Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3, 4   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Saigne-les ! Je peux ? Je peux ?

Della

Seignelay, c'est une jolie baronnie de Bourgogne flanquée de plusieurs fiefs tous très intéressants.

Le nom de Seignelay tire son origine du nom celtique "Sigl, Siglen" qui désigne un marais, et qui a donné "Sigliniacum" cité en 864 par le moine Glaber, signifiant littéralement: "qui borde un cours d'eau marécageux"2, en référence à la rivière du Serein qui s'écoule au bas du promontoire ou s'établit Seignelay.

Dès le XIIIe siècle, existait un château à Seignelay ; en 1378, cette terre fut acquise par Philippe de Savoisy, favori de Charles V. Son fils Charles de Savoisy, chambellan de Charles VII et baron de Seignelay, fit rebâtir le château en 1410 en le fortifiant de 17 tours.

Hé oui, 17 tours !
Ah, ce n'est pas un petit castel, que le château de Seignelay, pardi !

Si Seignelay est riche de terres et de bétails, possède son four à pain, c'est dans la culture de la vigne qu'il faut y voir, à notre époque, sa richesse principale.


De nombreuses années d'expérience ayant rendues la Baronne experte en la matière, c'est tout naturellement que celle-ci relevait ses manches afin de mettre la main à la tâche !

Ce jour-là...le Ciel avait décidé que la Baronne s'en souviendrait longtemps.
Deux nouvelles allaient lui faire regarder l'avenir d'un regard différent.

La première tomba un peu à la façon d'un coup de tonnerre, un soir d'été après une journée de trop lourde chaleur.


Baronne, il me faut vous l'annoncer sans détour : vous êtes bien enceinte.
Entre joie et désespoir, notre Della hésita longuement.
Si l'idée de donner une fois encore la vie à un enfant la faisait flotter sur un petit nuage, le souvenir de sa précédente grossesse et celui de la naissance de Clément, lui serraient la gorge.
Non, elle ne pourrait plus passer six longs mois à ne rien faire, alitée et vomissant chaque once de ce qui avait touché ses lèvres ! Plus jamais ça !
Allons allons, nous vous tourmentez pas, chaque grossesse est différente. Vous n'êtes pas malade, cette fois, voyez ! Tout ira bien.
Le regard jeté sur la sage-femme était rempli de doutes, malgré tout.

La seconde nouvelle tonna plus encore !
C'était une lettre de son époux...justement.
Il lui annonçait que suite à un affront du Roy envers lui, il allait remettre sa couronne ducale avant peu et qu'il serait sans doute bientôt en Bourgogne.

Della eut une grimace amère...Décidément, ce Vonafreux était la cause de bien des soucis et une fois encore, il semblait tourner le dos à un de ses fidèles sujets.
Et pourtant, Dieu savait si Kéri Chéri avait été un Duc exemplaire, ayant dirigé son Duché de main de maître, évitant les écueils et restant honnête et droit.

D'un autre côté, cela était une bonne nouvelle puisqu'ils seraient à nouveau réunis !
Et...elle éviterait le prix d'un vélin pour lui annoncer la nouvelle de son état ! Ben oui, elle n'était pas riche sans raison, la Baronne !

_________________
Isandre.watelse
Certains jours, être demoiselle de compagnie de Dame Della lui laissait énormément de temps libre. Certains autres, ça tenait à la fois du sacerdoce et du marathon.

Cette journée d'été, lourde de chaleurs humides aurait du se prêter aux travaux calmes et à la lecture, mais il semblait bien que ça soit plutôt un temps lourd de menaces d'orage.

Dame Della avait envoyé sa demoiselle de compagnie chercher un ouvrage d'aiguilles oublié au fond du jardin, en précisant bien de ne surtout pas revenir sans. Isandre avait donc battu les massifs, exploré les tonnelles, interroger les jardiniers pendant plus d'une heure, avant d'oser repointer son nez dans la tour où la Baronne était sensée s'apprêter.

Hélas, après avoir grimpé en soufflant les 56 marches qui menaient à la chambre de sa maitresse, elle ne put que constater que celle ci était déjà partie dans son bureau privé.
Repartant donc dans l'autre direction, elle croisa tour à tour une inconnue à la joue rougie qui cherchait la sortie, une femme de chambre l'air un peu hagard, le chapelain, furibond elle finit par se résoudre à frapper à la porte du bureau, en se demandant ce qui avait pu mettre Dame Della dans un état de nerf pareil.
Elle frappa donc timidement et poussa la porte, après avoir entendu un "Entrez donc !" lancé d'une voix affable.

- Heu... Dame Della, votre broderie est introuvable...

Visiblement, Dame Della n'avait pas l'humeur à la broderie de toutes façons, à voir la façon dont elle alignait les lettres, griffant furieusement le vélin du bout de sa plume.

Isandre se glissa donc dans la pièce, et alla s'installer à la petite table qui lui était réservée.


- Si je peux me permettre, vous semblez contrariée Dame. Puis-je vous aider ?
_________________
Della
Hé oui. Della savait broder !
Pas bien, certes.
Mais elle brodait.
Elle avait entrepris, ce matin-là, de broder les armes de Seignelay.
Au bout d'une dizaine de minutes, alors qu'au bout de son doigt perlait une goutte de sang, elle avait posé son ouvrage, lui préférant une balade avec son fils, aux abords du vignoble.

L'annonce de la perte de la broderie ne l'inquiéta pas.
Elle l'accueillit avec un haussement d'épaules et un geste signifiant sans détour qu'il n'y avait pas mort d'homme, espérant soulager sa damoiselle de compagnie.

Isandre tenait son rôle à la perfection et Della l'appréciait chaque jour d'avantage.
Si la Baronne était farouche et se laissait apprivoiser avec difficulté, Isandre avait de suite senti comment il fallait être avec Della. Et Della fut touchée de l'attention que lui porta Isandre.

Délaissant le courrier de son époux et du même coup, la table de travail, elle préféra s'installer à la fenêtre où elle appela Isandre auprès d'elle en tapotant le petit coussin voisin du sien sur le coussiège.



Kéridil sera bientôt en Bourgogne.
Une décision du Roy vient de la pousser à quitter Orléans et à laisser un autre prendre la Couronne ducale.

Della soupira... Ce Roy n'est pas un bon Roy.
Mais cela n'avait rien de bien nouveau et...la suite ne tarda pas à venir :

La clé, dans le bac...elle a laissé son empreinte.
Malgré le fait que Isandre ne soit ps mariée, il n'y avait aucun doute sur le fait qu'elle connaisse ce moyen d'être fixé sur une possible grossesse.

Hier, je suis allée chez la sage-femme et elle a rempli un bac avec mon urine, elle y a mis une clé et ce matin, le résultat était éloquent : quand elle a ôté la clé, sa forme était dessinée au fond du bac.(*)
La petite moue de Della devait laisser un doute sur ses pensées.
Je suis grosse, Isandre ! Une nouvelle fois !
Il nous faudra prier pour cet enfant, pour qu'il naisse en bonne santé.




(*)In Les Evangiles de la Quenouille, Jacques Carrière et La femme dans la société médiévale, Hors Série Moyen-Age, avril-mai-juin 2012
_________________
Isandre.watelse
Isandre était soigneuse par nature, elle n'aimait pas que les choses se perdent. Même si Dame Della semblait peu contrariée par la perte de son ouvrage, cela mettait la demoiselle de compagnie de mauvaise humeur.
Finalement, après quelques instants de silence la Baronne lui fit signe de la rejoindre.
A sa mine soucieuse, Isandre se doutait bien que des choses bien plus importantes qu'une broderie était en jeu. Elle espérait juste que ça ne concerne pas la santé du petit Clément.
Aussi, quand Dame Della prit la parole, elle fut surprise. Elle s'attendait à des nouvelles, mais celles ci étaient de taille.

Le duc n'était plus duc. Isandre comprenait assez peu de choses en politique, mais elle devinait que cette destitution devait être plus personnelle que justifiée par une quelconque action.
Ceci dit, la deuxième nouvelle fit carrément passer ce changement pour un non évènement.

Clé ... bac .... Oh ! Se souvenant des cours prodigués par sa mère, elle comprit immédiatement de quoi Dame Della voulait parler, même sans l'explication. Clément allait avoir un petit frère, ou une soeur...
Surprise de taille. Elle se mordilla nerveusement les lèvres quelques instants avant de répondre, sale manie dont elle n'arrivait pas à se défaire.


- Et bien.... Si je m'attendais....


Se reprenant, elle tenta maladroitement d'apporter quelques réconforts à son amie, la trouvant quand même peu épanouie pour une future mère.

- Ma foi, je suis désolée pour messire votre époux. Je suis certaine qu'il n'a pas démérité et que cette décision est injuste mais... voyez le bon côté de la chose, il pourra passer plus de temps à vos côtés pour partager cette heureuse période....

Elle laissa sa phrase en suspens, prise d'un doute soudain. Etait ce vraiment une heureuse période que la grossesse ? Fatigue, mauvaise humeur, angoisses... elle avait aidé bien des parturientes pendant ces moments là lors de ses séjours aux couvents. Elle chassa d'un soupir ces idées néfastes. Ca n'avait rien à voir.

- En tous cas, je suis sûre que vous allez avoir un superbe bébé, digne héritier de ses parents. Aristote a choisi de vous bénir une deuxième fois, c'est merveilleux ! Ne vous faites pas de soucis, je suis sûre que tout ira pour le mieux.

Elle tentait d'insuffler un peu de joie à sa maitresse qui semblait curieusement pessimiste. Peut être trop de nouvelles d'un seul coup...

_________________
Della
Oui, Isandre était parfaite.
Attentive et prévenante, de bons conseils aussi.

Oh, je suis heureuse de savoir que Kéridil nous rejoindra bientôt ! Ca, soyez-en certaine, chère Isandre ! Pensez donc, il sera là pour les vendanges ! A l'évocation des vendanges, Della retrouva un air gai et enjoué. C'est la meilleure période pour les vignobles, il y a tant d'agitation ! Il faudra d'ailleurs que je pense à bientôt écrire les prescriptions d'arrêt de travail sur les terres, aucune autre occupation n'est tolérée pendant les vendanges, l'on a trop besoin de bras ! Femme...enfants...vieillards...tout le monde participe ! Même Della et cela, personne ne l'en empêcherait ! Elle adorait ça ! Enfin récolter le fruits de tant de travail et de patience... Nous y emmèneront Clément. Il ne pourra pas encore aider, évidemment ! Mais il faut qu'il voit, qu'il sente, qu'il goûte...tous les plaisirs de la vigne...!
Si vous connaissez des gens qui ont besoin de travail, il faudra les faire venir. Je paie bien. Il ne manque pas de granges pour loger tout le monde et la soupe est bonne !


Les vignes avaient pris le pas sur l'enfant à naître et la promesse des réjouissances des vendanges venait d'écarter la peur d'être à nouveau si mal, si faible...

Vous verrez, Isandre, les vendanges, c'est exceptionnel !
_________________
Isandre.watelse
Isandre se sentit soulagée. La Baronne reprenait visiblement du poil de la bête et selon son habitude, se projetait dans l'avenir avec enthousiasme. Les vendanges.... C'était certes surprenant pour une dame de haute noblesse, mais après tout, pourquoi pas.

- Oh, les vendanges, je connais. Vous oubliez que j'ai grandi en Bourgogne Madame. J'y ai déjà participé.


Elle n'en avait pas forcément la même vision joyeuse, se souvenant surtout du poids du panier sur ses épaules, de la chaleur accablante entre les rangées d'arbustes, des insectes harcelant les travailleurs et des mains empoissées par la sève et le jus collant. Par contre, c'était en général bien payé et les soirées étaient souvent l'occasion de fêtes joyeuses, jusqu'à ce que les participants s'effondrent, foudroyés par la fatigue et le vin.


- C'est exceptionnel oui... Ceci dit, peut être ...

Isandre n'était guère portée sur les confidences, mais un récent échange d'oiseaux avec son père la tracassait. Elle décida de s'en ouvrir à Dame Della. Après tout, cette dernière connaissait bien l'histoire et elle comprendrait sans doute le soucis.

- En fait Madame, j'ai bien peur que nous ayons une autre visite aux alentours des vendanges. J'ai reçu des nouvelles de Guyenne...

Elle laissa sa phrase en suspens, curieusement le mot "père" avait toujours autant de mal à franchir ses lèvres.
_________________
Della
Un sourcil se leva...
...de Guyenne...
Della n'avait rien contre la Guyenne, n'avait contre ou pour d'ailleurs...elle en retenait deux choses : ils étaient lents par là, côté diplomatie et Wawa père y vivait. C'est la seconde pensée qui l'emporta bien entendu.

Une visite, dites-vous ? Votre père viendrait-il vous visiter ?
Sachez que si tel est le cas, vous pouvez d'ores et déjà l'assurer d'être accueilli ici-même.

Un sourire encouragea Isandre...Dites-moi ce qui provoque cette petite ride, sur votre front, douce Isandre.

Avoir George Watelse ne devait pas être de tout repos, quand on était une jeune femme aussi belle qu'Isandre. Cette beauté, elle ne pouvait la tenir que de sa mère, ce qui devait faire enrager le vieux paon, ce qui le faisait enrager, ça, Della le savait !
La présence d'Isandre aux côtés de la Baronne n'était pas un hasard. Le paon avait voulu éloigner sa fille et avait gager sans doute que Della la traiterait mal, puisque eux-mêmes ne s'entendaient guère. Cependant, il en était tout autrement, car Della avait véritablement de l'affection pour sa damoiselle de compagnie.
Affection qu'elle montra en posant une main sur celle d'Isandre.

_________________
Isandre.watelse
Une ride sur son front... si ça n'était que ça. C'était hélas plus un gros poids sur le cœur qui la laissait souvent sans sommeil dans l'obscurité de ses nuits.
Ca n'était guère le moment pourtant d'ennuyer Dame Della avec ses soucis personnel. Après tout, les états d'âme d'une demoiselle de compagnie ne devaient pas interférer avec ses devoirs, normalement.
Jusqu'à maintenant, Isandre avait gardé pour elle les échanges parfois houleux qu'elle avait eu avec son père, mais maintenant que sa visite se précisait, elle ne se sentait plus le courage de garder tout ça pour elle.
Avec un soupir, elle releva la tête pour regarder Dame Della dans les yeux.


- Vous avez deviné Dame, il s'agit bien de mon géniteur. Il m'a annoncé sa visite dernièrement. Il vient, avec son épouse. Je ne sais trop ce que je dois penser de tout ça. Va-t-il me mander près de lui ? Va-t-il me présenter sa nouvelle famille, la seule qui compte à ses yeux ?

Ses lèvres subirent encore quelques coups de dents nerveux.

- Nos derniers échanges épistolaires n'étaient guère chaleureux, même si les choses évoluent un peu, je pense. J'ai quelque part une famille dont j'ignore tout. Un oncle parait il... un demi-frère également que je n'ai jamais vu. De ce monde qui devrait être le mien, je ne connais que les reproches de mon père et le dégout que je lui inspire... Nous avons déjà du mal à ne pas nous écharper par courrier interposé, alors quand il sera en face de moi...

Avec un haussement d'épaule, elle essaya de chasser les soucis qui la tracassait. Sa famille paternelle était un monde inconnu.

- Mais je ne devrais point vous accabler avec cela. Veuillez m'excuser. Je vous remercie en tous cas pour votre aimable invitation. S'il me contacte, je lui en ferai part. Encore que l'idée de partager un toit... Enfin, nous verrons quand ils seront là. Après tout, la route est longue depuis la Guyenne.

Non pas qu'elle lui souhaita le moindre problème en route, mais il avaient tellement de temps pour changer leurs plans d'ici là.

_________________
Della
Une petite moue appuya les paroles de la fille Watelse. Elle avait raison, la situation, pour elle, devait être difficile et Della ne put contenir son énervement devant l'air penaud de sa damoiselle de compagnie, pas contre elle, non, contre ce qui la chagrinait ! Cette femme était parfaite...que son père dise le contraire était...c** comme la lune !

Votre père est bien sot s'il refuse de vous voir telle que vous êtes et vous repousse au profit de sa nouvelle épouse et de son fils !
Qu'il soit fier de l'enfant, je peux le comprendre, mais qu'il écarte ainsi une aussi charmante fille que vous l'êtes...cela me dépasse !
Et au nom de quoi ? Je vous le demande ? Au nom d'une haine qu'il aurait eu envers votre mère...
Della secoua la tête en signe d'incompréhension. Et pourtant, quand il parle d'elle...il semble y avoir été tellement attaché...
Après un petit soupir, la Baronne lissa sa robe, dans un geste machinal, puis, ne voulant pas incommoder Isandre, elle partit sur un autre sujet. Elles avaient déjà eu l'occasion ce parler de Watelse et à chaque fois, Isandre en était meurtrie. Ce que Della comprenait...elle-même n'avait jamais été choyée par ses propres parents et elle devinait le manque que pouvait ressentir sa suivante. Inutile donc de trop insister.

Isandre...j'avais déjà évoqué brièvement un sujet, avec vous et nous avions décidé d'en reparler à notre retour en Bourgogne, souvenez-vous...à propos des élections à venir. Vous êtes-vous donné le temps d'y réfléchir ? Rien ne presse, bien sûr. Et quoi que vous décidiez, je vous demande de la faire en votre âme et conscience, pour vous...Cela dit, nous pouvons en discuter. Ou pas. A votre guise.

L'on entendit les oies cacarder dans la basse-cour, rentrant de leur promenade autour des douves, ce qui attira l'attention de la Baronne qui s'amusa de les regarder avancer sous le commandement de la fille de la cuisinière promue gardienne des oies de Seignelay.

Lorsque les volatilles furent hors de vue, Della eut un geste..."Ah oui ! Encore une chose..."


Demain, nous irons rendre visite à Monseigneur Fitz, Evêque Suffragant de Nevers. C'est un ami de longue date. Un homme exceptionnel, un vrai homme de Dieu, avec le coeur sur la main et tellement chaleureux ! Nous partirons de bonne heure, nous resterons à loger à Nevers, ainsi nous éviterons de voyager de nuit. Les routes sont peu sûres, d'après ce qu'on dit. Prévoyez donc pour deux journées de voyage. Clément restera ici avec sa gouvernante. Puisse-t-il lui laisser un peu de répis ! Avez-vous remarquer comme il est taquin depuis qu'il marche seul ? Toujours à toucher à tout !
Et là...Della rit rien qu'en pensant à Clément qu'elle avait surpris pas plus tard que la veille avec une cuiller presque plus grande que lui qu'il traînait derrière lui, la gouvernante sur les talons.
_________________
Isandre.watelse
La jeune femme rumina quelques instants les différents sujets abordés en si peu de temps. C'était parfois un peu dur de suivre une conversation avec sa Dame qui passait si rapidement d'un sujet à un autre, mais cela la faisait toujours sourire en fin de compte. L'intelligence est parfois difficile à comprendre et prend souvent des chemins détournés, mais c'est aussi ce qui rendait leurs conversations si vivantes.

- Ce que mon père me reproche avant tout je crois, c'est le fait que je sois femelle. A ses yeux, c'est un crime qui en soi est suffisant pour me condamner. J'ignore quels étaient ses sentiments envers ma mère, et j'ignore pourquoi celle ci l'a quitté...

L'ignorait-elle vraiment ? N'avait-elle pas fini par découvrir ou deviner une part de vérité... Certains secrets toutefois ne devaient pas être dévoilés, surtout si longtemps après les évènements. Avec un soupir, elle poursuivit malgré tout.

- Ceci dit, tout cela, c'est du passé. Il faudrait que mon père se résigne à m'accepter comme je suis, et cela, même si je ressens chez lui une certaine inclinaison à le faire, je pense que ça n'arrivera jamais. Et d'ailleurs, il faudrait aussi que j'arrive à lui pardonner... Enfin, laissons ça vous avez raison. Parlons donc d'avenir.


La politique.... Vaste sujet auquel elle ne s'était frottée qu'une seule fois, lors de la prise de Cosne par le Berry. Curieusement, elle avait été une des rares à réagir à ce moment là et ça ne lui avait pas déplu de mettre un peu les envahisseurs dans l'embarras, même si elle risquait de le payer cher un jour.


- J'ai réfléchi à votre proposition. J'avoue que l'idée est tentante. Débattre, faire évoluer les choses dans la mesure de mes faibles moyens... Ca me plairait assez je pense. Oh, non pas que je m'ennuie ici, mais j'aime me sentir utile à mon prochain et quand je vois l'état de la Bourgogne, si léthargique...

Elle observa les oies quelques instants avant de reprendre.

- Ceci dit, j'ai un soucis pour accepter votre proposition. Officiellement, j'ai toujours un procès en attente. Ca date du temps où les berrichons étaient à Cosne. J'ai sans doute rué dans les brancards un peu trop fort... J'ai peur que tant que cette affaire ne sera pas réglée, elle risque d'entacher toute liste où je serai présente non ?

Mais déjà, la Baronne avait changé de sujet à nouveau. Un voyage... Bonne idée. Ca faisait au moins 10 jours qu'elles n'avaient pas bougé. La demoiselle de compagnie appréciait les voyages.

- Nevers.... Parfait Dame. Je serai prête à poltron minet. Clément me manquera. Il est vrai qu'il découvre le monde, mais c'est parfois si drôle de le voir... La présence de son père lui fera sans doute du bien à lui aussi.

Déjà dans sa tête, la jeune femme faisait la liste de toutes les choses auxquelles elle devrait veiller d'ici demain. Laisser des consignes à la cuisinière pour les repas du jeune Duc, veiller à ce que la femme de chambre prépare une malle de voyage, empaqueter ses propres affaires... La soirée allait être longue.

- Voyagerez vous en litière ou en voiture ? Je ne suis pas sûre qu'il soit prudent de chevaucher à présent ...
_________________
Maud
Bon d'accord.. elle était partie en Bretagne chez une vieille tante pour revenir une semaine en Bourgogne et se préparer à repartir dans le Périgord chez un vieil oncle.
La Commissaire au Commerce de Touraine lui avait même présenté "ses condoléances "pour avoir des membres de sa famille dans ces deux duchés et Maud en avait bien ri alors.

Juste avant son voyage en pays breton, elle avait écrit à sa suzeraine qui comptait revenir chez elle. Oui, chez elle en Bourgogne et Maud en était ravie.

Aucune réponse apportée par un pigeon devant sa porte ou alors, balayée par le vent.
Elle savait sa suzeraine en Bourgogne et à peine rentrée, prit plume et parchemin.


Citation:
A ma chère suzeraine,

Revenant d'un Comté peuplé de canards et oies, j'apprends votre retour ma chère suzeraine et je ne peux m'empêcher de prendre de vos nouvelles.
Vous m'avez manqué, même si ma joue a porté longtemps la marque de votre main lors du mariage de dame Elisabeth à Gautier de Vaisneau.
Comment vous portez-vous?
Combien de temps allez-vous rester?
Comment se portent votre époux et votre premier-né Clément.
Il me tarde de vous voir.
A entendre mon intendant, Beaumont se porte à merveille .
La vigne ploie sous les grappes et j'espère bien faire une cuvée exceptionnelle de Beaumont pour faire la nique au MontreCul de Dame Angélyque.

Chère suzeraine, ne tardez pas à me répondre.

Nous partagerons alors de ce "foie gras" ramené du Périgord et de ces "sablés fondants" de Bretagne à défaut d'huîtres et de ces horribles bestioles à pinces nommées "Homards" que l'on jette vivants dans l'eau bouillante pour mieux déguster la chair fondante nappée d'une sauce au beurre salé dont je me suis régalée en Bretagne.

Avec tout mon respect



Maud Saint Anthelme
Dame de Beaumont


_________________

"Mon âme est à Dieu, mon coeur est au Roy, mon corps est au Duc Consort""
Della
Ne vous en faites pas pour cela, Isandre. Ce temps où les Berrichons étaient chez nous a laissé quelques traces dans les archives judiciaires mais aucun procès n'entache votre réputation. Tranquillisez-vous pour ce point et...si vous le permettez...j'insiste...je vous invite...La Baronne glissa une clé dans les mains de sa chère damoiselle de compagnie. Accompagnez-moi, ce soir, à notre réunion. Nous ne rentrerons pas trop tard, puisque nous partons demain matin. Vous ferez connaissance avec quelques personnes très intéressantes, vous verrez.

Isandre fut donc ainsi invitée dans les arcanes de Dragibus...


Et Della prit connaissance de la lettre de Maud, le matin suivant, juste avant le départ.


Maud est de retour. Je lui répondrai lorsque nous serons à Nevers.

Nevers, dans une auberge.
Citation:
Chère Maud.

Le bonjour vous va !


Quelle heureuse nouvelle que celle de votre retour en Bourgogne.
N'est-ce pas que ce moment est délicieux, celui où nous posons à nouveau le pied sur notre terre de Bourgogne ? Pour moi, le plaisir est à chaque fois au rendez-vous.

Je me porte très bien, mon fils également. Mon époux est contrarié par la dernière annonce du Roy, celle de la nomination de la Dauphine pour qui mon cher Kéridil entretient quelque rancune fondée. Mais c'est ainsi. Qu'y pouvons-nous ?

Les vendanges commenceront bientôt, pensez à engager suffisamment d'ouvriers car la tâche est d'ampleur, nourrissez-les bien surtout, il leur faut des forces !

Portez-vous bien, Maud.

A bientôt, je l'espère.

Della de la Mirandole d'Amahir-Euphor.


_________________
Della
[Plus tard]


Les époux Amahir étaient rentrés de Paris où Kéridil avait été "invité" par le roi pour un remontage de bretelles qui s'était finalement terminé d'une façon heureuse pour le devenir des Vicomtes et de leur progéniture mais tout à fait surprenante.
Nous passerons sur le mariage auquel ils avaient assistés, Kéridil menant la mariée à l'autel et Della tentant de passer le temps en comptant les pavés de l'allée centrale.

Kéridil avait promis de venir en Bourgogne et d'y rester.
Il était donc or de question que l'on s'arrête à Montpipeau et cela même si ils devaient y être dans une semaine, pour un autre mariage, celui de la filleule de Della avec un duc savoyard.

Tant pis ! Avait répondu Della. Nous repartirons dans quelques jours mais je veux voir où en sont les vendanges !

Kéridil lui avait fait comprendre gentiment que pour cette année, elle-même n'y participerait pas aux vendanges.
Et pourquoi donc ? Répondit la Bourguignonne, les deux poings sur les hanches, bien déterminée à rétorquer que même si elle était reine, elle irait elle-même couper les raisins, foi d'elle !
Pourtant, le regard que posa Kéridil sur le ventre de son épouse coupa court à toute discussion. Il marquait un point et Della fit une moue rageuse. Elle se rendit bien compte qu'elle ne pourrait pas participer comme elle le faisait chaque année. L'enfant qu'elle portait le lui interdisait. Elle ne mettrait pas cette petite vie-là en péril, même pour les vignes.


Ce fut le lendemain que passant au Collège de la Noblesse, Della put lire l'invitation que Maud y avait déposée, celle des noces de Beaumont et Niall.
Si Della était au courant que cela se passerait bientôt, car elle n'avait pas réussi à faire changer d'avis sa vassale et ce, malgré le fait que la suzeraine ait bien fait comprendre à la vassale que le marié ne lui apporterait pas une once de bonheur, qu'il ne méritait pas la confiance qu'elle allait lui promettre et que dans la foulée, il était hors de question que ce bonhomme-là soit vassal de Seignelay, elle n'en fut pas moins bouleversée.
Ainsi donc Maud bravait sa suzeraine et passait outre de ses conseils. Cerise sur le gâteau, elle ne lui envoyait même pas d’invitation personnelle. Della fulminait !
Elle prit soin de prévenir Maud qu'elle ne serait pas aux noces puisque ce jour-là, elle se reposerait du mariage de sa filleule, en Orléans.
Il était une autre personne auprès de qui Della voulait faire part de son absence.
Tout en écrivant, elle se dit que peut-être, pourrait-elle encore tenter un petit truc...Bon, il faudrait qu'elle se confesse, mais vu qu'elle comptait demander à Fitz de devenir son confesseur, ma foi, il serait déjà au courant et cela adoucirait sans doute la pénitence.


Citation:
Monseigneur,
Fitz, mon cher Fitzounet.

Le bonjour te va !

Comment te portes-tu ?
Aimes-tu la Bourgogne ?
La Bourgogne t'aime-t-elle ?

Pardon de n'être pas encore venue te voir, à Nevers.
C'est que ces dernières semaines ont été très chargées.
Pour te dire, nous rentrons de Paris, Kéridil et moi, et nous repartons la semaine prochaine en Orléans où Aranelle, ma filleule, se marie.
Il y a eu les élections ducales auxquelles je participais, comme tu as pu le savoir, il y a les vendanges qui demandent beaucoup d'organisation et comme je suis enceinte, je suis plus vite fatiguée et Kéridil veut que je me repose.
Mais cela ne m'empêche pas de penser à toi et aux sujets que nous avions déjà évoqués, comme le diaconat de Cosne, entre autres.
Je te promets de venir te rendre visite dès mon retour d'Orléans, d'ici une petite quinzaine.
As-tu une auberge à me conseiller, à Nevers ? Je compte séjourner quelques jours.

Je ne pourrais hélas donc pas assister au mariage de Maud et Niall.
Je le regrette. Non pas pour eux mais parce que cela aurait été une occasion de t'embrasser.
Je dois te dire que je me suis opposée à cette union.
Maud étant ma vassale, je lui ai déconseillé d'épouser Niall. D'ailleurs, puisqu'elle se tient à devenir son épouse, elle devra me restituer Beaumont, de suite après le mariage.
Tu dois me trouver bien sévère. Tu as sans doute raison, mais tu sais aussi que lorsque j'ai pris une décision, je m'y tiens.
A ce propos, si jamais tu pouvais trouver une façon pour que cette union ne soit pas valable, cela m'arrangerait bien. Il m'est désagréable de perdre Maud comme vassale. Mais je ne peux revenir sur ce que j'ai dit. Alors, on ne sait jamais, c'est si vite fait, un geste malheureux, le goupillon que tu lâcherais et qui viendrait assommer le marié qui ne pourrait pas dire le "oui" fatidique ou un cierge qui mettrait le feu au registre, invalidant la cérémonie. Enfin, un évènement malheureux (ou pas) qui rendrait caduque ce mariage. Tu vois ce que je veux dire.

Je te confie aux mains du Très Haut.
A bientôt.
Amitiés.



_________________
Maud
Cette fois-ci Maud n'envoya pas le fils de Berthe mais un pigeon.


Citation:
A ma future ex-suzeraine,

Bien le bonjour,

Vous me voyez navrée de ne pas vous voir à mon mariage avec Niall.
Malgré un de mes derniers courriers qui vous y invitait.
Vous avez bien fait de ne pas me prévenir ni même de m'inviter aux Noces d'Aranaelle à Montpipeau.
Je vois bien là toute l'attention qu'il vous reste à mon égard histoire de ne pas regretter de ne pouvoir m'y rendre.
C'est bien dommage que vous me préveniez si tard, nous aurions pu reculer notre mariage du 23 pour vous voir.
Mais comme vous me l'avez dit dans votre dernier courrier, vous ne souhaitez nullement y assister.

Bon retour donc en Orléans que vous aimez tant à vous et votre époux.

A ce sujet, je m'inquiète quelque peu. Le Duc aurait-il des ennuis dans ses rentrées d'écus?
L'intendant de mon promis Niall a consigné dans le registre des embauches pour s'occuper des moutons le nom de Keridil deux jours de suite.

Misère Madame Della, y aurait-il plusieurs Keridil à Cosne? Mais l'intendant a bien affirmé que c'était le même homme qui s'était présenté avec des croix jaunes cousues sur ses vêtements.

Votre époux s'est-il fâché à ce point avec l'Eglise qu'il doive faire aussi grande pénitence?
Croyez bien que je prierai pour lui.

En vous souhaitant un bon retour
Et que le Très Haut vous garde.

Votre future ex-vassale




Future ex-Dame de Beaumont


_________________

"Mon âme est à Dieu, mon coeur est au Roy, mon corps est au Duc Consort""
Della
16 septembre 1460.

Il avait plu la veille et l'avant veille aussi.
Mais cela n'avait pas empêché Della de sortir et d'aller commencer les vendanges du vignoble du haut, vers Saint Jean.
Elle était rentrée trempée jusqu'aux os mais le sourire aux lèvres ! Bon sang qu'elle était heureuse, la Renarde, dans ces moments-là !

Par contre, ce matin, elle s'était levée avec la tête dans le séant et la goutte au nez, en traînant les pieds, toute frissonnante.


J'suis malaaaaaaaade !
Isandre n'était pas là, Clacla n'était pas là.
Kéri y était qui lui servit un grand bol de lait bien chaud avec du miel et qui la ramena au lit parce que c'est tout ce dont elle était capable ce jour-là et le jour d'après...dodo.

_________________
See the RP information <<   1, 2, 3, 4   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)