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[RP] J'ramasse ma mère

Alix_ann
Comme un doigt pointé sur moi pour me dire : « Tu es incomplet ». *

Clouée dans son lit, à attendre que l'os se ressoude. Alix regarde l'extérieur, il lui donne une de ces envies. Mais impossible pour elle de l'atteindre. Impossible de ses hisser sur ses deux jambes en dehors du lit, de retrouver sa mobilité d'y à quelques semaines, juste avant ce curieux accident survenue en face de la Chapelle d'Hildegarde de Biden. Alors elle se contentait de l'effleurer du regard jusqu'à ce que ça lui fasse mal aux yeux. Elle avait été poussée au fond de ce puits par une colère insatiable que Dieu aurait alors libéré, lors de la messe. Mais Dieu n'existait pas, c'était comme lui avoir fait croire qu'il y avait une justice en ce monde. La gosse désabusée croise les bras, elle juge à quoi ressemble la vue du jardin par cette fenêtre cette saison là, pour l'avoir vécue pourtant deux années de suite jamais elle n'avait jamais accordé un examen aussi précis. Yolanda est là, aussi. Yolanda restait du matin jusqu'au soir pour veiller.
Elle tourne la tête, elle repli correctement les couvertures sur elle, elle les lisse, et elle elle hausse le menton pour s'adresser à la femme de chambre. On dirait une poupée, avec ses cheveux de lin et sa peau si claire, mais les poupées n'ont pas la jambe cassée, ni cet air inquiet.
La Fadette sourit, ce n'était pas vraiment sa tendance, les zygomatiques rechutant souvent en grève.


-« J'aimerais des madeleines. »

Celles au citron préparées par Linien que tout le monde s'arrache à Château-Gontier. Un prétexte poli pour la faire s'en aller, pour en prime manger. Elle n'avait aucune envie de se confier avec impudeur à Yolanda devant elle.
Sauvée par Ankou, le dogue de Yolanda quelques semaines plus tôt elle attendait depuis de pouvoir se tenir sur ses jambes, ou de pouvoir commencer par plier ses genoux. Elle avait prit du poids, une méthode universel pour combler le manque, pour réparer le deuil, une sorte de gros pansement qui vous prenait aux hanches. Mais Alix continuait tant qu'elle pouvait, défiant les lois de la satiété, des valeurs énergétique et de l'apport nutritionnel recommandé. Pour panser la douleur que faisait un gros trou béant dans la poitrine qu'Alesius avait laissé. Qu'on arrive dans la vie à deux, qu'on commence à se traîner main dans la main sur ce long et sinueux chemin de l’existence pour finalement finir tout seul. A quoi bon les avoir largué par paire si il faut finir dépossédé de cette partie d'elle même? Elle répondait bêtement : Ah quoi bon. Seulement une occasion peut-être d'en vouloir de nouveau à un prétendu Dieu pour ce choix discutable.


-« J'ai mal quand je fais mes eaux. »

On ne pouvait lui retirer ce sens du concis, à la gamine.


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* Au sud de la frontière à l'ouest du soleil de Haruki murakami
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Yolanda_isabel
Le tableau est parfait.

Dans le lit repose une jolie poupée de porcelaine, une enfant adorable, mais la poupée est cassée et l’enfant adorée souffre trop pour être vraiment une enfant. Assise à l’extrémité, elle surveille la moindre de ses grimaces qui trouve un écho dans les siennes, la main vient, mécaniquement, caresser le dos d’Ar c'harz, lequel semble veiller sur sa petite maîtresse, comme si plusieurs entités pouvaient repousser le mal qui saisit la Fadette, comme si humains et animaux pouvaient chasser de la jolie figure l’horrible souffrance. Mais pour connaître le procédé, elle sait que la nourriture joue pour beaucoup dans l’apaisement de la souffrance aussi ne s’interroge-t-elle qu’à peine de sa demande concernant les madeleines. Et tant mieux, elle commence à avoir faim aussi.

Aussi attend-elle avec Alix que la servante quitte la pièce pour mieux revenir avec les divines madeleines de Linien, aussi s’étouffe-t-elle à moitié à entendre les propos d’Alix. Nette et claire, la phrase sonne comme le glas de leur calme, et si elle n’est pas gênée par l’énoncé de la douleur, elle n’en est pas moins peinée, aussi se lève-t-elle pour gagner la porte et rappeler la servante.


-« Donnez les madeleines à Ann, et faîtes quérir le palefrenier. »

Ce brave homme qui fait office de palefrenier et de piqueur, ce brave homme qui lui a rendu plus d’un service ces derniers temps, ce brave homme qui est aussi le fils de Félicie, et pour cela, on le pardonne de tout. Et en revenant vers le lit, la main se pose sur sa petite sœur.

-« Ann va venir, qui va vous soigner. Je n’en doute pas, vous lui expliquerez lors ce qui vous cause du mal. Moi, je ne peux le faire. »

Elle ne connaît pas les plantes assez pour s’adjuger la tâche de guérir sa Fadette, mais elle sait pouvoir compter sur Ann pour cela, son rôle quant à elle, est d’apaiser les plaies de l’âme. La petite main est portée à ses lèvres et un baiser y est déposé.

-« A compter de demain, nous ferons poser une couchette près de la fenêtre pour vous y poser afin que vous puissiez mieux regarder le jardin. D’autant que dans peu de temps, vous aurez de quoi regarder. Nous allons avoir des paons ma boudig, je me suis dit que ça égaierait nos journées à tous, de jolis animaux fanfarons pour nous mettre dans le bain. »

Il s’agit d’occuper les esprits surtout, la plupart des jeunes filles séjournant à Château-Gontier ayant été coupée de leur famille depuis peu, l’ambiance est à la morosité, et les couleurs électriques des paons sauront peut-être réveiller les esprits. Quant à celle qui se trouve sous les couvertures, elle a eu une idée voilà plusieurs semaines, et il lui a fallu débourser encore et encore de l’argent pour trouver ce qui amènerait un sourire à Alix. Et à la porte, on gratte et c’est tant mieux, avec un clin d’œil à sa protégée, elle se lève pour aller ouvrir la porte et tomber nez à nez avec le palefrenier, tenant contre lui deux chiots au museau plissé, et secondé en cela par son fils en portant deux autres. Les chiots sont déposés au sol, et les deux hommes de saluer en promettant de rester dans le coin pour ramener les chiots si besoin est au chenil.

Voilà la jolie surprise, qui n’a pas l’heur de plaire à tous, puisque déjà Ar c'harz se redresse, le poil hérissé, lui d’habitude si calme malgré la présence constante d’Ankou dans les parages. Haussement d’épaules de Yolanda alors que le chat saute pour se hisser en haut de la courtine, les chiots quant à eux de cavaler dans la pièce, de s’essayer à monter sur le lit sous le regard calme du gros dogue noir. A l’un d’eux qui trébuche sur l’estrade imposante sur laquelle repose le lit, Yolanda tend les bras pour le hisser sur le lit, récoltant au passage, un coup de langue affectueux.


-« Ce sont des mâtins napolitains. On les dit féroces gardiens. J’ai pensé que cela vous ferait plaisir et qu’ils vous occuperaient. Il y en a deux pour vous, et deux pour moi. Des couples, il leur faut un nom ma boudig. Pouvez-vous le faire en attendant l’arrivée d’Ann ? »

Es-tu heureuse surtout ? Quant à elle, elle n’a pas besoin de le dire, dans cette chambre remplie de couinements et de frétillements, elle sourit de bonheur, et les mains ne savent plus où aller tant il y a de têtes à caresser.
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Alix_ann
Se maintenir dans la danse sans répit de la vie, accusée un à un les coups comme ils viennent, se sentir provoquée par Ankou qui fauchait les êtres chers, ces gens qu'on regrettera jusqu'au bout désormais. Peu à peu Alix s'engouffrait dans la désolante brèche de la lamentation chronique, se laissant happer par la décrépitude. Et ça l'ennuyait. Pourquoi seulement fantasmer ce bonheur pour lui courir après en oubliant dans son chemin d’apprécier tout ce qu'il y avait de bien. D'oublier de remercier ce possible être suprême d'avoir rendu accessible une possible rédemption, un repli chaleureux loin des soucis que peuvent occasionner l'appartenance à une fratrie bretonne éclatée.
Elle se heurte, dans sa quête d'une absolue quiétude.
Tout va aller bien, Yolanda est ici, elle s'adresse à elle avec tant de facilité. Elle aurait voulu pouvoir engager de pareilles conversations avec sa mère perdue dans des conflits évanescents, ou bien son père qui lui, ma foi, faisait son bout de chemin. Pourquoi regretter de mauvais parents quand on a est choyée par la plus prévenante des soeurs? Une cousine d'une parenté assez lointaine en vérité, mais les liens du sang lui paraissait plus que tangibles en ce moment.


-« Des paons? »

Avec des grandes plumes, des couleurs à tout les coins de leur surface? Pourvoir les regarder par la fenêtre? En vérité, sans déconner, c'est grand comment? Assez pour les regarder dans les yeux sans trop lever la tête?

La Fadette se targue d'un sourire. Une enfance à rafistolée qu'on répare avec des paons, on ne peut pas raisonnablement imaginer ça. Les yeux ouvrent pour s'étirer aussi grands qu'ils peuvent. Raisonnable, ici? Aussi peu que la disproportion de la ménagerie de Château-Gontier, encore moins que ce qui allait venir. Si elle avait imaginer pouvoir se vanter un jour d'avoir reçu en lot de consolation pour une chute dans un puits un couple de Mâtins, elle aurait ricaner. Raisonnablement, elle aurait plutôt penser que ces chiens auraient pu aller à son père, ou au Marquis dont sa marraine lui avait tant parler ou encore à l'idée qu'elle se faisait de ce que son frère aurait pu devenir. Des féroces gardiens, n'était-ce pas d'habitude l'affaire des hommes? L'idée lui vient que Yolanda avait du y songer en pensant à ce récent incident. Mais à cet instant, c'est très loin de l’inquiéter.
Toute une épaisseur de poil, à commencer par cette tête qu'on devinait déjà toute plisser arriva à déloger le chat qui dorait là, quelque part sur le lit. Il se hisse les griffes parées sur le dais tiré au dessus du lit. Personne ne s'en occupe trop, l'attention est détournée par ce tout nouvel arrivage. Yolanda lui a déposé ici, comme elle lui a apporté tout ce qu'il lui manquait. Elle n'en comprend pas encore bien la teneur, elle n'en mesure pas encore toute la proportion. La petite demoiselle qui l'a cueillit à Paris et qui lui a retiré de sa terre Barbare.

L'enfant rigole. De la joie qui l'envahit, qu'elle a du mal à contenir, qu'elle extraits par des rires, des yeux qui s'embrument à peine de larmes qui pourraient être restées par inadvertance, ou peut-être bien par dépit. Sa réaction est simple, elle se défend un peu plus contre un mal latent, elle profite de ces quelques minutes ou son handicap passager n'est plus un soucis, ou même ces deuils, ou sa peau qui s'étend sous l'assaut des madeleines.

Allez, il n'est plus temps!
De trouver encore les deux bestioles charmantes.
Et de s'affairer à cajoler celui que Yolanda avait fait grimper jusqu'à elle, soucieuse de se procurer un brin d'inspiration pour le nommer. De l'inspecter, de le trouver décidément mastoc.


-« Pourquoi pas Titania? Elle vaut bien son nom! »
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Anaon
    Anaon n'est pas loin. Elle ne l'ai jamais bien longtemps. Normalement.
    Si le chaperon passait auparavant ses journées constamment collé aux chausses de la Josselinière, depuis son retour à Château-Gontier, la mercenaire prenait un peu plus de distance avec sa protégée. Non pas qu'elle ne tienne plus à sa tâche, non pas qu'elle n'apprécie plus l'adolescente, juste qu'elle savait laissé Yolanda à ses affaires quand elle n'avait pas besoin d'elle.

    Quand le chaperon n'était pas sur les talons de la blonde, elle était aux écuries, le front contre celui de sa monture, souffle contre souffle, à murmurer tout bas des mots que les oreilles attentives buvaient sans rechigner. Et quand elle n'était pas auprès de Visgrade, elle restait dans sa chambre à brasser paperasse et vengeance. Parfois, elle s'y enfermait plusieurs heures, sans qu'on l'y entende et on la voyait soudainement ressortir la mine fatiguée et les yeux rougis. Et sans un mot, elle reprenait sa tâche habituelle.

    Là voilà, assise contre sa fenêtre depuis un temps qu'elle ne compte même plus. Le front contre le verre, à demie comateuse. C'est froid. Le verre contre sa peau. Mais çà soulage un peu cette douleur calfeutrée dans son crâne qui ne part jamais. C'est largement supportable, c'est plutôt discret, mais c'est toujours là, comme un étau qui ne lâche pas. Une douleur qu'elle connait bien et qui ne se soigne ni par les tisanes, ni pas les élixirs. La fatigue.

    En proie aux insomnies, la mercenaire n'avait jamais eu grand sommeil, mais ces derniers-temps, ce n'est pas qu'elle ne dormait pas, c'est qu'elle dormait trop mal. Rythme de repos complétement éclaté, il lui arrivait de garder l'œil ouvert toute la nuit, avant de s'écrouler sur sa couche toute une après-midi. Elle ne bennait jamais à la même heure, jamais la même durée. Et il ne faut pas croire, ce n'est pas le manque de sommeil qui brise. C'est le manque de régularité.

    Les paupières frémissent, prêtent à se fermer sur cet esprit qui broie du noir. Une vibration agace ses oreilles. Du bois. Le visage se tourne vers la porte qui s'ouvre. Une servante entre, déposant un plateau de madeleines et lui signalant que la Demoiselle de Josselinière l'attend dans la chambre de la petite Kermoriale. Instant de latence. Le chaperon acquiesce puis se lève dans une grimace. Maudite hanche! Si la plaie semblait enfin refermée la gène restait encore bien là. Assis çà plisse, debout çà tire. Il n'y a bien que couché que çà pouvait passer.

    La balafrée s'approche du plateau qu'elle lorgne d'un œil sceptique. Elle n'a pas faim. Elle n'a jamais faim et pourtant, il faudrait qu'elle mange pour deux. Une main vient glisser sur sa panse arrondie alors que l'autre pince une madeleine qu'elle porte à ses lèvres. Crispation. Et elle se force à picorer dedans. Ça passe mal, mais pourtant elle en prend une seconde avant de disparaître dans les couloirs du château.

    Au fil de sa marche, le chaperon lance des coups d'œil presque inquiets autour d'elle. La crainte de croiser les poupées de Château-Gontier. Toutes ses petites filles avec leurs tête angéliques et leur rire de cristal qui lui tire un sourire comme un masque pour cacher ce cœur qui se recroqueville dans sa poitrine à chaque éclat. La porte de la chambre de la minie-buse est atteinte. Quelques coups et le bois qui s'ouvre sur un visage soucieux.

    _ Vous m'avez fait mand...

    Ça aboie? La balafrée s'arrête, suivant d'un œil surpris les chiots qui gambadent dans la pièce. Yolanda ne lui avait pas parlé de cela. Ou si elle l'avait fait, la confidence était entrée dans une oreille pour mieux sortir par l'autre.

    _. ..der...

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Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III - [Clik]
Yolanda_isabel
Il est des choses auxquelles on doit s’habituer. L’environnement surprenant de Château-Gontier en fait partie, les habitants de Château-Gontier qu’ils soient adultes, enfants, humains ou animaux, en font partie. Mais entre autres choses dont Yolanda s’est accoutumée à la perfection, il y a le caractère changeant de la Fadette, cette capacité à changer d’humeur en quelques instants, à passer du rire aux larmes, de la colère à la tendresse. Plus tard, on appellera cela la cyclothymie, pour le moment, Yolanda met ça sur le compte de l’enfance. Aussi ne s’étonne-t-elle pas de voir la fillette rire aux facéties et attentions canines, et elle opine du chef à entendre le prénom choisi, en effet, il va à ravir à la petite boule de poils femelle qui distance pourtant en taille et en poids ses compères. Dans cette atmosphère guillerette régentée d’une main de maître par Ankou, décidé à faire admettre aux chiots sa position de chef de meute, Yolanda ne se sent pas encore de faire part à Alix Ann de son choix concernant ses propres chiots.

Si le dogue s’appelle Ankou et si son adoption a été suivie par le trépas de Béatrice Ière, sa chère et tendre marraine, Yolanda ne s’en obstine pas moins, et après y avoir longuement réfléchi, elle a choisi des noms dignes des plus grandes histoires, digne de l’Histoire grecque. Perséphone et Hadès, souverains des Enfers dans l’antique cité démocratique. Pied de nez ultime aux croyances, Yolanda se vautre dans l’hérésie, s’entoure de morts pour mieux s’en défendre. D’une main, elle repousse les assauts chaleureux des chiots, de l’autre, elle cajole un dogue aux aguets devant un tel débordement d’énergie, et enfin, elle se décide à saisir celui appartenant à la Fadette, pour ce qu’elle les a différenciés, les siens ont déjà un collier comme celui d’Ankou. Ceux d’Alix Ann attendent d’être tout à fait baptisés, tout à fait à leur maîtresse. Le petit mâle rejoint sa sœur, au prix de milles disputes fraternelles, de jeux bruyants, au détriment sûrement du calme requis par le médecin concernant la fillette alitée.


-« Titania lui ira à merveille, et celui-ci ? Quel nom aura-t-il ? »

Elle attend, du moins, pense-t-elle devoir attendre, car déjà la porte s’ouvre sur l’Adulte avec un grand A comme Anaon, et la Lune de se lever, sinon dans le ciel, au moins du lit pour rejoindre la Balafrée. Des mots simples, des mots doux, à l’opposé de ce qui l’inquiète, une confidence de grandes.

-« Le médecin a soigné sa jambe.. Du moins semble-t-elle en bonne voie d’être soignée. Mais elle se plaint de douleurs lorsque .. » Allons, Yolanda.. Cette femme t’a vue nue, et pourrait être ta mère, pas de fausse pudeur ! « Elle fait ses eaux. J’ai confiance en cet homme, mais je sais ce dont vous êtes capable, et en dehors des saignées, je doute qu’il préconise quelque chose. »

Le reniflement qui suit illustre pour beaucoup le mépris qu’elle porte aux médecins concernant les maladies. Ils soigneraient tout par des saignées si on les laissait faire. Un regard aux chiots, un sourire tendre même si anxieux.

-« Ils sont mignons, n’est-ce pas ? J’ai pensé que cela lui ferait plaisir et lui ferait un peu oublier la douleur.. Et la perte de son frère. Ils sont arrivés, il y a quelques jours. »

En vérité, voilà la vraie raison. Atténuer la perte d’Alesius.
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Alix_ann
Cette attitude à tendances semi-assumées et contraires s'était très bien accommodé quant à lui au caractère si fragile de la Fadette. Choyée et gâtée elle redevenait de suite cette enfant qu'elle rêvait tant pas moment. Elle ne saisissait pas tout les petits sursauts de bonheur qui la prenait par moments, ils étaient les plus souvent radiés par la reprise en compte de nombreuses réalités. Les yeux s'émerveillent en constatant combien sa vie peut-être remplit par moment. Il y avait Molières et Anaon qui arrivait pour la soigner, il y avait Ar c'harz qui tentait de trouver une cachette et Jean-Baptiste quelque part dans le coin. Alix ne tarderait pas à revenir dans quelques heures et en attendant il y avait Ankou qui lui avait apporté son aide il y a pas si longtemps et tout ces petits dogues qui se précipitaient dans leur coin. Si cela avait une once d'importance lorsqu'elle était prise par cette mélancolie dévorante.

De justesse elle saisit la question de la Josselinière et fait mine d'y songer. C'était un grand moment que de baptiser les petits matins qui venaient seulement d'arriver pour ne pas laisser à la Fadette l'occasion de se reposer en cette journée qui s'était annoncée comme morne à l'image de ses semblables. Elle s'était bien trompée, encore une fois.


-« Je veux qu'il ait le nom de son mari! Tu sais, des noms de fées, des noms de rois. N'ont-ils pas tout ce qu'il faut pour pouvoir porter de tels noms? »

Elle sourit, essaie du mieux qu'elle peut de se convaincre elle-même et de se souvenir du prénom en question, celui de l'époux de la reine des fées..

-« Obéron! »

C'est ainsi que ces deux nouvelles acquisitions furent nommés à l'image des plus grand rois des fées d'après toutes les histoires de fées que Yolanda s'appliquait à lui raconter. Il n'en fallait pas moins pour le couple dont on venait de lui léguer la responsabilité. La môme était ainsi toute tenue à l'écart pour le moment d'une possible retombée dans l'enfer au contraire de Molières qui se targuait de posséder un chien tout de muscle fait, Ankou. La petite buze préférait tout spécialement des prénoms sans grande signification symbolique qui pourrait alourdir un peu plus sa lourde conscience des affres de la tristitude.
L'accablée petite chose se réfugiait loin de pareils soucis en essayant de se représenter aussi peu qu'elle pouvait quelque chose en lien avec le précédent décès. Pourquoi pleurer si elle pouvait rendre le sourire à Yolanda par ces petits efforts au lieu de lui donner bien du soucis? Et puis elle n'aurait plus de larmes pour ce qui allait s'annoncer, si ça continuait comme cela.
Farouchement ancrée dans sa position elle remarque à peine l'arrivée de Ann. La mercenaire marque un temps d’arrêt sans trop oser pénétrer dans la chambre. Surement de la surprise. Un regard emplit de joie, celle d'avoir récolter autant d'attention on si peu de temps, tant d'affection seulement pour elle suivit les murmures de Yolanda destinés à la chaperonne. Il n'était pas question de savoir quoi, aujourd'hui plus aucun soucis ne serait fait. Ou si peu!

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Anaon
    L'œil suit platement la course des canins, sans capacité à s'émouvoir. Le cerveau englué dans ses idées noires s'évertue simplement à atterrir et réagir à l'agitation qui emplie l'air de la chambre. Yolanda s'approche et l'Anaon écoute sans quitter du regard les boules de plis qui s'agitent dans tous les sens. Ça devrait faire sourire, une telle effusion de joie de vivre. Les azurites se tournent vers Yolanda. Latence. Ah... C'était donc cela. La perte du fraternel.

    Le regard de la mercenaire retourne aux chiots. L'un d'eux se fait caresser par la minie-blonde qui s'illumine d'un sourire.

    _ Je suppose que cela peut aider.

    Le chaperon n'en dit pas plus et elle s'avance calmement vers le grand lit. Les pieds poussent délicatement les chiots qui cherchent à lui soutirer quelques attentions et la femme prend place sur le lit avec précaution.

    _ Vous êtes radieuse aujourd'hui, Alix.

    Et de se forcer pour un sourire qui se veut des plus naturels. Les mains se saisissent de la boule de poil qui cherche à l'estoquer à grand coup de langue et la bestiole retrouve bien vite le sol avec déconvenue.

    _ J'espère que votre jambe ne vous fait pas trop souffrir...

    Deux doigts viennent repousser derrière l'oreille une mèche blonde qui se rebelle sur le nez de la petite.

    _ Néanmoins vous avez-mal quand vous aller pour vos eaux, c'est cela? Comme des brûlures? Le médecin vous as-t-il prescrit quelque chose, des élixirs ou des infusions quelconque pour les douleurs de votre jambe?

    Un regard glisse sur la Josselinière qui serait peut être plus à même de lui répondre. L'attention revient sur la petite bretonne. Une main se pose avec douceur sur sa jambe valide alors que de l'autre elle gratte vaguement la tête du chiot qui geint en cherchant à se hisser de nouveau sur le lit.

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Yolanda_isabel
Gardant par devers elle le prénom choisi par Alix, elle considère un instant la Balafrée. Faut-il encore une preuve à tous que Dieu n’existe pas ? Comment cela pourrait-il être alors que les deux personnes qui sont dans cette pièce et qu’elle chérit, souffrent toutes deux, de maux qu’elle ne peut guérir en dépit de toutes ses tentatives, Dieu n’existe pas et les deux Ann souffrent.. Et puisque la narratrice ne sait pas quoi écrire, permet public qu’elle se fende d’un paragraphe de linguistique bretonne. Comme chacun sait ou devrait le savoir l’Anaon est une âme en peine, une âme de défunt, et comme vous devriez le savoir, Yolanda parle breton, de fait, jamais cette amoureuse de la vie n’appellera son chaperon de la sorte, et par une ridicule pirouette, elle a raccourci le prénom de la mercenaire à sa première syllabe, au détriment d’un prénom sûrement adapté à l’humeur détestable du cerbère de Château-Gontier.

Elle assiste donc impuissante à leurs douleurs, à leurs souffrances, tentant de son mieux de les conjurer, de la même façon qu’elle voudrait conjurer la mort, mais à l’impossible nul n’est tenu, Yolanda pas plus que les autres.. Aussi se laisse-t-elle tomber sur la couche pour observer la scène, calmant d’une main apaisante les ébats des chiots, du moins, en cela sait-elle se démarquer. A la question d’Ann donc, elle répond par l’affirmative.


-« Il a remis l’os en place et l’a immobilisé, puis lui a donné une décoction de saule blanc. »

Elle a dit cela calmement, et a fait de son mieux pour retenir le tout, sans trop de difficultés du reste, d’une part, parce que la mémoire de Yolanda est une merveille de la nature, d’autre part, parce que la Nature émerveille Yolanda.

Et maintenant ? On attend que le Messie fasse son œuvre !

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Anaon
    La réflexion se met en marche et il ne faut pas long pour qu'elle aboutisse. L'Anaon avait fait sien l'art des plantes et de la guérison. De l'herboristerie apprise dès la jeunesse par les soins d'un père, aux techniques officielles assimilées sur le banc des écoles, sa soif de connaissance ne s'était que si peu tari. Comprendre le corps humain, ses biens-faits et ses maux. Peu à peu cette passion pour la découverte s'était faite maladive, malsaine jusqu'à la menée, aujourd'hui, dans le secret, à bravé les tabous et les interdits les graves. "La science, toute science, est sans conscience ni limite"*.

    En un clignement de paupière, les pensées s'effacent pour se raccrocher à l'instant présent.

    _ Du saule... il a bien fait.

    Les doigts s'animent sur la jambe de la petite Kermorial comme pour attirer au mieux son attention.

    _ Je vais vous donner à boire tout les jours des infusions à base de bruyère cendrée – Vous avez de la chance qu'elle fleurisse encore à cette période de l'année -. Mais il vous faudra aussi boire beaucoup d'eau même si vous n'avez pas soif. Cela éliminera ces brulures que vous ressentez.

    La femme se penche un peu plus alors que sa voix emprunte le timbre doux des secrets que l'on livre.

    _ On dit aussi que la Bruyère cendrée aide l'âme et le cœur a ne pas avoir peur de la mort.

    Un sourire, elle se redresse.

    _ Je vous préparais des onguents. La saule est un excellent remède, mais on peut encore vous soulager un peu plus. Autant en profiter, je ferais avec ce que je peux trouver. Autant vous prémunir d'une quelconque fière ou autre. Les maux sont souvent du au déséquilibre des humeurs du corps, mais les plantes peuvent bien souvent palier au simple saignée.

    Un regard pour les deux blondes, un sourire partagé et le chaperon se relève doucement.

    _ Je m'en vais vous chercher tout cela. En attendant... souriez.

    A femme n'en attend pas plus pour quitté la pièce et gagner les cuisines. A peine le dos tourné, tout sourire s'efface pour lasser place à ce masque de profonde lassitude.

    Les semaines à venir seront fatigante pour la petite noble. Le chaperon, lui, y trouvera une distraction opportune. Surveiller au plus près la petite, veiller à son état, ses nuits, ses envies. Oublier dans quelques gestes tendres la peine en se souvenant pourtant du temps où il était si souvent prodigués. Combler malgré elle ses instincts maternelles si durement malmenés.

    Les semaines seront longues. Mais c'est le temps qu'il faudra pourtant pour que tout aille mieux. En apparence seulement...

* Andrée Comte-Sponville
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