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[RP] Et si…. On recommençait ?

Deedee
    Dieppe, un moulin perdu à la sorti de la ville dissimuler dans les bois, à l’écart, loin de l’agitation, loin du monde, loin de la vie. Ce petit moulin dans lequel autrefois elle s’était reconstruite, ce même moulin dans lequel, aujourd’hui, elle avait trouvé refuge.

    Terminer les aller retour successif entre Rouen et Caen, terminer les longues soirées interminables dans son bureau, cloitré entre ce fauteuil et cette table de travail qu’elle n’avait presque plus quitté ces derniers mois. Terminé les longues nuits sans dormir à réfléchir et réfléchir aux problèmes insurmontables. Terminé, simplement… sa vie consacrée à ce duché… Il était temps, plus que temps même de prendre en main sa vie, loin de tout ces faux semblant, faux amis, et ceux qui n’avait su la trouver que pour leur propre besoin. Il était temps, oui, pour une fois d’écouter ses proches, sa familles, les amis qui lui restait et de prendre soin d’elle.
    Son cousin, si désagréable soit-il lui avait mainte fois répéter qu’elle suivait la mauvaise voie, qu’elle laissait passer ses biens les plus précieux et que bientôt tout retour en arrière serait impossible. Ca oui, il n’avait guère était des plus agréable des cousins, mais il lui avait fait prendre conscience de sa fuite continuelle face a ses enfants…
    Il était donc temps… maintenant… De s’arrêter, se retourner, et recommencer.

    Son fils était presque un homme maintenant. Et que lui avait-elle appris jusque là si ce n’est la fuite ou le silence. Elle avait pourtant tant de chose a lui montrer, tant de chose a partager avec lui, entre les chevaux, les joutes, le maniements de l’épée, elle avait été a bonne école après tout pour lui enseigner tout cela. Mais toujours occupé, toujours absente, elle se rendait compte maintenant qu’a presque 12 ans, il devenait un homme, un homme qui bientôt suivrait sa propre voie…
    Et Briana… sa petite princesse qu’elle avait préféré confié au bon soin de sa marraine plutôt que de la garder près d’elle… Oh combien de fois s’en était-elle voulu de cette séparation. Voulu de n’avoir même pas eu le courage de dire « stop » ne serais-ce qu’un instant pour lui dire au revoir. Combien de fois s’était-elle effondré seule dans son bureau en songeant a cette enfant qui lui échappé… Bien sur il y avait eu ces lettres, quelques lettres écrites difficilement, mais auquel Briana avait répondu, toujours, avec ses mots d’enfants. Des mots parfois cruel, dur, mais rempli d’amour et d’innocence. Pour elle aussi elle avait tant, et tant de chose a lui apprendre, lui montrer, tant de chose a reprendre, reconstruire. Briana grandissait, chaque jours une peu plus, et sa dernière lettre lui avait fait comprendre qu’elle n’était plus la petite fille partie quelque mois auparavant… Bientôt une jeune femme se présenterait à elle, sa fille… une jeune femme.
    Il était temps… Vraiment temps maintenant de recommencer...

    Le soleil finissait doucement sa course dans le ciel. Une nouvelle journée s’achevait, encore une passé si loin de ses enfants. Le front collé à la fenêtre, Adeline observait le manège incessant de ses feuilles rougit qui volait et voltigeait dehors, un spectacle qu’elle aimait, et n’avait plus pris le temps d’observer depuis bien longtemps. Depuis… Depuis quand d’ailleurs ? Qu’importe, le spectacle qui s’offrait à ses yeux était bien plus beau que tous ces sombres souvenirs. Dans quelque jour elle pourrait sans doute parcourir la forêt en compagnie d’Erwan, Briana et Arthéos aussi. En cette saison il y avait tellement de chose à ramasser dans la forêt. Vivre et s’occuper des choses simples, de l’essentiel, de cette vie qu’elle avait simplement laissé de coté.
    Oui, dans quelques jours, elle pourrait songer à tout…. Recommencer.

    Le ciel avait fini par s’obscurcir complètement et une douce chaleur s’élevait derrière son dos. Le feu dans le cheminée crépitant, Adeline quitta sa fenêtre pour regagner la cheminée et s’y réchauffé. Au calme, dans cette maison, elle n’avait plus de raison maintenant de s’inquiéter si ce n’est, seulement, uniquement et simplement de ces enfants.

    Plume en main, écritoire sur les genoux, assise à même le sol tout près de cette cheminée, Adeline s’empressa, dans la douceur de son cocon, d’écrire une lettre a celle qui pris soin de sa fille, celle qui au fils du temps était devenu une amie.
    Dans quelque jours, elle les accueillerait ici et voulait s’assurer de leur bien être.


Citation:


Altesse,
Karyaan,
Chère amie,

Je me permets ces quelques lignes, vous sachant déjà en route pour la Normandie, j’espère que vous arriverez bien vite et sans encombre. Surtout sans encombre…

Comme nous en avions discuté, il y a quelque temps, je vous l’avais promis, ma maison sera la votre et pourra tenir à l’abri votre enfant et ceux qui vous accompagneront. Ce n’est qu’une modeste demeure caché dans les sous bois près de Dieppe, mais je sais que tout le monde y sera à l’abri.

J’ai grand hâte de vous revoir, et revoir Briana. J’imagine que l’enfant chétive et timide qui m’a quitté il y a quelque mois est devenue presque une jeune fille maintenant, et… je ne vous cache pas ma crainte de ce face à face. Vous avez été la première à connaitre mes craintes et mes regrets, la premières a savoir ce que je ressentais de cette séparation, mais voyez vous… je crains ces retrouvailles tout autant…

Enfin nous aurons tout le temps de voir cela lorsque vous serez là…

Prenez soin de vous surtout, de vous et des vôtres, mon jeune garde qui vous aura porté cette missive vous conduira jusqu’au moulin ou je réside pour l’instant. Ce n’est qu’un jeune garçon, mais je lui donne toute ma confiance…

Bien à vous,
Adeline de Courcy.


    La première lettre achevé, elle s’empressa de la scellé et pris un second parchemin. Pour sa fille cette fois.



Citation:


Mon enfant,
Ma douce et tendre Briana.

Ta dernière lettre m’a laissé une drôle d’impression, et surtout fait comprendre que tu n’étais plus là, la petite fille que j’avais laissé partir il y a de cela quelque mois. Vais-je te reconnaitre en te revoyant mon enfant ?

Je t’ai demandé certaine chose, je t’ai assuré que j’avais besoin de toi, mais il semblerait que tu n’es pas compris, qu’importe, je le savais, peut être comprendra tu cela lorsque tu seras plus grande, plus âgée, mais en attendant, et bien tu sauras. Tu sauras ce que ta mère pensait.

Briana, cette lettre sera sans doute bien plus courte que les précédentes, je sais qu’il reste si peu de temps nous séparant encore et je suis impatiente… Sacrement impatiente même ! J’ai envoyé Roderic vous portez ces missives, et vous conduire jusqu’au moulin de Dieppe. Je ne sais pas si tu te rappelle ce moulin, tu étais bien petite lorsque nous l’avons quitté. Mais ici nous serons bien, au calme et à l’ abri et puis… ton frère sera là aussi, ainsi qu’Arthéos.

J’ai hâte ma fille, tellement hâte de te serrer dans mes bras. Hâte de t’entendre me raconter tes aventures et tes exploits mais aussi… m’expliquer le sens de ta dernière lettre… « Rassembler nos affaires… » Voilà tant de mystère qu’il me tarde d’élucider.

Prend bien soin de toi mon enfant. Bientôt, très bientôt nous nous reverrons.

Ta maman…
Adeline


    Encre sèche, missive seller, Adeline n’attendit pas le lever du soleil pour trouver son jeune garde et lui confier la mission d’aller au plus vite a la rencontre de l’ordre des Licornes et remettre ces plis a Karyaan et Briana. Une mission… non périlleuse, mais des plus importante aux yeux de la baronne qui attendait… et attendait, impatiente de tout… recommencer.

_________________
Briana.
    [ Là d’où l’on vient… Parce que tôt ou tard, on y revient toujours… ]

Elle les avait quittés depuis bien des mois, ces terres normandes... Et voilà qu'aujourd'hui, elle refoulait de nouveau ce sol qui l'avait vu passer les premières années de sa toute petite vie.
Partie rejoindre sa Marraine dans le Maine, elle ne s'était pas imaginée un seul instant avoir à revenir de sitôt. Mais voilà, le destin en avait décidé autrement et c'est sans grande surprise qu'elle redécouvrait le paysage normand. Rien n'avait changé. C'est l'impression qu'elle avait en tous les cas, réempruntant les mêmes chemins qui l'avaient vu s'éloigner.


Cependant, si la Normandie était restée celle qu'elle était, une terre morne et vieillissante sous l'effet de l'hiver venue l'agresser, on ne pouvait dire autant de Briana. Une chose était certaine, elle n'était plus la même.
Elle avait laissée derrière elle la petite fille qu'elle avait été jadis, à se complaire d'une vie bercée entre innocence et insouciance. L'enfant avait bel et bien grandie, ouvrant de grands yeux sur la vie, se forgeant personnalité et caractère au fil des jours qu'elle avait eu à vivre et des responsabilités qu'elle s'étaient vu octroyer.

Et aujourd'hui, nouveau rôle lui incombait, celui d'accompagner Karyaan, et d'évoluer un temps soit peu aux côtés des Chevaliers de la Licorne. L'ordre avait été donné de rejoindre la Normandie après qu'un premier navire de la flotte normande eut été coulée et ce fut sans réfléchir que Briana accepta de suivre sa Marraine, dont elle avait été faite dame de compagnie.
Quelques jours avait donc suffit pour rejoindre Lisieux. Seulement deux jours et une nuit leur avait suffit, Ethan devant, parcourant les campagnes à bride abattue pour s'assurer de la sécurité des routes, Karyaan portant serrée tout contre elle son fils Valdemar, et évoluant à ses côtés, chacun sur son destrier, Paul et Briana qui depuis, avait appris à monter sous la gouverne du Chef des Marmules.

Et dire qu’elle aurait dû être heureuse…
Trop de choses avaient changées…



    [ Lisieux - Début novembre 1460 - En attente de nouvelles ]


Trois jours d'une interminable attente. Elles, logées entre les quatre murs d'une chambre qu'ils avaient réussi à dégoter dans la Cité. Ethan, qui les accompagnait, lui occupait une chambre voisine à a leur.
Les malles avaient été déchargées, mais le strict nécessaire en avait été retiré, au cas où, ils auraient à repartir sur le champs.

Assise sur la couche, elle s'était vu confier la garde du petit Valdemar, le temps que Karyaan aille retrouver Ethan, voir si quelques nouveaux ordres avaient été reçus et tant qu'ils n'en sauraient pas davantage, ils resteraient là, à attendre que temps se passe. Une chance qu'entre les heures de sommeil du petit monstre, elle ait à s'en occuper, voilà qui lui permettait de ne pas s'ennuyer. Et l'occupation n'était pas de tout repos. Plus depuis que le petit d'homme avait compris qu'il n'était pas nécessaire de se tenir debout pour réussir à se déplacer. Et comme lui, Briana passait presque le plus clair de son temps, les genoux à terre, se tenant toujours sur le qui-vive, prête à bondir pour l'interrompre dans sa quête de découverte. Ah le perpétuel éveil des sens... Tous étaient en plein développement. Suffisait d'un bruit venu s'insinuer dans l'oreille du bambin pour qu'il se détourne de ses attentions, d'un objet qu'il voit à sa portée, pour qu'il se précipite dessus et qu'une fois tenu en main, que du toucher, il s'en vienne à vouloir le goûter.

C'était donc ça les bébés... Et dire qu'elle en entendait dire qu'il n'y avait pas plus adorable que ça... Mais est ce que eux, ils avaient à s'en occuper ? Pas certaine la Mini de Courcy.

Tentant d'empêcher une énième fois Valdemar de poser ses petites pattes sur sa besace cette fois, elle du se résoudre à le laisser faire lorsqu'on vint frapper à la porte de leur chambre, porte derrière laquelle avait raisonnée la voix du tenancier de l'établissement.



" Du courrier pour Vous !"


Et à Briana de voir les dits plis être glisser sous le pas de la porte et de se dépêcher d'aller les ramasser avant que Valdemar ne se précipite dessus avec l'espoir de les attraper et de pouvoir les réduire en petit morceaux de vélins... Un autre de ses passes-temps favoris...

En aucun cas, elle n'aurait ouvert la porte. Consigne de sécurité donnée par Karyaan lorsqu'elle n'était pas là et que Paul avait du s'absenter.
L'un d'eux était adressé à Karyaan, l'autre lui revenait. Sur les deux plis, la même écriture pourtant... Un tracée qu'elle reconnaissait aisément, celui de sa mère.

Le bruit que fit Valdemar en retournant sa besace au sol, étalant ça et là tous ces trésors, la firent lâcher prise sur les missives qu'elle abandonna sur la petite table qui ornait un coin de la pièce et se précipita pour essayer de rassembler les plus précieux d'entre eux ; soit ses cailloux, ses fleurs séchées, mais surtout, les courriers qu'elle recevait et qu'elle conservait avec un soin bien particulier.
Derrière elle, la porte s'entrouvrant lui fit tourner la tête légèrement et ce fut dans un soupir de soulagement qu'elle vit entrer Paul qui sitôt vint se charger du petit Monstre qui babillait, bras tendus et mains ouvertes, prêt à tout attraper.

Relevée, le tout de son bazar ayant retrouvé place dans sa besace, elle se retourna vers Paul, ses petites épaules retombant lourdement.



" Paul... Est ce que tu veux bien t'en occuper ? S'il te plaît... "

" Bien sur, t'inquiètes pas."
" Je voudrai pouvoir lire la missive que... ma mère m'a envoyé."


Et posant ses azurs sur le dit courrier, elle alla s'en saisir, se jetant d'un grand élan sur la couche avant de découvrir enfin l'écrit qu'il renfermait.
Quelques mots qui les invitait à la rejoindre à Dieppe, dans ce vieux moulin dont elle avait parfois entendu parler.
Seulement serait-ce si simple ? Intimement Briana en doutait.
Karyaan faisant à son tour son entrée venait d'annoncer qu'aucun ordre encore n'était tombé et que leur séjour sur Lisieux se prolongerait donc.
Le Chevalier qu'elle était, serait-il d'avis d'aller jusqu'à Dieppe pour s'y installer ?
Et que pouvait bien contenir cette autre lettre qui était destinée à Karyaan ?

Son petit corps redressée en une position assise, ses yeux rivés sur sa Marraine, elle désigna la petite table du bout du doigt, là où elle avait un peu plus tôt abandonnée le second pli :


" Karyaan... Il y a une lettre pour toi qu'on a glissé sous la porte. Elle vient de Maman. J'en ai reçu une moi aussi... Dans celle qu'elle m'a écrit, elle nous invite à rejoindre Dieppe. Il paraît que Roderic est quelque part ici, venu nous chercher pour nous y conduire. Qu'est ce que tu en penses toi ? Est ce qu'on ne devrait pas rester ici à attendre plutôt les Ordres Royaux ? "


Plus que de vouloir revoir sa mère, sur l'instant ce fut l'importance de la mission à venir qui primait. Là n'était pas voyage d'agrément qu'ils faisaient... Peut-être était-il bon de ne pas l'oublier.
_________________
Karyaan
[Beaumont-sur-Sarthe - Comté du Maine]

En devenir...

Elle savait que les yeux noirs de son frère étaient posés sur elle. Debout sur le perron de l'entrée, entouré des Marmules, les enfants orphelins vivant là, ils la regardaient s’apprêter pour partir.
Voyageant en carrosse la plupart du temps, lorsque la Comtesse redevenait Errant de la Licorne, c'est à cheval qu'elle parcourait les chemins poussiéreux.
Elle savait que le grand colosse la fixait, pas vraiment joyeux de la laisser partir faire ce qu'elle devait faire.
Paul, occupé à arnacher son barbe, Briana à ses cotés, affairée à sa propre monture.
Ils n'attendaient qu'une seule personne pour partir.
La Comtesso-licorneuse s'étant débarrassée de ses six gardes du corps, confiant sa sécurité à un seul et unique bonhomme, celui qui était en retard.

Vêtue entièrement de noir, de ses bottes ferrées à son épaisse chemise lacée. Une longue écharpe entourant son haut du corps, portant son fils qu'elle se refusait de laisser chez elle. Seule couleur à ce sombre tableau, son mantel couleur azur avec la licorne cabrée brodée d'argent.
Les pas lents, écrasant le gravier de l'allée lui firent comprendre qu'il était temps de partir.
Réajustant son fauchon calé à droite de sa hanche, s'assurant que son petit homme est bien serré contre elle, bref regard à Paul et Briana, elle prit ses rennes et, faisant crisser le cuir de sa selle, elle posa son fondement sur le dos de son demi-sang Barbe, gris anthracite.
Même son pour les deux autres quand ils montèrent en selle, leur souriant, derniers regards à tous ceux qu'ils laissaient là. Pas besoin de mot, pas besoin d'au revoir. La brume ancrée dans les onyx du géant au visage impassible. Elle sait qu'il désapprouve. Elle sait que ça va à l'encontre de leurs croyances. Elle sait que s'il pouvait la retenir, il le ferait. Mais il a toujours été faible avec elle, trop, est-ce pour ça qu'il n'est au final que son frère ? Sans doute...

Deux jours, deux jours pour monter jusqu'à Lisieux. Point de ralliement des licorneux.
Le petit homme de onze mois dormant le plus souvent, bercé par les mouvements du cheval.
Paul et Briana en retrait, papotant entre eux, comme deux amis en baladent.
La brune et son protecteur en avant, le plus souvent silencieux, parlant peu. Qui l'eut cru qu'un jour elle parte en mission avec ce blond là. Si elle devait confier sa vie à un seul licorne, mis à part la Pivoine, c'était bien à lui.

Départ d'Alençon, traversant la frontière ducale, la brune reporta son attention sur les deux derrière et sourit.
Comment ne pas être fière de ces deux là.
Son petit Page devenu un grand gaillard de treize ans. Petit Page devenu surtout son fils adoptif qui porte à présent son nom. Montant mieux qu'elle, débrouillard à l'extrême. Sans lui, elle ne serait sans doute pas ce qu'elle est aujourd'hui.
Et puis la petite blonde à ses cotés, qui n'est plus si petite que ça. Encore un peu gauche sur son beau frison noir ébène, mais qui semble apprendre vite, tellement vite. Grandissant presque à vue d’œil, devenant une belle jeune fille.
Elle sourit la brune, se rendant compte que sa filleule était vêtue presque comme elle. Tout de noir, bottes et braies pour la monte, lourde et épaisse chemise sombre, une cape de même couleur sur les épaules pour ne pas avoir froid. Sa crinière blonde jurant avec l'ensemble. Sa crinière et ses yeux aciers, sans oublier ce sourire qu'elle lui rend quand elle se rend compte que sa marraine la regarde.
Clin d’œil échangés, ils sont presque arrivés à destination.


--

[Lisieux - l'attente]

Quelle est la première chose qu'on apprend quand on rentre dans l'Ordre ?
La patience petit homme...

Et ce n'était pas peu dire. De la patience il en fallait quand on faisait parti d'un Ordre Royal, car non, on ne passait pas son temps à guerroyer et à courser le vilain. Le temps, on le passait à attendre les ordres, à rejoindre les autres, à bouger, et quand on arrive, la plupart du temps, c'est pour constater que les méchants pas beaux ont fuit.
Tant mieux !

Auberge, car oui, tant que les autres ne sont pas là, nul besoin de se coltiner un campement. A quatre et demi, deux chambres suffisent amplement. Et on peut dire que la Comtesse peut se le permettre, alors autant en profiter. Il sera temps de rejoindre les autres dans le froid automnal quand ils seront arrivés.
Paul avec Ethan, la brune avec Briana. Ben oui hein, vous pensiez quoi ? Que l'Errante se tapait le Chevalier ? Nenni, ce n'est pas un article de l'AAP là hein, les révélations croustillantes, ça sera pour plus tard.
Laissant son fils aux deux seuls en qui elle a toute confiance, elle passe le plus clair de son temps avec le blond, attendant les ordres et suivant la progression des autres.

Entrant dans la chambre, se délestant de son mantel, elle sourit à Paul et tendit les bras à son petit homme tout content de revoir sa mère. Tendant les bras et poussant des cris jusqu'à ce qu'elle le prenne tout contre elle et lui fasse un énorme câlin.
Papouillant son n'amour, elle haussa un sourcil quand Briana lui montra le courrier. S'approchant, évitant que la terreur ne l'attrape et en fasse de la pâte à mâcher, rendu maîtresse dans l'art d'esquiver les petites mains trop curieuses. S'asseyant sur le lit, elle décacheta le pli et le lu, écoutant par la même ce que lui disant sa filleule. Moultitâche la Comtesse.


Oui, elle m'en avait parlé quand je l'ai averti de notre arrivée.
Je pense que votre Moulin n'est pas bien loin, et puis on n'est pas encore prêt à partir tu sais.
Possible même qu'on rebrousse chemin.


Repliant la missive et la posant loin, très loin du petit homme qui se mit debout sur les jambes de sa mère et commença à faire sa grenouille. La brune reportant son attention sur la petite femme en devenir.

Je pense qu'on devrait surtout aller voir ta mère. Ça te fera du bien et à elle aussi. Elle a eu une fin de règne difficile.
Et puis tu m'as promis un jour de me faire visiter Dieppe non ? Et je crois que tu as dit à Paul que tu voulais lui montrer tes plages et vos bateaux.
Possible même que je te demande de rester avec elle, pendant qu'on rentre à Lisieux. Je te ferais rappeler quand les ordres nous diront où nous devons aller.


Reportant son attention sur Paul, lui faisant comprendre d'aller trouver le fameux Roderic et de préparer leurs affaires.
L'adolescent regarda un bref instant Briana, sachant pertinemment ce qu'elle risquait de penser, mais ne dit mot, il lui sourit simplement et quitta la pièce.

_________________

"La parole est l'arme du faible, l'épée l'arme du sot, j'ai choisi d'être faible et de m'entourer de sots." A cœur ouvert
Briana.
" Mais… ? "


Seul mot qui sortit lorsqu’elle entendit la dernière phrase de Karyaan résonner dans la pièce. Aux précédentes, elle avait acquiesçé sans mal.
Aller voir sa Mère, qu’à cela n’tienne. A Dieppe, ils auraient tout le confort qui leur soit nécessaire, si ce n’est plus et elle pourrait ainsi en profiter pour faire rassembler le tout de ses affaires restées à la Haye du Puits, comme elle l’avait mentionné dans l’une de ses précédentes missives qu’elle avait faite envoyer au Domaine.

La seule chose qu’elle n’eut pas prévue, faute de ne pas se l’être imaginé un seul instant… que sa Marraine se décide à la laisser en compagnie de sa Mère pendant qu’elle, elle rejoindrait Lisieux en compagnie d’Ethan, de Paul et Valdemar.
Et pourquoi cette décision si soudaine ?
Était ce la seule envie de Karyaan de la réunir à sa Mère ? Ou bien étaient-elles toutes les deux de connivence, sa mère profitant de l'occasion pour essayer de reconquérir sa fille en tentant de la garder près d'elle ?
Tant de questions qui s'insinuaient encore...

Puis l’espace de quelques secondes, son regard croisa celui de Paul. A n’en pas douter, lui savait se qu’elle ressentait sur l’instant. Pour rien, elle n’aurait voulu être séparé d’eux… et de lui encore moins. Soupir de déception longuement expiré en voyant la porte se refermer sur la silhouette de son Marmule préféré et la voilà qui se laissait lourdement retomber en arrière, sa tête blonde s’enfouissant dans un épais coussin. Grande était la déception. Mais que pouvait-elle bien dire ? Oserait-elle discuter la décision prise par sa Marraine ?

Biensûr que oui ! Dans la mesure où rien n’était encore définitivement décidé. Elle avait bien usé du « possible que… » Ce qui lui laissait entendre que rien n’était moins sûr.

Déjà le petit esprit se mettait en action, réfléchissant aux arguments qu’elle pourrait donner à Karyaan pour lui montrer qu’il était indispensable qu’elle reste à leur côtés et se redressant, quittant la couche sur laquelle elle avait prit place, elle vint rejoindre sa Marraine, offrant son index à Valdemar.


"Et si je reste à Dieppe, auprès de Maman… Qui sera là pour s’occuper de Valdemar quand tu ne le pourras pas ? "


Perspicace la Jolie Môme, elle s’attendait déjà à entendre parler de Paul qui lui, saurait tout aussi bien qu’elle, assurer le rôle.


" Sans doute vas-tu me dire que Paul est là… Mais je suis certaine que même lui voudrait que je reste. Et le rôle d’une dame de compagnie n’est-il pas de rester au côté de la dame qui l’y emploie ? C’est avec toi que je voulais rester. Maman… J’aurai tout temps de la voir et de profiter de sa présence quand nous aurons rejoint le moulin et plus tard aussi… Je voudrai pouvoir rester avec vous, même à attendre..."



Silence retrouvé, les azurs qui étaient venus s’accrocher au regard de la Licorne s’en étaient défait, cherchant du regard sa besace qui se trouvait toujours posée à même le sol.


" Je vais écrire à Maman, pour l’avertir que nous suivrons Roderic, et qu’elle pourra nous accueillir d’ici quelques jours à Dieppe. "


Résolue à le faire, elle ôta doucement son index de la main de Valdemar, non sans lui déposer un petit baiser sur le dessus de la main et parti ramasser sa besace avant d’en déloger son nécessaire à écriture ainsi qu’un vélin.
Attablée, plume en main, la pointe de cette dernière noircie par l’encre dans laquelle elle avait été soigneusement trempée, courait déjà le parchemin.



Citation:



Maman,

Soyez prête à nous accueillir dans quelques jours. Vos missives nous étant parvenues, Roderic ne tardera plus à nous conduire jusqu’à vous.
Si vous avez hâte, sachez que moi aussi, de vous raconter ce qu’est ma vie aujourd’hui et ce qu’elle fut loin de vous et de la Normandie… Sans oublier toutes ces choses qui ne demande qu’à sortir.

Dans l’attente de vous revoir, je vous embrasse.

Avec toute mon affection,

Votre fille,
Briana.



La missive était pliée, prête à être envoyée. Après avoir informée sa Marraine qu’elle devait s’absenter quelques instants, elle s’était précipitée hors de la chambre, avec l’espoir de trouver Paul avant d’aller remettre sa lettre à un messager qui saurait la faire porter à destination.
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