si elle n'a pas perdu la main. Pile tu gagne, face tu perds.

Curiosité.

L'âpre fumée les enveloppe de son nuage gris. Duel silencieux... ou presque. Ô joie ! Éclat de rire comme électrochoc. Rire puissant et gutural qui dure, persiste et signe. Folie. Elle n'a plus toutes ses cases. Puis tout s'arrête à nouveau. Passer du blanc au noir. L'air grave est retrouvé dans la seconde. Place au sinistre, chers amis. Plus de barrière illusoire : l'on repose les pieds à terre pour se lever et lui faire face de toute sa hauteur, mains à plat sur la planche. Le minois Danois s'approche du visage tout de cernes vêtu, et s'en arrête à quelques centimètres à peine.

Double-Je(u).

Dévoile donc les tours cachés sous ton manteau. Montre-moi. Laisse-moi voir, toucher, imaginer. Que renferme cette épaisse fourrure autour de ton cou ? Ceci n'est rien d'autre qu'un appel à la Collision. A la danse macabre. Au duel corps à corps à l'issue incertaine. Mettre sa vie en danger, pour se sentir Exister... le plus beau des paradoxes. Tout détruire, pour mieux reconstruire. Si tu es Artiste de l’Ombre, je n’en suis pas moins celle du Néant. Un seul mot d'ordre : Carnage.

Langue de Vipère qui susurre à son oreille un sec et franc «
Abruti » ; alors que dans le même temps se déverse sur ses oripeaux le foyer encore ardent d'une pipe tenue dans une main bien mal-avisée.

Ricanements.


Voilà qui devrait vous redonner quelques couleurs, l'ami. Je vous offrirai mes jambes en pâture lorsque vous vous en montrerez digne !

Quittes ? Si peu !

Ce soir, nous deviendrons Proches de Sang. Faute de mieux.



* Nous ne t'aimons pas, nous voulons juste te tester
_________________
Rumwald






Lueur d'espoir. L'éclat de rire sonne la résurrection du tas de chair rabougri par un manque de vie. Cloitré entre quatre murs... Comment peut-on appeler cela une fierté ? C'est un champignon douteux dont on inhale ces spores soporifiques, acres, lourds... Qui devient Monde où l'on ne termine plus qu'à s'associer indéfiniment ; Jusqu'à ce qu'une graine sentimentale ne s'insinue. La pilule miracle. Elle n'a pas de couleur, pas de goût, pas d'odeur. Elle laisse le choix à son ingéreur d'éclater à la face du monde à sa guise. S'enfermer, c'est emplir un vase aux bords de marbre et à la anse de paille... Un jour ou l'autre... Il se brise. Et dans une eau croupie, il y a nombre d'ingrédients qui ont frelaté.

Vide.

Alors Camarade ? Pas trop déprimée d'avoir découvert l'étendue de ta... Solitude ? Tu pues la verrue qui est restée trop longtemps à bout de bras, attendant un éventuel coup de crochet de la part des Dieux... Des Hommes. Si je suis alité, toi tu sembles... Ailleurs. Je ne parviens pas encore à mettre un mot dessus. Mais ça m'intéresse... Inspire-moi. Raconte-moi tes peines sur une toile blanche. Éclabousse-moi de ce venin tourné depuis des lustres... Je mise tout sur la Couleuvre. Tu en es une encore, n'est-ce pas ?

Approche.

Le Hibou penche la tête au hasard. Billes aux couleurs de l'âme humaine fixées sur cet azur plombé. A son habitude, il réserve la première action à sa cible. Attiser curiosité pour mieux viser, la méthode fait ses preuves sur le fil tendancieux de sa vie assassine, dépourvue de sens. Un Fou n'a pas de sens nein Fräulein* ? Le germain calme son impatience d'une nouvelle gorgée de vin, juste avant que la Danoise ne fasse son impudique. Le croissant vissé reprend une contenance malsaine sur sa face de neige et de cernes. Les possibilités s'agrandissent, s'amenuisent. Crâne fêlé, lèvres arrachées, yeux bandés, gorge tranchée... Si proche femme du "Néant"... Tu finiras bien par entrer en Osmose à ce rythme. Est-ce là ton souhait l'Inconnue ?

Insulte.

Les naseaux du blafard retiennent une envie d'effleurer la carotide. L'odeur brûlée étire encore le bonheur de l'artiste. Elle a décidé. C'est une nouvelle peinture qui retient son attention. Mais il lui manque un commencement, un Nom. Seulement, la Couleuvre semble croire s'attirer les faveurs bénéfiques de la petite Folle. Elle semble aussi oublier sa distance, sa... Méfiance. L'ombre peut s'amuser. A son tour de murmurer :


Voyez...

Râle de plaisir. Le pichet de sa dextre, à moitié plein, vient s'écraser dans l'instant sur le côté droit du visage de la nordique. Un rappel à l'ordre... Une tentative de couleur primaire... Le rouge écarlate vous va si bien l'Inconnue.

Vous commencez déjà.

Ce soir, Nous sommes dans Mon Jeu. Faute de mieux.


- Nein Fräulein : Non demoiselle ?



Titre : N'essayez pas les Fous... Vous êtes déjà dans leur Jeu.


*** Musique : We build our Own World de Hans Zimmer tirée du film Inception ***
_________________

Astana

Il n'est pas de fléau plus pernicieux que l'imprudence.*

Faute éhontée. Erreur de parcours, ou comment foncer droit dans le décor. Décor qui est aussi leur Scène. Plainte étouffée. Sifflement assourdissant. La peau opaline s'est ouverte pour livrer son fluide le plus précieux. Vital. Celui qui pulse dans vos veines, et qui cette fois-ci, ne fait qu'un tour. Le griotte ruisselle depuis une pommette qu'elle devine bien amochée. Le vin qui tâche son visage s'y mêle aisément. Et ce sentiment de Vie retrouvé... Par chance, le mur se trouvant à une distance infime prévient sa chute et la maintient au garde à vous. La Violence Physique... triste idée venue bien trop tôt. Il fallait attendre. Tu n'es ni Maitre, ni Dieu. Ne prétends pas acquise une chose qui reste à Dé-Battre.

Faiblesse.

La tienne se dessine sous tes traits insolents, l'Artiste. Femmes. Tu les exècre. Poupées dopées. Elles te rendent malade, n'est-ce pas ? Marionnettes assujetties. Tu leur vole jusqu'à leur Dernier souffle. Ainsi livrées, tu te sens Prince. Mais cela ne dure qu'un temps, n'est-ce pas ? Les bonnes victimes se font rares ; et tu cherches. Tu me regardes... et tu attends. Squelette, tu as le sourire malsain de ces hommes frustrés qui veulent dominer. Mettre en jeu Ma vie pour rallonger la tienne. Esquisse de ma mort prochaine teintée de Rouge dans ton crâne dénué de Raison. Ajoutes-y du noir, surtout. La couleur du Néant. C'est important.

Espoir ?

Vertu d'esclave. L'Aliéné, tu es la distraction que j'attendais pour remettre le pied à l'étrier. Les tempes fiévreuses se mettent à cogner. Chaud froid désagréable. Stoïque en apparence, mais en tempête à l'intérieur. Mon choix, ma décision : sacrifice ? La dextre s'empare de la bouteille de rhum rescapée ; le liquide coule dans sa gorge asséchée, alimente un brasier naissant. D'un revers de manche elle essuie sa bouche, et... Non, attends. Réduisons un peu les issues probables, veux-tu ? Ombre de sourire.

Assault.

Dédaigneusement, la Danoise jette la bouteille sur le Hibou. Sans ménagement. Vlam. Bien sûr qu'il la rattrape avec ses mains osseuses, bien sûr. Comme il peut. Mais il est déjà trop tard... Astana n'est plus Là. Elle est Derrière. Juste ici... Chut. Ses mains empoignent sa crinière, et tirent sa trogne en arrière.


Vous m'avez... abîmée.

L'acier froid de sa dague vient flirter avec sa jugulaire, menaçant, et écorche quelque peu cet épiderme maladif. Tut, tut, tut, fait sa langue. Mauvaise idée que de chercher à bouger. Les Couleuvres sont connues pour se faufiler partout... et tu sembles l'avoir oublié.

La pente est raide, et ça ne fait que commencer.

Que me voleras-tu, alors ?
Je n'ai plus Rien.
Et sache qu'il n'y a pas de meilleur joueur que celui qui a déjà tout perdu.

Ce soir, je vais rentrer dans Le Jeu. Faute de mieux.



Titre : Parce que j'te blesserai... et je t'apprendrai une chose ou deux... Et j'te blesserai.
* Sophocle.

_________________
Rumwald






Doux bruit d'un corps buttant sur la peau dure de Gaïa. L'assassin ne bouge pas un muscle pourtant, sauf pour lâcher l'unique morceau n'ayant pas encore tranché à vif l'essence de vie danoise. Le Fou se contrefiche vulgairement des quelques paires d'yeux curieux venant obligatoirement se fourrer au spectacle, étouffement glorieux de la monotonie ambiante de la ville flamande. Al contrario de son acte angevin, dans ce bouge au Nord où tout le monde porte à ravir le nom de Personne, il ne commencera pas le jeu du loup. La redondance est un plaisir vieillissant... Il laisse ça aux autres. Oui, ce soir, il a rendez-vous avec un écho glacial, arrogant, enfermé depuis une éternité. Une inconnue à la robe tâchée de deux nuances... Proches de vue, incompatibles de goût ? Il lui tarde de trouver réponse.

Fixette.

Qu'attends-tu ?... Le réveil t'a déplu ?... Si débute en toi la myriade psychologique sur mon cas, je te souhaite un bel avenir dans le pathétique. Qui dans cette terre farfelue se soucie de nos pensées, nous artistes, nous incompris...? Il n'y a rien à comprendre chez un Fou. Il y a les vivants, il y a les parfaits. Cette simplicité ne te sied-pas chère Couleuvre ? Tu mords d'envie de te tortiller pour mieux m'écarteler ?... Fais. Je veux voir tes pupilles folles. Je veux sentir ton étreinte. Je veux jauger ta crédibilité... Voilà ma Vérité ; Ou mon Mensonge ? Quelle importance ! Montre donc ton Amour pour l'Homme...

Piège.

Sourire de l'épouvantail blafard agrandi au jet de la liqueur, précédemment gâchée d'un godet. L'instinct ne souhaite pas recueillir en pleine face les mêmes souvenirs que l’Acariâtre. La sénestre attrape la bouteille avec assurance, cachant par la même occasion la silhouette féminine malveillante. Le germain n'aura pas le temps de réagir. Si ce n'est de lâcher ce verre, ce dernier se brisant en morceaux uniques, glas d'une défaite annoncée. Le rhum se répand dans les veines du bois. La fourrure du Hibou elle se pâme d'un léger filin sanguinolent. Ah... Le cou... Encore... Une de plus... Vous me ravissez l'Inconnue. De votre impolitesse.

Égalité.

Peu lui chaut cette inconfortable situation. Tout est plus clair, et même... Grisant. Le Jeu prend une tournure délicate. Un geste et il détiendra sa perfection. Un geste pour décider. Un geste pour miauler à son tour à l'oreille d'une petite bête à peine éveillée. Et le voilà le défi : l'handicap. Cette pique sournoise sur la fin de son despotisme agaçant. Rein gauche. Petite canaille...


Ah... Poète ?

Elle joue avec les mots. Plaisant. Un peu comme plonger un fer brûlant dans un sirop de réglisse. Cela fait rire, à l'image. Lui non, légèrement ferré par un reptile persifleur. Mais... Rien ne vaut une incohérence pour mieux faire volte face. La chance au bout des doigts, l'artiste de l'ombre se fait basculer violemment en arrière, emportant avec malice une danoise, qui devra supporter son poids mort et celui d'une chaise. Fracas. Dans sa chute et la surprise, l'assassin a détourné la dangereuse lame, pour mieux en prendre possession. Le mal physique est un encouragement. Profiteur jusqu'à son dernier souffle, Rumwald vient échanger sa place avec le bois salvateur, appuyant sans gêne ses genoux sur les épaules mercenaires... Son sadisme frôle l'indécence, alors qu'il laisse apparaitre le musée horrifique sur l'épiderme de son col, le plumage envolé dans le sauvetage. Regarde bien ton écorchure Camarade... Retiens bien sa position. Car une fois refermée, elle se perdra parmi tant d'autres. D'ailleurs... Ne me dois-tu pas un pichet et cette morsure, Couleuvre ? Tu réfléchis tant... Oublie-les. Oublie les voix.

Un nom la blonde ? Avec le sourire... Je préfère.

Ce soir, un rapace entame les présentations avec son met adoré. Faute de mieux.




Titre : Garde le Néant. Sauve-moi ta Rage.


*** Musique : And at the end of fear de Nick Arendul, tirée du jeu Batman : Arkham Asylum ***
_________________

Astana


Clash. Je tombe, tu tombes. Les corps étrangers s'écrasent au sol dans un fracas blessant. Bruit sourd, nouvelles plaintes ravalées. Dans le plongeon, un pan de chemise s'est fait la malle avec son amie la fourrure... Laissant à vue entailles et zébrures lui barrant le ventre depuis le nombril et la hanche droite. Veux-tu vraiment jouer au jeu des cicatrices, l'Artiste ? Crois-tu que cela m'impressionne ? Que je puisse en avoir... peur ? Assassines, vengeresses... elles ont toute une histoire. Les tiennes s'effacent quand les miennes s’ancrent un peu plus chaque jour. Le souvenir, la mémoire. Vives, elle brûlent, brûlent, et brûlent ! … rendent un certain univers palpable.

Pression.

Épaules à terre, confondues avec le bois, je distingue très nettement ma lame entre tes mains. Sais-tu qu'elle est responsable de la plupart de ces stigmates ? Carmin, le sang a coulé maintes fois, troquant humanité contre rage. Cette rage qui gronde et qui explose les Sens. Tout. Tu regretteras bientôt d'en avoir pris possession... crois-moi... cher Alter-égo. On ne touche pas à ce genre de choses sans avoir à qui l'on a affaire. La Folie des Grandeurs n'est pas toujours une bonne alliée. Bientôt tu verras... Mais avant, racontes-moi une Histoire.

Cuivre.

Amère saveur qui emplit sa bouche, fait vriller ses naseaux. La lippe inférieure fendue se manifeste tout juste ; le regard change. Un éclair Fou y passe, tout juste pour y être remarqué. Goûter à son propre sang a toujours un effet particulier. Danger imminent, glas d'une chute annoncée. C'est alors que l'on divise le monde en deux catégories : ceux qui se battent, et ceux qui crèvent. Instinct de survie décuplé pour certains, peur gangrenante pour d'autres... La peur est un mal qui vous ronge jusqu'à l'os ; qui dégage une odeur si nauséabonde qu'on la reconnait à des lieues à la ronde. Aussi, tu dois bien sentir... que la peur n'a pas sa place entre nous Deux. Est-ce un nom que tu veux, ou le Mien ? Hasard, ou Vérité ? Tu aurais dû choisir tes mots avec précaution... Sourire orné de rouge.


Prune.

Crachat sanglant.

Surprise ô combien délicate ! L'Hibou a un mouvement de recul, qui libère de son étau le flanc droit danois. Un poing vengeur se forme pour venir frapper le sadique en plein visage, avec une vivacité encore restée inavouée. Il vacille. Appuis bancals, qui finissent réduits à l'état de Néant. La Couleuvre se libère de sa prison squelettique et récupère son dû. Sa lame. Son histoire. Mémoire d'acier palpable qui se darde alors sur le thorax de l'Aliéné tombé sur le côté, prête à trancher dans le vif. Voyons voyons... Prune, c'en était une belle, et quel prénom délicat pour un Être aussi abrupt... tu ne trouves pas ? Johannes, tes paroles ne sont pas tombées dans l'esgourde d'une sourde ! Ultime esquisse discrète, avant que les chasses grisâtres ne se posent à la naissance d'un bandage. L'oisillon tombé du nid serait-il blessé ?

Soupir.


Je ne touche pas aux restes des autres, le Squelette.

La carcasse blonde dédaigneuse se relève, le genou gauche craque : souvenir d'une blessure remise au goût du jour. A armes égales... nous sommes. Et sans précaution aucune, l'Astana retourne s'installer sur sa chaise grinçante. Un regard pour le tenancier de l'établissement, et la voix ordonne :

Une autre bouteille. Sans verres.

Viens.

Ce soir, je met la balle au centre. Faute de mieux.





Titre : Folie - dans ton cerveau la quête ne finira pas.
_________________
Rumwald



Il revit. Ce sourire ensanglanté est une Ode qu'il lui tarde de peindre... Apprendre. Redécouvrir. La Folle a tellement de visages stupéfiants. Que me caches-tu encore croissant tentant ? Est-ce le maximum que tu puisses me montrer Couleuvre ? N'as tu pas envie de vaincre la torpeur qui t'écrase de tout son saoul, parfumée de cette maladie délicate qu'est la Peur...? Brise une phalange. Débloque ton originalité. Crie ton veto à la perfection. Ta lame se retourne contre toi entre mes doigts, insulte pour tout ton épiderme... La jugulaire tient un si bon rythme, je m'en voudrais de le stopper d'une coupe claire.

Prune.

C'est un début. Le voilà victorieux. Victoire car ce qu'il voit apparaitre dans ces deux billes a été son but. La bête enfouie s'éveille pour se plonger au creux d'un poing féminin. L’Acariâtre furieuse lui vrille la vue instantanément. Faible d'avance, l'assassin ne parvient pas à se ressaisir face au choc et les acouphènes assourdissants. Un court instant, Rumwald se voit flotter en silence, dans un monde flou insensé, illimité. Il en fermerait presque les yeux d'un soupir de joie si l'Indécente ne venait pas à trop susciter son intérêt, plus que ce calme presque rassérénant. Alors la volonté combat la fausse matrice, chasse les sévères vibrations, libère lentement le sceau de cette chaine assommante. Désagréable sensation de devoir jongler entre deux douleurs internes.

Contrôle.

Pire que vaciller, l'artiste avait roulé une ou deux fois à terre, un temps vulgairement suffisant pour infliger un décès d'un acabit barbare, si l'on le souhaitait. D'un coup d’œil avisé et une phrase assortie, la sœur de racine explique son geste salvateur. Son ouïe finit par comprendre l'intention. Il n'est pas le seul alité à devoir supporter la cage de Bruges. L'artiste se relève, non sans devoir camoufler un rictus d'un mal grandissant dans un rire zélé. De l'air... Pour mieux supporter. Une explosion de joie... Pour mieux anesthésier. Décidément, ressusciter sans se prendre une beigne est impossible. La dextre vient soulager un bord de la mâchoire, alors que ses deux jambes finissent de porter son corps en manque de ressources.

Ricanement.

Belle droite. Et ce n'est qu'un aperçu... Ô il l'espère. Voilà qu'elle invite. Si la blonde paye... C'est qu'elle est d'humeur à lâcher plus que trois mots. Le Squelette... Voilà un moment qu'on ne l'avait pas surnommé aussi simplement. Sans détour hein Camarade ? La franchise dans un goulot, une dague dans le dos. L'adage t'ira-t-il comme un gant Couleuvre ?


Amènes-en deux... Ça risque d'être long.

A nouveau face à face, assis. L'artiste tenace dans son visage enjoué développe sa pensée :

Bien... Voilà une éternité que mes terres natives ne m'ont offert charmante compagnie ; Tu aurais pu être plus coulante avec un frère nordique Prune... Je suis blessé.

L'acteur bougonne. Le Fou s'amuse.


Et maintenant, va-t-on échanger des banalités jusqu'à ce que tu tombes ivre morte et que je te cisaille, sans que je ne sache ce qui t'amène dans un trou perdu, avec un genou souffrant le martyr ?

Ce soir, je tire en premier sur la ficelle indécente. Faute de mieux.



Titre : Folie - Cherchée mais jamais trouvée. Elle vient à toi.


*** Musique : Blood Theme de Daniel Licht, tirée de la série Dexter ***
_________________
Astana
.


Sénestre vient effleurer pommette accidentée pour finalement essuyer la bouche d'un revers de la main. Les yeux rivés sur le Hibou, la danoise déplumée se surprend à vouloir revivre. Dois-je te remercier pour cela ? Délicate brûlure des sens en émoi. C'est le grand retour du glauque et des idées morbides. La messe est dite intérieurement, mais très certainement doit-il l'entendre : cadavres en devenir, il est l'Heure. Le sang pulse dans ses tempes, et la langue claque d'un coup sec et sévère ; en écho. Le Fou vient d'être sacrifié au profit de la Reyne. Jouons peu, mais jouons bien, veux-tu ? Quoique... Quel sera donc ton prochain mouvement ? La flamme s’allume… pour s’éteindre presque aussitôt. Tout n'est qu'éphémère.

Livraison du picrate.

Parlons cisaille et ivresse mortelle...

L'Astana s'empare d'une bouteille qu'elle porte par réflexe à ses lèvres. Le geste, l'automatisme. Mais l'envie de boire n'est plus. Le squelette l'a faite passer. Il pue l'arrogance à trois cent mètres. A force de vouloir me tester Hibou, c'en est devenu... agaçant. La danoise est une Dr Jekyll-Mrs Hide en puissance. Lassitude subite. Deux doigts viennent pincer l'arrête de son nez, les paupières se ferment. Profonde inspiration. Là, voilà... laissons tomber les masques, tu veux ? Cartes sur table, ou Rien. Tais-toi. Non, elle n'est plus d'humeur à subir les assaults provocateurs et répétés de l'artiste. Le temps ne s'y prête pas ; plus. Tais-toi. Enfonce une barrière, et vas-y que j't'en reconstruise une derrière. Branlante. Elle rouvre des yeux mornes sur le Hibou, et le visage tout entier retrouve son impassibilité, sa froideur d'antan.


Tu es bien trop présomptueux.

Impatience.

Cesse de jouer, Squelette.

Le ton est las. La dextre s'agite à peine sur la table. Qu'il est dur de revenir au monde, après avoir tenté de s'en couper. Mais toujours, à grands coups de latte, tu y retourneras. Il faut aller à l'essentiel. Une claque dans la gueule, et puis une autre... pour s'assurer que tu auras bien retenu la leçon. La Rude se fait l'effet d'une pierre jetée au hasard dans un gouffre qui ricocherait contre les parois et se renverrait son propre écho. Plaintes assourdissantes. Ça lui vrille les tympans ; au moins autant que les tripes. Triste constatation. La convalescence est longue, dit-on... Si Patience est Mère des vertus... la danoise n'a jamais su s'en armer. Tout urge à présent. Point. Viens-en au fait, mon frère ! Avant que la sale bestiole que je suis ne perde vraiment patience.

Tu ne me cisaillera pas, nous le savons tous les deux. Alors... pourquoi ne dis-tu pas ce que tu cherches, exactement ?

Ce soir, je mets fin à l'interrogatoire.

Game Over.




Titre : Ainsi soit-il. Laisse la folie te consumer.
* Chanson : Craving, tirée du film Hannibal Rising *

_________________
Rumwald



L'or est là. La renaissance... La petite victoire du prisonnier. Le cadeau après l'ennui. Convalescence maudite, l'empreinte douloureuse venant lui arracher une grimace visible. Hibou ne montre pas les faiblesses. Rapace joue avec les limites et les petites consciences. Rumwald souffre. Le serpent qui se mord la queue... Ironique. C'est une bonne idée de toile... Il lui faudra trouver un corps pour sculpter cette image, ce non-dit pourtant si fréquent chez nos âmes humaines. Des regrets ? Aucun. S'il n'avait pas osé la rencontre, tout aurait été si monotone, calme... Crevant. L'assasin a tant à montrer, à partager... Les autres ne prennent jamais de repos, alors lui n'a pas intérêt à jouer le rebelle. Renverser le silence est une passion, éclater les coquilles vide pour se délecter du fond de nectar pourri jusqu'à la moelle est un métier. Son travail. Sa ligne de conduite. L’Art demande un doigté... L’Art offre des visages. L’Art est théâtre. Le théâtre est la scène. Que serait-elle sans acteurs ? Morne. N'étions-nous pas deux pauvres errants Prune ?

Comme ici.

Blasée. Fatiguée. Comprimée. Un air de déjà-vu taquine les billes grises du germain. Sans aucun doute... Cette femme est née sur ces terres blanches et fortes. Là où les mots sont plaqués sur la roche. Là où les voix martèlent les esprits trop silencieux. Barbares... Les francs se complaisent à nommer ainsi les enfants de l'orphelinat de glace. Diplomates dans le sang, chauvins aux ongles, amants aux lèvres, conquis dans l'antre dont ils ne parlent jamais. Ce gouffre social. Une abysse béante où poussent des mains de mandragore. Un jour peut être pourra-t-il aboutir à jeter, dans cette marmite poussiéreuse, cette fameuse poudre qu'on lui a soufflé d'Asie. Cette dernière pourrait bien faire des miracles... Une voix le ramène à l'instant présent.

Brute.

Elle avertit. De celles qui disent les choses une seule fois, avant de disparaitre comme par magie. La femme peut être si dure à comprendre, et à la fois d'une simplicité détonante. La chouette a assez joué avec une proie blessée, qui ne pourra pas avant longtemps satisfaire son désir de s'évader vers des cieux à la hauteur de sa clémence zéro. Agacée. Les sourcils fins de son compagnon d'une nuit se froncent, afin de se laisser une halte pour mesurer le timbre de l'acariâtre. Par où commencer lorsque le sérieux doit prendre place...? D'abord le silence. Gêneur. Le croissant tant reconnu chez le rapace est balayé par la pièce Mère des échecs. Un coup de génie. L'enfant perd aussi bien son envie de s'amuser. La rudesse a raison.

La brume installée s'évapore en quelques mots, les conséquences d'inconséquences...


Au début ceci... Pour trouver un meilleur surnom à cette ville que "fantôme amer".

Bruges est belle dans son manteau de désert... Mais le Hibou suffoque en cette laine étouffante. Ce Rien. Cette pièce vide sans fin. Alors oui, le germain allait trouver refuge chez l'élixir de Dionysos... Pour l'Arrière-Monde et ses couleurs, invisibles aux yeux nus d'effluves. Une gorgée accompagne ses premiers dires sans sourire.

Puis je t'ai vu. C'était l'occasion... La chance de reprendre... Goût. Bruges n'apporte pas de matière... Sinon que celle de réfléchir. C'est un joli cercueil. Je suis là pour ça, la douceur du calme plat. Guérir. Mais je m'ennuie Prune... Je m'ennuie d'attendre. Un artiste a besoin d'une lueur... Quelle qu'elle soit. Pour renverser l'Ordre.

La réponse d'une question par une question...


Pas toi ?

Ce soir, je t'invite dans la mélancolie d'auteur du Chaos. Bois à notre santé.

Continue.




Titre : Le rideau tombe. Masques au sol. Le sérieux dans des mains assassines.


*** Musique : Rachel's Quest de Hans Zimmer, tirée du film The Ring ***
_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)