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[RP] Si j'étais moi...

Lulue
[Février 1460 - Quelque part dans le Royaume]

Le jour à peine levé et déjà quelques dents en bois venaient torturer lentement de longues mèches brunes, qui avaient tendance à retomber au creux des reins de leur propriétaire, pour les plus longues d’entre elles. Les gestes étaient mécaniques, tandis que l’esprit lui s’envolait inlassablement ailleurs. Une fois l’exercice terminé, le bras droit se tendit afin d’attraper la houppelande blanche posée négligemment sur la couche, afin de l’enfiler. Point de fioriture si ce n’est de l’eau de rose, avant de placer l’épineuse dans ses cheveux. Pour la première fois depuis presque un an, le Chevalier redevenait femme.

En vérifiant les derniers détails sur sa tenue, une moue dubitative s’afficha un court instant sur son minois. Le vêtement ne lui allait plus aussi bien qu’avant la mission. La poitrine semblait avoir quelque peu fondue, ainsi que les hanches. La Banche en viendrait presque à regretter d’avoir renvoyé dans ses filets l’invitation Royale de la nouvelle année. En même temps aller s’en mettre plein la panse pendant que ses frères et sœurs d’armes crevaient de faim sur le font, ce n’était définitivement pas son truc. Sans parler qu’elle aurait dû le quitter pendant plusieurs jour, ce fameux front. Et puis, une Lucie ça ne s’achète pas. Si jusqu’alors elle avait ignoré être dans les petits papiers de la tête couronnée, il était certain qu’après la réponse faite, elle en avait été rayée et ne risquait plus de recevoir ce genre d’invitation avant une bonne décennie.

Imperceptiblement la tête se secoua pour revenir à l’instant présent. La cape abîmée frappée de l’écu vert ne recouvrirait pas ses épaules ce jour. Elle se contenta de la poser sur l’un de ses avant-bras avant de rejoindre son fidèle destrier. Dans une quinzaine de jours, si tout allait bien, Lucie serait de nouveau chez elle... ou pas.

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Tomnibus
[Macon, un après midi pluvieux]

La porte se ferme, il s'essuie les mains dans un vieux chiffon avant de le jeter négligemment à terre, et repars comme il est venu ... sans dire un mot.

Les ruelles de la petite ville sont calmes ... quelques minutes d'agitation et ce long silence qui suit ...

*1h plus tot*

"tavernier, une biere !" Il se frotte les mains nerveusement, seul au fond de la taverne, serrant les dents.
"voilà sir ! 1 écu !"
"un écu tout ca ?" Tom grogne : " mais où va t on ?!".

Après avoir donné son écu, il boit, silencieusement fixant un homme visiblement beau parleur, qui s’esclaffe au milieu d'une bande de demoiselle interessées. Celui-ci tapote de temps à autre la croupe
de ces dames, elles se dandinant sous le jeu taquin de l'homme. "pff, quelles cruches ! encore bernées par un vieux nobliot ..."

Quelques minutes plus tard, le vieux pervers passe la porte avec une de ses prétendantes au bras, une choppe à la main, laissant les autres piaffer dans leur coin. Tom se releve lentement, laissant sa choppe à moitier pleine sur la table et jette un coup doeil à travers la vitre.
Son reflet le percute de plein fouet ; sale mine, ses cheveux bruns ebouriffés, les traits tirés. En arrière plan, il aperçoit soudain le "couple"
se diriger en direction d'une petite ruelle peu empruntée. Sans meme jeter un regard à la pièce, il sort pour les suivre ...


Un après midi pluvieux qui rend la ville encore plus triste et fade qu'elle ne l'ai. Tom est morose, Un manque grandissant au fond de lui, un soupçon d'amertume le gagne. S'asseyant sous un lavoir à l'abris de la pluie, il plonge sa main dans sa poche et en ressort un bout de parchemin qu'il avait recu quelques heures plus tôt d'un pigeon qui visiblement venait de loin vu la fatigue de l'animal...

C'est Catt ... Elle a des ennuis, il faut partir ...
Lulue
[De mars la verdure, mauvaise augure]

Ils ont chevauchés encore et encore. Les rencontres faites étaient peu intéressantes, pour ne pas dire mortellement ennuyantes. Elle était cependant heureuse que le mauvais garçon soit là pour lui tenir compagnie. Au moins pendant ce temps, la Brune ne pensait pas à ce fichu LP qui leur manquait. Après quatre jours de surplace et une ultime missive dans laquelle la Blanche avait haussé le ton, la réponse favorable avait été enfin reçue. Seulement, Lucie était loin d’imaginer que cela allait bousculer quelque peu ses plans…

La mi-mars presque atteinte et un fichu volatile lui annonça la triste nouvelle. Le groupe Teutonique dans lequel était son Brun et sa fille durent affronter l’armée ducale Tourangelle malgré l’autorisation de traverser le territoire. Deux d’entre eux sont tombés, dont une petite fille de 8 ans sur laquelle ils se sont acharnés. Sa petite fille. La rage, la colère, la haine se bousculaient chez le Chevalier. Au fil des heures, l’amertume avait fini par cerner ses yeux d’ébène. Mais elle ne pouvait malheureusement pas faire demi-tour pour rejoindre l’endroit où son petit ange avait été rapatrié et pris en charge, soit l’Orléans. Ni même exprimer ce qu’elle ressentait. Impassible, c’est ainsi qu’on devait la voir… Maitresse de ses émotions, quitte à se trahir pour « la bonne cause ».

Cette nuit c’était à leur tour de passer par ce duché maudit. Et le couperet tomba une nouvelle fois. Une armée face à deux cavaliers. Après quelques échanges et avoir réussi à se faire entendre, un coup d’épée du Duc Consort fera voir la mort de près à son ami. La Blanche s’en sortira avec quelques égratignures et une folle envie de raser ces terres et ses habitants, pour lesquels elle avait versé son sang quelques semaines plus tôt dans la guerre contre le Ponant.

Trois jours s’étaient écoulés. Trois jours que Lucie n’avait pas fermé l’œil. Trois jours qu’elle veillait sur l’Auvergnat quand elle n’échangeait pas des courriers enflammés avec la Duchesse. Elles ont fini par réussir à se comprendre. Un dédommagement pour les blessés sera donné. La satisfaction chez le Chevalier resta cependant en standby. Lorsqu’il sera réveillé, elle devra rechercher la trace d’une rouquine disparue. Mais l’histoire n’en dira pas plus sur cet épisode flamboyant.

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Tomnibus
[Quelques part entre Gueret et Montluçon, chemin du retour]

La belle endormie dans un dernier sommeil, il jette un regard triste sur cette nature verdoyante. La nuit l'a emportée, jamais plus elle ne se lèvera sur cette âme apaisée ...
"Pourquoi ? mais POURQUOI ? j'te l'demande bien toi là haut ! ... Oui c'est à toi qu'je parle ! si t'as été un homme viens m'le dire en face !"
Tom cherche un pierre de la main, la faisant rouler dans celle-ci avant de la jeter nerveusement dans le lac si calme, comme s'il voulait faire trembler cette nature si injuste.
Rien ... Pas une réponse ... Seul le bruit du vent dans les feuillages le ramenant à sa pietre idée des croyances humaines.

Une petite tape sur le dos du vieux percheron, et le retour sur la triste réalité des choses dans la petite roulotte de celle qu'il a tant aimé, un amour voué à l'impossible.
Tourner la page, tourner la page le plus vite possible, ne pas vivre avec une pierre à la place du coeur.

"heeeee perchy ! doucement doucement ..."
Tom fait claquer les rennes et arrete le petit attelage pour laisser passer un berger avec son chien et un troupeau.
"Bien l'bonjour m'sieur l'voyaugeûûr ! lui lance le berger. "belle journée hein ?"
Tom n'a pas le coeur à répondre. "mouai ca dépend du point d'vue" retorqua t il dans sa tête. Un petit signe de tete fera l'affaire.

Montluçon : Ville morte. Personne ... Où peut etre n'avait il envie de parler à personne ? peut etre est il lui meme mort ? Peut etre était il coincé dans les lymbes, maîtresse du desespoir
et de l'errance ? Une bière, deux bières ... Le temps s'efface, pas besoin de marcher trop loin pour se perdre. Un long et cruel labyrinthe qui se déroule dans sa tête.

Bourbon : que fait il de sa vie ? est il le bien ? est il le mal ? ya t il seulement un entre deux, une sorte de havre de paix dans lequel on pourrait tenter de s'épanouir un tant soit peu, du moins ...
faire semblant ?

Nevers : L'eternelle bete noire. L'accueil est toujours le même, aussi inexistant qu'il est fade à la rencontre d'un autochtone ; surement une autre branche dans l'evolution de la race humaine.
Peut être est elle réellement comme ca, peut etre est il lui même un dérivé, une version ratée. S'intégrer à un groupe, faire semblant d'aimer tout le monde, rejeter celui qui n'est pas du
même bord... La conscience fait elle perdre la raison ? Il faut en avoir le coeur net. Un retour à autun parmis les "siens", une vie dont il n'est plus sûr de rien.
Lulue
"J’ai deux amours,
Il y a le tiens et puis le mien,
Celui qui court,
Celui qui jamais ne revient.

J’ai deux discours
Et juste un seul où je vais bien
Celui du jour
Celui qui jamais ne revient mais…

A nos vies, à la tienne
Celle qui nous emmène au matin,
A nos souvenirs, à mes ténèbres.
A toi mon Brun qui le vaut bien.*"


[Quelques semaines plus tard, Vienne la belle]

Nuit fraiche et étoilée. A huit mètres du sol, une silhouette était assise sur les remparts, les pieds dans le vide. Elle se pencha en avant, comme-ci soudainement elle avait envie d’en finir avec la vie. Pourtant ce n’était guère le cas, c’était juste une façon pour la Brune de se sentir vivante. Car si elle donnait le change notamment grâce aux mariages à venir auxquels elle se raccrochait de toutes ses forces, la réalité… sa réalité… était bien moins rose. Depuis quelques mois un détail la rongeait et l’entrainait irrémédiablement dans ses ténèbres. Le reste des évènements funestes n’avaient fait que l’en précipiter un peu plus vite.

Sa fierté Chevaleresque avait été mise à mal. Pour la première fois depuis qu’elle était chez les Blanches, le Chevalier qu’elle était devenue avait failli. L’intransigeante n’avait pu se résoudre sur le champ de bataille à planter son épée dans les chairs de son neveu, ou lui trancher la carotide, qui était à ce moment-là Ponantaise. Réaction humaine et naturelle ? Qui pouvait lui en vouloir ? Elle bien sûr, car le Chevalier Blanc savait les vies qui dépendaient de leurs actions, de leurs actes. Comment pouvait-elle se pardonner cela ?

Les yeux sont clos, le minois relevé pour laisser le vent frais lui croquer les joues. Vivante, elle l’était. Loin de tout public, loin de toute compassion ou de beaux discours qu’elle connaissait par cœur pour les avoir prononcés maintes et maintes fois, Lucie laissa silencieusement les larmes - contenues depuis si longtemps - rouler sur ses joues. La fille du vent est aussi fragile.

Le calme revenu, la Blanche quitta son perchoir favori afin de regagner sa masure. A pas de loup, elle se faufila dans la chambrée. Le temps de se dévêtir pour enfiler une tenue plus légère et la voilà allongée à ses côtés. La Brune se fraya un chemin dans ses bras afin de se caler contre lui pour le reste de la nuit. Ses lèvres ne toucheront pas la peau satinée de son Brun, comme pour ne pas le réveiller, lui qui semblait déjà bien installé dans les bras de Morphée. Son regard se posa sur la fenêtre, ne se faisant plus d’illusion sur le sommeil à venir.

Parfois, j’aimerais te dire que mon cœur est morose…




[*Deux silences - CT]
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Tomnibus
[Autun, Mai 1460]

"La déchéance vient à qui la provoque." Ca tourne et ca tourne dans sa tête ... Le vieux dans ses derniers instants lui avait soufflé cette phrase à l'oreille avant de crever comme un chien, sous le regard déconfit de Tom.

"la déchéance ? quelle déchéance ? pfff ..." grogne t il dans la taverne.
"Eh oh ! un peu moins fort Tom ! " lui lance la tavernière. "t'es pas tout seul ici !"

Dans un mouvement d'énervement, il fait claquer sa biere sur la table, balance sa chaise en arriere, et sort en claquant la porte.

Au coin d'une rue dans une sombre ruelle, la vue d'une femme adossée à un mur le fait ralentir. Il l'a reluque de bas en haut, sourit en coin.
Il s'approche doucement et vient s'adosser à coté d'elle, les mains dans les poches. Un long silence s'en suit, elle n'est pas effrayée ; d'un air
nonchalant elle tourne la tete vers lui et le regarde. Le regard plein de braise, Tom se calme, et la fixe sans un mot, plissant un peu les yeux.
Elle se rapproche doucement, et ouvrant la bouche pour lui dire quelque chose, le brun pose son doigt sur sa bouche pour l'arreter. La prenant par la main,
il l'entraine à travers les ruelles scrutant tour à tour les tavernes. Il s'arrete devant une echoppe vide, pousse la porte et lui fait signe de s'asseoir.
"vous prendrez bien un verre belle blonde ?!"

Nuit après nuit, il s'enfuiera bien loin de toute réalité, ayant pour seules raisons l'alcool et la compagnie des femmes. S'evader, oublier, sombrer, loin de toute raison.
Le vieux n'avait peut etre pas tord ...

[Au même endroit, un mois plus tard]

Toujours en taverne, il refait petit à petit surface, riant et s'amusant en bonne compagnie des habitants d'Autun.

"hmmm ... tu sens pas trop mauvais !" lui lance une petite venant le renifler.
Tom fronce les sourcils et se penche vers elle pour la renifler à son tour.
"aaaaaah beeeeurk !" Essayant de garder son sérieux, se bouche le nez. "Ca pique !"
La petite prend la mouche et va s'asseoir loin de lui en croisant les bras.
"haaaaaaaan c'est même pas vrai !"
Tom eclate de rire.
"A ton age, on devrait pas etre couchée hein ?"
"bah t'façon ma maman elle trouve que j'sens bon d'abord !"
Tom, riant de plus belle, se lève et vient la renifler à nouveau avant de lui murmurer en désignant la jeune femme à coté de qui il était assis :
"ah pardon, j'me suis trompé, ca doit être la voisine là bas..."
Il lui fait un petit clin d'oeil voyant le regard de la petite s'illuminer. Elle se penche à son oreille et lui rétorque :
"bah ma maman elle est pas là, alors je fais le muuuuuuuuuuuuuuuuuuur !"
"Et c'est qui ta maman ? Elle te laisse toute seule ici ?"
"Même pas vrai d'abord elle va revenir me chercher !"
"Mais j'en doute pas p'tite demoiselle !"


Le sens de la vie est peut etre là sous ses yeux ; vivre comme si le monde était une éternelle découverte, vivre à travers les yeux d'un enfant.
Sa soeur l'avait peut etre compris. Vivre chaque jour une aventure différente, ne pas avoir d'attaches, juste quelques personnes aimées sur qui on peut etre sûr de compter.
Elle lui manque. Le lien fraternel si longtemps rompu par sa faute n'avait cessé de grandir depuis leurs retrouvailles quelques temps plus tôt ; Retrouver des émotions simples et réels
à travers les personnes à qui l'on tient, comme une fille et sa mère...

"Pis d'abord ma maman elle aide les gens ! Elle est très gentille !"
"Et elle vient quand ta maman pour te voir ?"

La petite hésite un instant et se pend à son cou pour lui murmurer :
" Bientôt, et quand elle arrivera, je te la presenterai ..."
Lulue
Que voudras-tu faire quand tu seras plus grande ?
Etre heureuse, les adultes sont toujours tristes..
Tu n’as pas compris le sens de la question…
Non, c’est vous qui n'avez pas compris le sens de la vie.


***
[Une inaccessible est passée par ici… elle repassera par là…]

Chinon. A quelques jours de son mariage, la voilà face à une taverne avec un petit Scarabée silencieux, un brin boudeur peut être. C’est qu’elles étaient là pour rencontrer le fiancé de sa mini Blanche de filleule Aristo, alors forcément le jour était quelque peu solennel. Après un temps d’adaptation, où les uns et les autres se toisèrent, la discussion avait finalement été amorcée. Et c'est quelques heures plus tard, après avoir souhaité la bienvenue dans la famille au Volvent que Lucie reprit la route pour le LD.

Mais c’était bien évidemment pour mieux repartir à peine arrivée, et ce à quelques jours avant le grand évènement. Direction la Bourgogne cette fois-ci où la fronde s’était installée, lentement mais surement. Une brève trêve lui permettra l’échange des vœux avant de retourner sur le front et qui les fera à nouveau traverser le Royaume d’un opposé à un autre. Heureusement, le conflit ne dura pas plus que nécessaire dans le temps, et rapidement elle put faire un détour par Orléans pour aller récupérer sa fille afin de l’aider à s’installer à Autun, où son vieil ami avait accepté de lui faire sa pastorale.

Là encore, elle profita d'un répit de quelques jours seulement. A la différence que cette fois-ci la Blanche n'allait pas reprendre la route pour rejoindre le front mais son époux. Bien longtemps qu'ils n'avaient pu passer du temps ensemble. Cela pouvait surprendre, pourtant ils savaient que cela serait souvent le cas, tous deux ne servant pas la même entité, bien qu’ils soient Chevaliers. Alors forcément, cette fois-ci le départ ne pouvait être qu'enchanteur. Ils allaient rentrer ensemble chez eux et pouvoir même prendre le luxe de partir en voyage de noces. Sauf que...

Sauf que des projets sont faits pour être démontés. Une nuit en pleine campagne, un visage connu les ramena à la réalité du terrain. Groupe de trois qui leur tendit une embuscade. Malgré leurs réflexes et leur expérience, la supériorité numérique arriva à ses fins. Les égos blessés et le corps un peu abimés, ils atteignirent Mâcon où la Mairesse les aida. Une plainte déposée et ils continuèrent leur chemin jusqu'à Vienne.


[Fin juillet 1460, de Vienne à Autun]

Depuis son retour, elle errait. L’attente et l’inactivité la tuait à petit feu. Parce que même si le tableau familial et amical était d’extérieur des plus idylliques, il n’en restait pas moins que la Brune se sentait seule malgré l’ombre de leurs yeux. Son Brun était à nouveau absorbé par sa vie Chevaleresque, mettant une fois de plus leur vie de famille de côté. Si elle l’acceptait, elle était également en train de prendre conscience que porter seule ce qu’ils avaient construit au fil des mois, commençait sérieusement à l’épuiser. Sa ténacité légendaire l’abandonnait doucement, comme résignée sur un éventuel revirement de situation. Se confier ? Elle n’avait jamais su le faire en temps et en heure. Et puis elle n’avait plus envie de parler de ce qui revenait toujours dans sa tête.

Alors lorsqu’une missive de la part du Procureur de Bourgogne la trouva, c’est une fois de plus en solitaire qu’elle dû répondre présente. Le départ fut immédiat, la Blanche n’ayant que 48 heures pour remettre un pied sur les terres Bourguignonnes. Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, un individu tenta une nouvelle fois de la détrousser, mais n’eut comme récompense qu’une dérouillée.

Vint ensuite le témoignage au procès, où elle du relater les évènements qui s’étaient déroulés quelques semaines plus tôt. Et puis, enfin son retour à Autun pour profiter un peu de Cassandre. Mais avant de la retrouver, elle s’arrêta en taverne, où il n’y avait pas âme qui vive. Un peu de paperasse à terminer et surtout Lucie mettait un point d’honneur à essayer de faire disparaitre, en un masque impassible, les traces de ses limbes qui lui faisaient sentir de plus en plus au fil des années le froid d’un autre monde, avant de réapparaitre tel un phœnix. Meurs et deviens.

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Tomnibus


[Autun été 1460]

Seul dans un taverne, bientôt rejoint par une brune ... Une choppe qui claque, un sourire mal placé,
des mots d'amours qui se renvoient, tombent dans l'oreille d'un sourd.

La porte claque, Tom change de taverne, le temps d'hurler un coup dans la ruelle vide.

Une entrée fracassante dans la municipale. "Une bière !" une de plus pensa t il ...
Il faut noyer le poisson !

"Tooooooooooooooooooooooooom" la petite lui saute dans les bras. Il lui sourit et lui fait une grosse bise sur le front.
"Maman elle est lààààà regarde !" Tom tourne la tete et découvre une magnifique brune, dans une robe immaculée.
"euh ... bonsoir Dame ... Tom enchanté"
"Oh oui ! on m'a bizarrement beaucoup parlé de vous !" lui répond elle avec un grand sourire et ses yeux d'ébènes qui le fixe.
"Un moustique qui me tourne autour et dont j'ai du mal à me défaire !" lance t il en riant.

S'asseyant à une table avec sa bière, il la boit doucement quand une tête qu'il avait quitté peu de temps auparavant. Son visage se referme, elle revient à la charge.

"Mais faites la taire !" marmonne t il.

Il aurait aimé s'enfuir, loin ... Pourquoi rester ici ? Le dernier voyage avec sa soeur l'avait peut etre définitivement éloigné de cette ville. Mais une chose improbable se mit en place :
la blanche s'imisca dans l'échange : le père le fils et le saint esprit ... 1h peut etre 2, la petite jouant autour, entre rires et larmes, le calme revient. Le monde passe autour mais
cette synergie qui se crée entre la blanche et la vagabond réchauffe les esprits ; après une soirée haute en couleur dans une taverne pleine, une sortie à deux, qui durera peut etre plus
longuement que prévu ...
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