Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Marcher vers l’inconnu

Jesrad


Compiègne – Propriété de Gabriel


La vie est imprévisible. Même les meilleurs plans ont leurs failles et le chaos, toujours, finit par imposer sa loi. Une félicité absolue ou un désastre inexpugnable peut vous tomber dessus en une fraction de seconde, modifiant de tout au tout le cours de votre existence bien réglée, qu'elle soit heureuse ou malheureuse. Le temps était venu de provoquer le destin.

Gabriel ne savait plus où donner de la tête. Idées, émotions, craintes et espoirs se chamboulaient sous son crâne. Sa marraine serait de retour à Compiègne dans quelques jours, il avait tant de choses à lui dire avant son départ. Qui aurait cru il y a une semaine encore qu’il suivrait une femme sur un coup de tête. C'était inattendu, presque inespéré. Un regard d’elle avait suffi pour lui redonner espoir, une soirée avec elle lui avait rendu l’envie de vivre. Cependant il se sentait angoissé ; de nombreuses questions le tourmentaient. Viendrait-elle le chercher comme elle l’avait promis ? Et si oui, parviendrait-il à lui confesser l’inavouable ? Il refusait de vivre dans le mensonge et serait bien obligé de tout dire, mais il risquait alors de la perdre à tout jamais.

Son départ étant des plus précipités, il aurait aussi à parler à Ysa plus tôt qu’il ne l’avait prévu. Il n’était pas prêt. Partir et tout laisser ne lui faisait pas peur, il n’avait plus grand-chose à perdre. Mais il est certaines choses que l’on ne peut dire que les yeux dans les yeux et bientôt il serait trop tard.

Après une matinée à tourner en rond, cherchant à toute fin le moyen de se révéler à ces deux femmes sans provoquer chez elles honte et dégoût, il finit par abdiquer. Les mots viendront d’eux même quand le moment sera venu, inutile de se torturer davantage. Il laissa l’excitation de ce départ pour une nouvelle vie reprendre le dessus, c’est ainsi qu’il devait penser maintenant, profiter des bonnes choses et chasser les ombres de son esprit. L’impatience l’envahit à tel point qu’il saisit sa plume et rédigea une lettre enflammée à celle qui détenait son cœur.
Vulya


Compiègne - Auberge du coin


Assise au pied de sa couche, à moitié somnolente, Vulya s'apprêtait à enfiler ses bottes pour aller couper du bois en forêt. Le temps humide la fit rechigner. Elle ne désirait qu'une chose, retourner se fourrer sous ses draps encore chauds en sa compagnie.

Voilà déjà plusieurs mois déjà que la jeune femme avait décidé de mettre un terme à sa vie en Champagne. Trop de souvenirs douloureux y demeuraient,et le fonctionnement de ce duché la dérangeait sur bien trop de points. Seulement elle ne s'attendait pas à croiser un homme, cet homme! Elle prit donc la décision de l'emmener précieusement dans son baluchon et de partir à l'aventure dans ses bras.
Elle quitta donc Clermont et vint se poser quelques jours a Compiègne le temps que celui qui venait d'ensorceler son coeur finisse les préparatifs du grand départ.

Le roucoulement d'un pigeon on ne peut plus banal, derrière la vitre, la sortit de ses pensées. Encore un courrier s'en intérêt pensa t elle. Elle laissa entrer l'oiseau et récupéra le message accroché à sa patte. La moue de la Vulya vira à un sourire comblé lorsque ses yeux survolèrent le nom de l'expéditeur. C'était lui! Celui qui hantait ses pensées depuis que son regard l'avait transpercé en plein coeur, celui avec qui secrètement elle envisageait déjà des milliers de choses dans un avenir commun, celui qui s'était emparé de son âme au cours de cette soirée..

D'un regard étincelant elle se hâta de lire la lettre. Chaque lettre, chaque mot, chaque ligne la faisait chavirer.. Qu'il était bon d'avoir enfin de ses nouvelles! Elle relu le parchemin encore et encore, ne pouvant se lasser de son phrasé.
Submergée d'émotions elle s'étala bras écartés sur son lit et fixa le plafond encore toute remuée par ce magnifique écrit. Ô combien de fois elle avait vécu ce moment, dans un rêve ou l'être aimé se livrait à vous sans retenu, avouant ses sentiments les plus profonds à votre égard. Ce jour était arrivée, elle se pinça la joue pour s'assurer que cette fois ci cela ne sortait pas tout droit de ses fantasmes les plus enfouis en elle.

Il était dit qu'il l'attendait.. elle était là! Seulement nulle adresse ne fut précisée, et elle connaissait a peine son nom, Gabriel... Si l'on s'en tenait au livre des vertus, c'était le nom de l'archange de la tempérance, un signe pour cette jeune femme qui était difficilement contrôlable mais qu'il avait réussit à faire sienne le temps d'un regard. Elle attrapa une plume, une petit pot d'encre, mais n'ayant pas de quoi écrire sous la main, se permit de répondre au dos de la lettre.. Après quoi, elle renvoya le volatile en direction de sa provenance et, plus motivée que jamais, sortit de sa chambre en chantonnant pour aller travailler, en oubliant même de se sustenter.
Jesrad


Compiègne – Propriété de Gabriel


La journée avait passé bien trop lentement. Il n’avait qu’une chose en tête, ou plutôt une personne, la belle Vulya, et un seul espoir, celui de lire une réponse conforme à ses attentes. Après avoir travaillé au champ, il passa rapidement devant la mairie pour lire les dernières nouvelles au panneau d’affichage ; malgré son impatience il devait rester informé, sa charge de SE l’y obligeait. Quand il prit la direction de sa chaumière, le soleil commençait déjà à décliner.

Quand il arriva chez lui, un pigeon – que ferait-on sans ces rusés volatiles ? – attendait sagement sur le bord d’une fenêtre. Le docile animal se laissa attraper et Gabriel put prendre possession du vélin qu’il transportait avant de le remettre en cage dans la remise qui jouxtait sa forge. Le jeune homme rentra en toute hâte, s’installa à une table éclairée à la bougie, déplia le courrier et parcourut tout excité son contenu.

Il fit une moue dubitative en relisant ses propres mots, cet imbécile de pigeon n’avait donc pas trouvé la destinataire du courrier, en voilà un qui finirait en sauce. Pourtant un parfum doux et familier s’était répandu quand il avait ouvert le parchemin. De dépit, il approcha le papier de la flamme de la bougie, un des angles commençait a brûlé quand il lut par transparence des mots qui n’étaient pas les siens. Il éteignit tant bien que mal le coin enflammé et posa ses yeux au verso de la feuille. Son cœur battait à tout rompre, c’était bien elle, elle lui avait répondu. Il relut la lettre encore et encore pour être sûr qu’il ne rêvait pas, ils n’avaient passé qu’une soirée ensemble mais cela avait pourtant suffi à éveiller en eux d’intenses sentiments.

Comme il l’avait fait le matin même, il sortit de quoi écrire et rédigea une réponse sur un parchemin tout neuf. Cette fois-ci il avait décidé d’être un peu plus original. Il posa la lettre sur la table et pendant que l’encre séchait, il fit sa toilette, hors de question de se présenter avec les ongles terreux et des vêtements plein de sueur. Il fourra ensuite la lettre dans une de ses poches et prit la direction de l’auberge.




Compiègne - Auberge du coin


Le soleil commençait à disparaitre à l’horizon. Quand il arriva sur place, la soirée était déjà bien avancée. Il se dirigea vers l’aubergiste et demanda qu’on porte son courrier à la belle étrangère aux yeux verts qui encombrait tout le monde avec ses bagages. Il précisa qu’il attendait la réponse ici-même. Alors qu’une des serveuses emportait le courrier, Gabriel posa quelques questions au propriétaire des lieux ; Vulya n’avait pas encore dîné, le jeune homme fit donc préparer une petite collation et un pichet de bon vin. Il faisait les cent pas dans la salle commune, lançant fréquemment un œil nerveux vers l’escalier qui menait aux chambres.
Vulya


Compiègne - Auberge du coin


Vulya qui assise sur son lit, un pied en appui sur la table de nuit, recousait tranquillement sa robe en lambeaux depuis la soirée du bal, entendit quelqu'un frapper à sa porte.
Elle posa tout son attirail et alla ouvrir. Reconnaissant l'employé de maison, elle lui demanda ce qui pouvait bien l'amener jusqu'ici mais elle se tu lorsqu'elle remarqua le courrier que lui tendait la domestique.
La jeune femme râla d'être dérangée pour si peu en expliquant que les pigeons ça existait! La dame la coupa dans son humeur de chien en lui rétorquant d'un air légèrement embarrassé que le sire auteur de ce courrier l'attendait au rez-de-chaussée..

Elle s'empressa de regarder le nom apposé en signature du parchemin et commença a paniquer.

Il est en bas.. en bas?! Mais je suis pas présentable...

Qu'allait-elle faire? qu'allait-elle dire? devait-elle le vouvoyer? le tutoyer? lui faire la bise? l'embrasser? Oulala que de stress...
Sans prendre le temps d'écouter la réponse de la dame elle lui ferma la porte au nez pour tenter de réfléchir. Déjà pour commencer.. lire la lettre! Il ne l'avait surement pas écrite par hasard. Elle entama la lecture tout en fouillant dans ses affaires afin de dégoter une tenue légèrement plus sexy que celle qu'elle portait encore sur elle, qui avait été étudiée pour aller couper du bois en pleine foret sauvage..

Elle tomba sur une robe légère, confectionnée par ses petits doigts de fée avec un fin tissu aéré, d'un vert amande ravissant, qui hélas n'était pas du tout assortit avec ses yeux. Continuant de mettre sans dessus dessous son grand sac, elle dénicha une tenue quasiment identique à la première avec de fines bretelles, d'une longueur qui s'arrêtait en dessous des genoux mais cette fois d'un tissu de velours. Ce n'était vraiment pas un ajustement que l'on pouvait croiser dans les coutumes vestimentaires d'époque mais, il sortait tout droit de son imagination et lui seyait à ravir.

Elle entama la lecture de la lettre, se mettant à rêver de ses caresses, oubliant toutes tensions ou problèmes extérieurs. Une grimace parut sur son visage lorsqu'elle lu la requête qu'il lui demandait. Elle devait renvoyer le porteur munit d'un objet personnel lui appartenant mais, celui-ci avait été viré par ses soins depuis au moins 10 bonnes minutes. Prise d'affolement, elle enfila à toute vitesse vitesse la tunique bleu nuit pour laquelle elle avait opté, se rua hors de sa chambre en oubliant même de mettre quelque chose à ses pieds. D'un geste de main elle détacha ses cheveux les laissant reprendre leur volume naturel. Elle se calma dès qu'elle l'aperçut.

Du haut des escalier de regarda d'un air amusé Gabriel tournée en rond légèrement agacé qui ne semblait pas encore l'avoir remarqué. D'une voix sensuelle et assez audible pour qu'il l'entende d'en bas, elle lui demanda d'un sourire charmeur:


Alors? On s'impatiente beau brun?

Puis, descendit les marches une à une pour le rejoindre..
Jesrad


Compiègne – Auberge du coin


Gabriel tournait en rond comme un Artésien en cage. Il commanda un verre de lait chaud, pensant que cela le détendrait un peu. Il alla s’installer à une table de la salle commune avec sa boisson, de là il pouvait garder un œil sur l’escalier. Les choses se bousculaient dans sa tête. Il se demandait si sa démarche n’était pas trop déplacée. Il venait rendre visite à une femme seule, le soir, dans une auberge. On pouvait vite tirer toute sorte de conclusions, Vulya n’avait peut-être pas envie de donner cette image. Lui-même se moquait de ce que pouvait penser les autres ; cela faisait bien trop longtemps qu’il se contraignait à agir avec bienséance, il avait maintenant envie de vivre pleinement sans se soucier du jugement d’autrui.

Il but quelques gorgées de lait, l’anxiété le quitta un peu. Au fond de lui, il était persuadé qu’on ne tarderait pas à lui apporter un mouchoir en soie portant le parfum de sa bien-aimée, ou un collier argenté ne demandant qu’à s’étaler à nouveau sur la gorge de sa belle propriétaire, ou encore une dague révélant le caractère aventurier et rebelle, mais ô combien exaltant, de la jeune femme. Les marches en bois craquèrent sous des pas précipités, il leva les yeux, le messager dévalait les escaliers à toute allure. Un souffle de soulagement passa sur son âme pendant une fraction de seconde, avant que le porteur du message ne prenne la direction des cuisines sans lui apporter le moindre petit objet.

Sur le moment, il s’en voulut amèrement de sa maladresse. Improviser une visite dans de telles conditions, quelle inconvenance ! Désabusé, il sirota son lait jusqu’à la dernière goutte, son regard se perdait dans la cheminée dont les flammes réchauffaient vaillamment la salle commune. Puis il se leva, prêt à rentrer chez lui. Quand il fut devant la porte, il hésita. Elle était venue à Compiègne comme promis et la réponse qu’elle lui avait écrite ne laissait aucun doute sur ses sentiments. C’était idiot de baisser les bras si facilement, s’il sortait maintenant de l’auberge, rien ne disait qu’elle serait encore là demain. Il risquait de la perdre à jamais. Il se remit donc à faire les cent pas, ne sachant quelle attitude adoptée : tout tenter et la déranger malgré son refus évident ou regagner seul sa demeure.

Il n’eut pas à réfléchir plus longtemps, une voix ensorcelante se fit entendre du haut des escaliers. Il se retourna brusquement et sentit son cœur tressaillir devant cette sublime apparition. La jeune femme portait une tenue originale et très … affriolante. Ses longs cheveux d’ébène dansaient sur ses épaules alors qu’elle approchait avec légèreté. Il fit un pas en avant pour précipiter la rencontre et sans lui demander son avis il la serra contre lui. Avant même de prononcer un seul mot, il lui donna un sulfureux baiser.

Il s’écarta légèrement d’elle et la détailla des pieds à la tête. Quel bonheur indicible de la retrouver, il ne savait comment lui dire à quel point elle lui avait manqué.


J’ai … évidemment que je m’impatientais, regarde toi, tu es magnifique.

Il remarqua ses pieds nus.

Tu vas attraper froid, c’est une manie chez toi.
Il la gratifia d’un sourire amusé. Retourne dans ta chambre tout de suite et laisse la porte entrouverte, j’arrive.

Il regarda s’éloigner cette beauté sauvage avant d’aller chercher le plateau qu’il avait commandé.

Alors ça vient ce vin !

Puis il monta à son tour à l’étage.
Vulya


Compiègne - Auberge du coin


Vulya fut ravit de voir l'effet que son entrée fracassante avait éveillé chez Gabriel. Elle se laissa irrésistiblement embrasser d'un baiser fougueux qui en disait long sur l'impatience qu'affichait le jeune homme à l'instant. Bien que chez elle ce fut un sentiment moins visible, son ravissement de le revoir était au moins aussi fort que le sien. L'étreinte amoureuse du jeune homme ainsi que sa manière de s'adresser à elle la rassura..il l'avait tutoyé!! Etait-ce une marque d'intimité? pour elle en tout cas ce fut signe d'un grand pas en avant dans leur relation bien que naissante.
Elle lui sourit tendrement lorsqu'elle aperçut le verre de lait vide traîner sur la table, un peu vexée qu'il ne l'ai pas attendu pour prendre un verre. Ceci dit il n'était peut etre pas sensé savoir que sa boisson préférée était assurément le lait fraise. Elle prit un air abasourdi.


Bah! Vous buvez sans moi maintenant?

La proposition impudente qui suivit juste après l'atterra définitivement. Elle en fut tellement choquée qu'elle répéta ses paroles dans sa tête pour être certaine de bien les avoir saisit. Puis la colère monta et elle commença à envoyer paitre le jeune homme avec son air de bienséance et ses belles paroles il pensait quand même pas qu'elle allait lui ouvrit son lit comme ça sur simple commande! Elle sortit de ses gonds!

Non mais vous vous croyez où?!! c'est pas un bordel ici!

Elle se dégouta d'elle même d'avoir enfilé une tenue si légère pensant connaître mieux que ça le fond de Gabriel mais apparemment ses écrits magnifiques n'était qu'un leurre pour mieux la sauter!!
Elle enragea de s'être fait berner si facilement mourant d'envie de lui en coller une.. ce qu'elle fit. Dans sa colère elle n'avait pas entendu le jeune homme demander après sa commande et fut interrompu dans sa crise en voyant un domestique arriver osant lui adresser la parole avec un plateau garnit.


Je vous monte ça dans votre chambre damoiselle?


Dans ma chambre??? non mais je vous ai rien demandé! Cela ne vous vous suffit guère de venir m'importuner pour un pervers qui ne demande qu'à assouvir ses besoins dans votre établissement?!

Le temps qu'elle réalise ce qui était en train de se passer elle ne savais plus où se mettre.. Elle finit par bégayer en le regardant l'air de dire "Ouuups". Elle se mordit violemment la lèvre inférieur comme pour taire et effacer toutes les idioties qu'elle venait de débiter.. Ses pommettes se contractèrent, ses yeux se plissèrent comme si elle s'attendait a recevoir un coup de casserole sur la tête. Voyant que rien ne se passa elle ouvrit un oeil.. puis l'autre et releva des yeux timide vers Gabriel. Elle était à présent rouge de honte. Aillant la sensation de marcher sur des oeufs, aucun son n'osa s'aventurer de nouveau hors de sa bouche.

Jesrad


Compiègne - Auberge du coin


Il resta bouche bée devant la réaction de Vulya. Certes sa tenue légère l’avait émoustillé, mais il n’avait jamais pensé à mal. Au contraire, en l’invitant à remonter il pensait bien faire. A cette heure, l’auberge allait se remplir de voyageurs de passage et d’habitués imbibés ; vêtue comme elle l’était, il voulait la dissimuler à leur regard. Et puis il n’était pas venu là pour rester dans la salle commune à sentir la sueur des autres clients et supporter leurs rires gras.

Après avoir lourdement giflé Gabriel, elle s’en prit à un pauvre serveur. Il ne faisait que son travail, et très bien qui plus est. Et voilà que maintenant elle le prenait pour un pervers, il avait vraiment tout raté. Il restait planté à quelques pas d’elle, totalement ébahi, impuissant devant le désastre qui se déroulait sous ses yeux. La rage progressait en lui, rage contre le destin, et une envie impérieuse d’arracher des cœurs s’éveilla doucement.

Comme toujours avec elle, il avait suffi d’un regard. Quand elle tourna vers lui sa mine désolée, il se sentit immédiatement apaisé. Elle se renferma, comme si elle attendait qu’une punition lui tombe dessus, mais il n’avait qu’une idée en tête, se faire pardonner sa propre gaucherie et non pas se mettre à son tour en colère. La gêne et la honte se lisait maintenant sur le visage de la jeune femme. Gabriel décida de faire un trait sur cet épisode ; il avait été maladroit, elle s’était trop vite emportée, ils avaient tous deux commis une erreur, le sujet était maintenant clos.

Il était d’un naturel calme et paisible, aussi ne lui fut-il pas difficile d’oublier cet incident. Il s’avança vers Vulya et déposa un baiser sur son front - en la circonstance il n'osa guère plus - pour la rassurer ; il voulait ainsi chasser toute gêne. Il prit ensuite le plateau des mains du serveur avant de se retourner prudemment vers elle :


Veux-tu manger un morceau en ma compagnie ? On peut s’installer là-bas, près du feu, tu n’auras pas froid, ou dans un endroit plus tranquille si tu préfères. Je te laisse le choix.


Plus il la regardait et plus il désirait la serrer contre lui. La chose semblait compromise pour ce soir, mais ils auraient au moins la possibilité de discuter et d'apprendre à mieux se connaître, si toutefois elle acceptait son invitation.
Vulya


Compiègne - Auberge du coin


Lorsque Vulya s'énerva un peu trop vite comme d'habitude, elle croisa un regard glacé dans les yeux de Gabriel qui la tétanisa sur place. Quelle était cette soif de sang qui s'en dégageait? C'était elle qui venait d'éveiller une telle chose en lui alors qu'elle n'avait fait qu'être elle même c'est à dire spontanée et sans retenue?
Elle prit peur. Le baiser sur son front la fit reculer d'un pas.. Mais qui était-il?? La gorge nouée elle n'avait vraiment plus faim. Prise de panique elle retourna dans sa chambre sans donner d'explication laissant Gabriel en plan mais ne ferma pas sa porte pour autant.

Très rapidement des larmes vinrent la submergée.. Le regard perçant et assassin de Gabriel ne quittait plus son esprit. Elle avait l'impression qu'il était là à côté d'elle à la regarder de cette même manière. Elle en frissonna et se mit a pleurer en repensant à combien elle l'aimait. Il était clair qu'elle ne supporterai pas de voir cette chose glaciale dans son regard a chaque fois qu'elle s'emportait car cela arrivait très fréquemment.

Son caractère volcanique lui nuirai toujours, elle le savait, mais elle n'avait pas imaginé à quel point. Elle resta là dos au mur au niveau de la tête de lit. Assise dans l'obscurité la plus totale ses genoux rabattus vers son visage et enserrés de ses bras elle trembla. Ce fut plus par déchirement que par peur. Elle aimait l'homme du bal et n'aurai jamais pensé qu'elle puisse provoquer une telle chose en lui après ce qu'elle avait lu, vécu et ressentit dans ses bras. Elle se haïssait..
La tête de Jesrad l'observait dans l'ouverture de la porte. Lorsqu'elle l'aperçut et sécha immédiatement ses larmes Ses yeux rouges et légèrement bouffis auraient pu la trahir mais la pénombre l'en préserva.
Elle tapota sur le par-dessus de son lit afin qu'il vienne prendre place à ses côtés.

Jesrad


Compiègne - Auberge du coin


Vulya ne répondit pas à sa question, mais quand elle gravit les escaliers pour regagner sa chambre il interpréta cela comme une invitation à la suivre dans un lieu plus intime. Elle prit un peu d’avance alors qu’il s’entretenait avec le patron de l’auberge.

J’apprécierai vraiment qu’on ne nous dérange sous aucun prétexte.

Il glissa ensuite une pièce à un jeune grouillot et lui fit un clin d’œil. Il comptait sur lui pour veiller à leur tranquillité. Plateau en main, il emprunta les escaliers. Il remonta ensuite le couloir en direction d’une porte entrouverte qui donnait très probablement sur la chambre de sa douce. Quand il fut à quelques pas, il entendit des sanglots ; il s’arrêta net et tendit l’oreille. Oui, une femme pleurait, mais il ne pouvait pas s’agir de Vulya, pourquoi serait-elle en larmes ?

Il inclina la tête pour jeter un œil dans la pièce. Il reconnut immédiatement Vulya, mais l’obscurité l’empêchait de voir distinctement son visage. Il estima que ses sens lui avaient joué un vilain tour. A son invitation, il pénétra dans la chambre. Il déposa le plateau sur une petite table qu’il tira à proximité du lit. Ensuite il ôta ses bottes et vint s’assoir près de celle qui faisait chavirer son cœur. Il allait l’enlacer tendrement quand il remarqua les yeux rougis de la jeune femme. D'une voix douce :


Quelque chose ne va pas ma belle ?

Il se demandait ce qui pouvait provoquer cette tristesse. Il rejoua toute la scène dans sa mémoire, de sa proposition maladroite jusqu’au moment où elle était remontée, et il crut comprendre … Il la connaissait si peu, sur le coup il avait mal interprété sa réaction emportée. Pendant un instant il avait cru l’avoir perdue et les pensées morbides qui avaient alors refait surface étaient si intenses que cela s’était lu sur ces traits, dans ses yeux. Elle devait s’imaginer qu’elle était la cause de tout ceci, alors qu’en réalité elle était le remède. Il n’y avait qu’elle qui pouvait l’aider à tourner la plus sombre des pages de son histoire. Sans elle il replongerait, comment lui faire comprendre ? Il devait d’abord tout lui avouer et ce avant qu'il ne soit trop tard, plus il attendait et plus elle en souffrirait. Il prit une des mains de Vulya entre les siennes et lui adressa un sourire serein pour cacher tant bien que mal son anxiété.

Il faut qu’on parle.
Vulya


Compiègne - Auberge du coin


Vulya regarda Gabriel s'assoir auprès d'elle. La seule réponse qu'elle eut trouvé a sa question fut d'aller se réfugier dans ses bras pour qu'il la réconforte et la rassure. Malgré le regard glacial qu'elle avait lu dans ses yeux, elle aimait sa présence. Il l'observa tendrement comme il l'avait toujours fait jusqu'à cet instant fatidique qui la fit fuir dans sa chambre. Tout signe de chaleur humaine n'avait pas pu disparaître en lui comme ça, si vite.
Elle posa la tête sur ses genoux, toute recroquevillée sur elle même jusqu'à ce que celui ci lui sorte LA phrase...
Elle se releva, s'excusant mille fois de ce qui s'était passé, expliquant qu'elle était toujours très réactive, qu'il ne fallait pas lui en vouloir. Persuadée d'avoir tout gâché entre eux elle finit tout de même par le laisser parler bien qu'elle préfèrerait l'embrasser une dernière fois avant qu'il ne la quitte.. définitivement. Voilà ce qu'elle pensait.

Son coeur se sentit broyé par une force démesurée alors qu'il n'avait pas encore ouvert la bouche.. Elle avait froid et commençait à avoir des vertiges.. Jamais elle ne s'était sentit aussi faible.. tout ça pour un homme! Sacre dieu quel désastre!
Elle attrapa un morceau de pain sur le plateau qu'avait monté Gabriel et en mordit dedans histoire de ne plus voir plein d'étoiles blanches quand elle regardait quelque part. Après ça, elle se leva allant chercher dans la salle de bain la dernière bougie allumée afin d'éclairer quelque peu sa chambre.
Le sujet semblait assez grave, elle ne voulait rien rater, ni les traits de son visage, ni l'expression de ses yeux, ni ses éventuels tics nerveux. Elle prit place sur le lit en tailleur, se tourna vers lui, replaça sa main au creux de la sienne et la serra légèrement comme pour lui donner du courage. D'un regard aimant elle le contempla, elle voulait comprendre.. pourquoi si vite en finir? était ce à cause d'elle? certainement..

Je t'écoute..
Jesrad


Compiègne - Auberge du coin


Gabriel se rendit compte qu’il n’avait des difficultés à exprimer ses pensées quand une femme le troublait. Après un « il faut qu’on parle », on attend généralement une sentence du type « ça ne fonctionne pas, on arrête tout » ; ce n’était pas là qu’il voulait en venir, mais sa révélation serait si grave que le résultat ne pouvait qu’être le même. Il se sentit confus quand elle s’excusa et il essaya de transmettre tout son amour dans le regard affectueux qu'il lui lança, mais la jeune femme était bien trop préoccupée pour le percevoir.

Elle quitta le lit douillet, il l’observa dans ses déplacements. Elle prenait son temps, comme si elle cherchait à repousser l’échéance. Ses gestes lents et minutieux trahissaient son abattement. Ce répit aurait pu permettre à Gabriel de trouver les mots justes, mais en réalité une éternité n’y aurait pas suffi. Il était absorbé par la présence de la jeune femme. Il ne la quitta pas des yeux jusqu’à ce qu’elle s’assied en face de lui. Le contact de sa peau douce dans la main du Compiégnois fit bondir son cœur. Il souhaitait la rassurer, il ne voulait plus la voir triste ou accablé. Il avait malheureusement une sinistre nouvelle à annoncer, nouvelle qui risquait fort de la faire fuir. Elle lui donna toute son attention.


Vulya … il la regarda droit dans les yeux … tu es arrivée dans ma vie alors que je pensais que tout était perdu. Tu m’as redonné l’envie de vivre et surtout d’aimer, de t’aimer toi … il embrassa le dos de sa main puis il prit un ton plus grave … mais avant qu’on ne s’attache trop l’un à l’autre je dois t’avouer une terrible vérité.

Il déglutit pour être sûr de ne pas trébucher sur les mots. Elle l’observait toujours à la faible lueur de la flamme.

J’ai perdu récemment la femme qui a beaucoup compté. Cela a laissé un grand vide en moi, un néant sur lequel le Sans-Nom s’est jeté sans vergogne. Il a utilisé ma détresse pour faire de moi son jouet … il hésita … et j’ai tué. J’ai massacré des êtres humains pour le plaisir, pour … ressentir des émotions fortes et combler le vide.

Il baissa les yeux, n’osant pas affronter son regard.

Voilà, tu es la seule à savoir. Souviens-toi du Gabriel du bal, c’est le vrai Gabriel. J’ai besoin de toi pour vaincre définitivement le monstre, je t’aimerais si fort qu’il n’y aura plus de place pour lui. Pardonne-moi, laisse-moi une chance.

Il était conscient qu’il lui en demandait beaucoup. Il y avait de fortes chances pour qu’elle ne voit plus en lui qu’une bête sanguinaire. Il était à la fois soulagé et attristé ; soulagé d’avoir mis son âme à nu devant la femme qu’il aimait, attristé à l’idée de la perdre. Il serra un peu plus fort la main de sa belle pour profiter encore un peu de sa douceur. Il craignait par dessus tout de ne plus jamais pouvoir la toucher, ni même l’approcher. Inquiet, il attendit sa réaction.
Vulya
Il commença à parler, elle l'écouta de toute son attention. Ses premières paroles provoquèrent un immense soulagement dans son coeur. Mais alors.. que voulait-il lui dire de si terrible? Son regard se fit plus inquiet. Sa seule crainte véritable était de le perdre alors, puisqu'il ne semblait nullement en phase de la quitter alors...
Une terreur nouvelle s'éveilla en elle, allait-il mourir??!!
Elle serra fort la main de Gabriel et s'approcha plus près de lui.
Aucun mot n'échappait à la jeune femme. Pendue à ses lèvres, son coeur de serra lorsqu'il évoqua la perte d'un être cher. Elle pouvait tout à fait comprendre ayant vécu une désillusion amoureuse intense mais la suite de son histoire l'interpella.

En temps normal elle l'aurai interrompu sur le champ mais il avait déjà eu du mal à se lancer alors elle n'avait pas le droit de le couper dans son élan.
Une fois qu'il eut entièrement finit elle lui releva le visage et lui sourit tendrement. Cet aveux l'attendrit. Certainement pas par le fait qu'il ai tué mais, il la suppliait de lui pardonner , de ne pas l'abandonner et cela la touchait beaucoup. Elle rapprocha la tête de Gabriel contre elle et déposa un long baiser affectueux au sommet de son crâne.


Je t'aime..

Ces mots voulaient tout dire chez elle.. Malgré cet amour incontestable, quelque chose dans les dires de son ange la turlupinait. Elle avait besoin de savoir.


Amour, je peux comprendre que tu étais à la recherche de sensations fortes mais.. as-tu réellement ressentit du plaisir à faire cela?

Elle n'avait vécu aucune guerre personnellement mais.. des amis à elle lui avaient maintes fois raconté et décrit en détail la boucherie qu'était réellement le front. De toute évidence, tuer de son propre chef à cause d'un sentiment néfaste que nous habitait était très différent que de tuer suite à un ordre d'un supérieur. Mais au fond le résultat était le même et certains soldats prenaient un malin plaisir à ôter cruellement la vie de l'ennemi.
En revanche ce plaisir était plus que malsain et elle devait comprendre..
Elle en voulait terriblement à la femme qui avait fait naître en lui ce sentiment de haine et surtout de désespoir le plus total au point d'en perdre tout raisonnement lucide. Une femme d'église qui plus est... de quoi vomir. Ses lèvres n'avaient pas décollé du cuir chevelu de Gabriel.
Elle le berçait comme un petit garçon terrorisé à l'idée de perdre la seule femme qui compte pour lui, sa mère, attendant qu'il trouve le courage de répondre à sa question.
Jesrad
Un sourire tendre, un baiser apaisant et …

Je t’aime …

Cette déclaration sonna comme une chance de rédemption. Il en était maintenant certain, il arriverait à reprendre le contrôle de son existence. Il s’abandonna dans les bras de sa bien-aimée, ne pensant à rien d’autre qu’elle. Il puisait sa force en elle et il se promit qu’à l’avenir il ferait tout pour lui offrir le meilleur de lui-même, pour la protéger, pour la rendre heureuse. Elle lui posa alors une question qui l'embarrassa, non qu'il craignait de lui dire la vérité, mais tout était si flou dans sa mémoire. Il répondit le plus sincèrement possible ; les mots s'enchainèrent avec fluidité, cela lui faisait du bien de vider son sac.

Je te l’ai dit, il y avait comme un vide en moi et quelque chose a occupé ce vide. Mais ce n’était pas moi. C’est comme si un esprit funeste avait pris le contrôle de mon enveloppe corporelle, un esprit assoiffé de sang et d'émotions sordides. En réalité je conserve peu de souvenirs de tout ça et je n’ai absolument pas l’impression d’y avoir pris plaisir. Je sais que ça n’excuse pas ce que j’ai fait. Ça me fait du bien de t’en parler, je le portais comme un fardeau, ça prouve que ce n’était pas si agréable que cela.

Il savait qu’il devrait également tout dire à sa marraine, mais pour l’instant il ne voulait plus en parler. Il désirait seulement profiter d’un moment de bien-être en compagnie de cette déesse qui venait de vaincre son démon. Il s’extirpa de l’étreinte de Vulya pour inverser les rôles. Il la serra sur son torse puis se laissa tomber sur le côté, l’entraînant avec lui, pour se retrouver allongé sur le lit. Ils restèrent plusieurs minutes ainsi enlacés ; il se sentait bien, tout simplement.
Vulya
Vulya écouta son explication après quoi ils se blottirent l'un contre l'autre. Son explication bien qu'un peu surréaliste lui convenait. Après tout qui pouvait savoir ce que ça faisait d'être possédé par le Sans-Nom?
Ils restèrent un long moment à se câliner dans la douceur et l'amour qui les unissaient. Il en oublièrent même de manger au moment où l'estomac de Gabriel les rappela à l'ordre.Elle prit un petit rire moqueur et l'embrassa éperdument.

Le dîner était maintenant froid, ils allaient devoir refaire appel au maitre d'hôte afin qu'ils leurs concocte un nouveau repas.
Vulya fit sonner la cloche prévu pour faire monter le personnel en chambre. En moins d'une minute un domestique rappliqua, le service était vraiment efficace ici! Après lui avoir expliqué le problème, celui-ci récupéra le plateau en vue d'en ramener un autre, puis repartit.

Seulement voilà, l'attente se faisant plus longue que prévu et les tourtereaux étant très joueurs , ce petit tête à tête tourna vite à l''insensé.
Un début de caresses, puis la suite fut des plus torride s'abandonnant au plaisir. Le plus grand fut lorsqu'il acheva sa course en elle.. l'impression de ne faire qu'un l'espace d'un instant.
Échaudée par cette course folle elle se leva dénudée et se trémoussa jusqu'à la fenêtre et l'ouvrit. Le vent frais venant caresser son corps en sueur était un délice. Elle retourna au près de son amour et ils commencèrent a discuter de leur vie commune a présent.

Il lui proposa de finir la semaine chez lui au lieu de se ruiner a rester dans cette auberge, elle accepta volontiers mais ce soir il l'avait épuisé lui faisant atteindre le 7eme ciel à deux reprises.. La suite de la discussion fut a propos de leur départ. Elle expliqua qu'ils devaient aller dans la ville de résidence de Zabora puis qu'ils repartiraient ensuite vers l'inconnu. Elle était confiante en l'avenir. Tant que ces deux hommes seraient avec elle, ce sera la plus heureuse des femmes. Elle retrouvait en son nouveau fiancé tout ce qu'elle avait au près de Zab et bien plus encore mais il lui était impossible de se séparer de son ami, ils auraient pu être siamois que ça l'aurai pas étonné.


Je t'aime tant..

Elle le lui avait déjà dit un peu avant mais ce qu'ils venaient de vivre les rapprochèrent encore plus. Dans ses bras elle se sentait en totale harmonie. Une réelle alchimie reliant ces deux être et ça, rien ni personne ne pourraient leur retirer. Perdue dans ses pensées, elle sursauta lorsqu'un domestique se fit entendre derrière la porte.
Après de telles émotions elle mourrait de faim. Enfilant sa robe sans rien mettre dessus elle entrouvrit la porte ne laissant passer que sa tête.


C'est pour?

Celui ci venait lui annoncer qu'avec le roulement de personne à l'accueil la commande n'avait pas été transmise et ce fut le cuisinier qui, demandant si ils avaient apprécié son repas alerta le domestique.
Donc, deux heures après, leur dîner était fin prêt. Elle le remercia et rentra le plateau à l'intérieur puis, regardant son amour avec passion:


Le dîner est servit.. gros vilain tu a commencé par le dessert!

Elle rit gentiment d'un air taquin et s'installa sur le lit avec le plateau d'argent en essayant de ne rien faire tomber.
Jesrad
Le temps passa trop vite. Quand elle se leva pour commander un nouveau repas, il chercha à la retenir, en vain. Il avait certes faim mais il aurait préféré qu’elle reste près de lui. Il lui faudrait probablement un peu de temps avant de réaliser qu’ils appartenaient l’un à l’autre ; en attendant de gagner cette confiance, tout ce qui pouvait les séparer lui faisait peur.

Alors qu’ils attendaient leur nouveau repas, ils se blottirent l’un contre l’autre. Un petit jeu coquin s’engagea entre eux, qui petit à petit enivra leurs sens, surpassa leur raison. Ils s’aimèrent avec tendresse, caressant pour la première fois le corps de l’autre ; ils s’aimèrent avec passion, explorant avec un plaisir intense les moindres secrets de leur intimité.

Il regarda cette superbe femme traverser la pièce et ouvrir la fenêtre. Il plaisanta avec lui-même, se disant qu’au vu du résultat il faudrait qu’il lui fasse plus souvent ce genre de confession terrible. Il fut inconsciemment soulagé de la voir revenir se pelotonner contre lui.

Quelqu’un frappa à la porte, les obligeant à se séparer encore. Gabriel entendit quelques marmonnements, puis Vulya revint avec un plateau fumant et s’installa près de lui.


Tu étais à croquer, gourmand comme je suis je n’ai pas pu résister.


Après leur séance d’exercices, l’estomac de Gabriel criait plus que jamais famine. Il lorgna avec appétit le contenu du plateau, puis il emplit deux gobelets de vin avant d’en tendre un à Vulya. Il la fixa dans les yeux.

A notre amour naissant.

Il avala une gorgée puis se pencha vers sa bien-aimée pour goûter ses lèvres. Ils furent encore une fois interrompus par un gargouillis de son estomac qui lui arracha un sourire. Sans plus attendre il ouvrit donc les festivités. De temps en temps, il saisissait un aliment et du bout des doigts le portait à la bouche de sa belle. Malgré son appétit féroce, un rien la rassasia ; il regarda Vulya finir son repas, ensuite il prit le plateau, le déposa sur la table et se retourna vers elle avec un sourire taquin.

Je reprendrai bien du dessert.

Il vint se glisser sous les draps, laissant sa belle se blottir contre lui avant de s’emmitoufler. Il l’embrassa tendrement et ferma les yeux, ses mains commencèrent à revisiter ce corps si attirant.
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)