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[ RP Grand Ouvert ] Dans ma Brume...

Anaon
"Dis-lui que je ne l'aime plus. Dis-lui que je n'ai plus envie de le voir. Dis-lui que je ne veux plus lui parler. Dis-lui qu'il ne me manque pas. Dis-lui que je ne pense plus à lui. Mais ne lui dit pas que je pleure en disant ça..."
    - Anonyme -


    *

    Indolence.

    Le feu s'est tarit dans le lit de mes veines, ne me laissant dans la bouche qu'un goût de poussière. Brasier consumé, rage épanchée, qui ne délaissent derrière eux que des bûches moribondes et des braises maladives. J'en crache des cendres.

    Inspiration.

    Assise sur un lit de feuilles mortes, adossée contre l'écorce d'un arbre rabougri, elle se livre au silence mortuaire qui gèle la forêt. L'air est immobile, tout comme son être qui ne s'ébranle que d'une poitrine qui se soulève. Courbée comme le vénérable qui lui fait un dossier. Rongée comme un chêne résigné qui se laisse travailler par le vers.

    La terre crache une haleine de brume qui dépose sur la mousse sauvage des perles liquides. Elle mord de sa fraicheur la peau laissée à nue et brule de froid les poumons qui la respirent. Bientôt, Erda reprendra l'allure des vestales drapées d'immaculé. Pour l'heure, elle exhale un brouillard qui dévore l'horizon avec autant d'avidité que celui qui empoisse les pensées de l'esprit à la dérive.

    Je sens encore les vapeurs âcres qui suintent de mon âme. Des relents d'amertume, des lambeaux délétères de l'ire qui n'est plus et qui abandonne sur le pavé l'animal qui s'est si bien écorché. Blessé par ses propres pensées. Mutilé par ses propres émotions.

    L'arbre saigne sur la tête brune des feuilles d'ocre qui se meurent dans leurs ultimes danses. Comme lui, inexorablement, elle s'effeuille. Les années s'égrènent, avec elles les peines. Devant ses yeux à demi-clos, elle voit se creuser plus encore le gouffre qui l'attend. La raison en lèpre, elle sait qu'un jour viendra le claquage de ses méninges qui signera le début d'un non-retour vers des limbes qu'elle ne veut atteindre. Folie.

    Il fait froid. Elle n'en frissonne pas. C'est au silence figé dans les larmes en suspension qu'elle frémit. Elle s'est enfermée dans le cœur des bois comme on s'encloître dans une chambre pour y broyer son noir. Mais Château-Gontier lui est irrespirable. Le loup est de nouveau entré dans la bergerie. Le mouton noir s'est enfuit.

    Petite poupée de chiffon alimentée pas la rage qui n'est plus, je m'effondre. Vidée. Encore. L'âme béante par une plaie dont je tâte la blessure, en vain. Entaille infectieuse, lovée trop loin dans son carcan de chair, qui m'interdit la moindre suture. J'attends, le Temps, le tisseur de mensonge qui se dit si bon remède au cœur qui saigne.

    Les mains se resserrent sur le bois de son arbalète. La tête se redresse dans un soupire qui se meut en un nuage vaporeux. Les azurites se révèlent pour aller frôler de leur langueur le cheval qui broute à ses côtés. Le rétif saura retrouver, lui, le chemin que la brume voile à ses yeux de femme. Les prunelles glissent sur les côtes flanquées de l'arc long et le regard se fait tendresse. Ultime vestige d'une vie en ruine et d'un amour crevé. Un pincement ancien qu'elle avait oublié de ressentir, se manifeste de nouveau dans sa poitrine. Le regret de celui qui, jadis, empoignait cet arc pour aller chercher dans la forêt de quoi nourrir la famille qu'elle s'apprêtait à lui offrir.

    Un nœud dans la gorge. Elle sent les larmes lui ourler les paupières sans pour autant en franchir la barrière. La tête reprend sa place et les azurites contemplent la rondeur proéminente qui lui alourdit la panse.

    En temps normal, elle serait allée décharger sa hargne dans les bras des tavernes. Chercher à se blinder le bide d'alcool jusqu'en recracher ses tripes. Choper le premier clampin venu pour le provoquer et exulter sur sa trogne jusqu'à s'en faire péter les phalanges. En temps normal oui, l'Anaon se serait livrée corps et âme dans cet engrenage pernicieux de l'auto-destruction. Oublier la prime douleur remplacée par une autre. Sentir dans ses veines la jouissance factice de se sentir maitre de ses faits et non victime. En temps normal oui... Elle aurait flirté avec la mort pour mieux frôler la vie. Frémissement des narines. Mais cette panse habitée par des mois de vie l'en interdit. Les doigts se crispent un peu plus encore.

    Amour indigeste. J'en vomirais la bile s'il n'était pas ancré dans mon organisme comme un parasite. Il a abandonné mon cœur pour se repaitre de mes entrailles, l'indésirable. Amour fécond, Amour de cons.

    Mais je suis contaminée. Syndrome Judas.

    Qu'est-ce donc qui la retient d'essayer une fois de plus de se débarrasser de cette vie qui s'est liée à la sienne ? Le remord et la peur de revivre l'horreur qui avait vidé prématurément son corps de l'enfant qu'elle portait ? L'envie et le devoir d'assumer pour une fois l'erreur qu'elle a commise. Aujourd'hui pourtant, elle n'est plus sûr de rien. Puisqu'Il est revenu. Puisque pour lui, elle ne vaut pas mieux qu'une simple catin. Elle qui, pourtant, et malgré elle, porte son fruit.

    Alors pourquoi ne pas chercher à tout abréger...

    Un craquement perce la brume. Le regard se relève pour accrocher les voiles de gris. Insondables. L'oreille guète. Elle sait que Visgrade à côté d'elle a redressé la tête. Bien imprudent est l'animal qui se risque aussi près de la chasseresse avec autant de maladresse. Dans un geste empreint de la lassitude des résignés, la main serre le pied de biche qui vient tendre silencieusement la corde de l'arme dénuée de carreau.

Musique " Radioactive" par Imagine Dragons. Bien que la musique peut sembler n'avoir aucun rapport, elle m'a pourtant bercé durant tout l'écriture de ce post.
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Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III -Anaon dit Anaonne[Clik]
Linien_lamora
La rumeur alla vite à Chateau-Gontier, lorsque le chaperon disparut ce jour-là. L'on s'affolait, certains commencèrent à explorer les alentours à pied, d'autres réquisitionnèrent des chiens, et d'autres encore sellèrent des chevaux pour partir à la recherche du chaperon de Yolanda.

Qu'est ce qui motiva ce soir-là le cuisinier d'enfourcher une jument ? Il ne le savait guère, il ne connaissait que peu la mercenaire, assez pour tolérer ses incartades dans ses cuisines en tout cas, mais pas suffisamment pour laisser échapper quelque confidence ou écouter celles de la balafrée.

Les sabots avaient marqué la terre meuble et humide des temps automnaux, ainsi pister la mercenaire avait été plus aisé qu'attendu, même si Linien avait été surpris de partir en direction des bois, et non de la civilisation. Les traces avaient été suivies à moindre vitesse, pour ne pas perdre leur vue dans la brume qui se levait. La monture fut trouvée et Linien descendit de la jument, prenant son épée en main. Élevé dans les légendes druidiques, le jeune homme savait ainsi que dans ces brouillards pouvaient parfois se réveler certaines choses indésirables. Son propre parcours ésotérique lui, l'amenait à considérer l'instant comme une croisée des chemins.

Le pouce glissa pour dissimuler les armoiries sur la garde de l'épée. D'apparence on pouvait penser qu'il pouvait à peine soulever ce genre d'armes, mais la prise était ferme et assurée. La voix un peu rauque fendit la brume, qui dévoilait peu à peu la silhouette de la femme recherchée.


Ce n'est pas un temps à dormir dehors, même pour un chaperon.

En plus on se les pelait dans le coin.
Anaon
    Aux abois. Jamais sereine, jamais en paix. Visgrade a tourné la tête ailleurs, elle, elle guète toujours le manteau de brume. Une main se dégage de l'arbalète pour aller frôler le carquois. Il est loin aussi, le temps ou elle pouvait se permettre de courir le bois pour traquer ses proies. Maintenant, il n'y a bien que sur le pavé qu'elle ferre son gibier. Plus humain que bête. La nostalgie accroit sa poigne autour de son cœur. Ah... Forêt de Chabrière, elle, qu'elle connaissait en long en large et en travers...

    Les doigts pincent le carreau qui coulisse de son écrin. Frémissement dans la brume.

    Je me souviens aussi des landes Bretonnes. De ses terres sauvages foisonnantes de vie quand revenait l'automne. Des traques de longues haleines quand de femme je me faisais bête. Animal. Pour gagner quelque écus et perdre un peu de temps. Depuis quand n'ai-je pas revu ses rivages... Je l'ai quitté, épousée endeuillée, dans sa robe d'hivers, pour les beaux yeux d'un homme. Elle me manque. Tout comme il me manque ces instants partagés. Il me manque un sourire. Une étreinte échaudée sur une stèle bretonne, loin des routes qui tracent des cicatrices sur la peau de la terre. Loin des sentiers battus du commun, des mœurs et de la décence. Loin de tout, rien que Nous.

    Il est si proche... et pourtant si loin.

    Silence dans le geste, le carreau trouve calmement la gorge de l'arbalète. Depuis l'insondable exhalaison de la terre les craquement s'accentuent. Des brindilles qui se brisent, des feuilles qui se froissent. La bête est blessée ou en proie à une imprudence ahurissante. Les doigts ont rejoint la gâchette de l'arme. La femme n'a toujours pas bougé. Un sourire ironique vient crever un instant sa lassitude. Elle prie, pour que ce ne soit pas un sanglier. Sans doute n'aura-t-elle pas même le temps de se lever. Tout juste, pourra-t-elle lâcher son carreau. Ça se rapproche.

    Encore un peu... Et soudain un sursaut, le bruit inattendu d'un galop brise l'acmé de l'instant. La bête invisible s'enfuit dans un brouhaha de buisson qui s'agitent. L'Anaon reste figée dans sa surprise. L'hennissement de sa monture appelant son semblable viole le silence et le visage pivote pour apercevoir Linien qui déchire la brume au clair de sa lame. Un soupire agacé s'évade de la gorge blanche. Fuyez Château-Gontier et c'est Château-Gontier qui vous retrouve. Ainsi on ne lui accordera aucune accalmie.

    Le visage de l'ainée retourne se poser sur son arme et les doigts se détendent doucement de la gâchette.

    _ Il ne fait pas plus froid qu'entre les murs d'un château. Ce n'est pas non plus un temps à trainer dehors... pour un gamin.

    L'animosité est étouffée par un timbre des plus las. Ah! Sans doute aurait-elle préféré voir bondir une Galipotte que de se retrouver avec un être du château qui traine derrière lui le souvenir cuisant de cette après-midi. Le sillage d'une algarade. Un parfum de Judas.

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Linien_lamora
L'épée fut rangée au fourreau dans un chuintement rassurant. Un rire un peu léger retentit dans l'air à la réplique acerbe de la mercenaire, avant de s'évanouir dans la brume. Un rire qui avait étiré un bref instant les cicatrices sur le visage du couturier.

Je ne suis pas un gamin.

Oh que non, même si il se plaisait à le faire croire. C'était un masque rassurant et Linien avait renoncé depuis déjà plusieurs mois à ce qu'il était autrefois. Son ton n'était pas vexé, il semblait juste goûter à une plaisanterie qu'il devait être le seul à connaitre. Il reprit d'un ton plus courtois.

Ils s'inquiètent.


Il n'était pas besoin de préciser qui, la mercenaire devait s'en douter. Il sembla vouloir regarder autour de lui, mais la brume rendait hélas le paysage inintéressant.

Mais si vous voulez, je vous laisse ici, en attendant que vous daignez rentrer.

Moi je voulais juste me promener un peu à cheval pour voir si le monde était fidèle à lui-même depuis le temps... Les cuisines de Chateau-Gontier sont agréables, mais cela devient routinier.


Un hennissement dans le brouillard, les bêtes n'aimaient pas forcément ce temps. Ni lui non plus à vrai dire.

Je dirai néanmoins au Bonbon que vous êtes bien vivante.
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Anaon
    Les lambeaux de brumes ont retrouvé leur imperturbable danse, morne et silencieuse. Tel un cortège de spectre dont on ne distingue ni la tête ni la queue et qui n'échappe plus aucun bruit de bête. Il n'y a plus rien pour titiller l'ouïe féminine. Les azurites s'y sont pourtant accrochées, encore. Un soupire soudain, comme un rire retenu qui ne s'exprime que dans un sourire.

    _ Ce ne sont pas trois voiles de brume qui vont me manger, garçon...

    Mensonge. Mensonge, elle le sait. Sous cette épaisse carapace de flegme, elle garde, vivace, une méfiance exacerbée, parfois muée en une peur muette qui lui ronge les tripailles. Paranoïa. Elle le sait,l' Anaon, qu'il faut craindre le noir et la brume. Il n'y a pas que des lapins ou des sangliers qui s'y cachent. On y trouve des êtres d'une autre essence... Superstition. Mais la balafrée a aussi embrassé le feu depuis bien longtemps pour se risquer constamment à en jouer avec les flammes.

    L'immobile s'ébranle. Une main prend appuie contre l'arbre derrière elle et la mercenaire consent enfin à se relever, faisant crisser les feuilles mortes qui lui faisaient comme un catafalque. Dressée de toute sa hauteur, elle redresse la tête pour suivre le trajet de son souffle emmailloté de buée. On croirait les branches de l'arbre décorées de poussière, comme les poutres affligées d'un grenier vétuste, uniquement visité par les insectes et quelques courants d'air. Oui, c'est çà la brume. Une nature qui prend de l'âge et qui sent le moisie. Remugle de mousse humide et d'herbe putréfiée. Et pourtant, comme une vieille malle oubliée au fin fond d'un galetas, c'est de là que l'on extrait ces plus précieux souvenirs. De la poussière que l'on consent à respirer de plein poumon dans un sourire.

    Le souvenir, c'est un parfum de renfermé aux relents de bonheur.

    Les pulpe effleure l'écorce dans un geste de tendresse. Rudesse du bois qui lui paraît être d'une douceur sans égale. L'échine s'agite. Tressaillement. Les doigts se surprennent à chercher sur l'arbre une entaille... Et plus loin, une gravure. Jeunesse ingénue. Mais sur cet arbre-là, elle ne trouvera rien. La mémoire se rétracte doucement. Elle retourne dans son coffre que le présent scelle à double tour. Et les doigts se défont de l'écorce.

    _ Ainsi, quand ce n'est pas moi qui viole ton territoire c'est toi qui piétine mes plate-bandes...

    Le timbre est égal. Presque sibyllin. Sens mordant ou non? Sait-on. La sicaire se retourne, bafouant d'un pas la brume qui lui baise les pieds. Elle enlève le carreau de la gorge de l'arbalète avant d'actionner la gâchette, débandant la corde à vide dans une vibration sourde. Elle s'approche de sa monture qui, naseaux frémissant, gratte le sol en envoyant quelques œillades intéressées à la jument du jeune Linien. Une légère claque dans le nez pour lui redresser la tête.

    _ Arrêtes tes conneries Grand Con.

    Contrarié, l'étalon couche les oreilles, singeant la menace et faisant claquer ses émaux près de la main coupable. Sans pour autant prendre le risque ne serait-ce que de la frôler.

    _ Il y a meilleur temps, pourtant pour se risquer à quelques ballades...

    Le visage se tourne sur le jeune homme. Non... Bien sûr que non. Il n'y a pas meilleur temps pour se remettre les idées en place.

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Linien_lamora
Pour le mystique qu'il était, les propos d'Anaon sur la brume firent sourire Linien. Ainsi renchérit-il dans le même esprit sybillin :

Nul ne sait ce qui se cachent derrière les voiles, vous savez.

La mercenaire finit par se lever et lui reprocher, d'une certaine façon, sa venue. Il trouva cela étrange, n'ayant jamais considéré que partir à la recherche d'une fugueuse consistait à empiéter son intimité. L'unique fois ou Linien s'était risqué à quelque chose dans ce genre, c'était agé d'à peine treize ans, sur un cheval inconnu, entre Orléans et Paris, avec...
Linien interrompit la vague des souvenirs et répondit.


Au moins sommes-nous à égalité dans cette guerre de territoire, si c'est ainsi que vous considérez les choses... Même si je vois mal quelles plates-bandes je suis en train de piétiner, à vrai dire.

La mercenaire ne s'était pas prononcée sur la suite des choses, si elle voulait rester seule, ou si elle s'apprêtait à le suivre pour rentrer à Chateau-Gontier.

A la pique d'Anaon, un regard serein fut rendu, il en fallait visiblement plus pour contrarier Linien. A fréquenter Yolanda toute la journée, on devenait d'une patience presque angélique. Les plaisanteries glissaient généralement sur le couturier comme les gouttes d'eau sur les plumes des oiseaux.


Probablement, tout comme pour se vautrer au pied d'un arbre...

Sur ces mots, en un geste sur, le couturier grimpa sur sa jument.

Je vous raccompagne, ou bien ?
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Anaon
    En réponse, le silence. La main vient flatter le flanc de la monture. Quelle intimité bafouée? L'œil se perd dans le paysage sirupeux. Cette brume... C'est un peu comme mes pensées, aussi confus. Poisseux de pensées ambigües. Les doigts cheminent sur le poil doré pour se glisser sur le bois de l'arc long. Pourquoi l'avoir pris... Et pourquoi avoir charger la monture comme elle le faisait quand elle retournait sur Paris? Apprêtée du strict nécessaire : ses armes. Elle ne comptais pas quitter Château-Gontier pourtant... Non?

    Nous dirons que c'est par nostalgie, de retrouver le goût des errances passées... Avant l'Anjou, avant Judas, même.

    _Probablement, tout comme pour se vautrer au pied d'un arbre...

    La mercenaire se fige. Ricane. Et ne trouve rien à redire. Mine de rien, il a de la réparti quand il veut le gamin. La femme s'affaire à attacher l'arbalète en croupe de l'étalon.

    _ Les feuilles mortes... La senestre attrape les rênes, le pied passe à l'étrier...çà fait un siège plus moelleux.

    La femme prend place doucement, grimaçant à la vue de ce ventre qui n'aura bientôt plus sa place entre le pommeau de la selle et le reste. Elle avise d'un regard las l'encolure arrondie et les oreilles couchées de la monture qui ronchonne de contrariété. Attente du geste prévisible des dents qui vont chercher à lui niaquer le bout de la botte. Le pied shoote le premier dans le nez qui s'approche de trop près.

    On peut partir maintenant.

    _ Humf... Je m'en voudrais de vous laisser prendre le risque de vous faire bouffer par une galipotte. Je crois que je me ferais décapiter pour avoir laisser crever le seul faiseur de madeleine de Château-Gontier. Et je veux pas avoir à supporter une armée de dépressif... Le sucre, c'est la vie dit-on... Ou le gras, je sais plus.

    Anaon, ou l'art de tourner les chose à SA sauce. Les talons se resserrent contre les flancs de l'équidé qui se met en route, égrenant ses pas relevés qui brisent en lambeau la brume épaisse. Hum. Encore heureux que les chevaux aient un sens de l'orientation à tout épreuve. Dans cette purée de pois, on y verrait goutte.


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