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[RP] Parce que c'est Toi !

Della
Elles se l'étaient écrit, cela avait été promis : à Paris, elles se rencontreraient !
Ce serait avant les naissances, avant le mariage, ce serait leur moment rien qu'à elles, parce que ce sont elles !

L'enfant avait remué plus que d'habitude, ce matin-là. Et comme à chaque fois qu'il se manifestait, Della s'était sentie mal, ne sachant que faire, quelle attitude avoir. Parfois, elle posait une main délicate sur son ventre, semblant caresser et parfois, la main était lourde, comme voulant faire cesser ces mouvements révélateurs de la vie qui grandissait en elle.
Lorsqu'elle se regardait dans un miroir, elle se trouvait moche déformée par la grossesse. Dans le regard de son époux, elle lisait la lassitude de la regarder ainsi, aussi ronde. Ce qui n'arrangeait rien pour les sentiments tellement paradoxaux qu'elle ressentait.
Est-ce la Colombe vivait les mêmes choses, elle aussi ?
Il faudra qu'elles en parlent, tantôt !
Car c'est aujourd'hui, qu'elles se revoient...

Elle avait voulu être belle, aujourd'hui !
Levée aux aurores, elle avait trempé longtemps dans un bain parfumé de lavande et de jasmin venus du Sud.
Sa peau avait été enduite d'une huile délicate, parfumée de même.
Son visage avait été saupoudré de la plus fine des poudres, lissant à merveille les traits rendus encore plus fins.

Et sa robe...un vrai bijou offert par son époux, viendrait parachevé l'oeuvre.
Oui, elle se trouvait belle, là, aujourd'hui, rayonnante de bonheur à l'idée de serrer bientôt sa Colombe entre ses bras.
Oh, elles en avaient des secrets à se partager, des sourires et des baisers en retard, des soupirs aussi...!
Non, ne vous méprenez pas, toutes deux ne s'adonnaient pas aux plaisirs saphiques (ou pas encore), non, elles s'aimaient tout simplement, d'un amour indescriptible qu'elles seules pouvaient comprendre.

Le rendez-vous était aux Halles.
Le carrosse de l'Amahir s'arrêta tout près, attendant le bon vouloir de la Baronne, à en descendre.
Ce qu'elle fit, après une prière adressée au Très Haut, en remerciement de cette journée qu'elle considérait comme un Cadeau avec un grand C.
Une fois dehors, levant les yeux vers le ciel bleu, on l'entendit :


Parce que c'est Toi...(*)

(*)Axelle Red
_________________
Blanche_
A la fin de l'été, Blanche était toute fanée. Elle avait beaucoup appréhendé certains moments (notamment celui où elle avait laissé éclater sa colère face au Grand-Duc de Bretagne, qui n'y connaissait rien en noblesse, décidément) et peut-être repoussé à plus tard les plus heureux. Il fallait avouer aussi, que bien des choses terribles s'étaient abattues sur Crossac, là où résidait son fidèle castel, et ses très hauts murs. D'abord Aimbaud et sa fuite lamentable, qui avait laissé son lit et son coeur très vide. Ensuite cet enfant, ce nouveau bâtard, encore un ! Et puis la fin de sa noblesse. Non, vraiment, beaucoup de choses difficiles étaient intervenues dans sa vie, sans qu'elle n'arrive à choisir laquelle de toutes était la pire.
Elle aussi était grosse, pas encore autant que Della, mais bien avancée. Cette fois-ci cependant, elle avait su se maintenir en forme, et avait un ventre très discret, voire naturel, qui se dardait à peine devant la curiosité des badauds. Du reste, si elle était enceinte, elle n'en était pas moins fiancée, et à un homme de bien, père pour tous, de son enfant illégitime. C'était une fille d'Astaroth qu'elle portait en son sein, racontaient les ragots, et elle l'assurait aussi si on lui posait la question, en caressant la douce protubérance d'une main triplement baguée.

J'espère qu'elle sera là, avoua-t'elle à sa dame de compagnie au petit matin, lorsque toutes les deux déjeunaient de lait chaud et de quelques gâteaux, spécialités locales. Puisque cela ne faisait que quelques jours qu'elle était arrivée à Paris, Blanche n'était pas encore allée chez Ella Durée, mais elle escomptait bien y aller ; et puis Astaroth voulait goûter aux Délicats, ses petits gâteaux personnels.
Au sujet de Ella Durée, Blanche avait un partenariat à lui offrir, mais elle n'était pas sûre d'elle et elle voulait en parler à Della avant.
Une fois la matinée passée, elle se rendit au rendez-vous, et Della, évidemment, fut rapidement trouvée.
La surprise ne fut pas totale, cependant, car l'une et l'autre évoluaient avec des domestiques et quelque entourage obligé, mais enfin personne avant Blanche n'avait parlé à la Baronne bourguignonne, et c'est sa propre voix, toujours aussi peu à l'aise avec le français, qui lança :

Vous êtes en forme ma Chère !

C'était joli ce "Chère", offert en sacrifice à ces "r" qu'elle écorchait fréquemment ; c'était joli surtout, parce qu'il n'y avait qu'elle pour le prononcer ainsi, qu'elle l'avait fait depuis toujours avec Della, et qu'en la haranguant de la sorte, assurément la gentille blonde l'aurait reconnue.
Et puis il y avait aussi le "vous", digne témoignage du plaisir indécent qu'elle avait à la retrouver.

Oui, indécent, nous l'avons dit.
_________________
Della
Ce fut comme un rayon de soleil trouant les nuages tout gris d'un matin de printemps, la même chaleur, le même bonheur parcourut des pieds à la tête, la Bourguignonne ! La voix, sa voix était une caresse de velours, plus belle que n'importe quelle voix de n'importe quelle nonne chantant les louanges, une voix d'ange.

Della se mordit la lèvre tout en souriant, le regard pétillant, ses mains chiffonnant machinalement l'étoffe de sa robe, retenant encore un peu le moment où leurs bras se serreraient, savourant par avance déjà, le plaisir qu'alors elle ressentirait.

Blanche...

Sa voix avait-elle le même effet sur sa Colombe ? Lui procurait-elle la même joie, la même impatience ? Le même souffle devenu plus court ?

Elle avança, avec calme, faisant cet effort pour ne pas courir et tomber dans les bras de la Bretonne, jusqu'à elle, lui prit les mains qu'elle porta à ses lèvres pour les baiser avant de la regarder, de la dévorer du regard, de s'en repaître.

Tu es belle.

Oh oui, elle était belle, la Colombe, à peine grosse, le teint pâle, les joues à peine rosées...Tellement belle.

L'étreinte suivit et elle se perdit alors dans cet échange de chaleur et de parfums, s'enivrant de sa belle amie, la respirant à plaisir, la serrant comme pour s'assurer qu'elle était bien là, que ce n'était pas un rêve, qu'enfin, elles se retrouvaient.

Puis, le moment de redevenir une dame bien arriva. Il fallait desserrer l'étreinte, lâcher la Colombe...elle ne s'envolerait pas.

Blanche, je te présente Liloute, Dame de Rozières, notre vassale et suivante, pour le moment.

Une main dans celle de Blanche, l'oiseau ne pouvait s'envoler, Della invita Liloute qui l'avait suivie alors qu'elle avait quitté le carrosse, à avancer auprès d'elle.
Chère Liloute...Voici...Elle hésita un instant sur la façon dont elle allait présenter Blanche...fallait-il rester correcte ou laisser entrevoir que ces deux-là étaient deux âmes soeurs...? ...Ma très chère Mie, Blanche Anne de Walsh-Serrant.
Une pointe de fierté était perceptible dans le ton de la voix de la Baronne qui inconsciemment releva un peu le menton et posa un regard possessif sur la Bretonne.

Par où commençons-nous, très Chère ?
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Liloute
Une virée mystérieuse en compagnie de la suzeraine… enceinte… Et d’une de ses amies…

Heureusement Paris guérit tous les maux! Et même si elle devrait sans doute porter leurs paquets, la Rozières se réjouissait de découvrir les boutiques et les dernières modes de la capitale…

D’autant qu’étrangement, l’humeur de la baronne avait l’air au beau fixe ce jour…

Alors que les deux femmes se retrouvaient… Liloute, restée en arrière, rêvassait se délectant à l’avance du déroulement de la journée…

Enfin, sur l’invitation de la Baronne, elle avança vers les deux femmes, bien sûr, elle gratifia "la mie" Blanche d’une jolie révérence… Et.. Tandis que ses yeux se fixaient sur le ventre arrondi de la jeune femme, un sourire… A la hauteur de sa surprise… se figea sur son visage! Elle s’apprêtait à faire les boutiques avec non pas une mais bien deux femmes enceintes!

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Blanche_
Liloute n'accapara que peu l'attention de Blanche, qui la reporta immédiatement sur Della. Leurs retrouvailles toutes fraiches l'enivraient un peu, et c'est les yeux brillants qu'elle écouta Della la présenter, la décrire, faire d'elle une mie adorée. Douce, tiède, briochée, Blanche s'en amusa soudainement et resta collée, sourde à tous les maux, à cette prononciation délicieuse... Mie, amie, très chère... C'était très beau tout simplement.

Je crois que le plus lourd à essayer sera le mieux, dans un premier temps. J'ai besoin de quelques apparats, et en fin de journée j'ai le cœur si lourd...


C'était avec une délicate métaphore qu'elle avait relié la lourdeur de son âme, et celle chaude et indolente de son corps à la mi-journée. Comme si l'enfant envoyait toutes les humeurs se perdre au fond de ses pieds, tout cela pour l'ancrer au sol et la séquestrer dans un carquois de chair...
Parfois, à l'occasion d'une douleur plus lourde qui couinait le long de ses mollets, elle en venait à le détester. Mais pas cette fois-ci, car dans sa robe aux ramages bruns, portant l'une des perles des Serrant, elle était hermétique à toute contrariété, même celles que son fils pourrait lui imposer.


Sais-tu où nous pouvons aller ? J'avais pris contact avec une couturière, des Doigts d'Or, et je crois bien qu'il en existe une succursale à Paris. Mais si c'est faux, je ferai venir les robes à Gondomar, et c'est là-bas que l'on les ajustera. De toute façon avec ce ventre...
Elle soupira, ayant perdu la quasi totalité de sa superbe dans un front las et blanc, ridé en sa base entre les deux sourcils. Soucis de l'été...
Se tournant vers Liloute pour l'intégrer à la conversation, car elle trouvait cela un peu exagéré de la laisser en dehors, ou parce que tout simplement, ne pas le faire risquait d'attirer l'attention sur leur relation privilégiée, à Della et elle. Trois femmes, déjà, cela soulèverait moins d'interrogations.


...Je suis bien obligée à quelques compromis. Elle fit quelques pas, Della toujours à ses cotés, avec l'habile geste et fin mouvement qui l'autorisait parfois, à frôler de ses doigts les siens. Un souffle tiède, qui caressait imperceptiblement ses phalanges, et leur laissait un visage impassible...
...Et ensuite, il faudra aussi que j'engage des gens pour descendre à Gondomar avec moi. J'ai déjà toute la protection qu'il faut -Astaroth est trop bon pour moi- mais la compagnie, ma chère Della... La compagnie va me manquer.

Ta compagnie, sous-entendue. Des autres il n'est pas question, après tout c'est une simple commodité de langage que Blanche va perdre en s'exilant sur ces îles, mais perdre Della, c'est perdre après Aimbaud l'ultime pilier contre sa chute, le bouclier à ses maux, c'est perdre la corde qui la maintenait loin de l'oppressant poids d'un mari jaloux. Tout l'accablera, elle le sait. Ce n'est qu'une question d'instants.
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Della
La journée aurait pu être si belle ! Elle l'avait déjà vécue mille fois dans sa tête...Toute la journée avec sa Colombe, à la regarder, à rire ensemble, à la toucher délicatement, innocemment...Mais comme l'on voit arriver les nuages noirs parfois au loin, l'annonce du départ de Blanche, si loin, tellement loin, la frappa en plein bonheur des retrouvailles.
Elle dut pâlir car elle sentit le sol tanguer sous ses pieds. L'on mettrait cela sur son état, tant mieux. Entrer dans de longues explications devant Liloute aurait été indécent.

Il fallut quelques instants pour que la couleur revienne un peu sur ses joues et que surtout, elle retrouve la maîtrise d'elle-même, serrant les mâchoires un peu trop fort quand même.

Oui, il y a bien une succursalle des Doigts d'Or. Si tu le souhaites, nous nous y rendrons tout à l'heure. Ce n'est pas très loin.
Déjà, l'amertume disparaissait et Della retrouva un vrai sourire dans le plaisir de la compagnie de Blanche.
Arrête, voyons, tu es radieuse ! Regarde-moi...je suis laide à faire peur ! Elle rit, frôlant encore le corps de sa chérie...Tu veux que je te dise ? J'ai hâte qu'il sorte, cet enfant ! J'ai envie...de bouger, de courir, de monter à cheval, de me promener...tout ce qui m'est interdit ! Et j'ai envie de vin, de bon vin de chez moi...tu sais, ce délicieux vin de Bourgogne...
Elles marchaient, toutes les trois, Della ayant définitivement saisi le bras de Blanche et se promenant à ses côtés, retrouvant la légèreté d'une certaine liberté.
Quand tu reviendras de ton mariage, nous irons en Bourgogne, veux-tu ? A Railly...Railly ou le souvenir de la troisième âme de leur amitié, Béatrice, encore si proche, encore tellement pleurée et regrettée.

Apportes-tu quelque chose à ton futur époux ? Un cadeau...
Della se tourna vers Liloute, en souriant.
Avez-vous une idée de ce qui pourrait plaire à Kéridil, Liloute ? J'aimerais lui offrir quelque chose.
Quelle drôle d'idée que de s'adresser à Liloute...était-ce que Della soupçonnait la vassale de très bien connaître son suzerain ? Peut-être.
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Liloute
Son sourire, aussi radieux que figé, se décrispait au fil des retrouvailles des deux femmes… Tombant encore et encore comme la jeune femme re-tombait dans la rêverie… Et pourquoi un instant elle s’imagina duègne, avec l‘image populaire que cela implique évidemment!?!

En jeune fille bien éduquée, elle inclinait sa tête dans un "acquiescement entendu" à l’amie blanche quand celle-ci s’adressa à elle au sujet de sa grossesse…

Des frissons parcouraient sa peau rien qu’à l’idée d’aller d’accompagner ses Dames choisir une tenue… Les beaux tissus… Une vieille faiblesse! Mais la jeune rêveuse n’eut pas le temps d’imaginer quoique ce soit… Della avait frappé!

L’assassine Della aux phrases dites au bon moment, aux mots choisis avec soin, à la voix posée et au regard glacial… La Della qui renvoyait Liloute à de lointains souvenirs… Ceux où elle était enfant, terrorisée devant le précepteur, qui tentait de lui apprendre à compter…

Tout en se demandant comment répondre à la question sans froisser la Baronne, Liloute se sentait comme une enfant pris en faute… Sauf que là elle n’avait rien fait!

Enfin, dans un murmure :

Je ne saurai vous dire Baronne… Peut-être un manuscrit ?!

Sachant que de toute façon quoiqu’elle dise…
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Blanche_
Demander à une autre quoi offrir à son époux, cela fit mal au cœur de Blanche qui se demanda l'espace d'un instant si Liloute n'était pas, contre toute apparence, autre chose que la vassale de Kéridil. Il lui semblait évident, en fait, que si ladite dame connaissait aussi bien Kéridil, l'inverse était vrai.
Or l'inverse avait quelque chose d'indécent. Et sa propre indécence, celle qu'elle provoquait en se montrant ostensiblement proche de Della, elle n'en avait plus rien à foutre : parce que Della était peut être trompée par Kéridil avec une saleté de petite dame de France et ça ! C'était inadmissible.


Oui oui, c'est décidé : je persuaderai Astaroth de faire un détour par la Bourgogne. Ça n'est pas si loin des cotes de toute façon. Ah ah.
D'accord pour les Doigts d'Or, ta vassale portera les paquets n'est ce pas Damoiselle ? Ça t'apprendra à te faire les maris des autres, ahah ! Ca-tin !

Paranoïaque Blanche : admettant en quelques secondes l’infidélité d'un mari, l'adultère d'une pauvre innocente, tout ça parce que hormonalement parlant, ça allait mal chez elle.

Et puis de toute façon, Liloute avait quelque chose de louche... Elle était françaaaiiiise ! Que Della le soit aussi, ma foi, ça ne lui avait même pas effleuré l'esprit.

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Della
Ciel, ce que les femmes peuvent être cruelles entre elles ! Le pire est sans doute, le trio. Car dans un trio, il y a souvent deux femmes contre une seule. Pourquoi celle-là et pas une autre ? Le hasard parfois, les sentiments d'autres fois. Ici, les sentiments. On s'aime donc on s'allie. Et on s'allie contre l'autre, même si on ne sait pas ce qu'a bien pu faire l'autre, c'est comme ça, on ne réfléchit. On attaque.

Rozières en fit les frais.
Blanche ayant bien saisi que quelque chose dérangeait Della, prit naturellement parti contre Liloute qui se retrouva assignée à la corvée de porte-paquets. Décision qui amusa la Baronne dont les lèvres s'étirèrent sur un dangereux sourire.


Et il va y en avoir !

Le trio continua sa route.

Un manuscrit, je ne pense pas que cela soit une bonne idée.
La sentence venait de tomber. Crac !

Aimerais-tu un manteau ?
J'ai envie de te faire un cadeau...

Le bras passé sous celui de Blanche, Della le serra contre elle, il ne fallait pas qu'elle s'échappe, la Colombe.
Du loup ! Un manteau en loup...
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Blanche_
Blanche irradiait de bonheur en regardant Della ; ah, que la félicité était intelligente ! C'était parfait, elles deux, la porteuse, réunies. Bientôt il n'y aurait qu'elles deux, et la pile de paquet, et en vilaine femme qu'elle devenait, gonflée par le sourire carnassier de Della, elle était prête à mettre Liloute de côté.
Elle ricana.


Non ça n'est décidément pas une bonne idée ; partager de l'encre et un vélin avec son époux ? Elle n'était pas ironique, elle était juste déçue... Della trompée par Kéridil... Oh mon Dieu ! C'était un sale pourceau ! Ah les hommes ! Ah cet homme ! C'est comme si j'achetais une plume pour mon mariage... Elle grommela dans sa barbe, barbe qu'elle n'avait pas, mais ses sourcils étaient bien froncés, et cela faisait presque masculin. En prenant conscience elle tourna un visage souriant à Della, et ne garda de sa brusque fureur que deux rides rosées à sa glabelle. Mais ce n'est pas contre vous, Liloute, c'est juste que Della sait les choses mieux que vous, c'est quand même la femme de Kéridil.
Ben voyons.

C'est comme pour moi voyez, il n'y a que Della pour savoir ce qui me ferait extrêmement plaisir : un manteau en loup, par exemple. Je rê-ve d'un manteau en loup. Et ce n'est pas avec une feuille que je vais m'habiller n'est ce pas ? Non non.

Notez le ridicule de l'argument. Et comprenez que Blanche, fiancée à une province méditerranéenne, aura bien du mal à porter ses peaux quand il fera plus de 30 degrés à l'ombre. Et vous, vous offririez quoi à votre époux, Demoiselle Liloute ? Mais êtes vous mariée, simplement ? ...della ?
Et, ce disant, elle tourna le chef vers sa comparse à l'accolade, à la chaleur partagée. Della, ma chère, réduisons ta rivale en esclavage en l'offrant en mariage à un autre. Nous l'enverrons, flétrie par un hymen, à la rupture franche d'avec ton mari ! Nous ferons de sa vie un calvaire ! Nous la tueeerooooons !

Monter au créneau sans raison ? Check.

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Liloute
Les yeux à moitié plissés, Liloute attendait la sentence… Plus le silence s’installait, plus son cœur s‘emballait… Mais à sa grande surprise, c’est Blanche qui abattit le couperet en premier! Elle inclina sa tête à l’ami Blonde, après tout, en tant que suivante de Della, elle s’attendait à porter les paquets, même s‘il y en avait beaucoup! C’était pour la jeune femme dans l’ordre des choses.

En revanche ce que Liloute n’avait pas prévu un seul instant c’était l’étrange ressemblance entre les femmes… La couleur de cheveux, leur état de femme enceinte, la cruauté…!

Quoiqu’il en soit, la jeune naïve sourit à Blanche en acquiesçant à chaque de ses remarques… Après tout, elle n’avait pas tout à fait tord, Della connaissait sans aucun doute beaucoup plus son mari que Liloute.

Et en parlant de mari, Blanche termina d’achever la jeune femme! Son ex fiancé venait tout juste de tomber pour la couronne et elle ne pourrait même pas assister aux funérailles… Lui ayant brisé le cœur à cause de ses ambitions… Mais ça Liloute ne pouvait pas le reprocher aux deux femmes. Après tout, ni l’une ni l’autre, ne pouvait le savoir.

La brune s’apprêtait à répondre "En effet, je ne sais pas Madame ce qu’on offre à un époux", quand Blanche posa sa deuxième question choc… Attendant une réponse de Della!

Elle resta donc là, la bouche entrouverte… Décidément les deux blondes avaient beaucoup en commun!

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Della
Non. Liloute n'est pas mariée. Mais cela ne saurait tarder. Je suis certaine que son suzerain aura à coeur de lui trouver très vite un très bon parti. Se rendit-elle alors compte qu'elle riait ? Oui, bien sûr, ce qui lui échappa peut-être, c'était que Liloute n'avait finalement sans doute rien fait de mal, ou pas assez pour mériter cela.

La présence de Blanche, l'impossibilité pour elles, de s'épandre comme elles en crevaient l'une et l'autre d'envie sans même pouvoir mettre des mots sur ce qui les unissait, rendaient Della bien plus louve que Renarde, prête à passer sa frustration sur la première victime venue...Liloute, à portée de main, dans son ombre.

Ou alors...le couvent.
C'était bien aussi, ça, le couvent, parfois c'était la seule solution.
Et ça parlait de la pauvre fille sans même plus la regarder, plus rien ne comptait que la présence de Blanche, pour toute une journée.

Elles arrivèrent à un coin de rue.
Regarde Blanche, là-bas !
Un marchand de marrons chauds.
Tu aimes ?
Cette escapade avec la Colombe prenait des airs de fugue à deux, hors du temps...surréaliste !
Regard complice et soudain gourmand, appétit aiguisé par le rejeton qui pousse tout seul dans son ventre, grand sourire d'enfant pour appuyer la demande. Se venger sur la nourriture parce qu'on ne peut pas se dévorer l'une l'autre.



[EDIT : correction et modification d'une phrase peu claire à l'origine.]

_________________
Liloute
Sa bouche se referma…. Della avait raison! Et ça aussi c’était dans l’ordre des choses. Si le suzerain voulait la marier, elle ne pourrait refuser…

La jeune rêveuse retombait sur terre et l’atterrissage faisait mal!

Son cœur s’emballa à l’instant où ses yeux tombèrent sur le ventre des deux femmes… Serait-ce son avenir à elle aussi?! C’est au moment où le rire satanique de la Baronne résonna dans ses oreilles qu’elle prit peur… Et si la Baronne suggérait le nom d’un potentiel mari au baron pour Liloute??
Finalement l’idée du couvent lui paraissait presque être une bonne option… LA bonne option!

En continuant de suivre les deux femmes, La Rozières tenta de se faire le plus discrète possible…

_________________
Blanche_
Que Liloute soit discrète ou pas, cela n'importait pas pour Blanche. L'important, voyez-vous, c'est qu'elle puisse entendre... C'était un supplice suffisant.

Oh mais non, le couvent, pour une aussi jolie fleur ? Là, c'est une très mauvaise idée. Pas avant qu'elle ne soit flétrie, épuisée, fanée par la mise bas de dizaine de mômes, et que son corps soit si las des ébats charnels qu'elle trouve au baiser du sol quelque délice.

Elle pouffa, quoique toujours très sérieuse envers Liloute, et poussa le vice jusqu'à demander les préférences à la jeune fille. Je ne suis pas sûre que l'on puisse vous obtenir grand chose... Un vieux débris, peut être, s'il est assez riche... Mais il sera monté si mollement que vous ne sentirez jamais rien. Elle se trouva extrêmement vulgaire, mais se souvenait aussi des discussions mère-fille et savait que les discussions suzeraine-vassale prenaient parfois les mêmes carrefours. Le sexe, la fornication, n'étaient que des éléments d'une équation plus haute à laquelle Blanche pensait déjà.
Car même si cette discussion paraissait surréaliste, et complètement improbable, elle reparlerait de ce célibat à Della le soir venu, à leur auberge.


Ne vous inquiétez pas, je vous taquine. Vous sentirez quelques détails quand même.

Puis elle suivit Della dans son périple vers les marrons chauds, met qu'elle n'avait pas encore goûté. Faisant comme si la chose l'attirait, elle goûta avec elle, trouva tout cela répugnant mais sourit très largement et voulut en reprendre.
Les yeux toujours fixés sur ceux de la Bourguignonne, aux petits rides dorés.


Allons me trouver quelques robes, Della. Il est temps !
_________________
Della
Della avait ouvert de grands yeux aux propos de Blanche, c'est qu'elle restait très prude et malgré son mariage, elle avait encore beaucoup de difficulté à aborder ouvertement certains sujets. Celui que venait d'évoquer sa Belle était de ces choses qu'elle préférait taire ou tout au plus, en parlait-elle de façon imagée, détournée, à l'image des fables. Elle avait même du rougir un peu.
Pourtant le sujet attirait son attention, à force, elle finirait bien par faire avouer à Liloute qu'elle était amoureuse de Kéridil. Et cela, même ce n'était pas vrai ! Quoiqu'elle sut très bien que c'était véridique, il suffisait de la voir regarder son époux...exactement comme Kéridil devant un macaron ! Kéridil ne semblait pas en reste non plus. Ses yeux brillaient quand ils se posaient sur sa vassale. Mais qui serait le macaron de l'autre ? Telle était l'énigme...


Oui oui, allons donc t'acheter de jolies choses !
Ce fut un soulagement que le sujet tabou soit abandonné.
Sans compter que le plaisir de choisir des tenues pour Blanche mettait de la joie au fond des yeux bleus...C'est étrange quand même, quand on y pense...Regarder Blanche, la toucher, la respirer, l'aimer tout cela n'affectait pas la pudibonderie de la Baronne de Seignelay...Comme quoi, chacun vit ses passions selon son envie et sans que la Raison ne puisse dire son avis.

Où veux-tu aller d'abord ? Aux Doigts d'Or ? Je me demande s'ils ont des fourrures là-bas ?
Et de se retourner sur Liloute, toujours sur leurs talons :
Courage, Liloute.
Courage ? Oui, mais pourquoi ?
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