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[RP] La petite masure (maison aux écureuils)

Catterine


(RP ouvert à tous ceux qui veulent intervenir)

Il s'en était passé du temps avant que Catterine pense un jour trouver un semblant de chez elle.
Craon, contre toute attente avait pourtant donné à la petite brune de quoi vouloir s'y établir, ne serait-ce que temporairement.
Catterine ? Se poser ? Ne plus voyager ? Peut-être, du moins la question se posait au début.
Rapidement flanquée d'un titre municipal, (qui l'eut cru vraiment ? On pourrait croire rêver) la vie se déroula plutôt tranquillement avec ses nouvelles occupations.
Puis comme cela arrivait parfois et même plutôt souvent, certains nuages se placèrent peu à peu dans le ciel nouvellement clair de la fugitive.
Fugitive oui, pour bien des raisons que nous ne détailleront pas ici.
Toujours est-il qu'après avoir eu la lubie de prendre un champs, elle n'en oublie pas pour autant qu'elle devra tôt ou tard repartir. Son vieux rêve d'aller voir l'Irlande n'étant toujours pas fait, elle ne voulait pas mourir sans l'avoir réalisé.
Après tout, elle avait été par le passé très proche de la faucheuse et ne tenait pas à faire les mêmes erreurs.
Malheureusement des erreurs on en fait toujours, même si ce ne sont pas les mêmes.
Il lui faut repartir pour plus de raisons qu'elle n'en évoquera et pour se faire le champs est rapidement remis en vente et un acquéreur généreux accepte de le lui prendre.
Mais le départ devra attendre.
Elle ne se sent pas bien, et c'est en quittant la taverne après encore une démonstration de quinte de toux qu'elle doit se résigner.
La fièvre la prend, elle frissonne et c'est difficilement qu'elle rentra enfin chez elle.
Ce "chez elle" était une petite masure sans prétention, petite mais chaleureuse, agrémentée d'une seule grande pièce en L partagée en deux coins distincts, cuisine et salon/chambre. De simples tentures achevaient de diviser les deux aspects de la maisonnée.
Andaine lui avait parlé de lait pour calmer sa toux, elle suivit son conseil quand elle eut enfin raviver le feu dans l'âtre mai l'effet ne fut pas probant.
Autrefois malade à en devenir un corps froid et presque sans vie, elle en était maintenant brûlante.
La tête lui tournait et après sa timbale de lait ingurgitée avec beaucoup de difficulté du fait de nausées qui la prenaient aussi, elle ne put faire autre chose que de s'allonger, couverte de multiples couvertures et peaux comme si elle avait été au cœur de l'hiver sans feu.
Sa respiration, difficile, rapide et sifflante la faisait d'autant tousser et elle crachait du sang. Si elle ne savait pas ce qu'elle avait exactement, elle sentait que ce n'était pas normal.
On lui avait parler d'écrire… écrire à qui déjà… ? ça pourra surement attendre un peu… La fatigue importante qu'elle ressentait acheva de l'endormir dans un sommeil profond et sans rêve…

_________________
Catterine


Un sursaut d'éveil et de reprise de ses esprits et Catterine se rappela son devoir de remboursement promis à la mairie et à Adess.
D'autant qu'elle se sentait tellement mal que si elle devait en mourir, autant qu'elle le fasse avant de passer à trépas.
Ainsi, emmitouflée mais malgré tout toujours grelottante du à sa forte fièvre, elle se rendit à la taverne où elle put trouver le prince pour régler ses dettes.
Son état s'aggravant rapidement, le fait d'être sortie n'avait rien arrangé à son mal, elle se retrouva rapidement, sans vraiment savoir comment, sur le plancher de la taverne au milieu des autres qui discutaient à la manière de l'achever, de la brûler ou autre joyeusetés.
Etant d'abord dans une demi conscience, elle les entendait sans vraiment réaliser le poids de leurs mots mais peu à peu elle comprit ce qu'il en était.
Contre tout ce qu'elle aurait pu croire, elle se rendit compte que sa vie dépendait d'avantage de ses "amis" que de sa maladie et décida, avec l'aide de la Lady à se relever, de rentrer chez elle tant bien que mal.
Mais se rendant compte sur le chemin qu'elle avait gardé le châle de l'angloise compatissante, elle décida de retourner en taverne pour le lui rendre.
Hélas, il n'y avait plus personne hormis Adess et Cune qui partit rapidement comme à son habitude.
Le premier, plus sage et moins insensible à son sort ne se fit pas prier pour l'aider tant bien que mal, écrire et prévenir à droite à gauche, afin de trouver une personne propre à la soigner.
Après quoi, il se proposa de l'aider encore une fois et de la ramener jusque chez elle…

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Adess
Alors qu'il marchait, Catterine se reposant largement sur lui, il repensa à ce qui s'était déroulé dans la taverne, quelques instants auparavant.
La brune venait tout juste de défaillir... Elle était faible, tremblante, chancelante et pantelante. Elle n'allait pas bien du tout et Adess était inquiet à son sujet. Il venait d'envoyer un courrier à Dame Andaine qui, selon Catterine, possédait quelques connaissances en médecine, ainsi qu'un pigeon à la rectrice de l'université d'Anjou.

Si jamais la première ne pouvait rien, la seconde serait sûrement capable de l'aider... En tous cas, il l'espérait.


Et pourquoi Diable sortez-vous tout le temps aussi ? Dans votre état, ce n'est vraiment pas raisonnable !

Il regarda alentours et s'aperçut qu'ils se dirigeaient vers une petite maison.

Nous sommes arrivés ?
Catterine


Lourdement en appui sur le bras du brun, ils avançaient lentement, tel le rythme de la brune était lent, fourbue de fatigue et de douleurs tant respiratoires que fiévreuses.
Le chemin d'une distance habituellement anodine lui semblait horriblement long et elle en remercia intérieurement son bienfaiteur de l'aider.
Elle s'était sentie tellement démunie face à tous ces indifférents cet après-midi-là qu'elle s'était franchement posé des questions quant à l'utilité de sa subsistance.
Mais fort heureusement, il restait encore des âmes charitables et l'on dit bien que c'est dans les épreuves que l'on reconnait ses véritables amis.


Et pourquoi Diable sortez-vous tout le temps aussi ? Dans votre état, ce n'est vraiment pas raisonnable !

D'une voix suffocante, elle lui répondit en grelottant : j… je… vou… lais régler mes dettes… pour vous et pour la mairie.
La chaumière apparaissait enfin au bout de cet interminable chemin et d'une grosse clef sortie de sa poche, elle en ouvrit la porte d'une main tremblante.


Nous sommes arrivés ?
Tout en opinant de la tête elle confirma : Ou… Oui… c'est ici…

Elle le fit entrer sans cérémonie, à sa propre suite et ne put que s'asseoir de soulagement sur la première chaise venue, l'une des quatre jonchées autour d'une petite table.

Je vous… remercie beaucoup d… de votre… sollicitude Aadess

_________________
Adess
Une fois arrivé à l'intérieur de la maison, il jeta un rapide coup d’œil. C'était d'une grande simplicité et la maison était encore plus petite vue de l'intérieur.

Je vous… remercie beaucoup d… de votre… sollicitude Aadess

Il scruta le visage de la brune et fit ce qui lui semblait être un petit sourire... qui était en fait une moue gênée.

Ne me remerciez pas...

Il fit un geste en direction de la porte et ajouta :

Restez couchée, je vais voir si quelqu'un dans le village peut vous aider... Et si je ne trouve personne, je m'en irais chercher un érudit à Angers...

Sur ce, il tourna les talons en espérant que l'état de la brune n'allait pas empirer.
Catterine


Adess repartit, elle ne put faire autrement que de faire ce qu'il lui avait conseillé et donc de se reposer, bien au chaud.
Elle se sentait faible comme jamais, ses multiples quintes de toux l'épuisaient, elle n'arrivait plus à respirer et ses nausées l'empêchaient de s'alimenter suffisamment.
Malgré sa profonde lassitude et peut-être plus par plaisir des souvenirs que par réelle utilité médicale, elle fit infusé du Thym dans son petit chaudron suspendu à la crémaillère de sa cheminée.
L'odeur agréable, souvenir de son enfance, se répandait doucement dans la maisonnée et même si elle l'ignorait, le thym avait un effet antiseptique qui ne pourrait lui faire que du bien.
Après cela, couverte de châles et sous maintes couvertures, elle se coula dans sa couche, la fièvre la faisant presque délirer et la faisant parler dans son sommeil tourmenté…

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Adess
Alors que la vieille femme marchait à ses côtés, Adess la détailla du regard. Elle était vieille... Assez petite. Presque maigre. Le peu de cheveux qu'il lui restait était d'un blanc laiteux. Elle marchait d'un pas raide. Et son visage était fermé. A croire qu'elle n'avait jamais aucune émotion.
Ils arrivèrent en vue de la chaumière de Catterine... Il espérait que la vieille allait pouvoir faire quelque chose pour elle... Une fois à la porte, sans même attendre que le jeune lui dise d'entrer, elle ouvrit la porte et la referma sur elle.


Bien... Ce n'est pas que je tenais à assister aux soins mais bon... la politesse, quoi !
Catterine


Allongée et couverte comme au pôle nord et ses pensées perdues dans un demi-délire fiévreux, sa tête se balançait de temps à autre comme si elle cherchait quelque chose, comme voulant sortir d'un rêve, comme cherchant une issue à son mal.
Les fumigations de thym avaient un peu calmé sa toux mais sa respiration restait sifflante et encombrée.
Malgré sa demi-conscience, elle entendit la porte de chez elle s'ouvrir et se refermer, puis vaguement la voix d'Adess, comme étouffée.
tentant de rouvrir ses prunelles jadiennes, elle vit une silhouette qu'elle ne reconnut pas.
Son premier réflexe évidemment aussitôt de s'enquérir du bienfaiteur.
Clignant des paupières sous ses yeux brûlants, elle regarda la vielle femme s'avancer…

Adess ?
Où… où est Adess… ?


Après cet effort vocal, une petite quinte ne se fit pas attendre, l'épuisant encore du faible effort à fournir pour tousser.
Son esprit avait du mal à garder les pieds sur terre et recommençait un peu à divaguer, murmurant des choses compréhensibles, à priori seulement pour elle-même…

Pourquoi la mer est bleue papa… ? et passant d'une pensée à une autre, continua… il faut pas qu'il… me voit… il va me tuer
je suis sure…
toussotement… que ç'ça… t'ira très bien, garde-le…

Ses yeux se rouvrirent sur un petit moment de conscience, attrapant le bras de la vieille femme qui s'était approchée, des larmes de pure détresse coulant sur ses joues pâles…
Ils veulent me tuer, s'il vous plait, empêchez-les…

_________________
La_vieille_apothicaire
L'apothicaire entra dans la petite maison. L'air était humide et sentait le thym... La souffrante était sur son lit, emmitouflée dans des draps et des couvertures.

Adess ?
Où… où est Adess… ?


Elle leva un sourcil interrogateur mais ne prit aucunement la peine de répondre.

Pourquoi la mer est bleue papa ?… il faut pas qu'il… me voit… il va me tuer
je suis sure… que ç'ça… t'ira très bien, garde-le…


La jeune femme délirait. Il fallait absolument calmer sa fièvre. La vieille posa sa besace sur la table de la pièce principale et en sortit un petit chaudron, une râpe, quelques morceaux d'écorce de saule blanc et un petit morceau de gingembre frais. Elle remarqua un seau rempli d'eau dans la pièce... Parfait ! Elle y plongea le chaudron pour le remplir puis le suspendit au-dessus du feu.
Elle se tourna vers la porte, l'ouvrit brusquement, regarda le jeune homme et lui dit d'un ton sec :


Allez me chercher un baquet et beaucoup d'eau !

Ensuite, elle ferma la porte et retourna à sa préparation. L'eau commençait doucement à bouillir. Elle y plongea l'écorce de saule ainsi que du gingembre râpé. L'écorce servirait d'antipyrétique et le gingembre masquerait le mauvais goût et éviterait à la brune d'avoir des nausées... Car assurément, elle allait en avoir !
Après quelques instants, la décoction fut prête. La vieille femme sortit une petite passoire, passa la décoction et pressa l'écorce ainsi que le gingembre. Elle mit le tout dans une tasse et l'apporta à la brune.


Buvez !

Devant le manque de réaction de Catterine, elle la releva, posa le bord de la tasse contre ses lèvres et la fit boire de force. La brune toussa mais avala l'intégralité de la décoction.

Bon, maintenant, l'infusion...

Elle reprit son chaudron, l'emplit à nouveau et le suspendit au-dessus de l'âtre. Puis elle sortit un sachet dans lequel elle avait mis un mélange d'herbes et notamment des bourgeons de pin sylvestre et des feuilles de plantain lancéolé, des plantes tout indiquées pour soigner une fluxion de poitrine.
Une fois l'infusion prête, elle apporta de nouveau la tasse à la brune et la fit boire.

Elle avait fait son possible. Elle décida d'aérer brièvement la pièce pour renouveler l'air et s'assit sur une chaise en attendant le baquet.
Catterine


Les images inconnues et fantasques succédaient aux souvenirs et vice-versa.
Certains bruits autour d'elle, la ramenaient parfois à une réalité temporaire mais la forte fièvre avait bien souvent raison de ses forces et la faisait replonger dans ses rêves.
Elle entend de nouveau la porte mais n'a pas le courage d'ouvrir les yeux quand l'apothicaire donne un nouvel ordre, elle n'a même plus la présence d'esprit de se demander à qui la vieille parle.
Simplement, on la redresse d'abord puis lui intime l'ordre de boire mais le souvenir qui lui vient à cet instant est celui de Gild' lui donnant à boire cette coupe d'alcool fort qui la fait grimacer.
Elle secoue vaguement la tête pour signifier un "non" qui de toute façon ne sera pas écouter.
Le breuvage porté aux lèvres malgré elle est chaud, brûlant même et elle râle un peu en gémissant de s'être quelque peu brûler la langue mais rien n'est comparable au goût…
Un goût étrange, encore jamais connu et qui lui donne un haut-le-cœur mais elle parvient à garder son estomac "en laisse" pour cette fois.
Se reposant de nouveau pendant que la vieille femme fait son devoir, ses yeux ne sont que des paupières qui papillonnent, éblouis par la lumière pourtant habituelle mais qu'elle juge trop forte pour ce mauvais moment à passer.
Et voilà qu'on la refait boire mais c'en est de trop, la gorgée de trop qui ajoute à la précédente qui lui pesait déjà sur l'estomac.
Elle se met à vomir, de l'eau forcément, pas trop mais suffisamment pour retrouver un peu de sérénité dans ses entrailles.
Une bise fraiche vient caresser ses joues en feu et voilà qu'elle réfugie un peu plus son visage au chaud de ses couverture en se remettant à grelotter et à claquer des dents.
Qu'allait-on lui faire encore subir ? elle ne le savait pas et ne se posait plus vraiment la question…

_________________
La_vieille_apothicaire
La brune rendit tous les efforts de la vieille... Celle-ci émit un claquement de langue désapprobateur, se leva prestement et s'affaira à nettoyer.
Mais après seulement quelques secondes, quelqu'un frappa contre le battant.


Ah, le baquet !

Elle trottina jusqu'à la porte, l'ouvrit et sans même regarder le jeune homme, elle ordonna d'un ton sec :

Mettez-le ici et faites chauffer de l'eau !
Légèrement, d'accord ? Je ne veux pas faire un potage...


Ensuite, elle referma les fenêtres pour ne pas indisposer la souffrante qui, avec sa fièvre, ne devait guère apprécier. Puis, elle aida le jeune homme à faire chauffer l'eau et mit un sachet d'herbes dans le baquet. Son but ? Faire prendre un bain à la malade. La fièvre, c'est de la sueur et la sueur, c'est malsain !
Elle regarda le jeune homme quelques instants, alors que celui-ci était aux prises avec le chaudron d'eau et lui dit d'un ton moralisateur :


Votre amie ne supporte pas le traitement ! Elle a tout régurgité. Ce n'est pas très malin...

Le pauvre la dévisagea puis, ne sachant que dire, haussa les épaules et se remit à la tâche.

Quelques instants plus tard, la vieille décida qu'il était temps pour la brunette d'aller faire trempette. Elle s'en alla s'asseoir sur le bord du lit pour constater son état. Fiévreuse, malade et incapable de boire le traitement ! L'apothicaire poussa un long soupire, puis commença à dévêtir la souffrante.
Elle jeta soudain un regard courroucé au jeune homme qui, en comprenant ce qui allait se passer, s'était mis bêtement à rougir et à se cacher les yeux.


Ne restez pas là, sortez !

Le jeune homme s’exécuta dans l'instant et la vieille femme, elle, soupira de plus belle.

Il est serviable mais un peu idiot...


Une fois la brune déshabillée, l'apothicaire, malgré sa chétive apparence, la souleva et la plongea délicatement dans l'eau. Puis elle se mit à frotter doucement sa peau de ses petites mains. Elle parcourut le corps de la jeune femme, sans sourciller, jusqu'au moment où, en voulant frotter son dos, elle découvrit des marques de brûlures et d'anciennes traces de coups. Elle fit une moue attristée et sembla se faire plus douce encore.

Lorsqu'elle eut nettoyée la brune, la vieille femme trottina jusqu'au lit, retourna le matelas et les draps, afin que rien ne souille la saine peau de Catterine puis retourna auprès de cette dernière. Elle prit un linge d'aspect propre et se mit à frictionner la chair frissonnante de la malade. Enfin, elle l'accompagna jusqu'à son lit, la fit coucher, la couvrit et lui murmura :


Maintenant, tâchez de dormir un peu...
Catterine


Son estomac soulagé, ce fut au tour de son odorat, par conséquent d'être indisposé par les relents de vomissures.
La vieille femme, semblait avoir une énergie comme elle en avait rarement vu chez les vieilles gens et en tâchant de réfléchir un peu, elle ne se rappelait pas l'avoir déjà vue au village.
Où Adess avait-il bien pu dégotter cette femme ? Mystère mais elle semblait agir avec connaissances de ses actes et faible comme était la brune, elle ne risquait pas de s'opposer à quoi que ce fut.
Un nouveau toc à la porte et la vieille parle de bacquet.
L'eau, Catty adorait ça… mais en cette circonstance particulière, elle rechignait à l'idée de quitter le confort de ce qui la couvrait.
Adess était de nouveau là. Elle aurait voulu lui parler, le remercier mais le pauvre était plutôt occupé à exécuter les ordres de la matriarche.
Cette dernière se pencha de nouveau sur elle, regardant son état puis, couvertures lentement mais surement écartées, la brune frissonna et par réflexe chercha à remettre sur elle les draps déjà loin.
Voilà que maintenant elle commençait à la déshabiller et bien sûre Adess sortit de nouveau dans un léger claquement de porte.
Elle ne releva même pas la remarque de la vieille femme quant à la possible idiotie d'Adess ; elle le connaissait assez pour savoir que ce n'était pas le cas.
Elle tâcha malgré tout d'aider l'apothicaire comme elle pouvait, comprenant que malgré son indisposition, elle essayait de l'aider à guérir.
Grelottante de plus belle et prostrée, elle se plongea, avec l'aide de la grand-mère, dans l'eau chaude qui, malgré qu'elle soit pourtant légèrement fumante, ne lui semblait pas encore assez chaude.
Elle ne cessait de claquer des dents et la vieille de frotter son corps malade comme si elle était la maladie elle-même. Par automatisme, elle releva sa longue chevelure d'ébène qu'elle laissa retomber devant elle pour s'en couvrir.
C'est au geste moins brutal de la vieille, qu'elle se rappela et comprit ce qu'elle venait de voir. Aucun mot ne sortit, juste un soupire et c'était tant mieux.
Elle n'avait nulle envie de s'expliquer sur sa vie passée bien que, étant en état de faiblesse, elle l'aurait sans doute fait sans trop réfléchir, ses idées n'étant pas encore bien en place.
Elle avait froid dans ce bain improvisé mais l'eau avait au moins l'avantage de sentir bon et finalement, bien qu'elle l'aurait admis à contre-cœur tel le contraste de la fièvre avec l'eau fut important,
elle se sentait quand-même mieux d'être lavée et quand enfin la vieille la fit ressortir et l'aida à se sécher, elle soupira légèrement d'aise, surtout en ayant retrouver son lit .
Ses quintes de toux s'étaient calmées et elle pouvait de nouveau respirer et se reposer sans être trop gênée, se sentant à présent comme un chat enroulée bien au chaud dans un châle de laine confortable.
Elle commença à fermer les yeux et avant de sombrer de nouveau dans un sommeil, cette fois-ci, réparateur, murmura un merci à l'intention de l'apothicaire.

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Adess
Adess s'était assis sur un petit muret, attendant que la vieille bique finisse son office. Il pensait, il songeait presque. A tout, à rien. Il regardait les étoiles en laissant son esprit vadrouiller.
Puis, soudain, il entendit la porte s'ouvrir puis se refermer. La vieille femme le regarda brièvement et s'approcha lentement de lui.


Elle dort... Réveillez-la dans quelques heures.

Il l'a dévisagea pendant quelques secondes, se demandant si Catterine s'était endormie paisiblement ou si elle était tombée dans un coma fiévreux.


Dites... Vous savez faire une décoction, n'est-ce pas ?


Adess acquiesça timidement.

Bien alors une décoction de ça et une infusion de ça.


Elle lui tendit deux paquets. Celui qu'elle tenait dans sa main gauche contenait l'écorce de saule blanc et l'autre, le mélange d'herbes. Le jeune homme s'en saisit et sembla faire un effort de concentration pour se souvenir quel sachet devait servir à la décoction et quel sachet devait servir à l'infusion...

La vieille femme poussa un long soupir puis tourna les talons. Elle semblait repartir chez elle. Adess la héla alors :


Hé ! Je...

Vous vous en sortirez très bien !


Et elle s'en alla. Le jeune Craonnais la regarda, l'air stupéfait. Elle le laissait, seul...
Catterine


Tout est calme et les quelques chouettes hululent dans la nature obscure.
Dans son sommeil profond et sans vraiment de rêves… La petite brune sur la voie de la guérison entendait des voix, des bruits, une porte qui s'ouvre puis se referme…
Sa respiration, profonde, se faisait déjà plus facilement malgré un léger sifflement toujours présent.
La vieille femme était partie, laissant la brune chez elle, aux bons soins d'Adess qui était resté dehors.
Peu de temps après, la porte se rouvrit pour se refermer derrière quelqu'un qui entrait. Quelques pas dans la pièce, des soupirs, et une chaise qui se traine non loin d'elle.
Les odeurs des tisanes et du bain parfument l'air ambiant et le feu crépite joyeusement dans la petite cheminée pendant que la nuit fraiche et étoilée s'est étendue au dessus du village.
Les heures s'allongeaient doucement dans le crépuscule et se fut le bruit d'une bûche que l'on remet dans le feu qui fit sursauter Catty dans son sommeil.
Celui-ci se faisait moins lourd et la brune remua dans sa petite léthargie. Le feu de la cheminée lui brulait presque ses joues qui s'étaient colorées de rose sous la sensation de chaleur.

Catterine ?
Une voix, masculine et peu sure d'elle, l'appelle doucement. Une voix qu'elle connait mais qu'elle n'arrive pas encore à remettre sur un visage. C'est un rêve ? Elle revoit des parcelles de souvenirs, des visages, d'hommes, de femmes, de son enfance et du reste de sa vie, le tout sans queue ni tête.
Catterine !
Puis la voix s'affirme un peu plus, peut-être inquiète ? Peut-être excédée ? Toujours est-il que l'effet escompté fut réalisé et les jades de la brune de s'ouvrir soudainement dans un sursaut. Que voit-elle ? un mur.
Elle est recroquevillée sur le côté, un bras blanc et nu passé au dessus des couvertures.
Clignant un peu des yeux pour réaliser ce qu'elle était en train de regarder, elle se tourna sur le dos, un peu perdue dans ses pensées avant de réaliser qu'Adess était assis juste à côté d'elle.
Adess… ? Dit-elle d'une voix un peu enrouée.

_________________
Adess
Catterine ?

Cela devait faire quelques heures que la vieille était partie, le laissant seul pour s'occuper de la malade. A vrai dire, il ne savait pas réellement ce qu'il en était... Il s'était endormi sur une chaise, les bras ballants, la bouche grande ouverte et ne s'était réveillé que quelques minutes auparavant. Il venait de mettre une bûche dans l'âtre rougeoyant et essayait désormais de réveiller la brune.


Catterine ?


Elle était en position fœtale, tournée vers le mur. Le jeune homme, qui était encore ensommeillé, s'assit sur le bord du lit. Le dos de la brune lui faisait face et, du fait qu'elle avait passé l'un de ses bras au-dessus des couvertures, celles-ci laissaient entre apercevoir une partie du dos, dénudé, de la souffrante. Gêné, le visage du brun était dévoré par un feu féroce. Il détourna le regard et, alors qu'il allait sortir pour calmer ses ardeurs, la brunette sembla s'animer enfin.

Adess… ?


Oui, Catterine... Vous devez vous réveiller. Il faut prendre votre traitement.

Il se leva, retourna à la table et se saisit des deux sachets.

Votre décoction et votre infusion.
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