Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Tu avais l'art et la manière...

Faustine
Lanceline avait dit qu'elle ne retournerait jamais à Limoges, et voilà qu'elle y était. Avec Faustine et Suzane.
Limoges ! Là où elles s'étaient rencontrées. Limoges ! Là où la fille aux émeraudes avait tenté de retrouver Finn. Jamais pourtant elle n'avait désobéi. Jamais elle n'avait fait d'entorse à la règle du « je fais mes affaires de mon côté et je t'en parle pas, ça évite les ennuis ». Mais là, que Finn ne lui dise pas même qu'il quittait la capitale, elle n'avait pas apprécié. Allant de taverne mal famée en taverne mal famée, où le Maître avait ses habitudes & connaissances -& où elle était plus ou moins connue pour avoir traîné avec lui-, elle avait fini par apprendre à force de mots & violence qu'il allait se perdre dans le Limousin. Et Faustine s'y était donc rendu.
& c'est là qu'elle avait rencontré sa vieille amie. « Vieille » dans tous les sens du terme.
Limoges ! Qui sait, Finn y était peut-être encore ?
Un barbu -il laissait toujours pousser sa barbe de quelques jours, noir, ça ne courait pas les rues, pas à Limoges, si ?
La fille aux couteaux avait donc mené son enquête. Soudoyé les ivrognes de la ville. & avait fini par apprendre qu'il était bien en ville. Elle avait eu un sourire étrange & s'était mise en chasse. Aussi discrète qu'à l'accoutumée, elle parcourait les rues de la capitale limougeaude, capuche sur la tête, à la recherche de la carrure de Finn. Son cœur tressaillit quand elle l'aperçut. C'était lui. Enfin, la démarche n'était pas tout à fait la même, mais qui savait ce qui pouvait arriver en six mois ?
Elle se précipita à sa suite. Comment l'aborder ?


« Finn ! »

Sa voix avait jailli par-dessus toutes les autres. Elle contourna la foule de badauds de manière à arriver devant lui.
Elle mît genou à terre comme elle le faisait toujours après de longues séparations.


« Maître. »

Merci à JD Andrea pour le titre.


Finn
Eh ben v'là aut’ chose…

En route pour rejoindre l’écurie dans laquelle son écuyère faisait sans doute seller son cheval, il crut d’abord que c’était elle qui venait l’informer d’un couac dans les préparatifs de leur départ.

Bien à rebours, celle-ci affichait un mauvais genre flagrant. Rien à voir avec la petite gueuse un peu naïve qu’était son valet d’arme.

Si le vieux seigneur un peu dur de l’échauguette n’avait pas perçu l’appel de son nom, il fut en revanche bien en mal d’ignorer celle qui venait de se radiner à ses pieds.

- « Allons, relève-toi vilaine, je n’ai rien à te donner ! », congédia-t-il, de son accent gaélique, l’importune mendiante.
_________________
Faustine
Elle se releva, sourire moqueur aux lèvres.

« Je ne suis pas plus mendiante que toi. & tu n'as jamais rien eu à me donner, hormis tes conseils. »

Elle le scruta. C'était bien lui. Un peu plus gros, sans doute. Mais après tout, peut-être avait-il décidé de s'installer à Limoges, de quitter Paris la sombre & sa cour des Miracles pour mener une vie plus « tranquille » ? De plus beaux habits, également. Elle n'aurait pas su qui il était, qui il avait été, elle l'aurait pris pour un de ces vieux nobles grincheux. Elle émit un sifflement admiratif entre ses dents.

« Beaux vêtements, Finn. A qui tu les as pris, et comment t'as fait ? »

Elle imaginait déjà le véritable noble ligoté, bailloné, nu, abandonné dans une cave ou une ruelle sombre.

« Quelqu'un avait un compte à régler av... Elle se reprit. Ne pas se mêler de ses affaires. Il se serait mis en colère, d'imaginer qu'elle ait oublié les règles. Non, j'veux pas savoir.
Tu t'es rangé ? T'as fait quoi de la lame qui te quittait jamais ? Pourquoi qu'tu l'as remplacée par une aut' ? »


Elle eut un nouveau sourire, amusé cette fois.

« J'ai l'impression qu'il s'est passé plein d'choses, en six mois... »

Finn
L’Irlandais d’âge mûr plissa le museau face au rictus insolent qu’elle darda sur lui en revenant à hauteur digne.

Ses paroles s’entrechoquaient les unes aux autres dans une cacophonie insaisissable alors qu’elle le reluquait sans pudeur, semblant le connaître.
Sans doute une radasse qu’il eut fréquentée autrefois, pensa-t-il.


- « Oh vous voulez parler de ces quelques plates ? », toquant fièrement sur ses cuissards, « j’ai fait bonne affaire avec un de ces armuriers tourangeaux dans le quartier italien de Tours. Un magnifique harnois blanc flam.. Vous êtes de la maréchaussée ? », se méfia le vieux briscard en réajustant le col de son modeste gambison écru.

Le sourcil de son bon profil se fronça devant l’hésitation de sa vis-à-vis.

- « J’en ai plusieurs, ça se casse si facilement vous savez. Six mois vous dites ? », fit-il en tâchant de fouiller sa mémoire.

La cité des Saules, les routes, la Fronde, la Bourgogne, la Touraine, de nouveau la Bourgogne, la Cité des Saules. Il n’aurait su remonter davantage dans le temps, pour cette année du moins. Trop d’évènements s’étaient précipités en si peu de mois pour qu’ils n’en aient pas éclipsé d’autres de moindre importance.


- « En fait pas tant que cela, la routine. », répliqua-t-il modestement, comme à n’importe quel étranger. « Alors comme ça vous affectionnez les armes blanches ? », reprit-il en s'appuyant contre le mur d'une échoppe, croyant tenir là une bonne occasion de tailler le bout de gras sur un thème qu’il maîtrisait. « On ne se serait pas vu à la foire de la coustille au printemps dernier, par hasard? »

Où allait-il déjà ?
_________________
Faustine
L’adolescent le regarda.

« Tu m’as vue ? Moi ? D’la maréchaussée ? Je serais tombée bien bas, si c’était le cas ! »

Elle acquiesça. Six mois, déjà, oui, c’était bien ça.

« Disons que c’est toi qui m’as appris à les aimer…
Y’a six mois, on était à Paris. Y’avait d’autres types pas nets avec toi. Tu m’as appris à voler & m’battre… »


Bref regard autour d’elle mais plus personne ne faisait attention à eux. Elle dévoila d’un geste rapide ce que cachait sa cape : quelques couteaux rangés çà et là dans leurs fourreaux.

« Tu m’as même appris plus. L’honneur. L’respect. C’genre de trucs. »

Elle le regarda, un instant déçue.

« Tu t’souviens vraiment plus ?
Faustine. »


Elle le considère. Peut-être qu’elle s’est trompée ? Peut-être que ce n’est pas lui ? En ce cas… Tant pis, elle laissera tomber.
Elle s’était dit, au début, qu’elle le suivrait à nouveau partout, mais laisser tomber Lanceline…


Finn
Un ricanement gras s'échappa de sa gorge.

Railler la maréchaussée avait le don de l'amuser. Le suite, moins.
L'encapée leva le voile sur un attirail digne des pires bouchers, lames qu'il considéra d'un regard familier avant de repousser précipitamment la jeune femme dans une venelle adjacente.

- « Pas ici, allons ailleurs. », souffla-t-il en empruntant l'étroit couloir urbain.

Aux grandes échoppes se substituaient de petites portes en bois grossier et mal encadrées, logis d'humbles qui défilaient de part et d'autre de la voie de pavés enchevêtrés à la hâte. Le premier rade apparut à un croisement, l'Irlandais en poussa l'huis capricieux afin de s'échouer à une table discrète.

Après n'avoir échangé aucun mot avec la dénommée Faustine, il reprit d'un ton moins badin.


- « Que faites-vous à Limoges ? »

A la vue des lames, il s'était souvenu d'un temps révolu où il avait été question de petits larcins et de plus gros. La main d'oeuvre recrutée au sein de la truandaille citadine n'était pas fameuse mais il n'avait alors pas le choix. La Faustine s'en était distinguée, suffisamment pour qu'il ne l'oublie pas tout à fait et lui offre l'éventail de lames courtes en tous genres qui faisait sa fierté encore à l'époque.

Cependant, une question qu'il n'avait pas osé poser pour l'heure trépignait sur le bout de sa langue : « Que lui voulait-elle aujourd'hui ? »
_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)