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[RP - Ouvert] Chez la Bertrand, fameux tripot.

Khy
Comme dit dans le titre, c'est ouvert.. Grandement ouvert !
Pour l'instant, pas de tavernier/ère, de gérant, de persos définis, donc vous pouvez tout à fait vous lancer & de prendre un rôle si le coeur vous en dit .
Et n'hésitez pas à en faire voir de toutes les couleurs à ma brune, hein !

    Un bouge minable, aux faux-airs classieux. Bouge sordide, simple tripot qui se croit cabaret, aux filles grosses & fardées, pustulées à l'extrême. De mains sales à crades, peste, lèpre & vérole, affaires étranges, affaires obscures, affaires où l'on n'y fourrerait pas même le nez de son chien. Rats, brigands édentés, cloportes & éclopés du jour. Marins coulés. Il y teinte timbales crasseuses, assiettes brisées, épée rouillée. L'écu de l'autre.
    L'innocence se piétine, la langue se renouvelle. La reine ici est pestilence, du corps, de l'esprit. Le roi est force, inévitable, accablante.
    On dit, partout, que l'on y fuit, que l'on y courre, Chez la Bertrand.
    Un exutoire désespéré, une mère d'imagination & de paroles frappantes. Révoltes, émeutes, rébellions, on les étouffe, on les fait naître, on les éduque. Rien ne se perd, tout se transforme. Le rongé sera guindé, l'ivrogne bourgeois, le soldat roi. La chaste lascive. L'espoir des fous, l'espoir des pleutres, le rendez-vous des affamés, des assoiffés, des ruinés. Le dé se truque, l'homme se viole, la gitane lit dans vos mains ce que vous allez perdre, bientôt, trop vite.


Elle n'a rien à faire là. Absolument rien. Elle est mère, elle est sienne, par désespoir. Elle sait lire, & écrire, prier & même manier l'épée à une main, la senestre, cela va s'en dire.
Non, elle n'a rien à faire là, & pourtant elle y est, dansant comme les gitanes aux jupons légers sur le comptoir visqueux. Ses pieds nus s'appliquent à faire valser chopes, bouteilles, têtes d'endormis. La bouteille, raison de tout, est dans la main, brisée en plein col par un sifflement d'épée. Et quand elle boit, l'insolente, elle mouille le tissu qui se colle à sa poitrine maigre. Robe simple sans corset, au décolleté carré à la mode italienne. D'un lin fin, riche, vert sombre, comme la couleur de ses grands yeux à demi-clos. Mademoiselle n'est pas pauvre, non.
Mademoiselle est plutôt jolie, aussi. Mais elle a l'iris sombre & froide, où brille la lueur de la sensualité. Elle a les lèvres fines, d'un rose prononcé, le nez droit, discret, les pommettes hautes des enfants. La peau trop blanche de ne pas aimer le soleil, les boucles brunes & longues qui collent de sueur sur sa peau blanche. Le corps maigre, les jambes longues, interminables, le pied fin & délicat. Poupée de chair, de sang, de vin.

Mais non, elle n'a rien à faire là. On ne voit qu'elle, l'enfant bien mise, propre, candide.
Ce qu'elle n'est pas. Mais on ne voit qu'elle, colombe pure & innocente, le coeur joli des jolis coeurs.
Non, elle ne l'est pas. Mais...


- Alors ma douce, j't'fais visiter les lieux ?
- Vas-y pucelle, r'monte tes jupons !
- Hé gamine, dégage de là !


Mais elle danse, danse, & danse encore.
Et elle boit, boit, & boit encore.
Et elle rit, rit, & rit encore.
Parce que dans ses veines s'enflamme enfin l'excitation de l'excès absurde.

_________________
Helios_
Lui a tout à faire là, tant sa vie est misérable. Une chope à la main, tapi au fond du tripot, avachi sur un siège miteux, il se fait étonnamment bavard, racontant son malheur à qui veut bien l'entendre. Ce peut être un homme, ce peut être une femme, ce peut être aussi une chimère. Ce soir, c'est la grosse Gertrude qui s'y colle... Un peu contre son gré. Il suffit de regarder sa moue déprimée pour le deviner : elle s'ennuie, il l'ennuie avec ses cochonneries et autres insanités. C'est vrai qu'il n'y va pas de main morte : vas-y que je la critique, vas-y que je l'insulte, vas- que je lui crache dessus. Mais l'Hélios est un honnête homme, aussi ne manque-t-il pas de terminer ses piques par quelques compliments tout trouvés, glissés en direction de sa poitrine généreuse. Pitoyable ? Il est comme ça, l'Hélios : léger, fou... et surtout, bourré. Alors il relève la tête et regarde la gamine danser.
Ce soir, comme tous les soirs depuis qu'il est rentré, il a bu, trop bu. Difficile pour autant de lui jeter la pierre : l'ivresse est bonne conseillère. Or, des conseils, c'est bien là ce qu'il cherche. Depuis qu'il est revenu en Bretagne, l'Hélios est un être torturé, déchiré entre sa soif de gloire et de richesse, et son besoin viscéral de détruire et culbuter. Malheureusement, entre l'éclat et le chaos, il n'y a qu'un pas. Un pas trop grand pour l'Hélios. Bien loin des fastueux banquets qu'il espérait trouver, il violait, tuait, torturait... fécondait. Il côtoyait chaque jour la misère du monde, et le pire, c'est qu'il s'y accommodait. Un vrai cercle vicieux, cette chose là. Et puis, parmi toute cette agitation perverse, il y avait eu une gamine, au nom insignifiant, ridicule : Khy. Au début, il en avait joué, abusé. Il la prenait à tout va : dehors, dedans, chez elle, chez lui. Au fur et à mesure, il s'en était attaché... première erreur... au point de la garder... seconde erreur. Résultat : la gamine était tombée enceinte, et lui avait donné un gosse. Troisième erreur.

Vous m'direz : Quel rapport avec le tripot de la Bertrand ? On y arrive. L'Hélios n'était pas fait pour être père. Il était fait pour diriger des bordels, recruter des putains, et les culbuter si besoin est. Il était fait pour donner la vie, pas pour l'éduquer. Il n'avait rien de la fibre paternelle, aussi abandonna-t-il la gamine. Ce fut le début d'une toute autre vie. On vous passera les détails, mais une chose est sûre : après avoir enchaîné les petits boulots et dépouillé quelques épouses esseulées, il parvint enfin à réaliser son rêve : rouvrir un bordel. Vous semblez surpris. Ne le soyez pas. J'ai effectivement omis de vous faire part d'un détail : l'Hélios n'était pas bon qu'à se toucher : il était doté d'un réel sens des affaires. Alors, après quelques coups de passe-passe, et quelques coups de poignards il avait enfin réussi à ouvrir un établissement. Chez la Bertrand. Certes ce n'était qu'un bouge. Mais tout ça, c'était « provisoire », le succès ouvrant immédiatement de nouvelles perspectives.

C'est là que la situation devient cocasse. Regardez-le, ce reste d'homme avachi au fond du bouge. Et regardez-la, cette petite qui danse sur une table, prête à se faire prendre par le premier venu qui tend le bras. Ils sont si loin dans leurs délires, et pourtant si près. Ils ont un gosse. Et pourtant, il ne voit en elle que la pucelle qui finira par lui rapporter gros. Elle ne voit en lui qu'un proxénète de plus. Alors elle danse, l'insouciante, elle tourne, se berce d'idéaux. Lui n'a qu'une envie : qu'elle enlève le haut. Après tout, il est chez lui.


- Ouais vas-y gamine, montre-nous ta croupe !
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    Hélios de Penthièvre
    Post mortem nihil est ipsaque mors nihil
Khy
- Ouais vas-y gamine, montre-nous ta croupe !

Il est là.
Oh non, ce n'est pas une réelle surprise, le défi est lancé, nul doute qu'il viendrait apprécier. Chez lui. Et si ses mots la frappent, l'insolente n'en montre rien d'autre qu'une rasade surdosée finissant de rougir ses jupons. Rouge de vin. Rouge, rouge, rouge catin.
Dans la main d'un ivrogne aux globules rivés sous ses jupons, elle y fourre la bouteille, pour déhancher encore. L'Hélios, en fond, est fixé d'un regard saoul, un regard imbibé, un regard viscéral & moqueur. Parce que l'alcool, nectar dépravant, désinhibe les coeurs & les remparts chastes que les femmes de luxure se posent en société. Qu'il la défie, enfin, si le coeur lui en dit. Elle, elle relève la tête & d'un coup sec & sûr fait sauter les lacets qui retenaient le tissu.
Demain, sûrement, elle le regrettera, d'avoir ôter les manches, de l'avoir fait tomber.
Oui demain, aucun doute, elle le regrettera d'avoir dansé ainsi, la poitrine blanche & nue, sur le comptoir sale du tripot démoniaque. Devant eux. Devant elles. Devant lui.
Mais là, tout de suite, ses prochains remords semblent insignifiants.

Alors elle tourne le dos, dévoilant à l'averti le H au fer rouge qui frappe son omoplate. Elle s'agenouille, se cambre, forte d'une souplesse familiale & entre ses lèvres ouvertes, l'ivrogne précédent y verse tout ce qu'il reste de la bouteille brisée.
Rouge, encore. C'est le vin qui coule sur sa joue, qui coule sur son cou, qui coule sans s'arrêter jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Mort de l'esprit, mort du pari.
Car on est au delà de ça. Il y a, dans ses grands yeux émeraude, la rage & l'innocence, la haine, l'adoration.

C'est ce regard là qu'elle lance au premier homme sur lequel elle se retourne. De son comptoir à ses genoux, il n'y a qu'une vague nuance d'espace, qui est bien vite franchie & bien vite brisée. Chevauchée.
La tête enfouie dans un décolleté qui n'a rien de pigeonnant, l'homme savoure ce qui ne lui appartient pas.
De ses lèvres purpurines même, ce n'est pas ses mots à elle qui sortent, parce qu'elle n'en a pas la foi, ni l'audace, le courage ou même l'envie. Elle est gamine provocante, pas femme obscène. C'est donc l'ivresse qui parle.
L'ivresse aux yeux plantés dans ceux d'un démon qui, plus loin, sombrement trônant, l'observe avec intérêt.


- Vas-y mon doux, sers-toi... ça n'appartient à personne.

Menteuse.
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