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[RP] De l'ombre à la lumière

Leone.
Dans une clairière, l'homme se laisse choir dans le fauteuil inconfortable de ses maux. On ne peut être libre au milieu d'esclaves. Or, le pòble était enchaîné par les convictions irraisonnées d'un groupuscule niais et n'apportant que pour enluminure la médiocrité qu'on leur connait. Le Salvatore s'était bien vêtu pour ce jour fort important. De bottes raffinées à la tunique rouge frappée d'une croix occitane dorée. Restant là, assis, perdu dans ses pensées. Il s'abandonne dans la méditation attendant que son futur "disciple" ne pointe le bout de son nez. Ouvrant les yeux, la lumière l'aveugle un instant puis s'estompe le mal pour offrir à ses prunelles les beautés d'une Nature généreuse. Entendant des bruits de pas vers sa direction, il ne fait mine de rien. Impassible, comme s'il connaissait déjà la venue de celui qui est tant espéré.

Je t'attendais...

Résonnent sobrement les mots dans l'vent qui emporte son dernier soupir. Avant de figer l'instant. Leone observe cet homme enchaîné par des principes faux et abscons. D'un geste de la main, il l'invite à prendre place à même le sol sur cette herbe verte et bien fraîche. A côté de lui se trouve deux bâtons, non point pour la marche, mais fait pour se battre. Il savait ce que son "esclave" du moment allait choisir comme voie. Son destin était tout tracé. Comme la course du Soleil dans l'azur. S'adresse-t-il à lui comme un père envers son fils.

Dieu est immanent, impersonnel, absolument infini et éternel. Il est dans toute chose, ce qui revient à dire qu'il est la Nature. Deus sive Natura.* Une infime partie de lui est en moi, est en toi, en chacun de Nous. Reste plus qu'à espérer qu'il ne s'agit point de son séant mais vu ta tronche de cul, j'ai des doutes. La puissance de persévérer dans son être, le conatus, et de s'affirmer selon sa propre nature qui est part de la Nature, part divine. Deus, il est le conatus même. Vivre selon son conatus, c'est presque vivre comme Dieu, c'est vivre en étant la cause de soi-même.

Une première petite pause suite à ses révélations. Salvatore sort une fiole d'hydromel de sa besace, en boit une gorgée, n'en propose pas à son invité, la range et reprend.

La liberté n'est jamais donnée. Mais si tu es là, c'est que tu désires te débarrasser de tes chaînes. Et de te mettre en route pour ce qui est bon pour toi. Bon et non "bien". Le Bien et le Mal n'existe pas pour nous. Tu es conditionné par ce que tu fais. Une action bonne pour toi comme agonir d'injures Godinou peut être mauvaise pour un autre, notamment lui. C'est ce que nous nommons l'Ethique. Qui est la recherche de la réalisation de ses désirs et de l'accomplissement de sa liberté.

Il s'arrête de parler, repense à sa boutade, voit que l'hôte la laisse passer et écoute poliment.

Maintenant que nous sommes ici, tu passes du rang de Hazak, d'Ignorant à celui de Matspoune, un Soumis. Afin de devenir un Havana, un Humain, tu te dois de passer ton primo-texto qui se déroulera en deux parties. La prime sera celle de l'orateur, je te demande de parler de toi, de tes désirs, de tes pensées sur un sujet quelconque. Et l'autre partie de ton primo-texto sera celui d'un duel au bâton avec ma personne.


*Dieu c'est à dire la Nature.
Guillhem
Le jeune homme, orphelin de père rappelons le, marchait à pas lents dans la forêt. Les giboulées automnales avaient rendu l'air et et la terre humides et les feuilles mordorées des arbres de la forêt luisaient sur son passage.
Dès l'orée il avait assouvi l'envie de retirer ses chausses, les portant depuis lors par dessus son épaule droite.

L'homme l'avait convaincu, il s'était retrouvé dans ses raisonnements et avait convenu de le retrouver en milieu d'après midi dans une clairière proche du village.

L'odeur forte de l'humus et des mycorhizes s'emparait peu à peu de son âme, l'enivrant au point de transcender ses sensations physiques habituelles.
Il se sentait comme flottant dans un univers cotonneux, parcouru d'un certain vertige, celui de communier avec a nature environnante.
La terre, le bruissement des arbres vifs mêlé aux légers amas de feuilles et de brindilles mortes pour un temps, celui de la transmutation, qu'il foulait de pleins pieds.

Sans s'en rendre compte, ou plutôt si, il le savait mais tout était tellement fluide à ses sens en ce moment, il arriva à la clairière, où Leone l'attendait.

Ses lèvres se mouvèrent brièvement tandis que le vent lui portait ces quelques mots brefs.
Citation:
Je t'attendais...


Guillhem opina du chef, reconnaissant, et resta là debout au sein de la clairière, humant l'air et absorbant par ses pores les paroles de l'Admor.
Son intellect le rappela sèchement à la réalité dès que celui ci parla du Cul de Dieù et d'un certain Godet de vin...
Alors il commença à l'écouter d'une toute autre façon, ses sensations revenant peu à peu à la normale.


Adessiàtz Leone. Tu sais... Cette forêt sera témoin de ce moment.
Si tu attends d'un toulousain qu'il se soumette gentiment à une doctrine, je crois que tu fais fausse route, ou que tu aurais du t'adresser à quelqu'un d'autre.
Je n'ai jamais cru à la soumission des hommes, ni à la sous - mission qui consisterait à les soumettre.
Très sincèrement, je crois qu'il vaut mieux que le dernier toulousain périsse les armes à la main et que le mot "fin" soit écrit au bas du dernier chapitre de notre histoire, plutôt que de continuer à végéter comme des vassaux ou des esclaves.*
Alors dis moi, Admor Leone di Foscari Widmann, es tu venu parmi nous pour faire jaillir la lumière que nous portons en nous, ou pour la couvrir d'un autre voile d'obscurité oeuvrant à nous soumettre pour une autre entité différente de l'Eglise Aristotélicienne apostolique romaine dans la forme, mais toute aussi similaire par le fond?


Winston Churchill

_________________
Paratgejam mos fraires, paratgejam!
Leone.
Se relevant, il sent le vent caresser ses cheveux, il entend l'eau ruisseler au loin. Il n'est qu'une poussière parmi d'autres poussières. Mais cette dernière a décidé de vivre libre, et de ne pas épouser la contrainte. D'oublier la morale aristotélicienne qui fixe leurs moutons dans de vulgaires pâturages où l'herbe à le gout du sang. Si Dieu avait voulu que les êtres aient peur de lui, il avait réussi sa mission en mettant ses suppôts du Sans Nom sur les terres du monde entier. Alors qu'au fond, Dieu n'était pas tout "là-haut" mais bien tout autour d'eux. Que cela soit dans ce bout de bois, dans cette fleur qui souffre de l'écrasement par le bâton posé tout contre elle. Si on la cueille comme on tue un animal sauvage, elle retourna à la Nature en s'effritant, en perdant son essence. Nous nous devons de nous réjouir de chaque naissance car elle rapproche mathématiquement de la venue du Sage des Sages. Et pleurer, louer nos morts pour ce qu'ils nous ont apportés.

Mettant une main dans ses cheveux, puis sur son bouc, il observe Guillhem des pieds à la tête. Et de lui répondre la première chose qui lui vient.


Tu peux partir, tu as la possibilité de le faire. Mais tu ne seras jamais libre. La liberté s'acquiert grâce à la Vérité. Or, tu n'est qu'un Ignorant. Tu ignores tout de ce qui t'entoure. Tu crois. Idiot est celui qui croit. Croire en quoi ? En un Dieu tout puissant, qui nous regarde depuis là-haut, patientant de pouvoir juger ses ouailles à grands coups de maillet divin ? Nenni, tu es un ignorant. Crois-tu que les bergers de l'église aristotélicienne qu'on nous impose,ont quelque chose à faire de toi ? Ils ne veulent que le pouvoir et souiller nos esprits avec leur morale, bien à eux. Qui te demande de croire aveuglement sans te poser de questions. A avoir peur du "Bien" et du "Mal", à insérer dans ton esprit des choses honteusement fausses sur ce que tu fais de ton être. Que Dieu accueille ses enfants dans le Soleil et rejette une partie de sa "création" sur la Lune. Crois-tu donc en ces inepties ? Si oui, tu devrais en avoir honte.

Nenni, Deus est dans tout ce qui nous entoure. Il est là avec nous. Une infime partie de lui. Ignorant ! Parce que nous avons été persécutés, parce que nous avons été jugés et parce que nous sommes différents. Nous ne sommes point prompt à apporter un voile obscure sur les êtres qui nous entourent. Surtout qu'un Spinoziste aime la liberté des autres autant que la sienne. Comme pourrai-je vivre pleinement mon conatus et être heureux, si tous autour de moi sont enchaînés ? Je ne le pourrai. Aussi simple que cela. La Spinozie est une religion de liberté mais aussi de convivencia - de tolérance - de pretz - de noblesse de coeur - et de paratge - d'égalité -.
Aphykit
Dire qu'elle s'ennuyait était un doux euphémisme, son humeur était aussi maussade que le temps. Les mêmes nuages que ceux qui obscurcissaient l'horizon, obstruaient ses pensées. Tout était paré de gris, de noir. Elle n'arrivait plus à admirer l'embrasement des arbres, à se délecter des mille senteurs de la terre détrempée... Rien, plus rien. Juste ce silence qu'elle s'était sottement imposé, et cet ennui, ennemi sournois qui chaque jour, l'étreignait davantage pour mieux l'éteindre.

Après-midi pluvieux, son trop plein d'énergie lui avait fait astiquer la taverne de fond en comble, elle avait asséner quelques coups de pieds rageurs aux chaises, tables, tonneaux qui se trouvaient par un malencontreux hasard à sa portée.
Elle bougonnait, ronchonnait, se sentait trahie, humiliée, tant elle était malmenée par ceux qui étaient importants à ses yeux. Après l'épisode amoureux de son tavernier et surtout ami, le départ pour un voyage.. "d'agrément" de celui qui disait partager sa vie avec elle... Et encore, elle faisait abstraction de la croix qui l'attendait, d'autant que le capitaine de l'armée royale, lui avait fait une description pour le moins explicite et détaillée du supplice. Rien d'engageant dans cette affaire-là, non plus !
La pluie battait le carreau de la taverne, vautrée dans le beau fauteuil, elle bouillait ! Il fallait qu'elle trouve quelque chose à faire, sinon, elle allait soit détruire le mobilier, soit commettre un homicide.

Elle se redressa d'un bond, oubliant sa jambe douloureuse, faillit s'étaler de tout son long, jura, prit sa cape et se décida à affronter les éléments. Cela faisait bien trop longtemps qu'elle n'avait pas arpenté les bois, qu'elle ne s'était point ressourcée. Il était loin, le temps de ses errances, des chemins qu'elle affectionnait tant.
Elle s'était perdue à trop se civiliser.

D'un pas décidé, elle franchit les remparts, s'éloigna de ses congénères. L'esprit toujours embrumé par les faux semblants, elle s'avança, s'immergea dans la forêt. Les bruits se faisaient plus diffus... la pluie redevenait un tintement harmonieux. Parfois un bruissement de feuilles la faisait frissonner. Elle avait oublié ces milles émerveillements... peu à peu son pas se calma, sa démarche se fit plus souple, plus silencieuse. La lente progression à travers le calme, la force bienveillante de la Nature l'apaisait... Ne plus entendre autre chose que son coeur qui bat, sa respiration... elle ferma les yeux un instant, leva son visage vers le ciel pour offrir ses joues aux bienfaits de la pluie.

Soudain, elle perçut, des bruits, des pas...
Etrange ! Qui pouvait bien s'aventurer ici en pareille journée. Son instinct la fit se plaquer contre un arbre. Inutile de se laisser troubler par un importun. Ce calme, elle en avait trop besoin. Sans doute s'agissait-il d'un chasseur, quoiqu'il en soit, elle n'avait pas du tout l'intention d'entrer en contact avec un quelconque bipède.

Elle laissa la silhouette s'enfoncer dans la forêt et ne reprit que plus tard, sa progression. Quelques minutes plus tard, les bruits d'une conversation lui effleurèrent les oreilles... de plus en plus étrange !
Cette forêt serait-elle devenue le dernier endroit où l'on cause ?
Qui donc pouvait être là ? Elle se fondit du mieux qu'elle le put dans l'environnement pour s'approcher sans être repérée.
La curiosité n'était pas le moindre de ses nombreux défauts... elle finit par deviner deux silhouettes, vraisemblablement deux hommes, l'un debout et qui s'agitait, l'autre était assis et semblait plus calme, enfin, jusqu'au moment où il se redressa.
Intriguée, elle l'était au plus haut point.
S'armant d'audace, elle s'avança encore un peu, plissa les yeux, les échos d'une conversation lui parvenaient sans qu'elle parvint à reconnaître les voix. Trop concentrée, elle en oublia un instant la prudence et posa son pied sur une branche qui craqua. Le silence était rompu : deux possibilités, prendre la fuite ou s'avancer et faire face.

Elle n'aimait guère prendre la fuite, elle s'avança donc en direction de la clairière, non sans avoir attrapé la dague qu'elle dissimulait. On n'est jamais trop prudent.
Elle stoppa net, en reconnaissant les deux hommes. Ce que fabriquaient un professeur d'université et un beau parleur au milieu de la forêt, par un sombre après-midi d'automne, lui était totalement incompréhensibles. Les idées les plus folles lui traversèrent la tête... et elle s'approcha d'eux, sourire moqueur accroché aux lèvres.



Bonjorn ! J'espère ne pas vous déranger !


Au fond, elle s'en fichait éperdument de les déranger ou pas, voire même que si tel était le cas, elle pourrait faire usage de sa langue, parler, argumenter, perdre son temps en verbiage, et ce serait une excellente chose pour son moral. Ici, au fond des bois, on ne pouvait pas considérer qu'elle rompît son voeu de silence, et c'était tant mieux !

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Guillhem
Le vent devenait bise alanguissant la lueur monotone. Dans la semi clarté Leone se caressait, la barbe engluée de certitudes.
Parmi les bruissements de la forêt, un craquement distinct se fit entendre captivant leur attention.
Ce fut alors qu'Elle apparut, superbe et encore nimbée d'innocence -avec un peu d'imagination. Le sourire qu'elle arborait le poussa à demander à Leone,


Tu as même pensé à la Vierge volontaire? J'en reviens pas.

Ironie quand tu nous tiens, special dedicace to Godefrigo, son nouveau mot qu'il avait eu malgré de lui enseigner. On n'entendait plus que ça de sa bouche maintenant, jusqu'à ce qu'un nouveau le replonge dans la torpeur. Puis s'adressant à la vierge en question... Enfin, oui, à Aphy:

Ca dépend, tu viens t'offrir à nous? Leone a un énorme connatus, tu ne sais pas à quels risques tu t'exposes!


Puis de reprendre son sérieux


Leone, je ne veux croire qu'en une chose. C'est la capacité des peuples à s'affranchir.
Est ce là l'image que tu te fais du père Saino ou de monseigneur Henriques? Des bergers peu scrupuleux en quête de pouvoir sur nos âmes perdues?
Si ces deux là sont minoritaires dans leur paroisse, je veux bien te l'accorder, mais ils sont signes que tout n'est pas voué à l'échec.
Et l'échec, serait une confrontation, car quelle qu'en soit l'issue, toute confrontation nous dépasse par essence.
Elles sont le signe que nous nous sommes faits dépasser par nos égos.
Nous ne sommes ni plus ni moins que nos propres ennemis, ni plus ni moins que nos propres frères, ni plus, ni moins que ces gerbes de feuilles que nous avons foulé pour nous retrouver ici tous les trois ensemble.
Je retrouve mes plus intimes convictions dans ces notions de liberté, de convivencia, pretz e paratge dont tu parles, et c'est en totale adéquation avec icelles que je me refuse à catégoriser les gens selon leurs croyances pour les mettre tous dans le même panier.
Nous sommes issus d'un peuple libre, droit et fier, tous différents et tous semblables. Divisés par quelques individualités voulant se croire supérieures et nous ayant conduis à fauter les uns envers les autres.
Unis dans et non par delà la différence, c'est ainsi que nous passerons le cap pour vivre une paix et une fraternité durables. Ou nous mourrons tous dans l'ignorance et finalement, l'inutilité.

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Paratgejam mos fraires, paratgejam!
Aphykit
Tu as même pensé à la Vierge volontaire? J'en reviens pas.
Ca dépend, tu viens t'offrir à nous? Leone a un énorme connatus, tu ne sais pas à quels risques tu t'exposes!


L'accueil fut pour le moins étrange, une femme dotée de raison aurait été bien inspirée de prendre ses jambes à son cou et de fuir. Pourtant, elle n'en fit rien, bien au contraire, elle toisa les deux hommes, debout dans la clairière. Elle avait chaud tout à coup, malgré la pluie, malgré la brise, malgré ses vêtements mouillés. Elle se débarrassa donc de sa cape, et dénoua ses cheveux, secoua la tête comme pour se remettre les idées en place. Tout carcan était devenu insupportable...
Dans le même temps, elle surveillait toujours des deux étranges, remarqua les bâtons qui gisaient au sol, pas question qu'elle se défasse de sa dague. Prudence n'était pas mère de sûreté.
Son esprit était en alerte, malgré l'amusement que générait l'idée d'être une vierge venue s'offrir librement. Quant au connatus de Leone, elle s'abstiendrait de dire qu'elle n'avait pas la moindre idée de ce dont il était question, mais connaissait l'homme un peu plus qu'elle ne l'aurait dû, la crainte d'une découverte saugrenue en était d'autant diminuée.

Elle allait répondre, mais déjà, le professeur entamait un long discours, sur la liberté, la religion, l'essence de l'être et en quelque sorte sur le déterminisme qui préside chacun de nos choix.
Elle fut jadis adepte de la libre pensée et écouter Guillhem faire l'apologie des différences pour les rassembler dans le Un que nous formons tous, les uns au côté des autres, trouvait un écho favorable en elle.
Cela faisait trop longtemps qu'elle avait renoncé aux débats d'idées, sans doute pour s'enfermer dans une prison, certes dorée, mais une prison tout de même.
Sa présence, dans cette clairière à cette heure, était une preuve de l'échec de sa vie.
Rien n'est pire que renoncer à ses idéaux, à ce à quoi l'on croit. On y perd non seulement son essence, mais aussi cette force vitale dont la Nature nous a dotés. Rien n'est pire que cela à ses yeux.
Elle aurait bien la parole, mais pour l'heure, elle supposait que Leone aurait sans doute quelque chose à ajouter... et se tut. Il est parfois aussi utile de se taire et de savoir écouter. C'est à travers l'autre qu'on s'enrichit.

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Kaos64
kaos avait recu un pigeon etrange : une invitation mysterieuse a se rendre dans la foret,une reunion ?un piege ?une galante ?

Qu'importe il aimait le mystere et le danger !
Sa vie depuis quelque temps lui semblait vide de sens ,certes il etait heureux à castel ,ses amis ,son travail ,tout ca le comblait d'aise .Mais au fond de lui tout son etre bouillonnait ,il lui fallait une cause a defendre ,l'envie de s'engager et de risquer son ame et son corps !

Amael le pere de Guilhem ,paix à son ame , avait en son temps su faire naitre en lui de grandes idées et lui donner le courage de les defendre !

La foret etait noire mais Kaos la connaissait bien et la clairiere du rendez vous n'etait plus tres loin.

La main sur son epée il ecarta les derniers feuillages ,et dans la semi penombre il reconnut Guilhem ,puis Leone ,une jeune femme se tenait pres d'eux.

Il ecouta les mots dits pendant qu'il s'approchait et une phrase lui sauta au visage:

"C'est ce que nous nommons l'Ethique. Qui est la recherche de la réalisation de ses désirs et de l'accomplissement de sa liberté. "

Il prit la parole afin qu'on ne le prit pas pour un autre:

Adessiàtz Dame , mon ami guilhem,messire Leone

Ce qui se dit ici dans les fondaisons de cette foret resonne dans mon coeur et quand j'entends le mot Liberté ,les seules questions que je me pose sont :

Cette liberté est elle totale ?Absolue?sans entraves ?

et nos desirs ont ils une limite ?

Sont ce reellement les notres ou ceux d'une pensée unique ?
Leone.
Diantre ! La clairière était devenue bien fréquentée tout à coup. Il avait quelques craintes concernant ce genre de réunion dans la forêt. Faut dire que les oreilles malveillantes de l'aristotélicisme traînent partout. Un regard vers la désormais "foule" qui se présentait à lui, une interruption au milieu de son discours le réveilla de sa torpeur doctrinesque. On a vite fait de se perdre dans les méandres de la Pensée avec un grand P. Il se redresse lentement, se saisit d'un bâton en guise de soutien et approche de Guillhem, qu'il nomme son Guitou d'Amour que Godinou en est jaloux...

Nenni. Nous ne sommes pas contre ! Nous ne sommes pas contre l'aristotélicisme, nous avons éventuellement quelques griefs avec l'église romaine mais rien de plus. Tu parles d'unité, tu parles de valeurs occitanes que nous partageons d'ailleurs tous deux. Ton conatus se fonde sur ces principes, tu désires autant la liberté des autres que la tienne. Tu rêves d'un peuple uni qui se dressera contre l'adversité avec l'écho d'un même cri. Mais au fond, pour toi, que t'apporte la foi ?

La question rituelle venait d'être posée. Elle pouvait tout annuler, rendre l'effort d'un homme à l'état de néant. Guillhem était encore enchaîné et il devait de se délivrer par l'apprentissage. Son conatus était déterminé, de quoi vivre comme Dieu. Mais les passions éloignent des buts premiers car ils se fondent sur des obsessions. Les obsessions rendent les gens aigris, triste quand ils ne peuvent obtenir ce qu'ils recherchent plus ardemment. Tournant autour de son "élève", il le jauge mais ne le juge point. Ils sont égaux. D'homme à homme comme le précise la Spinozie et le confirme l'Occitanie. Convivencia... Quel beau mot qui n'a malheureusement pas de réelle traduction en langue d'oil.

Dòna Aphykit...

Alors qu'il tourne autour de Guillhem comme un prédateur sur sa proie, il détourne un instant le regard vers l'ancienne mairesse de Tolosa. Ils se ressemblent. Aussi perdu l'un que l'autre dans un chaos que n'aurait pas renié le Sans Nom, si seulement il existait. C'est la raison pour laquelle, il l'avait délaissé. Il l'aimait, certes, mais plus assez pour vouloir sombrer à ses côtés. Il avait besoin d'une force extérieure et celle-ci prit forme dans ses rêves de folie...

Voyant arriver Kaos, il eut un sourire presque maléfique à l'égard de la petite assemblée qui se formait dès lors sous ses yeux. Il rit en son fort intérieur songeant à Aldin qui verrait d'un mauvais oeil, une réunion de chauriens & assimilés comme tels. Mais il se moque des conséquences quel qu’elle soit. On lui a apprit de rire de la perte matérialiste. Aussi, aucune loi terrienne ne pourra le faire plier. Il est plus fort et veut montrer la voie à ceux qui pensent l'inverse.


La liberté est infinie comme l'est Dieu. La liberté étant le pouvoir d'être soi-même, cause de son être et de ses propres actions, alors que la contrainte consiste à être et agir en étant déterminé par autre chose que soi-même. Par cette conception, beaucoup de monde se disent être libres, alors qu'il n'en est rien. La liberté, c'est prendre conscience des causes extérieures qui nous ont déterminés, des passions qui nous commandent... Et de te mettre en route selon ce qui conditionne ton être. Un homme de droit, promulguant le Droit, juge bon que telle loi offre la liberté. Mais est-ce que le fait d'être déterminé par une loi extérieure que soi-même n'entre-t-il point dans la contrainte ? Faut-il s'autoriser certaines choses pour s'en interdire d'autres ? Selon l'Ethique et non la morale, il faut partir à la quête de ce qui est Bon, pour nous. Et non, ce qui est Bien, la nuance est de taille. Puisqu'elle introduit la notion que le Mauvais, et non le Mal, puisse se superposer et entraîner des maux pour les gens ou les choses qui nous entourent. Toutefois, un monde sans loi serait l'anarchie... Voyez la complexité de la chose.

Si un brigand moyen se met à piller, rançonner, dépouiller...etc. L'action de brigander en soi est-elle bonne ou mauvaise ?
Kaos64
Ainsi la dame presente etait l'ancienne mairesse de Toulouse ,kaos avait appris ce qu'elle avait fait pour preserver la vie de ses concitoyens .Pour lui elle avait agi sagement ,il la salua bien bas :

Heureux de faire votre connaissance,Dona.

puis il repondit à Leone :

pour le brigand ca depend qui il ranconne et je connais des brigands qui ont du coeur ,de l'honneur bien plus que le pseudo prince qui sevit sur nos terres !

Comment sait on ce qui est bon pour nous et ce qui est bon pour nous mais peut etre mauvais pour d'autres est il vraiment bon pour nous ?
Guillhem
Leone. a écrit:
Tu parles d'unité, tu parles de valeurs occitanes que nous partageons d'ailleurs tous deux. Ton conatus se fonde sur ces principes, tu désires autant la liberté des autres que la tienne. Tu rêves d'un peuple uni qui se dressera contre l'adversité avec l'écho d'un même cri. Mais au fond, pour toi, que t'apporte la foi ?


Les mots de l'étrange penseur italien résonnaient en boucle dans son crâne. Crâne qui l'enserrait de plus en plus, comme s'il s'était agi d'une cage cauchemardesque dont les parois s'étrécissaient un peu plus à chaque instant. Et la terre se mit à valser... Tournoyer... Autour du sentiment de s'y noyer.
Il y avait ces feuilles mêlées à cette boue, reflet de sa confusion. Il y avait ces arbres tournoyant en farandole, il y avait Leone, son visage émacié, tournant autour de lui et il le voyait de plus en plus bas, de plus en plus près du sol. Lui même tournait il sur lui même à ce moment?
Ses sens s'amenuisaient, se mêlaient les uns aux autres, disparaissaient. Il se sentit tour à tour rat puis hibou, arbre, feuille qui tombe sous la pluie ruisselante, air chaud et humide de la fin de l'été, autres, Kaos, Aphykit, Leone, Guillhem, Lune, chant, cri, cri, c...


Rhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa!!!!

Un cri venant des tréfonds de ses entrailles bel et bien humaines. Une bogue de terre humide cerclait à présent ses genoux écorchés.
Mais au fond, oui, au fond, que t'apporte la foi...
Une goutte venait de choir, quelque part en lui. Limpide et irradiante. Il se rendit compte qu'il tremblait de tous ses membres.

Sa voix avait du mal à sortir, brisée au sein même de ses cordes vocales.


Elle... elle... c'est la foi... non c'est la raison... la convivença... elle me pousse à faire. A réaliser. A aller plus loin. Non, pas à croire. Mais à savoir... A accomplir, toujours plus. Et avec certitude.
Le doute n'a pas sa place. Les choses sont. Ou ne sont pas. L'erreur est permise, mais pas le doute.
Le brigand pille. Son action n'est ni bonne, ni mauvaise. Elle est.

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Paratgejam mos fraires, paratgejam!
Leone.
Il se frotta la barbe, les regardant tous les trois. Le vent se lève et la pluie reprend sa valse sur la terre engorgée et saoul. Mirant ses gouttes qui tombent des nuages. Ce n'est pas Dieu qui leur pisse dessus, c'est la Nature. L'un donne, l'autre reprend. Et ainsi soit-il jusqu'à la fin des temps. Il s'approche doucement d'Aphykit, puis se retourne vers son "élève" se saisissant du bâton en le levant avec le pied, directement dans la main. Lançant ce dernier vers Guillhem.

Tu viens de franchir une étape. Je ne t'offre pas l'accolade spinoziste mais un duel au bâton. Afin que nous voyons ce que tu donnes au combat. Je pense que de rester vautré dans ton fauteuil autour de quelques vierges a du te ramollir.

Son pied droit s'efface au profit du gauche. Un pas en arrière, il se met en garde et répond à Kaos alors qu'il lance l'attaque envers son adversaire du jour.

Oui, c'est une action. Le spino...ziste est...homme d'action !

Dit-il au fur et à mesure qu'il assène des coups en direction de l'ignorant en passe de trouver le chemin vers la Lumière. Les coups portés n'ont que peu d'incidence car Guillhem en excellent guerrier part tous ses assauts. A croire qu'il a en plus un bouclier...

Le...brigand est empli par la contrainte ! Et une action bonne pour toi...

Il s'arrête un instant.

Sera forcément bonne pour toi, même si elle est mauvaise pour les autres. Là, je vois ce que tu veux dire. C'est si une action bonne est mauvaise pour autrui et que parmi eux, tu as des êtres qui te sont chers. Elle sera forcément mauvaise au bout du compte. Puisque cela te rendra triste quelque part et la tristesse éloigne l'homme de la liberté. La liberté, c'est un rayon de Soleil qui caresse ton visage. Le plus sage reste de le faire partager aux gens que t'aiment. Chaque situations à sa solution et chaque solutions a son problème... Il faut savoir nuancer les choses qui conditionnent notre être.

Il reprend sa posture initiale et provoque Guillhem d'un simple :


En garde !

Va-t-il toucher ?
Aphykit
Une nouvelle arrivée troubla la pseudo quiétude de la clairière. Un autre homme arriva, ce dernier lui était totalement inconnu. Elle ne pensait pas l'avoir déjà rencontré, mais son pas décidé, son assurance, son intervention directe dans le débat, si tant est qu'on pouvait qualifier cette rencontre en pleine forêt de débat, laissait supposer qu'ils avaient bel et bien rendez-vous.
D'un signe de tête, elle salua l'homme. Cette arrivée impromptue la rassura malgré tout. Il lui semblait que ces hommes se réunissaient ici pour être tranquilles et commençaient à se demander si ce n'était pas pour se retrouver entre eux, tout simplement pour communier, enfin... quelque chose du même genre. Ses idées saugrenues lui arrachèrent une grimace, elle les imaginait nus comme des vers, courant dans la clairière, sorte de sarabande démoniaque avant de s'ébattre en communion avec la nature.

Des questions, d'autres questions... une sorte de torture intellectuelle, elle avait à peine le temps d'ouvrir la bouche pour tenter de répondre que déjà une autre problématique fusait. Ces hommes semblaient s'être préparés à débattre - enfin, avant de s'ébattre, à chacun ses fantasmes ! -

Alors qu'elle écoutait Léone, la bouche légèrement entrouverte, prête à bondir ou rebondir si un temps mort venait à s'immiscer dans le débat, elle souriait, amusée de l'entendre comme elle l'avait déjà si souvent entendu parler lors de quelques soirées en taverne, à s'enivrer de mots, de leur dualité, leur polysémie, leur absurdité.
Peine perdue, ils étaient pires que toutes les pipelettes toulousaines réunies un dimanche après-midi, devant une cervoise !

Un cri, déchirant, inhumain emplit la clairière... elle se tourna vivement et remarqua le professeur qui titubait, tournait, enserrant sa tête dans ses mains... il semblait "habité", ses yeux fous cherchaient... et pourtant elle en était certaine, ils ne discerneraient rien... c'est autre chose qu'il percevait... la Vérité !


Citation:

Rhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa!!!!
Le doute n'a pas sa place. Les choses sont. Ou ne sont pas. L'erreur est permise, mais pas le doute.
Le brigand pille. Son action n'est ni bonne, ni mauvaise. Elle est.



Bon, elle allait essayer d'en placer une.. toute petite, toute brève... juste une petite phrase... Une fois encore, les mots moururent sur ses lèvres... un duel au bâton allait se dérouler sous ses yeux.
D'une petite voix, elle marmonna


Humm, si le doute est permis... tant que la décision n'est pas prise, tant que l'action n'est pas entreprise. Enfin on peut dire doute, mais s'agit-il plus vraisemblablement d'une réflexion... car réfléchir, malgré tout, nous est nécessaire. L'important est d'affranchir nos esprits du "prêt à penser"... des notions de bien et de mal, et autres idées du même genre.
Celles-ci sont simplement présentées pour mieux nous soumettre aux dictats de ceux qui veulent nous voler ce bien si précieux.. qui est en chacun de nous... le libre-arbitre.


La libertine se réveillait en elle, ses vieux démons la hantaient. Elle les avait refoulés depuis longtemps, mais cette soirée étrange rallumait la passion en elle. Son attention était désormais captivée par le combat... elle se recula de quelques pas, prit appui contre un tronc et les regarda.

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Guillhem
A t il encore les mains et les genoux dans la boue, pleure t il la souffrance de naitre à lui même, que son ami, admor, fraire, lui lance un bâton d'entrainement que sans même y songer, il attrape prestement tout comme dans un même geste il se relève et se met à parer les coups assénés par Leone.
Kaos et Aphykit sont toujours là, juste à côté d'eux, ayant à peine reculé d'un pas voyant le début de la confrontation.
Leone l'avait poussé à se révéler, et dans le spinozisme, il le savait, il n y a ni dieux, ni maîtres. L'enseignant est à son tour l'élève dans un esprit de partage et de convivencia.

Leone attaquait avec fougue, laissant seulement quelques instants de gap (salutations aux résidents d'un magnifique "trou" dans les hautes alpes) qui trahissaient un certain manque d'expérience, mais dont il profitait pour parfaire l'explication du concept qu'il entendait défendre.
Guillhem parait les coups sans riposter, sans penser, et peu à peu, sans même voir ni sentir son propre corps.
Ses gestes se faisaient plus fluides, plus volatiles et plus fugaces. Aucune force brute et inutile ne filtrait dans ses mouvements. Et alors... Il se mit à sentir.
Ben oui. Pourquoi était il là finalement, si ce n'était pour approcher l'essence de son être.
Au rythme des entrechocs donc. Peu à peu une odeur émergea. Une présence. Il sentait. Sa présence, il l'aurait juré. Pouvait il presque le voir, et l'entendre au lointain.
Cette fois il ne voyait plus que lui. Les enroulés, les tranchants, les estocs, ne représentaient plus rien, rien qu'un support à sa transcendance.
Il était là, et son coeur se mit à battre avec un temps de retard. Lentement. Hors du temps, du danger, des passions.
Tchac, tchac, tchac...
Il était là, juste derrière son épaule, il pouvait presque le voir en se tournant. Un malaise immense commençait à s'emparer du jeune maitre d'armes. Un malaise qu'il ne pouvait balayer d'une de ses habiles parades.
comme si le monde s'était fêlé, se laissant envahir et superposer par une immense sensation de chagrin.
Il aurait tant voulu le voir, que n'apparaissait il complètement?
Mais.. c'était bien lui, oui. Et sa présence se faisait réconfortante au moment où il allait se laisser submerger par un sanglot qui eut pu lui être fatal au milieu du combat.
Pourquoi est il ici? Pourquoi maintenant? Est ce par ma faute... Comment va t il, pourquoi me rassure t il autant?
Et les réponses venaient à lui dans un murmure chaud et rassurant.
Parce qu'il en avait besoin, tout simplement. Parce que par delà les mondes, lui, l'avait senti. Parce qu'il venait d'ouvrir la brèche, et qu'il s'y était engouffré. Parce que c'était le moment qu'il avait tant espéré. Et pourtant. Il aurait voulu le rencontrer autrement.
C'était donc son manque qui l'avait fait apparaitre. Il avait encore besoin d'un père, lui qui pourtant croyait avoir fait le pas.
Que faire alors qu'il ne souhaitait que son bien? T'oublier? Non je ne pourrais même ne t'ayant jamais connu. Tu as été un phantasme. tu es maintenant réalité. Cette réalité superposée au monde tangible, que je dois acquérir, assimiler. Tu es en moi, je suis ce que tu es. Nous ne sommes qu'un et à la fois multiples. C'est ta force que je ressens, c'est l'espoir de te connaitre qui disparait, au profit de l'assimilation de ce que nous sommes.
Voila pourquoi tu es revenu. Je dois devenir. Je dois être...

Alors qu'il prononçait en lui ces mots, l'image de la réalité autour de lui redevenait plus nette. La sensation d'être entrait en lui. L'expérience de la réalité multiple venait s'associer à son âme, symbiose délectable.

Je suis...

Face à lui, Leone semblait l'avoir percé dans son regard.
Guillhem avait repris un total contrôle et une totale conscience de chaque mouvement et le combat poursuivait inlassablement.


Anem, meù amic! Arresta de semblaire! Mòstra te qu'es cabedis!


Un rictus de sourire confiant se dessina sur son visage, alors qu'il commença sa riposte.
Coups après coups, Leone donnait de mieux en mieux de ses parades, et parfois trouvait une faille dans le jeu de Guillhem pour à son tour riposter.
Une attaque sur flanc, suivie d'une volte face. Les coups se faisaient plus précis. Le souffle de Leone s'amplifiant pour atteindre un rythme plus soutenable. La respiration. La clé de la clarté mentale, et de toute fluidité.


Anem! Fraire!Arrête de faire semblant! Sois! Sois Maintenant!

Guillhem avait porté un coup plongeant en direction du haut du crâne de Leone. Celui ci plutôt que d'opposer sa force brute, avait esquissé un rapide pas de côté tout en parant du bout de l'arme.
Au moment du choc, il avait relâché la pression dans son poignet, et envoyé une brève vibration d'un mouvement sec. Guillhem se retrouva en déséquilibre.
L'Admor spinoziste, en profita pour tenter un coup d'estoc au flanc du maitre d'armes.
Bien que n'étant pas adepte des voltes, Guillhem fut contraint à vite reprendre un pied d'appui, se retourna bâton parant son flanc juste à temps pour recevoir le choc de l'arme... Et rencontra le vide. Leone avait déjà pivoté sur lui même et attaquait de nouveau.
Rageur, Guillhem donna du plat un violent coup pour le désarmer, mais son bâton se brisa.
L'instant d'après, l'arme de Leone était fixée sous sa gorge, dans une parfaite immobilité.

Guillhem se figea, lâcha son bâton brisé.


Bravo...
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Paratgejam mos fraires, paratgejam!
--Laka


Elle ne croyait plus à grand chose, la brune et surtout pas à Aristote et ses saints. Mais une étrange missive l'avait convaincue de se rendre dans cette clairière. La lettre parlait de combat au bâton, et de nature, de fleur sauvage qui pousse là où personne ne l'espère. Tout un programme et vu qu'elle n'avait pas grand chose de mieux à faire, la belle s'était empressée de seller sa jument et de se rendre sur le lieu indiqué.

Elle s'était arrêtée un peu à l'écart, abritée par un vieux chêne qui lui offrait la protection de ses branches et elle avait sagement écouté les échanges.....reconnaissant Guil et Aphy parmi l'assemblée. Kaos aussi.

Son seul crédo, ses seules prières depuis bien longtemps, elle les adressait aux éléments et elle assista au combat entre Guil et Leone.
Combattre pour se trouver, quelle idée ? Une moue sceptique assombrit son visage alors que de la pointe de la botte, elle poussait sa monture à rejoindre le groupe.

Elle n'avait pas pris la peine d'étudier toute la doctrine que lui avait envoyée Leone. Pas le temps, pas envie...........

Elle était venue, elle jugerait d'elle même si quelque chose, ici se passait. Pour l'instant, ça ressemblait plutôt à du grand spectacle....Un étalage de mots, et d'idées qui pour certaines lui paraissaient loufoques. Pourquoi les hommes ne pouvaient -ils jamais vivre et laisser vivre ? Pourquoi leur fallait-il toujours se préoccuper de leur âme ?

La sienne était depuis longtemps tournée du côté sombre. Parce que c'est souvent au plus noir de la nuit que la lumière est la plus belle...........

Elle se laissa glisser du cheval, prit soin de l'attacher au tronc d'un arbre et regarda le bâton de Guil se briser dans un bruit sourd. Foutre Dieu..............
Leone.
Bravo ? Tu ne fais que penser là où on te demande de ne pas le faire. Tu ne fais que parler lorsqu'il s'agit de se taire...

Il se dépoussière, déçu d'avoir remporté le combat, il espérait quelque chose de plus venant de Guillhem. Mais il était ailleurs. Là où l'homme se perd souvent dans les méandres du chaos. Las et là où se trouve les âmes damnées. Le Styx de la fin d'une apogée, coule fleuve infâme jusqu'à recouvrir le monde de ta liqueur écarlate. Le sang appelle le sang. La mort rôde autour d'eux comme la bêtise humaine. Il aida son "élève" et poursuit en lui faisant la coutumière accolade Spinoziste. Ils étaient égaux. Plus de maître, ni de subordonné. Juste deux hommes se tenant à distance égale, pouvant se jauger et se juger en toute équité. Chez les spinozistes, il n'y avait point de chef, seule la sagesse pouvait mettre en valeur un homme plus qu'un autre. Ainsi, le Tanna Thamos embellissait de son aura les primo-textos de ces jeunes ouailles.

Passant une main dans sa barbe - oui, j'ai encore changé, puis zut ! - remettant sa tunique rouge frappée de la croix Occitane, il prenait un plaisir inavouable en cette compagnie. Il pourrait mourir pour eux. Entre Aphykit, sa ressemblance, leur estime réciproque, leur respect qui prévalait au dessus de tout, il était heureux de la connaître. Elle, si pragmatique, si froide, si provocante parfois et si amusante sans le savoir. Son "ti caillou" qu'il avait délaissé pour une autre. Cette autre qui était pour lui une bouffée d'oxygène, les branchies de ses vaines pensées, de ses idées noires, de ses troubles aussi. Guillhem, précieux, une amitié qui se forgerait dans les entrailles de cette terre, un homme de valeur et de justice. Kaos, qui prouvait à chaque fois sa loyauté pour sa ville et ses amis. Il regrettait de ne pouvoir le connaitre davantage mais cela n'était que partie remise. Pour l'heure, il se trouvait à Tolosa pour le bien des siens, pour aussi vivre en la capitale comme il le désirait ardemment.

Les feuilles des arbres périssent et glissent d'un va-et-vient jusqu'à leurs couches funèbres. Rouge orangée, telle est la couleur de leur trépas...


Guillhem, mei Fraire, te voici parmi les nôtres. Je t'offre cette broche de Tzadik.



Elle représente le conatus, la force de persévérer dans son être. Comme la fleur que trouva Daju dans l'immensité du désert. Cette fleur prenant vie là où ne règne que la mort, sur une pierre sous un soleil de plomb. Elle est la métaphore du Conatus et notre emblème...

Puis se tournant vers l'ancienne mairesse de Toulouse, il lance alors sans attendre.

Qu'en pensez-vous ? Vous êtes ici pour quelle raison ?

Cette femme avait tant à donner sans le savoir. Elle était d'une intelligence rare et pouvait se complaire dans une bêtise extrême lorsqu'il s'agissait de se morfondre jusqu'à la lie. Des émotions contraires qui se complétaient à merveille sous ses charmes froids et insondables...
Tout près se trouvait une femme masqué, comme le concombre ! - Voui ! -
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