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[RP] Mon château pour un cheval... Ou pas

Anaon
    _ Vous n'avez pas le droit !
    _ Alors je me l'octroie.

    Les pas claquent sévèrement sur le dallage du couloir. Qui croirait que cette fusée qui file à toute allure peinait hier encore à trainer ses presque sept mois de grossesse d'un banc à l'autre des tavernes.

    _ Ma Dame, je doute qu'il faille s'alarmer pour si peu. Jamais le Roy ne s'en prendra à Château-Gontier, il est familier de la Duchesse !
    _ Le Roy, peut être, ses hommes non. Sachez Capitaine que c'est la méfiance qui garde en vie.

    Le silence des murs s'emplit du froissement furieux de ses robes, concurrencé de près par le cliquetis incessant de l'armure du Capitaine de la garde. Elle a reçu ce matin même une lettre de Judas venant confirmer les rumeurs de la veille. Les armées royales marchent sur l'Anjou... et ce n'est pas pour une partie de carte entre soldats.

    _ Sauf votre respect, je crois être en droit de dire qu'après maintes années passées à servir l'étendard de ce château, que je sais parfaitement comment défendre ses remparts et ses habitants si besoin est !

    La balafrée s'arrête nette, manquant de se faire rentrer dedans par l'homme qui la suit. Elle se retourne d'un bloc, figeant vers lui un visage de glace surmonté de deux prunelles acérées qui ne souffre d'aucune douceur.

    _ Sauf votre respect, si je ne suis pas plus vieille que vous je le suis tout autant, j'ai subi les guerres comme j'y ai participé, j'ai régi d'une main de maitre toute une maréchaussée, j'ai tenu des sièges longs comme des jours sans pain ET j'ai survécu à la peste noire! Donc... kaoc'h! C'est pas à moi que vous allez apprendre comment faire face à une armée!

    La femme tourne casaque reprenant sa marche effrénée, l'oreille penchée sur ces pas qui la suivent non sans une mauvaise volonté des plus perceptibles.

    _ Quand bien même, si les armées se présentaient, il faudrait s'en référer à la volonté de Sa Grâce de Josselinière! Vous n'avez aucun pouvoir dans ce duché Chaperon !
    _ J'aurais tout le temps de me faire remonter les bretelles ou de me faire renvoyer quand la Demoiselle sera de nouveau sur pied. Pour l'heure, elle est raide dans son lit, et quand elle redresse la tête, c'est pour commander des macarons quand c'est pas pour gerber ses tripes sur le plancher à cause de sa fièvre. Autant vous dire que dans son état, elle serait incapable de différencier votre tête du cul d'un poney.

    ...

    Ah. Silence derrière elle, elle ne perçoit pas même un bruit de pas. Depuis que l'adolescente est alitée à cause d'une saloperie de maladie qu'on avait bien du mal à soigner, l'Anaon a prit l'initiative de faire tourner la boutique. Ou du moins, veiller à ce qu'elle n'ai pas à mettre la clef sous la porte. Intendante-autoproclamée-temporaire, oui. Qui d'autre aurait-pu veiller au grain ? Elle doit être la seule adulte avec un statut un chouillat plus élevé que les domestiques... Ah ! Il y avait bien le cureton Fitz, grand proche de la Duchesse qu'elle aurait put appeler à l'aide, mais elle vivante et Yolanda à l'agonie JAMAIS les rênes de ce château ne seront confiées à un cul-béni ! Foy d'Anaon !

    Un soudain claquement de pied colérique fait trembler le sol.

    _ Mais vous êtes en cloque!

    A la sicaire de se retourner une fois de plus, les narines frémissantes dans un tic dédaigneux, toisant le Capitaine qui n'a toujours pas bougé de deux billes bleus semblables à deux carreaux d'arbalète.

    _ Soufflez-moi encore une fois dans les bronches et c'est votre tête qui aura des cloques! Alors vous me ferez le plaisir de vous remuer l'ognon avant que ce ne soit moi qui vous y incite à grand coups de pompe dans le fion! Et c'est pas parce que je suis enceinte que j'peux pas lever la jambe!

    Et on reprend la route, rattrapée, cette fois-ci, par le garde grognon.

    _ On ne peut pas avertir les paysans maintenant! Ils vont paniqués, ce sera ingérable, attendons que la menace soit confirmée! Château-Gontier sera très certainement épargné!
    _ Prévenez les poules que le renard rôde, elles resteront sagement cloitrées au poulailler. Mais laissez-les picorer dans l'ignorance et vous verrez la débandade quand le goupil surgira par surprise... J'ai géré une populace terrorisée par la peste, monsieur, et là, je ne veux pas à avoir à tirer sur des pécores déboussolés en plus de pignouf en armure lustrées.

    Les traits de la balafrée se crispent. Réflexion mêlée à la contrariété. S'il continue à lui chauffer les oreilles celui-là, ce sera la migraine garantie! Bon sinon, elle sont où ses gosses?

    _ Mais si le Roy arrive, "Ami" de la Duchesse, je vous le rappelle, on ne va quand même pas lui claquer les portes au nez?!
    _ S'il dis "s'il vous plait", on lui ouvrira, sinon, c'est moi qui lui rappellerait la politesse à coup de carreau dans les chicots.

    Parce que c'est moi qu'ai la plus grosse.

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Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III -Anaon dit Anaonne[Clik]
Elendra
Ça vous est déjà arrivé de vous réveiller et que la première chose qui vous frappe de plein fouet c'est à quel point vous avez faim?! Et bien ce matin c'est un matin comme ceux là! J'ouvre les yeux et mon ventre gargouille, vous comprenez donc que c'est tout à fait impossible d'attendre le déjeuner avec les autres quand on est déjà rendu au stade gargouillis.

Il n'y a donc qu'une seule solution : Prendre d'assaut les cuisines! Voler un ou deux trucs et filer en douce pour les manger sous la couette en espérant ne pas laisser trop des graines derrière qui pourrait mener indirectement à la petite voleuse, en l'occurrence : moi.

Sur la pointe des pieds je file donc vers les cuisines, connaissant le chemin par coeur désormais. Ça fait quelque semaines que je suis ici et j'ai eut tôt fait de repérer les priorités! Je pourrais donc faire le chemin ma chambre/cuisine les yeux fermées s'il le fallait! (Je vais pas me risquer quand même, il y a beaucoup d'obstacles sur la route et beaucoup trop de couteaux tranchant en cuisine... Mais quand même! Je pourrais!)

Toujours est-il, me voila qui passe la tête par la porte de la cuisine, observant les lieux. Je localise quelques petits pains sur la table et aussitôt j'ai l'eau à la bouche. Un coup d'oeil à gauche et à droite. Quelques pas de souris. Un geste vif. J'empoigne deux petits pains (un dans chaque main) et sort avant de me faire taper sur les doigts.

Quelques pas plus tard me voilà qui déambule dans Château-Gontier la bouche pleine, jusqu'à ce qu'un :
« Vous n'avez pas le droit ! » m'arrête dans ma course.

Ça y est! Je suis prise au piège. Je suis cuite... Je cache mes pains dans mon dos et me retourne, avalant le plus vite possible tout ce que j'ai en bouche.

Personne et en plus la conversation continue! J'allais donc filer dans ma chambre trop soulagée de ne pas m'être faite coincée, lorsque la voix accroche mon oreille... Je la connais cette voix là. La deuxième, celle de la femme à qui on interdit quelque chose et qui visiblement a décidé qu'on ne lui interdirait rien ce jour!

C'est Anaon! Mais qui c'est qui peut bien interdire quoi que ce soit à Anaon et ses trente-cinq printemps. (Si, si, trente-cinq!) Ça sent le potin à plein nez... Et un jour j'ai fait un serment, celui de toujours rapporter les potins! C'est ça la CHARLIE. Je ne peux pas passer à côté de ça! Et puis, il faut bien l'avouer je veux bien savoir qu'est-ce que Anaon pourrait ne pas avoir le droit de faire!

Remontant sur la pointe de mes pieds je fais marche arrière et me cache derrière un mur tout près de la « scène », toute ouïe.

Ça parlait de Roy, de défense, d'attaque... Je me rappelle alors ce qu'elle m'a dit hier mon accompagnatrice : La guerre est à nos portes. Or, je pensais pas que c'était nos portes à nous de Château-Gontier!

Normalement, je serais entrée en grande panique, mais au moment où celle-ci s'empare de moi, je me calme! Je suis une presque Dame! Et puis... la conversation est pas finit, il y a peut-être d'autres potins à venir. Je reste donc, immobile, silencieuse comme une ombre.

Retentie alors un sonore :
« Mais vous êtes en cloque! »

Bah ça c'est pas une nouvelle! Tout le monde le sait et surtout tout le monde le voit! C'est pas un potin ça, franchement... L'est perspicace le bonhomme dites donc!

_ Soufflez-moi encore une fois dans les bronches et c'est votre tête qui aura des cloques!

Je rigole, la main sur la bouche pour ne pas faire de bruit. Oui! Vas y Anaon! T'es la plus forte! que je me dis. C'est que moi je l'aime bien finalement Anaon! Même que je l'aime beaucoup. J'étais pas trop certaine au début, mais depuis que je lui ai parlé longtemps longtemps et qu'elle m'a présenté son ami Borgne et montré à compter en Breton pour que j'apprenne à son bébé, moi je vote pour elle dans ce combat! Et pi l'autre pif c'est qui hein pour lui dire quoi faire!?

Anaon c'est une femme forte! Mais moi... La guerre... Je me suis déjà fait voler tous mes écus deux fois... Et en plus, je suis plus du genre tout en os que tout en chair ces temps-ci. Je veux pas me faire tuer! Z'imaginez si le Roy vient ici avec tous ces hommes! C'est sûr que c'est trop dangereux! En plus Anaon me l'a dit ça aussi : « Tâchez de rester pucelle », en d'autres mots dans doute, mais ça voulait dire ce que ça voulait dire! Restez sans puces! Et sûr qu'une armée d'homme ça en amène des puces! Et on veut pas se retrouver coincé avec ça ici!

Et puis! J'ai des chiffres bretons à apprendre moi! Et aussi j'ai promis! Promis au Tout-en-Haut que si je survivais à Paris j'allais aller chez les Moines leur donner un coup de main! Et je crois qu'il est grand temps d'honorer cette promesse, vous en dites quoi?!

Comment? Ah non! Pas du tout! Le fait que ma mère m'ait dit qu'en cas d'embrouilles il fallait aller chez les moines n'as aucun lien avec la situation ici présente! C'est juste une très grande volonté de tenir ma promesse envers le Très-Haut et d'avoir un peu de silence pour étudier mes chiffres bretons! Et pour sûr, si une armée d'hommes débarque ici, ce sera pas très silencieux! Et je sais juste compter jusqu'à neuf, donc je pourrais pas me pratiquer à les compter parce qu'ils seront trop et ça va dépasser mes capacités mathématiques bretoniennes.

C'est donc décidé! Je m'en vais au monastère! M'enfin, pour les femmes c'est chez les nonnes qu'il faut aller, c'est vrai...

J'allais donc rebrousser chemin, lorsqu'une fatalité me vint à l'esprit. Michant monsieurs + Elendra partie chez les moines sans le dire à personne + Anaon est en charge de surveiller les filles = Anaon aura des embrouilles. Déjà qu'on sait pas si elle en aura parce qu'elle veut prendre le contrôle de CG... Faudrait pas lui en ajouter sur les épaules, surtout qu'elle en a déjà pas mal sur le ventre!

Le temps que la dispute se termine, j'engouffre mon petit pain entamé et cache l'autre dans ma poche pour plus tard, puis m'approche de mon accompagnatrice, tirant délicatement sur sa manche.


Noz Vat Anaon. que je dis avec un sourire, un peu de farine sur sur le menton. Bonsoir, bonjour... Quand on sait pas dire bonjour en Breton, mais bonsoir et qu'on veut dire bonjour en breton, on dit la seule chose qu'on sait, à savoir : Noz Vat!

Je veux juste vous dire de pas t'inquiéter que je vais aller chez les nonnes un moment parce que j'ai promis au Très-Haut... Et vous savez comme il m'aime déjà pas beaucoup, je voudrais pas le mettre en colère.

Et comme ça vous aurez pas besoin de vous préoccuper des puces, je serai sauve si jamais les soldats débarquent ici.


Bon quand même... Il faut dire, je me sens comme une déserteuse! Mais vous m'avez vu?! Un vrai chicot, z'aurez jamais vu de bras si maigrelet que les miens, je pourrais sûrement même pas soulever une épée s'il le fallait, un bâton tout au plus! Je baisse donc la voix, décidant d'être honnête.

Je veux pas vous laisser tomber, mais je veux pas vous nuire... Mais dès que je reviens je vais m'entraîner et je deviendrai forte et la prochaine fois je vais vous aider promis! que je termine, espérant de tout mon coeur qu'il n'y ait pas, de prochaine fois.

Ne reste plus qu'à faire un faible sourire et aller récupérer le peu de chose dont j'aurais besoin chez les nonnes, car croyez le ou non, j'y vais vraiment!

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Alix_ann
On lui avait dit, que c'était la guerre. Elle s'était plus ou moins préparé, elle y avait longtemps songé. On avait tenté de la rassurer, de lui répéter plusieurs fois que t'façon il lui arriverait bien, qu'elle logeait chez une amie des royalistes. Mais sérieusement, la Duchesse, en convalescence, ne lui semblait pas être une défense très sûre en ces temps. La guerre elle en avait entendu parlé, son papa étant un puissant guerrier qui avait combattu de nombreuses fois.
La Fadette se maudit, elle aurait du lui demander de rappliquer avec sa horde de soldats, tous plus forts et courageux les uns que les autres ! Elle omettrait presque de se rappeler la dernière escorte qu'il lui avait fournit ou la moitié fût perdu en court de route par une éthylique causalité.


Elle empoigne un bout de mie de pain brillamment entortillé qu'elle fait évoluer sur la table de façon a ce qu'on puisse y distinguer un bonhomme à cheval.
-« Tuuchhh... tchu tchûû. Tchapata tchapata. Alix a sa manière de faire du beat-box post-apocalyptique.
Demoiselle nous voici à l'entrée de la grotte! En agitant frénétiquement un quartier de pomme.
Pied à terre mon fidèle Jean-Baptiste ! La madeleine est à portée de main !
Demoiselle derrière vous ! Un rôyaliste !
Héhé ! Hinhin Alix votre dernière heure a sonné ! Vil félon où as-tu dissimulé la madeleine sacrée ?
Dans ton cuuuul !
Répondit la mie.
Tu paieras pour cet affront ! Tchûû tchûû tchûûû tchû POOOOW!
AAARRRG ! Victoire demoiselle ! La madeleine, enfin.
Mais elle est vachement grosse ! Attention il est pas du tout comme l'imaginais...
Demoiselle écoutez ! Les villageois, ils vous acclament comme des villageois !
Vive Alix ! Vivre la Reine de Bretagne ! Vivre Alix ! Hourra ! »


[...]

« Au secour, au secouuuuur ! Appellez Melusine !
Melusine arrive ! Ââââââhhh... Apparition inexpliquée... Archeuh... Boule de feu boule de feu ! Pchiiioù, pchoùùù.
Attention l'ogre des collines !
Brraaahhh ! Argeeeu ! Fgrouuuu!
Et de dissimulé sa tête derrière un immense gâteau en pain d’épice et une tonne de chocolat. Disparaissez de mes terres êtres inférieurs !
CATAPULTES CATAPULTES !
Elle se lève de table, se tient vers un de ses bords bien face à l'ogre CATAPULTEEE ! Paré, près? TIRÉ!
Pscchhhiooù pscchiiiooùùù pschioù. POOOWW POW! Poooww... hm...
» De reposer net le bac à baies.

Mais vous êtes en cloque! » Survient tout juste à ses oreilles.
Elle se racle la gorge et reprend.
-« Vous pouvez débarrasser. »

Et de partir pas plus préparée que ça, juste après le petit déjeuner sans avoir encore prit la peine de revoir sa coiffure ou d'aller à la messe (et puis d'ailleurs, Anaon ne disait rien contrairement à Yolanda qui ne pouvait pas vérifier si elle la séchait ou pas).
Bref, ça parlait forcement d'Anaon, et depuis qu'hier elle avait songer à sa mort et à la certitude bien ancrée que la seule solution était d'aller lui chercher les pommes de l'immortalité elle s'inquiète très régulièrement (toute proportion gardée) de son bien-être. Autant qu'elle peut, quoi.


-« Qu'est-ce qui se passe? » Intérroge t-elle en déboulant à l'impromptue. -« Ann tu vas bien? Elendra, tu pars? » De la considérer deux minutes. « Haaaan tu paaars ! » De verser une larme, d'aller l'enlacer. « Fais attention... tu sais aux rôyalistes... Reviens-nous vite !» Elle doutait pas de son courage dorénavant.
De tourner le museau vers Ann.
-« Ann, on va mourir ? »

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* Tirade trèèès largement pompé d'un épisode de Kaamelott
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« L'homme n'amène pas son propre malheur, et si nous souffrons, c'est par la volonté de Dieu, bien que je n'arrive pas à comprendre pourquoi il se croit obligé de tellement en remettre. »
- Woody Allen
Alienor_de_sabran
Ouais, c'était la guerre. Des Français, contre les Angevins, ça elle savait, par contre elle n'avait pas très bien compris qui étaient les gentils, et qui étaient les méchants, et le concept de neutralité, toussa toussa. Elle savait que ça allait se castagner bientôt, alors elle était contente. Parce qu'elle aimait bien la castagne, et en plus il lui fallait être la digne fille de son père, le chevalier Titanic. Ou teutonique, comme disait Astana, même si Astana elle raconte n'importe quoi, et qu'en plus elle a perdu ses fesses en étudiant les saucisses. Même si Aliénor ne savait pas bien ce qu'on pouvait étudier dans une saucisse. Les saucisses ça se mange, pas autre chose !

Enfin bref. Levée de bon matin, la Sabran avait entrepris de s'équiper pour aller vaillamment guerroyer et défendre ses copines en cas d'attaque de Château-Gontier. Ses manœuvres avaient donc débuté par une opération commando dans la salle des gardes. Rampant au sol, et ayant lâché un des molosses de Yolanda pour faire diversion, la naine avait réussi à se faufiler sournoisement afin de voler... Hum, pardon, emprunter un heaume, avec lequel elle s'était taillée aussi discrètement qu'elle était arrivée. Ni vue, ni connue. Opération réussie, soldat !

La seconde partie du plan était nettement moins risquée en réalité. Il s'agissait de se procurer une épée, mais elle en avait déjà une en fait, qu'elle avait planqué dans un des coffres meublant un couloir. Elle put donc à son aise se coiffer du heaume et se saisir de son arme de bois, alors qu'au détour d'un couloir retentissaient les échos d'une conversation animée.
De quoi cela pouvait-il bien retourner ? De toute évidence, du sujet qui était sur toutes les lèvres. La guerre ! Un sujet qui donc l'intéressait fortement, et pour lequel il était évident qu'elle aurait moultes choses constructives à dire. Même qu'ils la désigneraient sans aucun doute commandante des opérations. Le seul problème était que ce heaume était trop grand, et que la visière refermée ne lui permettait de voir goutte. Il fallait donc l'ouvrir, mais elle s'obstinait à redescendre encore et encore, si bien qu'elle du faire le trajet entre le coffre et la conversation en la maintenant ouverte, de la main qui ne tenait pas l'épée.

Presque arrivée sur place, voilà l'espionne qui se plaque contre le mur alors que le couloir fait un coude, laissant uniquement dépasser sa tête métallisée pour observer la scène. Elendra partait ? Et elle faisait pleurer Alix-blonde ? Aliénor-blonde en resta un instant perplexe. Elle aimait bien Elendra, qui était "la grande" de la bande. Ceci dit, elle ne pouvait pas laisser passer un acte de désertion.

Sortant donc de sa cachette comme un diable hors de sa boite, elle manqua de peu de se prendre les pieds dans sa robe (mais par bonheur ne chut pas), et brandissant son épée en direction de la d'Acoma se mit à beugler, comme à l'accoutumée.


- Craicresse ! Il faut te pendre car tu fais des trahisons à notre cause sacrée !

Et de s'avancer, menaçante. Enfin ça, c'était avant que la visière ne lui retombe une nouvelle fois sur le coin. Aveuglée, elle lâcha un très distingué "peuchère de macarelle de merde !", avant de se remettre en route sans le réouvrir, fonçant droit vers le mur.
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Anaon
    C'est çà la magie de Château-Gontier. Non, ce n'est pas le coté paillettes et macaron, c'est les murs de pierre en papier, des oreilles qui trainent tous les pavés et une constante embuscade de demi-portions. Pensez et vous êtes exhaussé, quand c'est pas vous qui aller à la clique c'est la clique qui vient à vous. Ça a ses avantages... et ses inconvénients.

    Une main sur la tempe, le visage de l'ainée se tourne prêt à s'adresser de nouveau au capitaine quand des petits coups sur sa manche lui tirent la tête ailleurs. Un Noz Vat et une Elendra qui apparaît dans son champ de vision, l'Anaon écoute avec attention. Des puces? Quelles puces? On a que des cafards ici voyons! Hop hop hop hop. Attendez... Aller... Chez les culs-bénis? L'en-cloquée ne peut réprimer une crispation sévère. Les lèvres s'entrouvrent, le souffle se prend...


    _ Qu'est-ce qui se passe? Ann tu vas bien? Elendra, tu pars?


    La bouche en cul-de-poule, coupée une fois encore. Ah! Alix!

    _ Haaaan tu paaaars! Fais attention...
    - Craicresse ! Il faut te pendre car tu fais des trahisons à notre cause sacrée !

    Nouveau sursaut, les prunelles cobalt se posent sur.... sur... Hein?!

    _ Ann, on va mourir?
    _ Peuchère de macarelle de merde !
    _ Et vous me parliez de ne pas paniquer?
    _ BAM!

    Le nain a casque s'encastre dans le mur. L'Anaon se décompose comme un brownie trop sec avant de se claquer le front.

    _ Par tous les dieux et leurs catins...

    Index et pouce, se broyant l'arrête du nez, le chaperon lâche un soupire à en fendre les pierres.

    _ Ahahah! Alors çà veut tenir tête à une armée et calmer des pèquenots alors que c'est pas capable de garder tranquille trois tartignoles de gamines? Ahahah! Nan mais j'vous jure! La guerre c'est pas affaire de gonzesse je vous dis! Et les sautes d'humeur de bonne-femme, moi, j'me les carre dans l'ognon! Alors hop hop hop on décarre le plancher et on laisse gérer les professi... AGGeuleugueuuh...

    La brune à la caboche dure. Le pif du bonhomme vient de le comprendre brutalement.

    _ Enceinte mais pas impotente !

    La dextre lâche le colback du capitaine sonné pour aller pousser doucement Elendra.

    _ Aller Elendra.. Aller donc on en rediscutera un peu après si vous êtes encore là.

    Et d'aller rejoindre la Sabran qui s'acharne avec son casque. Deux mains se plaquent sur la tête d'acier pour la tenir tranquille alors qu'un coup de point vient faire vibrer le métal pour la garder définitivement en place.

    _ Quand on est une demoiselle on surveille son langage! Et NON on ne va pas mourir Alix! Et NON Elendra n'est pas une traitresse! Et OUI si vous n'arrêter pas de suite de me rendre chèvre je vous colle l'armée de Gaston au fion et Dieu sait qu'ils ont la dalle

    Oui. Quand l'Anaon ne menace pas les gamines de finir gober pas le Méchant-Crapaud – alias Eikorc – c'est la torture du "Gaston" qui est agité sous leur nez – alias une soit-disante armée de cafard. Réalité ou fiction? Voilà un mystère qui ne sera pas révélé sous peine de lui casser la barque -. On invente ce qu'on peut hein.

    D'un coup sec la visière est redressée.

    _ Bon! Faut établir un plan d'urg...Un plan de quête! Contre les éventuels méchants à venir. Et donc ... Mais... Vous avez chopé çà où vous?

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Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III -Anaon dit Anaonne[Clik]
Elendra
Haaaaaaaaan.... Je me rend! Je me rend! J'avoue! Je suis une traitresse! Je vais rentrer pour aider à défendre Château-Gontier... Je vais le... Promis, promis! Mais arrêtez de me tuer! Je croyais qu'on était devenu ami! Je vous ai tout dit, tout confié! Je vous ai même appris à parler en Breton! M'enfin... à compter... Laissez-moi tranquille, s'il vous plait, je vais rentrer tout de suite... que je râle, les yeux vitreux en regardant le plafond au dessus de moi.

Je souffre! J'ai l'impression d'avoir fait la guerre moi aussi! J'ai mal partout! J'ai chaud, j'ai froid, je me réveille la nuit trempée! J'arrive pas à manger, je râle mais personne m'aide. Si c'est ça la mort, je veux vivre!

À qui je parle?

Ben au Très-Haut, à qui d'autre?! Ça fait trois semaines qu'on discute. Lui aussi il aime pas la guerre non plus je pense, parce qu'il aide personne pour que ça s'arrête. Je pensais jamais rester ici aussi longtemps! Une guerre ça dure deux ou trois jours normalement, non? Mais là ça fait plusieurs jours que je suis cloîtrée ici, j'ai arrêté de compter même.

Mais là, finie pas finie, moi je rentre! De peine et de misère je me redresse, restant immobile pendant un moment de tête qui tourne et d'étoiles plein les yeux.

Haaaaan... Maman.... J'ai mal...

Et mal, c'est peu dire! Car, si je chope celui qui m'a donné un coup de massue sur la tête je lui arrache la sienne! Ah non! Je pourrai pas, j'arrive à peine à lever le bras pour dégager la mèche de cheveux collée sur mon front.

Dans un râle je respire de peine et de misère et entreprend de fermer les paupières, mais change rapidement d'idée en ressentant la brûlure des feux du Sans-Nom dans mes yeux. Mais qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour en arriver là?!


[Résumé des trois dernières semaines]

Jour 1 : J'arrive, rongée par les paroles de la petite qui crie. Traitresse, moi? Vraiment? Je n'avais pas pensée à la question sous cet angle... Je me voyais plutôt comme une... différente façon d'aider... Après tout, des gens qui prient pour que la guerre arrête ça en prend aussi, non?

Jour 2 : Je fais semblant de prier, mais en réalité je pratique mes chiffres bretons!

Jour 6 : Mann, unan, Dooow, tri, pevar, pemp, werj, seizh, eizh, nav! Bon... Il faudrait peut-être que je prie pour que la guerre arrête enfin... Non?

Jour 14 : Voz Nat Très- Haut! Ça va? Moi je commence à trouver ça long avant que t'arrête la guerre tu sais... Et tant qu'on y est... tu me la rends quand ma mère?

Jour 20 : Ça va! Ça va! Je te propose un marché : J'arrête de t'embêter avec ma mère... Mais toi arrête de me faire tousser. J'ai tout recraché mon repas tout à l'heure et on peut pas dire qu'on pouvait qualifier ça de repas tellement y avait rien à manger, alors!

T'es d'accord?

Jour 21 : Clouée au lit je parviens à peine à murmurer un : On avait un marché.... avant de sombrer dans le délire de la fièvre.

Jour d'hui : Unan... dow... tri... C'est partie... Je pose les pieds sur le sol froid en soupirant, entreprenant mon pèlerinage jusqu'à Château-Gontier, en ayant marre de ces nonnes qui me disent : « Priez ma fille, priez le Très-Haut! » quand je parviens à peine à murmurer : « médecin ». Si j'étais pas si faible je leur répondrais bien ceci : « JE PRIE! MAIS LE TRÈS-HAUT A PAS L'AIR D'AVOIR RÉUSSIT SES COURS DE MÉDECINE! TROUVEZ-MOI UN VRAI MÉDECIN SINON JE COMMENCE À PRIER POUR LE SANS-NOM! »

Je commence à soupçonner le dit Très-Haut de me plonger dans des douleurs pareilles parce qu'il en avait marre de m'entendre tout lui confier. Je croyais pourtant qu'on était devenu ami, après tout ce temps passé à discuter. Ça m'apprendra! Jamais plus on ne m'y reprendra! Non mais, croire qu'en discutant avec lui il apprendrait à me connaitre et qu'il verrait combien je suis adorable et que ça vaut pas la peine de me tuer! Et bien soit il en a marre de m'entendre et il veut me faire taire par tout les moyens en envoyant de la douleur me meurtrir tout le corps, soit il m'apprécie tellement maintenant qu'il lui tarde de m'avoir à ses côtés! (Je soupçonne tout de même plus la première option...)


[Château-Gontier]

Quelle mauvaise idée j'ai eu de partir de chez les nonnes. Mais j'avais mal partout, ça pouvait pas de venir pire! Or, il semblerait que si! Rendue à ce stade, je ne porte pas trop attention aux choses qui m'entourent et à la tranquillité inhabituelle de CG, comme on dit ici. Il ne reste donc plus qu'une seule chose à faire.

Je prend une grande inspiration.


Au secouuuuurs....

Et je me laisse tomber sur le sol, m'appuyant contre un mur dans l'attente de quelqu'un, n'importe qui, même le Sans-Nom, je serai pas regardardante, promis.
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Elendra
Affalée contre mon mur les yeux à peine ouverts, les mains posées sur la gorge, parce que c'est le meilleur moyen de pas recracher tout ce que j'ai dans le bedon, je respire. (C'est bien suffisant dans mon état croyez moi!)

Je respire et constate que mon appel au secours est complètement passé inaperçu! Crotte de bique! Mais n'y a-t-il personne dans ce château me dis-je?! Si j'avais été en état de rigoler, j'aurais rigoler, parce que personne à CG! C'est drôle quoi.

Non?

J'attend encore... Mais pas besoin d'attendre pour me dire que ben, personne m'a entendu. Et dans mon état la seule chose à faire c'est de recommencer... Parce que oui crier, voire simplement parler prend une force incommensurable! Mais imaginez marcher! Pfiouf, vaut mieux appeler le preux chevalier que de le rejoindre!


Au secouuuOuuuOuuuurs? Jeee meee meuuuuurs...

Et telle une excellente comédienne, je laisse rouler ma tête sur mon épaule histoire de jouer la morte la plus crédible qui soit!

1 minute, 2 minutes, 5 minutes, 15 minutes. Je me lève avec rage, mais non sans difficultés. Faut tout faire nous-même ici non mais!

Pour faire court, les jours qui suivirent ne furent pas vraiment plus heureux. Entre deux retours de repas, je me trainais en ville à la recherche d'un médecin.

Premier jour : Pas de chance

Deuxième jour : Rendez-vous à 20 h, je laisse 6 écus au médecin, parce qu'il faut bien donner quelque chose pour qu'il réserve ma place.

Deuxième jour, 20 h : On me claque la porte au nez! Il a pas ce qu'il faut pour m'examiner! Et mes 6 écus? Envolés! *Bleuuuuuh!* je rejette tout mon maigre repas.

Troisième jour : Haaan... Mon Dieu emmeneeez-moiii... Au bout de la terrrre... (En Lorraine si possible...) Amenez-moi au pays des merveilles (Ou des mirabelles je suis d'accord aussi), il me semble que... la misère, serait moins pénible au soleil!*

Quatrième jour : J'ouvre les yeux. Un oeil à la fois prête à attraper la chaudière à côté de moi, mais rien... Je me lève redresse donc d'un bond. Pas de tête qui tourne!


Haaan! Mais je suis guérie!! que je m'exclame en sautant en bas de mon lit, le nez bien rouge de m'être tant mouchée.

Pff! Qui c'est qui a besoin de médecin! Voulez-vous bien me dire? Je dirais même que c'est pour les faibles! T'as entendu ça en HAUT!? Je-suis-gué-rie!

Et pour couronner le tout, je tire la langue. HAN! Ça lui apprendra à ce petit fourbe! Et juste pour bien l'embêter, je décide d'en ajouter une couche!

Gué-rie! J'ai, eu, eh, air, hi, eh! Et je me penche pour caresser le plancher. Merci en bas!

Tiens! Si ça ça va pas l'embêter hein que je me dis en rigolant intérieurement.

Ainsi guérie, je décide donc de faire le tour de CG, histoire de faire l'inventaire des âmes vivantes qui parcourent les lieux! Quelques filles, quelques membres du personnels, mais personne que je ne connaisse vraiment... Mais où peuvent donc t'il être tous?! Pas tous morts quand même!

Mais un matin, en discutant avec les cuisiniers, me voilà qui découvre que certain sont à Angers... Tiens tiens... Donc pas d'adultes responsables sur place? Intéressant...

D'ailleurs, ce petit point me revient lorsque me baladant dans le château je m'arrête devant une porte et qu'une idée sans doute proposée par le Tout-en-bas illumine mon petit crâne.


[L'antre de Yolanda...]

Hi hi hi...

À droite personne... À gauche personne...

Hi hi hi... que je rigole la main sur la bouche.

Et c'est le coeur battant que je pousse doucement la porte.

Hi hi hi!

Je passe la tête... Personne. Évidemment! Je me faufile et referme la porte derrière moi! Puis, je bouge plus. J'observe.

Je suis... dans la chambre de Yolanda!!! Hi hi hi!

L'envie me prend de toucher à tout, d'ouvrir ces coffres qui doivent contenir des lettres secrèteeeeuh! Des robes peut-être même! Je fais un pas en avant, la main tendue, mais une petite voix m'arrête.

Et si on entrait dans ma chambre et qu'on découvrait toutes mes lettres de Charlie?! Pire! Si on les lisait?! Et si on déplaçait mes robes! Et si on touchait aux rubans de maman!? Il y en a même qui dise qu'il faut pas faire aux autres ce qu'on veut pas se faire faire! Or! Je veux pas que Yolanda essaie mes robes, alors je vais pas essayer les siennes, bien que... dans un cas elles seraient ridiculement trop petite et dans l'autre... ridiculement trop grande!

Résolue, bien qu'un peu déçue, je décide donc de ne faire qu'observer. Je ne touche à rien. Rien de rien! Mais j'observe! Parfois même de très près! Du genre, les mains dans le dos... Les cils frottant sur la serrure d'un coffre pour tenter de voir ce qu'il y a à l'intérieur. Mais jamais je ne touche, à rien!


Bon... que je dis en refermant la porte.

À qui le tour?! que j'ajoute un sourire sur les lèvres.

[Dans le nid d'Anaon]

Coussin sous ma robe, je frotte mon ventre improvisé, étendue sur le lit de celle pour qui je me suis prise d'affection. (Visiblement la résolution de ne toucher à rien totalement envolée, ou du moins, nettement assouplie!)

Aujourd'hui, je suis Anaon.


Voz Nat Très cher! que je murmure en regardant la porte.

Mais si, mais si, entrez! Ou comme on dit dans mon breton : Zentraï, Zentraï!

J'étais justement en train de montrer à notre enfant à parler Breton! Vous savez qu'il faut commencer à les éduquer jeunes ces petits êtres là, sinon il finisse comme l'Elendra là, vous l'avez sûrement croisée, elle frottait le parquet tout à l'heure! C'est si déplorable! Elle qui avait un si bel avenir, elle avait un fief vous savez! Mais son père s'est remarié... Et l'horrible femme vous savez ce qu'elle a fait?


Non? Que j'ajoute en frottant mon ventre imaginaire.

Eh bien! Elle a fait savoir à la hérauderie que cette enfant là n'avait aucune éducation et qu'en plus elle ne savait compter en Breton que jusqu'à neuf! Et bien! Je ne vous apprends rien en disant que la pauvre, ils lui ont enlever ses terres et basta!

Pause.

Anaon me laisserait frotter les parquets?! Non... Quand même pas!

Je me lève, tiens mon ventre miteux et vais m'assoir sur le bord de la fenêtre. Puis, me tourne vers la porte.


Ah! Le bon soir.

Vous venez enfin me demander en mariage?


Haaan! Nan! Meilleure idée! J'enlève le coussin et cours vers la porte, faisant semblant d'attraper les mains de cet être invisible.

Je savais que vous viendriez! Vous venez donc me demander en mariage?!

Je regarde ses yeux invisibles d'une invisibilité si troublante. À trente-cinq ans, il faut dire, il serait temps!

Non?!

Vous venez pour quoi?!

NON!

Non! Je vous en priiis! Pas mes fesses!


Je lance un cri à cet homme invisible qui ose me voler mes fesses! (M'enfin, celle d'Anaon hein)

Entracte!

Je cours vers la fenêtre et remet mon ventre improvisé.


Acte II

Mann, Unan, Dooow... Très bien Elendra. Vous apprenez très vite.

Sourire, frottement de bedon.

J'ai... J'ai quelque chose à vous annoncer Elendra... C'est un peu difficile pour moi vous savez... Oui, je sais bien que je peux tout vous dire, mais comprenez bien... J'ai rencontré votre père et... Vous m'avez beaucoup parlé de votre mère je sais bien... Et je ne pourrai jamais la remplacer, mais...

Je fais les cents pas, tenant mon ventre pour ne pas qu'il tombe sur le sol, ça briserait l'effet quand même!

Dramatiquement je me retourne vers cette petite Elendra imaginaire assise sur le bord de la fenêtre.


Nous allons nous épouser! Demain, dès l'aube. Je serai votre mère Elendra. Et mon enfant votre frère ou votre soeur. Me pardonnerez-vous?

Rideau.

Je retire le ventre et me laisse tomber sur le lit d'Anaon, de nouveau moi.


Haaa... Ce que j'aimerais qu'Anaon soit ma maman! que je me dis en posant ma main sur mon ventre creux. Est-ce que je serai maman moi un jour?

Gargouillis. C'est l'heure du repas!


[Quelques jours plus tard]

Après avoir joué Alix, Alienor, celle qui cri (J'ai d'ailleurs la voix encore une peu enrouée), Yolanda même un peu, (car oui, je suis retournée sauter sur son lit!) et une femme de chambre qui écoute les conversations pour en tirer les plus noirs secrets et lancer d'horrible rumeurs, me voilà accoudée sur la table de la cuisine.

Je m'ennuie mortellement!

En plus, j'arrête pas de devoir faire des tâches stupides pour gagner quelques écus et m'occuper! Du genre, enfoncer des cailloux sur la route! Trouver des cailloux qui ont la forme de la tête du Roy. C'est d'un ennuie!

Puis! Boum! Idée de génie!

J'attrape du pain et file vers Angers! Vous voulez des détails...? Y en a pas. Je m'ennuie ici, Yolanda et Anaon sont à Anger, je vais à Angers, fin de l'histoire. Bye bye.**


* Emmenez-moi, Charles Aznavour
** Shrek!
Avouez que le mélange est exquis! Citez Aznavour, puis Shrek! C'est de la haute littérature ça j'vous dis!

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