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[RP] D'un ventre plat

Aimbaud
Citation:



    D'Aimbaud de Josselinière, Marquis de Nemours, Duc de Corbigny, Seigneur de Décize et Saint Robert,
    Au maître Aymeri Bisac,

    Le bonjour,

    Les rumeurs de vos talents dans l'exercice de la médecine et votre sciences ès mystères du corps humain me sont parvenues. On dit grand bien de vos connaissances. Je ne prête pas l'oreille aux racontars, hormis s'il s'agit de louanges, vu la propension des menteurs à noircir la vérité, pas tant à l'embellir. Votre réputation m'apparaît donc faite.

    Nul ne se meurt en ma maison, cependant un certain état-de-fait réside au sein de ma famille, un état que j'entends vous soumettre, en toute ingénuité, contre rétribution, dans le simple clos d'une correspondance préservant le caractère privé de cette consultation. Le porteur de cette missive vous expliquera, en vous délivrant le premier acompte, combien la famille Josselinière place de foi en le secret médical, tant semblable à la confession.

    Voici les faits. Une année et quatre mois ont passé depuis le soir de mes épousailles. J'atteignis mes seize ans la semaine qui suivit ces voeux, j'étais alors comme aujourd'hui bien portant, sans handicap ni allergie, d'une santé toute correcte. Mon épouse quant-à-elle se portait, et se porte, toujours comme un charme, malgré une constitution fluette, d'une espèce dont on peut compter les côtes. Sachez que je ne l'ai vue qu'une fois enrhumée, aussi avait-elle encore la force de tenir à cheval. Me direz-vous, pourquoi vous consulter si, l'un comme l'autre, n'éprouvons aucun mal ? Et je serais de votre avis si seulement l'opinion de mes pairs, de ma famille, de mes suzerains, ne m'amenait à soulever la question de la fécondité de mon mariage.

    C'est, comprenez-moi, un chapitre relativement pénible à aborder, dont on ne souffre pas de parler entre époux. Aussi, afin d'éviter le tracas, et préférant laisser ma femme dans l'ignorance de mes incertitudes, je m'en réfère aveuglément à l'avis de la médecine. Le délais de signes est-il preuve d'infertilité ? Y a-t'il des améliorations à apporter au... processus ? L'alimentation ou la qualité de l'air peuvent-elles jouer ? Suivre un calendrier des constellations est-il recommandable ?

    Vos questions comme vos conseils recevrons par moi un écho favorable. Je ne doute pas de l'efficacité de vos prescriptions, dont nous verrons les effets le plus tôt possible, et qui seront lors grassement récompensées.

    Le Très-Haut vous garde,

      Aimbaud de Josselinière


_________________
Bisac
Citation:
    A l'intention d'Aimbaud de Josselinière, Marquis de Nemours, Duc de Corbigny, Seigneur de Décize et Saint Robert,
    De Maistre Aymeri Bisac, ancien Médecin Royal.





    Sincères salutations ,




    Vous me voyez fort soucieux du sort que vous touche. Vostre épouse, me distes-vous, ne vous donne descendance et ce malgré plus d'une année passée depuis les noces.

    Permettez que je ne m’appesantisse point en de longs couplets de compassion, vous attendez de ma personne des solutions concrètes.

    Je me dois néanmoins de vous mettre en garde , pour cette chose, la plus aisée du monde il n'existe point de solution miracle.

    Avant toute prescription il me savoir combien de fois vous visitez vostre épouse par mois . De même si vous avez des relations avec quelques autres dames ou damoiselles, je vous serais gré de me le confier.
    Existe-t-il dans la famille de vostre épouse des ancêtres ayant souffert d'incapacité, notoire, à donner la vie ?
    Et enfin pour terminer cette missive avez-vous des souffrances anormales lors de vos relations intimes avec la Marquise ? Il arrive parfois que des petites anomalies anatomiques perturbent le bon déroulement de la descendance.

    Pour l'instant et dans l'attente de vos précisions je ne peux que vous conseillez de mettre vostre épouse à la "diète", imposez-lui un régime strict à base de poireaux et d'artichauts, cela ne pourra qu'accroître vos chances de descendance.


    En vous assurant de mon entière disponibilité à vostre égard,

    Vostre dévoué,

    Me.

_________________
Aimbaud
Citation:



    D'Aimbaud de Josselinière, Marquis de Nemours, Duc de Corbigny, Seigneur de Decize et Saint Robert,
    Au maître Aymeri Bisac,

    Vous demandez les détails de l'infortune qui touche ma mesnie. Les voici. Mon épouse s'est tenue loin du logis huit mois durant, partie en pèlerinage vers Rome tout le courant d'automne et d'été. J'avais escompté que sont voyage puisse être écourté par la révélation d'une grossesse (ç'eût été un peu fort de mener mon fils faire pénitence avant même sa naissance !), mais il n'en fut rien.

    Nous fîmes lit commun dès son retour. Le tout dans la normalité la plus prévisible, sans incident ou bizarrerie. De douleur ? Point. Il est vrai malgré tout qu'il m'arriva de sentir une crampe du côté de l'omoplate gauche, longitudinalement oblique, dirigée vers l'aisselle, ainsi que de courts pincements de cœur, mais non simultanés. Je doute du rapport que cela puisse avoir avec ma descendance, cependant j'en fais référence pour le bien de la médecine. Une chose encore. J'ai pu noter qu'une a deux fois, il me fut pénible et long de mettre un terme... De conclure mes démarches, comprenez-vous. N'allez par-là diagnostiquer que le marquis de Nemours est résolument un peine-à-jouir, car la chose est bien RARE. Tout de même, est-ce à dire que cela peut entraver la procréation ?

    Quant à la question des autres lits où je coucherais, je ne la relève pas ni ne vous en tiens rigueur. La piété et la pudeur qui sont miennes ne vous seront pas parvenues par on-dits, je n'en ferai pas un fromage...

    Il faut tout de même vous dire que la fréquence des nuits partagées avec mon épouse n'est pas des plus intenses, en vertu des maux de tête qu'elle a périodiques, des devoirs qui sont nôtres sur nos terres respectives, des soirs où l'humeur de ma femme ne s'y prête guère, des obligations que nous devons à la cour, et des fatigues chroniques de ma moitié. Je dirais, sur une échelle de 1 à 30 sur une échelle de 365 jours, que nous passons ensemble (à la louche), environs, sans être exact, un petit quart de nuit tous les 29 jours.

    Je mets sur le champ ma femme à la diète. Poursuivez vos conseils.

    Le Très-Haut vous ait en Sa sainte garde,

      Aimbaud de Josselinière



Citation:



    A la Marquise de Nemours,
    De son époux dévoué,

    Bonjour,

    Votre retraite à Nemours, loin du chahut des prétendants au trône, vous apporte, j'espère, tout le repos et les bienfaits spirituels possible. Ici, les bourguignons sont enflammés, tous quittent le labour afin de se mêler en rues pour dresser des bannières, qui pour soutenir Eusaias, qui pour salir crapuleusement son nom. J'en ai fait peindre d'élogieuses, dans un atelier de fortune au sein de la seconde enceinte de Corbigny, avec des pointe de fer au bout des portants, au cas où l'objet d'art (et d'endoctrinement) doive prendre une fonction plus martiale. Modeste contribution... Vous ne verrez pas d'objection à ce que je finance cette campagne à pleins coffres. L'amitié, plus que la manœuvre, incitent mes largesses. Mais aussi, voir sur le trône de France un Roi qui nous aurait dans ses petits parchemins, ça n'a pas de prix.

    Pour en revenir à un autre mouton, je joins à cette lettre un ordre à l'intendant pour vous prescrire un nouveau régime bénéfique. De grâce, tentez de vous y plier avec diligence, ne me renvoyez pas de lettre insultante. Je fais cela pour votre bonne santé, sur les conseils d'un bonhomme de médecine fondamentalement, je dirais même plus remarquablement, voir même diamétralement, avisé. Un expert en vivacité du sang et bonnes couleurs sur les joues. Alors avant de prétexter que vous n'avez besoin d'aucun traitement, essayez seulement de manger une part de ce qu'on vous prescrira. Vous trouverez cela bien cuisiné. Daignez donc en gaver jusqu'à mon retour (j'aurai bientôt achevé de hisser Eusaias sur le trône) et attendre d'autres instructions s'il en vient.

    Vous ferez cela pour votre époux ? Allez, vous connaissez la chanson : "Une bouchée pour Aimbaud, une bouchée pour Isaure ! Une bouchée pour feu mes parents !" Hum ?

    Courage, et à bientôt,

      Aimbaud de Josselinière


_________________
Bisac
Citation:
    A l'intention d'Aimbaud de Josselinière, Marquis de Nemours, Duc de Corbigny, Seigneur de Décize et Saint Robert,
    De Maistre Aymeri Bisac, ancien Médecin Royal.




    Sincères salutations ,



    J'ai pris de note de vos informations et vous remercie de vous ouvrir à moi avec sincérité.
    Les douleurs que vous avez à l'omoplate et qui se poursuivent à l’aisselle ne sont, à priori point en rapport avec des difficultés à engendrer. Cependant, dans un soucis de votre santé je vous conseille de suivre une cure de tisane d'aupébine. Il vous faudra vous soumettre à une prise quotidienne de ce breuvage, le soir de préférence. Les effets ne seront visibles que d'ici plusieurs semaines. Cela permettra de lutter contre vos douleurs et de réduire ces pincements du coeur.

    Vos rares difficultés dans l'acte ne sont pas un soucis dans la mesure où elles restent rares et les rapports fréquents. Comprenez que si vous ne visitez le lit de votre épouse que quelques fois dans l'année, une incapacité à conclure posera plus de soucis dans l'engendrement d'un mâle héritier que si vous faisiez couche commune plus souvent.
    De plus, je vous enjoins de faire l'acquisition d'un met originaire des contrées de l'est de notre continent. Rapporté d'Asie par des marchands vénitiens, on reconnait au gingembre des vertus d’exaltations des sens. Il vous faut en consommer les racines et ce quelques heures avant le rapport avec votre épouse.


    J'ai aisément conscience que vos occupations respectives soient prenantes mais tachez d'augmenter les rapports avec la Marquise au moins une fois tout les quatorze jours. La durée de l'acte importe peu, seule l'introduction de la semence est gage de réussite.
    Il est de nature publique, que la femme par son anatomie, est soumise à des périodes de plus ou moins grande fertilité. Tachez de visiter le lit conjugal environ deux fois six ou sept jours après les saignements réguliers de votre épouse. Je gage que vous n'estes pas totalement familier avec ce genre de pratiques aussi vous recommanderais-je d'intimer comme consigne à la la dame de compagnie (la plus proche) de la Marquise de vous prévenir lorsque votre épouse perd ses sangs. Comptez donc, douze ou quatorze jours après ces saignements et tenter une nouvelle fois de féconder votre bien-aimée. Comprenez que la chose n'est pas une science exacte, ce n'est point de l'arithmétique ou autres rigoureuses disciplines.

    J'en viens désormais au recommandations destinées à votre épouse. Tachez de vous assurer qu'elle réduise sont activité physique, qu'elle se concentre d'avantage sur des activités plus méditatives. Les dames ne sont point faistes pour trop d'occupations harassantes.

    Je conclurai ma missive en vous demandant si les rapports avec votre épouse sont passionnés ou pas. Comprenez que l'ardeur et le désir sont des gages d'une grossesse assurée. Si vos nuits communes ont perdu ce caractère, je vous conseille de demander à la Marquise de mettre plus d'ardeur dans la tâche.

    La piété peut parfois faire des miracles, aussi ne vous détournez point du Seigneur. N'étant point un érudit en matière religieuse, je me contenterai de prescriptions et de conseils anatomiques.


    En vous assurant de mon entière disponibilité à vostre égard,

    Vostre dévoué,

    Me.

_________________
Clemence de l'Épine, incarné par Aimbaud


Citation:
Mon cher époux,
Bien le bonjour

La vie à Nemours est des plus paisibles en effet. J'ai fait fermer les portes et donner l'ordre de ne laisser passer personne, ainsi j'évite les enquiquineurs de votre genre par exemple, qui voudraient venir me vanter les mérites de tel ou tel prétendant au trône. Un prétendant reste un prétendant, je n'en ai rien à faire tant qu'il n'a pas une couronne plantée sur le crâne. Pour ne pas être trop mal vue, je fais tout de même dire en guise d'excuse que les seigneurs des lieux ne sont pas là pour les recevoir – les visiteurs, j'entends. Ce n'est qu'un tout petit mensonge – je le confesserai, un de ces jours – et il m'assure une paisible retraite. Et puis je ne lis pas mes courriers non plus, seulement les vôtres, en tant que mon époux, je vous considère comme un privilégié.

Sinon, ça veut dire quoi « financer à pleins coffres » ? Non parce que vous parlez d'amitié, mais je vous ferai juste remarquer que c'est plus votre ami que le mien, alors évitez de trop piocher dans les miens, de coffres. En plus j'avais misé sur lui aux dernières élections – bon pas grand chose je l'avoue mais tout de même – et il n'a pas été fichu de parvenir à coller son fessier sur le trône – le vrai, j'entends. Alors on ne m'y reprendra pas deux fois. Là, je vais simplement ne pas m'intéresser à la question parce qu'au final, et au risque de me répéter, je m'en contrefiche, mais si vous saviez à quel point... ça commence limite à me lasser tous ces changements de souverains. Les allégeances, ça va bien cinq minutes, encore faudrait-il que ça serve à quelque chose. Et bien oui quoi, on jure fidélité à un roi, mais la fidélité, ça se prouve sur la durée, et pour moi, la durée, c'est minimum dix ans. Oui, au moins. Vous ne trouvez pas ça débile de prêter allégeance à un roi qui disparaît l'instant d'après ? On devrait faire ça une fois dans sa vie, pour la Couronne, et tous les rois qui la porteront, et hop on n'en parle plus. Et non je ne dis pas ça parce que je ne veux pas, le cas échéant, avoir à m'incliner devant ce coquin d'Eusaias.

Sans aucune transition, j'ai lu l'ordonnance que vous avez adressée à l'intendance. Ça va pas être folichon mais pour vous étonner, je vais m'y plier de plus ou moins bonne grâce. Mais enfin, votre médecin là, il a pas choisi ce qu'il y avait de plus savoureux. Et vous, vous suivez le même traitement ? Quand est-ce que c'est exactement, votre retour ? Parce que faudrait songer à tester l'efficacité de ce régime presque forcé. Mais je vous préviens, si j'ai trop faim trop souvent, je vais pas me gêner pour fouiller les cuisines et me dégoter une ou deux cuisses de poulet à l'orange.

A très bientôt,
Clémence



PS : la bise à Aymon. Non je plaisante... Renvoyez-le, plutôt. Il n'est jamais trop tard.

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Aimbaud
Citation:



    D'Aimbaud de Josselinière, Marquis de Nemours, Duc de Corbigny, Seigneur de Decize et Saint Robert,
    Au maître Aymeri Bisac,

    Vos prescriptions sont d'une clairvoyance épatante. Une bonne semaine s'écoula depuis que vous m’indiquâtes l’aubépine, dont je m'empressai de boire de grands litrons d'infusion, ce qui, passons le fait que j'en pissai à foison, eut pour résultante de m'ôter le moindre spasme, et jusqu'aux pincements que j'avais aux joues comme aux paupières. Je suis un homme neuf, avec un regain de sérénité.

    J'émets plus de réserve quant à la drogue tamerlane. Primo c'est au prix de la soie qu'on trouve votre racine sur les marchés (ce qui fait cher le radis, convenez-en). Aussi, pour en avoir mangé une part épaisse comme le pouce, votre racine me provoqua de si rudes inflammations dans l'étendue du gosier que j'eus dans l'instant préféré gober des braises. Que ne m'avez-vous prévenu de la virulence de ce poivre, contre lequel ni vin ni eau ne sont d'aucun secours ? Ayant placé ma foi dans votre bon jugement, je veux bien tenter derechef d'avaler du diable si cela peut me donner un fils, mais vous ne m'y reprendrez pas sans dilution... C'est assez piètre effet d'arriver l’œil rougi de pleurs dans le lit de sa femme.

    Je prends note de vos calculs de fertilité féminine. Aussi mettrai-je en œuvre ce calendrier des actes dans les plus brefs délais. Mon épouse se prêtera aux instructions de repos avec obédience, car, pour parler simple, elle est dans une ces passes d'acédie où c'est déjà trop lui demander de faire de la tapisserie.

    Quant au feu qu'il lui faut mettre à la tâche, je lui en ferai pourparlers dans la mesure du possible. C'est un domaine où la constance lui fait défaut. Il est des nuits où la passion lui vient sans crier gare, alors même que je n'ai rien varié dans ma conduite, quand d'autres soirs une planche de bois rendrait plus d'affection. Soyez assuré que la prière, elle, nous reste constante... Mais je ne facture pas vos prescription d'eau-bénite.

    Le rapport de nos progrès vous parviendront bientôt. Acceptez une nouvelle fois ma reconnaissance, et mon or.

    Le Très-Haut veille sur vous,

      Aimbaud de Josselinière




Citation:



    A mon épouse,
    Clémence,

    Eusaias est fait roi. Il sera bientôt sacré à Reims. Le peuple l'a soulevé comme un cri, et qu'il va être beau ce cri là, ma petite femme ! Ah le grand règne que j'entends venir ! Aujourd'hui on dégraisse le trône des mous et des courtisans ivres de pots-de-vins. La couronne de France ne va plus tenir seulement sur deux oreilles, mais sur un esprit. Enfin, je vous le dis ! Un père, qui regagnera nos provinces, qui boutera les athées hors de nos murs, et qui dorera ma Bourgogne comme elle me mérite.

    En parlant de dorure, une partie des ornements de Decize est partie dans la campagne. Il faut rapporter de Nemours quelques nouveaux bibelots pour remettre la demeure en état, au cas où l'on doive recevoir... Les tapisseries y sont toujours, ne commencez pas à me traiter d'irresponsable.

    Attendez-moi sous deux jours, et de grâce reposez-vous plus qu'à votre saoul. Il vous faut garder toutes vos chaleurs pour me souhaiter bon retour. Je rapporte de Dijon une épice bien extraordinaire qui vous plaira, vous verrez comme il est drôle d'en gueuletonner un gros morceau tout d'un coup.

    A vous revoir, ma mie,

      Aimbaud de Josselinière


_________________
Bisac
Citation:
    A l'intention d'Aimbaud de Josselinière, Marquis de Nemours, Duc de Corbigny, Seigneur de Décize et Saint Robert,
    De Maistre Aymeri Bisac, ancien Médecin Royal.





    Sincères salutations ,




    Je suis ravi que l'aubépine vous réussisse. Poursuivez plus en avant la cure durant quelques jours encore. Si les douleurs reviennent, il vous faudra à nouveau avoir recours à ces tisanes. Comprenez bien que l'aubépine n'est point curative mais plutôt palliative ou du tout moins elle évite une plausible aggravation des symptômes.

    Je gage en effet que le gingembre est fort cher, il est importé par des marchands vénitiens et ces derniers pratiques des prix bien élevés. Ces italiens ne se souffrent le marchandage, il faut se soumettre à leurs tarifs. Le gingembre étant encore peu connu dans nos provinces je ne saurai être d'un parfait conseil au sujet de sa préparation. Sachez simplement que dans certaines contrées, il est de coutume le faire confire. Je gage que les vertus n'en seront point altérées et que cela présentera assurément un goût plus agréable.

    J'en viens maintenant à un domaine plus scientifique, dès lors que vous aurez trouvé une façon plus commode de consommer ce gingembre, ne répugnez pas à son utilisation. Utilisez-en avant chaque rapport et tâchez d'en faire avaler à vôtre épouse. Que rêver de mieux que deux êtres poussés par une même passion ? Appliquez ceci avec les calculs de fertilité et je gage que vous aurez un héritier sous peu.
    J'espère que vôtre épouse s'attache toujours à respecter le régime de poireaux et d'artichauts. L'on dit parfois que le mieux est l'ennemi du bien, il n'y a pas de plus grandes sornettes en matière de médecine.

    Je vais faire preuve de précocité mais mieux vaut prévenir que guérir. Les courriers mettent parfois du temps pour parvenir à leur destinataire et je m'en voudrais que vous preniez de mauvaises décisions par manque de conseils à cause d'une lenteur des missives. Si vôtre épouse devait, par la Grâce du Seigneur, se retrouver grosse, je vous enjoins à lui appliquer une inaction totale. Mieux vaut qu'elle reste en vôtre château, s'occupant par diverses tâches, plutôt qu'elle aille arpenter les routes.

    Cependant, en tant que praticien et homme de science, il me faut aussi vous entretenir d'un autre horizon. Si, malgré toutes mes prescriptions, le ventre de la Marquise devait rester horriblement plat, il nous faudra songer à d'autres interventions. Je gage que vous devrez faire appel à un médecin (qu'il s'agisse de ma personne ou d'un autre qu'importe) afin de réaliser des examens plus invasifs. Il peut survenir des anomalies atomiques induisant une faible fertilité. Le recours à la chirurgie est parfois nécessaire. Ces anomalies touchant aussi bien le sexe fort que le sexe faible.


    En vous assurant de mon entière disponibilité à vostre égard,

    Vostre dévoué,

    Me.

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Aimbaud
Citation:



    À vous, Clémence de l'Épine,
    Mon épouse,

    Quelques mots de la guerre. Je ressors de la bataille de Montreuil-Bellay comme de celle d'Essoyes aussi vivant qu'on peut l'être. La première, comme je vous l'écrivis courtement, fus rude et noire de pertes. Désormais les marais de l'Ource bercent les dépouilles de bien des bourguignons. Mais l'Anjou fut le terrain d'une victoire entière. Nous prîmes à revers les troupes d'Abraxes dans un de ces vallons des Mauges propices à la charge des cavaliers, et les écrasâmes par le nombre, à-même leur terre. Mon écuyer s'est bien battu.

    Nous tenons le siège d'Angers depuis six jours. À notre venue, groupant nos forces à celles d'Orléans et de Normandie, tout portait à croire que l'assaut serait bientôt mené. Hélas, les bonnes grâces de Dieu ne nous furent pas infinies. Des cas de maladie grave se déclarèrent d'abord parmi les troupiers, ceux-là qui sont près des rats... Aujourd'hui ce mal a gagné la plupart d'entre nous. Je souffre et je crains pour ma vie plus que je ne le fis lors des combats... Je serai mené tout à l'heure à l'hospice de Belle-Beille, loin des valides que le devoir indique de préserver.

    Si mon mal ne se pouvait soigner, vous iriez trouver chez le tabellion de Corbigny l'écrit de mes legs, ainsi que mes derniers mots, qui sont pour vous et pour ma soeur. Il m'est plus coûteux que la mort... la honte de vous laisser sans enfant.

    Soyez mon amie, priez pour moi.

      Aimbaud de Josselinière



Citation:



    Au maître Aymeri Bisac,

    Vos bons conseils n'ont pas porté leurs fruits. Mais plus que le souci de ma descendance, c'est la mort qui me presse à présent. Venez prestement, chargé de toutes les poudres, de tous les onguents, de tous les couteaux, et bon Dieu, de toute votre science, et me sauvez la vie que je sens fuir par mes suées. Faites route vers le front en Anjou, gagnez le campement des Lys, octroyez-moi les soins qui me font défaut. Je vous l'ordonne autant que je vous en prie, et mes ordres, et mes prières, s'appuient sur beaucoup d'or.

    Faites au plus vite. Le Très-Haut veille sur votre route,

      Aimbaud de Josselinière


_________________
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