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[RP Semi-ouvert] Ce que femme veut, femme l’obtient…

Odenaiss
Pour tout souhait d'intervention, merci d'adresser un MP au préalable.



      … Car ce que l’homme ne peut obtenir par la force, elle, l’obtient par la ruse.



    [ Toulouse - Après l’effort, le réconfort ]


Elle le lui avait promis il y a de ça plusieurs jours. Promis ce moment de détente qui, pour un instant, elle l’espérait, parviendrait à leur faire oublier les nuits chaotiques qu’elles venaient de vivre.
Kachina, femelle Lycane ; mélange de douceur éléctrique et de tendresse dissimulée, en qui la Brune, y regardant bien, arrivait parfois à se reconnaître, de par la force et la conviction qu’elle avait.
Rappel d’un tempérament qui, doucement, le temps s’égrainant, semblait s’amoindrir. La vie n’était plus ce qu’elle était autrefois. Se pouvait-il que l’on change autant ?
Apparemment…

Mais l’heure n’était pas aux pensées vagabondes dans l’esprit d’Odénaïss, même si, inexorablement, elle ne pouvait l’empêcher de prendre la sauvette et de penser à cet Autre dont le manque pesait à lui en déchirer l’âme.
Non !
L’heure était à la négociation, au soudoiement avant tout.

Accompagnée de deux veilleurs qu’elle avait tiré des rues toulousaines, deux gamins à peine plus âgé d’une dizaine d’années à qui elle avait donné quelques écus pour le service qu’ils s’apprêtaient à lui rendre, elle avait rejoint les alentours de l’hôtel, cette même bâtisse dans laquelle elle avait déjà eu à mettre les pieds pour aller jouir de quelques plaisirs qu’elle aimait à s’offrir. Et l’eau chaude et fumante d’un baquet, enivrante de ses huiles qu’on pouvait y déverser, en était un.

Kachina lui avait fait part de son souhait de pouvoir s’y délasser. La Brune allait donc pouvoir tirer bénéfice d’une rencontre qu’elle avait faite lors de sa première venue en l’hôtel et elle savait qu’il suffirait de peu pour convaincre celle-ci de leur faire préparer les étuves et de les y conduire en toute discrétion.
Ses pas l’ayant menée à destination, elle s’arrêta au croisement de deux ruelles. S’adossant contre le mur, elle gardait vu sur la porte du petit office donnant accès au personnel de l’établissement, n’attendant qu’une chose : que Delfin daigne bien en sortir.
Il était un tout jeune homme employé au service de l’hôtel et la Brune n’avait pas manqué remarquer sur elle le poids du regard du jeune jouvenceau. Sur d’elle, elle savait que ce dernier ne saurait dire non à ce qu’elle lui demanderait.

De temps à autre, les tourmalines de la Brune quittait leur point de mire, sa silhouette se penchant légèrement pour voir si la Lycane daignait enfin venir. Un mot avait été rédigé à la hâte et remis entre les mains d’un gamin qu’elle avait improvisé messager, afin que ce dernier s’en aille le lui porter. Espérons seulement qu’il avait su la trouver et que la Louve ne se ferait pas appelait Désirée.

Et au regard de se reporter sur la porte de la bâtisse lorsque celle-ci s’ouvrit et qu’elle devina Delfin en train d’en sortir, trainant derrière lui une lourde caisse. Profitant de l’occasion, elle s’élança pour partir à sa rencontre, s’occupant de l’aider en même temps qu’elle lui faisait part de son envie du moment. A savoir qu’il fasse en sorte de les faire entrer ni vu, ni connu et qu’il mette à leur disposition les étuves. En échange, elle laissa l’once d’un espoir planer en son esprit : s’il s’arrangeait pour répondre à ses désirs comme elle l’entendait, elle saurait le remercier comme il se devait. C’est qu’il en fallait peu pour émoustiller les jeunes puceaux.
Suffisait seulement de quelques allusions sans même qu’elles n’aient de chance d’aboutir pour les faire réagir et qu’ils soient là à venir vous bouffer au creux de la main.

D’un signe entendu de la tête, la discussion fut conclue et les deux petits veilleurs rejoint dans la ruelle faisant face. Ne restait désormais plus qu’à attendre Kachina et de guetter le signal qui leur permettrait d’entrer.
Kachina
...Parce que « Ce que femme veut, Dieu le veut. »

[Toulouse – Vivante mais dans quel étât !]

La main laissa tomber au sol, la missive qu’un gamin des rues venait de lui apporter. Un sourire vint éclairer le visage fatigué de la Louve. Un simple murmure ravi sortit de sa bouche alors qu’elle enfilait , aussitôt, son manteau de daim souple.

- Hummmmmm !

Impatiente, elle poussa d’un geste vif la toile de tente, sortit et traversa à pas rapides le campement. Un corbeau croassa en survolant la tente des blessés, semblant narguer le ciel de Toulouse.

Le message était bref et concis, indiquant un lieu où se rendre pour la promesse à tenir. Il était signé Odenaiss.

Odenaiss : Rencontrée en Comminges. Belle et racée, bien trop belle, bien trop tout. Au début , elle l’avait agacée par ses manières policées, qui évoquaient une femme d’éducation et d’argent. La Louve l’avait évitée, ignorée, raillée même. Elles semblaient trop différentes.

Puis un soir, elles avaient parlé.. De ces choses que se racontent les femmes quand elles sont seules.
De chaines, et d’amour, des donzelles lorgnant l’entrejambe de leurs hommes. De jalousie, de cette peur qui vous étreint quand on aime à la passion. Celle de perdre l'Autre.
Elles avaient parlé de bien d'autres choses encore…

Et puis chacune s’en était allée sur son propre chemin.

Jusqu’à ces retrouvailles à Toulouse. Jusqu’à ce qu’au grand étonnement de Kachi, la Belle brune lui propose son appui.


- Kachi, si je puis aider.... !

Et depuis, elles chevauchaient ensemble sur les chemins de traverse, partageant la pluie, les faibles rations, le danger.........
et……………la crasse.


Crasseuse, la Louve était crasseuse. La poussière avait terni sa peau, ses cheveux.
Regard encore hanté par les images de la nuit, elle rejoignit la ville. Ses bottes boueuses martelèrent le pavé des ruelles étroites dans ce quartier indiqué par Ode sur la lettre. Tout en marchant, elle tentait vainement de démêler de ses doigts sa tignasse sombre. Cœur battant la chamade , comme à un rendez vous galant, lorsque les sens déjà s'enflamment à l'idée du plaisir à venir.
Jetant parfois un regard en arrière, pour s’assurer que personne ne la suivait.
Elle glissa une pièce au mendiant qui jouait
une ballade à la gloire des femmes, approuvant d’un sourire entendu.

Soudain, au coin d’une ruelle, elle l’aperçut, occupée à discuter avec un des employés de ce qui ressemblait à un hôtel. Elle s’arrêta un instant, admirant la fière et fine silhouette, jusqu’à ce son regard croise celui d’Odenaiss.
En quelques pas, elle la rejoignit, et ses prunelles claires interrogèrent celle qu'elle avait en un temps appelé la policée et qu'elle ne nommait plus que par Ode :


- C’est ici ? c’est prêt ? j’en peux plus là, je sens la sueur et la crasse.
Pitié Ode, vite, vite !

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Odenaiss
Quelques dernières recommandations venaient d'être glissées à l'esgourde des deux petits veilleurs, qui, comme elle, ne tarderaient plus à s'engouffrer dans les couloirs de l'hôtel. Chacun aurait son rôle à jouer, prenant position pour surveiller les arrières des deux clandestines, car si Delfin se pouvait de les faire entrer et de les conduires jusqu'aux bains, elle ne pouvait pour autant pas le contraindre à délaisser sa tâche au risque qu'il ne se fasse renvoyer.

Le silence s'était de nouveau installé lorsqu' une étrange sensation la gagnant lui fit détourner le regard sur sa gauche. S'il y avait bien une chose qui ne laissait pas ses sens indifférents, c'était le poids d'un regard qu'on posait sur elle et qui se faisait insistant.
Aussi, les tourmalines légèrement plissées, cherchant à défier le regard de quiconque la regardait, s'apaisa, rendant au minois cet air serein qui pour un instant s'était envolé, troqué par l'incontournable méfiance.
Au sourire de s'étirer lorsque le visage familier de Kachina fut reconnu, aux traits de son visage de finir de se détendre, à la senestre, qui jamais ne se trouvait loin de se parer de sa dague, de retrouver de sa souplesse et de s'en éloigner.

Quelques pas joignirent les siens, avant que de nouveau son attention ne se reporte sur l'établissement et la porte qui ne tarderait plus à s'ouvrir, les paroles venues rassurés la Noireaude impatiente.



- " Vous en faites pas ! Il ne manque qu'un signal et on aura ce qu'on voulait... Delfin ne devrait plus tarder à s'montrer."


Les yeux restés rivés sur l'entrée, l'index tendu de sa dextre pointait l'entrée par laquelle ils s'insinueraient.


-" C'est par ici que nous rentrerons. Delfin nous mènera jusqu'aux étuves, quant à eux..."


Regard se tournant vers les deux mômes :



-"... Ils veilleront à nous faire prévenir en cas de problèmes. Mieux vaut se préparer à toutes éventualités."


Puis au bruit d'une porte qui s'entrouvre d'attirer les attentions. Dans l'embrasure, se dessinait la silhouette d'une moitié d'homme à la carrure déjà bien dessinée, Delfin, qui d'un signe de la main, portant regards de droite et de gauche leur demandait de se dépêcher de le rejoindre.
Le signe avait été vif et parfaitement compris.



-" Allons-y !"


La dextre d'Odénaïss ne manqua pas de saisir la main de Kachina avant qu'elles ne s'élancent vers la porte qui leur était à présent tenue grande ouverte et qu'elles ne pénètrent dans l'établissement. A elles de suivre Delfin suivies des deux gamins, se faisant le plus discret possible.
Là, les silhouettes s'enfonçant dans les couloirs, commençait déjà à se faire sentir les effluves des huiles déversées dans l'eau des bains que soulevaient les fumées de vapeurs chaudes.
Bientôt aux corps endoloris et souillés de s'y plonger... Bientôt au souhait de se voir exaucé.
Kachina
Et la main d'Odenaiss, l'entraina à l'intérieur d'une demeure, à travers un dédale de couloirs interminables. Elle suivait, curieuse et en attente, confiante en celle qui la guidait à présent.

Mais déjà, les sens fatigués de la Louve se réveillaient alors qu'elle savourait le mélange de parfums de toutes sortes qui envahissait l'air. Les senteurs chaudes du musc, de l'ambre et du santal, épousaient celles plus douces et fleuries de la rose, de la lavande , de la violette.
Et le jasmin était là....capiteux, apaisant, envoutant. Elle avait toujours aimé ce parfum.


Sa main ne lachait pas celle d'Odé, mais lorsque celui qui les avait introduit, et que semblait connaitre Ode, poussa une porte........... la Louve émit un soupir de contentement.

Elle attendit que l’homme referme la porte derrières elle, les laissant seules et sans hésiter , elle se baissa pour quitter ses bottes qu’elle jeta sur le sol recouvert de mosaïques. Devant elles, deux étuves d’eau fumante semblaient n’attendre que les deux brunes.
La Louve fit quelques pas en direction d’une table où étaient alignées plusieurs fiôles d’huile parfumée. Ses doigts impatients vinrent déboucher les flacons, qu’elle porta à son nez, s’enivrant des senteurs parfumées.


- Ode ! Déshabille toi...vite !

Et les braies sombres glissèrent des hanches de la Louve, suivies de près par la tunique de daim qu’elle délaça avant de la retirer et de la lancer d’un geste adroit sur un banc de pierre .
Sa main dénoua à sa cuisse, le lien de cuir qui retenait l’étui contenant la dague qui ne la quittait jamais . Elle posa celle-ci sur le rebord du bassin à portée d’elle et descendit les quelques marches qui la séparaient de l’eau.
Du bout du pied, elle testa la température et à nouveau, un sourire éclaira son visage las, alors qu'elle retirait les épingles qui retenaient sa tignasse sombre, les laissant tomber sur les dalles carrelées.

Se retournant, elle fit signe à sa compagne


- Morbleu, dépêche toi !
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Odenaiss
Les étuves avait été rejoint, offrant à la vue deux immenses bains saturés de vapeurs d'eau.
Un banc de pierre avait reçu la Brune qui, dans quelques efforts fournis, s'était enfin débarrassée du poids de ses bottes, non sans lui arracher, à l'occasion du moindre geste, grimace et lamentation.
Les Tourmalines, elles, tandis qu'une main s'aventurait déjà sur l'espalière de cuir couvrant l'épaule gracile, étaient venues se poser sur la silhouette à demi dénudée de celle qui l'accompagnait. Sur elle se devinait les stigmates laissées par l'activité des derniers jours, mêlant poussière et sang coagulé.

A l'image de Kachina, Odénaïss entreprit de se dévêtir à son tour alors que la Louve avait déjà trouvé le chemin du bain, jouissant sans complexes des bienfaits d'une eau tiède sur sa peau.
Un à un, les vêtements la couvrant trouvaient place au sol, un dernier geste porté à sa ceinture pour l'alléger du cuir usé des braies qu'elle avait revêtu et effeuillée jusqu'à complète nudité, ses pas l'entraînèrent vers le bain, son corps s'immergeant progressivement dans une eau chaude et douce.

A l'"insaisissable" de se faire caresse lorsque s'y enfonçant, elle s'en vint flirter avec ses contours.
Comme à "SON" contact, l'épiderme s'hérisse. La Brune frissonne. Si étrange, que la sensation en est agréable. Il est là, qui se devine, le sourire lié au plaisir, tandis que la tête légèrement se renverse vers l'arrière, venant trouver appui sur les bords du bassin. Les paupières sont closes, l'imagination prend le dessus sur le clair de ses pensées. Comme des flashs, elle les voit, elle les sent, les mains de cet Autre qui s'en viennent la visiter. Les caresses ne sont plus celle de l'eau. Non ! Désormais elles se font siennes.

Soupir d'aise, lorsque la brune se laisse aller à l'apaisement et à la divagation de son esprit. C'est en sa seule compagnie qu'elle s'imagine en l'instant, s'enivrant de leurs jeux intimes, de leurs corps à corps. Le tableau se dessine... Voici venue l'étreinte.
Les mains se font dociles autant qu'elles se font impudentes. Elles sont là qui la ceignent, la font martyr, qui l'aime...
Étrangement, il n'est pas de visage qu'elle parvienne à voir, mais ces mains ne sauraient la tromper. Et pourtant...
Une fois encore l'esprit se fait traitre. Il aime jouer, aime la torturer. Et lorsque cette fois les mains enserrent son cou, ce n'est en rien le visage de l'Aimé qui apparaît.

    Abzal... Tortionnaire pour un temps oublié revenu la hanter.


L'apparition se fait choc et un gout étrange se fait ressentir à l'arrière de sa gorge. Il est un désagréable goût de fer... Celui du sang. La tête redressée, elle porte soudainement main à sa narine . Il en est un filet carmin qui s'écoule et vient la souiller.
Yeux ouverts, les tourmalines encore troublées par ce qu'elle vient de voir, viennent se planter dans ceux de Kachina et certaine de la réaction à venir, les mots s'empressent de la rassurer :


" Ce n'est rien qu'un peu de sang... ça va passer..."
Kachina
L’eau est douce à son corps fatigué, l’eau est chaude à sa peau, elle l’entoure et la prend et la Louve s’y enfonce et s’y abandonne, fermant les yeux pour mieux savourer l’instant.
Déjà ses muscles se dénouent et la présence silencieuse et rassurante d’Odenaiss à ses côtés, rajoute au plaisir. Point n’est besoin de mots . Pas plus qu’au cours de la bataille, alors que d’un simple regard, elles s’encourageaient. Il n’y a là que deux femmes qui ont frôlé les portes de l’enfer , pour à présent voir s’ouvrir celles du ciel.

Pour que le plaisir soit parfait et se change en extase, ne manque plus , à cet instant, qu’un regard d’acier qui se poserait sur elle, qui de dur se ferait trouble et impatient, alors qu’Il la rejoindrait et sans un mot, la ferait sienne……
Union animale et tendre, instant fou ou se perdre......c’est trouver son Autre. Fusion……charnelle...


Odeurs aphrodisiaques des parfums que la chaleur de l’eau attise…..la Lycane en oublie ses autres sens.
Et une douce torpeur l’envahit , alors que s’en vont les images des nuits précedentes, remplacées pas celle de deux peaux qui se cherchent et se savourent à l’infini.

La bouche de Kachi s’entrouvre , laisse passer un doux soupir de contentement qui répond en écho à celui de sa complice de l’instant.

Il suffit de si peu pour rendre heureuse une femme. Du rêve et de l’eau chaude, du parfum, un homme amant, un homme aimant……et arrive l’ivresse…


Mais un mouvement brusque d’Ode, vient troubler l’instant et les prunelles claires de Kachi interrogent la Belle . Regard effaré qui plonge dans celui , comme hanté d’Odé et déjà vire à l’inquiètude.
Pas le temps de poser la question , que celle –ci déjà y répond :


- " Ce n'est rien qu'un peu de sang... ça va passer..."

Les femmes savent et ressentent……

La Louve est Femme.

Alors sa voix fuse, douce et rassurante, se perd dans les volutes de vapeur.


- Et si tu me racontais ? Tu sembles toujours sur tes gardes, Ode ! Si tu me disais ?
- Je peux entendre !

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Odenaiss
Le Rouge est chassé d'un revers de la main, avant qu'un peu d'eau, saisit au creux d'une autre ne vienne asperger la narine et les lèvres souillées de carmin.
A l'essence, de cesser de s'échapper enfin après quelques minutes de silence. Temps de pause indispensable... Comme si tout autour d'elle s'était arrêté et où seule la voix de Kachina réussissait encore à gagner le creux de l'esgourde restée attentive.

La Louve voulait confidence.
Elle, au contraire, voulait tout oublier. Se taire sur le sujet.
Mais n'était-il pas trop tard pour ça ?
Son mal-être, ses angoisses en étant devenues tellement palpables, que jamais elle n'auraient pu échapper plus longtemps à la perspicacité de la Lycane.


Alors lui raconter... Au final, pourquoi pas. Mais l'histoire risquerait d'être longue à narrer. Il y avait là tant de choses à dire. Tant de souvenirs à ressasser, de cicatrices mal refermées qui risquaient se déchirer de nouveau et la meurtrir toujours plus fort.

Abzal, infâme gangrène qui vous gagne toujours un peu plus dès lors qu'il vous arrive d'y penser. Qui vous ronge jusqu'à l'os, vous use, vous vide, jusqu'à ce que mort s'en suive.
Et la mort, dans un ultime combat serait sans doute ce qui la sauverait.
Un face à face... Lui contre elle. Un nouveau jeu, là de relancer la partie qu'ils avaient entreprit il y a de cela plusieurs années. Un jeu obsessionnel, à l'issue fatale pour l'un d'eux, car il n'y aurait qu'un seul vainqueur.
Si elle devait en réchapper ? A elle de voir ses pires obsessions s'envoler. Si au contraire, elle devait mourir, à lui de pouvoir jubiler. Mais quoi qu'il en soit, que l'issue soit tragique ou non pour elle, fin serait vu comme une libération.

Et les yeux rivés sur Kachina, ses poumons se gonflant d'air, elle acquiesça alors doucement dans un discret signe de tête.


-" Très bien ! Puisque tu es là d'entendre... Laisse-moi te raconter... "


Et à la Brune de narrer son enfance. Celle d'une gamine esseulée qui sans jamais avoir pu connaître sa mère a passé ses premières années de vie sous la coupe d'un père violent d'être trop imbibé de ces boissons fermentées, macérées, distillées. A sa mort, d'être placé dans un couvent pour s'en voir tirée trois ans plus tard par un homme qu'elle était loin de soupçonner être un sadique tortionnaire qui viendrait lui faire perdre de sa candeur et faire éclater toute l'innocence par laquelle elle était encore habitée.
L'enfant, plus que d'être devenue femme, était devenu un jouet. Une poupée, docile, victime des vices et de la vie dissolue d'un quarantenaire se croyant tout permis avec l'insolence propre aux grands de ce monde.
Puis ce jour d'il y a 5 ans maintenant, où elle avait enfin fini par franchir le pas pour fuir. Il en allait de sa survie. Survie mise à rude épreuve dès lors qu'elle l'avait su à ses trousses, prêt à tout pour la retrouver.

Et aujourd'hui, elle savait les retrouvailles imminentes et cela depuis qu'elle avait fait la rencontre avec ce demi-frère qui n'avait pas manqué d'être sauvagement attaqué par quelques sbires employés au nom d'Abzal. Sous la contrainte et la violence, ils avaient émis le souhait de connaître l'endroit qui l'accueillait, et même si son demi-frèren n'en sachant rienn n'avait donc rien pu divulguer, il était certain qu'il avait été pisté, jusqu'à ce jour où enfin ils s'étaient retrouvés sur Saint Bertrand. Plus un jour depuis, ne s'était écoulé, sans qu'une fois au moins, en son cours, elle ne se sente épiée.

Voilà ce qui lui était arrivait. Ce qui faisait d'elle femme aussi méfiante à l'égard de tous ceux qu'elle ne connaissait pas.



-" A présent tu sais tout. Tu sais pourquoi je n'suis jamais sereine. Un temps j'ai cru être tranquille, mais depuis qu'ils s'en sont pris à mon demi-frère pour qu'il leur livre endroit où me trouver, je sais que ce n'est plus qu'une question de temps. Il est là, quelque part qui attend le bon moment... Celui de pouvoir refermer ses griffes sur la proie que je suis. J'me prépare à des retrouvailles cinglantes et sanglantes, car dans sa détermination de pouvoir enfin me retrouver, je sais qu'il n'a d'envie que de me faire payer."



Sans doute Kachina comprendrait-elle mieux désormais...
Kachina
Elle reste silencieuse pour une fois, regard vrillé à celui d'Ode, accompagnant les paroles de la Belle, par de légers soupirs ou hochements de tête , parfois. L'eau la berce toujours, caressante, rassurante, mais le plaisir n'est plus, tant le récit de la policée est sombre.

La Louve aimerait lui parler de ces hommes qui parfois l'ont effleurée, désirée. Raconter ces amitiés perdues qui pourtant semblaient si fortes.
Elle songe à ce fou, qui surgit parfois dans sa vie, à la truie qui a un jour mangé la rose envoyée. Et à cet instant, ses lèvres se plissent en un début de sourire. Mais la voix d'Ode, la rappelle à l'instant présent.

Devant elle défilent des images, d'une enfant brune tremblant sous les colères d'un père, puis subissant les caprices d'un dépravé. Images qu'elle refoule , pour revenir à sa compagne.
Subir le joug d'un homme, si c'est par Amour, les chaines n'en sont que plus douces, mais si c'est sous la contrainte..........

La voix de Kachi brise le silence , alors qu'Ode vient de terminer son récit. Tout en sortant de l'eau et en nouant ce grand linge de toile fine autour de sa taille, elle plonge son regard clair dans celui de son amie, lui sourit :


- Tu n'es plus une enfant ! Tu es forte et tu es ce genre de femme à ne se soumettre que par amour. Il ne pourra rien contre toi ! Ode.......


De ses doigts fins, elle tente de discipliner sa tignasse qui ruisselle en gouttes d'eau retombant sur les dalles carrelées. Et le parfum du jasmin envahit la pièce alors qu'elle applique lentement sur sa peau cette huile parfumée qu'elle vient de prendre sur la table. Elle caresse un instant la pomme de senteur qu'elle vient de découvrir parmi les fiôles, se l'accapare sans vergogne et la noue autour de son cou, comme le font les biens nés.

Puis, d'un geste de la main, elle invite la Brune à la rejoindre en ajoutant :


- Je comprends mieux , à présent, ta retenue, cette distance que tu mets entre les autres et toi .
Mais morbleu, Theos !!! Il doit oublier sa rancoeur, te protèger......
Il est au courant ?


Et plus doucement , elle ajoute, en souriant , tout en laissant tomber le linge pour revêtir la longue tunique qu'elle affectionne :

- Merci pour ce bain ! Promesse tenue ! Je te suis redevable !!!
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Odenaiss
Se confier, s'épancher... Qu'il pouvait être difficile parfois.
Jamais pour ainsi dire, la Brune n'avait à s'en remettre au regard de l'autre. Non pas qu'elle n'en ressente pas le besoin. Simplement, fallait-il qu'elle s'en sente l'envie et par dessus tout, trouver LA personne à qui, en toute confiance, elle pourrait se raconter.

Et puis à Kachina de l'inviter en se sens. A elle de répondre favorablement porté par un regard confiant qui était venue se poser sur elle. De se laisser prendre à l'intime jeu de confidences, alors que toutes deux se trouvaient plongées dans endroit propices aux révélations, au rapprochement.

Les souvenirs sont là. Et cette envie de les voir s'effacer, de voir se refermer les stigmates une bonne fois pour toute. Oublier les souvenances au goût amer qui ne sont là que pour faire ressurgir angoisse et douleur, l'empêchant alors d'avancer dans cette nouvelle vie qui s'est offerte à elle, ce jour où, elle l'avait rencontré Lui, Son Autre, venu lui insuffler un nouveau souffle de vie, avec tous les projets qu'on se peut d'accomplir à deux. Un rêve de femme... Car pour sûr la Brune aujourd'hui n'était plus une enfant. Aux mots de la Louve de s'élever dans la pièce pour le lui rappeler, de résonner dans sa tête et de lui faire suivre ses gestes.

Les tourmalines se perdirent alors sur la silhouette que couvrait une toile de lin légère, et qui laissait filtrer en son travers les quelques rayons lumineux que renvoyait une croisée là de laisser deviner les courbes gracieuses que l'on aimait à contempler.
Puis à un geste de détourner son intention.

Sans attendre, elle y répond, son corps nu immergé quittant le bassin. Ne reste sur sa peau que quelques filets d'eau s'écoulant, et les traces humides de ses pas et de quelques gouttes venues s'abattre à terre, marquant les pierres couvrant le sol.

A son tour de se draper et de venir se placer aux côtés de Kachina. Le nez se fait sensible à l'odeur que la belle dégage, à sa peau qui reluit encore de cette huile dont elle n'a pas encore fini de s'imbiber et qui couvre encore sa surface. Un instant le regard se pose sur le pomander venue trouver place à la base de son cou. Là d'un geste, l'objet et pris entre le pouce et l'index. A la Brune de s'en approcher le temps d'en humer la senteur et de relever la tête pour venir planter regard dans celui de la Louve avant de s'en éloigner et d'aller faire main basse sur une fiole que ses doigts ne tardent pas à déboucher.

Les esgourdes continuent de se faire attentives aux paroles.
Theos... Comment ne serait-il pas au courant. Elle ne lui a jamais rien caché de ses tourments, de ses craintes et avec elle, il a vécu au quotidien ses angoisses... ses folies. Sa Moitié n'est pas à blâmer. Loin de là.


Doucement les doigts se porte au creux du cou, courant jusque derrière l'oreille pour venir marquer sa peau d'une odeur ambrée, suave et chaude avant que la fiole ne soit de nouveau délaissée et qu'Odénaïss, après quelques pas ne vienne trouver place assise sur le banc de pierre qui a reçu ses vêtements, son regard de nouveau portés sur la gestuelle de Kachina.


-" Theos ? S'il est au courant ? Mais biensûr... de tout, et il fait tout c'qu'il peut pour moi... Depuis que nos chemins se sont croisés, il a toujours été là, fait ce qu'il fallait pour répondre à bon nombre de mes envies. Seul'ment, j'ai tendance à tout foutre en l'air sans réfléchir. J'suis rien qu'une égoïste en ce sens où j'oublie de penser aux conséquences de mes actes et au mal que cela pourrait lui procurer. Vois cette fois encore... Alors j'peux comprendre ses rancoeurs... Maintenant, je sais que si jamais il devait m'arriver quelque chose, une fois encore il serait là. Tu sais, Theos n'est pas aussi amer qu'on le croit... Sinon crois tu que je l'aimerai autant ? "


Son corps séché, les mains s'employaient désormais à repasser paire de bas piochée sur un tas de vêtements propres qu'avait fait préparé Delfin à sa demande et de sourire légèrement aux dernières paroles et de poursuivre :


-" Et bien justement... J'aurai quelque chose à te demander puisque tu n'y vois pas d'inconvénients..."
Kachina
"Sinon crois tu que je l'aimerai autant ?"

Les paroles d'Ode résonnent aux oreilles de la Louve.
Y a t-il une raison pour laquelle on aime un homme ?
Pour son regard clair qui vous prend l'âme ou pour ses mains larges et sa carrure ? Pour l'enfant qu'on devine au détour de quelques mots échangés ou pour l'amant qui vous couche et vous prend comme une proie dans une étreinte folle ?
Peut-être simplement pour ce feu qui embrase le ventre au son de sa voix.....
Non,aucune raison vraiment. Un jour, il est là et le corps, le coeur savent,ils s'affolent en cadence et d'un coup, on n'est plus seule. On devient belle, on devient sienne...à ne plus vouloir que Lui.

Kachi se contente d'un léger sourire, et d'un hochement de tête et son regard quitte la fine silhouette d'Ode pour se perdre à nouveau dans les vapeurs de la pièce. Le bain a apaisé les sens, mais ne les a pas endormis. Les effluves de parfum enveloppent les deux femmes dans une étrange volupté, donnant à chacun de leurs gestes des allures langoureuses...Le temps semble figé dans l'instant présent.


Elle écoute la brune lui parler de cet Autre.
Sans le savoir vraiment, deux hommes un soir les ont rapprochées. Elles si différentes.......La raffinée et la sauvageonne.....
Celle aux gestes étudiés, au langage précieux et l'impétueuse qui jure et grommelle sans vergogne.
Deux hommes aussi différents que sont leurs femmes....

Etrange, parfois comment la Vie se joue à rassembler celles qui n'auraient jamais du que s'effleurer.

"J'aurai quelque chose à te demander puisque tu n'y vois pas d'inconvénients..."

Kachi relève la tête, cesse un instant de relacer sa botte et interroge Ode du regard.
Qu'est ce que peux , une brigande sans autre foi ni loi que l'irraison et le souffle du vent de la nuit , pour une brune qui garde dans sa besace, un bijou serti de saphirs ?

La Louve laisse un court instant le silence s'installer, ajustant le cuir qui gaine ses jambes. Et sa main s'empare d' une brosse en poils de sanglier et tente de discipliner sa longue tignasse sombre, encore humide.

Enfin, elle se retourne et ses yeux clairs se perdent dans ceux bien plus sombres de la Belle.
Sa réponse fuse en un seul mot alors qu'au loin résonnent les cloches à l'église :

-Demande !
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Odenaiss
Les bas en toile de laine étaient vite venus marquer le galbe effilé des mollets de la Brune, et les doigts s'appliquaient désormais à les faire maintenir, croisant et recroisant de fines lanières de cuir qui s'en irait rejoindre des jarretières.
Au corsage de quitter la pierre froide du banc sur lequel il avait été posé, pour venir épouser la peau d'un buste encore humide d'avoir été baigné.

L'étoffe glissant sur son visage rendit visible à sa vue la silhouette de Kachina, et ce avant que son regard ne finisse par venir se heurter au sien et qu'il ne retienne toute son attention. Avant même qu'un seul mot ne s'élève, elle senti le poids du questionnement venir la harceler.

Il n'était rien qu'elle ait à lui demander qui nécessite la moindre inquiétude de sa part. Que pourrait-elle demander à celle qu'elle ne connaissait que depuis peu ? Sinon rien qui ne soit impossible à donner.
Ce qu'elle voulait ? Quelque chose de particulier... Rien dont on eu pu se saisir. Il n'était donc pas d' objet. Un service ? Non plus.
Simplement, elle se souvenait la Brune, cette soirée, où Saint Bertrand les avaient réunies dans une de ses tavernes. Où sa main s'était mêlé au hasard, piochant parmi tant d'autre une rune qu'elle veillait à ne plus quitter et qui avait à présent trouver place autour de son cou, percée et retenu par un lacet de cuir solidement noué.
L'Elhaz avait remplacé le médaillon de baptême d'une mère qu'elle n'avait jamais connu, morte de l'avoir enfanté. A peine née, voilà qu'elle était déjà porteuse d'un terrible péché. Celui d'avoir tué. Et tout ce qu'elle avait pu vivre après, n'était-ce pas là que le prix à payer ? Le prix de la culpabilité... Car si elle avait pu vivre ? Aurait-elle du faire face à tant d'affres ? Aux violences d'un père ? A devoir subir les exactions d'un sinistre tortionnaire ? Passer sa vie à courir pour mieux fuir ? A se nourrir de craintes ? Rejeter quiconque essayait de s'en approcher, ne serait-ce qu'un peu...

Convaincue elle était que sa vie aurait pu connaître autre tournure que celle qu'elle avait pris. Et ce bijou qu'elle conservait secrètement, ne l'offrant à la vue de personne si ce n'était quelques exceptions faites... N'était ce pas un signe ?

Achevant de se couvrir, elle s'osa à émettre sa demande.



- "Kachi... Je voudrai que... que tu me tires les runes. Veux-tu bien faire ça pour moi ?"


Demande pouvait paraître étrange pour qui savait la hauteur des croyances d'Odénaïss. Mais il était tant de questions qu'elle se posait et pour lesquelles elle ne se voyait apporter de réponses.
Dernière source d'espoir que ces pierres gravées de ces anciens alphabets ? Peut-être sauraient-elles l'aider à y voir plus clair... A avancer.
Kachina
Elle termine de rassembler sur sa nuque en un chignon lache, sa tignasse sombre tout en observant le moindre geste d'Ode.
La pudeur n'a pas cours ici, et la brune s'attarde sur les courbes de son amie qui peu à peu disparaissent sous les étoffes .
Ode est belle, dans chacun de ses gestes, et le bruissement des tissus remplace celui de l'eau.

Les braies de cuir viennent épouser les hanches de la Louve, et déjà sa main s'active à resserrer les lacets de la large ceinture de daim qui emprisonne sa taille fine. Chacun de ses mouvements libère des odeurs de jasmin.

La demande d' Ode la laisse un instant sans voix.
La Belle semble plutôt du genre à prier à genoux entre les murs épais et froids d'une église que de chercher sous la lune, les signes du destin.

Les runes parlent à qui veut les comprendre.
Elles ne mentent jamais.

Et la Louve, a été initiée à leur art, il y a longtemps de ça. Shanna..........étrange rencontre de cette vieille gitane qui lui avait confié ses premières runes un soir , à la lueur des flammes d'un feu improvisé. Un soir de chagrin, alors qu'elle doutait de tout, qu'elle n'espèrait plus rien. La vieille lui avait patiemment appris à déchiffrer les signes gravés sur les pierres, lui montrant comment les disposer pour qu'elles délivrent leur message.


- Tes yeux liront, ton coeur, lui saura. Les pierres te diront. Utilise les pour le bien, offre les, déchiffre les. Elles ne mentent jamais. Tu seras celle qui sait ! ...

Et la vieille avait récité un étrange poème tiré du fond des âges, sous le regard émerveillé de la brune.

*"Tu t'instruiras des runes et tu les traduiras,
Façonnées par les puissantes divinités,
Que colora le Sage suprême,
Les runes de pouvoir, les runes de puissance
Gravées par le Souverain Borgne.
Odin pour les Ases les grava.
Pour les Elfes, ce fut Daïn.
Dvalin, pour les nains.
Alsvid pour les géants."

La Louve jette un regard sur la besace posée négligemment à terre . A l'intérieur, se trouve le petit sac contenant les pierres dont elle ne se sépare jamais.
A nouveau, elle se tourne vers celle qui a tenu sa promesse de lui trouver de l'eau chaude pour se décrasser.
Elle lui doit bien ça...
Et un sourire éclaire son visage :

- D'accord ! Mais pas ici, Il faut le vent et le ciel pour que les pierres parlent.....Viens ! Sortons d'ici, Ode.......Pour toi, ma belle, je ferai parler les runes.....

* extrait du poème de HAVAMAL , sur les Runes

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