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[RP] L'amour, c'est le cri de l'aurore.

Finn
[Petit Bolchen - Le 10e jour de novembre 1460]


Il était tôt, très tôt, et il faisait froid. Une nuit de chevauche n'avait pas eu raison du vieux seigneur en harnois qui, menant son fier destrier au pas, abandonnait les verts pâturages de Sémur pour s'enfoncer dans les bois qui les enclavaient. Dans ce petit jour d'hiver pluvinant, vierge génisse comme bouvillon ne s'étaient pas départis de leur apathie congénitale sur son passage. Boisilleurs matinaux en firent de même lorsqu'il les toisa de paupières plissées, alourdies par la fatigue. A croire qu'il s'agissait d'un jour comme les autres.

A mesure qu'il approchait du but, les clameurs se faisaient plus rares et l'intimité créée se trouva être un environnement propice aux commentaires impatients de L'Irlandais. Au grand damne du petit garçon manchot qui le suivait comme son ombre.


- « Mon garçon, vous allez vivre un moment his-to-rique dans la pénible existence d'un homme. », lança-t-il, presque de bonne humeur, sous le regard ahuri de Gaetan. « Non pas la vôtre, nigaud, la mienne ! Vous, vous attendrez d'avoir du poil aux noix pour ça, à moins qu'on ne vous les ampute comme votre bras. », ricana-t-il, décidément en grande forme.

Le castel tant attendu commençait à se dessiner au loin et le lourd cavalier pressa l'allure, au détriment du petit pédestre.

- « Hâtez-vous empoté ! », brailla l'Irlandais dix mètres devant.

La bâtisse de pierre qui se dressait majestueusement par-delà la muraille soutira au vieux briscard un ultime soupir. Posséder vaste domaine habitable serait bientôt à sa portée, si Dieu le voulait. D'autant qu'il n'avait pas la folie des grandeurs, mais vivre l'expérience du Béarn.. non, c'eut été trop cruel.

Arrivé à la porte, il octroya quelques temps au jeune rouquin pour se radiner.


- « Annonce-moi. », siffla-t-il au garçon qui se saisit alors de sa trompe de chasse et s'époumona à l'intérieur afin d'en sortir un son à décorner le Sans Nom.

Imperturbable, l'Irlandais surenchérit.


- « Ho du castel ! Von Frayner ! Miramont ! Le Seigneur de Cazayous demande audience ! »

Aucune réponse.

- « Ouvrez nom d'un chien ou j'assiège la place ! J'déconne pas..! »

Menace suivie du soupir blasé d'un enfant bien trop jeune pour ces conneries.


*Titre de Victor Hugo
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Gaetan
Comme si de rien n'était. Des mois que le môme avait passés seul dans le bled le plus paumé de France après le Rouergue, à savoir Patay, nul n'en parlait. Ni même des blessures dont le manchot avait écopé en suivant un Pommières qui de nouveau le laisser derrière.

Le gamin, abandonné depuis toujours, d'abord à cause de ses cheveux, puis de son absence de bras, aurait pu mal vivre cette situation. Ne pas apprécier son séjour en solitaire, ou de ne retrouver que sa place de suiveur à son retour après des périples dignes d'un héros de roman - notamment trois jours en bateau. Il aurait pu s'enfermer un peu plus encore dans ce mutisme qui le frappe depuis sa rencontre avec une armée en Orléans. Ne pas vouloir rejoindre son mentor. Il aurait pu...

Mais c'est une bonne pâte Gaetan, et ça fait maintenant plus d'un an et demi qu'il avance dans l'ombre d'un Finn qui quoique bourru s'en vient toujours le chercher, où que ce soit échoué l'infirme. Et étrangement, il se sent bien dans cette ombre. Pas de responsabilité, que de l'émulation, de quoi avoir envie d'avancer, encore un peu, et un jour réaliser ses rêves.

Moins d'une décennie, et il sait déjà presque lire et écrire, imaginez-vous ! Cela n'aurait sans nul doute pas été possible sans le Gaélique qui le nourrit - quand il y pense- et l'instruit. Ou se débrouille pour que d'autres s'attellent à cette tache. D'autres comme Katina, que le rouquin attend de revoir avec impatience. Quand il s'était retrouvé bloqué à Patay -non mais qui habite de son gré dans un bled au nom de cochonaille ?- il était à deux doigts de rejoindre la troubadour à Paris pour améliorer son orthographe et ses lettres. Enfin améliorer, on s'entend hein... apprendre conviendrait sans doute mieux, m'enfin on ne va pas le vexer... il est déjà pas aidé ce môme...


Non pas la vôtre, nigaud, la mienne ! Vous, vous attendrez d'avoir du poil aux noix pour ça, à moins qu'on ne vous les ampute comme votre bras.

Des poils ? sur des noix ? mais il a même pas de noix ! d'ailleurs c'est quoi une noix ? Pas le temps de s'appesantir sur la question, la réflexion l'ayant déjà ralenti, il se retrouve à la traine et trottine pour rejoindre son mentor.

- je me dépêche hein ! mais tu vas trop vite !

Paroles expulsées entre deux essoufflements...

Annonce-moi.

L'expression "offrir son dernier souffle" prit alors tout son sens, tant le manchot donne de lui dans ce cor qui s'en va exploser un ou deux tympans au passage, tandis que l'enfant manque une syncope d'un cheveu -roux.

J'déconne pas..!

Soupir blasé du manchot qui sait ce que ça donne quand Finn ne déconne pas, et se demande ce qui va bien pouvoir lui tomber dessus cette fois-ci. Pourvu qu'on lui ordonne pas encore de se laver... deux fois en six mois, c'est un peu trop lui demander.
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Isaure.beaumont
Il était tôt, très tôt et il faisait froid. Mais de tout cela, la dormeuse n’avait pas conscience. Ensevelie sous un impressionnant tas de couvertures, elle dormait tout en travers du lit, sans se douter de la menace irlandaise qui se rapprochait.

Isaure avait veillé jusqu’à une heure avancée de la nuit, le nez dans les livres de compte, et ce fut avec un soulagement certain qu’elle avait regagné sa couche, pour un repos bien mérité, quelques heures plus tôt. Il lui sembla pourtant qu’elle venait tout juste de s’endormir quand le son monotone de la trompe vint troubler son sommeil.

A demi-réveillée, la jeune femme se contenta de grogner avant de se retourner dans son lit, retombant déjà dans les bras de Morphée. Mais c’était sans compter l’acharnement de l’assaillant. Une voix s’éleva, se frayant un chemin jusqu’aux délicates oreilles de la maîtresse des lieux, qui de rage, se plaqua le traversin sur les oreilles, sans succès. Fallait-il que les murs soient en torchis pour percevoir aussi bien le tapage matinal qui se jouait à ses portes ? Définitivement agacée, la brune se redressa vivement et repoussa la masse affolante de laine, dévoilant un ventre mignonnement arrondi sous la chainse. On ne dérange pas une mère en devenir ! Et certainement pas de si bonne heure.


- Faites donc taire ce gredin!!!


Mais il était définitivement trop tôt pour que même les domestiques soient opérationnels. Aussi fut-elle forcée de se lever, d’enfiler rapidement de quoi la tenir au chaud et de descendre. La porte fut lourdement tirée, et le rayon encore timide du soleil vint éblouir l’œil gonflé de fatigue de l’ex Miramont. Les yeux cernés, la coiffure défaite, elle grimaça sous le coup de la luminosité.


-Allons ! A-t-on idée de réveiller les gens à pareille heure ?! Retournez d’où vous venez !

L’air frais, glacial plutôt, acheva de réveiller la Von Frayner qui réalisa finalement qu’un certain Cazayous lui demandait audience. A contre-jour, il lui fallut se faire une visière de sa main pour pouvoir reconnaître les traits de son voisin béarnais.

-Cazayous ?? Cazayous !! Mais. Mais… Que faites-vous ?! Avez-vous une idée de l’heure qu’il est ! N’avez-vous pas honte de me tirer du lit de si bonne heure ? Et, que faites-vous ici ? J’avais été pourtant claire, vous n’êtes pas le bienvenu céans !

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Finn
Ayant pris le parti d'offrir quelques minutes de réflexion à ses futurs assiégés, l'Irlandais n'avait pas tardé à sortir quignon de pain et cordon de saucisse sèche qu'il taillait en épaisses tranches machinalement, juché sur sa selle. Le regard perdu sur la porte toujours close, la mâchoire broussailleuse se prêtait volontiers à de réguliers ruminements bovins, le gantelet cédant parfois, bon prince, quelques morceaux de saucisson au jeune piéton une toise plus bas. Le silence s'était installé, bientôt renvoyé à ses pénates par une petite Dame qui en sortait du mauvais pied.

Le soleil dans le dos, Finn eut tout le loisir d'envisager la pâleur d'une femme au réveil et mal fagotée. L'avantage avec le fait d'avoir perdu un tympan, c'est qu'il ne subissait qu'à moitié les vociférations de la châtelaine et demeurait donc roide sur son cheval.


- « Vous avez une mine affreuse, Miramont... », commenta l'Irlandais en guise de salut.

D'un mouvement du gantelet, il écarta ces considérations qui le détournaient de l'objet de sa venue.

- « Vous me manquiez... Non, soyons sérieux. », toussa-t-il, cette fois-ci bien décidé à clarifier le but de sa visite. « Techniquement, je ne suis pas plus hors-la-loi que le noble cervidé qui arpente vos bois », se justifia-t-il, tournant la tête naïvement pour recevoir l'approbation de Gaetan. « Car voyez-vous, je me situe encore à la lisière du logis dont vous m'avez injustement interdit l'accès, ma chère... »

Puisant dans sa poitrine un nouveau souffle, il la bomba et reprit d'une volonté qui ne souffrait le refus.

- « Il suffit Miramont ! Les choses de l'amour n'attendent pas et vous me faites oublier le pourquoi de ma venue en vos terres. », la sermonna-t-il avant de plaquer son poing contre son cœur. « Moi, Finn d'Pommmières né Ó Ceallaigh, Seigneur spolié de Cazayous, j'exige que vous m'accordiez sur le champs la main de votre intendante, Rosalinde Wolback-Carrann. », lâcha-t-il solennellement. « Obtempérez ou.. je détruis votre demeure pierre par pierre. »

Coup d'œil convaincu sur l'enfant, le corps de son armée.
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Rosalinde
    [Sémur, même jour même heure]


Drôle de façon de mettre sa promesse à exécution. Les hommes et leurs serments... Oui, il avait promis qu'ils passeraient autant de temps ensemble à Sémur que durant ces quatre jours de voyage. Agréable intermède que ce périple, de jour comme de nuit. Cerise sur le gâteau, il avait spontanément proposé de la faire voyager sur son cheval, oui oui, bien blottie entre ses bras, pour lui éviter les désagréments d'une longue marche. Meilleur moment de cette pourtant courte journée, lorsqu'elle s'était éveillée en se rendant compte qu'elle venait de s'endormir tout contre lui. Qu'on ne vienne pas me dire qu'il en faut beaucoup pour satisfaire une femme amoureuse.

Pourtant, à peine arrivés au sein du village, voilà qu'il la larguait, avec ses affaires, sur le pas de la porte de l'auberge. Il avait à faire, de mystérieuses choses, et ne semblait pas décidé à lui révéler quoi. Et comme l'heure n'était pas encore assez convenable pour une dispute en bonne et due forme, notre pauvre Rose fut obligée de le laisser filer, tout en se jurant de découvrir le pourquoi du comment. Et ce que femme veut... !

C'est ainsi que quelques minutes plus tard, elle se retrouvait dans un bain fumant, tout près du feu qui ronflait dans la cheminée de sa chambre. La plus confortable de l'hostellerie, tant qu'à faire, elle semblait être partie pour vivre ici encore un sacré bout de temps. Trempette en bonne et due forme, donc, et entretien corporel de rigueur, la belle étant présentement occupée à frotter vigoureusement sa peau de lait à l'aide d'un gant en crin. Les peaux mortes, c'est le mal. Et la rousse de profiter de ces instants propices à l'introspection.

Finn était le sujet du moment, éclipsant même presque totalement son renvoi de Petit Bolchen, qui aurait été un drame d'ampleur universelle quelques mois auparavant. Alors que maintenant... Et bien, elle n'avait même rien fait pour se faire réembaucher. Elle vivait dans une auberge, en attendant l'hypothétique moment où elle pourrait prendre possession du petit corps de ferme qui accompagnait les vignes dont elle avait fait l'acquisition. Une fois que ce dernier serait habitable, il faudrait qu'elle y travaille sérieusement dès le lendemain.

Sur le plan professionnel, donc, elle s'était imaginé son avenir tout tracé, et ne s'en préoccupait plus guère. Pour le reste, elle était on ne peut plus perdue. Elle se saisit du savon d'Alep, l'humidifie, et en frotte doucement ses bras, souriant au souvenir de la nuit passée. Avant de se reprendre, en se tançant vertement, tout à l'intérieur de sa tête. Amoureuse, d'accord, mais ce n'était en aucun cas une raison pour devenir niaise et sourire sans raison, comme ça, à personne ! Surtout qu'au final... Elle n'avait peut-être pas tant de raisons que cela d'être heureuse, n'ayant aucune idée de ce que pouvait éprouver l'Irlandais.

Pain de savon abandonné, et la voilà qui s'enfonce sous l'eau jusqu'au menton, prodigieusement agacée. C'est naze, l'amour.

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Plop.
Isaure.beaumont
La jeune femme se décala d'un pas sur sa droite, se dérobant ainsi aux rayons du soleil. Il faisait encore plus froid dans l'ombre de la bâtisse, mais l'agacement devait avoir quelques pouvoirs réchauffants, car Isaure en oubliait de frissonner.

- Contrairement à vous, ce n'est qu'éphémère.

Ses mots furent balayés par l'Irlandais. Et tandis que le silence s'installait pendant un bref instant, elle glissa son regard sur le manchot, unique bataillon du seigneur déchu. Bref soupir d'agacement. Elle avait opéré un demi-tour quand l'aveu vint résonner à ses oreilles, l'arrêtant net. Elle lui manquait ? C'était inconvenant. Venir la tirer du lit de si bon matin pour de telles vérités, si Judas était là... Elle n'écouta pas la suite de son monologue, cherchant déjà à trouver une issue à ce terrible problème.

Faisant volte-face, elle commença à lui répondre.


-Voyons Finn...
-Il suffit Miramont ! Les choses de l'amour n'attendent pas et vous me faites oublier le pourquoi de ma venue en vos terres.


Ils y étaient. Voilà. Il lui avouait son amour, toute sa passion pour elle. Taisez-vous Finn ! Taisez-vous ! Ne dites pas ces fâcheux mots ! Oui, dans la tête isaurienne se jouait un mélodrame. Blablabla Moi, Finn d'Pommmière blablala j'exige que vous m'accordiez sur le champs... Les pupilles s'agrandissaient d'horreur à mesure que Finn poursuivait. Quelle honteuse et indécente proposition allait-il lui faire ?! C'était scandaleux. Pauvre homme. Elle allait devoir lui briser le coeur. D'une voix mielleuse, elle commença

-Finn, voyons, vous sav... Rose ????


Il n'en fallut pas plus pour vexer la Von Frayner ! Rose ! Il lui préférait Rose ! Il voulait épouser Rose ! Et il l'avait tiré du lit pour Rose ! Blessée dans son amour-propre, l'Isaure retrouva sa mauvaise humeur. D'ailleurs, elle ne comprenait pas cette demande. Rose ne faisait plus partie de ses gens, et grand bien lui fasse.


-Allez au diable, Finn ! Je n'ai pas d'intendante qui réponde à ce nom ! Retournez d'où vous venez !

Retournant elle-même d'où elle venait, offensée, elle était décidée à ne plus lui adresser la parole, jusqu'à la fin de temps... Mais, la menace tomba.

- Que j'obtempère ? Que j'optempèèère ??! Je ne suis pas à vos ordres l'Irlandais ! Et Rose n'est plus mon problème ! Sommez donc à votre armée d'attaquer. Je doute qu'avec un manchot vous ne réussissiez à faire grand chose ! Une armée à votre image Cazayous ! C'est désolant ! Je vous dis à dans cent ans, peut-être aurez vous réussi à retirer suffisamment de pierre pour passer votre tête à travers le mur de la grande salle ! Pour ma part, je retourne dormir ! Amusez-vous bien ! Et d'abord on épouse pas sa filleule !!!!

Ne lui restait plus qu'à claquer la porte.
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Finn
Une mine contrariée se peignit sur les traits asymétriques de l'Irlandais alors que ses doigts se crispaient sur les rennes. La mal peignée se montrait coriace, il allait falloir ruser.

- « Ne soyez pas si désobligeante, Miramont, vous allez me l'vexer. D'autant que ce n'est pas qu'UN manchot... », révéla-t-il en laissant s'installer le suspense. « Comment croyez-vous qu'il a perdu son regretté membre ? HEIN ? Les gens de Montauban racontent qu'il se le serait lui-même arraché pour en faire offrande au Malin à l'occasion d'obscurs rituels païens censés se dérouler les nuits de pleine lune. Mirez ses petits yeux belliqueux. Une bête féroce que j'vous dis, le degré zéro du remord, un maestro de la barbarie ! Et en plus il tousse. », précisa-t-il histoire de fignoler le tableau, tablant sur la rousseur de son jeune compagnon et les croyances populaires qui s'y rattachaient.

Il fit alors signe à Gaetan de contourner l'encloquée pour faire rempart de son petit corps devant la lourde porte.


- « Pas un pas de plus ou je vous lâche le manchot au cul !! », prévînt-il, l'index pointé sur la Von Frayner.

Il avait capté son attention. Pour sûr, elle allait bientôt céder à sa requête. Mais pas sans décente contrepartie, du moins.


- « Allez, soyez raisonnable. Accordez-moi l'intendante. Votre prix sera le mien. », fit-il, conciliant.

Car toute bonne affaire ne pouvait se conclure sans une certaine dose de magnanimité. Les doigts tapotaient à présent sur le pommeau de sa selle dans l'attente d'une capitulation imminente.

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Isaure.beaumont
La dernière réplique balancée avait été de trop. Elle l'avait ralentie, et à présent, elle se retrouvait avec un manchot soi-disant possédé à ses côtés, l'empêchant de refermer la porte. Le regard bleu glissa du morveux au vieux, et du vieux au morveux. Elle n'allait certainement pas se laisser intimider sur ses propres terres.

-Me prenez-vous pour une naïve, Finn ? J'ai déjà eu tout le loisir d'observer votre manchot pendant la fronde, et si ce n'est un manque flagrant de politesse, qu'il vous doit sûrement, je n'ai rien vu de diabolique en sa petite personne.

Elle claqua la langue d'agacement, faisant signe au jeune garçon de se reculer, tout de même inquiète de savoir son enfant si proche d'un tel infirme, qui était peut-être, sait-on jamais si l'irlandais disait vrai, un suppôt du diable.

- Allez, soyez raisonnable. Accordez-moi l'intendante. Votre prix sera le mien.

Mais Isaure était rancunière. Elle n'avait toujours pas digéré le départ de Rose. Et encore moins que son petit mélodrame prenne une telle orientation : Rose lui piquait la vedette. Rose, encore Rose et toujours Rose !


-Pourquoi donc venir ici, Finn ? Je vous ai dit que Rose n'était plus mon intendante, et vous le savez fort bien. Je vous trouve bien changeant d'ailleurs. D'abord Gwennaelle, ensuite Rose. Viendrez-vous demain pour me demander la grosse main de la grasse cuisinière ? Ou bien préférerez-vous celle du garde ?

Du haut de sa marche, elle était suffisamment élevée pour faire face au seigneur de Cazayous. Le fixant, elle poursuivit.

-Non, vraiment. Je ne comprends pas ce qui vous pousse à venir me demander la main d'une femme qui a préféré quitter mon service. Mais si c'est à moi de fixer le prix, soit, je saurai me montrer raisonnable. Entrez-donc.


Les portes furent passées, et l'irlandais invité à attendre dans la grande salle tandis que la châtelaine rejoignait ses appartements. Le temps s'écoula lentement, à moins que l'Isaure ne prit un malin plaisir à faire patienter son convive ?

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Gaetan
Pardon ? Qu'acoustiqué-je ? Qu'ouis-je ? Qu'entends-je ? Hein ? Mon manchot, un être du malin ? Un manchot prêt à attaquer les culs ? une armée à lui tout seul ? DE PETITS YEUX BELLIQUEUX ?

Non mais vous l'avez vu ?

Huit ans à tout casser, un gamin plus que maigrelet, vaguement squelettique sur les bords, carrément famélique sur d'autres, de la cicatrice là où devrait pas y'en avoir, le cheveu roux...la mine blafarde.

Un gosse des rues, recueilli à mi-temps, nourri quand on y pense, qui s'imagineait déjà avoir à gratter la pierre, morceau par morceau, étranger qu'il est à la menace gratuite. N'empêche que menacé par la Miramont, il pourrait bien, par orgueil, défaire son chateau caillou par caillou, ne serait-ce que pour prouver qu'un bras fait aussi bien que deux, sauf pour courir. On le prendrait pour un manche qu'on s'y tromperait !

Dans un effort pour renforcer l'attitude conquérante d'un irlandais présomptueux, il avance jusqu'à se placer devant les portes, l'épaule volontaire, la mine d'un vainqueur sur la trogne.

Faut dire que ça met du temps à pénétrer la caboche. Ce que vient de dire son mentor. "Accorder la main" ça n'a pas grande signification à ses yeux. En revanche le "épouser" d'Isaure résonne à ses oreilles. Epouser comme dans marier. Comme dans parents. Comme dans couple. Comme dans famille.

Blême.


- Vous voulez vous marier ?

Mais pourquoi ? Et moi ?
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Finn
Assis, raide, dans un fauteuil de bois devant l'âtre de la grande salle, l'Irlandais révisait ses estimations à la baisse. D'imminent n'était plus que le coup de pompe au cul qu'il comptait lui offrir si elle ne s'excitait pas un peu. Amer, l'homme d'arme trépignait. Son regard sauta du feu crépitant au jeune garçon à ses côtés lorsque ce dernier décida de meubler l'interminable attente qui leur était imposée.

- « Vous ne comprenez pas la langue ? », rétorqua-t-il, un brin acide. « Je vous ai pourtant bien dit que vous alliez assister à un évènement de grande ampleur. Je me fais vieux, vous l'aurez sûrement remarqué. Il est temps pour moi de fonder un foyer, de laisser une trace de mon éphémère passage sur Terre, voyez ? », s'interrogea-t-il, peu convaincu par la vacuité du regard enfantin.

En s'attardant, il réalisa alors que Gaetan était plus pâle que d'ordinaire.


- « Ca ne va pas, mon garçon ?! Soyez tranquille, vous l'aimerez. Elle est rousse aussi. Et puis douce... Bon ça va bien maintenant. Qu'est-ce qu'elle fabrique ?! », s'impatienta l'Irlandais en écaillant de ses ongles le bois de l'accoudoir.

Les prunelles ébènes parcouraient la pièce sans relâche. Fallait-il que ce soit un tel chantier pour la rendre présentable ?


- « C'est que je n'ai pas que ça à glander de mes journées, moi. Sonnez la corne, ça l'aidera peut-être à retrouver son chemin. »

Un doigt dans l'oreille après.

- « Et souvenez-vous, si jamais vous vous apercevez qu'elle commence à me casser les sabots avec ses prix, mettez-vous à baver en la fixant comme si vous aviez la colique. Ca ira ou je dois vous l'mettre sur papier ? »

Tout ce qu'il y a de plus sérieux.
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Isaure.beaumont
Et le petit pied menu tant attendu passa le pas de la porte. L’épouse du Von Frayner avait quitté son linge de nuit pour une toilette plus convenable. Les cheveux avaient été peignés et relevés en une simple coiffure. Faisant mine de seulement apercevoir Finn, elle lâcha :


-Oh Finn. Quelle incorrigible jolie tête en l’air je fais ! Elle accompagna le tout d’un gloussement théâtral. Je n’ai pas l’habitude de recevoir des gens de votre acabit. Ordinairement, ce sont des personnalités telles que je ne les oublie pas qui me rendent visite ! A vrai dire, je m’étais confortablement installée dans ce magnifique fauteuil que j’ai fait venir des appartements de mon adoré époux. Quelle merveille de confort, vraiment. J’y étais à mon aise, si bien que j’y ai lu quelques longues minutes durant, oubliant jusqu’à votre existence. Enfin, j’espère que je ne vous ai pas fait trop attendre !

Elle s’avança jusqu’à Finn, toujours assis, le dominant de toute sa petite hauteur.

-Pour être honnête, heureusement que votre… Elle regarda un instant le rouquin. Se pourrait-il qu’il soit votre fils, Finn ? Pourquoi donc vous encombreriez-vous d’un manchot maigrichon si ce n’était pas le cas ? Elle secoua la tête un court instant. Je m’éparpille. Je disais donc qu’heureusement que votre charmant petit bâtard a joué son petit air de… Regard vers la trompe de chasse avant de poursuivre légèrement : flûte. Qui sait, sans cela j’aurais peut-être retrouvé votre fossile fermement incrusté sur mon fauteuil. D’un regard sévère qu’elle accompagna d’un signe sec, elle lui fit comprendre qu’elle ne tolèrerait pas d’être interrompue. Elle était chez elle, c’était son prix, c’était ses règles. Ma jeunesse me fait parfois oublier que vous n’êtes plus si jeune, et que votre temps est désormais compté.

Elle soupira avant de se tourner vers l’être aussi décharné que roux. L’idée qu’il puisse être maléfique ne semblait plus vouloir la quitter. Et si la raison lui criait de ne pas croire Cazayous, elle préférait être prudente.

-Allez donc en cuisine. Le repas des chiens sera bientôt servi, vous trouverez bien quelque chose à vous mettre sous la dent.

Sans regarder s’il s’y rendait ou non, elle leur tourna le dos, le temps de faire quelques pas. Calant son bras contre l’arrondi naissant de son ventre, elle leur fit de nouveau face. Le ton mielleux laissa peu à peu place à un sarcasme tout à fait isaurien.

-Ainsi, votre petit cœur desséché bat de nouveau ? Car oui, il faut que vous soyez vraiment amoureux pour venir me demander la main de Rose. Ce n’est pas la raison qui vous pousse à une telle union, c’est certain. Exagérant, parfaite comédienne qu’elle était. Comme c’est attendrissant. Finn est épris, Finn veut se marier ! Pour ajouter au côté théâtral, elle battit des mains, comme pour simuler l’enthousiasme tout à fait féminin. Mais dites-moi Finn, jusqu’où serez-vous prêt à aller par amour ?

Les lèvres morvilliennes s’étirèrent alors, tandis que les prunelles d’un bleu éclatant se posèrent sur le seigneur.
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Finn
- « Ah ben c'est pas dommage. », fit remarquer l'Irlandais en saluant le grand retour de la maîtresse des lieux.

Métamorphosée, la jeune épouse traversait la grand salle en grande pompe, semant des vacheries dignes des pires péronnelles. L'incessant babillage de son hôte vit le grisonnant se tasser dans son siège, à mesure que les remarques se faisaient plus indigestes. Quelle idée lui était passée par la tête ? Demander quelque chose à une Champenoise. Il aurait mieux valu qu'il se casse une jambe, tiens.

Espérant que son estomac sur pattes d'écuyer ne cède à la tentation d'une bouillie bien chaude, il posa une paume rugueuse sur son épaule.


- « N'allez pas vous imaginer n'importe quoi, j'ai recueilli cette pauvre petite créature alors qu'il était abandonné de tous. », précisa-t-il en insistant bien sur sa grande bonté d'âme et la dette tacite que ledit manchot avait envers lui.

Le sarcasme de la Champenoise menaçait de venir à bout de son flegme légendaire. En témoigna un grincement de dents amer quand elle osa évoquer avec tant de légèreté d'éventuels sentiments de sa part. Elle avait fini par se tourner à nouveau vers eux et elle avait bien fait. Il ne s'en serait pas fallu de beaucoup pour qu'il profite de l'opportunité de faire taire les odieux cacardements de cette bernache insolente.


- « Laissez Rose en dehors de ça. Je ne vous permets pas, Miramont. », rétorqua-t-il en posant sur elle un regard courroucé. Un de ceux qu'elle cherchait sans doute à lui soutirer. « Certes toute le monde ne peut pas s'unir à un TEUTON. Gloire aux martyrs, Dieu vous le rendra. D'ailleurs, où est-il ?.. », s'interrogea-t-il, purement rhétorique.

Menace implicite, les petites prunelles ébènes renvoyèrent leur éclat mesquin à celles de sa vis-à-vis le temps pour lui de se redresser et de se pencher vers l'avant afin d'en préciser l'envergure.


- « Je suis prêt à aller très loin, ma chère Miramont. », souffla-t-il au visage juvénile avec une inquiétante tempérance avant de reprendre sa position initiale. « Vous voulez un prix ? Très bien. Je vois que votre cabane manque de gardes à l'entrée. Disons de quoi entretenir une petite garnison jusqu'aux fêtes ? Je n'ai vraiment pas l'esprit tranquille à vous savoir si mal chaperonnée... »

L'offre s'accompagna d'un coup d'œil narquois à la coiffure pourtant impeccable de la Champenoise.
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Isaure.beaumont
Elle le regarda, mutine. Ses grands yeux bleus pétillaient tandis que tout son visage se retrouvait éclairé par un inhabituel, ou du moins rare, sourire. Il n'était pas de plus grande jouissance, pensait-elle, que de mener la danse, que de l'écraser.

Pourtant quand l'haleine irlandaise vint réchauffer son visage, le doute s'empara d'elle. Jusqu'où était-elle prête à aller pour laver tous les affronts qui lui avaient été faits ? Nez et sourcils se froncèrent sensiblement un bref instant. Faisait-elle réellement le poids face à cet homme aguéri ? Trève d'hésitation !


Ttttttt, claque-t-elle de la langue quand Finn eût fini. Allons Finn. Il s'agit de votre prix, alors qu'il était question du mien. Vous aviez dit, et je vous cite, "votre prix sera la mien". Pourquoi croyez-vous donc que j'ai accepté les négociations ?

Elle se recula de deux pas et considéra l'homme en silence.

Ce n'est pas de votre argent que je veux, Cazayous. Me prenez-vous pour une femme vénale ?Oui, Isaure était bien l'hopital qui se moquait de la charité. Elle s'interrompit un instant, visiblement songeuse. Vous voulez donc réellement épouser Rosalinde... Bien. Je vous donnerai sa main mais à une, non! deux conditions. Sourire envolé, visage grave de circonstance. Seulement deux petites conditions... Deux toutes petites.

Elle s'arrêta un instant, laissant un baîllement lui échapper.

Donc, en premier lieu, je veux que Rose revienne à Petit Bolchen, qu'elle reprenne sa place d'intendante. A-t-on idée de faire pousser des vignes quand on n'y endend rien ? Quant à cette histoire de garde, vous aviez bien raison, mais voyez-vous, je comptais justement y remédier. D'où ma seconde condition. Vous deviendrez mon bras armé. Vous qui vous inquiétiez de ma sécurité, vous serez ainsi rassuré. Vous m'accompagnerez dans mes déplacements et veillerez à ce que je ne sois pas importunée par quelques malandrins.

Elle s'interrompit un instant avant de poursuivre.

Bien entendu. Quand je déciderai de voyager, vous serez tenu de m'accompagner. Je ne souffrirai aucun refus. Quant à Rose, elle restera à Petit Bolchen pour veiller à la bonne marche de la Maison. Rien de plus simple. En contrepartie, je vous donne ma bénédiction, et je financerai la moitié de vos dépenses liées à ce mariage. Le choix de la robe me reviendra. Je vous laisse 7 jours pour réfléchir à ce marché.


Elle fit volte-face et se dirigea vers la sortie. Juste avant de passer la porte, elle se tourna vers Finn et ajouta:


Et de grâce, régler moi cette histoire de baptême.

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Finn
Un regard mutin qui ne trompait pas, Miramont préparait un mauvais coup. Le sourire qui le soulignait acheva de conforter ses craintes.

Comment osait-elle ?

S’il doutait également du succès viticole de Rose, l’Irlandais crut sentir ses prunelles s’échapper de leur orbite quand elle exigea qu’il la chaperonne dans tous ses déplacements.


- « C’est scandaleux ! », s’écria-t-il en se levant d’un bond. « Pour quoi m'prenez-vous ? Une escorte pour épouse esseulée ? Il est hors de question que je veille sur votre petite personne pendant que vous faites les boutiques à Paris ! J’ai autre chose à foutre ! Et Rose s’occupera de mon foyer, vous êtes bien assez grande pour gérer vos loufiats et vous assurer que la soupe de châtaignes n'est pas trop cuite ! »

Le rouge lui montait aux joues alors qu’il enfilait ses gantelets précipitamment.

- « Gaetan, dépêchez-vous d’aller récupérer ma monture, nous ne resterons pas une seconde de plus à nous faire humilier d'la sorte. », gronda-t-il.

Mais la châtelaine avait déjà pratiquement disparu derrière l’encadrement de la porte. Les dernières précisions que lui concédait Miramont donnaient à réfléchir. La fierté l’emportant pour l’heure, il ne s’embarrassa pas de longues et méticuleuses réflexions. Il devait s’entretenir d’urgence avec l’intéressée. C’est naze, le mariage.


[Plus tard, un genoux à terre.]


Il fallut à l'Irlandais développer des trésors d'ingéniosité pour que la belle rouquine enfermée dans sa chambre d'auberge ne daigne lui ouvrir sa porte après qu'il l'ait laissée choir à leur retour à Sémur. Gratter à l'huis pendant une bonne heure, user de qualificatifs tellement mielleux puis menacer d'enfoncer la porte pour finalement proposer de respecter sa promesse de lui tirer le portrait.

- « Là vous voyez, il ne fait pas si froid. Installez-vous devant vos ruines, Rose. », fit-il en désignant du menton la petite maison en travaux qui dominait les vignes de la propriété, les bras chargés d'ustensiles de gravure. « Prenez la pose ! Je vais vous léguer à la postérité. »

Aucun mot n'avait filtré de l'entrevue du matin et l'Irlandais, débarrassé de sa tenue de campagne, tentait en vain de trouver le moment adéquat pour annoncer ses desseins. Un genou à terre, une large planche en bois juchée sur l'autre, la pointe du couteau courrait déjà sur le bois, s'attachant à reproduire l'arrière-plan apocalyptique qui siégeait derrière son modèle.

- « Avec ceci, vous ne pourrez plus dire que les couvents ne servent à rien. », lança-t-il à Rose dans un demi-sourire goguenard, se rappelant l'avoir vaguement renseignée sur l'origine de son modeste savoir-faire.

Plus les copeaux de bois s'amoncelaient dans l'herbe touffue et plus la tâche semblait hardie, le plongeant dans une torpeur dont il ne s'extirpait que pour relever un regard critique sur la jeune femme alanguie et sans doute frigorifiée. L'observateur aguerri remarquerait alors que toutes les banalités que l'énergumène se plaisait à énoncer trahissaient un aveu dont il ne parvenait à se résoudre à confier.
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Rosalinde
Le fait était qu'elle avait fini par s'endormir dans son bain. Et c'était Finn, toquant à la porte, qui l'avait sorti de son sommeil. Il voulait la voir, elle n'était pas prête. Deux solutions s'offraient alors à la Rousse : Aller lui ouvrir nue, ou le faire poireauter de longues minutes devant la porte. Oh, la première solution était plus que tentante. Ceci dit, il l'avait abandonnée comme une vieille chaussette à son triste sort, cela méritait de le laisser languir derrière porte close. Le temps pour elle de s'oindre de toutes sortes d'huiles et lotions, de se limer quelques ongles, de se coiffer, de vêtir sa robe bleue et de nouer à sa taille une ceinture de cuir tressé.

Bonne humeur retrouvée, et la belle de se laisser entraîner jusqu'à sa maison. Enfin, sa future maison. Ses ruines, comme il disait.


- Nomého ! Je ne vous permets pas ! Ce ne sont pas des ruines, c'est juste... Une demeure en travaux. NUANCE.

Cependant sa toute relative indignation ne l'empêcha pas de prendre la pose, comme il l'invitait à le faire. En espérant que cela ne durerait pas trop longtemps. Ça caillait sévère. Et elle n'avait pas pris sa cape. C'est toujours dans les moments cruciaux que ces dames oublient leur petite laine, c'est bien connu. Donc, pour Rose, pose de Mona Lisa, mains ramenées sur ses genoux, visage de trois-quarts, mais regard tourné vers le graveur. Léger sourire aux lèvres. Pas trop.

Dire que les couvents ne servent à rien ? Pas son genre. Elle avait appris, au couvent. Appris à résister à une armée de grenouilles de bénitier, appris à feindre une attitude dévote, appris, à force de sophismes, à faire douter ses enseignants des vérités auxquelles ils croyaient le plus. Jamais dit que le couvent était inutile !

Le babillage continuait sur un ton badin, et le modèle était décidé à ne pas bouger un pouce. Malgré le vent glacé qui se plaisait à s'engouffrer sous la masse des boucles rousses pour la faire frissonner. Malgré le froid, qui faisait naître des marbrures mauves sur ses blanches mains, et qui lui rougissait le nez. S'enrhumer ? Que serait un rhume face à la postérité ! Elle ne doutait en rien du talent de Finn, avait même une confiance aveugle en la réussite de son œuvre. Si Katina avait été à la place de l'Irlandais, je ne dis pas que le doute l'aurait un rien assaillie, au vu des talents de sculptrice/graveuse de la Flamande, mais là...

De longues minutes s'écoulent encore. Et ce ne fut qu'après avoir été prise d'un tremblement incontrôlé qu'elle se décida à déclarer :


- Finn... Je gèle.
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Plop.
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