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Courtes lettres et longues amitiés...*

Guigoux
Sous un vent de mer, léger et rafraichissant, j'ai pris ma plume et j'ai commencé...



Ma Chère, Tendre et Douce Amie,

Je t'écris parce que je suis enfin débarrassé des obligations qui m'ont empêchées de t'écrire cette semaine. Je vais bien. Nous sommes désormais à Montpellier et nous remontons en Bretagne. C'est le début du retour, et je n'en suis déçu que parce que tu n'es pas là. Mais cela est la vie.

La chaleur de ces derniers jours nous a grandement fatigué. Au moins, en Bretagne, on ne meurt pas de chaud.

Heureusement que les murs sont épais et gardent bien la chaleur. L'air de la mer aussi rafraichit un peu l'air, mais il n'est pas suffisant, il fait tout de même trop chaud.

J'ai participé à une révolte à Béziers, du côté des gentils, évidemment. J'étais derrière, à faire le ravitaillement avec mes tonneaux de chouchen. C'était une belle soirée.

J'espère que tu vas bien et que tu songes à venir nous rejoindre en Bretagne rapidement. Tu me manques beaucoup....

Je t'embrasse tendrement,

Ton Ami,

Gui.


J'ai attaché le mot à la patte du volatile et il s'est envolé, à nouveau, vers la Savoie. J'avais oublié un long paragraphe. Un paragraphe qu'elle avait demandé, mais je ne pouvais me résoudre à en parler si tôt.

*Voltaire.
_________________
Asceline
Quelque part dans les montagnes, plus précisément à Chambéry, un pigeon rentra enfin dans son pigeonnier apportant avec lui le message marin... Après la lecture assidue, elle s'installa à son bureau pour répondre:



Mon cher ami,

C'est toujours avec la même joie que je découvre tes messages, que je te lis et que je rêve à tes paysages. Quelle chance tu as de voyager, de voir la mer, de croiser des habitants et surement des animaux que je ne verrais jamais. Je suis rassurée de lire que tu vas bien - tu ne me mentirais pas n'est-ce pas? - et de te savoir sur le chemin de la Bretagne plutôt qu'entrain de participer à je ne sais quelle révolte, même ordonnée par les instances légitimes!
J'imagine que tu as entrainé ta fille dans cette folle aventure? Et s'il lui était arrivé quelque chose? C'est étrange, je te vois tentant de la persuader de ne pas aller au combat tant elle sera excitée à l'idée de jouer avec sa toute nouvelle épée. Elle qui avait été si déçue de ne pas avoir pu l'essayer sur les brigands. Tu as du en avoir bien du mal... A moins que tu ne l'aies enfermée dans un tonneau de chouchen pour éviter de te donner tout ce mal?
Fais attention à toi.

En ce qui me concerne, je vais bien. Je travaille un peu, je rigole beaucoup. Tu seras surpris d'apprendre que je me suis présentée à la mairie, à moins que je ne te l'ai annoncé dans un précédent courrier. J'ai comme concurrent le maire actuel. Un homme formidable, très attentionné, patient et très compétent surtout. Il m'apprend beaucoup sur le fonctionnement des institutions Savoyardes. Malgré l'affection qu'il manifeste à mon égard, il refuse que je me présente en candidate unique et me mène la vie dure. Il a raison, c'est bien plus drôle ainsi. Nous comptons organiser un débat public afin d’opposer nos points de vue. L'humiliation sera totale, mais qu'importe puisqu'il faut apprendre.

Peut-être trouverai-je là l'excuse tant recherchée pour pouvoir venir te rejoindre? Je n'ai toujours pas eu à coeur d'ouvrir la bouteille de chouchen que tu m'as laissé...

Combien de jours de route vous reste-t-il? Comment va ta fille? Son amoureux la suit-il toujours partout en tout temps?
Voilà, je ne sais plus trop quoi dire ce soir, j'attendrai impatiemment de tes nouvelles.

Je t'embrasse avec tendresse.
Ton amie,

Asceline.

PS- Tu me manques.


Elle attacha le message au pigeon qu'il lui avait laissé, l'embrassa avant de le libérer et de le regarder s'envoler par la fenêtre.
Guigoux
J'ai reçu la lettre d'Asceline lorsque j 'étais allongé dans la charrette. je l'ai dépliée et je l'ai lue en souriant. Tant de projets... Et même l'éventualité de se revoir. Le soleil me paru soudain plus lumineux. J'ai pris de quoi écrire et j'ai écris:



Ma Chère, Tendre et Douce Amie,

Je suis heureux de que les pigeons volent toujours entre la Savoie et la route...

Nous sommes à Lodève, et je ne peux malheureusement plus tenir les rênes de la charrette... Une douleur ancienne refait surface, et je crains qu'elle ne reste désormais à vie. C'est atroce et douloureux.

Pour Eliotte, cela a été simple, elle n'était pas au courant. Je n'ai donc pas eu à discuter de cela, sinon je l'aurais bien évidemment confiée à Inaewen qui lui aurait montré comment faire.

Je suis très heureux de voir que tu te lances en politique, et que quelqu'un t'impressionne. Peut-être est-ce le commencement d'une idylle? Je plaisante évidemment. Mais peut-être pourrais-tu me donner son nom?

Tu sais, la politique c'est un ensemble de victoire et de défaites. Certaines au goût amer. Mais il n'y a jamais d'humiliation quand on débute, car ce ne sont que les premiers pas. Et de ces défaites on se relève plus fort. Mais c'est un long discours.

Mais je ne le développerai pas si cela t'empêche que l'on se revoit.... Puis... La bouteille, si tu la fini il faudra la remplir, et pour ça, il te faudra venir!

Notre voyage devrait durer encore 16 jours, mais c'est un maximum. Eliotte va très bien, elle est toujours aussi espiègle et chipie. Mais désormais elle dirige la charrette, c'est une grande responsabilité. Titgillian est toujours là, de même que Violinah, ma chère cousine.

Je suis obligé de te laisser, mon genou me fait atrocement souffrir encore, et la douleur me prend la tête.

Je t'embrasse avec tendresse,

Ton Ami,

G.

Post Scriptum*:
Un seul hêtre vous manque et tout est des peupliers.**


J'ai laissé l'oiseau s'envoler, et j'ai laissé retomber ma tête sur le fond de la charrette.

*Post Scriptum = Après l'écrit.
**Jean Paul Grousset

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Asceline
Au petit matin Asceline se rendit au pigeonnier d'Albens pour vérifier son courrier, elle ne mit pas plus d'un millième
de seconde à reconnaitre celui de Gui. Elle l'attrapa et lui arracha le message, jeta quelques graines au fond de la cage et s'en alla pour le lire et répondre.




Mon Cher Ami,

Je m’inquiète pour vous, pour toi, pour ta santé. J'ignore de quel mal tu souffres, mais je prie tous les jours le ciel pour que tu ailles mieux. Puisse le Seigneur entendre mes prières et t'accorder la rémission le plus rapidement possible. Dommage que tu sois désormais si loin et que nous ne puissions rien faire pour toi. Mini aurait certainement pu te soigner, c'est une excellente infirmière tu sais? S'il te plait, promets moi que tu ne feras pas de folies et que tu prendras bien soin de toi. Puissent mes prières être entendues. Je m'en voudrai s'il t'arrivait malheur...

Je suis fâchée d'apprendre que tu as participé à une révolte alors que tu étais souffrant et en même temps soulagée de savoir que tu avais réussi à tenir ta fille à l'écart de tout cela.

Gui, mon ami, la politique n'est rien d'autre qu'une manière d'exprimer à cette ville la reconnaissance que j'ai pour elle. J'espère, si je suis élue, me montrer à la hauteur des espérances des villageois. Si je dois perdre, tant pis, c'est que ce n'aura pas été le bon moment. Ça ne m'empêchera pas de m'investir autrement. La défaite a cela de bien, comme me le disait une bonne amie, qu'elle nous permet de nous relever plus forts.
L'homme dont je te parle est Lordsigfrid, c'est un homme bien. Si je ne te connaissais pas, si je ne savais pas que s'était impossible, j'aurais cru déceler une pointe de jalousie dans ta précédente lettre, c'est drôle non?

La bouteille m'accompagne partout, je l'ouvrirai quand j'aurais le courage. Cette bouteille a pris une dimension symbolique qui m'échappe.
Je ne sais pas quand j'aurai le temps pour venir vous rendre visite, et je sais que tu ne viendras pas me voir de si tôt... Je réalise que nous risquons de ne pas nous voir durant de longs mois, sinon des années. La politique serait elle une barrière infranchissable entre nos deux êtres?

Embrasse Eliotte de ma part, ainsi que Violinah. Dis à ta fille que j'attends toujours sa lettre. Prenez soin de vous. Prends soin de toi...

Tendrement,
Ton amie,

Asceline.

PS: Le roseau peuplier mais ne casse pas...


Souriant, elle replia le message et l'attacha au pigeon qu'elle libéra par la fenêtre.
Guigoux
J'étais en taverne, assis à table, à lutter encore contre cette douleur. J'ai reçu cette lettre. Un gamin me l'avait apporté. Je l'ai lue, et j'ai répondu.



Ma Chère, Tendre et Douce Amie,

Ma santé n'est pas menacée. J'ai juste un mal de genou ancien qui revient. Et vu la douleur qu'il apporte, je doute que cela se rétablisse. En Bretagne, j'irais voir un médicastre. Je sais que Mini est quelqu'un de compétent, mais je n'avais pas de souci de genoux. De toutes façon, pour ce qui est des folies, tu sais que je n'en fais jamais.

Ne sois pas fâchée pour cette révolte, je n'avais pas encore mal. Et c'était pour la bonne cause. J'aime pas beaucoup les brigands.

La politique, c'est comme la Bretagne, ça vous gagne. Je pensais pouvoir m'en passer au début, et je suis rentré une première fois à cause de cela. Et si je ne suis pas resté en Savoie... C'est en partie à cause de cela, et tu le sais.
Quand tu gagnes, tu es heureux, et tu travailles bien. Comme tu débuteras, tu seras accompagnée, j'en suis sûr.
Quand tu perds, tu veux revenir, et tu veux faire mieux.

Lordsigfrid... Oui, je me souviens de lui. C'était quelqu'un d'agréable... Et je dois avouer qu'une pointe de jalousie a pu se glisser dans ma lettre. Mais c'est une jalousie amicale... Je suppose. Peut-être devrais-tu venir, pour que l'on se connaisse mieux encore?

La bouteille... A croire qu'elle vaut de l'or, celle-ci. Et si il faut la remplir, tu sais que je viendrais l'an prochain. Mais j'aimerais que cette fois ce soit vous qui veniez. Comme ça, nous pourrions visiter la Bretagne? La politique est une barrière à franchir. A moins que ce ne soit les frontières?

Salue la famille qui t'héberge pour moi.
Prends soin de toi,

Tendrement,

Ton ami,

Gui.

PS: Une rose ne saurait naître d'un oignon.*


Ce que je trouvais pratique avec les lettres, c'était le fait de pouvoir déguiser quelques sentiments...

*Théognis de Mégare

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Asceline


Chambéry, le 26ème jour du mois d'Aout 1460

Mon cher, mon doux, mon tendre ami,

Comment puis-je croire que ta santé n'est pas menacée alors que tu te plains d'un genoux qui te donne des maux de tête? Ces symptômes me paraissent bien étranges et je décide séance tenante d'en parler avec Mini.

D'ailleurs, j'oubliais de te dire que Victoria, la soeur de Locke, s'est fiancée avec Angelo, le cousin de Mini!! Nous avons été tous très heureux d'apprendre qu'ils allaient se marier. Enfin, tous? Non. Car un irréductible grand frère s'obstine encore et toujours à râler parce qu'un homme lui enlève sa petite soeur. Tu sais, je me sens de mieux en mieux ici avec Mini et les autres. Petit à petit j'ose prendre part à leurs joies, j'ose partager leurs peines, j'ose croire par moments que je fais partie de la famille et me prends à rêver que c'est le cas. Je bénis tous les jours le Seigneur de les avoir rencontrés. Et a propos de ce mariage futur, et de mes sentiments envers eux, Angelo m'a fait l'immense honneur de me demander d'être son témoin de mariage! J'étais si heureuse que je n'ai pas pris le temps de réfléchir et ait crié un oui qu'on a dû entendre à des milles de Chambéry!
Tout cela, m'a donné envie de suivre une pastorale et de me faire baptiser. Sait-on jamais qu'un illustre Prince ne passe par ici un jour et décide de me demander subitement ma main. Mieux vaut être prête à toute éventualité... J'espère ne pas éveiller à nouveau une crise de "jalousie amicale" en écrivant cela. Mais je "suppose" que non...

Mon cher ami, je commence à trouver le temps long, l'heure de l’échéance arrive, je connaitrai le résultat des élections dans le courant de la journée de demain et j'angoisse. Ce qui devait au départ n'être qu'une simple formalité, presque un jeu, prend soudain des proportions qui m'échappent. Je n'y croyais pas vraiment, mais je suis soutenue. Je serais si déçue si je n'étais pas élue et en même temps je crains tant de l'être.

J'ai enfin reçu une lettre de ta fille! Je n'en revenais pas. J'ai vraiment pris plaisir de lire le peu qu'elle a eu le courage de me raconter. J'espère que tu ne l'as pas forcée la pauvre. Je pense beaucoup à elle... à toi. j'ai appris il y a peu que nous avions un adorateur de Gaïa parmi nous. C'est bien ça? Ce n'est pas un druide, mais une sorte de guérisseur, il fait de drôles d’expériences dans le château d'une imminente personnalité de Savoie. J'ai promis de lui rendre visite, je te raconterai.

J'aurais aimé venir à votre rencontre, comme j'aurais aimé que tu ais prolongé ton séjour avec nous pour que l'on puisse faire un peu mieux connaissance. Tu sais qu'il est impossible que je me déplace actuellement, comme je sais que tu ne feras jamais marche arrière. C'est ainsi, c'est le destin... Sans doutes... Je suppose qu'on y peut rien.

Je viendrai un jour, j'essaierai de trainer Mini et Locke avec moi. Tu le sais, j'ai très envie de visiter la Bretagne, je l'ai promis à ta fille. Je rêve de vider des fûts entiers de chouchen, je garde la bouteille comme une promesse. Peut-il vraiment y avoir quelque chose d'infranchissable... *cette phrase est raturée* Il me reste la consolation d'apprendre que vous serez de retour l'année prochaine.

Embrasse bien fort ta fille pour moi.
Tendrement
Asceline.

PS: « Il n'y a point si tant belle rose qui ne devienne gratte-c**. »*



*de Catherin Bugnard


Après un léger sourire amusé par l'expression peu délicate qu'elle venait de trouver, elle scella la lettre et la confia à quelqu'un qui se chargerai de la faire parvenir au destinataire. Dommage, elle aurait tant voulu voir son expression au moment de la lecture...
Guigoux
J'étais dans la charrette, encore.



Le 27ème d'Aout de 1460,

Ma Chère, Douce et Tendre amie,

Le mal s'atténue un peu, et je peux de nouveau taper les portiers de tavernes qui ne veulent pas me laisser entrer. Malheureusement, je ne peux toujours pas courir. Et cela m'ennuie.

Aujourd'hui, ma chère cousine m'a dit que j'étais gros. J'en suis fort vexé, je ne pensais pas qu'un jour cela me vexe. Mais en fait, je ne sais pas si c'est le fait de ne pas pouvoir bouger comme je l'entends, ou si c'est la réflexion en elle même.

Plusieurs personnes m'ont conseillées de mettre de l'onguent, mais le connaissant ni d'Adam ni d’Ève, j'ai toujours refusé. Et je pense qu'un onguent ne résoudra rien. Un jour je te raconterais l'histoire de ce genou. Le pauvre, il a souffert...

Tu pourras transmettre mes félicitations au couple, et dire à Locke de s'ôter le bâton qui a du se glisser dans son séant. C'est malheureux, mais je le comprends un peu. Quand ma grande sœur s'est mariée, cela m'a fait le même effet. Mais on ne choisit pas toujours son beau frère. Aussi, je suis heureux que tu sois la témoin de ce mariage, et j'espère que tu sauras venir en Bretagne pour le mien. Si tant est qu'un jour je me remarie.

Mais là n'est pas la question, puisque je suis seul avec ma fille. Et j'espère bien que tu me présenteras ton homme avant de l'épouser. Mais je te souhaite de trouver le bonheur, si il est en Savoie. Ou ailleurs.

Je souhaite que tu ne sois pas élue, afin que tu nous rejoigne, mais ce serait purement égoïste de penser que je ne serais pas heureux de te voir enfin à la tête du Conseil Municipal. La victoire se nourrit de la défaite. Et la défaite de la victoire.

L'Homme dont tu me parles ne s'appellerait-il pas Guilmord? Si c'est le cas, je te dirais que je le connais et te demanderais de le saluer volontiers.

Je sais aussi bien que toi que quand on veut on peut. C'est un argument que tu pourrais également m'exposer. Mais j'ai espoir qu'un jour nous nous retrouvions. Seulement... Quand?

Pour tirer ces deux là hors de leur pays, il faudrait un mariage ou un enterrement, et encore, je ne pense pas que l'enterrement les fassent venir. Je suis mauvaise langue, mais cela fait deux ans que j'essaie de les faire venir, sans succès... Mais tu devrais avoir plus de chances. Déjà, tu dois les croiser plus souvent que moi lors de mon mois de passage.

Jamais est un grand mot. Mais je sais que je ne pourrais me résoudre à quitter la Bretagne... C'est égoïste, mais je me sentirais mal d'être loin de la Bretagne.

Je t'embrasse et salue qui de droit...

Tendrement,

Gui.

PS: «A-t-on jamais vu une ronce donner des roses ?»*


*Sahar Khalifa

J'aimais cette correspondance. Anodine et idiote pour certains, mais importante à mes yeux. J'étais heureux de correspondre avec quelqu'un d'intelligent.
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Asceline


Mon cher, mon doux, mon tendre ami,

Voilà des semaines que je ne t’ai donné de mes nouvelles et tout autant que je n’en ai reçu de ta part. J’espère simplement que tu vas bien et qu’il ne t’est rien arrivé de fâcheux. Je m’inquiète un peu, même si je ne devrais pas. Et je m’inquiète moins pour ta santé que pour les raisons qui t’amènent à ne plus m’écrire, et à négliger de prendre de mes nouvelles.
Le temps passe, les saisons aussi, et je ne trouve toujours pas la force de quitter Chambéry. Sans doutes que cette force, je ne la trouverai jamais. Je passe mon temps à regarder le paysage changeant, sans grand appétit, sans grand attrait pour tout ce qui m’entoure. Parfois je me sens lasse, je me sens vide. Ici tout va pour le mieux, nous faisons chacun nos vies, prenons des routes et faisons des choix, mais sommes toujours aussi heureux de nous retrouver tous les soirs. Je les aime. Je les aime bien plus que je ne saurais le leur avouer un jour.
Petit à petit, je récupère des raisons qui m’ont poussé à te laisser si longtemps sans nouvelles. Il n’y a rien que le temps ne puisse guérir… Oui, enfin, si ça ne guérit pas, on peu en mourir. Mais ce qui ne tue pas nous rend plus fort… Je ris, seule, en relisant ce dernier paragraphe. Il ne veut rien dire, je trouve cela fort amusant. L’important est que la vie reprend son cours, calmement. Et que je suis heureuse de prendre la plume pour t’écrire.
Mon inscription à l’Ordre des Dragons est officielle, et je commencerai bientôt les cours. J’ai hâte de m’y mettre et de rencontrer des nouvelles têtes. Peut-être pourrais-je m’y faire de nouvelles amitiés.

Il m’arrive régulièrement de rêver à nos retrouvailles, je trouve cela bien étrange. J’imagine nos premiers mots, comment tu seras vêtu… Mais, comme ta visite n’est pas prévue pour bientôt, il est possible que tu ais des cheveux blancs, une longue barbe et que tu n’aies plus aucune dent ce jour là. J’espère que tu viendras tout de même… Ne fusse que pour voir Guilmord, tu sembles bien le connaitre. Bien plus que moi en tout cas, puisque j’ai perdu contact avec lui. Je crois que je vais devoir me résigner à me rendre au château de ses maitres.
Voilà, je ne sais plus quoi t’écrire sinon que tu me manques et qu’il ne se passe pas une journée sans que mes pensées n’aillent vers toi mon ami. J’espère que ton pigeon retrouvera encore le chemin après tout ce temps… j’espère aussi qu’il m’apportera une réponse bientôt.
Embrasse bien fort ta fille pour moi.
Avec toute mon affection,
Asceline.

Ps- « Il ne faut pas refuser secours à la ronce qui veut devenir rose. »*



*de Paul Claude
Guigoux


Premier d'Octobre de 1460,

Tréguier, Bretagne,

Ma chère, tendre et douce amie,

J'ai longtemps attendu, j'ai longtemps espéré une lettre, un mot... Je me suis résigné à attendre, et peut-être de n'avoir plus de nouvelles. Je te pensais marié, heureuse élevant une ribambelle de marmots... Mais je suis heureux de savoir que je me suis lourdement fourvoyé. Je crois que j'en suis soulagé.

Je vais bien, nous allons bien. Eliotte est à Rohan et je voyage avec un groupe d'amis. Cela fait du bien. Je me retrouve. T'écrire m'avait manqué tu sais. Coucher des mots avec tendresse et sincérité comme l'on peut voir le Soleil embrasser la mer Océane depuis le port de Brest.

Que se passe-t-il? Serais-tu malade? Ne meurt pas... Je serais obligé de venir te coller mes bottes dans le séant fort beau qui t'appartient. Je sais, ce n'est pas classe, mais c'est le cas. Et ne t'y amuses pas!

Je désespérais de ne plus avoir de nouvelle. Mais j'aimerais que tu me racontes nos retrouvailles, comment je serais vêtu. Cependant, je ne serais ni vieux, ni gâteux et j'ose espérer que tu seras aussi majestueuse... Ou impériale... Que dans mes souvenirs. Si tu ne vieillis pas trop.

Pour ce qui est du voyage... Si tu es comme nous bretonne, tu sais qu'un jour tu reviendras. On part, mais on n'oublie pas. Et on fini par revenir. Parce que nous sommes masochiste? Ou juste parce qu'on aime... Mais il faut visiter le reste. Et s'installer en Bretagne, non loin de Brocéliande...

J'espère à mon tour que tu e me feras plus de frayeur.

Tendrement,

Gui.

PS: « Quand vous devenez pessimiste, regardez une rose. »*


*Albert Samain
_________________
Asceline


Chambéry, le sixième jour du mois d'octobre de l'an 1460

Mon doux, mon tendre, mon très cher ami,

J’avais presque oublié le plaisir de te lire. Ainsi, te voilà encore en vadrouille ? Finalement, tu aimes bien plus les routes que tu ne veux l’admettre. Cela ne m’étonne pas, ou qu’à moitié que tu sois encore parti. Ce qui m’étonne le plus, c’est que tu aies laissé ta fille derrière toi. Comme cela doit être dur pour vous deux. J’imagine que vous devez vous écrire soir et matin… J’imagine aussi, sans difficulté, que tu fais surement de bien belles rencontres et que tu as trouvé d’autres damoiselles avec qui correspondre.
Je tiens à te rassurer, je vais bien, je vais mieux. Ne t’inquiète pas, je suis solide, il en faut beaucoup plus pour avoir raison de mon Impèrialité. En parlant de ça :
Aujourd’hui, j’ai rencontré la Porte parole Impériale et toute sa famille. Je les imaginais hautains et inaccessibles, et pourtant, la Duchesse m’a laissé lui peigner ses cheveux… Son fiancé, en a profité pour lui offrir une magnifique broche et m’a pris pour complice pour garder la surprise. C’était très amusant. Mini m’a présentée comme sa fille pour la première fois… C’était si étrange comme sensation. J’étais si fière et en même temps, si émue, presque gênée. Je suppose qu’il me faudra du temps pour m’y faire. Même si je suis très heureuse depuis qu’ils m’ont accueillie.
Le temps commence à changer, les forêts s’habillent de leurs couleurs d’automne et rendent les vents froids plus faciles à supporter. J’ai hâte que tombent les feuilles, j’adore me balader en forêt lorsqu’elles jonchent le sol et qu’elles craquent sous les chausses. Elles annoncent les premières neiges… Et les premières batailles de boules de neige ! Dommage qu’on ne puisse pas les conserver, j’en aurais fait des réserves. Elles sont pour bientôt. Je suis heureuse de passer cet hiver au chaud avec Locke et Mini. Avec papa et maman, je vais m’y faire, j’ai encore du mal à les appeler comme ça. C’est plus dur encore pour Locke. Pourtant je l’adore.

Mon cher ami, je ne saurais te raconter mes rêves… Comment pourrais-je te les conter ? Ils sont, si, si ridicules ! Si insensés ! Si dénués d’intérêt… J’ai envie de te dire que, peu importe la manière pourvu que je puisse te revoir ! De plus, la légende dit que si on raconte un rêve, il ne se réalise plus. Je ne tiens pas à courir le risque.
Quand seras-tu de retour chez toi ? Ou comptes tu aller ensuite ? Que comptes tu faire ?
J’attends de tes nouvelles, j’espère qu’elles viendront très vite.
Ton amie qui t’embrasse,
Asceline.

PS- « A qui a le nez bouché, toutes les fleurs paraissent en papier. »*


*de Léonce Bourliaguet
Guigoux


Le Sixième d'Octobre de Mille Quatre Cent Soixante,

Rohan, Bretagne,

Ma Chère, Ma Douce et Tendre Amie,

Une amie m'a frappé quand j'ai reçu ta lettre, je suis resté interdit... J'appréhendais l'ouverture... Et j'ai ouvert, en croyant que mon cœur allait sortir de la poitrine. J'ai cru que j'allais mourir. Après, il a fallu expliquer que tu n'étais pas ma maitresse. Oui, j'ai passé une journée tragique. Rien d'important cependant.

Je pense que les routes ne sont pas faites pour moi. Mais je les arpente quand même. Peut-être reviendrais-je en Savoie bien plus vite que ce que tu ne peux le penser... Et tu te devras d'être prête, parce qu'alors nous partirons ensemble. En attendant, Lundi, je partirais avec ma fille, et son namoureux pour une semaine de pêche à St Brieuc. Cela nous fera du bien à elle et à moi.

La Porte Parole Impériale? Je dois la contacter pour me présenter. J'ai été nommé Consul de Bretagne auprès du St Empire Romain Germanique. J'ai douze ambassades à voir, et j'ai également mes deux ambassades Languedocienne et Rouerguate. Autant dire que je ne chaume pas.

Souvent les nobles les plus humbles sont les meilleurs, mais il en existe peu en Bretagne. Mais à vrai dire, peu m'importe la noblesse de rang. Je préfère la noblesse d'Esprit.

Cette semaine, j'ai perdu mon Amie... Elle s'appelait Alix du Chastel. Elle est morte... J'en suis triste... Je l'aimais énormément. Elle va me manquer terriblement. J'étais le parrain d'un de ses enfant qui est mort il y a longtemps lorsque elle est tombée nez à nez avec une armée.

L'Hiver arrive, et je serais probablement en route. Encore. Par contre, j'ai chez moi des boules de neige qui fondent pas... Je te les montrerais.

J'imagine que pour que tu viennes, il faudra que je parle à tes parents? Je redoute cela...

Je t'embrasse tendrement,
Ton ami,

Gui.

PS: « On ne bâtit rien avec des pétales de roses. »*


*Proverbe allemand
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Asceline


Chambéry, le septième jour du mois d’octobre de l’année 1460

Mon cher ami,

Je n’ai jamais imaginé l’espace d’un instant que mes lettres puissent te mettre dans l’embarras de quelque façon que ce soit. Puisses-tu accepter mes plus plates excuses. J’espère sincèrement que tu pourras te réconcilier avec ton amie. Dis-lui bien que je suis ton amie et qu’à ce titre, elle n’a pas le droit de m’interdire de t’écrire. Le seul, qui le puisse, c’est toi et je ne crois pas avoir descellé une telle intention dans ton dernier courrier. Encore ces gens qui arrivent à voir le mal partout… Dis bien à ta maitresse qu’elle n’a aucune raison de s’en faire ou d’être jalouse… Aucune.
Ainsi, si je comprends bien, tu as déjà trouvé une remplaçante à Al ? N’est-ce pas un peu tôt pour cela ? Tu semblais si motivé à changer de comportement, à rester seul et à attendre la dernière fois que nous nous sommes vus que j’ai du mal à le croire. J’imagine que ce doit être la bonne cette fois pour que tu ais ainsi envoyé promener les promesses et les discours que tu as pu me faire. Je suppose qu’il ne me reste plus qu’à vous souhaiter beaucoup de bonheur et à attendre l’invitation aux noces. Ce sera une excellente excuse pour faire bouger papa et maman jusqu’en Bretagne. J’imagine que tu as eu le consentement de ta fille et qu’elle l’adore, à moins que ce ne soit elle-même qui l’ait choisie ?

Je suis vraiment désolée pour ton amie Alix, je ne la connaissais pas, mais à en croire tes mots tu devrais beaucoup l’apprécier. Elle devait être quelqu’un de bien. J’espère que le Seigneur l’accueillera les bras ouverts au Paradis Solaire. Je prierai pour la paix de son âme et celle de son enfant. Il faut que tu sois fort, il n’y a aucune blessure que le temps ne puisse guérir… Même la plus profonde.

Pour ma part, il n’y a rien de bien important à raconter. Pas de grandes nouvelles, si ce n’est que père et mère ne semblent pas décidés à m’accompagner en Bretagne de si tôt. A vrai dire, la seule évocation de ton nom met père hors de lui. Il n’a toujours pas digéré l’histoire du bain. Je suppose que ça lui passera. Nous prévoyons de partir bientôt en Lorraine, nous y avons étés invités par la Duchesse Jade… Il parait que ses appartements sont somptueux et que ses jardins sont magnifiques. J’ai grande hâte de pouvoir m’y promener et d’admirer ses rosiers même s’il y a de grandes chances pour qu’ils n’aient plus de roses à m’offrir. Les roses me font souvent penser à toi, elles me font sourire, puisque tu les évoques souvent dans tes lettres. Je les aime de plus en plus, et me plais à découvrir qu’il y en a de toutes sortes, de toutes formes et coloris.
Maman se plaint que je les cueille toutes et dit sans cesse que les roses restent belles plus longtemps lorsqu’elles ne sont pas cueillies… Elle a sans doute raison. Mais je la soupçonne de dire cela parce que le jardin est nettement moins joli depuis que je les traque sans relâche, elle n’a pas tord.


Ainsi, tu comptes prendre bientôt la route ? Où as-tu l’intention d’aller cette fois ? Des boules de neige qui ne fondent pas ? Tu te moques de moi n’est ce pas ? Si une telle sorte de neige existait, il me semble que je serais mieux placée que toi pour le savoir. Enfin, il me semble. N’empêche que cela m’intrigue grandement. Crois-tu qu’elles tiendront jusqu’à notre prochaine rencontre ? Un an pour de la neige ? Je reste sceptique tu sais ? J’espère que la semaine à la pêche avec ta fille se passera bien et que tu ne seras pas trop occupé pour oublier de me répondre… Si tant est que ta nouvelle conquête ne t’en empêche pas.

Dans l’attente de ta réponse, tous mes sincères vœux de bonheur
Ton amie
Asceline

PS:
« Le rossignol, à chaque instant, chante sur une rose différente. »


de Mocharrafoddin Saadi
Guigoux


Le Septième d'Octobre de Mil Quatre Cent Soixante,

Rohan, Bretagne,

Ma chère, Tendre et Douce Amie,

Je n'ai pas besoin de tes belles excuses, cette amie n'est qu'une amie. Nous ne nous sommes pas disputés, mais j'attends tes lettres avec une impatience non mesurée, et je suis toujours très heureux de les recevoir. J'appréhende à chaque fois d'ouvert la lettre. Ne me demandes pas pourquoi... Parce que je saurais te répondre, mais je passerais pour un idiot amoureux. Mais...Enfin.

Alwenna aura trouvé remplaçant bien plus vite que moi, et ce n'était pas la bonne. je comptais entrer dans les ordres, mais j'ai pensé que tu me trouverais stupide. Ainsi je ne ferais plus rien, mais n'entrerais pas dans les ordres. Cela ne servirait à rien, et comme le dirait mon ami Grand Sage, Duc d'Ouessant, ce serait du suicide.
Je supporte la jalousie tu sais, mais je ne supporte pas d'autres choses.

Mais.... Ne serais-tu pas un brin jalouse?

Alix était ma meilleure amie, je l'avais rencontré avant de me marier la première fois... C'est une amie de très longue date, elle va beaucoup me manquer... Le temps fera son affaire, mais je sais et tu le soulignes, je ne pourrais pas l'oublier.

Tes parents seront forcés de venir. Je ne ferais pas éternellement l'aller retour Bretagne-Savoie, au risque d'y rester définitivement. Mais ma fille ne serait pas d'accord. En parlant d'Eliotte... Elle n'aimait pas Haëlig, ce n'est pas elle qui l'avait choisi, loin de là.

Alors tes parents préfèrent que tu partes en Lorraine, alors que la route est dangereuse, plutôt que venir en Bretagne, où les routes sont sûres? Ils refusent de venir en Bretagne, mais alors la Lorraine, pas de souci. Je les croyais aussi mes amis. Je suis venu par deux fois les voir. je ne les ai que très rarement vu lors de mes deux venues. Et voilà... Je suis sidéré... J'espère que cela se passera bien, et que tu réussiras à les faire venir... Un jour...

Je saute des falaises, et je t'imagines en train de me dire que je suis fou... Mais j'espère avoir une amie qui me prêtera le mat de son navire! Pour sauter!

Les roses... Ce n'est plus la saison, elles vont te manquer... Je continuerai à t'en parler, pour ne pas que tu les oublies..

Ma "conquête" ne me gênera pas.

Je t'embrasse avec tendresse,
Ton Ami,
Gui.

PS:
« La rose a l’épine comme amie. »*


*Proverbe afghan
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Asceline


Chambéry, Le vingt-septième jour du mois d’Octobre de l’an 1460

Mon cher ami,
Je m’excuse de ne pas t’avoir donné de mes nouvelles plus tôt, le temps passe si vite ces jours-ci que je me demande si je ne vais pas me surprendre un jour de me voir vieille dans la glace de ma chambre. Cela finira sans aucun doute par arriver un jour, mais le plus tard possible.
J’ai beaucoup de travail ces temps-ci, et pas assez de temps pour tout faire. Alors, biens sûr, ce n’est pas une excuse pour t’avoir délaissé pendant si longtemps.
Ta lettre précédente m’a beaucoup troublée. Je n’imaginais pas que tu puisses trouver un tel intérêt à recevoir de mes nouvelles, j’en suis heureuse. Ce que je ne comprends pas par contre, c’est le pourquoi de tant d’appréhension. Que crains-tu en les ouvrant ? Qu'elles contiennent une sombre farce qui puisse te sauter au visage ? Il suffisait que tu me demandes de ne pas t’en demander la raison pour que ma curiosité en soit à son paroxysme. Vas-tu me répondre ? Qu’est ce qui pourrait te faire passer pour un amoureux transit ? Le simple fait d’attendre des nouvelles ? D’être heureux de les recevoir ?
C’est drôle que tu parles d’entrer dans les ordres. J’ai fait il y a peu la demande pour suivre une pastorale. Elle a d’ailleurs débuté aujourd’hui. Cela faisait pas mal de temps que j’y songeais, voilà qui est en bonne voie. J’avoue que je te vois mal entrer dans les ordres, faire vœu de chasteté et mener une vie de moine. Tu aimes bien trop la vie que tu mènes pour cela, et à raison. L’évocation de cette possibilité m’amuse grandement, c’est donc fort probable que je me moque de toi si tu venais à l'envisager sérieusement. Vas-tu seulement à la messe ? Je crains que ton ami n’ait raison et que ce soit de fait une très mauvaise idée.

Je ne vois pas ce qui pourrait te faire croire que je pourrais être jalouse. Je m’inquiète simplement de savoir que tu ne t’attires encore des ennuis en te jetant à cœur perdu dans quelque idiotie passagère qui te fera encore souffrir. Je suis ton amie non ? Cela me donne le droit de m’inquiéter pour toi. Combien même, je serais jalouse ? A part t’amuser, qu’est ce que ça changerait ? En parlant de ça, qui est Haëlig ? Tu ne m’en avais jamais parlé avant. Pourquoi dis-tu que ta fille ne l’a pas choisie ? Pourquoi ne l’aimait-elle pas ? Qu’est-ce qu’elle lui a fait ?
Je ne te comprends pas toujours. Tu me sembles un peu perdu. Je m’inquiète pour toi. Que se passe-t-il ? S’il y avait quelque chose, tu me le dirais n’est-ce pas ?

Mon cher ami, tu sais combien je voudrais venir te voir. Voir tes paysages, ton mode de vie, rencontrer tes amis et participer à l’une de vos fêtes. Je souhaite que mes parents changent un jour d’avis et qu’ils acceptent de faire le voyage. Peut-être que si tu leur parles se sentiront-ils obligés de dire oui. Sait-on jamais, l’espoir fait vivre. Si je comprends bien, c’est le seul espoir qu’il me reste pour te revoir… Tu ne feras jamais plus le voyage jusqu’en Savoie ? C’est vrai que c’est loin et que la route doit être dangereuse. Je comprends que cela t’ennuie, surtout si cela ennuie ta fille. Ce n’est pas une vie que de passer son temps comme ça. Puis, ce n’est pas comme si tu avais une réelle attache ici... S’ils ont choisi la Lorraine en priorité, c’est surement parce que c’est plus proche. Et que le voyage jusqu’en Bretagne avec Ambre ce serait beaucoup trop long. Elle est si petite encore…
En attendant de te voir, je t’imagine sautant des falaises et faire le mariole pour épater Eliotte. Tu n’as pas peur de faire une mauvaise chute ? Il parait que quelques fois la mer peut cacher des rochers. J’ai croisé des voyageurs qui m’ont affirmé que la Bretagne était splendide mais que malheureusement elle souffrait elle aussi du manque d’animation. Mais on dirait que c’est près de changer puisque l’une de tes amies pourra te prêter son bateau. Vous pourrez jouer aux pirates, aux marins, aux aventuriers, faire une bataille navale ou simplement vous amuser à sauter à l’eau. Comptes-tu prendre la mer ?
Je commence bientôt un nouvel emploi en la prévôté. Je ferais les portraits des personnes recherchés d’après les descriptions qu’en feront les victimes. Ce n’est pas un travail très glorieux, mais s’en est un comme un autre. Je m’en vais demain matin rencontrer le Prévôt. J’espère que ça se passera bien. Il a la réputation d’être un homme très dur.
Ce n’est plus la saison des roses, mais quelques unes s’obstinent à égayer mes journées moroses.
J’espère avoir de tes nouvelles bientôt.
Je t’embrasse tendrement.

Asceline.
PS : « C'est en croyant aux roses qu'on les fait éclore. »
de Anatole France
Guigoux


Le Vingt-Huitième d'Octobre de Mil Quatre Cent Soixante,

Rohan, Bretagne,

Ma Chère, Tendre et Douce Amie,

Une lettre, je commençais à désespérer. Si tu préfères arrêter et te consacrer à tes activités, je n'y vois pas d'inconvénients tu sais... J'en serais très triste... tu es jeune, et tu le resteras éternellement. C'est comme ça.

J'attache importance à tes lettres car elles sont le lien qui nous unit. Que veux-tu que je te dise? Oui je suis heureux d'avoir de tes nouvelles, de te savoir en forme et active. Mais cela me fend aussi un peu le cœur, car chaque poste que tu prends, c'est un pas qui éloigne nos retrouvailles. Je m'y ferais, à la longue... Je crois que j'ai des sentiments pour toi. Voilà.

Haëlig est au passé. Ma fille ne l'aimait pas. Haëlig a été hautaine avec elle, préférant l'éviter que l'affronter. Il ne se passe rien. Je suis fatigué.

Avant hier j'ai appris le décès de la grand mère d'Eliotte, Gaya. Elle été ma seconde maman. Mais je ne l'ai pas beaucoup côtoyé.

Tes parents, ils sont au courant. Ils savent. Cela fait deux ans. Ils n'ont jamais daigné quitter leur Savoie. Alors je ne vais pas non plus m'acharner pour une cause perdue. Je ne reviendrai pas en Savoie de si tôt, en effet. Nous partirons en navire un moment, je ne sais pas même combien de temps... Je prendrais la mer avec Eliotte, Titgillian et Carla. J'espère.

Les routes pour venir son sûre, si on évite la Touraine. En groupe, tout est plus sûr... Il n'y a pas d'excuses. Franchement.

Je t'embrasse tendrement,

G.

PS: "La vie, c'est comme les roses. On nait, on vit, on meurt. Mais toi tu es plus belle que la Rose."

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