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[RP] Petit cauchemar. Ou pas.

Johannes
Début décembre, Blondin cauchemarde.

Tout ça commence dans une ruelle sombre et mal famée, le genre de ruelle où il fait tout le temps nuit. Une jeune noble en quête de sensations nouvelles est venue s'aventurer dans les bas-fonds sociaux, comme ça, un soir, pendant que papa et maman étaient occupés à manger des rognons de porc. Elle frissonne un peu déjà, sous son capuchon de soie - évidemment, qu'elle porte un capuchon ; c'est excitant, elle voudrait à moitié qu'il se passe un truc, mais rien de trop grave non plus. Au bout de la ruelle, deux hommes en noir, forcément, manigancent leurs plans diaboliques depuis trois plombes, avec des petits rires malsains. La jeune noble pile net lorsqu'elle les aperçoit. Ils ont des têtes de pas gentils. Peut-être, elle se dit, la jeune noble, qu'au lieu de rebrousser chemin (parce que ça fait carrément couard de répondre à ses instincts de survie), si elle passe à côté d'eux, peut-être qu'ils feront pas gaffe à elle. Alors elle tente, elle avance en raclant murs. Arrivée au bout, la jeune noble bifurque sur la droit, en rouvrant les yeux, parce qu'ouf, ils ne l'ont pas vue ! Elle va pouvoir s'enfoncer dans la venelle glauque qui suit ! C'était sans compter sur le troisième zig, celui qu'on avait pas entendu parce qu'il marche comme un félin à plumes, qui surgit dans l'ombre, PWAF !


Johannes. - Gniarf ! ZZZzzz...

Olà mécréant, dit la jeune noble, oncques permitte-vous d'approcher ma blanche personne ?

Johannes. - Gnarfhum ?

Laisse couler Blondin, ça cause rondement un noble. L'homme répond à la jeune noble, d'une voix d'outre-tombe revenue des profondeurs de l'enfer, une voix pas très glop en somme, il lui répond : Comment, Rose de la Nuit ? Tu ne me connais donc pas ? Je suis... je suis celui que l'on nomme (Johannes. - Qui qui nomme ?Nan mais osef Blondin, commence pas à chicaner sinon on s'en sortira pas de ton cauchemar). Je suis celui qu'on nomme Prosmodée, je suis ta Terreur, la Vrille, l’Épine de ta Rose Malodorante !

La jeune noble, dans un élan de perspicacité passager, demande s'il va lui faire du mal. En guise de réponse, Prosmodée sort longuement, dans la nuit, à l'aide de ses doigts squelettiques (parce que boudinés ça le fait pas trop), une lame qui se met à luire dans l'obscurité de cette nuit nocturne et noire. Devant l'éclat effroyable de la lame (ou Lame, ou Vice, ou Trépas, on peut lui donner un petit nom), la jeune noble sent sa poitrine frémir et s'affoler.

A présent, annonce Prosmodée, je vais trancher ta Mamelle de Vie ! La jeune noble se débat un poil, pour la forme, mais tout le monde sait que Prosmodée, malgré sa corpulence de crevette, est très costaud, et la maîtrise rapidement en s'emparant de son poignet qui palpite. Dans un regard mêlé de sadisme, de lucre, de concupiscence, et de beaucoup d'autres mots très intelligents, il plante sa lame dans la chair de la jeune noble qui pousse, non pas un cri, mais un râle, ce qui est bien plus poétique. Prosmodée lui, lâche un petit hoquet de plaisir. Et plus la lame s'enfonce graduellement dans la chair fine de celle qu'il nomme désormais la Vierge (sérieux, les majuscules ça fait allégorique et ça fait classe), plus elle râle, plus il hoquète. De la Vierge s'épand et se répand (je ne vends pas les droits d'auteur sur cette rime), s'épand et se répand donc un sang noir - c'est important de préciser la couleur, au cas où elle saignerait jaune poussin ou caca d'oie ; un sang noir, dans lequel


Johannes. - Gnuhu, caca doigt... MwahZzzzzz...

[...]

... dans lequel, se perd le regard ténébreux de Prosmodée. Quand il aura fini avec elle, lui annonce-t-il, il l’emmènera souper chez un bon pote ("un Cuisiner Maléfique"), pour qu'ils se délectent de mets succulents ("un crâne de rat nappé de sang de putain, avec sa mousse d'éjaculat de pendu"). En attendant, poursuit Prosmodée, Vierge Impure, j'achèverai de sucer la moelle sombre de ta V

Johannes. - Vahaaaa ! ZZZzzz.

Mais, fortuite, subite et inattendue, une dague surgit dans la nuit, fendant les airs, tournoyant au ralenti, vient se planter dans le mur, à quelques centimètres seulement (ouf !) du visage de Prosmodée. Oui je sais Blondin, toi les seules fois où t'as essayé de lancer une dague elle s'est cognée contre le mur avant de faire carpette, mais il y a des gens qui arrivent à la planter immanquablement. Comment?, crie Prosmodée. La Vierge elle, ne causera plus vraiment, parce que sa grande rivale vient de débarquer : la meuf qui lance des dagues.

La meuf qui lance des dagues porte une cape qui cache un très beau visage, fallait pas s'attendre à un thon, avec une cicatrice dessus. La cicatrice qu'on remarque, mais pas suffisamment dégueulasse pour gâcher l'ensemble du minois. C'est une solitaire, elle a appris la couture, le jardinage, comment amputer une jambe, la lecture, des bases d'alchimie et le maniement des armes blanches à l'âge de quatre ans - mais ça, ça ne regarde personne, parce que sa vie est une long tunnel empoisonné. Évidemment, elle connaît Prosmodée, évidemment, elle le recroise cette nuit-ci, en plein exercice de son art sanglant. Mais de toute façon, la meuf qui lance des dagues n'a jamais peur - résultante de mutations génétiques étranges, elle est demeurée mince comme une anorexique suédoise ET forte comme un barbare des mers du Sud. Elle, c'est pas la Vierge, elle ne se fera jamais prendre par derrière (à moins qu'elle croise le chemin d'un géant avec une hache et qui cause pas, mais ça, c'est une autre histoire).

Caché dans la ruelle, et bien caché, se tient celui qui tire les ficelles dans sa tête : le dandy-voyeur, celui qui s'exprime toujours à la première personne, suffisamment cruel pour plaire, jamais assez pour faire bien flipper.


Johannes. - Pwarg! ZZZzzz...

Je sais Blondin, celui-ci il t'emmerde, mais c'est un cauchemar : faut bien respecter les conventions du genre. Le voyeur, il pense :

Je me tenais dans la ruelle, à regarder Prosmodée, ce vieux fou, perdre les dernières goutte de sa vie dans les bras d'une délicate apeurée. Saigner, saigner encore, n'est-ce pas le sens de la vie ? La saigner, jusqu'à ce qu'elle s'éteigne, et redevenir poussière d'étoile... La vie n'est rien que poussière, et les étoiles sont nos guides vers des voies chaotiques...


Johannes. - ZZZzzzZZZzzz...

Lorsque je vis une dague pourfendre l'air. Pas de doute. C'est Elle. Elle, la Froide, la Louve, la Sanglante (etc...). Elle est là. Je reconnais sa signature. C'est Elle. Elle. J'empêche mon âme de sursauter, et m'approche lentement, quitte à abandonner ma non-existence, dans l'espoir de revoir, l'espace d'un instant, l'éclat glacé de son regard. Majeure, Elle s'approche. Elle parle. Je reconnais sa voix. Oui, c'est Elle. Mais comment ? Comment dire l'indicible ? Elle ne m'a pas vu. Mais je t'attends, je suis là, me sens-tu ? Je respire d'où je suis les effluves de fer et de sang qui s'échappent de ta silhouette fatale et je

Johannes. - Haaaaaaaa !

Réveil en sursaut, dans son coin de bouge paumé. T'angoisse pas Johannes, tout va bien, t'y es pas, à la Cour.
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Humpty Dumpty sat on a wall.
Humpty Dumpty had a great fall.
All the king's horses and all the king's men
couldn't put Humpty together again.


L. Carroll
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