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[RP] Quand tout va mal, ça peut encore empirer !!!

Atropine
Bouteille de rhum à la main, yeux bleus cernés de mauve, teint plus pâle encore qu'à son habitude ... Voilà, Atropine touchait le fond. Elle commençait même à remettre en cause sa perfection. C'est vous dire à quel point elle allait mal ! Affalée dans le fauteuil, au coin du feu, ses yeux fouillaient l'horizon qu'offrait sa fenêtre. Rien, elle ne voyait rien. La brume automnale, les silhouettes des arbres, et le petit bout de chemin, vide, sans personne. Elle n'attendait plus d'ailleurs.
Elle n'espérait plus, l'espoir était bien trop douloureux. Ses yeux se portèrent sur la bague rouge sang qui ornait son doigt fin. Grimace de douleur aux souvenir qu'elle évoquait. Pourtant, elle ne pouvait se résoudre à l'enlever. Pourquoi ? Elle devait aimer se torturer la brunette. Sa mère avait raison au fond. Elle devait pas être si bête. Peut être que les catins comprennent mieux les choses de l'amour. Elle aurait du fermer son coeur, bien avant.
Donc voilà, son Amour perdu ... Et, son ami, partit, le peu qu'elle avait et à qui elle tenait se faisaient rare ou distant. Rien allait, même plus envie de jouer de ses charmes pour se changer les idées.

On tambourine à la porte. La Brune sursaute. Elle n'avait remarqué personne sur le chemin. Coup d'oeil a sa bouteille et quelques gorgées ingurgitées, la voilà debout. Titubant jusqu’à la porte qu'elle ouvre violemment.


C'est quoi ?!

Haleine au rhum, humeur de chien, et allure d’épouvantail. Y'a pas à dire, la coquette se laisser aller ! Face à elle, un blondinet. Elle détestait les mioches, et préférait les bruns ... Un soupire imbibé s’échappa d'entre ses lèvres fines.

Qu'est ce que tu m'veux ?!

Le petit tremblait, de froid, de peur, de dégoût ? Des trois, peut être ... Une missive fut tendu au Poison qui l'attrapa sèchement, sans un mot, avant de claquer la porte au nez de l'enfant. Retour en zig-zag jusqu'au fauteuil pour y ouvrir la missive.
Le cachet lui rappelait quelque chose, mais, elle ne savait plus quoi. Et, n'ayant pas dessoûlé depuis ... quelques jours la mémoire n'était pas à titiller.




Ma chère enfant,

Je ne sais si on te trouvera, mais, je ne pouvais mourir sans te dire la vérité. Je suis malade, et le médicastre m'a dis que mes proches devraient être avertit de ma fin proche. Etant la seule chose qu'il me reste, je viens donc vers toi.
L'homme qui t'a élevé, n'était pas ton père. Je l'ai rencontré après ta naissance. Il m'aimait, comme il l'a toujours fait d'ailleurs et a accepté de m'épouser, malgré ta présence.
Lorsque j'avais quinze ans, je suis tombé amoureuse d'un homme. Il s'appelait Hans Von Zweischneidig,un bel homme, riche, intelligent, et qui me promettait monts et merveilles. Ça a été le coup de foudre ma toute belle. Un amour que je pensais véritable. Je me suis offerte à cet homme. Et, après son départ, je me suis rendu compte, que j'étais grosse. Je l'ai contacté, mais, en seule réponse j'ai eu droit à son mépris. Il était marié, et déjà père.
Je sais que j'aurais du te le dire bien plus tôt, mais, je ne pouvais m'y résoudre.
Prends soin de toi.

Ta Maman.


Elle lu, retrouvant sa lucidité un peu plus à chaque phrase. Les yeux grands ouverts elle lâcha un juron en même temps que la lettre.
Sa mère, elle était morte ... Bon, d'accord, c'est pas vraiment ça qui l'avait choqué, elle se disait même que ça aurait dû être plus tôt. Non, la lettre contenait une révélation. Son père, n'était pas son père ... Bon, d'accord, fille de catin, elle aurait dû s'en douter ... Mais, que sa mère ai été amoureuse ... Ça, jamais ... Elle l'avait suffisamment mise en garde contre les méfaits des sentiments ... Et pour cause, elle en avait eu. Bon, que faire de cette lettre ? La mettre au feu, sans même y penser plus, ou tenter de retrouver son paternel, et ses frères ? Ou soeurs ?
Fronçage de nez et ingurgitation d'alcool étaient de rigueur. Un bain, voilà qui lui remettrait les idées en place. Et, qui ne lui ferait pas de mal non plus ...
Barbottant, elle prit une résolution, entre deux jurons elle se décida d'écrire. D'écrire, oui, mais à qui ?


[Quelques jours plus tard]

L'avantage d'avoir beaucoup voyagé, c'est les connaissances. Elle réussi à avoir un nom, celui du prétendu fils de son prétendu père. Beaucoup de présomptions, je vous l'accorde.



Messire Von Zweischneidig,

Je voudrais m'assurer tout d'abords que je m'adresse à la bonne personne. Je cherche le fils du sire Hans Von Zweischneidig il été riche ... J'ignore comment, mais, il l'été, enfin, il y'a au moins, dix huit ans de cela ... Enfin bref, si je vous le demande c'est que, j'ai reçu une bien étrange missive de ma mère, sur son lit de mort, qui m'annonçait qu'il était mon père ... Donc, si c'est lui, pourriez vous me tenir au courant, sinon, je continuerais mes recherches, merci.

Cordialement,
Atropine

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Ernst.
Ce jour-là, c'était relâche pour Ernst. Il s'était installé, depuis peu, à Bouillon. En temps normal, il aurait été en compagnie de la Baronne d'Uchon. Il l'aurait, probablement, accompagnée dans une longue promenade, pendant laquelle, ils auraient entretenu une des ces nombreuses conversations qui lui plaisaient tant.

Aujourd'hui, rien de tout cela. Le germain n'avait donc rien de particulier à faire. C'était assez rare, ces derniers jours, pour être signalé. Ernst avait décidé de rester dans sa chambre. Il avait entrepris d'apprendre les échecs à la baronne et, pour se faire, devait se remettre, lui-même, à l'ouvrage.
Sa passion pour ce jeu lui était venue très jeune. Un jour, son père l'avait pris à part. Il lui avait expliqué qu'à dix ans, un jeune homme éduqué devait apprendre l'art de la guerre. Il avait ajouté que le meilleur entraînement était ... Les échecs. Ernst gardait de bons souvenirs de ces moments d'intimité, trop rares, avec son père. Depuis le décès de ce dernier, le blond n'avait pu trouver de temps libre afin de s'offrir ce moment de quiétude et de réflexion intense.

En s'installant au château, Ernst n'avait pas oublié de commander une table de jeu et deux chaises. C'est ainsi qu'il s'installa face à lui-même. Les premiers mouvements étaient lancés. La partie commençait. Ernst fit une petite pause afin de mieux envisager la suite de la bataille. Il s'adossa à la chaise et croisa les doigts derrière sa nuque. c'est alors qu'on frappa à la porte. Le germain se leva en soupirant. Il se rendit à la porte qu'il ouvrit. Un domestique était posté là, presque inerte, inflexible. Il présenta une missive posée sur un plateau au nouvel habitant des lieux.

Sans mot dire, Ernst prit le pli et signala, au domestique, qu'il pouvait disposer, d'un signe de tête. Dans l'expectative, le blond avisa le courrier, le faisant tourner entre ses doigts. Machinalement, il huma le vélin. Il s'avança dans la pièce, faisant quelques pas en direction de la fenêtre. Il se mit alors à lire. Au fur et à mesure de sa lecture, le visage se faisait plus dur, les sourcils se fronçaient. Ernst baissa les mains. Son regard, par la fenêtre, porté vers l'horizon, il chiffonna lentement la lettre. Il se retourna et, de rage, il jeta la boule, ainsi obtenue, à l'autre bout de la pièce.


- Tu n'as pas pu t'en empêcher, herr* von Zweischneidig !

En passant devant la table d'échec, Ernst balaya la surface de jeu d'un geste violent. Enervé, le germain se mit à faire les cent pas dans la pièce. Pour se calmer, il lui fallait réfléchir. Il savait son père volage. Il savait que les affaires paternelles l'avait envoyé aux quatre coins de l'Europe. Il avait vu son père avec d'autres femmes que sa mère. Il lui avait, de plus, fait la douloureuse promesse de ne rien dire. Il savait que la tristesse, de celle qui l'avait porté en son sein, lui serait fatale. Le pire était qu'Ernst s'était toujours attendu à recevoir, un jour, ce genre de message. Celle-ci était la première, probablement pas la dernière. Que devait-il faire? Ignorer et envoyer balader tout le monde ou assumer les errances de son père?

Ernst rammassa le vélin chiffonné et lui rendit une apparence presque convenable afin de le relire. Après un nouveau soupire, le blond s'installa à sa table de travail. Il trempa la plume et, après un instant de réflexion, entama.





Atropine,

Hans von Zweischneidig est bien mon père. Le connaissant donc un peu, j'imagine qu'il est probablement le vôtre également.

Veuillez acceptez mes condoléances pour votre mère. Cela nous fait donc un autre point commun.

Vous cherchiez à connaître votre père, ce que je trouve fort louable. Si celui-ci n'a pas assumer ses actes, sachez que je le ferais à sa place. Faites-moi savoir de quoi vous avez besoin et je m'arrangerais pour que vous en disposiez.

Cordialement,

Ernst von Zweischneidig



Le germain souffla sur l'encre pour la faire sécher. Il appela un domestique et lui confia le pli. Il trouverait bien la destination, d'une manière ou d'une autre.

*herr = monsieur
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Atropine
Depuis des semaines, la Belle n'avait eu qu'une envie, arrêter la souffrance. Faire taire cette douleur en elle qui l’empêchait de voir plus loin que le bout de son nez. Elle avait essayé pas mal de choses d'ailleurs.
Visiter les profondeurs d'un lac : Fait !
Boire du matin au soir et du soir au matin : Fait !
Aller d'homme en homme : Fait !
Hurler sur tout le monde (plus que d'habitude) : Fait !
Essayer de penser à autre chose : Impossible ...
Voyant le nombre cuisant de ses échecs, Atropine décida alors de changer de vie. Tout du moins, de s'éloigner de celle ci. Et, la fameuse lettre qui avait continuer d'obscurcir son monde était arrivé à ce moment précis. Si, à sa réception, elle n'avait pas était saoule, elle n'aurait certainement pas donné suite. Mais, elle avait écrit. Qu'attendait elle ? Voir l'homme qui a engrossé sa mère et a fuit ? Construire une famille alors qu'elle avait toujours haït la sienne ? Arriver comme un cheveux dans la soupe dans la vie bien rangée d'un vieillard surement sénile ? Elle ne cessait de se demander ce qu'elle voulait, mais, son esprit étant ce qu'il était à ce moment précis, la réponse n'étais pas aisée à trouver.
Elle espérait s'être trompé de destinataire, que le sire dont le nom lui avait été donné n'était pas le bon. D'ailleurs, en y repensant, pourquoi ne lui avait on pas donné les coordonnées de son ... géniteur mais celles de son fils ? Les questions fusées dans l'esprit tout juste sevré (ou presque) du rhum qui l'imbibé il y avait peu de temps encore.

Le Poison mit du temps, à ouvrir la missive au cachet inconnu. Elle la regarda, là, posée sur la commode, un bon moment. Comme si, à son ouverture, cette lettre trancherait quant au destin d'Atropine. Une gorgée de rhum (ah, bah, j'ai dis presque hein !!!) pour se donner du courage et hop, la lettre fut ouverte et lu.
La Belle resta debout, interdite, devant l'âtre d'où venaient les seuls bruits de la pièce.


Ah bah défection alors !

Grande poétesse que notre Atropine ... N'empêche que là, elle était perdue. L'homme qui lui répondait ne semblait pas plus étonné de la nouvelle, et ne semblait pas non plus vouloir mettre sa parole en doute ... Pire, ou mieux, encore, elle avait eu droit à des condoléances et de la compassion ... Elle n'était tout de même pas plus avancée ! Il devait donc être son frère, enfin, son demi frère ... Mais, il n'avait pas parlé de son père, enfin, le leur, enfin ... Grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr, tout est bien trop compliqué ! Elle prit donc de quoi écrire et s'installa. Son écriture était moins tremblante, et mieux formée, merci la sobriété, ou la presque sobriété.



Messire,

Merci pour vos condoléances, mais je ne suis pas en deuil. Votre mère méritait certainement qu'on pleur sa perte, la mienne aurait dû voir sa mort arriver bien plus tôt.
Mais, là n'est pas le sujet qui nous intéresse. Votre père, je n'ai pas réussi à obtenir son adresse, peut être se trouve t'il à l'étranger, je n'y ai aucune connaissance. Pourriez vous me les faire parvenir ? J'aurais quelques questions, à lui poser, éventuellement. En vérité, j'ignore comment fonctionne une famille, la mienne était plutôt ... dissolue.
Pour ce qui est de mes besoins ... J'n'en ai pas vraiment, si toutefois vous avez un ami brun, riche et puissant à présenter à une jeune femme de dix sept ans ... pensez à moi.
Quel age avez vous ? Avez vous, des frères et soeurs ?
Cela ne me regarde en rien j’imagine, mais, tout ça est très abstrait, pour le moment, et j'essaie de relier les choses entre elles ...

Cordialement, Atropine


Cachet de cire sur la lettre repliée et confiée à un messager. Qu'allait elle dire à son "père" ?
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Robiin.


En plein hiver, je préparais mon baluchon..mon armement pour sillonner les routes à la recherche de brigands,et de Angevin.
La nuit tombée je pris ma monture et l'enfourcha..pour prendre route vers Guéret,pour y patienter quelques jours..et faire les derniers préparatifs du grand départ.
après des heures d'achats de lustrage,et de breuvage, à la taverne municipale.
L' âtre crépitait..les chaises vident la seule personne présente c'était bien moi..l'air pensif la porte s'ouvre doucement et un jeune enfant..blond arriva grelottant de froid
le nez et les joues rouges je l'invite à rentrer.


Assieds-toi mon Garçon !! Viens te réchauffer je lui dis d'une voix douce..le jeune enfant grelottant..sorti un ptit calepin de sa besace et me le tendis.

Merci ! qu'est ce que c'est ?


Vous.. vous avez fait tombé ça..

le jeune enfant repartit..sans rien dire de plus..juste un simple claquement de porte retentir dans la taverne.

Je prend le calepin..mais d’où il sort..puis je reconnu l'écriture de ma mère, de cette catin que je haïssais tant.,je regarde dedans..Et un petit bout de parchemin..tomba au sol puis je le ramassais.
posant le calepin sur la table et je me mets à le lire. j'ouvre de grand yeux..et non..c'était pas possible..un frère caché? mais non..qu'elle catin,je froissa le papier et le balança au sol
c'est pas possibles..mais combien il va en avoir .. pleins de questions me hantaient.. après plusieurs minutes à penser je repris le papier..et essaya de lire le nom..compliqué à mon on goût..et au culot..j'écris.



Citation:

Bonjour Sieur Ersnt.

Je vous écris..car en ma possession j'ai un parchemin qui m'indique l'éventuelle rencontre que vôtre père ..et ma mère ont eu.
ma mère..Catin de métier..voyez beaucoup d'homme mais ..elle ma jamais dit qui était mon vrai père..je vivais dans le doute.. jusqu’à je vois ce parchemin, le nom de vous..de vôtre père y figure..
Je vous contacte parce que..je crois bien que ce parchemin..dévoile.. beaucoup de choses.



Pourrons nous nous voir ? Que pouvez vous me dire sur vôtre père ?



Je siffla le pigeon.. l’accrocha à une de ces pattes..et le laissa partir a destination.


[Bonjour, bonjour
Retrait du HRP qui n'a pas sa place dans le RP. Pour communiquer entre joueurs, vous disposez du topic de régulation ou encore du Message Privé. Merci de prendre connaissance des Règles d'or du coin des aRPenteurs.
Bon jeu, bon RP
Modo Mahelya]
Ernst.
[Quelques jours plus tard - Ambiance militaire et champenoise]

Il était encore tôt, ce matin-là, lorsque le germain sortit la tête de sous sa tente, au campement militaire royal. Le froid lui piqua le visage, ce qui lui arracha un sourire de contentement. Sa germanie n'était pas si loin que ça, après tout. Ernst sortit de son palace militaire, simplement vêtu de ses braies. Il marcha, pieds nus, dans la rosée givrée, jusqu'au baril d'eau, non loin de sa couche. La surface était légèrement gelée, trop peu pour résister à de légers coups du poing fermé et abattu tel un marteau. Ernst plongea les mains dans le liquide et s'aspergea le visage puis le corps. Les muscles tendus par le froid, revigoré, le germain retrouva son esprit d'homme du Rhin.

- Der tag meldet sich gut an*, lança-t-il dans un rire.

Un jeune page se posta derrière le germain. Il semnlait visiblement gêné et tenait deux plis dans ses mains. D'une petite voix, il s'adressa à Ernst.

- Messire von Sweichenei ... von Ceweichnei ... Messire?

Le blond lança un regard froid derrière lui. Quand il aperçut le jeune garçon, son visage se radoucit et un léger sourire s'afficha aux commissures de ses lèvres. Il se pencha légèrement afin de porter son visage à hauteur de celui du garçonnet.

- Appelle-moi Ernst. Fais comme tout le monde. Ca sera plus simple.

Le page se détendit alors et présenta les deux missives au germain, avant de s'en aller vaquer à d'autres occupations. Ernst regarda, attentivement, les deux vélins. Il reconnut le premier comme étant celui d'Atropine, le second lui fit froncer les sourcils. Le germain retourna sous sa tente afin de les lire au calme.

Après de nombreux soupires, Ernst sortit son nécessaire d'écriture et entreprit de répondre aux deux courriers.





Atropine,

Vous trouverez notre père allée deux, rangée cinq, au cimetière de Koblenz. Je vous conseille de bien vous couvrir si vous voulez lui rendre visite. La route est longue et le froid intense en cette période de l'année.

Pour répondre à vos questions, j'ai vingt-neuf ans. Je suis fils unique, du moins l'étais-je encore il y a peu. Il semble que notre père, puisqu'il semble clair qu'il n'est plus le mien seul, ait jeté sa semence au vent et qu'elle ait germé dans le ventre de diverses femmes.

Si vous avez d'autres questions, je tâcherais d'y répondre au mieux qu'il me sera possible. Par ailleurs, pourriez-vous me parler de votre mère? Qui était-elle? Et vous, qui êtes-vous? Que faites-vous?

Ce n'est pas que cela m'intéresse réellement mais, après tout, si nous devons partager un père, autant que j'en sache un peu plus.

Cordialement,

Ernst von Zweischneidig



La deuxième missive posait plus de soucis à Ernst. Elle était très courte et l'écriture lui semblait torturée. Après s'être gratté le front, le germain en fit de même avec le vélin.




Bonjour personne inconnue,

Il est d'usage de se présenter lorsqu'on écrit à quelqu'un ou, au moins, de signer, surtout pour lui annoncer ce qui vous m'annoncez par ce pli.

Vous compendrez qu'il n'est pas concevable, en l'état actuel des choses, que nous nous rencontrions.

Quant à mon père, il s'appelait Hans von Zweischneidig, grand semeur au vent de son état.

Cordialement,

Ernst von Zweischneidig



Ernst plia les deux courriers pui sortit de sa tente. Il hèla le jeune page qu'il avait vu au loin. Lorsque celui-ci arriva, il lui tendit les deux missives, l'une après l'autre, avec différentes consignes.

- Pour la première, tu vas demander au domestique de Bouillon qui suit la famille royale, il saura où la faire parvenir. Pour la seconde, tu vas voir le pigeonnier. Avec un peu de chance, il arrivera à s'en débrouiller.

Ernst tendit un écu au garçon qui s'exécuta avec le sourire. Le germain s'engouffra sous sa tente. Il était temps de s'habiller plus convenablement.

* La journée s'annonce bonne
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Robiin.
Début de l'Aube je me baladé sur les routes..escorter par mes amis,Le vent soufflé, le froid était présent..la cadence ralentisse
son pigeon..blanc et marron pas très fut-fut..certes mais il s'avez ou me trouvé.
Le dicte pigeon..ce posa sur mon épaule et je fait arrêté..mes compagnons pour que je puise le lire.. et tout en lisant..je sorti ma plume
l'encrier..et m'appuie contre l'arbres pour y répondre.



Citation:
Bonjour Ernst.

Je vous prie de m’excusez..je chevauche les routes est pas la tête a tout.
J'ai retrouvez un papier..dans les affaire de ma mère..avec le nom de vôtres père Hans..En dessous il y a marqué
je cite
" Cher hans, je vous annonce que je suis enceinte de vous.. après cette nuité de décembre."

Cette Enfant..ces moi Oliver Mist..j'ai gardez le nom de mon père qui ma èlevé.. Le courrier et Long..mais il a du jamais partir de nôtres maison a Limoges..vôtres père..enfin le nôtres..a pas du être au courant.

J'espère que après ceci vous serez convaincue.


Oliver Mist



Oliver..enroula..le parchemin l'attacha a la patte du pigeon..chuchote des mots a celui ci puis le pigeon part.
Jusoor
[Champagne - Camp militaire : heure de dépecer]

Les profondeurs de la forêt se nappaient d'un brouillard humide naissant quand Jusoor en franchit l'orée, à la lumière nullement réconfortante de l'aube. La nuit avait été froide, l'aube plus encore, mais la main tremblante ne manqua pourtant pas toutes ses cibles.

D'ici dans les herbes un peu trop hautes qui remplaçaient les fougères forestières, la Blanc-Combaz aînée pouvait apercevoir le camp qui se profilait dans l'ombre des remparts de la ville. Quelques feux apportaient leur concours à l'aube, ici et là. A chaque nouveau pas sa vision se précisait : certains étaient déja debout à s'affairer. Peut-être en serait-il de même d'Ernst.

Quand Jusoor rejoignit le camp, sa chemise glaciale collait à sa peau et ses cheveux échappés dans la nuit épique se serraient en paquets humides contre ses joues étrangement pâles. La lèvre inférieure tremblait mais la fierté ne l'avait pas quittée. Et elle se mua même en un sourire vainqueur -quoique fébrile- lorsqu'elle s'annonça à la tente de son fidèle Ernst :


Ernst ! Eeeeeernst ! Voila ce que sait aussi faire une Fille de France !

Et un bruit sourd de chûte accompagna ses derniers mots. Les doigts glacés s'étaient decrispés d'autour de leurs proies. A ses pieds, gîsaient le fruit de sa chasse : trois lapins et deux grives. Un des matins à venir, peut-être ramènerait-elle des têtes.
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Ernst.
[Champagne - Même endroit : même heure]

Le soleil se levait à peine. La rosée glacée recouvrait tout ce qui avait le malheur de se trouver à découvert. Le germain, lui, par habitude, profitait de cela pour se réveiller le corps et l'esprit. Ces levers, sur le camp, se constituaient de rituels.

Le premier était le tonneau d'eau. Ernst s'y rendait et s'aspergeait de son contenu glacé. Ca lui attisait le sang, sa peau rougie en était bien la preuve. Ensuite, il allait s'habiller. On avait beau être sur un camp militaire, les présences féminines étaient nombreuses.


- Ernst ! Eeeeeernst ! Voilà ce que sait aussi faire une Fille de France !

Le germain eut un temps d'arrêt. Il écarquilla les yeux puis arriva en courant. Il regarda la Princesse frigorifiée et s'engouffra en vitesse sous sa tente. Il en ressorti avec une couverture qu'il passa autour des épaules royales. Il la regarda en fronçant légèrement les sourcils. Avant d'ouvrir la bouche, il aperçut les prises de sa protégée étendues sur le sol. Il releva les yeux et esquissa un sourire. Il aurait voulu la réprimander pour s'être mise dans cet état. Il n'y parvenait pas. Il se contenta de frictionner la Princesse en ajoutant :

- Félicitations Princesse ... Mais, par pitié, ne vous mettez plus dans ce genre d'état, vous allez attraper la mort.

C'est alors que le petit page accoura, une missive à la main, en criant.

- Messire Ernst, messire Ernst. C'est le pigeon du pigeonnier, pas le pigeon du bouillon.

Ernst se retourna en souriant et pris le pli tendu par le garçon.

- Le pigeon DE Bouillon, pas du bouillon mon jeune ami.

Ernst lui montra les prises sur le sol.

- Tiens, en parlant de ça. Si tu emmenais tout ce gibier au domestique de Bouillon?

Le jeune page s'exécuta avec plaisir, comme s'il y avait une sorte de complicité entre le germain et lui. Ernst plaça le vélin dans sa ceinture. Il le lirait plus tard. Ses préoccupations premières grelottaient entre ses mains.
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Atropine
Nouveau jour ... nouvelle vie ? Rien était moins sur. La Belle buvait moins, la peine demeurait, mais, elle y était habitué. Elle avait des projets, autre que celui de disparaître au fond d'un lac ... Cela dit, les projets semblaient tout aussi dangereux : rejoindre l'Anjou, en ces temps de guerre ... Idée suicidaire s'il en est, mais, retrouver son ami breton semblait la meilleur chose à faire.

Rejoindre un breton, en Anjou. La brunette passerait pour une parfaite anti-royaliste. En réalité, elle s'en moquait. Si cela ne tournait pas autour de son joli minois, cela n'importait pas. Sa vision des choses était donc simple. Aussi, la guerre qui menaçait le royaume et qui apeurait nombre de françois ne la tracassait pas. Elle l'ennuyait, car ses déplacements se feraient plus risqués. Pas qu'elle n'aimait pas le risque, une brigande doit aimer cela, c'est même la première qualité requise si l'on veut perdurer dans le métier.

Mais là, le brigandage était secondaire, elle avait passé la main quant à la gestion de l'équipe et avait prit des vacances. Vacances dont elle même ignorait la durée. C'est donc dans une auberge au coeur du royaume qu'on vint lui porter un pli, cacheté. Cachet qu'elle reconnut immédiatement.
Elle fronça le nez. Son père mort, ses questions resteraient sans réponse. Néanmoins, elle se trouvait un point commun avec l'homme avec qui elle partageait le même sang. Un sourire en coin étira ses fines lèvres. Ils ne semblait pas non plus ménager les sentiments d'autrui.

Mais, que lui répondre ? Sur sa mère, la vérité, évidemment, une catin reste une catin. Et sa mère devait faire partie des pires. Néanmoins, sur son propre cas, que pouvait elle lui dire ? Elle n'en avait aucune idée. Elle n'était plus chef d'un groupe de brigand, bien qu'elle continue d'être indésirable dans certains comtés. Elle ne savait plus vraiment comment se qualifier. Le Poison prit tout de même le vélin et coucha sans y penser plus, sa réponse sur la lettre.




Ernst,

J'ai abandonné le "messire", ça me semblait totalement superflu !
"Notre" père étant mort, je ne vois donc pas l’intérêt d'aller lui rendre un visite. Les réponses que j'attends ne pourrons pas m'être données. Enfin soit !
Vous vouliez que je vous parles de ma mère ... Sujet rapide. Avant son trépas récent c'était une catin sans coeur. Elle m'a élevée en me mentant sur l'identité de mon père. Visiblement, elle aurait commencé son "passe-temps" après ma naissance. Et c'est, entre autre, de cela que je voulait discuter avec votre père.
En ce qui me concerne, j'ai quitté le village où j'ai été élevé lorsque ma mère à voulut vendre mon corps comme elle vendait le sien. J'ai beaucoup voyagé depuis ... Je suis châtain, aux yeux bleus, pas assez épaisse et plutôt petite. Voilà ... Je ne vois pas quoi vous dire de plus.
Par contre, j'aimerais savoir à quoi il ressemblait, tant physiquement que mentalement. Comment avez vous été élevé ? Qui êtes vous aujourd'hui ?

Cordialement

Atropine


Elle cacheta la missive et la transmit au messager, lui indiquant du même fait le prochain lieu où la trouver.
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Jusoor
La grelottante et déja un chouia léthargique Blanc-Combaz s'étonnait du mutisme de la tente et préparait un nouvel éclat de voix pour hêler plus fort son compagnon lorsqu'une ombre rapide traversa son champ de vision.
Si vite, qu'elle ne put que la voir y entrer, en sortir et se camoufler derrière les dais pour mieux y revenir, les mains alourdies d'une couverture qui enroba bientôt ses propres épaules. Sur le coup, l'humidité de la chemise qui se colla de tous cotés à sa peau parut plus glaciale encore à Jusoor que l'air embué à chaque souffle, mais le coton dans lequel son esprit commençait à gamberger, résultant du froid tenace, de l'immobilisme et de la fatigue naissante, lui empêcha tout juron intempestif. Seul un tressaillement purement involontaire s'exprima.

Jusoor secoua son esprit embrumé et finit par réussir à fixer son attention un peu plus longuement sur les traits qui lui faisaient face. Les azurs cernés s'arrêtèrent sur un front barré de sourcils peu satisfaits. Ils poursuivirent leur inspection par l'étude du regard, rapidement détourné vers le sol, puis tout aussitôt revenu à elle, découvrant une lueur presque amusée et enfin, Jusoor termina sa reconnaissance par les lèvres souriantes. C'était donc lui l'ombre rapide. Il était là.

De ses lèvres étirées en un fin sourire toujours fier, elle mima un silencieux "Ernst, t'as vu ?" qui ne trouva pour toute réponse qu'une bienfaisante source de chaleur dans son dos, prodiguée par une main nerveuse. La petit ploya légèrement sous le bienfait et ferma les yeux, baignant maintenant dans une obscurité propice au sommeil. La fatigue, en chape de plomb, lui était tombée dessus.

Alors que son esprit commençait à silloner les chemins obscurs du sommeil, les mots d'Ernst lui parvinrent à l'oreille, mots auxquels il n'était pas utile de donner suite et de toutes façons, là à cette minute, elle préférait mille fois mieux profiter de la chaleur qui se diffusait et de ces quelques minutes qui précédaient un sommeil réparateur. Tomber là ? c'était un risque, mais Ernst ne la laisserait pas choir.

En tous cas jusqu'à ce qu'une jeune voix masculine résonna dans l'air, qui la priva de tout sentiment serein qui lui était venu, des ténèbres merveilleuses qu'elle commençait à peine à tutoyer, mais également de toute source de chaleur, car aussitôt la main bienfaitrice l'abandonna et laissa sa place à une fraicheur cruelle.

Jusoor vacilla légèrement sur ses jambes fatiguées et dut fournir un réel effort pour se redresser en un équilibre encore incertain et tout à fait secouer son esprit. Pour y parvenir elle cligna plusieurs fois des paupières et se repassa les mots du jeune homme
. *Le pigeonnier ? du courrier ? pour Ernst ?*

Tachant de rester ferme sur ses pieds, bien qu'Ernst lui ait de nouveau offert son soutien, elle riva son regard las sur lui. Tu reçois du courrier Ernst ?
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Robiin.

Une foi rentrer chez lui Oliver..fouilla dans ces papier quelque chose ne collé pas.. regarde les dâte..Et ce dit voila la raison ! mince..erff comme prévenir l'autre qui viens pas.. il pris une plume..son premie rpigeon pas revenue..




Citation:
Sieur Ernst.


Je suis désolé..mais je crois qui as un mal entendu..j'ai pas regarde les dâtes mais sa colle pas avec ma naissance..

Désolé du dérangement.

Oliver.


replia la lettre.. attrapa son second pigeon..et lui attache la lettre et le laisse partir.
Ernst.
Jusoor la frissonnante, la grelottante, l'exténuée, lui paraissait si vulnérable tout à coup. Les mains du blond avaient retrouvées la couverture. Elles reprenaient leur mission. Le but ultime : réchauffer la Princesse.

- Tu reçois du courrier Ernst ?

Le germain esquissa un léger sourire. Sa Princesse vascillante lui portait un regard soutenu mais fatigué. Le teuton la frictionna tout en lui répondant.

- De la famille ... Enfin, de la "possible" famille. Je vais vous expliquer tout cela en vous raccompagnant à votre tente. Vous devez vous reposer.

En chemin, Ernst expliqua, avec force détails, les tenants et aboutissants de l'affaire. Il lui parla de son enfance, des infidélités de son père. Il lui raconta les voyages et les secrets qu'il avait dû garder afin d'épargner la santé de sa mère. Ernst dévoila tout ce qui pouvait composer ses zones d'ombres, ce qui pouvait expliquer ses silences. Il lui montra les lieux éloignés et perdus qui enlevaient, parfois, son attention à la vie extérieure.

Ce faisant, il continuait de réchauffer la Princesse du mieux qu'il le pouvait. Le petit page arriva en courrant, plis à la mains et sourire aux lèvres. Il s'arrêta net devant la mine fatiguée de l'aînée Blanc-Combaz. Le garçon tendit les plis au germain. Affairé à ses frictionnements, le germain demanda au jeune page de lui lire les missives. Celui-ci s'exécuta et entamma sa lecture avec difficulté. Les mots s'enchaînaient avec maladresse mais le contenu principal était compréhensible.

Une fois devant la tente princière, Ernst fit signe au garçonnet de l'attendre à l'extérieur. Il accompagna son Altesse à l'intérieur. Le blond abandonna sa protégée le temps de préparer sa couche. Il ajouta plusieurs couvertures et fit en sorte que tout soit le plus douillet possible. Il retourna vers sa protégée et la regarda en lui adressant son sourire le plus affectueux. Tout en replaçant une mèche de cheveux égarée sur le front princier, il se mit à murmurer.


- Je vais vous laisser votre Altesse. Votre couche est prête. J'espère qu'elle vous sera confortable.

Ernst resta encore quelques instant à la regarder. Il la maintenait de ses mains, attendant qu'elle soit disposée à se préparer sans lui.
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Jusoor
Alors qu'ils cheminaient vers la tente princière, à pas traînants, elle écoutait Ernst lui narrer sa vie, aussi attentivement qu'elle en était capable. Tout autant que les frictions dans son dos, la curiosité l'aidait à suivre son récit : qu'avait-il voulu dire par "possible famille" ?

Par le menu détail, elle sut son inéluctable apprentissage du mensonge, la connaissance du bien et du mal, la culpabilité qui en découlait, les paysages multiples de son enfance, les voyages... passages narratifs lors desquels la petite perdait le fil de la voix amie pour mieux s'évader.

C'est silencieuse mais avec un déplaisir visible qu'elle accueillit le fauteur de trouble, celui qui brisa ses nouvelles songeries, arborant l'air fier qui allait avec sa livrée. Et lecture fut faite des lettres.
Est-ce qu'elle se sentait gênée d'entendre des mots qui ne lui étaient pas destinés ? elle aurait pu oui, mais pas cette fois. D'abord, cela ne gênait visiblement pas le destinataire et ensuite, ces missives l'intriguaient et lui paraissaient malvenues à ce moment précis. Elle n'en resta pas moins silencieuse jusqu'à ce qu'ils aient rejoint son abri.

Là, appuyée contre l'un des piliers qui tenaient la tente, Jusoor observa dans un demi brouillard Ernst qui s'affairait autour de la paillasse qui l'accueillerait bientôt.
De simple paillasse de camp militaire, la couche devint plus qu'engageante et Ju sentit l'envie urgente de s'y vautrer dans la seconde. Ses paupières déja semblaient retrouver le même lest que quelques minutes plus tôt et elle lutta pour ne pas être fauchée par le sommeil.

Un frolement sur son front la tira brièvement des ténèbres dévorantes. Aux mots murmurés elle ne sut que hocher la tête. Grâce au secours de la main qui la soutenait, elle rejoignit la paillasse sans attendre, et la chûte jusqu'à ce qu'elle s'écrase contre la surface moelleuse lui sembla longue. Pourtant, elle trouva quelques forces pour ramper et se positionner un peu mieux.

Alors qu'elle imaginait entendre les pas d'Ernst qui quittait la tente elle força l'air de ses poumons et lança un faible :
Ernst, nous sommes là nous déja...
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Ernst.
Ernst se dirigeait vers la sortie de la tente lorsqu'il l'entendit murmurer.

- Ernst, nous sommes là nous déja...

Il s'arrêta, le visage à quelques centimètres de la toile. Le germain tourna alors le visage en direction de la Princesse. Un léger sourire éclaira son visage. Elle semblait, déjà, endormie. Emmitouflée dans les couvertures, elle paraissait si sereine, loin de tout. Ernst aurait voulu retenir cet instant. Il aurait voulu retenir cette paix qui flottait autour de la couche princière. Il fit lentement volte-face et se rendit à son chevet. Accroupi, il la regarda dormir pendant quelques instants. Les traits de son visage étaient complètement relâchés. Il n'y avait plus que la simple expression d'un sommeil profond. Ernst se pencha et déposa un délicat baiser sur son front. Il se releva presque à contre-coeur. Le blond regagna la sortie de la tente puis se retourna. Elle était si vulnérable, si fragile, si paisiblement endormie. Ernst n'eut pas à coeur de la laisser seule. Avec la nuit qu'elle avait passé, sa Princesse pouvait bien avoir attrapé du mal. Ernst hésita un court instant entre partir et rester. Il devait choisir entre les convenances et l'irrépréssible envie de veiller sur elle, quoi qu'on en dise. La réflexion ne fut pas bien longue. Y en avait-il seulement eu une? Probablement pas. Ernst passa la tête au-dehors et appela le petit page.

- Viens voir ... Hmm ... Comment tu t'appelles au fait?

- Timshel, messire Ernst. Je m'appelle Timshel, lui annonça-t-il en souriant.

- Timshel? Ca ne serait pas spinoziste ça? ... Hmm ... Bref ... Tim, est-ce que tu peux aller jusqu'à ma tente, s'il te plait? Tu y trouveras une cassette de bois scuplté ... A peu près, grande comme ça, Ernst associa les gestes à la parole et mima la taille de la boîte, j'aimerais que tu me l'apportes. Tu veux?

Le gamin hocha la tête dans un grand sourire et s'exécuta. Quelques courtes minutes plus tard, il revenait chargé de la précieuse cassette, presque trop lourde pour lui. Le germain fouilla dans la bourse qui pendait à sa ceinture et échangea le fardeau du garçon contre un écu. Le jeune Timshel faisait de bonnes affaires avec Ernst. Le blond fit signe au petit qu'il pouvait retourner à ses occupations. Avant de partir, Tim n'oublia pas de poser les courriers adressés à Ernst sur la boîte de bois. Ceci fait, le germain retourna à l'intérieur. Il s'installa, assit en tailleur, le dos contre le pilier le plus proche de sa protégée. Il ouvrit la cassette avec toutes les précautions afin de faire le moins de bruit possible. Son nécessaire d'écriture prêt, il pouvait utiliser la boîte comme écritoire. Après avoir relu les plis, il décida de ne pas répondre à celles adressées par Oliver. Il se concentra à rédiger sa réponse à Atropine.




Atropine,

Je comprends que votre vie n'a pas dûe être des plus facile. Je ne me plaindrais donc pas de la mienne. En ai-je seulement des raisons? Je crois avoir été bien élevé, du moins, dans les grandes lignes. J'ai reçu de l'éducation dans tous les domaines ou presque. Mes parents m'ont toujours laissé assouvir ma, peut-être trop, grande curiosité. Aujourd'hui, je gère les affaires de notre père et je sers la famille royale. Servir est un mot presque inadapté. Je ne suis point esclave. Disons que je construis ma vie au sein de cette famille.

En ce qui concerne notre père, il semblerait que je lui ressemble beaucoup. J'ai quelques formes en moins dirai-je. Notre père était plutôt bel homme dans sa prime jeunesse. Il a commencé la charpente très tôt ce qui lui a donné les épaules larges. Puis, il a fait fortune, ce qui a fait son corps s'empâter. Blond, les yeux bleus, le type même de l'homme du Rhin. Il était bon, jovial. Il me faisait rire et savait conter les histoires comme personne. Peut-être savait-il trop bien les conter, à bien y repenser.

Je ne peux pas vraiment dire que j'ai été malheureux. Je n'ai jamais manqué de rien. Si ce n'est de sa présence parfois. Et de la fierté que tout enfant devrait ressentir en regardant son père. Je n'ai jmais vraiment réussi à lui pardonner ses écarts de conduite. Je crois que ce que je lui pardonnerais le moins, c'est de m'avoir mis dans la conivence de ses mensonges envers ma mère.

Dites-moi, comment et de quoi vivez-vous depuis votre indépendance? J'aimerais vous connaître mieux.

Votre frère,

Ernst



Le germain ramassa son nécessaire d'écriture. Il reposa la boîte, délicatement, sur le sol. Après avoir jeter un énième coup d'oeil vers la Princesse et s'être assuré de son sommeil, il se leva et sortit. La tente des domestiques n'était pas loin. Ernst s'y rendit et déposa le pli sur la table. Un simple hochement de tête, en direction de celui qui avait pris l'habitude de faire transmettre ses courriers, et l'affaire fut entendu. Le germain regagna la tente princière et son pilier de garde. Adossé, la tête posée, en arrière, contre le bois, Ernst regardait sa Princesse dormir. Il avait tout le loisir de détailler les traits de son visage. Ernst fut soudain troublé ... Qu'elle était belle !
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Atropine
Le voyage se poursuivait, lentement, trop lentement à son gôut. La Belle avait enfin ôté cette bague qui la tenait prisonnière de ses souvenirs. Elle l'aimait, c'était un fait, mais, elle se devait d'avancer. Et, la dernière chose qui la rattachait à Lui, enfin physiquement, c'était cette bague finement sisellé à la pierre rouge, qu'il lui avait offert avec une demande à rebondissements. Cette bague avait libéré son être d'une certaine façon. Son coeur, pensait elle, ne serait jamais libre, emmené par cette homme qui avait disparu. Après avoir de longues heures dans le froid, le vent et la neige, accompagnée d'amis et d'inconnu, Atropine arriva à l'auberge ou elle s'endormit, rapidement, comme une souche. Pour une brigande, elle n'était que trop rarement sur ses gardes. Réveillée par le tenancier, elle grommela.

Foutez moi la paix, j'ai d'jà payé !

C'était vrai, pour une fois, elle avait payé.

Mais, ma bonne dame, du courrier pour vous ...

La voix de l'homme d'age mûre parvenait dans sa tête avec difficulté. La fatigue l'opressait. Elle n'avait qu'une envie, rejoindre les bras tendus de Morphée.

Glissez l'pli sous la porte bon sang ! Et foutez moi la paix ! J'pais pour être au calme !

De bonne humeur hein, tous ses compagnons en avaient fait les frais. Une vrai teigne dans un tout petit corps. Un vrai poison, jolie, aux traits fins, d'allure fragile. Fragile, elle l'était, même si elle pensait le contraire. Malgré la cicatrice barrant son bas ventre et celle de sa cuisse pour le lui rappeller. Mais, l'inconscience de sa jeunesse, ou son entêtement lui faisaient penser que la mort ne risquait pas d'arriver de suite. Pourtant, elle l'avait cherché, espéré, tenté même. Mais, rien à faire, elle l'avait seulement frolé, par deux fois. La troisième serait peut être la bonne.
Ses rêves l'emmenèrent loin, très loin, à immaginer cette mer encore inconnue, ces plages qu'elle allait enfin découvrir. Le changement de destination l'avait ravi. Fuit les conflits et aller retrouver le Breton au bord de la mer. Sauf que, la mer, l'hiver, il y fait froid, comme partout. Mais ça, son immagination ne l'avait pas bien intégré.
La voilà donc dans l'eau, barbottant, que du bleu à l'horizon et une douce chaleur sur sa peau douce et pâle. Mais, soudain, les remous se font plus violents, et un tourbillon se forme, l'emportant avec elle.
Reveil en sursaut dans le froid de la chambre qui l'accueil. Sa respiration se calme au fur et à mesure que ses yeux bleus redécouvrent la pièce, jusqu'a se poser sur la lettre, cachetée. Elle se lève, s'emmitoufle dans sa cape et attrape le pli qu'elle lit doucement.


Ah bah ça alors ... Si j'm'en été douté ...

Ca risquait de compliquer quelques peu les choses. Elle était encore recherchée et surement poutrée au moindre passage en deux duchés du domaine royal, et lui, travailler pour la famille royale. Un léger rire se fit entendre. Le comique de la situation l'avait saisie. Elle ne mentait pas, tout au plus, elle éludait, son fiancé disparu lui avait donné bon exemple. Farfouillant dans sa besace, elle en sortit de quoi écrire, et, se remettant sous les couvertures elle commença à rédiger la missive.



Ernst,

Ma vie ne fut pas si dure, en fait, la libérté que j'avais me convenait très bien. Je suis curieuse également, et pouvoir faire ses propres expériences, très tôt a été bénéfique. La seule chose qui aurait pu me servir, c'est d'apprendre à cuisiner. Mais, comme vous pouvez le voir, je sais lire, écrire et même compter. Un ... client de ma mère m'avait prit en affection et appris ces rudiments.

Merci de m'avoir parlé de votre père, enfin, notre père ... Je comprend enfin d'où me viennent ces yeux bleus ... Même si cela n'avait pas été une de mes préocupations premières.

Nous portons tous plus ou moins les erreurs de nos parents en nous. Fille de catin vous êtes catalogué dès votre naissance, vous, vous avez dû gardez les secrets sur l'infidélité de votre père. Je me doute que la chose n'a pas dû être aisée. Néanmoins, je suppose que, comme toute chose, cela vous a permis de vous forger.

En ce qui concerne ma façon de vivre ... Eh bien, je dirais, radicalement opposée à la votre, loin d'être dans les petits papiers du Roy et de sa famille, je suis susceptible d'être poutrée dans certains duchés, dont deux il me semble appartiennent au Domaine Royal. Je ne suis pas foncièrement anti royaliste pour autant. Je prend juste l'argent où il y en a. Mais, on va dire que, pour le moment, je suis en vacances. J'ai récément perdu un être cher, et j'ai besoin de faire le vide. Je vais donc visiter la mer, pour la première fois.

Amitiés,

Atro


Elle se relut, rapidemment, pourquoi lui avoir donné tant de détails ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Le Poison avait besoin de parler, et qui de mieux qu'un parfait inconnu ? Sauf que là, ce parfait inconnu se révélait être son frère ainé. Elle ne savait pas comment fonctionnait une famille, ni même comment elle devait fonctionner elle, vis à vie de lui. L'honneteté, serait donc sa seule ligne de conduite, ils ne se devaient rien, mais, si relation il devait y avoir, alors la franchise serait de rigueur pour elle.
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