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[RP] La laie et la louve. *

Alix.b
*merci Yo'



_Mais j'ai enviiieuuuu...

Le temps d'un soupir blasé et la voix plus très patiente d'Alessio s'enquit.

_Que ne comprenez-vous pas dans "non" ?

La petite braqua sur lui un regard aussi humide que son nez rougi. La comédie dut faire son effet car le plus jeune des gardes Noirs reprit, non sans un grognement.

_Il serait dangereux de nous arrêter tant que nous n'sommes pas arrivés à destination. Vostre père fut formel et... silence gêné, comment évoquer sans grimacer la torgnole monumentale administrée par le Baccard à son plus fidèle serviteur, celui qu'on appelait le grand Landri ? ...et je n'désobéirai pas.

Froncement de sourcils, Alix comprit qu'il ne servirait à rien d'insister. Elle non plus n'oubliait pas la scène en question.
Ce n'était pas la première fois que l'Impétueux s'emportait. C'était un truc de famille, jouer à qui ferait trembler les murs le plus fort, et Thibérian partait grand gagnant.
La Val d'Oze retentissait souvent de l'écho de sa voix, c'était soit un rire énorme qui ricochait sur les collines cultivées, soit les récrimination du multi-duc après un infortuné quelconque.
Toujours impressionnante, la scène se finissait toujours bien et une fois qu'il avait fini de faire trembler les fondations du castel ainsi que l'épiderme de toute la maisonnée, la vie reprenait son cours tranquille et l'incident était classé dans le rayon des histoires qu'on raconterait un soir d'hiver devant le feu.

Cette fois ç'avait été bien différent. Certes il avait hurlé jusqu'à en terroriser les servantes mais à la tempête avait succédé un calme anormal.

Alix n'avait été autorisée à sortir de sa chambre que bien des jours plus tard, et malgré tous les talents de son espion favori, son frère Landry, l'objet de cette convocation demeurait un mystère.

La suite s'était enchaînée trop rapidement, à peine lui avait-on annoncé qu'il était temps pour elle à l'aube de ses six printemps de quitter le foyer qu'elle se retrouvait là, dans un attelage brinquebalant à s'abîmer le dos et l'humeur à chaque cahot de la route. Alessio avait été désigné pour l'accompagner afin d'atténuer la brutalité de la séparation, mais dès qu'ils arriveraient il repartirait aussitôt.
Transbahutée de sa chambre au carrosse elle n'avait pas eu le temps de protester, de donner son avis ni même de vraiment dire au revoir à la maisonnée dont elle avait méticuleusement cassé pieds et oreilles depuis six années déjà. A vrai dire son cœur se serrait à chaque fois qu'elle revoyait le visage fermé de son père lorsqu'il l'avait laissée partir, et les signes que Landry lui adressait jusqu'à ce qu'elle le perde de vue.
Pourtant elle rêvait de ce jour depuis quelque temps déjà, tant elle craignait qu'on ne l'oublie pour ne se préoccuper que de Landry, l'aîné, le mâle. La petite avait bien tenté de s'imposer de force au service d'Argael, l'homme le plus barbu et sévère qu'elle connaisse, mais le différent qui l'opposait à son père avait eu raison de ce beau projet.

Elle se consolait au fond de sa banquette en s'imaginant quel puissant seigneur serait celui qui aurait pour charge de veiller à sa formation d'écuyer... Pour sûr, après ce qui s'était passé son père devait avoir choisi un comte pour le moins, peut-être un duc !
Il serait grand, obligé ! Et barbu, parce que sage et bienveillant. Et il lui enseignerait à asséner les coups d'épée mortels, à chasser comme son père et mieux encore ! Ah, quelle joie se serait quand elle reviendrait en Lyonnais-Dauphiné et qu'elle lui montrerait quel chevalier accompli elle serait deven...


_Ah, nous arrivons enfin.

On n'aurait su dire lequel des deux était le plus soulagé d'arriver.
Elle n'avait pas prêté attention aux champs et bourgades qu'ils avaient traversé, mais à présent s'élevait devant eux des herses gigantesques qui la firent frétiller sur place. Grandes herses, grande... hum.


_Vite fais-moi descendre ! Je suis certaine qu'il attend ma venue avec impatience ! J'ai si hâte de commenceeeeeer-euuuuu... Oh, suis-je bien arrangée ? Ah un pli ! Voilà... Dis crois-tu que j'aurai une armure à ma taille ?

Penchée à une fenêtre du carrosse au point de manquer le faire basculer, la petite guettait la silhouette immense qu'elle s'attendait à voir arriver.
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Alix_ann
Elle se promène dehors, c'est un de ces temps libres dont elle dispose qui sont consacrés à l'étude de la végétation de Château-Gontier. Mais plus vraiment maintenant. Ces temps-ci depuis son retour de Breizh, depuis ce moment fatidique ou un émissaire de la pétraille avait surgit à l'impromptue au château de la Madré. Alors c'était le temps des inquiétudes. Elles portaient sur l'allure spectrale de sa mère quand elle l'avait quitté, ou bien sur toutes ses lettres auxquels n'avait pas répondu son père qui devait surement s'enquérir d'affaires plus importantes. Sinon pourquoi la laisser dans le soucis? Pourquoi lui infliger une attente éternelle si ça n'en vaut vraiment pas la peine? Elle met de coté la pseudo paix entre la Bretagne et la France. De toute façon Alix sait bien que plus rien ne tourne rond, elle la vu dans les yeux de Jean-Baptiste que quelque chose avait changé, à chaque fois que ses yeux rencontre un regard il lui renvoi le reflet d'elle-même, vidée d'une si jolie substance, une âme si pure qui habite l'enfant.

La Fadette ne comprend trop rien. Elle chante avec Jean-Baptiste, elle apprend à vivre sans cette agréable sensation que quelque part ce trouve celui qu'elle attendait le plus de retrouver. On l'avait privé de ce bonheur. Ce n'était rien qu'un fantasme qui voulait qu'Alesius soit toujours présent en elle, tant qu'il était vivant du moins. Qu'elle allait le revoir, qu'elle trouverait une oreille attentive, un interlocuteur cocasse et une épaule aussi solide qu'on peut attendre chez un frère. Ce double auquel elle avait toujours cru.
Il n'en était plus rien.

Ici elle attend la nouvelle venue. Il y avait déjà Jenifael mais elle n'avait pas encore eut réellement l'occasion de la connaitre encore. La maladie, son voyage... De retour, encore anxieuse d'avoir à renouer avec un environnement familier mais désormais occupé par une nouvelle demoiselle de compagnie. Elle était plus vieille, son teint était plus beau à regarder que le sien, elle souriait avec franchise, Alix se forçait toujours. Son age l'avait aussi fait du mouron, étant plus vieille elle pourrait se nouer plus rapidement avec la Yolanda, alors elle pourrait la délaisser et dans ce petit monde qui subit l'hécatombe dans lequel elle vit il ne resterait plus qu'elle. Et Jean-Baptiste. Et Ar c'harz.
Mais maintenant, ça se corsait. Il y avait Margot aussi qui était arriver, pleins de têtes se précipitaient dans Château-Gontier. Il n'était pas temps pour elle encore et renouer lui semblait être un effort trop insurmontable. Elle accuse tout ce mouvement qui la perturbe, qui la met à l'épreuve.
Alix Baccard, qui avait trouvé en prime la bonne idée de s'appeler comme la Fadette allait débarquer dans l'instant. On l'a prenait de cours dans un moment de faiblesse, suffisait qu'on bouscule la quiétude de son petit monde pour l'indisposer.

Alix Ann prend JB sur ses genoux, elle peut lui parler comme elle veut, il ne comprend rien. Il ne se pose pas de question, il n'est pas comme une grande personne lui, il ne s’embête de rien et pourtant il reste ici.

Elle la voit pointer le bout de son nez, un peu plus loin dans le paysage. Les contours d'une voiture qui se dessinent loin là-bas. Il se froisse son nez. Son front se plisse, Alix ne sait trop quelle attitude adoptée, elle trouvait refuge loin du monde, au milieu d'un cerveau peu construit et chaque petit saut à l’extérieur lui occasionnait un mal de tête et cette drôle impression de ne pas être là, de seulement faire sembler.


-« Deus buan. »

Dans ses petites mains elle agrippe l'épaisseur d'ocre d'à coté, elle se lève sans marquer un temps pour grattouiller l'entre des deux oreilles, sourire un bon coup, passer la main dans ses cheveux pour cacher ce qui ressemble à s'y méprendre à un épis et réajuster sa robe. Décidément, qu'est-ce qu'elle compense en madeleines.

-« Deomp da welout Yolanda. »

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* Viens vite
** On va voir Yolanda

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« L'homme n'amène pas son propre malheur, et si nous souffrons, c'est par la volonté de Dieu, bien que je n'arrive pas à comprendre pourquoi il se croit obligé de tellement en remettre. »
- Woody Allen
Yolanda_isabel
Une lettre a été reçue du Lyonnais-Dauphiné, une lettre d’un Loup, de Thiberian Baccard qui escompte lui confier sa fille. La lettre a été considérée avec attention, l’urgence du ton lui paraît suspecte pourtant, elle n’en dit rien dans sa réponse, lui assurant qu’elle accueillera avec plaisir la fillette dans les rangs de ses filles. Ses filles, comme elle en parle avec possessivité et tendresse.

La première, sa préférée car même si elle dément la chose, la Fadette a de loin une place privilégiée dans son cœur, elle qui a souvent été la plus petite, se découvre une âme de grande sœur avec Alix Ann. Et à son plus grand bonheur, la fillette le lui rend bien qui progresse chaque jour, tant dans l’apprentissage des lettres, que dans celui de la musique dans lequel, elle excelle du reste, de plus la Fadette partage sa passion pour les animaux, en témoigne le lapin et le chat qui ont élu domicile à Château-Gontier depuis que la bretonne y est. La deuxième quant à elle, à pour elle, son âge presque identique à celui de Yolanda, assez du moins pour pouvoir converser sans avoir à répondre à des élucubrations plutôt qu’à des questions. Et même si la Castelnau-Montmiral est réservée, elle n’en est pas moins inspirée lorsqu’elle daigne prendre la parole d’un certain calme qu’on pourrait assimiler à une maturité précoce. A cela s’ajoutent les liens du sang – même lointains – qui l’unissent à Marraine. La troisième quant à elle, si elle n’est pas tout à fait une dame de compagnie, l’enchante par son caractère qui n’a rien de comparable à celui de certaines pucelles précieuses. La Volpilhat est ce qu’elle semble être, une jeune fille de très bonne famille, à l’héritage prometteur et à l’avenir du même acabit. De plus, la Lune de trouver en elle, une excellente compagne pour deviser en langue d’oc. Que demander de plus ?

A chaque fois, tout s’est soldé par une réussite, par un bonheur, celle-ci ne dénotera certainement pas dans le lot, et son prénom lui fait gagner une longueur d’avance, ainsi que son âge, puisque déjà, elle entrevoit une possibilité de ne plus faire dormir Alix Ann seule dans une grande couche, les deux fillettes dormiront dans la même chambre au même titre que Jenifael Luna et Margot le font déjà. Alix Baccard est attendue, elle a compté, profitant de son don du ciel pour le maniement des chiffres pour calculer combien de temps à partir de la missive paternelle, il faudrait pour que la fillette atteigne Château-Gontier. Quelques jours de retard sont laissés au crédit de la route, on ne sait jamais ce qu’on y trouvera ou dans quel état elle sera. Et ce jour semble être le bon, puisqu’alors qu’elle achève de faire tenir la tresse dorée en un macaron imposant, et qu’elle tient en ses mains le tressoir de fer serti d’un cabochon de verroterie bleue, un valet entre qu’il lui confie qu’on a vu un attelage approcher du domaine, et Alix Ann d’arriver dans la foulée. Le tressoir est déposé avec application, et la simple robe à tassel bleue est lissée, tandis qu’elle attrape un manteau fourrée d’une épaisse fourrure dans laquelle elle se glisse. La main se tend vers la Fadette et se retire à la vue de Jean-Baptiste, il faudra au moins ses deux mains à Alix pour retenir le lapin, un sourire et un haussement d’épaules tandis qu’elles sortent de la chambre, talonnées par Ankou. Charge au domestique de prévenir les autres habitants de la mesnie de l’arrivée de la petite Louve.

Et elles arrivent dans la cour, la main est posée sur l’épaule de la Fadette, protectrice.


-« Vous verrez ma boudig, je suis sûre que vous vous entendrez bien, elle n’est qu’un peu plus jeune que vous. Cela vous fera du bien. »

De n’avoir pas que des adultes autour de toi ma Fée, d’être encore un peu une enfant. Et le minois qui dépasse du coche lui arrache un petit cri de plaisir.

-« Qu’elle est mignonne ! Allons à sa rencontre ! »

Et elle l’entraîne, en la poussant doucement dans le dos, tout sourire, pour gagner le coche.

-« Le bon jour, belle enfant ! Vous voici à Château-Gontier. »

Si tu savais Yolanda ce qui t’attend, tu serais peut être moins heureuse !
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De retour mais en pointillés..
Alix.b
_On vient à notre rencontre ! Oooh Alessio regarde, mais regarde donc !

Agitée comme tout, le petit lutin aux grand yeux émerveillés avait déjà commencé à escalader la portière du carrosse, trouvant sans doute qu'on ne la délivrait pas assez vite.
Hop ! elle passa la tête par l'ouverture, puis le buste, puis un bras qu'elle se mit à agiter frénétiquement vers les silhouettes qui approchaient.


_Le castel est gigantesque ! Alessio reg... *couic* Hiiiiiiiii !

La menue tête brune disparut soudainement de l'embrasure de la fenêtre. Sûrement parce qu'on venait de tirer l'imprudente par les pieds, et fissa. S'ensuivit un bruit de lutte, la grosse boîte se mit à tanguer sur ses quatre roues tandis que des protestations étouffées et des piaillements surexcités se faisaient entendre.
Une botte explosa enfin la portière dans un râle pour laisser jaillir la mini Baccard. Le jeune garde qui au terme d'une lutte féroce avait réussi à poser un manteau sur les épaules de l'enfant émergea ensuite, chancelant et à bout de souffle.


_Le bon jour ! J'suis Alix ! Que j'suis contente !

Hirsute, les vêtements mal enfilés et tout dérangés la dernière-née du Loup caracolait déjà comme un poulain échappé en direction de la jeune dame et de l'enfant qu'elle devinait derrière. Que penser de son manque de manières ? Simplement qu'elle avait grandi avec insouciance dans un milieu masculin et (très) permissif, et que sa bourrin'attitude n'avait d'égal que sa grande naïveté.

Un sourire ravi planté sur son minois légèrement hâlé elle n'arrêta sa course qu'après avoir tournicoté deux-trois fois autour des arrivantes en ponctuant son manège de petits cris suraigus, synonyme chez elle d'un grand émerveillement.


_Tu es sa fille c'est ça ? Hiiii que tu es jolie ! Il est grand n'est-ce pas ? Tu me conduis à lui ? On commence aujourd'hui ? J'ai apportée une épée en bois, à ma taille ! Tu veux je te la prête ??

En arrière-plan l'infortunée nounou à la barbe mal rasée cherchait le moyen d'en placer une, histoire d'annoncer un peu plus correctement la fille de son maître. Tout en se demandant comment le pater familias s'y prenait pour canaliser pareille troll aux joues roses...
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Alix_ann
Elle trottine derrière Yolanda ne lâchant pas son emprise sur JB. Le lapin reste docile sous les vagues assauts de caresse qu'il doit subir. Sa maîtresse n'est guère très en joie en ce moment et rien n'avait été convenue quant à l'occasion qui se présentait ce qui la rendait particulièrement anxieuse. Quelle attitude adoptée face à cette nouvelle arrivée? L'aller retour fut vite fait et elle eut à peine le temps de s'infliger d'autres futiles questions se concentrant sur le tracer des pas de Yolanda à ses cotés.
Dans la cour la main de la Lune vient se poser sur son épaule. Cette simple étreinte suffit à la rassurer. La Fadette écoute avec autant d'attention toutes les paroles qui émanaient de la Josselinière, qu'ils puissent s'agir d'un conte de fée comme elle lui en racontait d'habitude ou de rares remontrances ou d'enseignements mondains chaque mot prophétique était savamment étudié. Molières savait ce qu'elle faisait, elle savait aussi parfaitement ce qu'il fallait à la Fadette.

Aux deux blondes de s'avancer vers la nouvelle venue qui s'agitait dans tout les sens à la manière d'un korrigan. Elle est un peu surprise, la minie-buze, alors qu'elle se rapproche à petits pas, non encore plus petits que ça jusqu'au carrosse. Un peu à la traîne derrière, la Bretonne. Il n'en fallait pas plus à l'angélique fillette blonde pour s'interroger sur la teneur de cette entrée en scène. Ses yeux se tournent avec beaucoup d'appréhension vers Yolanda cherchant à connaitre sa réaction. Était-elle au courant que sa nouvelle petite protégée n'avait rien de docile et de civilisée? Néanmoins Alix n'était pas dénuée de sens de tout l'humour et son sourire s'étire, amusé.
La tournure des choses changea tout aussi vite que la Baccard gesticulait et la louve passa par dessus-bord.
Interloquée elle fut la dimizell. Quel drôle d’évènement qui venait perturber la quiétude de son deuil. Une énergumène tout droit sorti du Lyonnais Dauphiné!

La petite Bretonne resta déstabilisée par ce court premier aperçu et les nuisances occasionner par les petits cris de sa colocataire. Mais on sait tous que ce n'est pas celui qui compte le plus, n'est-ce pas? Pas très téméraire la môme à rester comme ça. Mais vois la réalité en face Alix, qu'elle se dit. Il ne suffisait surement pas de ça pour l'attrister et la faire douter sur sa capacité à tenir son grade de préférée entre toutes les filles de Yolanda. Qu'il était important, pour elle qui s'y était attachée depuis déjà deux ans. Il ne lui avait fallu que ça pour lui rendre le sourire. Cette certitude la réconforta.

Elle ne savait pas trop interpréter ce manque de manière. Sur le coup, là comme ça. Elle choisit de se taire vérifiant une fois de plus sa triste contingence. Tout ce qui changea prestement fut un acouphène en plus.


-« Je... nan. » D'abord, les épées en bois, ça servait à rien. Mais polie elle n'en tira mot. « Moi c'est Alix-Ann de Montfort. » Elle s’arrêta là laissant à Yolanda le soin de dénouer à qui elle songeait en parlant de lui. C'est vrai, ici il n'y avait que Yolanda et ces filles et ça allait surement causer bien de l'amertume à la louve.
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« L'homme n'amène pas son propre malheur, et si nous souffrons, c'est par la volonté de Dieu, bien que je n'arrive pas à comprendre pourquoi il se croit obligé de tellement en remettre. »
- Woody Allen
Yolanda_isabel
    -« Ici, tour de contrôle. Château-Gontier, une tempête de force 11 se dirige vers vous. Me recevez-vous ? »
    -« Shhhkrrrr.. 1,42 sur 5 .. Shhhhkrrr .. »
    Merde ! La communication est rompue.. Tant pis ! »

La fillette est délicieuse, comme on en fait rarement, et pourtant, en terme d’enfants, Yolanda commence à en connaître un rayon. Et mentalement, elle comptabilise les différences entre les deux Alix. L’année qui les sépare n’est rien comparée aux différences tant physiques que psychologiques, l’une est blonde, l’autre brune, l’une est volubile, l’autre taciturne, et un instant, Yolanda se prend à imaginer le couple de jeunes filles qu’elles incarneront, mais de façon plus actuelle, elle visualise les changements dans la vie de la Fadette si le petit lutin qui se trouve devant elle, s’attire son affection. Alix Ann rira peut-être un peu plus, sera moins encline à la tristesse et celle-ci qui saute et parle d’épée de bois, peut-être sera-t-elle plus timorée, plus tempérée. Si ..

Elle arrive à démêler le fond du problème soulevé par la fillette. Qui est Il ?


-« Je m’appelle Yolanda Isabel de Josselinière, et .. Mon père est grand, oui. Mais il est en Bourgogne, je ne peux pas vous y conduire belle enfant. Vous a-t-on parlé de lui ? »

Un regard interrogateur qui se pose sur la nourrice-à-son-grand-désarroi-certainement de la Baccard, une mine atterrée soudain, au fur et à mesure qu’un doute s’insinue dans son esprit, et loin d’être craintive la voix se révèle cassante.

-« Sait-elle au moins pourquoi elle est là ? L’a-t-on seulement prévenue ? Ou a-t-on jugé bon de me laisser cette cruauté là ? »

Non, le garde n’est pas responsable. C’est le père de la fillette qui l’est aux yeux de la Lune. Père cruel qui a envoyé sa fillette difficile au loin pour la préserver sans l’informer, certainement. De ces hommes qui considèrent que les femmes comme les enfants n’ont qu’à obéir sans réfléchir, alors une petite femme en devenir, pensez-vous.. La main blanche vient se poser sur la joue ronde de la Louve.

-« Nul besoin d’épée de bois pour devenir dame de compagnie, demoiselle Baccard. »

Voilà. C’est dit. Un sourire quand même, qu’elle veut tendre, réconfortant.

-« Toutefois, vous pourrez la garder si vous le voulez. »

Maigre consolation. Qu’a-t-on pu raconter à cette gosse pour qu’un tel enthousiasme la pousse à Château-gontier sans rechigner ? Les hommes.. Les pères..
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De retour mais en pointillés..
Alix.b
Alessio l'ambivalent, le tendre et frénétique, l'italien, baissa la tête devant la jeune duchesse au son de ses reproches. Justifiés, mérités, il n'y était cependant pour rien et pour avoir assisté au désarroi du Baccard quand on enfant lui avait été enlevée, pour rien au monde il ne se serait permis de critiquer sa décision.

Alix n'écoutait déjà plus, occupée à essayer par tous les moyens de faire tenir correctement l'épée de bois à l'Alix blonde cachée.

Prestement le garde noir sortit d'un repli de sa livrée la missive qu'il avait tenue contre lui depuis leur départ et la tendit avec humilité à la maîtresse des lieux.


Citation:



    A Yolanda Isabel de Josselinière, Duchesse de Château Gontier
    de Thibérian Baccard dict l'Impétueux, Vicomte de la Val d'Oze, Seigneur de Guillestre, du Bois d'Oingt et de Pusignan.

    Salut et paix !


      Votre Grâce,

      Mon serviteur a reçu l'ordre de ne vous remettre ce pli qu'en mains propres à l'instant où il vous verrait, je gage donc qu'en ce moment même mon enfant ne sait pas encore pourquoi je l'ai éloignée si vite du Lyonnais-Dalphiné.
      Je serai bref, et vous prie par avance toutes deux de me pardonner cette folie.

      Il y a quelque temps ma fille Alix a fait l'objet de sévices que moi même je n'ai su empêcher, et bien qu'en ce jour, grasce soit rendue à Aristote, elle m'ait été rendue saine et sauve, je ne puis désormais plus vivre sans craindre d'un nouvel attentat contre l'un des miens.
      Vous comprendrez que je ne peux passer un tel affront et que je vais devoir prendre différentes mesures contre les ignobles personnages ayant perpétré cet enlèvement, de même que je ne veux pas que ma fille, l'un de mes deux plus grands trésors, se sente concernée par le bain de sang qui se prépare.
      Son frère Landry restera à mes côtés car il est déjà placé entre de bonnes mains pour son éducation, les grands nobles guerriers n'étant pas durs à trouver en notre province, mais par son caractère trop confiant j'ai pris la décision d'éloigner mon Alix du théâtre de son enlèvement, au moins pour un temps.
      Bien que par le passé je n'ai pas été un fervent admirateur de feue sa Majesté Beatrice de Castelmaure, j'ai appris de ma propre expérience que son entourage ne méritait pas forcement les repproches que j'avais pour cette ancienne monarque qui fit de son mieux après tout, si je m'adresse à vous c'est donc dénué de ces préjugés grâce à ma compagne qui n'est autre qu'Axel d'Irissarri et qui m'a assuré que vous seriez en mesure d'apporter à ma tendre enfant le petit quelque chose de raffinement qui peut parfois manquer dans nos rudes montagnes.

      J'ai voulu une petite louve impétueuse à mon image et jamais ne le regretterait car je loue le Très Haut de lui avoir accordé le caractère des Baccard, je sais que jamais elle ne se laissera marcher dessus par quiconque et encore moins un homme, et en cela je vous demande de la préserver.
      Toutefois j'aimerais que vous lui apportiez tout ce que vous pourrez afin qu'elle apprenne ce qu'implique être une dame de noble lignage...Je veux ce qu'il y a de mieux pour elle et malheureusement je ne crois pas qu'elle s'épanouira comme la magnifique fleur en devenir qu'est toute femme avec uniquement l'éducation d'un vieux soldat tel que moi.

      Je vous ferai bien sûr parvenir tout ce que vous jugerez nécessaire ainsi que les frais que vous exigerez pour cet immense service, nul ne peut être pingre et Baccard.

      Soyez assurée, votre Grâce, de l'expression de mes respects les plus sincères.



    Homo Homini Lupus !

    Faict à la Val d'Oze, citadelle Baccard, le onzième jour du mois d'octobre de l'an de grasce mil quatre cent soixante.

    Thiberian Baccard dict l'Impétueux,
    Vicomte de la Val d'Oze,
    Seigneur de Guillestre, du Bois d'Oingt et de Pusignan,
    Papa poule furieux qu'on ait osé toucher à sa progéniture.




Non loin l'enfant dont il était question s'élançait à la rencontre des gardes pour leur raconter comment elle s'y prendrait pour transformer le château en une place forte imprenable parce que voyez-vous, les dragons aiment conquérir les trésors et que sans arbalète géante et bien personne ne serait à l'abri ou alors il faudrait envisager des tunnels sous la ville pour s'échapper, mais pas trop grands, parce que...

Elle n'avait pas prêté attention à l'explication de Yolanda. Mais cela ne ferait que retarder l'échéance...

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Yolanda_isabel
D’un œil, elle surveille la rencontre entre les deux fillettes, de l’autre, elle fusille le pauvre homme qui lui tend une lettre, laquelle est saisie avec froideur, et puisqu’elle n’a que deux yeux, il faut bien qu’elle le quitte du regard pour se concentrer sur les mots. Et quels mots.. Au fil de la lecture, la mine se décompose et sa gorge se serre. Peut-on à son âge ressentir toute l’angoisse d’un père, toute la rage à l’idée qu’on ait pu blesser la chair de sa chair ? Oui, milles fois oui.. A imaginer qu’on puisse toucher à la Fadette, les poils se hérissent sur ses bras et un long frisson glacé vient couler dans son dos. Comme elle comprend le Baccard et comme ses reproches lui semblent cruels soudainement. Le pli est soigneusement glissé dans son escarcelle et un regard chargé d’excuses vient trouver celui d’Alessio.

La fillette est rejointe, et la conversation s’arrête soudainement quand la main potelée vient se poser sur celle de la petite louve.


-« Venez ma demoiselle, entrons, nous parlerons de vos grands projets à l’intérieur. Et nous allons d’abord vous montrer la chambre où vous dormirez pendant votre séjour au Gontier. »

Jolie entrée en matière.. Pitoyable, oui. Et pourtant, elle essaie de son mieux de faire preuve de diplomatie, et en cela, quelle meilleure aide que celle que peut lui offrir la Fadette. Une main tendue en sa direction, et c’est ainsi que la petite Baccard pénètre dans le Château : Sur une vérité omise. Pourtant, dans les heures qui suivront, elle lui avouera tout ou pour moitié, elle dissimulera le plus dur, le plus compliqué pour ne garder que ce qui peut être admis même difficilement par une fillette de six ans.

Et sur la couche que les deux Alix partageront au Gontier, il y a trois femmes en devenir, il y a des désillusions, des caresses et des tendresses qui taisent les cris et les pleurs. Sur cette couche, il y a Yolanda Isabel de Josselinière qui annonce à Alix Baccard qu'elle doit rester avec elles pour apprendre à être une demoiselle digne de ce nom, parce que son père l’a voulue loin du Lyonnais-Dauphiné et ses dangers, il y a Alix Ann de Montfort-Kermorial qui cajole de son mieux et explique que ce n'est pas si désagréable. Il y a des compromis et des leçons d'épées promises. Et surtout, en dépit du ton docte et doux pris par la Laie, il y a de la douleur à devoir forcer une petite Louve à contraindre ses élans sauvages.

Mais les jours viendront et le temps passera, et la Louve s’apprivoisera, au grand damne de tout le château qui devra endurer son exhubérance.

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De retour mais en pointillés..
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