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Puisqu'il le faut, marie-toi, Arutha.

[RP] Voici venu le temps, des rires et des chants...

Della, incarné par Arutha
[Petit rappel du cadre, parce que sinon, ça va être caca... Alors, rappelons nous que nous nous trouvons en 1460, sur les terres de Seignelay...]




Je suis de bonne humeur, ce matin !

Y a des jours comme ça. où on ne sait pas pourquoi mais on a envie de sourire, de rire, de trouver la vie belle.
Ce matin était un matin comme ça.

Della jouait avec son fils.
Clément était dans son bain et il chantait en éclaboussant sa mère qui riait en l'éclaboussant de même et en chantant avec lui.
Anahis, la nourrice, vint chercher l'enfant qui avait les doigts tout ridés tellement il était resté dans l'eau. Della embrassa encore son rejeton et le laissa aux bons soins de la jeune fille.

Alors qu'elle se rendait aux cuisines, un valet lui apporta le courrier.
Della passa les lettres en revue et s'arrêta sur une en particulier dont le sceau ne lui disait absolument rien du tout.
Elle le brisa, déplia la lettre et...


Nom d'une burette de curé...mais qu'est-ce que c'est que ça ?!
Changeant de direction, oubliant les cuisines, elle partit en direction de son bureau dont elle tira la chevillette afin d'être certaine de rester seule et là, elle se laissa tomber dans un fauteuil, la lettre toujours en main, les yeux ne pouvant lâcher le passage clé.

Mais ils auront ma peau, tous, à la fin !
Y en a marre des vassaux !
Mortecouille !

La Duchesse se leva, arpenta la pièce de long en large, serrant les poings et les mâchoires.
La bonne humeur s'en était allée.

Rageusement, elle griffonna un mot.


Citation:
Arutha,

Venez à Seignelay.
Tout se suite.

DdlMdAE.


Elle vit venir Firmin, le brave Firmin qui prenait un peu de gris aux tempes mais qui restait tellement efficace et fidèle.
Portez ceci au Seigneur de Hauterive.
Il est peut-être à Dijon ou ailleurs, je ne sais pas, cherchez-le.
Et dites-lui qu'il a intérêt à ramener ses fesses fissa.

Firmin assura à Della que cela serait fait au plus vite.
Il saisit le vélin et disparut, laissant une Mirandole à tourner comme un fauve en cage.
Arutha
... Et des enfants, bordel.

Arutha de Gisors-Breuil, Baron de Falaise, Seigneur d'Hauterive, et pleins d'autres trucs super cool -genre papa-, s'était retrouvé alité durant quelques jours, ou quelques semaines, suite à une épidémie frappante qui avait touché toutes les terres d'Hauterive. Les serfs s'étaient retrouvés à vomir, les domestiques s'étaient retrouvés à vomir, et le maître des lieux s'était retrouvé à... vomir. Tous autant qu'ils étaient avaient vomi. Vomi leurs trippes, parfois leurs sang ; certains en étaient peut-être morts mais c'était, pour l'heure, difficile de le dire. Le Seigneur d'Hauterive avait, péniblement, retrouvé sa santé, santé qui allait, à n'en pas douter, vite retomber dans le rouge à la rencontre qui allait, très bientôt, se dérouler avec la suzeraine de Chartres ; Della de la Mirandole-d'Amahir Euphor.

Le Seigneur d'Hauterive s'était préparé, ce matin-là, sans hâte, sans aucune hâte ; il avait sellé son cheval sans hâte, sans aucune hâte ; il avait « galopé » sans hâte, sans aucune hâte. Et il s'était présenté, comme la journée avait commencé, sans hâte, sans aucune hâte.


« Dîtes à Della que je suis là. »

Journée de merde.
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Isandre.watelse
La journée avait pourtant bien commencé. La bonne humeur semblait régner dans le château quand un courrier parut tout changer.
Ce fut comme si un gros nuage avait brusquement apporté un orage de mauvaise humeur sur la Baronne qui s'enferma dans son bureau.

Quelques temps après, un visiteur se présenta au château. Isandre avait eu plusieurs fois l'occasion de croiser Messire Arutha lors de réunions politiques, aussi fut elle assez étonnée du ton sec et de l'omission du titre de Dame Della.


- Soyez le bienvenu Messire Arutha. Je vais prévenir Dame Della de votre arrivée. En attendant, souhaitez vous quelque chose à boire ou à grignoter ?

Avisant une servante, elle la dépécha auprès de Dame Della et accompagna le visiteur vers le petit salon.
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Arutha
Ce fut la dame de compagnie de Della, la demoiselle Isandre, qui l'accueillit à l'entrée du Château de Seignelay.

« Bonjour damoiselle Isandre ! Comment vous portez-vous ? Je vous remercie, mais je vous avoue ne pas avoir très faim, ni très soif. Je l'attends ici ; merci ! »


Et pour cause, il n'avait pas faim du tout. Il attendit donc Della, impatient de voir la réaction qui serait la sienne ; impatient, aussi, de savoir s'il pourrait s'expliquer. Assurément, la missive qu'il avait reçue était froide, sèche, et peu engageante ; il avait relevé le vouvoiement qu'il n'avait que très rarement, voire peut-être jamais, usité avec la Mirandole. Cela n'augurait très certainement rien de bon.
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Della
Le temps avait passé, l'eau avait coulé sous les ponts mais rien n'avait pu apaiser les sentiments de Della par rapport à son vassal.
Arutha, elle l'aimait beaucoup.
Elle l'avait toujours vu à l'oeuvre pour la Bourgogne, elle lui avait appris la diplomatie et très vite, il était devenu son plus proche collaborateur, il lui avait succédé, conformément à ses désirs à la Basilique Saint André, elle l'avait recommandé chaudement très souvent, ils avaient fait de la politique ensemble et elle en avait fait le Seigneur de Hauterive.

Quand elle pensait à lui, elle voyait le jeune homme, presque encore l'enfant...Alors elle avait du mal à imaginer que ce jeune homme parfait ait fait ça !

Pourtant, les courriers qu'elle avait reçu n'étaient pas sujet à doute et...la dernière réponse de Aimelina, même si le ton était presque impoli, ne laissait pas non plus de doute.
Della avait blessé la jeune femme, volontairement ou pas, peu importe, et la jeune femme répondait aux attaques avec tout ce qu'elle avait d'espoir et de franchise.


Ce jour-là...lorsqu'on frappa à la porte de ses appartements, la ronde Della ne pouvait imaginer la raison pour laquelle on venait la chercher.
La servante expliqua que le vassal de la Duchesse était là et que Isandre venait de l'accueillir.

Ainsi donc, le moment était venu.
Désirant surtout rester calme, Della passa par dessus ses épaules, un long châle de laine bien chaud. Les couloirs étaient froids et elle ne voulait pas être malade pour la naissance de Béatrice.
Elle n'oublia pas de prendre les courriers d'Amelina et elle se rendit au salon où les visiteurs attendaient généralement.

Elle ne frappa pas, elle était chez elle !

Bonjour Arutha.
Fit-elle en entrant.
Merci, Isandre.
Ajouta-t-elle avec un sourire.

Elle se posa devant la petite cheminée et présenta ses mains au feu qui jouait à dévorer les bûches.
C'est sans se retourner qu'elle lança la conversation.


Je vois que tu es guéri, mon cher Arutha.
Tu m'en vois réjouie.
Alors, dis-moi, viens-tu pour me montrer les comptes de Hauterive ou viens-tu suite à mon invitation ?

Et disant cela, elle se retourna et tendit les deux lettres d'Amelina, afin qu'il en prenne connaissance.
Citation:
À Della d'Amahir de la Mirandole, de belle noblesse, suzeraine d'Arutha de Gisors,

Adissiatz.

Madame, je ferai économie de mots, car je suis en relevailles et fort faible. Mais je n'ai à mon côté nul à qui dicter, alors je prends sur moi. Voilà. Votre vassal, Arutha de Gisors, et moi-même, avons connu les plaisirs de la chair, voici quelques mois, lorsque j'étais ambassadeur du Languedoc, et lui Chambellan de Bourgogne. Je ne lui en veux pas, c'était une belle chose.
Un enfant vient de naître. Au bout de dix mois, il m'a épuisée ! Et Arutha a promis de m'épouser. Je suis sous la protection de sa soeur Perrinne, en Normandie, actuellement. Quand nous serons tous deux en forme, sans doute viendrons-nous en Bourgogne voir le père, et organiser la noce, si vous agréez que je devienne ce faisant votre vassal.

Faites-moi savoir, madame, votre décision.

Respectueusement,

Aimelina de Sìarr
Vicomtesse des Fenouillèdes
Baronne de Saint-Félix

Citation:
À Sa Grâce Della d'Amahir-Euphor de la Mirandole,

Adissiatz.

Mon cœur se serre de lire combien, sans me connaître, vous me méprisez.
Mon cœur se serre d'avoir bientôt une suzeraine qui croit une vierge infirme capable de séduction, et un jeune homme beau comme un ange incapable de cela.
Mon cœur, madame, s'il vit encore, ce n'est point grâce à vos mots sévères. Je ne suis coupable de rien. Arutha non plus.
Notre seule faute est de nous être aimés. Et de nous aimer encore, et de nous aimer toujours. Le Très Haut bénit cette inclination d'un enfant, bien portant, malgré l'aspect détestable de sa mère.

Arutha de Gisors-Breuil a donné sa parole d'honneur. Il en va de l'avenir d'un enfant, d'être ou non bâtard. Il en va de l'honneur d'Arutha, voulez-vous donc qu'on dise qu'il n'a pas honoré sa parole à mon égard ? S'il n'honore pas cette parole, aucun autre de ses serments ne vaut. Garderez-vous un vassal dont la parole ne vaut rien ? Il est dans notre intérêt à tous, madame, pour le passé, pour le présent, pour le futur, que cet hymen ait lieu.
J'ai tant de douleur de savoir que le plus grand obstacle à cela ne sera, après tout, pas la maladie qui le tient, mais la suzeraine qu'il a, si peu soucieuse de son bonheur.

Nous nous aimons, madame ! Et nous en avons la preuve vivante. Nous avons la garantie d'un mariage fécond, la garantie d'héritiers, ces deux joyaux sans quoi un mariage parfois s'aigrit et fane. Aucun homme d'Eglise réellement bon ne saurait reprocher à deux jeunes gens pieux de vouloir se mettre en accord avec leur pensée. J'ai étudié au séminaire de Narbonne, savez-vous... Je ne suis pas sotte ni mauvaise ou impie, trois défauts que vous semblez résolue à me trouver.

C'est dans l'espoir frémissant que vous vous repentirez des poignards que vous avez fichés dans mon coeur, ma bientôt suzeraine, et que vous ne porterez pas sur mon nom ou ma famille le même sombre jugement, que je me trouve, madame, d'ores et déjà dévouée à votre maison.

Aimelina de Sìarr


Elle le laissa lire, se contentant de l'observer, un sourcil légèrement levé.
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Arutha
« Bonjour Della. »
Le ton de la duchesse n'était pas très chaleureux. Arutha répondit donc, à son salut, de façon aussi simple qu'elle l'avait fait.
« Je viens pour notre affaire. »
La conversation était lancée, et le jeune Gisors-Breuil se pencha sur les missives que venait de déposer Della et qui attirèrent toute son attention.

« Intéressant. »
Hum ; raclement de gorge.
« Elle t'a menti, Della, mon amie, ma suzeraine. Cet enfant qu'elle a porté, cet enfant qu'elle a mis au monde, n'est pas le mien. Oui, Aimelina de Sìarr m'a plu dès que je l'ai vue aux portes de la Basilique Saint-André, en effet, je ne peux te le cacher ; et je l'aime, je crois. J'en suis sûr, même. Mais cet enfant n'est pas le mien.

Cela remonte à quelques temps, désormais ; elle s'est éprise d'un Gisors-Breuil, mais ce n'était pas de moi. Mais de mon frère, Germain de Gisors-Breuil. Et elle est tombée enceinte, Della, de cet enfant ; mon frère, lui, s'est fait tuer par le fiancé de la grosse Josselinière, et Lineta s'est retrouvée, sans fiancé, sans père pour son enfant.

Je l'aimais, moi ; elle m'a envoyé missive. Pour son honneur, pour mon honneur, pour l'honneur de mon frère, et pour l'honneur de cet enfant, nous avons consenti un pacte, dont tu es, malgré toi, désormais membre. Nous nous marierons, et tout le monde saurait que j'étais le père de cet enfant.

Je sais, j'imagine, Della, que tu m'en veux, énormément. Légitimement.
Mais je suis, encore, pur de corps ; peut-être pas d'esprit, mais de corps, si. Je n'ai rien fait dans le pêché ; cet enfant est celui de mon frère, mais il est mort. Je ne pouvais accepter que le fils de mon frère soit un bâtard. Ni que son fils à elle le soit ; je l'épouserai, Della. Tu sais, comme moi, que tu en aurais fait de même. Aristote, parfois, nous contraint à certaines choses, mais nous oblige à protéger notre honneur.

Mon honneur sera sauf, celui de ma famille, le sien, et celui de cet enfant aussi.
Tu aurais fait de même. Et cet enfant sera comme le mien. »


Le héraut de Bourgogne s'avança au devant de sa suzeraine et plia genou à terre.


« Tu m'as fait ton vassal, Della de la Mirandole d'Amahir-Euphor. Retire-moi ce que tu m'as donné, si tu n'acceptes pas ce que j'ai fait. Je ne demande pas à la suzeraine d'accepter ; je demande à l'amie de comprendre, et de ne pas me blâmer. »

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Isandre.watelse
Citation:
Merci, Isandre.


Même dit avec le sourire, c'était un congés, à ne pas s'y méprendre.
Isandre mourait de curiosité de connaitre la teneur de la discussion qui avait l'air si importante, mais la discrétion est une vertu.
Aussi, elle fit une discrète révérence et quitta la pièce discrètement.
Sa bienfaitrice la mettrait peut être dans la confidence, ou pas mais écouter aux portes n'était pas dans ses habitudes.

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Della
Oui, Isandre avait compris.
Della ne voulait pas de témoin pour cette rencontre, l'honneur d'Arutha était en jeu et qui pouvait assurer que Della ne le tuerait pas à coups de tisonnier ? D'ailleurs, elle l'avait déjà entre les mains, le fameux tisonnier. Jusque là, il n'avait servi qu'à remuer les bûches dans la petite cheminée mais plus tard...lorsque Arutha se serait expliqué...?

Elle jouait toujours avec la barre de fer forgé, la faisant tourner entre ses mains tandis qu'elle écoutait presque religieusement son vassal témoigner.

Hum.

Puis, un long silence...et le tisonnier qui tourne et tourne encore...tandis que Arutha est agenouillé...

Arutha.
Tu es en train de me dire que tu veux épouser une femme qui n'hésite pas à salir ta réputation pour sauver la sienne ?


Le front s'était garni de plis et le regard se faisait inquisiteur.
Lequel des deux la menait en bateau ?
Son amitié et sa confiance en Arutha lui soufflaient de lui donner la préférence.
Mais n'était-ce pas aussi parce que cela l'arrangeait ?


J'ai appris, pour ton frère, oui, en effet.
Je te présente mes condoléances même si cela est un peu tard, je t'assure de mon soutien amical.


Se disant, elle avait baissé les yeux car elle se trouvait fort indélicate de ne pas avoir plus tôt soutenu Arutha dans son deuil.
Elle aussi avait perdu un frère, Eldwin, qu'elle adorait.
Et elle n'avait plus aucune nouvelle de Godefroy qui était peut-être mort, lui aussi. Elle n'en savait rien.
Invitant d'un geste Arutha à se relever, elle continua, d'une voix monocorde :


Je ne te reprendrai pas Hauterive, mon ami. Ce n'est pas mon intention et cela ne l'a jamais été.

Le souvenir de Maud et de son entêtement qui entraîna le retrait de Beaumont se marqua par une moue contrariée.

Tu sembles agir en homme de parole, je ne peux que te trouver brave de le faire mais...mais je me demande si cette jeune fille en vaut la peine.

A nouveau, elle grattouilla dans la cheminée, se qui fit rougir le tisonnier.

Pourquoi me ment-elle ? N'aurait-il pas été plus loyal de me dire la vérité ?
Si jamais tu l'épouses, j'aurais du mal à lui donner ma confiance, ce qui créera des problèmes, un jour ou l'autre.



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Arutha
Le « hum » qui avait suivi la tirade du Gisors-Breuil avait laissé plané un certain doute quant à la décision, finale, qui serait celle de sa suzeraine. Car saurait-elle comprendre ce choix qu'il avait du faire, cette décision qu'il avait du prendre ? Et si elle pouvait comprendre, l'accepterait-elle pour autant ? C'était une question bien trop difficile à trancher, même pour lui qui côtoyait la baronne depuis bien longtemps déjà, depuis qu'il avait intégré, plusieurs années auparavant, la diplomatie bourguignonne qui l'avait à sa tête. Le « Arutha » qui suivit n'était pas, lui non plus, des plus rassurants ; c'était certainement tout le contraire puisqu'il ne pouvait, sans doute, rien augurer de bon. S'il était le signe d'un déchainement des paroles et des pensées de la duchesse, il en serait fini de sa triste et courte vie ; mais le Gisors-Breuil détenait un atout non négligeable dans sa manche. Ou bien, peut-être, cela relevait-il plus d'une chance de survie supplémentaire : elle était Chambellan de Bourgogne et donc sans doute plus sujette à discussion qu'à la violence. Mais les yeux verts d'Arutha ne cessait, malgré cette idée rassurante, de fixer le tisonnier qui se trouvait dans les mains, tel un sceptre prêt à ordonner un meurtre, ou telle une épée capable de perpétrer ce dernier, dans les mains de Della. Le déglutissement fut difficile, mais les paroles prononcées de manière assurée. Car lui aussi avait été Chambellan. Et il ne devait rien laisser paraître de la peur qui l'habitait.

« C'est ce que je suis en train de te dire ; à ceci prêt qu'elle n'a pas sali ma réputation. Mon frère a agi, je ne saurais te dire s'il a bien fait. Mais il a agi. Et en tant que Baron de Falaise, fils de Grands Pairs de France, et héritier de ce dernier, il était de mon devoir de préserver l'honneur de ma famille, alors même que mon frère se trouve depuis bien longtemps dans un monastère normand -quel idiot, c'était à lui de régler cette situation. C'était une question d'honneur. La lâcheté n'a jamais été de mes principes. Tu connais, toi, mon amie, la difficulté de préserver l'honneur des siens, au détriment de soi. »


Le ton était assuré, très certainement, et les paroles prononcées s'avéreraient sans doute pleines d'impact pour la Duchesse de Chartres qui, de tout temps, s'était employée à préserver son honneur, l'honneur de sa famille, et qui n'avait jamais hésité à lutter contre certains Grands pour ne pas tomber dans la lâcheté, le mépris, le vice et la fourberie qui gangrenaient le Royaume de France.


« Elle t'a menti parce que, je suppose, ce n'était pas à elle de te dire tout ceci. L'honneur, mon amie, m'impose de l'épouser, parce que cet enfant doit être un Gisors-Breuil légitime. Et cet enfant le sera. Mais, Della, sache que je ne la haïs point. »

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Della
Elle se sentait lasse, la Duchesse...elle avait du mal à comprendre les embrouilles...surtout les embrouilles de cet acabit.

Oh, il lui arrivait aussi de pécher. Et ce, de multiples façons.
Mais elle avait le sentiment que ses péchés ne forçaient la main de personne, ne portait de préjudice à personne, sauf à son âme. Il y avait bien le courrier entretenu avec le Régent de l'Empire et l'envie qu'elle ressentait lorsqu'elle était en sa présence de disparaître avec lui. Mais encore une fois, qui faisait-elle souffrir ? Personne, pensait-elle.

Qu'une femme puisse mentir sur le géniteur de son enfant pour sauver son honneur la dépassait complètement.
Elle avait toujours vécu pieusement, son mari avait été le premier et le seul homme jusqu'à ce jour, dans sa couche. Il ne l'avait connue qu'une fois mariés parce que "ça" ne se faisait pas avant le mariage.
Sans même la connaître, elle savait qu'elle ne pourrait jamais apprécier Aimelina, qu'elle la considérerait toujours comme une femme facile et malhonnête.
Cela l'attristait.

Elle reposa le tisonnier et alla prendre place sur un cousiège, le regard posé sur le jardin endormi.
Ses doigts suivaient le contour des pierres formant l'appui de fenêtre...et elle répondit sans regarder Arutha, d'une voix lasse :


Je ne m'opposerai pas à ce mariage, Arutha.
Tu agiras comme bon te semble parce qu'il s'agit de l'honneur de ton nom.
Mais je veux que tu saches que je n'approuve pas du tout la manoeuvre mise en marche par Aimelina et que je doute de pouvoir un jour lui accorder ma confiance.

Puis, elle releva les yeux vers son ami.
La Basilique a été le siège de bien des scènes amoureuses...Sais-tu que c'est là que j'ai rencontré mon premier prétendant ? Elle sourit doucement...C'était un Normand...Il était charmant. Elle eut un geste vague, ressemblant à celui qui chasse une mouche...Mon époux aussi...nous n'étions que deux ambassadeurs remplis d'ambition et de fougue.
Un soupir, cette fois, accompagné d'un petit haussement d'épaules... Je suis bien triste que pour toi, cela soit plus compliqué.
_________________
Arutha
Le tisonnier fut reposé par Della, et ce seul geste fut comme un soulagement pour le baron-seigneur qui voyait s'en aller toute peur de se faire découper, transpercer, trancher par une duchesse de Chartres enceinte et en rage. Elle semblait lasse, toutefois, et cela ne pouvait qu'attrister l'ancien chambellan.

« Mon amie, je sais que tu ne t'y opposeras pas, mais je sais tout autant que tu ne l'approuveras pas, voire que tu m'en voudras. Aussi, je ne souhaite pas te mettre dans un quelconque embarras ni attenter à ton honneur et à ta vertu par mes actes ; si tu le souhaites, je te rendrai Hauterive car je me refuse de porter, un seul instant, atteinte à tes intérêts, ainsi que je l'ai promis lors de la cérémonie où tu m'as confié cette terre. »

La balle était dans son camp ; toutefois, il ne put plus que ne prononcer une seule phrase :
« Qui était ce normand ? »
_________________
Della
Non !

Si quelques secondes auparavant la lassitude l'avait enveloppée de son lourd manteau, à présent, elle se réveillait pour répondre à Arutha.
Elle lui fit face, vivement, semblant soudain légère, et les poings sur les hanches, elle le tança :

J'ai voulu que tu sois Seigneur de Hauterive, tu le resteras !
Le sacrifice que tu t'apprêtes à faire montre une fois encore, s'il le fallait, que l'honneur n'est pas un vain mot, pour toi.
Et personne ici ne saura que tu n'es pas le père de l'enfant. Pour moi, l'affaire est entendue, mon vassal va épouser la Vicomtesse de Fenouillèdes, voilà tout. Et je suis heureuse pour toi, si tu as de réels sentiments pour elle. Si certains venaient à médire ou à chercher des noises, ils me trouveraient sur leur chemin, ainsi que je te l'ai promis lors de la cérémonie qui a fait de toi, mon vassal.


Bien sûr, le ton avait diminué et le calme était revenu dans la voix de Della, un sourire même rendait à son regard un éclat presque espiègle lorsqu'elle cita presque les paroles d'Arutha, à propos de la cérémonie.

Alors, baissant un peu les yeux, peut-être pour cacher le voile qui les orna l'espace d'un instant, celui de prononcer un nom qu'elle n'avait plus prononcé depuis bien longtemps. :
Fil...Fil Octave Auguste de Courcy.
_________________
Arutha
La réponse sonna comme un ordre, ou ce qui s'en approchait beaucoup. Ainsi, non, il ne rendrait pas cette terre d'Hauterive qu'elle lui avait confiée. Le Gisors-Breuil ne put qu'hocher la tête à tous les propos de la duchesse de Chartres ; elle voulait qu'il en soit ainsi, il en serait ainsi, et il ne pouvait, d'ailleurs, pas dire grand chose à ces propos qu'elle tenait.

« Soit, mon amie. Soit. Si tu ne m'en veux pas, je vais donc te quitter ; il faudra, au plus vite, que cette affaire soit réglée et j'entends bien qu'elle le soit rapidement. »


Il se leva donc et lui esquissa un sourire ; ses jambes l'avaient alors porté jusque la porte, il avait fait volte-face et avait prononcé doucement.
« Le duc normand déchu ; je ne connais que son nom... Je suis désolé. »

Il s'en était allé.
_________________
Della
Plus tard...

Citation:
A Aimelina de Sìarr
Vicomtesse des Fenouillèdes
Baronne de Saint-Félix


Le bonjour vous va.


Vicomtesse, souffrez que je vienne à vous par cette missive.
J'ai plusieurs choses à vous faire connaître.

Mon cher vassal et moi avons eu une discussion, de celle que nous pouvons avoir entre nous, puisque nous nous estimons tous les deux grandement.
Nous avons parlé sans ambages et sans méfiance.
Nous nous sommes tout dit.
Il m'a tout dit.
Je lui ai dit ce que je pensais de la situation, il vous le répétera s'il le désire, il le peut.
J'ai acté qu'il désire faire de vous son épouse et si vraiment vous nourrissez tous les deux quelques sentiments l'un pour l'autre, alors, je m'en réjouis. Sincèrement. Et je vous accueillerai à Seignelay avec plaisir sans que jamais aucun reproche ne vous soit adressé ni aucune méfiance, je vous l'assure.
Les noces auront lieu et j'en serai car cela me plait.

Pour votre mariage, je peux vous proposer de faire coudre par ma couturière Clarinha votre robe. Elle pourra de même s'occuper d'accorder vesture à mon vassal. Ne voyez là aucune obligation, juste une proposition.

De votre prochain enfant, je désire être la marraine lors de son baptême aristotélicien.

De mon vassal, je vous confie le bonheur, ne me décevez pas.

Que le Très Haut vous bénisse.



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