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Info:
Paris, Cour des Miracles. De l'adoption de signes de reconnaissance chez les Piques.

[RP] Tatouages de bas morceaux et autres fignolages

Victorine
Entre deux méfaits, c'est là que se rassemblaient les canards, les pique-sous, les Piques ! A la gentilhommière. Vous ne le saviez pas, parce qu'on ne vous l'a jamais vraiment raconté, mais pendant que vous dormiez paisiblement dans la bulle de la cour, à l'abri du guet, ceux-là faisaient mille coups pendables hors des murs des miracles, et bien au-delà des enceintes parisiennes, pour revenir ensuite déposer leur butin bien au chaud. Impossible de vous résumer les épisodes précédents. Imaginez. Imaginez juste une bande de coquillards débraillés et hérissés. Imaginez leurs sourires torves, les marques de leurs bagarres et de leurs séjours en geôle, la terre sous leurs godillots usés d'avoir parcouru les Royaumes. Et imaginez-les traversant les quartiers sombres, prenant toute la largeur de la rue, laids, sales, imbus de leur personne et bruyants. Les mioches se planquent dans les jupes grises de leur mère, les chats déguerpissent, même les putains font semblant de regarder ailleurs, parce qu'il n'y en a pas un qui donne envie d'une petite gâterie, même bien payée.

Sans doute, autrefois, certains d'entre eux devaient être encore potables. Même la Tortue avait dû un jour être un beau bébé joufflu et souriant dans les bras de sa mère. Enfin... on peut le croire, avec beaucoup beaucoup de compassion et d'imagination. Non ? bon... Même le blond arrogant avait dû ressembler à quelque chose, oui oui, celui-là avec le gros ventre. Ah ? vous croyez que c'est une femme ?

Si vous répondez oui à la question précédente, bravo, vous avez gagné le droit d'entrer avec eux dans la gentilhommière. Avouez, vous êtes ravi hein ? Ce lieu de perdition qui n'a pas vu un rayon de soleil depuis des mois, qui sent le rance et le moisi, la vieille chaussette qu'un borgne aurait laissée sur la table du petit dej. au milieu des restes... La paille, au sol, a pompé tout ce qu'elle a pu d'humidité et de vermine et mériterait bien d'être renouvelée. Les écuries du dernier des pécores sont mieux tenues que cet endroit : va falloir faire quelque chose les gars ! Mais ce sera pas moi ! Et puis va trouver une domestique dans le coin... ça court pas les ruelles. Faudra songer à trouver un esclave quand même !

Le blond avec le gros ventre s'affale dans un fauteuil qui avait dû être celui du Roy. Oesophage, le roi des canards, qu'il (elle) n'a jamais eu le temps de connaître. C'était pourtant lui qu'il (elle) avait rencontré à Nevers et qui l'avait embarquée dans cette aventure. Finalement, Vic s'était acoquinée avec sa bande et très très bien intégrée, un peu trop même : pour preuve ce gros ventre qui ruine un peu sa réputation d'intouchable. Oui parce que dans la bande, il y en a un qui la touche et ça se voit comme le pif au milieu de la figure. Je vous laisse deviner qui. Mais bon, finalement, être enceinte, ça a du bon, on prend les meilleures places et avec un peu de bol, on se fait servir comme une reine. Suffit juste de pas exiger trop fort et de faire les yeux doux. Sournoise et irritante...


Bon alors, pour moi ce sera dans le cou, là (elle montre la carotide) et il sera couronné.

Enigmatiques paroles...

Ah oui. Il faut vous dire qu'en chemin, ils avaient parlé marques au fer rouge, balafres, amputations et autres joyeusetés, et que la conversation avait viré sur le tatouage. Plusieurs en possédaient déjà au moins un. Mais il leur fallait un signe commun. Je vous laisse deviner quelle bestiole.
Et un tatoueur, le seul, l'unique, le plus beau, celui qui s'entraînait sur les porcelets.


Et vous ?


(édité pour changement de titre)
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*C'est à la gorge que l'Ysengrin mord.
Bossuet
Affalé de toute sa viande sur un fauteuil dont on pu croire sans trop se fourvoyer qu'il servit un jour de nid à une portée de canetons, le poète remue les pointes de ses poulaines. Non sans arracher à son luth délabré une bien bel complainte à base de fausse note et de crissement aiguës, il s'attarde un instant sur l'occupante du vieux fauteuil royal.

Sur mon âme blondine, tes nouvelles formes ne te vont pas à ravir.
Autant j'aime assez l'opulence, là ta bedaine nous annonce du bruit et de l'odeur.
Je n'dirais pas que je m'y connais, mais une tripaille pareil, ça sent la cloque.


Il gratifie le blond efféminé d'un demi-sourire non dénué d'une certaine inquiétude. C'est sur qu'il a de bon souvenirs, des songes de paille dans les cheveux, et de blondin plus ou moins dé-grimé. Heureusement, son intérêt pour la question est bien trop maigre pour être présent dans une cervelle qui ne conçoit que l'instant présent. D'autant que les piques sont réunis pour une toute autre raison.


Alors...marquons nous la gueule,
Coupons, brulons, tranchons
Que tous reconnaissent s'ils le veulent
Parmi les piques, canards et canetons...

Comme tous je veux un canard,
Embelli d'une belle corde au cou
Un palmipède un rien pendard,
et collez moi ça sur le cou...bah non déjà pris...genou? Zut qu'est ce qui rime en -ou?

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Cistude
Cette odeur. Cet arôme, encore, qui vous colle à la peau comme une présence moite et humide. Encore, toujours, oui cette flagrance sillonnant les dédales des ruelles, et qui finit par vous envahir, inévitablement. Elle ne vous quittera plus. Cette trace, ce parfum, symbole de l'endroit le plus puant de tout Paris, caractéristique d'un Paris dégueulasse, sale, où on entasse les handicapés, les fous, les putains à la vérole, et les coupes-jarrets du marais. Ci-règne le venin et la perfidie de tous ces hommes, et ils rampent contre les murs, comme des ombres, nuit et jour pourtant. Inutile de décrire la Cour des Miracles et de ressasser toujours le même refrain, tous la connaisse, cette vilaine Cour qu'on devrait mettre sous cloche. La gangrène de Paris.

Cistude renifle. Cette odeur. Cet arôme, encore, qui vous colle à la peau comme une présence moite et humide. Elle y est, bienvenue affreuse tortue, désirez-vous une petite tasse d'anxiété ? Sourire sinistre, avant de pénétrer dans l'Antre. Vieux bâtiment défraîchi à l'abandon, le lierre recouvrait comme un parasite les murs extérieurs, les fenêtres, tout. Et pourtant dans cette bâtisse à l'allure désaffectée, reposaient mille trésors. L'ombre d'un sentiment de bien-être passa sur les traits de la Cistude qui monta rapidement à l'étage, en faisant attention au plancher défoncé, déposer son butin des derniers pillages, de ces derniers malfrats. A l'abris des autres. Et elle finit par redescendre un air satisfait sur la gueule, poser son lard sur une table en matant l'infortunée princesse d'un oeil glauque.

-Tu es sur l'trône du Roy et tu prétends vouloir un Canard couronné tatoué sur la nuque... tu n'es qu'une princesse, ici il n'y aura ni Roy ni Reyne dans cette demeure. Si ton but est d'devenir la Reyne des Piques, alors j'ai bien peur que ce tatouage ne soit amputé, avec ta tête. Une couronne, sur toi, alors que nous nous battons contre la royauté, c'est une folie...
La Cistude secoua doucement la tête, avant de reprendre d'un ton plus joyeux, emballée par l'idée de se marquer la peau, de poser la marque de fabrique des Piques sur chaque individu :
-J'opterai pour quelqu'chose de plus sobre. J'veux un tatouage sur le cul avec écrit "coucou" dessus, et un Canard qui s'cure le nez à côté. Il est où l'tatoueur qu'j'lui fasse voir mon gras ?

Si Cistude baissait sa culotte, c'est parce que la cérémonie lui prenait à coeur. Aux risques et périls du tatoueur, voir le cul d'la tortue, c'était un peu comme voir la vierge en Enfer...
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Marmont
[Loin au Sud, à un crachat dans le passé]

Derrière Belle et Marmont, Toulouse cramait, et comme une bonne flambée est propice à la repousse, les gibets se dressaient bien garnis.
En deux mots: "Temps d'filer" avait dit Belle.
Et c'est à Montauban qu'un autre rescapé de la bande remit son pli à Marmont.

"Nia nia nia... tes talents.... nia nia nia... réputation... nia nia nia... tes outils... nia nia nia... une pluie d'écus... nia nia nia... Loupiote" déchiffra le galérien.
- Ah la brave mamzelle! Belle! Une commande! J'vais à Paris!"


Paris! Paris quoi m.erde!

Quelques coches et escales plus tard, Marmont passa la Porte St Denis et s'aventura dans la Ville, la vraie!
Et ça gueule et ça fourmille, une activité bourdonnante avec quelques explosions éparpillées. Il s'y passe toujours quelque chose, bagarre, harangue, beuglante de camelot ou course de porteur d'eau. Une armée en marche perpétuelle, mais sans soldat.
Ne restait plus qu'à s'enfoncer dans ce Paris fantastique comme une lame dans la couenne, pour atteindre ses tripes, son ventre : la Oour des Miracles.
L'ancien galérien se laissa guider par son instinct, son odorat y suppléant quand il y avait doute car chaque tournant était un dépaysement, chaque fourche un ébahissement. Le monde entier avait envoyé ses émissaires: des singes, serpents, oiseaux parlants faisaient gagner menue monnaie à des Roms, Gitans, Tziganes, des Turcs enturbannés, Maures maussades, Saxons braillards, vénètes ou lombards usuriers, de forts Scots, Mazoviens saouls à tomber, le tout se croisant sans se mêler, chacun obéissant à d'invisibles frontières régissant chaque venelles ou impasses.
Marmont se laissa délester de ses quelques écus par une vieille manouche qui lui vendit un anneau de vigueur -"à mettle autoul du memble défaillant" avait dit la bouche édentée - puis de son dernier denier pour les facéties d'un macaque jongleur, avant de se remettre en route pour l'adresse borgne couchée à la fin de la lettre de la môme Ysengrin.


Citation:
C'était un lieu des plus mal bâtis, des plus sales, et des plus reculés de la Cour, situé entre la rue Saint-Sauveur et la rue Beaurepaire.


- Y a quelqu'un? Mzelle Victorine?
Tord_fer
Le borgne était là aussi, assis à même le sol dans un amas de couverture et de vieillerie. Il se fondait tellement dans cette masse informe qu’il fallait s’y prendre à deux fois pour le distinguer. Il écoutait la discussion qui se dérouler devant lui. Observant le ou la, il n’en a jamais était sûr, blond(e) affalait sur le trône de leur ancien roi. D’ailleurs ou était-il celui-là ? Et les autres ? Il regarda autour de lui, toujours ces mêmes visages qu’on aurait dit façonnait avec la même essence que les déchets de la cours des Miracles. Ils étaient bien à la cours. Ils étaient dans leur élément. Comme des rats dans un égouts. Ils étaient unis, voilà leur plus grande force. Sans rois, sans dieu, sans maitre. Ils étaient leur propre maitre. Personne pour donner des ordres. Il n’en avait pas besoin, tous était du même avis, comme si un seul et même sang coulé dans leur veine. Un sang de haine et de colère. Bien sûr il se chamailler de temps, se battait ou se poignarder, mais quand il fallait faire face, alors unis ils faisaient front. Et il était temps pour eux de montrer cette union aux yeux de tous. Il en avait déjà parlé en chemin. Un signe distinctif. Un repère pour que tous sache d’un seul coup d’œil qui ils sont. Un repère aussi pour que tous sache que si ils s’en prennent à un, ils s’en prennent à tous. Bien sûr pour que cela fonctionne il fallait que tous ai le même symbole. Il avait déjà eut à faire à ce genre de pratique, avec les Faucheurs, au fer rouge. Il y avait échappé ce jour-là, n’étant pas un Faucheur mais un Pique. Mais il avait aimé l’idée… Maintenant la question était : un symbole oui ! mais lequel ?

Moi j’veux qu’on m’coupe le p’tit doigt d’la main gauche, il sert à rien celui-là !

Oui il avait bien dit ce coupé le doigt. Nous ne reviendrons pas sur la manière dont il a perdu de son œil, car l’histoire est longue, bien que passionnante, mais celui ne lui avait pas suffi, il voulait perdre un doigt aussi. Mais pas à la petite cuillère cette fois. Ca fait bien trop mal les cuillères…
Les autres le regardèrent dubitatif.
Quoi ?
C’est pas bien les doigts coupé ?
Quoique un tatouage ça à la classe aussi ! Oui mais un doigt coupé ça fait genre mec qui a un doigt coupé quoi ! Et au moins il se différencierait des autres avec leur tatouage… c’est nul d’avoir tous un tatouage…


Un doigt coupé ou un tatouage d’un canard Borgne embroché sur un pique ?!

Le Tord se gratte les fesses, il réfléchit… Il réfléchit intensément en fixant avec intérêt la partit la plus charnue de la Tortue. Tiens étrange, cette vision ne l'émoustille moins que la vision de sa vache broutant l'herbe...

Non mieux encore ! Un tatouage d’un canard borgne embrocher sur un pique dessinait sur moins doigt coupé que je mettrais en collier autour de mon cou !

Oui décidément, Tord Fer est con. Ces pensés furent interrompu par un bruit.
Des pas sur le palier se firent entendre. Le borgne se retourna brusquement en grommelant, il n'aimait pas être déranger en pleine conversation.


Citation:
- Y a quelqu'un? Mzelle Victorine?


Son regard se porta sur la blonde. Puis il se leva lentement couteau à la main, et ouvrit brusquement la porte d'un aire torve.
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Grayne
Pendant que les vils coquillards exposaient leurs rêves de canards tatoués, un doigt crotté grattait négligemment dans le trou laissé par une dent absente, les sédiments d'une hygiène douteuse. Assise sur la paille humide de la gentilhommière, Grayne écoute, pensive. Ce qu'elle faisait là, elle ne le savait pas trop elle-même. Il faut croire que les crasseux et les enflures finissent toujours un moment où un autre par retomber dans les mêmes endroits véreux. Et là, à la voir assise nonchalamment, le doigt curant inlassablement le trou de sa dentition, sa robe élimée s'imbibant du contenu de la paille moisie... Oui, pas de doute, elle se fondait dans le décor. Elle regardait d'un œil chacun des piques rayonner à leur façon, avec ce charisme sale et débraillé qui leur sied si bien.

Un signe distinctif. La situation se précise. La cistude étale alors sa chair crasseuse avec une classe boueuse que peu peuvent se vanter d'égaler. Les piques serons reconnaissables, à poil sur une potence ou sur le feu, on saura qui ils sont, et ça, c'est dit.

Grayne renifle et crache. Elle est encore la frangine ici. Celle qui suit le frangin de poète. Oh, elle restera toujours la frangine et ça elle le sait. Mais elle les regarde et sait qu'elle n'est pour le moment, qu'un morceau de crasse de plus trainant aux alentours. Mais piques ils sont et piques elle veut devenir. Enflure, crasseuse et arnaqueuse, vendeuse de rien, vendeuse de tout, maître des breloques, pique elle sera. C'est une idée, une certitude, quelque chose qui lui trotte dans la tête aussi forte que la boue lui colle aux chausses. Elle se lève alors, époussète paresseusement ses atours crottés et demande, de sa voix forte...


Alors c'ça qu'il faut pour être un des vôtres un vrai ?

Elle sourit largement, retroussant ses manches. Elle fouille dans son énorme besace, qui ne quitte que rarement son épaule et en sort un long couteau à la lame émoussée depuis bien trop longtemps. Elle pose sa main à plat sur la table et la pointe de la lame sur un doigt.

J'dois en enl'ver un ?

Elle relève le couteau, la main toujours étendue sur la table et dirige la lame sur l'incisive près du trou de sa dentition.

Ou une autr' là ? J'vous offre quel morceaux ?

Elle sourit à nouveau.

Si j'vous offre un bout, j'ai droit à mon tatouage ? J'veux un poisson à tête de canard moi ! Chuis quasiment né d'dans tiens. Ça m'rappellera mes origines... Sur l'avant-bras tiens...
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Miya
Dans ce monde verni d’une crasse fastueuse ! Un quanta de lumière vibre sans cesse, éclairant d’ignorance et de délire les souillures de la gentilhommière. La luciole, ou encore la funambule celle dont l’cerveau a déserté depuis des années laissant place à une crevasse profonde dans son esprit, passe son temps à glander ou à martyriser son chien. Et c’jour là on lui demande de réfléchir, et de choisir… Un signe commun…Qu’c’est excitant ! Qu’c’est chiant ! l’était affalée sur le comptoir saupoudré de pattes et d’ailes de mouches dévorant à grands coups de mâchoires un pilon de volaille. La flemme ! Que faire ? Ranafout’ elle prend tout !
Bon alors, pour moi ce sera dans le cou, et il sera couronné. La luciole marmonne la bouche pleine et l’visage couvert de souillures de graisse :

Moa ochi..

Comme tous je veux un canard, Embelli d'une belle corde au cou

Moa Ochi !

Et c’est parti ! Les canards balançaient l’un après l’autre des idées qui excitaient les sens de la luciole elle voulait la totale ! Propulsant d’sa bouche les morceaux d’viandes, ses moa Ochi s’amplifiaient prenant progressivement des proportions de plus en plus intenses. Et comme une vierge sur son lit de noces elle en veut encore ! Et valà enfin l’image du borgne avec son doigt tatoué au cou qui la finit.

Oui ! Oui ! Moiii Aussi !

Elle jette d'un grand revers l'os vers la tortue et s'redresse en bavant :

Pis j'veux m'raser la moitié droite du crâne et m'tatouer dessus un canard qui pète des étoiles!

Se tient glorieusement, le menton levé un sourire des plus niais au bec.
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Victorine
Elle couve du regard le poète déclamant ses vers piquants. Plus ça pique, plus elle fond. Pas longtemps, car déjà Cistude redescend les mains vides et la toise. Vic ricane, un peu déçue tout de même de ne pas avoir provoqué l'esclandre attendu. Parler couronne à Cistude c'est comme gratter ses croûtes à un lépreux, c'est parler sorcellerie à un inquisiteur, ou aristotélisme à un angevin : ça créé des remous. Elle sort de sa sacoche sa fine couronne d'or, celle de Sainte-Feyre-la-Montagne, se lève et la colle sur la tête de la cul-nu.

Alors ? alors ? t'as la tête qui enfle ? des pustules ? des serpents qui te sortent des yeux ?

Se confronter à ses peurs est une thérapie, parait-il. L'androgyne se marre, au risque de prendre un retour de couronne dans les dents. La royauté ne lui fait ni chaud ni froid, à vrai dire elle s'en cogne comme de ses premières poulaines. Même ses terres doivent être friches désormais, retournées à l'état naturel, envahies de gibiers et de lierre. A l'allégeance, préférer l'anarchie d'un groupe de Piques, la chaleur des querelles, l'adrénaline des pillages. Mille fois. Dussent son père piétiner de rage sur la lune et sa mère rester sans nouvelles.

Les autres font des vœux. Le tatoueur attitré entre, accueilli par une Victorine qu'il doit trouver changée depuis le Limousin.
Tout doux, Tord Fer, tu reconnais Marmont ? Il était avec nous à Nevers. Tu sais, quand on a déterré Béatriz.
Faudrait pas que l'Borgne nous bute le dessinateur avant d'avoir terminé le boulot ! Vic sort des bols un peu crasseux et un tonnelet d'Anjou, et répond aux inquiétudes du caneton de la bande :

Celui que tu veux, Grayne, mais il paraît que l'annulaire de la main gauche est un morceau de choix !

Et de lever la dite-main, où il ne reste plus effectivement que quatre doigts. Elle regarde brièvement la main de Bossuet, et devant les regards circonspects, elle raconte :

C'était un soir, chez "Jacky la main froide" (célèbre taverne saumuroise.) Le poète rentrait de semaines de maraude (c'est pour dire qu'elle était tout à la joie de le revoir !) avec dans sa besace un poème fraîchement pondu pour la duchesse alors présente. Calyce. Un poème dont il a l'art, gouailleur et sarcastique. Un truc pour couronnée ! (Elle regarde Cistude et sourit en coin.) Mais voilà-t-il pas qu'il lui déclare sa flamme et la demande en mariage ! Et l'autre de répondre favorablement !! Il sort une bague de marquise, prend le proc par la peau du cou pour lui servir de curé. Il fallait faire quelque chose. Notre poète marié... c'était une hérésie ! (et surtout un motif de jalousie intense pour la blonde aux hormones agitées). J'ai dû agir, comprenez bien.

Elle revoit le couteau, piqué entre les doigts du poète, sur la vieille table du chiffré, descendre sur l'annulaire dans un "scrouitch" évocateur. Les cris de rage, le sang, l'évanouissement. Le sang sur ses pattes tremblantes, sur son museau. L'assemblée qui s'agite, Laell qui cautérise. L'odeur...

Le retenir.

Les lueurs de cathédrale dans ses yeux verts sont plus que suspects, mais elle ne va quand même pas leur avouer qu'elle en pince. Le ventre parle déjà bien plus qu'il ne faudrait.

Couper le doigt de l'alliance.
Et du coup, une fois remis...
Mais tu raconteras mieux que moi, archipoète.


Elle regarde Miya et s'attend à un "Oui ! Oui ! Moiii Aussi !" qu'elle s'empressera d'assouvir.
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*C'est à la gorge que l'Ysengrin mord.
Bossuet
Il a la main encore bandée, parce la joliette y a mis plus de hargne que de précision, mais...Et quoi, quelle franche marrade non ? Certes, mais tout de même, marié à la duchesse, voilà qui aurait été fameux. Sacrément fameux même cependant qu'il n'aurait rien sut en tirer. On croirait comme ça que l'Arhipoète a quelque chose dérrière la tête, un complot profond et vicieux, aussi rondement mené que patiemment mis en place.

Et bien non, du tout.

La vérité est tout autre...Il se serait retrouvé marié à une duchesse passablement dérangé qui par ailleur ne fut plus duchesse le sur-lendemain. Marié tout juste à une folle donc. A croire que l'histoire se répète.

Il s'affale un peu plus dans le fauteuil délabré, y sentant presque les puces lui témoigner leur reconnaissance pour se gain de chaleur corporelle, et lève une main bandée de charpie auréolée de lymphe.


Ah Joliette, quelle drôle de soirée en vérité...Il faut dire que je suis passé à deux doigts de l'anoblissement. Remarquez ça ou autre chose, c'est du pareil au même. J'ose espérer que la blondine ne m’ôtera pas la tige si je m'engage au couvent pour m'y marier à une religion quelconque...


Il fait une courte pause, se laissant le temps d'observer une idée germée. Archipoète et Archevêque, à verser des messes en rimes et beaux mots. Le sang du fiston coulerait à flots sur un carrelage en mosaïque de cathédrale, et les nonnes me confesseraient leurs pensées les plus odieuses... Une aube sans rien dessous, laissant apparaitre la raideur d'un goupillon béni si d'aventure papillotent les yeux d'une agnelle innocente.

Un pape formidable, et la religion en aurait le visage changé...Sans s'en apercevoir, il esquisse un signe de croix désordonné monté en visage d'une face de bigot extatique.


Pardon...hum. Le doigt oui. Et bien, je n'en saurais dire plus, si ce n'est que sur le moment j'ai eu l'intime intuition que c'était la meilleure chose à faire. On ne vole pas un Pique après tout non ?

Il sourit de toute ses dents sales, du jaune au noire, presque pointue, prévoyant qu'un jour viendra ou il se les limera en pointe d'ailleurs, ce n'est qu'une question de temps, et de dentiste. Un regard vers le bourreau de son annulaire, sa posture de garçonne efféminée et ses manières de cour diluées dans des mois de malandre crasse, et oui, c'est l'évidence même.
Cette femme tantôt grimée, androgyne si ce n'est plus, il en est éperdument épris, selon sa propre définition - qui comprend davantage de passions charnelles que spirituelles. Il en est baigné d'un amour cancre et viscéral...Tout autant que ce lui qui l'agite devant devant la funambule, aussi passionné que celui qui lui fit demander la main d'un duchesse l'autre soir ; et tout aussi puissant que celui qui le rend éperdument épris, fou d'amour pour n'importe quelle créature humanoïde dépourvue de pénis.

C'est un fait, et il marque ce dernier en lançant un regard tout à la fois enjôleur et affamé, puis cherche le tatoueur des yeux.


Et bien foin de tout cela!
Le tatoueur est dans la mare,
Qu'il me pique d'un canard,
Pendu en corde, et sur le bras!


Il déboutonne sa manche droite, découvrant l'avant bras.

A ton œuvre Marmont, et tu m'écrira la dessus Archipoète en ton plus bel alphabet.

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Grayne
Et l'artiste de faire son entrée. L'édentée regarde le nouveau venu, à sa dégaine, chose est sûre, le travail sera pique et piqué comme il se doit dans le bouge aux relents musqués et lourds. Les négociations continue et la motivation monte, ponctuée par les cris enthousiastes de la luciole qui donnerai l'impression à quiconque que chaque morceau de chair tatouée ou coupée serai fête et joie pour le monde. Grayne regarde l'androgyne, puis son frère, et leurs mains mutilées. Une bonne chose de faite ! Se dit la crasseuse en repensant à cette soirée lyonnaise ou le poète avait cette fois aussi, presque fini la bague au doigt dans une cérémonie rocambolesque.

Ici, les contrats se scellent par la soustraction... C'est cette inévitable conclusion qui se fraya un chemin dans sa tête à ce moment là. Debout près de la table, la frangine qui ne partage en guise de lien fraternel que la putain obèse qui les éleva tout les deux, fit craquer ses doigts. Elle jeta un coup d’œil vers le frangin. Et ce regard qui ne trompe pas ! Grayne se racle la gorge et crache un glaviot bien sentit.

Piques ils sont tout les deux ces fiers tourtereaux. Unis maintenant par ce doigt manquant, drôle de contrat qu'il est. Soit ! Pique elle veut être, et hors de question que ce jeu de doigts signifie autre chose ! Pique elle sera, et doigt elle donnera ! Pique, mais pas que, les frangins de Calais arborerons eux aussi ce signe là. Grayne ricane
.

Y'a pas à dire, l'air Ang'vin, ça stimule faut croire... T'ention quand même, faudrait pas à chaque sortie qu'vous vous r'tiriez des tranches comme on l'fait d'un sauciflard...

Les choses sérieuses commencent, quand faut y aller, faut y aller. On pourrait qualifier ça d'impulsivité réfléchie. Quoi que le terme de réfléchit prêterai encore à discussion. S'il est bien une chose qui caractérise Grayne, c'est une formidable propension à prendre des décisions -réfléchies- mais basées sur un immédiat absolu et des logiques bancales.

Quoi qu'il en soit, l'édentée pose sa besace à ses pieds et s'attèle à nouer un cordon de cuir autour de son annulaire.


L'annulaire gauche. Chuis pas très mariage moi non plus. Et si c't'à la mode, j'vais pas pas tortiller du cul plus longtemps...

Son cœur bat de plus en plus fort. Des mandales des gnons, des coups et de la tranche. Elle connait la douleur. Quand les pieds ont parcourut plus de lieues qu'il n'en est nécessaire, quand les choix ne sont motivés que par ses propres besoins en dépit de toute morale ou logique sociale habituelle, il arrive souvent qu'on connaisse le goût du sang dans la bouche et le tranchant de la lame. Une goutte de sueur froide lui roule le long des reins. Mais Grayne sourit, elle ne leur montrera pas d'autre visage. Elle pose sa main sur la table en fouillant de l'autre une nouvelle fois dans sa besace. Elle en sort un objets de bois, courtaud, comme un pied de table scié ou un corps chandelier raboté. Ce que fait ce genre d'objet dans sa besace à trésors, c'est une autre histoire.

Elle pose alors la dague sur la table, face à elle.


C'ui qui m'l'enlève, j'lui offre. Après, qu'il le file à bouffer aux cochons ou aux oies...

Elle prends une grande inspiration. Un doigt ne part pas aussi facilement qu'un point noir. Elle saisit alors le morceau de bois et le place entre ses dents, le trou de sa dentition se calant drôlement sur l'objet.[i] Frangin, moi aussi je vais avoir le même... se dit elle pour se redonner du courage.

Son cœur bat à tout rompre, mais elle fait tout pour rester droite, Presque désinvolte. Dur métier que celui de comédien en pareille représentation.

Mais, le bourreau se rendra il compte que la tête en l'air à posé la main droite ?[/i]
Cistude
V'là le monstre des marais fichu d'un fastueux attribut sur le haut du crâne, on aurait pu croire à une sainte avec cette auréole là-haut... c'est comme si on lui serrait un cordon de cuir autour du front, ça la brûle, ça la sert, elle a l'impression que le machin doré lui aspire le cerveau... oui, parler couronne avec Cistude, c'était comme dire merde à la messe, jeter de l'huile sur le feu, ou balancer de l'eau bénite à la tronche d'un hérétique... Elle se mit donc à gesticuler sous ce poids qui la rend malade, à en gerber ses tripes comme le lendemain d'une cuite à l’absinthe. Z'êtes en droit d'vous demander le pourquoi du comment, quelle est l'origine de cette aversion pour la royauté et tout le touin-touin qui va avec... aucune idée, mais c'est comme ça, point barre. Sans aucun doute judicieusement incrusté dans sa tête par un Roy des Canards, c'est con la vie hein, quelle ironie...
C'est donc avec une force surgit des cinq enfers que la Cistude retire la couronne de sa tête, avant de la balancer à l'autre bout de la pièce comme si elle allait exploser à tout moment. Loin de moi cette horreur ! et c'est avec un regard glacial qu'elle accueille les paroles de leur androgyne, avant de siffler entre ses dents :

-Menace moi encore avec c'truc qu'je te colle une mornifle dans les chicots !

Elle allait suivre ses paroles à ses gestes, histoire de montrer c'que ça rigolait pas dans le coin avec ces conneries -et pis bordel ça fait longtemps qu'ils s'étaient pas tous foutus sur la tronche comme des sauvages- quand l'tatoueur, l'Homme, THE artiste fait son apparition. La Tortue s'tourne vers lui pendant qu'elle se bouffe les joues de l'intérieure, autant commencer à s'habituer à la douleur... pis faut dire que y a comme un mélange d'excitation et d’appréhension dans sa carapace.

-Rhaaa l'voilà, bah Marmont, t'vas avoir l'honneur de voir mon cul... si t'as pas entendu j'veux qu'tu m'écrives de ta plus belle plume "coucou" sur l'derrière, et qu't'y m'y fasse un Canard... Qui commence ? Grayne ? passe moi ton coutelas qu'on règle ça vite...

Pas l'temps de lui laisser méditer sur la situation, que la Cistude se saisit de la dague. S'faire couper un membre par la Tortue, c'est un peu comme si on confiait sa vie entre les mains de Dieu... on sait jamais ce qu'il va se passer et surtout, si ça va bien se passer. Pas se tromper. Gauche ou droite ? Merde gauche ou droite ?! Oh et puis on y va au pif..
La Tortue attrape de sa main libre une des mains de Grayne pour la plaquer à plat sur la table. Ses yeux se plissent, elle se concentre, un bout de sa langue pointe à l'extrémité de ses lèvres, et en moins de quelques secondes... la blondasse abat le coutelas sur l'annulaire de la brune. L'os résiste malgré lui, alors elle cisaille, sans prendre compte de la douleur que pouvait éprouver la désormais Pique. Charcutée par la main d'une Cistude inspirée par le sacrifice d'une partie de son corps, on pouvait pas faire plus lyrique...

- Que de ce sang surgisse les ténèbres ! ... nan j'déconne, tu nettoieras après, tu m'le fais ?
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Marmont
La pièce est à la mesure de l'immeuble, de la rue, du quartier, et éventuellement de ses occupants. Pue-la-mort! Ca sent l'impasse dont on ne ressort pas, le coupe gorge et la fin violente. Quant aux occupants, ils ont tout de l'aréopage de croque-morts, charognards ou fossoyeurs à la petite semaine.
Marmont est un professionnel, il entra d'un pas serein, et lâcha sans plus d'émotion:

- 10 écus par tête plus 15 pour mon déplacement. Payable d'avance. Si vous crevez d'fièvre ou de tremblante après, c'est pas mes oignons, vu le gourbi où j'vais opérer! Pas d'réclamation après coup, j'm'appelle pas d'Arty! Si ça vous plaît pas, vous d'mand'rez au bourrel d'mettre sa fleur de lys dessus. On est bien d'accord?

A dire le vrai, Marmont n'en menait pas si large. Paris était aussi étrangère que les souks mauresques dans lesquels il avait frôlé la mort bien des fois par le passé. Mais une règle était universelle: s'en foutre ou faire comme si. Aussi il ouvrit le rouleau de cuir qu'il avait en bagage et déballa son matériel en alignant les pointes et les pigments selon son rituel habituel.
Feignant de ne pas remarquer le borgne qui tenait un surin à hauteur de son artère fémorale, il récapitula mentalement:

- Lut Cistude. Ton cul va falloir le laver. Qu'au moins j'voie c'que je fais! Et lésine pas sur le gant de crin ou c'est moi qui te décape. Va pour "Coucou", tu m'diras si M"sieur Cistude trouve ça à son goût. Au moins il pourra pas dire que t'es pas aimable.
Une gamine était à coté de la Cistude, main posée sur une table claudicante demandait un poisson à tête de canard. On était en plein palmidélire! Il nota machinalement la commande en revoyant les images en stock dans on catalogue mental. Carpe Koï d'Asie... trop lucueux. une anguille irait bien. Et puis c'est bon l'anguille, et il commençait à avoir faim.
Une autre gosse bâfrait justement du poulet à pleines dents. Le crâne rasé promettait son jaillissement de poux et autres indésirables. Faudrait plutot tout bruler selon lui. Il avisa les cendres froides de l'âtre et se dit que ça ferait l'affaire pour tuer la vermine avant de passer rasoir et encres.

- Et un canard à panache d'étoiles un! Commence par te couvrir de cendres. Et frotte!

L'autre mâle de la bande brandissait son avant bras. Les bras c'était simple: pas de vermine, pas d'effluve rance, peu de nerfs, de rares poils facilement fauchés, le bonheur du praticien. Pendaison de colvert, orné de quelques lettres pompeuses, rien de bien difficile. Le galérien surprit le regard de la loupiote et y lut la désolante bêtise provoquée par un semblant de romance pour le bavard. Il se promit de piquer loin dans la couenne, là où les nerfs sont plus vifs et le sang plus abondant.
Scrouitch!
Un doigt tomba par terre.
Histoire de détendre l'atmosphère.
Tord_fer
Un joyeux brouhaha c'était installé. Quoi que joyeux est un adjectif un peu fort pour exprimé le boucan que faisait cette bande de pilleur devant l'idée délicieuse de se mutiler et saccager son corps. Chacun parlait de son côté. Chacun se faisait un petit plaisir personnel de savoir qu'elle douleur allait-il s'infliger pour se signe de reconnaissance que surement seul eux reconnaîtrons ! Chacun faisait ses projets. Personne ne s'écoutait. Victorine lui répondit qu'ils avaient déjà vue Marmont, il ne s'en rappelait pas ? L'Borgne regarda le moustachu devant lui. Il n'avait pas trop l'aire de faire tâche dans ce décors, plutôt à l'aise même parmi ces fous... Ça non une belle...

    Moa Ochi !
    Ou une autr' là ? J'vous offre quel morceaux ?
    Pis j'veux m'raser la moitié droite du crâne et m'tatouer dessus un canard qui pète des étoiles!


... moustache comme ça il s'en rappellerait ! Il devait encore être en prison ce jours là. Surement la fois des dix jours de prison injustifié et sans procès pour délit de sale gueule. En même temps en voyant sa gueule...Oh et puis pourquoi y'en a deux qui avait déjà perdu leur doigt ! Flûte quoi c'était son ...

    Il sort une bague de marquise, prend le proc par la peau du...
    Moa Ochi !
    Qu'je te colle une mornifle dans les chicots !


...idée ! Et puis en plus ils l'avaient fait pour des raisons trop pourris ! Un histoire de mariage à la noix... Ouais mais lui d'abord il aura un tatouage sur son doigt d'abord !
D’ailleurs en parlant de tatouage, il se le ferais avant ou après avoir couper le doigt ?! Avant ! Il aimait trop souffrir et se plaindre pour...


    Le tatoueur est dans la mare,
    Après, qu'il le file à bouffer aux cochons ou aux oies..
    Que de ce sang surgisse les ténèbres ! ...
    Et un canard à panache d'étoiles un!



...le faire après. Et puis qu'est ce qu'il pourrait ce charcuter d'autre ? il aimait l'idée du tatouage sur la fesse. Il avait toujours regretter de pas s'être fait brûler la fesse au fer rouge à l'époque.

J'mangerais bien du poulet moi !

Se faire un tatouage dans l'orbite de son oeil c'était possible ça ? L'Borgne dans son esprit perdu, grisée par le brouhaha qui l’entourée s'approcha du-dit Marmont pour en avoir la confirmation, lorsqu'un léger bruit se fit entendre.
Scrouitch!
Un doigt tomba par terre.
Le Borgne s’arrêta et regarda le doigt perplexe.
A qui il était celui-là ?
Qui avait couper ? !
Et lui alors !


Et l'dessinateux, tu peux m'tatouer l'orbite aussi ?
Et l'doigt avant d'le couper pour moi hein ! Tu connais des techniques de conservation d'doigts ?! j'le veux bien en pendentifs l'mien !


Petit pause pour vérifier si cistude avait remis son froc.
Ha non c'était elle la détentrice du couteau.
Il oublia rapidement le Tatoueur et Grayne qui avait l'aire de perdre son sang et s'approcha de la blondasse qui se proclamait reine des tortues mais qui piquait des crises si on avait le malheur d'utiliser le mot reine devant elle. Etrange coïncidence ! En tous cas c'est elle qui tenait le couteau donc c'était vers elle qu'il allait. il se pencha vers elle retirant ses cheveux crase de devant son oreille et la tendis vers elle.


Hé vas y coupe moi l'oreille, j'veux pas être un Borgne comme une autre !

Cette petite note de philosophie conclu son allée simple au pays de la folie.
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Miya
- Et un canard à panache d'étoiles un! Commence par te couvrir de cendres. Et frotte!

Elle marmonne entre ses lèvres frémissantes, les prunelles qui fixent l’doigt prêt à tomber !

Seul… un pique… touche à mes cheveux ! Seeuuuuul un pique….. aura l’honneur d’me ra.. Ouaaaahhhhhh !

Un hurrah frénétique d’admiration éclate de sa bouche à la vue du doigt tombé.
Elle bondit brusquement de son comptoir pour courir regarder le spectacle de plus près, elle applaudit chaleureusement la tortue avant de s’accroupir et prendre le doigt de Grayne dans sa main,
les flots de sang exciteraient presque sa sécrétion salivaire, la luciole est obnubilée, elle vibre…
La scène offrait un incompréhensible amalgame d’exaltation et d’effusions caressantes !
Cette véhémence émaillée de vermeil la porte à la pointe extrême de son cœur, comme un jaillissement vers la hauteur, elle y reste, fixant le doigt, et y flambe.
Un rire de théâtre, musical et cristallin sort de sa gorge, les yeux plissés les joues enflammées de bonheur elle pointe le doigt de Grayne vers la main sanglante de celle-ci…

Elle, elle… saigne comme un bœuf !

Hé vas y coupe moi l'oreille, j'veux pas être un Borgne comme un autre !

Frétillante, son excitation croissait sans mesure, elle regardait la tortue pis l’borgne pi l’tortue pi l’borgne et ainsi de suite :

Hé vas y coupe lui l’oreille, il veut pas être un Borgne comme un autre !

Elle s’lève d’un bond, et grimpe sur la table, saute par-dessus le bras encore tendu de la grayne et s’penche vers l’borgne et son oreille prête à partir dans sa poche !
Accroupie elle s’cure le nez avec le doigt coupé en ricanant des bouts des dents Kih kih kih
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Grayne
Elle, elle… saigne comme un bœuf !

Oui, elle saignait comme un bœuf c'est le moins qu'on puisse dire. Dur de s'y retrouver dans ce joyeux bordel ou chacun y va de sa demande des plus tarabiscotées. La main encore posée sur la table, le sang sortant irrémédiablement du doigt coupé, Grayne n'avait pas l'air dans son assiette. Oh, bien sûr, elle essayait tant bien que mal de faire bonne mesure. Ah ! N'est pas pique qui veux, ce n'es pas ça le but du jeu ?

Gnn.. Hé... Té...


Bel essai. Il faut dire que le coup de cisaille de la tortue n'était pas la plus tendre des caresses. Heureusement que la charcuterie se fait dans le plaisir sinon il n'y aurait plus qu'à plier bagage. Et pour le coup, elle fut plutôt bien servie. Des étoiles, un canard à étoile... Un canard couronné... Un pendu... Un canard poisson... Un doigt... Un orbite vide.. Tant de personnages qu'elle verrait presque flotter devant ses yeux à ce moment là. Elle tourne la tête vers la blondinette dont quelque chose semblait sérieusement avoir lâché quelque part dans sa jolie caboche (mais pas plus que dans la sienne à l'instant présent). L'édentée, maintenant également fraichement "édoigté" avait la mine verdâtre mais plutôt fière, et légèrement tremblante. Elle s'attarda seulement un moment sur son doigt -ou du moins, le doigt qui était encore le sien quelques minutes plus tôt- dans les mains de Miya. Celui-ci semblait avoir déjà commencé une nouvelle vie. A peine décroché, et voilà qu'il décrottait déjà un autre orifice que le sien. Il est des jours ou la vie est étrange.

T'peux l'garder la mignonne... j'te l'donne...

Que la tortionnaire mandée ou la givrée l'emporte, ce n'était plus son problème. Elle se relève d'un pas chancelant, jetant un œil sur l'artiste de la situation qui commençais à dicter les directives Grayne ramasse un chiffon sale trainant au pied de la table et se colle sur sa main sanglante.

L'place est libre, au suivant !


Bougre d'putain d'chiure ! Comment qu'on referme ces conneries ? La médecine n'avait jamais été son fort.

Quelqu'un pour... R'fermer s'te trou ?

Un chiffon suffira jamais en tout cas, ça c'était sûr. A peine posé sur le moignon frais qu'il était déjà poisseux -du moins plus qu'il n'était déjà crasseux- et imbibé de rouge. La phrase tournait sans sa tête "elle saigne comme un boeuf !". Rah, elle aurait bien besoin d'un remontant. Et pas évident en plus de se bander la main soi même et de maintenir tout ça. d'autant plus de la main gauche . Mais... De la main gauche ?

Fichtre-cul d'BORDEL A CHIURE !
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